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De quoi ont-ils peur, ces anti-mariage homo ?

« De quoi ont-ils peur, les opposants au « mariage pour tous »? » me demandent les sceptiques, sur le point de signer les yeux fermés au projet de loi. Pas que le Réel et l’Amour incarné (dans la différence des sexes) disparaissent. Ils ont tout simplement peur qu’Ils ne soient plus reconnus. Et cette peur est vraiment justifiée. Car quand on ne reconnaît plus le Réel, on se déshumanise et on fait beaucoup de mal… et en plus, sans même s’en rendre compte puisqu’on ne se regarde plus agir!

 

La Manif Pour Tous du 13 janvier 2013 : un succès ? Vous êtes sûrs ?

Manif du 13 janvier 2013 pour s’opposer au « mariage pour tous » : un succès au niveau du nombre; un désastre au niveau argumentaire et au niveau du contenu. Si nous voulions enterrer notre mouvement mieux que ça, je crois que nous n’aurions pas réussi ! Beaucoup de nos détracteurs ne nient pas qu’il faut un homme et une femme pour venir au monde, pas plus qu’ils ne veulent empêcher aux couples femme-homme de se marier et d’avoir des enfants, ou empêcher que les familles traditionnelles vivent leur vie : là où ils coincent et où nous ne les avons pas du tout rejoint, parce que nous avons délibérément refusé de parler du couple, d’amour et d’homosexualité, c’est sur le fait que le couple homosexuel vit un amour moins incarné et moins aimant parce qu’il a, sans exception, viré la différence des sexes. Pour eux, il suffit d’aimer, et la différence des sexes est annexe dans la faisabilité et l’expérience de cet amour. Qui, dans les porte-parole de la « Manif pour tous », a osé sortir des conséquences du mariage, pour parler véritablement du mariage, à savoir d’abord du COUPLE et de l’AMOUR, avant même de parler des fruits humains de ce couple ? Personne. J’ai été affligé de voir que nous nous sommes unanimement planqués, dans nos slogans, derrière l’enfant, la filiation et la famille. Alors que le mariage ne repose pas uniquement sur la filiation, et que la différence des sexes n’est pas en soi un gage de succès ni de formation d’une famille (féconde biologiquement, aimante et heureuse). Enfant ou pas, il repose aussi et avant tout sur l’amour, un amour INCARNÉ. Et ce qui incarne le mieux et le plus durablement cet amour, c’est la différence des sexes. Ce discours sur le couple sans enfant, il n’a absolument pas été tenu. Or ce sont majoritairement des couples homosexuels sans enfant qui réclament le mariage ! Nous nous sommes repliés sur la sécurité, la peur de passer pour homophobes si nous parlions du couple et de l’amour homosexuels. Nous n’avons parlé que de la filiation (comme si toutes les unions femme-homme, même hors mariage, n’étaient pas procréatives ; comme si tout mariage femme-homme donnait forcément naissance à un enfant ! Le monde des Bisounours. Vachement crédible…). Il faut le reconnaître : nous n’avons pas prononcé les mots « couples », « amour », et encore moins « amour incarné », ni même abordé le sens de l’homosexualité. Or tout se joue sur cette définition de l’amour et du couple. Pas d’abord sur la définition de la famille. Nous avons joué exactement le jeu des pro-mariage-pour-tous qui, fort de dissocier mariage et fécondité, vont faire passer cette loi au nom de l’« amour » et des « couples », et ont l’hypocrisie de couper en deux le « mariage pour tous », en séparant mariage et famille, mariage et adoption/PMA/GPA, couple et différence des sexes, pour adopter le premier en faisant mine de négocier uniquement les secondes. Bravo ! Continuons ainsi ! Nous signons l’arrêt de mort de notre action… en plus de donner les clés aux fossoyeurs de la gratuité et de la crédibilité du mouvement : Frigide Barjot et Xavier Bongibault. Poursuivons avec nos jolis refrains scolaires, d’une violence inconsciemment incroyables (« Papa, maman, c’est évident ! » ; « Nous sommes tous des enfants d’hétéros ! » ; « Respectons la filiation ! », etc.). Répétons des évidences que nos détracteurs ne veulent pas récuser ou empêcher (ils veulent juste les « ouvrir » ou les ignorer : c’est pas pareil !). Focalisons-nous lâchement sur la famille, les enfants, les manières traditionnelles de venir au monde, pile sur ce dont les pro-mariage-pour-tous ne veulent pas entendre parler, car eux n’invoquent que l’amour, le couple, l’homosexualité et l’homophobie pour faire passer la loi. Nous n’avons pas du tout parlé leur langage, ni cherché à démonter l’argumentaire sucré de nos gouvernants, argumentaire basé sur le couple et non sur le couple+enfant. Pas une de nos pancartes, pas un de nos mots orientés vers le mariage tel qu’il est compris de nos jours : une union individualiste qui récompenserait l’authenticité des sentiments, ou simplement l’engagement sincère d’un couple, en dehors de toutes considérations corporelles, sexuées et filiatives. En n’abordant pas le mariage mais uniquement les conséquences du mariage, nos législateurs feront passer le mariage : vous pouvez en être sûrs ! Donc non, cette Manifestation du 13 est malheureusement, malgré les énergies déployées, un échec argumentatif. Cuisant parce qu’il n’est ni reconnu ni dénoncé.

