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Benoît XVI, « Santo Subito » ? Vraiment ? Mais pour qui se prend-on ?


 

La nuit du 31 décembre 2022 au 1er janvier 2023, j’ai eu la chance d’assister à une messe à 23h dans une église parisienne (saint Philippe du Roule) pour fêter le Nouvel An (pendant qu’autour de nous, c’était un peu/carrément la guerre civile…). Et à l’issue de la messe, il y a eu un petit pot organisé par la paroisse. Le curé de la paroisse – hyper gentil et paternel au demeurant – s’est fendu d’une prédiction qui, à ses yeux, sonnait « prophétique », face à l’imminence de la mort de notre pape émérite Benoît XVI (le dernier doudou qui rattachait les tradis pas encore sédévacantistes à l’Église Catholique romaine post-conciliaire…) : « Mon petit doigt me dit que le pape Benoît XVI va être déclaré ‘Santo subito’ et qu’il ira directement au Ciel… ».
 

J’ai souri poliment, sans rien dire. Car je suis de ceux qui le souhaitent évidemment pour son âme, et qui comprends qu’on puisse le souhaiter pour une personne, et a fortiori pour un souverain pontife. Mais ce gnosticisme « sanctificateur/bétaificateur » assuré – celui qui dit « Je sens » ou « Je sais » ou « J’ai l’intuition » voire « C’est une évidence », que « Untel est saint ou va aller au Paradis avec une fusée »… alors que concrètement, on n’en sait rien – me dérange.
 

Je le trouve déplacé quand il surpasse l’émerveillement et la joie simples. Car il sent le frétillement orgueilleux et l’auto-contentement de ceux qui jouent les prophètes (pour s’autoglorifier discrètement au passage à travers le poulain qu’ils défendent, à travers leur idée de la « communion des saints » aussi), qui jouent les juges à la place de Dieu. Comme si la sainteté fonctionnait comme un match de foot, avec le club de supporters scandant « Santo Subito ! » ou un numéro (une note, un avis : le 16, tiens !), comme le Golden Buzzer ou le « Million ! » des jeux télévisés (« Si vous voulez que Benoît soit déclaré saint, tapez 1 ; si vous voulez sauver François, tapez 2. »), comme les pom-pom girls (« Je vous donne un S, je vous donne un A, je vous donne un N, je vous donne un T…), ou comme la cérémonie des Oscars hollywoodiens mais à la sauce vaticane (l’Humanité pieuse décerne des prix et des couronnes, des victoires et des éternités, à titre posthume : les saints vivants, en revanche, rien à foutre…), ou comme un diagnostic de tribunal (pensons à tous les procès en canonisation/béatification et à toutes les enquêtes et dossiers en cours, où on défend par exemple Robert Schuman, ou son petit prophète local incompris, ou bien encore son fiston : c.f. la sainteté-caprice de la maman de Carlo Acutis, le soi-disant « saint geek ») ou comme une campagne électorale (avec manif, banderoles, et tout le bordel).
 

La sainteté devient un folklore, un concours, l’objet de toutes les convoitises humaines, parfois un chauvinisme/patriotisme. Je connais même des catholiques qui, en toute sincérité, se sont lancés dans la course d’endurance de la sainteté tête baissée, en affichant leur prétention à l’obéissance, en se filmant ou en faisant des vœux/promesses publics de sainteté. La FRANC-maçonnerie catho, quoi. La tentation gnostique et carriériste « Je le savais. » ou « Dieu fera de moi un grand/petit saint. ». Mais qui décide ? La sainteté, est-ce un avis ou une ferveur ou un souhait populaire? Un vote du public ou un vœu personnel ? Rien de tout ça. C’est Dieu qui décide/élit, et l’Homme qui dispose.
 

Cette saintetémania est en réalité un détournement pervers de la ferveur piétiste largement répandu chez les catholiques aujourd’hui, qui prend la forme du pronostic ou de l’hommage hystérique (genre l’entrée « triomphale » de Jésus à Jérusalem juste avant sa crucifixion) ou de la promesse aux atours d’humilité, d’imitation fidèle et obéissante au Christ, de Ciel… alors qu’elle est une forme subtile de mondanité. Plusieurs grands saints de l’Église Catholique en ont fait les frais un peu avant leur mort : Jésus en première ligne ; mais aussi saint Antoine de Padoue, que le peuple italien appelait « le saint » alors qu’il n’était pas encore décédé.
 

Le commerce de la sainteté a été dénoncé et étrillé avec véhémence par Jésus lui-même… alors même que lui méritait objectivement le titre de « Saint des saints », en plus ! À trois reprises en particulier dans les Évangiles, Jésus-Christ a dit « merde » à ceux qui, verbalement ou même fiduciairement, ont cassé leur tirelire pour l’élever au rang de saint. Il les a remis à leur place, tout en renonçant à la place qui lui était due :

– c.f. l’épisode de la groupie hystérique (Lc 11, 27-28) : « Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : ‘Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité !!’ Et il répondit : ‘Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !’ ».

– c.f. l’épisode du notable (Lc 18, 19) : « Un chef interrogea Jésus, et dit: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui répondit : ‘Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.’ ».

– c.f. l’épisode de Judas livrant Jésus pour 30 pièces d’argent (Mt 26, 15), et surtout (et ça, personne ne le rappelle) parce qu’il a voulu sanctifier par lui-même et humainement/ecclésialement son Maître. Jésus lui a très probablement rétorqué : « J’en veux pas, de ta couronne en or 30 carats que tu essaies de m’attribuer, de ta sainteté ‘jet set’, de ta gloriole messianiste et millénariste mondaine ! Ton ‘SANTO SUBITO’, tu peux te le garder. ».
 

La sainteté n’est pas un concours, ni une performance, ni même un titre validé et décerné par l’Église (commission d’experts ecclésiastiques et de juges canoniques appelée pompeusement « Esprit Saint ») ou le Pape. Elle n’est pas une reconnaissance, fût-elle ecclésiale : elle est tout simplement et uniquement Jésus (qui lui-même se cache encore et cache sa sainteté). Alors, à son sujet, comme disait ma maman, « poupoune » !

Ma lecture et mon analyse du roman Père Elijah à Jérusalem de Michael O’Brien


 

Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas posé une soirée entière chez moi, dans mon lit, sans écran ni ordi ni télé, pour lire un livre ! Et il me restait le 3e volet de la trilogie des Père Elijah (après La Librairie Sophia, Père Elijah, une Apocalypse) à lire : Père Elijah à Jérusalem.
 

J’en attendais beaucoup. En particulier par rapport au projet d’installation de l’Antéchrist (le diable humanisé décrit par saint Jean dans l’Apocalypse, ou encore par le prophète Daniel dans l’Ancien Testament) en Terre Sainte et sur le trône des trônes : celui du Messie/de Jésus dans son Temple Saint, à savoir le sanctuaire du Troisième Temple de Jérusalem, sur le Dôme du Rocher et l’actuelle Esplanade des Mosquées. Et j’avoue que dans Père Elijah à Jérusalem je n’ai pas appris grand-chose ni de scoop (contrairement au Père Elijah, une Apocalypse) concernant le déroulement des Fins dernières, et que je suis assez déçu.
 

