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POUR LES INDÉCIS : POURQUOI S’OPPOSER À CETTE « LOI DU MARIAGE POUR TOUS » ? EST-CE HOMOPHOBE ?

(Cet article est rédigé par Philippe Ariño, français, homosexuel, prof d’espagnol de 32 ans, bloggueur du site l’Araignée du Désert et auteur de « L’homosexualité en vérité » paru à la mi-octobre 2012.)

Paradoxe. Les grands oubliés du « mariage pour tous » sont les deux bénéficiaires officiels de celui-ci ! : les personnes homosexuelles d’une part, et les enfants d’autre part. Les personnes homosexuelles parce qu’on ne les écoute pas vraiment (sans doute parce qu’elles-mêmes ne s’écoutent pas assez non plus…), on ne les accepte qu’à partir du moment où elles jouent pendant 5 minutes leur rôle de militants révoltés, bafoués et émus : le sens de leur désir homosexuel, ce qu’elles vivent au quotidien, leur difficulté à trouver l’amour en couple et à le vivre sereinement sur la durée, n’intéressent pas nos législateurs gay friendly ! Idem pour les enfants. En tant que personnes, ils ne sont pas reconnus. Les pro-mariage-pour-tous les considèrent principalement comme un droit, une preuve d’amour entre partenaires de même sexe, un certificat de bonne aptitude à bien élever. Leur conception biologique dans l’amour, leur existence, les conséquences dramatiques de cette nouvelle loi gommant la différence des sexes (au moins au départ dans le Code Civil, ensuite à long terme dans leur psychisme), concrètement, nos hommes politiques s’en contre-fichent ! Comment se fait-il que notre société française laisse faire un tel irrespect des personnes homosexuelles et des enfants ? Sûrement parce qu’elle veut continuer à ne pas s’aimer, sans s’en donner les preuves, en se berçant d’illusions identitaires/amoureuses/légalistes pour faire diversion.

Mais ne nous fions pas aux bons sentiments, et regardons le Réel : l’homophobie du « mariage pour tous », matinée de sincérité, de victimisation et de lutte contre les « discriminations », est criante ! Cette loi est homophobe pour deux raisons majeures. D’une part, la société bisexuelle donne le mariage aux personnes homosexuelles pile au moment où il n’a plus de sens ni de valeur à ses yeux, où elle divorce à gogo, où l’adultère bat son plein. Elle refourgue ce qu’elle ne veut plus. Merci du cadeau ! D’autre part, cette loi ne reconnaît pas la spécificité, la singularité et la différence du couple homosexuel. Elle donne à croire qu’il pourra singer le couple femme-homme+enfant grâce à un droit législatif, ce qui est purement et simplement faux ! Elle ne respecte donc ni la réalité du mariage (qui structure par définition la différence des sexes et, si c’est donné, la procréation), ni la réalité conjugale du couple homosexuel (qui, par nature, n’intègre pas la différence des sexes, et n’est pas procréatif). C’est comme si, au nom de l’égalité, on m’offrait un pull « taille 6 ans » ! Je n’ai rien contre les enfants de 6 ans, mais ce pull ne sera pas pour autant un cadeau, car il ne s’ajustera pas à ma réalité ! Pour les couples homosexuels, c’est pareil. Ce n’est pas parce qu’une loi veut apparemment leur bien qu’elle le fait concrètement, et qu’elle les reconnaît tels qu’ils sont… même si elle prend l’apparence d’un présent joliment enrubanné. Certes, on ne leur impose rien (il s’agit uniquement du « mariage pour tous ceux qui le désirent » !). C’est plus hypocrite que ça : on leur « permet » juste de croire qu’une fiction anthropologique et amoureuse est possible, alors qu’elle est, pour le coup, un pur sketch. D’une sincérité confondante.

Malheureusement, beaucoup de personnes homosexuelles se laissent embobiner par cette propagande démagogique « pro-choix » qui les instrumentalise. Car concrètement, elles ne veulent pas du mariage. Faites un sondage ! Interrogez-les sur leurs réelles motivations à vouloir se marier : celles-ci n’émanent pas d’une paix et d’un amour profonds. Elles demandent le mariage uniquement parce qu’elles suivent quatre mots d’ordre (« Égalité », « Droit », « Sincérité » et « Progrès ») auxquels elles obéissent aveuglément sans les questionner (l’égalité n’a pas à être le conformisme ou l’uniformité ; le droit n’est pas là pour justifier tous nos désirs, surtout les plus irréalistes ; la sincérité n’équivaut pas à la vérité, et d’aucuns savent que l’enfer est pavé de bons sentiments ; enfin, pas une dictature humaine ne s’est pas avancée sous la bannière de la liberté et du progrès pour s’imposer avec une violence incroyable). Les couples homosexuels les plus solides de mon entourage sont justement ceux qui ne veulent pas du mariage. Et les rares qui le réclament aujourd’hui le voyaient il y a encore quelques années de cela comme le carcan bourgeois hétéro-patriarcal par définition, à ne surtout pas reproduire ! Ils ne suivent pas un chemin de raison et de vraie liberté en retournant leur veste aujourd’hui !