 

Un droit n’est pas positif en soi

Se voir attribuer un droit, ou bien chercher à en avoir un maximum, n’est pas nécessairement positif et ne doit pas être érigé socialement en absolu de bonheur. Par exemple, l’État peut me donner le « droit de voler » : ce n’est pas pour ça que je planerai dans les airs, et que le législateur m’aura respecté. Pour l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, c’est pareil.

 

Ce n’est pas au nom de l’enfant que le projet de loi Taubira est grave

Le problème de la loi du « mariage pour tous » n’est pas qu’elle touche à la filiation (Sinon, on pourrait tout à fait donner le « mariage » aux couples homosexuels, en déconnectant ce dernier de l’adoption, de la PMA, de la GPA). Le problème, c’est surtout qu’elle nie l’incontournable présence de la différence des sexes dans toute vie humaine et dans tout amour incarné, puisqu’elle déclare noir sur blanc que la différence des sexes est annexe dans le mariage et dans l’amour. Elle s’attaque au Réel et à l’amour incarné, corporel, sexué, humain. Ce n’est pas au nom de l’enfant que le projet de loi est grave : c’est au nom du déni de l’amour incarné, et donc aimant. L’amour platonique n’existe pas.

 

Confusion entre éducateur et géniteur

Ce que les militants pro-mariage-pour-tous ont un mal fou à comprendre, c’est que la loi de l’ « ouverture du mariage aux couples de même sexe » ne porte pas sur l’ÉDUCATION : elle porte sur la CRÉATION et la GÉNÉRATION. Sous prétexte de penser une chose juste (« Les personnes homosexuelles, individuellement/conjointement, peuvent avoir des talents pédagogiques et éducationnels indéniables »), nos législateurs vont, par voie légale, énoncer une chose totalement fausse (« Un enfant peut venir au monde par deux hommes ou par deux femmes ou par un homme et une femme : peu importe! »).

 

POUR LES INDÉCIS : POURQUOI S’OPPOSER À CETTE « LOI DU MARIAGE POUR TOUS » ? EST-CE HOMOPHOBE ?

(Cet article est rédigé par Philippe Ariño, français, homosexuel, prof d’espagnol de 32 ans, bloggueur du site l’Araignée du Désert et auteur de « L’homosexualité en vérité » paru à la mi-octobre 2012.)

Paradoxe. Les grands oubliés du « mariage pour tous » sont les deux bénéficiaires officiels de celui-ci ! : les personnes homosexuelles d’une part, et les enfants d’autre part. Les personnes homosexuelles parce qu’on ne les écoute pas vraiment (sans doute parce qu’elles-mêmes ne s’écoutent pas assez non plus…), on ne les accepte qu’à partir du moment où elles jouent pendant 5 minutes leur rôle de militants révoltés, bafoués et émus : le sens de leur désir homosexuel, ce qu’elles vivent au quotidien, leur difficulté à trouver l’amour en couple et à le vivre sereinement sur la durée, n’intéressent pas nos législateurs gay friendly ! Idem pour les enfants. En tant que personnes, ils ne sont pas reconnus. Les pro-mariage-pour-tous les considèrent principalement comme un droit, une preuve d’amour entre partenaires de même sexe, un certificat de bonne aptitude à bien élever. Leur conception biologique dans l’amour, leur existence, les conséquences dramatiques de cette nouvelle loi gommant la différence des sexes (au moins au départ dans le Code Civil, ensuite à long terme dans leur psychisme), concrètement, nos hommes politiques s’en contre-fichent ! Comment se fait-il que notre société française laisse faire un tel irrespect des personnes homosexuelles et des enfants ? Sûrement parce qu’elle veut continuer à ne pas s’aimer, sans s’en donner les preuves, en se berçant d’illusions identitaires/amoureuses/légalistes pour faire diversion.