Je ne décrirais donc pas cette lecture comme incontournable. Elle m’apparaît plus comme du réchauffé, une suite forcée et bavarde du Père Elijah, une Apocalypse (suite qui fait plein de digressions narratives qui sont plus au service de la fiction émotionnelle visant à prouver une sainteté d’un saint finalement fictif, que de l’information eschatologique urgente et utile à tous), et un prophétisme dont l’excès est même dénoncé à la fin par le héros lui-même : en effet, le père Elijah fait son mea culpa de s’être orgueilleusement pris, lui et son ami Enoch, pour les résurgences vivantes des « deux témoins » défiant l’Antéchrist annoncés dans L’Apocalypse de saint Jean. « Mon petit frère [Enoch] est mort ! Je l’ai tué. Dans mon orgueil, je l’ai tué car j’ai cru que nous étions les deux témoins ! » Orgueil faussement humble et saint, quand tu nous tiens !
 

Néanmoins, ce roman a toujours, comme les deux autres volets qui l’ont précédé, le mérite de nous ouvrir un peu plus à la compréhension des Fins dernières, des Signes des Temps, de nous mettre en appétit par rapport aux grandes prophéties eschatologiques (Akita, Daniel, Ezékiel, Élie, l’Apocalypse, Jésus…), de réveiller notre courage à affronter l’Antéchrist et notre goût du prophétisme et du martyre. C’est aussi une bonne photographie des tensions religieuses en Terre Sainte et de la corruption de l’Église-Institution catholique. Et quand je parle de « réveil », c’est parce que la lecture du Père Elijah à Jérusalem, même si elle s’enlise dans des longueurs narratives qui ne donnent aucune info prophétique de première main sur les Fins dernières, a eu le mérite de me donner envie d’écrire un nouveau prochain livre centré précisément sur l’Antéchrist et la Franc-Maçonnerie (encore meilleur que Homo-Bobo-Apo !), qui s’intitulera sans doute Comment démasquer la Franc-Maçonnerie et l’Antéchrist (surtout en soi-même, et ensuite dans l’Église et dans le Monde), avec pour sous-titre Dictionnaire des Codes apocalyptiques. Et ça, ce n’est pas rien ! Le plan détaillé de ce prochain livre m’est apparu en détail tout seul ! Alléluia !
 

Enfin, pour terminer, je vous ai sélectionné les seuls passages dignes d’intérêt que j’ai relevés dans Père Elijah à Jérusalem. J’en ai vus 7 :
 

– Concernant la manière dont le clergé et les fidèles catholiques vont se sentir faussement reconnus par l’Antéchrist et vont donc adhérer à sa Nouvelle Religion mondiale : « Parmi les musulmans, le Président [l’Antéchrist] était sérieusement considéré comme le grand prophète longtemps attendu, l’imam Mahdi. Parmi les juifs, les hommes instruits et les leaders spirituels, il éait le messie enfin venu. De nombreux hindous croyaient qu’il était Krishna dans une nouvelle incarnation annoncée de leur dieu suprême, Vishnou. Certains bouddhistes citaient l’enseignement de leur maître selon lequel un autre après lui viendrait qui vaudrait dix mille Bouddhas. Pour les adeptes du Nouvel Âge post-chrétien, il était la venue du Christ Cosmique. Pour les laïques, il était le plus grand être humain dans l’histoire des espèces, catalyseur auto-actualisé et facilitateur de l’évolution de l’homme. » (p. 33) ; « Derrière, des dizaines de piédestaux avaient été érigés le long du Mur et des employés s’affairaient pour terminer d’installer les derniers. Au sommet de chacun, un grand symbole doré représentait une religion du monde : un bouddha assis, une memorah, une roue du dharma, un lotus avec une flamme à l’intérieur, un croissant de lune avec une étoile, le yin et le yang, et ainsi de suite – et près du bout à gauche, une simple croix. À côté se trouvait ce qu’Elijah prit d’abord pour une Étoile de David, le Maghen ou bouclier de David. Puis il remarqua un cercle autour de l’étoile à six branches, ce qui en symbolique occulte en faisait un hexagramme entouré de l’anneau magique du pouvoir. De l’autre côté de la croix se dressait la sculpture d’un bouc qui s’élevait ou se métamorphosait à partir du corps d’un poisson. Tandis que l’un après l’autre on érigeait ces symboles, Elijah n’en reconnut presque aucun. » (p. 237).
 

– Concernant la bombe atomique en Iran : « Le Jour 4 : Le Président s’envole pour Téhéran où il rencontre les leaders d’Iran et d’Amérique. L’arrêt du projet d’armes atomiques et le désarmement de tous les groupes terroristes seront annoncés. Normalement des relations entre les deux nations. » (p. 37).
 

– Concernant le zoroastrisme en tant que « Nouvelle Religion mondiale » soi-disant « originelle » et « Mère des autres religions » : « Le Président cherche à éliminer les différences qui divisent l’homme en posant pour principe que toutes les religions sont des préfigurations imparfaites. Et il orientera l’humanité vers une nouvelle source unique de transcendance. » (p. 62).
 

– Concernant le Troisième Temple de Jérusalem : « Le Mur est un prélude, un prélude essentiel. Le jour suivant, le huitième jour, le Monde entier y participera. L’Esplanade du Temple deviendra la fondation du nouveau Temple, en quelque sorte, afin que toute l’humanité soit libérée pour adorer en esprit et en vérité. » (Archevêque collabo, p. 126) ; « La bête qui joue à l’agneau approche du sanctuaire pour le détruire et prendre le trône de Jésus, le véritable Agneau de Dieu. Elle réussira pour un temps à obscurcir la lumière du Ciel dans de nombreux lieux. » (p. 145).
 

– Concernant le danger du pacifisme mondain prôné et incarné par l’Antéchrist : « Ce boss du Monde réalise des choses que mon peuple a toujours ardemment désirées. Tout le monde en ville croit que le moment est venu où la souffrance arrive à son terme. Plus de terroristes, plus d’intifada. Seulement la paix ! Et maintenant tout le monde va vivre ensemble et sera heureux. J’ai jeté beaucoup de pierres quand j’étais jeune et je le regrette. Ils disent qu’il n’y aura plus de pierres, plus de gaz lacrymogènes en pleine figure. Plus d’enterrements d’enfants. Mais j’ai de mauvais pressentiments. Je pense qu’il n’est peut-être pas un homme bon. C’est fou, je sais. Peut-être que je suis fou. » (Amal, p. 197).

Petite analyse symbolique de la Marque de la Bête apocalyptique dans les 30 portraits des prétendantes au titre de Miss France 2023

Comme je l’avais fait pour les précédentes éditions du concours de beauté Miss France, qui est une émission particulièrement intéressante pour comprendre la Fin des Temps et vers où Lucifer et son Gouvernement Mondial antéchristique veulent nous conduire (sous prétexte de « beauté »), et surtout pour voir combien la prophétie de saint Jean dans le livre de l’Apocalypse (la fameuse Marque de la Bête décrite dans Ap 13, 18, sur la main ou le front des êtres humains juste avant l’arrivée de Jésus) est sur le point de se réaliser, voici les 3 points forts que j’ai relevés dans les portraits des 30 Miss régionales 2023 et montrant l’avènement imminent de la Nouvelle Religion mondiale et de la Marque de la Bête :
 
 
1 – D’ABORD, L’OMNIPRÉSENCE DES ANIMAUX :
 

Plusieurs Miss régionales, dans leur portrait, soit s’affichent avec des animaux (le cygne et le castor pour Miss Alsace, le canard pour Miss Limousin, l’oiseau pour Miss Calédonie, les papillons pour Miss Saint-Martin-Saint-Barthélémy, le cheval pour Miss Picardie, etc.), soit se comparent à ces derniers ou sont interrompues par eux. Par exemple, quand Miss Midi-Pyrénées se présente (elle dit « Bonjour, Je suis Miss Midi-Pyrénées. »), le chien du tournage, « Tyron », l’interrompt en aboyant et la faire éclater de rire. Par ailleurs, quelques Miss mettent en avant leur côté vorace, et appellent leur équipe de tournage à table (Miss Champagne-Ardennes, Miss Normandie, Miss Roussillon) : « On a fini. On va manger ? » (Miss Normandie) ; « Mon péché mignon c’est la gourmandise. » (Miss Roussillon). Enfin, toutes les Miss sont emmitouflées dans un plaid poilu en fourrure pour ne pas attraper froid, plaid qui est fréquemment montré à l’antenne.
 