Au fond, les quelques militants pro-mariage-pour-tous et gay friendly ne désirent pas le mariage en lui-même. Ils s’engluent dans l’image, l’orgueil, la peur et le terrorisme, sur fond d’« homophobie », afin de cacher qu’ils sont instrumentalisés par le lobby social (inconsciemment) bisexuel, celui qui ne croit plus en l’amour incarné et qui chante un amour planant parce qu’il déprime : en général, ils veulent du « droit au mariage » pour avoir le droit et la liberté de le refuser ! ; ils veulent du mariage pour les autres mais pas pour eux-mêmes ; ils veulent du mariage, non en soi, mais en tant que symbole patriotique de l’évolution des « droits LGBT » d’une part et en tant que symbole d’équivalence d’amour universel d’autre part. Mais au final, ils restent dans l’image et la fuite d’eux-mêmes. Et le pire, c’est que celui qui dénonce à juste titre leur aveuglement subit leur rafale d’insultes et de procès d’ « homophobie » ! Marchent-ils sur la tête ?

Quand les personnes homosexuelles comprendront que la loi du « mariage pour tous » est un alibi pour ne pas traiter des vrais problèmes de la société (crise, pauvreté, perte des repères moraux, chômage, etc.) et pour ne pas les écouter ELLES, elles se réveilleront et mesureront qu’elles ont servi de cache-misère social (des viols, des divorces, des familles décomposées, des adultères, etc.). Elles verront que l’opposition populaire et citoyenne à cette loi inique et surréaliste du « mariage pour tous » n’a rien d’homophobe. Espérons que ce réveil arrivera avant qu’il ne soit trop tard ! Qu’elles viennent défiler le 13 janvier 2013 pour défendre leur BELLE différence !

Philippe Ariño

 

Cerveaux des pro-mariage-pour-tous lobotomisés

C’est fou comme 3 petits mots de rien du tout – « Égalité », « Droits » et « Progrès » – auront réussi à lobotomiser les cerveaux des défenseurs du « mariage pour tous » et à leur ôter toute capacité de jugement… Pas un pour les remettre en cause et pour exercer son esprit critique (car je rappelle qu’il y a des égalités catastrophiques qui s’appellent « uniformité », « conformisme » et « déni des différences » ; je rappelle que le mot « droit » n’est pas synonyme de « désir » – même s’il commence par la même lettre -, d’ « ordre », ni toujours de « Réel » malheureusement ; et qu’il n’y a pas de dictature humaine qui ne se soit pas revendiquée du « progrès », du « changement », de la « sincérité », de la « liberté » et de la lutte contre les « discriminations », pour asseoir son hégémonie avec une violence et un irréalisme incroyables.)

 

L’homophobie du « mariage pour tous »

Quand je dis que la loi du « mariage pour tous ceux qui le désirent » est homophobe, étant donné qu’elle force les couples homos à singer le couple femme-homme+enfant, ce n’est pas dans le sens où elle imposerait ouvertement et violemment un modèle conjugal/familial unique. C’est plus hypocrite et sincère que ça. Elle ne matraque pas ce modèle: elle le permet, elle le propose. Elle impose mollement, avec des étoiles dans les yeux, en pensant promouvoir l’ « ouverture à l’universel ». Mais qui a dit que l’omission, l’indifférence ou la bonne intention ne faisaient pas partie de l’oppression, du mépris et de la tyrannie?

 

Parlons d’homosexualité

Je le répète. L’opposition à la loi sur le « mariage pour tous ceux qui le désirent » doit se centrer sur les personnes homosexuelles et le sens de leur désir homosexuel ; non sur leurs droits, ni même sur le mariage ou sur l’enfant. L’argumentaire reposant sur les conséquences du désir homosexuel, sur la promotion de la famille et la sauvegarde de la filiation, aussi construit et fondé soit-il, ne pèse pas lourd si on n’étudie pas le désir homosexuel en lui-même. Ce n’est pas d’abord l’avenir de l’enfant le problème de l’histoire : ce sont les liens non-causaux (mais réels !) entre l’homosexualité et le viol, liens complètement ignorés et diabolisés par le grand public. Alors arrêtons deux secondes de parler de l’Enfant ou du Mariage, s’il vous plaît, et parlons de l’homosexualité, nom d’une pipe ! Sinon, personne ne comprendra pourquoi il est juste de s’opposer fermement au projet de loi du gouvernement !