Mais ne nous fions pas aux bons sentiments, et regardons le Réel : l’homophobie du « mariage pour tous », matinée de sincérité, de victimisation et de lutte contre les « discriminations », est criante ! Cette loi est homophobe pour deux raisons majeures. D’une part, la société bisexuelle donne le mariage aux personnes homosexuelles pile au moment où il n’a plus de sens ni de valeur à ses yeux, où elle divorce à gogo, où l’adultère bat son plein. Elle refourgue ce qu’elle ne veut plus. Merci du cadeau ! D’autre part, cette loi ne reconnaît pas la spécificité, la singularité et la différence du couple homosexuel. Elle donne à croire qu’il pourra singer le couple femme-homme+enfant grâce à un droit législatif, ce qui est purement et simplement faux ! Elle ne respecte donc ni la réalité du mariage (qui structure par définition la différence des sexes et, si c’est donné, la procréation), ni la réalité conjugale du couple homosexuel (qui, par nature, n’intègre pas la différence des sexes, et n’est pas procréatif). C’est comme si, au nom de l’égalité, on m’offrait un pull « taille 6 ans » ! Je n’ai rien contre les enfants de 6 ans, mais ce pull ne sera pas pour autant un cadeau, car il ne s’ajustera pas à ma réalité ! Pour les couples homosexuels, c’est pareil. Ce n’est pas parce qu’une loi veut apparemment leur bien qu’elle le fait concrètement, et qu’elle les reconnaît tels qu’ils sont… même si elle prend l’apparence d’un présent joliment enrubanné. Certes, on ne leur impose rien (il s’agit uniquement du « mariage pour tous ceux qui le désirent » !). C’est plus hypocrite que ça : on leur « permet » juste de croire qu’une fiction anthropologique et amoureuse est possible, alors qu’elle est, pour le coup, un pur sketch. D’une sincérité confondante.

Malheureusement, beaucoup de personnes homosexuelles se laissent embobiner par cette propagande démagogique « pro-choix » qui les instrumentalise. Car concrètement, elles ne veulent pas du mariage. Faites un sondage ! Interrogez-les sur leurs réelles motivations à vouloir se marier : celles-ci n’émanent pas d’une paix et d’un amour profonds. Elles demandent le mariage uniquement parce qu’elles suivent quatre mots d’ordre (« Égalité », « Droit », « Sincérité » et « Progrès ») auxquels elles obéissent aveuglément sans les questionner (l’égalité n’a pas à être le conformisme ou l’uniformité ; le droit n’est pas là pour justifier tous nos désirs, surtout les plus irréalistes ; la sincérité n’équivaut pas à la vérité, et d’aucuns savent que l’enfer est pavé de bons sentiments ; enfin, pas une dictature humaine ne s’est pas avancée sous la bannière de la liberté et du progrès pour s’imposer avec une violence incroyable). Les couples homosexuels les plus solides de mon entourage sont justement ceux qui ne veulent pas du mariage. Et les rares qui le réclament aujourd’hui le voyaient il y a encore quelques années de cela comme le carcan bourgeois hétéro-patriarcal par définition, à ne surtout pas reproduire ! Ils ne suivent pas un chemin de raison et de vraie liberté en retournant leur veste aujourd’hui !

Au fond, les quelques militants pro-mariage-pour-tous et gay friendly ne désirent pas le mariage en lui-même. Ils s’engluent dans l’image, l’orgueil, la peur et le terrorisme, sur fond d’« homophobie », afin de cacher qu’ils sont instrumentalisés par le lobby social (inconsciemment) bisexuel, celui qui ne croit plus en l’amour incarné et qui chante un amour planant parce qu’il déprime : en général, ils veulent du « droit au mariage » pour avoir le droit et la liberté de le refuser ! ; ils veulent du mariage pour les autres mais pas pour eux-mêmes ; ils veulent du mariage, non en soi, mais en tant que symbole patriotique de l’évolution des « droits LGBT » d’une part et en tant que symbole d’équivalence d’amour universel d’autre part. Mais au final, ils restent dans l’image et la fuite d’eux-mêmes. Et le pire, c’est que celui qui dénonce à juste titre leur aveuglement subit leur rafale d’insultes et de procès d’ « homophobie » ! Marchent-ils sur la tête ?