 
2 – ENSUITE, L’OMNIPRÉSENCE DE LA MARQUE :
 

À vos marques, prêtes ? Partez ! Les Miss régionales portent en général une Marque (un objet fétiche à valeur spirituelle et identitaire) qu’elles défendent comme si celle-ci était elles. C’est Miss Alsace – la première à passer – qui donne le coup d’envoi en parlant de « marque », de « cadenas »… et toujours en référence à un animal ! Les autres candidates insistent beaucoup sur leurs inscriptions, leurs marques/enregistrements, leur identifiant numérique : l’adjectif « inscrite » revient souvent (Miss Bourgogne, Miss Bretagne, Miss Rhône-Alpes…). Parfois, elles s’identifient à une marque qu’elles exhibent clairement (la tache sur la robe de Miss Aquitaine, le nœud dans le dos de Miss Picardie, les fleurs sur la tête ou dans les mains…), et qu’elle portent en général proche de la main ou du front (la bague porte-bonheur de Miss Guadeloupe, l’insistance sur la prise de gorge de Miss Bretagne, Miss Languedoc se définissant comme « une vraie Miss Caméléon qui aime prendre les choses en main » et qui montre ses poignets en croix façon Wonder Woman à laquelle elle se compare : jolies bêtes ligotées).
 

Alors bien sûr, comme les années précédentes, la Marque (commerciale et vestimentaire) la plus utilisée, ce sont les chaussures Doc Martens (les Miss font partie d’un commando en dentelles)… mais, en plus de la main et du front, c’est prioritairement dans le cœur humain que la Marque s’inscrit : il y a plusieurs Miss qui emploient l’expression « me tenir à cœur » (Miss Alsace, Miss Nouvelle Calédonie…). Cette Marque des Miss ressemble même parfois au 666 : « C’est parti pour le plan marelle ! » (Miss Franche-Comté).
 

 
3 – ENFIN, L’ADORATION POUR LA PASSION :
 

Comme je l’ai expliqué dans mon livre Homo-Bobo-Apo (2017), la Marque de la Bête de l’Apocalypse sera 4 choses : 1) le 666 porté sur la main ou le front sous forme de puce électronique RFID ; 2) l’hétérosexualité (culte des différences) ; 3) l’humanisme intégral (les valeurs du Christ mais sans le Christ) ; 4) la passion (et non la Passion du Christ sur la Croix), à savoir nos goûts et désirs humains.
 

Les Miss obéissent tout à fait à ce culte inconscient pour la Bête et sa Marque : beaucoup d’entre elles utilisent des noms communément attribués à la Bête, tels que « fierté » (Miss Limousin, Miss Pays de Loire, Miss Provence) et bien sûr « passion(s) » (Miss Champagne-Ardennes, Miss Corse, Miss Côte d’Azur, Miss Guadeloupe, Miss Provence…). Et ça constitue un véritable culte, une nouvelle religion. L’expression « J’adore » ou le verbe « adorer » est comme par hasard sur toutes les bouches ! (Miss Guadeloupe, Miss Lorraine, Miss Midi-Pyrénées, Miss Nord-pas-de-Calais, Miss Roussillon, Miss Saint-Martin-Saint-Barthélémy).
 

Pour terminer, j’ai relevé quelques symboles typiquement francs-maçons à travers les portraits : le triangle vanté par Miss Limousin, les deux colonnes entourant Miss Rhône-Alpes, et le ponton des ostréiculteurs sur lequel pose Miss Poitou-Charentes.
 

 
PRONOSTICS :
 

Oh ! Et j’oubliais le principal ! : mon pronostic, c’est que c’est Miss Languedoc (Cameron Vallière) qui va gagner et sera Miss France ! Et, dans les finalistes : Miss Auvergne, Miss Côte d’Azur, Miss Martinique, Miss Nord-Pas-de-Calais, Miss Picardie, Miss Réunion, Miss Rhône-Alpes, Miss Roussillon.

Film « Close » (2022) de Lukas Dhont : l’instrumentalisation du mal-être adolescent en vue de promouvoir l’homosexualité


 

Je suis allé voir hier soir le film « Close » (2022) de Lukas Dhont, encensé à Cannes, traitant de l’homosexualité adolescente, naissante mais non réciproquement assumée, entre deux adolescents, Rémi et Léo.
 

Ce film m’a choqué par ses incohérences qui, plus que des inexactitudes ou des maladresses, dénotent d’un irrespect, d’une usurpation et d’une instrumentalisation des personnes fragiles telles que les personnes homosexuelles, les adolescents, les personnes suicidaires et leurs proches parents, à des fins purement sentimentales et idéologiques. D’où mon impression que ce genre de productions sont des orchestrations – perverses voire pédophiles (bien que sincères et bien-intentionnées) – d’esprits déconnectés des réalités qu’ils dépeignent et projetant leurs propres fantasmes d’adultes sur des enfants sans défense. Et visiblement, les spectateurs trouvent ça « beau », « normal », « réaliste », et ne s’en offusquent même pas.
 

Parmi ces invraisemblances de « Close » (film au titre terriblement vrai au final : quelle fermeture et vision étriquée du réel que celle de son réalisateur Lucas Dhont !), j’ai relevé :
 

– que jamais on ne verrait dans la réalité deux ados se toucher en plein cours ou se caresser l’un l’autre face aux autres (comme le font Rémi et Léo). Les vrais ados, et d’autant plus des garçons, ont trop peur de la présomption d’homosexualité qui pèserait sur eux et de l’humiliation associée à celle-ci pour offrir aux regards d’autrui des manifestations d’affection masculine assumée. Dans la vraie vie, les pré-adultes sont terrorisés à l’idée d’être démasqués dans leur bisexualité : ils bannissent les gestes ambigus, les marques d’attention trop appuyées (genre Rémi qui vient voir Léo jouer au hockey et qui lui parle à travers la vitre alors que ce dernier est face à tous ses camarades). On ne verrait tout simplement pas ce jeu d’acteurs grossier entre Rémi et Léo.
 

– que jamais on ne verrait dans la réalité deux ados de 13 ans revendiquer fièrement d’être en couple et d’être amoureux (Si ça existe, qu’on me présente ce duo de collégiens extraterrestres !). Dans l’adolescence, l’homosexualité ne surgit pas par le chemin de la sensualité ni des sentiments. Au contraire : elle n’est pas assumée, est en générale instinctive, mécanique, cachée, pulsionnelle et accidentelle, incontrôlée, maladroite, dénuée de romantisme et de sentiments assumés. Les adolescents ne romancent pas, ne sentimentalisent pas ce qu’ils vivent au niveau affectif et physique, tout simplement parce qu’ils se projettent moins que les adultes et n’ont pas les moyens de penser ce qu’ils vivent. Ils ont rarement des chagrins d’Amour, des histoires d’Amour passionnelles et sérieuses. Donc le « couple » Léo/Rémi est improbable. On n’y croit pas une seule seconde.
 