 

La loi Taubira repose bien sur la croyance tacite en l’hétérosexualité

« Mêmes conditions d’adoption pour homosexuels et hétérosexuels » dit la ministre Christiane Taubira, le 10 septembre 2012 dans la revue La Croix. Et je réponds très sérieusement : « Oui. Tout à fait. Exactement les mêmes. » Les conditions qui soient les plus restrictives possible, car quand il y a si peu d’amour et de stabilité dans un couple (comme c’est le cas dans les couples homosexuels et les couples hétéros), il vaut mieux qu’ils soient logés à la même enseigne : pain sec et eau ! En revanche, je ne veux pas des mêmes conditions d’adoption pour les couples femme-homme aimants (qui ne ressemblent en rien aux couples déstructurés hétéros), car eux seuls méritent les pleins droits pour l’adoption.

 

Le drame de normaliser la privation de désir entre les deux parents biologiques d’un enfant

NORMALISER LA PRIVATION DE DÉSIR entre les deux parents biologiques d’un enfant, voilà le seul crime du projet de loi qui légaliserait l’adoption dans les « familles » homoparentales. Mais c’est déjà un crime énorme ! Cette loi, si elle est votée, est autrement plus grave qu’une loi qui normaliserait l’absence physique d’un des deux parents d’une même famille. Car là, rendez-vous compte, c’est carrément l’absence d’amour qui est justifiée socialement ! C’est l’Amour réel, à savoir l’alliance entre le désir et la nature, qui est condamné ! Et ça, c’est un scandale qui devrait tous nous sauter à la figure ! À mon sens, il faut absolument que nous évitions, dans notre argumentaire contre le projet de loi sur l’adoption pour les couples homosexuels, de poser comme uniques critères d’épanouissement de l’enfant la seule différence des sexes, ou encore la nécessité absolue de la présence physique des deux parents biologiques. Ce ne sont pas ces deux conditions/réalités qui font universellement le bonheur d’un enfant: c’est faux ! Je crois que le seul argument solide, c’est celui de l’INDISSOCIABILITÉ DE LA NATURE AVEC LE DÉSIR, ou, si vous préférez, la vérification que le DÉSIR DANS/DE LA DIFFÉRENCE DES SEXES est bien PRÉSENT ENSEMBLE dans une famille. Et là, à l’évidence, cet amour de la différence des sexes au coeur du couple qui se revendique « parents naturels », il n’existe pas dans la structure conjugale homosexuelle. Dans les « familles » homoparentales, les parents biologiques sont, dans le meilleur des cas, « meilleurs amis », mais il n’y a pas pour autant de désir et d’engagement d’amour entre eux. Et c’est ça, le vrai drame des enfants élevés au sein de couples homosexuels, un drame bien plus grand encore que celui que peuvent vivre certains enfants qui ont perdu prématurément l’un de leurs deux parents biologiques, mais qui vivent au moins avec l’assurance non seulement qu’ils ont été aimés par leur papa et leur maman, mais qu’en plus ce même papa et cette même maman s’aimeront éternellement, au-delà de la mort. Tant que l’alliance entre la nature et le désir est préservée, il peut arriver les pires des épreuves à l’enfant : il vivra quand même pleinement heureux. Un enfant qui sait que ses deux parents biologiques ne s’aiment pas, aura beau les voir toute sa vie se côtoyer cordialement, il se sentira trompé/lésé sur l’origine biologico-désirante de sa présence sur Terre. Il vivra scindé en deux. Il aura du mal à s’aimer lui-même, et à voir d’un bon oeil ses parents biologiques ET ses parents adoptifs.

 

Pas de « mariage homo » mais un « mariage pour tous ceux qui le désirent »

Les militants homosexuels ne veulent pas du « mariage gay », ni du « mariage homo » (pour eux, ces deux mariages n’existent que dans l’esprit de leurs opposants), ni du « mariage » tout court (et ça, ça les surprend davantage !) : ils ne veulent que L’ACCÈS DU MARIAGE POUR TOUS CEUX QUI LE DÉSIRENT. La nuance est de taille ! Ils réclament le DROIT AU MARIAGE et non LE MARIAGE en lui-même. Moi, si j’étais un ministre logique, je les prendrais au mot, et je ne leur donnerais donc pas le mariage : juste le droit de le réclamer. Et ça s’arrêterait là ! Si on veut vraiment accomplir leur exacte volonté, et si on est logique jusqu’au bout, ce ne serait pas les léser que de ne pas leur donner le mariage.