Quand les personnes homosexuelles comprendront que la loi du « mariage pour tous » est un alibi pour ne pas traiter des vrais problèmes de la société (crise, pauvreté, perte des repères moraux, chômage, etc.) et pour ne pas les écouter ELLES, elles se réveilleront et mesureront qu’elles ont servi de cache-misère social (des viols, des divorces, des familles décomposées, des adultères, etc.). Elles verront que l’opposition populaire et citoyenne à cette loi inique et surréaliste du « mariage pour tous » n’a rien d’homophobe. Espérons que ce réveil arrivera avant qu’il ne soit trop tard ! Qu’elles viennent défiler le 13 janvier 2013 pour défendre leur BELLE différence !

Philippe Ariño

 

La loi Taubira repose bien sur la croyance tacite en l’hétérosexualité

« Mêmes conditions d’adoption pour homosexuels et hétérosexuels » dit la ministre Christiane Taubira, le 10 septembre 2012 dans la revue La Croix. Et je réponds très sérieusement : « Oui. Tout à fait. Exactement les mêmes. » Les conditions qui soient les plus restrictives possible, car quand il y a si peu d’amour et de stabilité dans un couple (comme c’est le cas dans les couples homosexuels et les couples hétéros), il vaut mieux qu’ils soient logés à la même enseigne : pain sec et eau ! En revanche, je ne veux pas des mêmes conditions d’adoption pour les couples femme-homme aimants (qui ne ressemblent en rien aux couples déstructurés hétéros), car eux seuls méritent les pleins droits pour l’adoption.

 

Argumentaire de la conséquence

Dans les débats actuels sur l’ouverture du mariage ou sur l’adoption pour les unions homosexuelles, tous les beaux discours (alarmistes, en fait!) sur l’importance du mariage femme-homme, de l’altérité des sexes, de la procréation naturelle, de la pérennité de la famille, de l’authenticité de l’Amour, sur le bien supérieur de l’enfant, seront à mon sens vains, constitueront une fuite en avant, un « argumentaire de la conséquence » fragile et inopérant, tant qu’on ne reviendra pas à la source de ce qu’est l’homosexualité, à savoir un désir (et parfois des actes) qui s’analyse et qui dit des souffrances et des violences sociales réelles. Si on fait l’économie de la réflexion sur le désir et les actes homosexuels, nos dissertations sur le mariage et la filiation arriveront trop tard, au moment de sauver les meubles, ou bien resteront inaudibles (car qu’est-ce qui peut nous prouver, à part la nature violente du désir homosexuel, qu’il n’est pas souhaitable que le mariage ou la filiation soient dénaturés et modernisés? Absolument rien… à part la paranoïa et l’idolâtrie!). On ne sera crédibles et réalistes que si nous parlons du désir homosexuel non-acté en lui-même plutôt que des conséquences (supposées) que ce désir pratiqué impliquent/impliqueraient dans notre société.

 

Le drame de normaliser la privation de désir entre les deux parents biologiques d’un enfant

NORMALISER LA PRIVATION DE DÉSIR entre les deux parents biologiques d’un enfant, voilà le seul crime du projet de loi qui légaliserait l’adoption dans les « familles » homoparentales. Mais c’est déjà un crime énorme ! Cette loi, si elle est votée, est autrement plus grave qu’une loi qui normaliserait l’absence physique d’un des deux parents d’une même famille. Car là, rendez-vous compte, c’est carrément l’absence d’amour qui est justifiée socialement ! C’est l’Amour réel, à savoir l’alliance entre le désir et la nature, qui est condamné ! Et ça, c’est un scandale qui devrait tous nous sauter à la figure ! À mon sens, il faut absolument que nous évitions, dans notre argumentaire contre le projet de loi sur l’adoption pour les couples homosexuels, de poser comme uniques critères d’épanouissement de l’enfant la seule différence des sexes, ou encore la nécessité absolue de la présence physique des deux parents biologiques. Ce ne sont pas ces deux conditions/réalités qui font universellement le bonheur d’un enfant: c’est faux ! Je crois que le seul argument solide, c’est celui de l’INDISSOCIABILITÉ DE LA NATURE AVEC LE DÉSIR, ou, si vous préférez, la vérification que le DÉSIR DANS/DE LA DIFFÉRENCE DES SEXES est bien PRÉSENT ENSEMBLE dans une famille. Et là, à l’évidence, cet amour de la différence des sexes au coeur du couple qui se revendique « parents naturels », il n’existe pas dans la structure conjugale homosexuelle. Dans les « familles » homoparentales, les parents biologiques sont, dans le meilleur des cas, « meilleurs amis », mais il n’y a pas pour autant de désir et d’engagement d’amour entre eux. Et c’est ça, le vrai drame des enfants élevés au sein de couples homosexuels, un drame bien plus grand encore que celui que peuvent vivre certains enfants qui ont perdu prématurément l’un de leurs deux parents biologiques, mais qui vivent au moins avec l’assurance non seulement qu’ils ont été aimés par leur papa et leur maman, mais qu’en plus ce même papa et cette même maman s’aimeront éternellement, au-delà de la mort. Tant que l’alliance entre la nature et le désir est préservée, il peut arriver les pires des épreuves à l’enfant : il vivra quand même pleinement heureux. Un enfant qui sait que ses deux parents biologiques ne s’aiment pas, aura beau les voir toute sa vie se côtoyer cordialement, il se sentira trompé/lésé sur l’origine biologico-désirante de sa présence sur Terre. Il vivra scindé en deux. Il aura du mal à s’aimer lui-même, et à voir d’un bon oeil ses parents biologiques ET ses parents adoptifs.