– que jamais on ne verrait dans la réalité un deuil pour un suicide vécu comme il est singé dans le film. Les tentatives de suicide d’ados sont liées en général aux réseaux sociaux ou à la réputation dite « honteuse » d’homosexuel : pas aux histoires d’Amour ni aux sentiments amoureux homosexuels assumés (comme c’est représenté entre Rémi et Léo). Le deuil n’est pas non plus vécu ainsi de la part de l’amant qui reste : car s’il le porte de manière trop ostentatoire, il sera perçu comme suspect, apparaîtra à ses yeux comme un aveu d’homosexualité (qu’à cet âge les jeunes hommes n’assument jamais fièrement et n’affichent jamais) ou un aveu de complicité au suicide de l’absent. Jamais on ne verra le principal suspect du suicide d’un ado débarquer à l’enterrement de ce dernier, comme le fait Léo pendant l’enterrement de Rémi : logiquement, Léo aurait dû être rongé par la culpabilité, ou avoir peur d’être accusé par les parents de Rémi, susceptibles (vu leur chagrin) de lui imputer la faute, du suicide. Dans le film, bizarrement, les parents de Rémi ne cherchent même pas d’explication ni de coupable au geste malheureux de leur fils : on n’a droit qu’au désespoir passager du père, au silence stoïque de la mère, à l’acceptation molle et résignée de l’incompréhensible (la maman de Rémi ne demande qu’au bout d’une semaine à Léo quelle était la nature de leur relation entre son fils et lui… : la question arrivera bien tard). Normalement, dans la vie réelle, il n’y a pas que de la tristesse de la part des parents d’un enfant suicidé : il y a aussi de la révolte, de la colère, de l’incompréhension, une forme de « folie du désespoir ». Des parents de suicidé cherchent toujours un coupable… quitte à retourner leur veste ou à tordre le cou à leur habituelle bienséance avec les relations amicales entourant leur enfant. Dans le film, au contraire, les parents de Rémi accueillent Léo et ses parents tranquilou bilou à leur table. Ils ne mènent pas leur enquête. Alors que tout porte à croire que le suicide de Rémi s’explique par un chagrin d’amour ou au moins un sentiment de trahison amicale. Sans compter que dans la réalité, un suicidé, a fortiori adolescent, explique toujours son geste par une lettre, par une théâtralisation ou une dramaturgie bien marquée, et n’emporte pas le secret de ses intentions dans sa tombe (comme le fait Rémi). Idem concernant la scène de cellule psychologique dans « Close », absurde et improbable tant tout le monde dans le collège sait qu’elle devrait logiquement s’adresser en priorité à Léo et pas à tous les élèves de la classe de Rémi (on voit juste une timide proposition d’accompagnement personnalisé d’une CPE à l’adresse de Léo, alors que la relation de causalité et de proximité entre Léo et Rémi est évidente pour tous). C’est vraiment du n’importe quoi. Et je ne relèverai pas la grossièreté de la toute dernière scène du film où Léo est invité à lâcher son bâton de haine tendu contre la mère de Rémi (le fameux et très cinématographique « Lâche ton arme Bobby » des plus mauvaises sitcoms, qui s’achève évidemment dans les larmes d’impuissance et de craquage du fautif = Ridicule).
 

Bref, ce film est un tissu de mensonges et de sincérités fausses, prouvant la méconnaissance – de la part des réalisateurs et finalement aussi d’une grande partie du public – de la réalité du deuil, des ados, du suicide chez les ados, de la réaction habituelle des parents d’enfant suicidé, de l’homosexualité : alors que ça s’habille d’hommage, ça frise paradoxalement la totale incohérence et l’irrespect. Alors autant vous dire que je sors de ce genre de navets cinématographiques furax et en ayant envie soit d’exploser de rire face au grotesque, soit de rage de voir comment les souffrances sont niées par l’idéologie pro-gay qui fait du mal-être adolescent son fond de commerce et sa vitrine émotionnelle victimisante d’homosexualité. C’est gerbant. Aussi gerbant que la non-dénonciation de la contrefaçon. Donc un conseil : devant « Close », close your eyes.

La Marque de la Bête sera une mon(s)tre


 

Voici un nouveau Journal de l’Antéchrist, dédié à la Marque de la Bête (Apo 13, 17).
 

Ça y est! Je l’ai trouvée, la Marque de la Bête ! Le 666 décrit par saint Jean dans l’Apocalypse. Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant. Mais c’est le cadran d’une montre ! Elle aura l’apparence d’une montre. Comme tous les Google Watch et l’internet à portée de main (on nous parle même de « banque mobile » en ce moment !). Pourquoi 666 ? Parce qu’en additionnant ou en soustrayant les 3, 6, 9 et 12, on tombe sur trois fois 6. Par ailleurs, l’heure bloquée traditionnellement sur 10h10 dans les publicités de montres forme le compas maçonnique. Et la figure du sablier forme le « X » qui est l’anti-Croix du Christ, la marque de l’Antéchrist (Je ne vous raconte pas de salades : mon mémoire de Master 2 sur le poète homo argentin Néstor Perlongher en 2005, je l’ai consacré spécifiquement à la figure symbolique du sablier !). Tout ça pour dire que je crois que la Marque de la Bête sera, je pense, une montre. Entre « montre » et « monstre », il n’y a qu’une lettre…
 

Par ailleurs, voici un autre avant-goût de la Marque de la Bête : l’application gouvernementale « FR-ALERTE ». Pour nous téléguider à distance par la peur et par l’instinct de survie, à coups de notifications et de signaux d’alerte, comme des bêtes, et pour semer la confusion entre les vrais dangers et les faux, les fausses « guerres » et les vraies. C’est vraiment diabolique.
 

 

Autre info en lien avec l’article que j’avais écrit sur le phénomène des enfants bestiaux et possédés dans la franchise mondiale des music-hall X got Talents, je viens de voir le cas de Liberty Barros, contorsionniste de 14 ans, qui joue l’araignée et la gamine de l’Exorciste, devant les Espagnols. CQFD.
 

 

Et pour terminer ce journal de l’Antéchrist, un ami catho m’a demandé comment faire pour démasquer l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Eglise Catholique, et si j’avais écrit là-dessus. Je lui ai répondu : « Finalement, c’est assez simple pour détecter les francs-maçons (que nous sommes tous sauf Jésus et Marie) dans l’Église : ce sont ceux qui gagnent leur vie et leur salaire/pouvoir sur le dos de l’Église alors qu’Elle est censée leur faire perdre la vie et leur honneur (même d’être saints !). »

Message à Patrice de Plunkett et à tous les justicialistes actuels dans l’Église Catholique suite à l’Affaire Santier


 

Je tombe par hasard sur le partage Facebook d’un article du journaliste catholique Patrice de Plunkett, fait par une amie qui a l’air d’être super d’accord avec ce dernier et son appel à une sélection plus radicale des meilleures pommes épiscopales de l’Église et donc à un nettoyage/éviction des pommes « pourries ». Mais cet article m’estomaque et me met tellement en colère que je décide de taper du poing sur la table (je n’avais rencontré ce blogueur qu’une seule fois, il y a une dizaine d’années, furtivement, et même si je n’ai jamais trouvé ses articles d’un prophétisme et d’une utilité de fou, jusque-là, je n’avais rien dit. Sans doute parce que j’aimais son côté catholique de gauche. Mais bon, ce n’est pas parce qu’on est de gauche chrétienne qu’on ne peut pas écrire de conneries…).
 