 

Les retombées homophobes de la loi du « mariage pour tous »

Les Français sont-ils devenus sourds et ont-ils perdu leur libre arbitre ? Pro ou anti « mariage pour tous », pour l’instant, pas un camp pour rattraper l’autre ! Nous avons un mal fou à comprendre que le projet de loi qui arrive en grande pompe dans notre pays n’est absolument pas porté par un « lobby gay », n’émane pas du tout « des » homos, mais que c’est plutôt l’ensemble de la société libertaire, hyper-libérale et bisexuelle – dont nous sommes tous héritiers et acteurs – qui veut faire porter le chapeau de sa conception à la fois sucrée et totalement désincarnée, désenchantée, matérialiste et désunie de l’Amour, aux personnes homosexuelles réelles. Cette société bobo, chantant un « amour libre » ouvert à tout type de sentiments (oublie-t-elle que la haine est aussi un sentiment ? ou bien que les sentiments sont l’autre nom donné aux pulsions par l’Homme qui a quitté le Réel ?) va se retourner contre elles une fois qu’elle leur aura donnée ce qu’elles n’ont jamais demandé. Quand prendrons-nous conscience que la communauté homosexuelle ne profitera absolument pas de ce changement sociétal mais qu’au contraire il le lui sera imputé, et que la note risque d’être salée ? Ce n’est pas moi qui l’invente. Toute loi universelle particulariste, inutile ou inadaptée à la réalité des personnes qu’elle est censée servir, s’est révélée historiquement catastrophique pour elles.

Pensons par exemple aux mouvements féministes, qui ont contribué encore plus à transformer les femmes en objets.

Dans les débats sur le modification du mariage, nos politiciens ne se focalisent que sur les rares couples homosexuels qui sont prêts à jouer temporairement le rôle de « sincères utiles » qui les confirmeront dans leurs promesses électorales démagogiques. Ce que sont vraiment les personnes homosexuelles, ce qu’elles vivent en couple, leur difficulté à trouver l’amour, les drames sociaux dont leur orientation homosexuelle est le reflet, nos gouvernants s’en contrefichent. Eux, ils aiment la personne homo sous forme de « droit » ou de « contrat » ou de faire-valoir politique. Non en tant que PERSONNES. La société gay friendly veut le bien des personnes homosexuelles sans le faire. C’est bien là tout le paradoxe de ces lois bien intentionnées !

Mais réveillons-nous ! Tout autant que les enfants, voire peut-être plus, la loi du « mariage pour tous », si elle est appliquée, portera un lourd préjudice aux personnes homosexuelles, même si la plupart d’entre elles ne s’en rend pas encore compte car elles se laissent flatter, infantiliser et applaudir pour un temps comme les reines du carnaval télévisuel… sans deviner l’immolation qui attend leur char. En effet : non seulement nos législateurs socialistes ne reconnaissent pas le désir homosexuel comme spécifique (la loi ne s’appelle pas « le mariage homosexuel » ou « le mariage pour les couples homosexuels », rappelons-le) mais ils placent le désir individuel (individualiste, au fond) comme unique critère de Vérité et d’Amour : il s’agit bien d’offrir le titre de « mariage » à TOUS CEUX QUI LE DÉSIRENT. Or, d’aucuns savent que si tous les désirs individuels priment sur le bien commun et le Réel du moment qu’ils se présentent comme « sincères » et « progressistes », c’est le début d’une belle anarchie de réclamations, d’une inflation ingérable des fantasmes. Et même les désirs homophobes auront dans ce cas-là droit de cité ! Logique ! N’oublions pas que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres.