Voici l’article de Patrice de Plunkett « traitant » de l’Affaire Santier (en réaction au déterrement récent de celle-ci par le : Mgr Santier, ancien évêque français de Créteil, avait pratiqué notamment ce qu’on pourrait baptiser des « strip-confessions » avec des hommes adultes) :
 

« AFFAIRE SANTIER : QU’ATTEND-ON POUR RÉFORMER LE DROIT CANONIQUE ET LE PROCESSUS DE NOMINATION DES ÉVÊQUES ? Ma chronique à ‘Radio Présence’ (Toulouse Midi-Pyrénées) et ‘Radio Fidélité Mayenne’) : << Un an après le rapport sur les abus sexuels dans l’Eglise, voici l’affaire de Michel Santier, ancien évêque de Créteil en région parisienne, sanctionné par Rome en 2021 pour des faits commis lorsqu’il était prêtre du diocèse de Coutances dans les années 1990 : des faits restés ignorés pendant trente ans. Il s’agissait, je cite, ‘d’abus spirituels ayant mené à du voyeurisme sexuel sur deux jeunes hommes’. En clair : Michel Santier avait perverti le sacrement de confession. C’était une profanation délibérée : quelque chose de glaçant de la part d’un prêtre. Les abus sexuels par des prêtres sont indissolublement des outrages (ou des crimes) envers les gens et des sacrilèges envers le Christ, sacrilèges dont la gravité est infinie puisqu’ils sont commis par des hommes ayant reçu le sacerdoce ! Les fidèles ne comprennent pas ou n’admettent pas – et le disent de plus en plus – que ces monstruosités n’entraînent pas automatiquement la suspension 'a divinis' et la privation de tout ministère. Il y va de la crédibilité même de cette Eglise dans sa mission de témoignage ! Au lieu de ça, on apprend que le coupable avait accepté de devenir évêque en 2001 malgré ce qu’il avait commis ; on apprend qu’il fallut attendre 2019 pour qu’un dossier à son sujet soit transmis à Rome ; et on apprend qu’en 2020, la sanction romaine fut simplement d’obtenir sa démission et de l’envoyer comme aumônier en 2021 dans une communauté religieuse… Le tout dans la plus grande discrétion, comme d’habitude. Résultat : le scandale explose un an après, et il est ravageur. Les victimes de Michel Santier à Coutances se manifestent enfin. Ses diocésains de Créteil et le vicaire général se sentent trahis rétrospectivement. Le dégoût, la colère, la tentation de tout abandonner, montent chez les fidèles catholiques. Et maintenant ? Une fois de plus les évêques demandent pardon et expriment leur compassion envers les victimes. Mais vraiment, ça ne suffit pas ! Ce que les fidèles sont en droit d’exiger, c’est que l’Eglise prenne des mesures enfin proportionnées à l’ampleur du mal : il faut la démission immédiate (volontaire ou forcée) de ceux des prêtres ou évêques qui auraient des actes pareils à se reprocher. Il faut de vraies enquêtes sur le passé des futurs évêques. Et il faut dans ce genre d’affaires des sanctions canoniques rapides, radicales, et expliquées franchement au public. La Conférence épiscopale promet une fois de plus d’affronter ce problème ? Attendons et voyons. Mais maintenant la coupe est pleine. >> ►Plus à lire dans mon blog : plunkett.hautetfort.com »
 

À la lecture de cet article, ce que je constate, globalement (donc dans l’Église Universelle/Catholique actuelle, et en écoutant l’attitude des catholiques tous bords et tous rangs ecclésiaux confondus), ce sont trois choses :
 

1) La première, c’est la TENTATION JUSTICIALISTE (ou millénariste) face à la découverte progressive du déclin, de la dégringolade, de la corruption et de la mort imminente de l’Église Catholique humaine. En effet, au lieu de nommer le problème que seulement on devine, on se contente de l’accuser et de le dénoncer « de loin », de manière complètement imprécise, extériorisée à soi, dépersonnalisée, offusquée et haineuse, en jetant l’opprobre à une hiérarchie-fantôme, un système, un « pouvoir », une bureaucratie (« irresponsable mais tellement coupable » !), à coup de « Y’a qu’à/faut qu’on » et de « C’est de la faute à la formation, aux chefs qui nous gouvernent, à l’absence d’exigence et de justice dans la sélection/nomination des évêques… donc la solution, c’est notre endurcissement et notre intransigeance qu’on appellera orgueilleusement ‘justice, pureté, assainissement, non-choix et mesures d’urgence pour enrayer la crise ecclésiale’, car ‘la coupe est pleine’ ! ». Je rappelle à ces « lanceurs d’alerte » catholiques de pacotille jouant les justiciers, que l’état de corruption, d’infestation (satanique, franc-maçonnique, sexuelle et homosexuelle – et pas seulement pédéraste/pédophile) est tel dans l’Église que seuls désormais les anges de Jésus seront capables de démêler le bon grain et l’ivraie dans cette Église des Fins dernières, et qu’à moins de parler en Vérité d’homosexualité dans l’Église (plutôt que de se cacher derrière la pédophilie et les abus sexuels), leurs actions/dénonciations justicières resteront vaines autant que dangereuses car elles empirent la situation. Il faut nommer le mal et/ou ses conséquences. Sinon, on n’a rien à faire en salle d’opération. On empêche même les chirurgiens qualifiés d’opérer.
 

2) La deuxième chose que je constate dans le traitement et les réactions de l’Affaire Santier, c’est L’HOMOPHOBIE dans l’Église Catholique (une homophobie grandissante, et qui ne se résoudra vraisemblablement jamais dans un temps humain, étant donné le déni et la mauvaise foi des catholiques actuels à reconnaître l’homosexualité comme un sujet prioritaire à traiter). Un ami récemment me faisait la remarque que dans les articles du Journal du Dimanche mais aussi les réactions des quelques rares blogueurs ou journalistes cathos qui s’aventurent à commenter l’Affaire Santier (affaire, je le rappelle, qui relève objectivement et factuellement de l’homosexualité sacerdotale et non de la pédophilie sacerdotale ni de la CIASE ni des abus sexuels – sous-entendus « sur mineurs »), paradoxalement, le mot « homosexualité » n’est jamais prononcé. À aucun moment. Ah ça, pour se gendarmer, ça se gendarme ! Ça tire la sonnette d’alarme ! Mais pour quoi, au juste ? Et à quoi bon, si c’est pour « cacher l’objet d’indignation par l’indignation elle-même » (comme disaient Élisabeth Lévy et Philippe Muray). Je me suis juste contenté de répondre à cet ami : « Ça s’appelle l’homophobie. » Et l’homophobie, c’est le principal poison dont mourra l’Église Catholique terrestre. Car celle-ci ne se risquera jamais à parler d’homosexualité (et encore moins d’homosexualité sacerdotale). Jamais. Comment puis-je en être aussi sûr ? Le traitement dont je fais l’objet, et l’indifférence générale à l’égard de mes travaux, en sont l’illustration vivante. Et le cléricalisme – en ces temps de grande crise ecclésial – arrive à son paroxysme. Donc jamais les catholiques n’accepteront de voir le sacerdoce et le Christ en personne salis par l’homosexualité.
 

3) La troisième et dernière chose que je vois, c’est LE CHEMIN INTÉRIEUR MAGNIFIQUE DES PRÊTRES PÉCHEURS. Chemin dont ne parleront jamais ces journaleux « catholiques », de gauche comme de droite, et a fortiori d’extrême droite, très tentés de mettre l’homosexualité sacerdotale sur le dos du pseudo « progressisme/modernisme du Concile Vatican II ou du pape François » ou des « abus sexuels » sans jamais la nommer « homosexualité »… ou alors, quand ils la nommeront « homosexualité », ce sera pour l’extérioriser à eux-mêmes, pour la diaboliser, et en vue de l’éradiquer définitivement de l’Église, devenue à leurs yeux un abominable « cloaque d’impuretés » (pour citer la Vierge Marie à la Salette), voire même « la principale Maison de Satan déguisé en Christ ». Ce que j’aimerais dire à ces justiciers cléricalistes et nostalgiques de carnaval, c’est qu’ils n’ont rien compris à la Bonne Nouvelle se cachant derrière l’homosexualité, et même derrière l’homosexualité sacerdotale et plus globalement le péché acté (de plus en plus massivement). Ils l’abordent comme un drame, une catastrophe, une occasion de se désespérer ou de haïr les prêtres et leur Église, de récriminer contre cette dernière en jouant les prophètes millénaristes (« On vous l’avait bien dit que c’est bientôt la Fin !!! »). Ils n’ont rien compris. Ils ne voient pas ce qui se passent en coulisses, ou dans les cœurs. Ils en appellent à une épuration drastique du clergé (dans les séminaires, à la Curie, dans les Conférences épiscopales du Monde entier). Ils jouent les grands ordonnateurs qui vont faire le ménage et virer tous les prêtres/évêques/cardinaux « pervers et détraqués sexuels qui salissent l’image de l’Église ». Mais que savent-ils des retours au droit chemin et des luttes (parfois admirables et saintes) de certains prêtres ou évêques pour rester dans l’Église après leurs chutes ou dérapages homosexuels ? Moi, personnellement, je connais des prêtres qui, par amour de l’Église et par conscience de leur utilité auprès des pauvres et des paroissiens de leur diocèse, beaucoup plus que par carriérisme et utilisation du sacerdoce comme couverture d’invisibilité de leur double vie sacerdotale/homosexuelle, ont décidé de ne pas quitter l’Église. Peut-être même de redevenir chastes après leurs faux pas, leurs écarts. Les prêtres sont humains et pécheurs comme nous tous. Au nom de quoi ils ne pourraient pas se sentir homosexuels, n’auraient pas le droit de rester dans l’Église, ou de revenir au Christ et à leur sacerdoce (même si leur attachement au Christ est lacunaire, pas toujours entier et heureux) ? Au nom de leur statut sacerdotal ? De la pureté de l’Église ? De la lutte contre l’hypocrisie et le péché ? De la gravité de la situation ecclésiale et mondiale actuelle ?? Quel aveuglement et quelle sécheresse de cœurs que les vôtres ! Quand on ne sait pas, on ne juge pas… et surtout surtout, on ferme sa gueule de gros con. Moi, j’admire ces prêtres, ces évêques, ces cardinaux, ces religieuses, ces moines, qui se savent imparfaits, qui luttent contre leurs pulsions homosexuelles, qui regrettent leurs pratiques homosexuelles (même s’ils n’arrivent pas toujours à y renoncer), qui restent dans l’Église car ils aiment le Seigneur et leurs fidèles malgré tout, qui trouvent que leur vie a plus de sens en demeurant prêtres (même si, dans les temps de désert, ils picorent du site de rencontres gays et du « plan cul » sans lendemain et anonyme) qu’en retrouvant la vie civile et en adoptant un style de vie homosexuel (le couple) qui ne les comblera pas. Bien sûr, entre Jésus/l’Église et leurs besoins d’affection charnelle homosexuelle, leur cœur balance. Mais ils penchent plus vers Jésus/l’Église/leur amour de leur sacerdoce et des gens, que vers leur misère affective. Donc je souhaite qu’ils restent prêtres, et je comprends leur choix de ne pas quitter l’Église, d’assumer douloureusement et secrètement la dualité (et parfois la contradiction, l’ambivalence) de leur condition. J’admire et m’émerveille face aux retours réguliers de certains religieux vers la non-pratique et la chasteté. Ils s’accrochent, et c’est beau. Même si personne (sauf Jésus, et peut-être parfois leurs confesseurs) ne le leur dit et ne le voit.
 

Donc à tous les justicialistes affolés et accusateurs actuels dans l’Église Catholique, je serais tenté de dire : « Priez pour les prêtres, soutenez-les et n’empêchez pas le dialogue et la réflexion autour de l’homosexualité ». Et surtout, arrêtez de juger qui vous ne connaissez pas. « Toutes mes ratures et toutes mes impostures, mes excès de folie qui abîment mes nuits, vos regards sur moi, vous qui me jugez vite, vous qui ne me connaissez pas même si, vous dites que oui. Où êtes-vous quand je pleure toutes les nuits ? Quand je crie en silence, quand je tombe dans le vide ? Que mon frigo est vide ? Faites-vous mine de rien voir ? Avez-vous peur du noir ? Ne me jugez pas. C’est trop facile quand on n’sait pas. C’est trop facile quand on n’vois pas. Ne me jugez pas. Ne me jugez pas. […] Mettez-vous à ma place un moment et voyez ce que j’endure souvent. Je n’veux plus faire semblant d’être heureux devant vous. Que ça vous plaise ou non, ben tant pis, je m’en fous. Vous m’aimerez comme je suis… ou peut-être pas du tout. Je m’en fous. Ne me jugez pas. C’est trop facile quand on n’sait pas. C’est trop facile quand on n’vois pas. Ne me jugez pas. Ne me jugez pas. » (c.f. Camille Lellouche « Ne me jugez pas »). Seul Dieu jugera.
 

Meurtre de Lola : Qui pleurez-vous, au juste ?


 

J’ai une vraie question à poser à ceux qui, en ce moment, jouent les pleureuses de Lola, la petite fille parisienne de 12 ans retrouvée assassinée dans une malle il y a 5 jours, et qui affichent leur tristesse-haine-désespérance en l’humanité et en Dieu : « Qui pleurez-vous ? » Vraiment, je pose la question : QUI PLEUREZ-VOUS ?
 

Nan. PAS DU TOUT de récupération du crime par les blonds, voyons ! Où allez-vous chercher tout ça…


 

Excepté ceux qui l’ont vraiment connue (famille, amis, camarades d’école, amis d’amis), et qui pleurent vraiment Lola, que fait le reste des gens ?
 

 

La vérité, c’est que vous ne pleurez pas Lola. Vous pleurez autre chose de beaucoup plus glauque et dont vous devriez même avoir honte :
 

– Vous pleurez un fantôme luciférien : lumineux, électrique, solaire, mais désincarné et triste. Une icône. Une Marianne déchue.
 