Le projet de loi sur le « mariage pour tous », qui dans un premier temps n’impactera la réalité de l’Amour et de la filiation que symboliquement et minoritairement (c’est pour cela qu’il a l’air banal et qu’il ne semble pas mérité, à première vue, de fortes oppositions), est avant tout une négation de l’existence humaine dans sa globalité (surtout en ce qui concerne sa  conception et son incarnation ; la différence des sexes étant la condition sine qua non de cette existence, que l’union entre deux personnes de même sexe à l’évidence ne remplit pas et éjecte). Mais plus gravement et invisiblement – car il prend l’apparence d’un bien –, il constitue une négation de la singularité des personnes homosexuelles, une négation de la spécificité de leurs unions, une négation de la fragilité de leur état de vie, une négation du désir homosexuel (qui n’est absolument pas analysé), bien avant de s’étendre à l’ensemble de la société et des enfants. Non seulement le « mariage pour tous » n’accueille pas concrètement les personnes homosexuelles – il ne les accepte que si elles sont prêtes à jouer pendant cinq minutes d’antenne télévisuelle le rôle de militants qu’on attend d’elles – mais en plus, il vient leur prendre le micro de la bouche, parler à leur place, car sur le terrain, une extrême minorité de couples homosexuels souhaite se marier. Les plus solides parmi eux sont justement ceux qui ne veulent pas du mariage ! C’est dire si ce « mariage pour tous » ne dit pas l’authenticité des unions homosexuelles, mais au contraire vient prouver/accentuer leur vanité !

Les menaces qui pèsent sur les personnes homosexuelles ne sont pas des vues de l’esprit.

À travers ce projet de loi, on constate en premier lieu que les personnes homosexuelles ne sont pas soutenues par ceux qui se présentent comme leurs défenseurs et leurs justiciers. Soit ils intercèdent pour elles avec une agressivité suspecte et inefficace, soit ils les exaucent dans leur soi-disant souhait d’« égalité de droits » par mollesse, dans un relativisme d’indifférence : « Après tout, s’ils s’aiment… Moi, ça ne me dérange pas qu’ils se marient. Ils ne feront pas pire que les couples hétéros, de toutes façons. » Mais quel mépris, quelle condescendance, quand on y pense, dans cette adhésion distante, ces jolies formules apprises et publicitaires sans fond ! Les sujets homosexuels sont les poubelles de table, les cautions morales de la société bisexuelle qui ne croit plus en l’Amour et qui leur donne le mariage précisément au moment où elle le dévalue le plus et où il ne veut plus rien dire pour elle. Elle ne se préoccupe pas d’eux : d’ailleurs, la loi qui risque de passer n’est même pas un mariage « pour les personnes homosexuelles » mais un mariage pour un « tous » anonyme, lisse, inconsistant, uniformisant, qui ne reconnaît pas la singularité et les inégalités de fait/ d’identités entre les individus qu’elle prétend télévisuellement accueillir à bras ouverts. C’est une législation d’indifférence et d’indifférenciation complètement déshumanisée et asexuée. Comment peut-on trouver ça beau et défendable ?

De plus, si la loi est promulguée, les législateurs français mettront les personnes homosexuelles dans une position très inconfortable d’« époux » et de « parents » (sans parler du bordel sans nom que sera la « co-parentalité » à rallonge en cas de divorce !), époux et parents qu’elles ne sont pas et qu’elles ne seront jamais en couple homo, non parce que la société le leur interdirait, mais parce que leur corps et leur amour ne peuvent objectivement pas les porter, et aussi parce que les réalités humaines de la conjugalité, de l’adoption, et de la filiation, ne tiennent pas à coup de bonnes intentions, ne sont pas uniquement affaire de sentiments ou d’éducation : elles concernent la Réalité anatomique et symbolique de l’être humain dans sa globalité ! N’oublions pas que par nature, le couple homosexuel n’est pas procréatif, et que concrètement, les couples homos réels sont dans leur grande majorité compliqués, usants, insatisfaisants, parfois même violents, en tous cas fragiles (et qu’on le veuille ou non, plus fragiles que beaucoup de couples femme-homme aimants : vous lirez mon livre L’homosexualité en vérité et les passages sur l’infidélité et le manque d’incarnation des unions homosexuelles si vous en doutez encore). Qui ose reconnaître les limites objectives de la structure conjugale homosexuelle, à part les couples homos les plus stables ? Quand je dis qu’à travers une loi pareille, la société fera porter aux personnes homosexuelles des réalités conjugales et filiatives qui sont trop lourdes pour leurs épaules, je pense non  seulement à la complexité du mariage (qui a dit que le mariage et les devoirs d’époux étaient faciles à tenir ?), à la complexité de l’adoption (rares sont les procédures d’adoption, puis les cas d’adoption réussis et simples, qu’on se le dise !), mais aussi aux risques réels de l’agencement de ces deux réalités « mariage + filiation » (infidélité, lourdeurs de l’union homosexuelle amplifiées par la paperasse et le matériel, enfants rebelles, complexité du partage de la garde de l’enfant en cas de divorce, ambiguïté de la co-parentalité, micmac de l’éducation d’enfant dont on prive des vraies origines, etc.). Pourquoi chercher à mentir aux personnes homosexuelles ?