– Vous pleurez votre propre perversion. (Oui : le Gouvernement Mondial antéchristique, contrairement à Jésus qui s’intéresse plus aux pécheurs et aux criminels qu’aux victimes, se centrera uniquement sur les victimes : c’est à cela qu’on le reconnaîtra). Et si vraiment votre « Plus jamais ça ! Protégeons nos enfants ! » était sincère et véritablement courageux (car quel « courage » vous a-t-il fallu pour afficher Lola en bannière « RIP » sur les réseaux sociaux ? Aucun !), vous vous seriez intéressés aux racines du mal, au profil de la violeuse (Dahbia B.) : des racines autres que « psychiatriques » ou « absurdes » (c.f. la thèse médiatique pratique du « coup de folie » de la « SDF déséquilibrée »), autres que « racistes », « nationalistes », « patriotiques » et « xénophobes » (c.f. la rumeur du gang des « 4 Algériens » qui a fuité sur Twitter dès les premières heures de la découverte du corps). Mais bien des racines maçonniques et antéchristiques (le rapt et le viol des vierges et des enfants font partie des rituels sataniques de plus en plus courants parmi les francs-maçons et désormais dans la société toute entière ; et Dahbia s’est convertie à un évangélisme gnostique, donc en réalité à la Franc-Maçonnerie, … alors on est loin d’une femme qui aurait « déraillé »), bien des racines sexuelles (Dahbia a un profil de psychopathe à la fois pédéraste et lesbien : mais qui ose souligner dans cette affaire l’homosexualité de la violeuse qui prétend avoir vécu un « orgasme » sexuel avec Lola dans une mise en scène homo-érotique ? Personne. C’est toute une réflexion sur l’homosexualité que notre Monde devrait mener, mais qu’il ne fait pas, car en ce moment il dénonce les conséquences dont il chérit les causes.).
 

Le principal symbole des loges maçonniques c’est l’oeil dans le triangle.


 

– Vous pleurez vous-mêmes et votre propre dépression (Sans déconner, j’ai remarqué que les seuls qui dans mes contacts affichaient Lola étaient blonds ou blondes ; et il y en a même qui ont poussé le narcissisme – victimisant et morbide – jusqu’à choisir la photo de Lola comme leur propre photo de profil ! : à ce niveau-là, il faut vous faire soigner…). Ça paraît dingue de le dire, et hyper basique, mais on en est là avec vous : vous pleurez sa blondeur ! Rien d’autre. Pas même sa jeunesse ou son innocence. Aucune enfant noire, brune, et encore moins maghrébine, et qui aurait souffert le même sort, ne serait parvenue à soulever chez vous une telle émotion, une telle hystérie, une telle dévotion, une telle colère) : vos larmes sont eugénistes. C’est la « race blanche et blonde » que vous pleurez. C’est votre idée de « civilisation européenne d’inspiration chrétienne » que vous « pleurez ». C’est l’horreur et l’injustice que vous applaudissez. D’ailleurs, la plupart de mes contacts qui partagent la photo de Lola sont « natios » et sont obsédés pour leur idée nostalgique d’« identité nationale », par « l’immigration ». Et après, vous grincez des dents dès qu’on vous accuse de « récupérations ». Mais pourtant, c’est la vérité. Symboliquement, vous avez – un peu comme la violeuse – récupéré, instrumentalisé, possédé, démembré, Lola. Mise dans une malle. La malle débordante des injustices humaines faites par des Hommes que vous avez transformés en « monstres ».
 

 

– Vous pleurez votre propre misanthropie (haine des Humains et de l’Humanité). En rendant hommage à Lola comme vous le faites, vous ne lui rendez même pas hommage. Vous célébrez le crime odieux, l’injustice et la mort. Vous célébrez la Bête. Et par votre battage médiatique soi-disant « solidaire » et « empathique », vous encouragez les futurs criminels à persécuter et à violer d’autres enfants car ils vont s’imaginer qu’ils créeront de nouveaux « saints innocents ». Ce sont vos « hommages » qui me révoltent autant que le crime dénoncé. Votre indignation/révolte/émotion/prières ne servent pertinemment à rien. Elles n’aident même pas à enrayer le mécanisme. Le jour où vous vous pencherez sur la Franc-Maçonnerie, l’homosexualité, et sur la Dahbia qui sommeille en vous, là, ce sera autre chose. Le jour où vous remplacerez #JeSuisLola par #JeSuisDhabia (sans justifier, évidemment, son acte), on pourra commencer à parler.
 

 

(Oh! Tiens? C’est bizarre. Même Netflix a fait de Lola sa Marque de la Bête : une bête-proie…)

La série Les Combattantes de TF1 : bilan, décryptage et constat inquiétant pour notre Monde (la déshumanisation des Humains)


 

Ce qui est très inquiétant pour notre Monde, c’est le progressif retrait d’Humanité des pourtant êtres HUMAINS (qui n’ont que ça, leur humanité, pour exister !), déshumanisation de plus en plus présente dans le discours de nos contemporains. Résultante d’un noachisme misanthrope galopant ainsi que d’une Marque de la Bête (Apo 13, 17) de plus en plus hégémonique pour cette Fin des Temps générale.
 

 

Je le remarquais déjà dans le discours de certains mes élèves (même musulmans), qui n’hésitaient pas à nier l’humanité d’Hitler (en soutenant mordicus que « ce n’était pas un humain mais un monstre » : le déshumaniser par la diabolisation, c’est le meilleur moyen de l’imiter inconsciemment !). Ou quand un pédophile (genre Marc Dutroux ou Nordahl Lelandais) ou un psychopathe (Jeffrey Dahmer) fait les gros titres. Ou quand Trump niait sérieusement devant les caméras l’humanité des migrants mexicains passant illégalement les frontières des États-Unis (il a qualifié ces derniers d’« animaux »). Ou encore quand le Connard (Emmanuel Macron), à plusieurs reprises, nie l’humanité des rebuts de sa Start-up Nation (À la Station F, il a distingué publiquement les entrepreneurs « des gens qui ne sont rien ») ou l’humanité de ceux qu’il veut écraser de son caractéristique mépris (Devant les princes du Sahel, il s’est permis de dire très sérieusement, à propos des ravisseurs de Sophie Pétronin, que – je cite – « ces gens ne sont rien »).
 

Cette tendance à retirer à l’Humain son humanité (en plus, finalement, de sa divinité en Jésus) est très préoccupante mondialement, car elle s’appuie sur une croyance à avoir droit de vie ou de mort, d’éradication ou de Salut, sur toute personne qu’on estime « utile » ou « inutile », « gentille » ou « méchante/dangereuse », du simple fait de la voir comme un objet ou un animal ou un esprit démoniaque monstrueux. Autrement dit, c’est un eugénisme/génocide déguisé.
 

 

Je l’ai vue, cette tendance déshumanisante, dans la dernière série (« création ») de TF1, Les Combattantes, sur fond de Première Guerre mondiale 1914-1918. Je vous passe les détails de cette fresque « historique » presque totalement immorale (féministe, misandre, anticatholique, pro-avortement, pro-homosexualité et pro-inceste) et insultante de la mémoire des vrais combattants. Pour résumer : du sang, de la boue, des larmes, du sexe, des morts… on se serait cru dans un navet cinématographique de Laurent Boutonnat. Mais pour revenir à ma démonstration sur le retrait d’Humanité des Humains, ce qui m’a vraiment marqué, c’est surtout cette insistance sincère à nous prouver qu’il existerait des « êtres humains qui ne seraient pas/plus humains ». Chacune des 4 justicières-pleurnicheuses professionnelles (Camille Lou dans le rôle de Suzanne l’avortrice, Sofia Essaïdi dans le rôle de Caroline la cheffe d’entreprise, Audrey Fleurot dans le rôle de Marguerite la prostituée, Julie de Bona dans le rôle de Mère Agnès) avait son monstre humain déshumanisé qu’elle marquait du sceau « indélébile » et « justicier » de la Bête et de « l’Inhumanité » : Suzanne a sorti au mari de Jeanne Charrier, Lucien, qu’« il était un monstre » ; Caroline a sorti à sa belle-mère Éléonore à propos de son ignoble beau-frère Charles « Votre fils est un monstre » ; Marguerite a sorti à son maquereau Marcel – secrètement amoureux d’elle – qu’il n’était « rien pour elle » (ce dernier, à son tour, a dépersonnifié une autre camarade prostituée de Caroline, Juliette, en la traitant de « marchandise » : « Juliette, t’es rien. T’es personne. Ferme ta gueule ! ») ; et enfin, sœur Agnès a sorti à l’abbé Vautrin (prêtre pédophile et violeur que campe Laurent Gerrat) « Vous êtes un porc. Plus jamais vous ne poserez vos mains sur une de mes sœurs. Où que vous soyez, je serai là. Je les préviendrai pour qu’elles sachent quel genre de monstre vous êtes. Je ne vous lâcherai jamais. ». Je vous avais dit : chacune des héroïnes avait son être humain à monstruosifier ! Pour qui se prennent-elles ? Et surtout, pour qui se prennent les réalisateurs de ces fictions ?
 