Comme l’étiquetage « mariage » ne correspond pas à la réalité existentielle, conjugale et sociale des unions homosexuelles, il risque en plus, à long terme, d’être à la fois totalement banalisé, mais (pire encore) réclamé et retiré sous forme de dette aux personnes homosexuelles, dans un élan social d’homophobie qui va surprendre tout le monde, y compris les « friendly » (qui leur avaient fait jadis des courbettes) et les militants LGBT qui se verront cracher sur leurs jouets cassés et sur les membres de leur communauté qu’ils n’assument déjà pas du tout (la plupart d’entre eux se disent « hors milieu » et anti-communauté homosexuelle). Le monde découvrira les atteintes à la dignité humaine, aux vrais pauvres, aux enfants, à la société, aux personnes homosexuelles elles-mêmes, que des mythologies identitaristes et amoureuses (telles que le coming out, le « couple » homosexuel) et que des lois carnavalesques et irréalistes (telles que le mariage ou l’adoption) ont poussé les individus homos à commettre. Et le retour de boomerang homophobe ne se fera pas longtemps attendre ! Les personnes homosexuelles seront, comme au bon vieux temps du Berlin homosexuel des années 1930-1940, jetées en pâture à la vindicte populaire. On les suspectera d’opportunisme, d’arrivisme, d’avoir joué les victimes pour satisfaire des caprices qui ne rendent pas service à la société (parce qu’il y a quand même un monde entre la « discrimination » de se voir refuser un « droit à se marier » irréaliste et les discriminations sociales concrètes engendrées par la crise économique, par exemple !). Les communautés culturelles étrangères présentes en France, très centrées sur la perpétuation des générations, et culturellement pas du tout sensibles aux sentiments dans la composition des couples, verront d’un très mauvais œil l’impasse généalogique du couple homosexuel, le non-accomplissement de sa dette humaine sociale : certaines sont du genre à traîner la communauté homosexuelle en procès de Crime contre l’Humanité, contre la Nature et même contre Dieu ! Pour elles, l’union homosexuelle est un « individualisme à deux » qui joue le jeu des riches, des impies, de la débauche, des divorces, de la prostitution, de la société matérialiste, des dictatures humaines idolâtres à éradiquer.

L’homophobie qui s’abattra comme une foudre sur la communauté homosexuelle n’arrivera évidemment pas que de l’extérieur. Elle viendra précisément de l’intérieur, comme c’est déjà le cas actuellement dans le panier de crabes qu’est la communauté LGBT internationale. Leurs ex-amants traiteront les personnes homosexuelles de tous les noms, les maudiront, les ignoreront. Et le cortège d’agneaux carnivores bêlants (devenus adultes !) frappera violemment à la porte du Centre LGBT le plus proche pour se plaindre de l’irréalité de l’amour homosexuel, de la supercherie de l’homoparentalité (qui ne sera jamais une parenté), des nombreux manquements à l’Amour des personnes homosexuelles (viols, incestes, pédophilie, agressions homophobes entre personnes homosexuelles, suicides, prostitution, corruption, tourisme sexuel, marchandage des corps, mutilations chirurgicales, dictature et censure politiques, etc. : je renvoie les sceptiques ou les outrés à mon Dictionnaire des Codes homosexuels sur le site www.araigneedudesert.fr). « Vous nous avez trompés sur l’Amour, sur l’identité humaine, sur l’homophobie, sur la victimisation ! Ne vous plaignez pas, engeances d’hypocrites ! » vocifèrera la communauté hétérosexuelle. « Ne vous qualifiez plus  d’homosexuels ! Vous êtes comme nous : des amoureux indifférenciés, et même pas sexuels ! Vos gueules ! Ne rentrez pas dans le ghetto communautariste marchand gay ! » s’insurgera la société bisexuelle queer secrètement homophobe. « Vous m’avez menti sur la réalité de ma conception. Vous m’avez privé de la Réalité, de mon père, de ma mère, de l’amour dans la différence des sexes ! » incriminera l’enfant né dans un couple de même sexe. « Vous m’avez exploitée et volé mon bébé ! » dira la mère-porteuse qui, quelques années auparavant, avait pourtant accepté bon gré mal gré le chèque donné par le couple homosexuel pour entamer une GPA. « Vous m’avez utilisé et violé ! » s’exclamera le prostitué. « Vous avez détruit mon couple et ma famille ! » menacera le père de famille bisexuel. « Tu ne m’as jamais vraiment aimé tel que je suis ! » hurlera l’amant vexé et vengeur. Oui, le désir homosexuel pratiqué et banalisé par une civilisation en perte de repères n’engendre pas de petites frustrations ni de guerres mineures ! C’est un ouragan. Tenons-nous-le pour dit !

Nous devons donc protéger les personnes homosexuelles de cette loi inique et inadmissible du « mariage pour tous » qui rentre dans ce grand mouvement soixante-huitard de justification de la pratique homosexuelle (tout comme l’avait fait auparavant la propagande pro-coming- out, anti-Sida, pro-PaCS, etc.). Sans dramatisme, sans jouer les prophètes de malheur, mais avec fermeté et lucidité sur ses conséquences homophobes logiques. En ayant conscience que ce sont les sujets homosexuels les véritables individus menacés par elle.

À l’approche des manifestations françaises contre le projet de loi du « mariage pour tous » (la manif régionale du 17 novembre 2012, la manif nationale de janvier 2013), il nous faut réfléchir sur l’esprit de notre opposition, et sortir d’un conflit « hétéros VS homos », « anti-mariage VS pro-mariage », « fachos VS progressistes » pré-orchestré par une minorité de militants homosexuels et une majorité de médias malveillants qui cherchent à court-circuiter les débats et à imposer leur censure. Que les choses soient claires : nous devons défiler, il me semble, POUR les personnes homosexuelles, et non pas CONTRE elles. C’est mon principal appel et leitmotiv, en tant que personne homosexuelle déclarée.

Ne nous fions pas au discours paranoïaque « anti-lobby gay » de certains groupuscules familialistes pro-life et pseudo « cathos » (qui ne sont pas cathos du tout, en réalité : Civitas, si tu nous regardes…). Arrêtons avec ça. Les personnes homosexuelles ne sont pas les instigateurs de la loi sur le mariage inconditionnel, ni au fond ses bénéficiaires, ni des capricieux, ni des méchants, ni des destructeurs volontaires de la famille et du mariage, ni celles qui tirent souterrainement les ficelles de la propagande médiatique pour l’« ouverture » du mariage. Elles sont utilisées comme moyens de persuasion sentimentalo-électoralistes, tout au plus, et dans quelques années, sous la pression d’autres nations et civilisations beaucoup moins laxistes et « démocratiques » que la nôtre, les mêmes hommes de loi qui leur auront donné des bagues, confectionné leur tulle, lancé du riz, signé des faux diplômes et confié des enfants, les ignoreront, les mépriseront, retourneront leur veste, déchireront les preuves gênantes de leur collaboration gay friendly aux mythologies identitaires-amoureuses-filiatives bisexuelles sur l’Amour portées par leurs petits protégés homosexuels.

Suis-je un oiseau de mauvais augure, qui entrevoit dans cette loi du « mariage pour tous » un péril homophobe démesuré uniquement parce qu’il le rêverait, par homophobie inconsciente ? Tout le laisse croire puisque je suis l’une des rares personnes homosexuelles à crier haut et fort au risque de naufrage alors que la communauté homosexuelle va objectivement droit vers l’iceberg qui le coulera si elle ne réagit pas maintenant. Et pourtant, les risques que je soulève sont réels et imminents ! Ils n’ont rien d’une prophétie paranoïaque. Je ne suis pas en train de rêver le malheur des personnes homosexuelles, de sombrer dans un catastrophisme déplacé,  ou d’attiser un feu allumé davantage par mon alarmisme que par le réel. Seulement voilà, je ne peux pas ignorer les conclusions qui s’imposent sur les actes homophobes violents qui ont lieu partout dans le monde, et en particulier dans des pays gay friendly où on ne les attendait absolument pas. Les bars gay incendiés récemment par des islamistes à Rotterdam, ce n’est malheureusement pas du mythe : ça se passe aujourd’hui ! Je ne peux pas non plus garder pour moi les découvertes que j’ai faites sur les mécanismes paradoxaux de l’homophobie, et sur les crimes homophobes, si rarement analysés et problématisés.

Donc par pitié, au nom de mes frères homosexuels, dont beaucoup sont aveugles et ne voient pas le cadeau empoisonné qui leur est fait, protégez-nous de cette loi ! Nous en serons les premières victimes (consentantes) !