Le comble, c’est que cet homicide-déicide luciférien se fait au nom d’un humanisme intégral (l’autre nom de la Bête) et au nom de Dieu (spiritualisme intégral) : les réalisateurs et acteurs se prétendent « humanistes » et croient qu’une fresque pareille – qui ne fait que semer la guerre – fait oeuvre de de « Paix », est « HOMMAGE historique et résurrectionnel des faits, de la vérité et des héroïsmes ». Sidérant.
 

Ce retrait d’humanité est une mode scandaleuse qui devrait tous nous insurger, mais que personne aujourd’hui ne voit et ne dénonce. Je me devais donc de faire ce constat.
 

 

N.B. : Petit détail qui m’a fait doucement sourire, et qui montre le caractère intrinsèquement spirituel et antichrétien de ce téléfilm : c’est la référence (inconsciente ?) à Agnès Thill (députée catholique homophobe). Car, qu’on ne me dise pas que le choix de prénoms de Mère Agnès et de son soldat allemand avec qui elle va être dépucelée, Till, relève du pur hasard…

Traduction en français de mon passage-télé sur RFI


 

J’ai enfin pris le temps de traduire en français l’une de mes meilleures interviews télé, qui a été tournée en mai 2021 sur RFI (Radio France Internationale) en espagnol, et que les non-hispanophones ne pouvaient pas comprendre. Le mal est réparé. Merci une nouvelle fois au journaliste Jordi Batallé, qui brille par son professionnalisme et sa bienveillance.
 

 

JB : Bonjour à tous, et bienvenue aujourd’hui à notre nouvel invité du jour sur Radio France Internationale. L’écrivain français Philippe Ariño vient de sortir sur les réseaux sociaux son documentaire « Les Folles de Dieu », dans lequel il traite, à travers le portrait de 7 témoins homosexuels, transgenres et bisexuels, de l’articulation complexe entre homosexualité et Foi catholique. Et justement, pour nous parler de ce film, et de sa propre expérience en tant qu’homo et croyant, Philippe Ariño a eu l’amabilité de venir nous rendre visite dans nos studios de RFI. Bonjour Philippe.
 

P : Bonjour Jordi. Nan mais toi aussi, tu es un peu une Folle de Dieu…
 

JB : C’est aussi ce que disait ma maman quand j’étais petit.
 

P : (éclat de rire)
 

———————–1’35———————–
 

JB : Alors pour te présenter un peu, Philippe, tu es donc né dans la ville de Cholet, non loin de Nantes, dans le nord-ouest de la France. Tu es issu d’une famille catholique pratiquante, d’origine espagnole. J’aimerais que tu nous racontes ce que ça a impliqué pour toi, en naissant dans ce terreau familial, la découverte de ton homosexualité ( ?).
 

P : Bon. Comme l’illustre mon tee-shirt, j’étais le mouton – non pas noir mais – arc-en-ciel de la famille ! Je crois que les membres de ma famille ont toujours considéré mon homosexualité comme une richesse. C’est vrai que dans notre société on oppose beaucoup Foi et homosexualité. Mais personnellement, j’ai découvert, notamment grâce à ma famille, que ces deux « conditions » n’étaient pas incompatibles. Et ça, ça me réjouit beaucoup, parce que je sais que ça n’est pas souvent le cas dans les autres familles. Mais dans la mienne, ils ont accueilli l’existence de ma tendance sexuelle, et en même temps mon observance/obéissance aux prescriptions de l’Église, c’est-à-dire la non-pratique de cette tendance : vivre la continence, donc une abstinence donnée à Dieu et aussi au Monde.
 

———————–2’40———————–
 

JB : Qu’est-ce qui a fait qu’à l’âge de 20 ans, tu as décidé de rendre publique ton homosexualité, à travers ton blog, mais aussi ta foi et ton désir de continence sexuelle ?
 

P : Je me suis rendu compte déjà à cette époque-là que le sujet de l’homosexualité était totalement tabou. Y compris pour les personnes qui se présentent comme « gays friendly », et qui applaudissent ou justifient l’homosexualité sans savoir ce que c’est. En fait, personne ne prend le temps de simplement l’expliquer. Les livres qui en parlent sont très idéologiques, très identitaires : ils défendent soit « l’identité homo » soit « l’amour homo ». Moi, avant de justifier quoi que ce soit, avant d’être « pour » ou « contre », je veux savoir de quoi on parle ! Et il y avait un grand vide d’analyse sur ce sujet. En constatant ça, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose ! J’ai écrit un Dictionnaire des Codes homosexuels ; je tiens un blog qui s’appelle L’Araignée du Désert ; et puis arrive maintenant ce documentaire avec rien moins que 25 parties ! C’est ce grand manque d’analyse et d’explication de l’homosexualité qui m’a poussé à écrire tout ça.
 

———————–3’37———————–
 

JB : On va parler du film tout de suite après. Mais j’aimerais revenir d’abord sur la position de l’Église Catholique à propos de l’homosexualité, qui avance extrêmement lentement, même si certaines récentes prises de parole du pape François semblent inverser la tendance. Par exemple, quand il a déclaré : « Qui suis-je pour juger les homos ? » Quel est ton regard sur ces évolutions de l’Église ?
 

P : Alors quand on parle d’« évolution », ou de « progrès », je demande à voir ce qu’on met derrière ces mots-valise. Moi, je crois que l’Église est vivante. Elle n’a pas à s’adapter à la modernité… qui parfois est plutôt une régression. Et le message de l’Église concernant l’homosexualité est très simple : aimer les personnes, mais EN VÉRITÉ, c’est-à-dire sans justifier toutes leurs pratiques, a fortiori si celles-ci ne comblent pas, ne rendent pas pleinement heureux.
 

JB : Ta famille ne t’a pas jugé non plus ?
 

P : Elle ne m’a pas jugé. Mais (rire) il faut reconnaître que ce n’est pas toujours facile d’assumer un « drôle d’oiseau » comme moi dans ses rangs ! Vraiment. En plus, les membres de ma famille découvrent peu à peu la réalité de l’homosexualité, qui demeure une énigme et un casse-tête, y compris pour moi ! Donc ils tâtonnent. Comme moi.
 

———————–4’47———————–
 

JB : Philippe Ariño, tout récemment, les médias internationaux ont relayé l’info selon laquelle une centaine de bénédictions de couples homosexuels avaient été célébrées par l’Église allemande. N’est-ce pas un mouvement de rébellion qui risque d’ébranler le Vatican ?
 

P : Euh… je ne crois pas. Il s’agit d’un épiphénomène que certains médias tentent de monter en épingle et d’amplifier pour provoquer une polémique ou un schisme… schisme qui ne risque pas d’arriver (tout de suite), puisque je suis actuellement en contact direct avec le cardinal Omella, le n°1 des évêques en Espagne, et le cardinal Marx, le n°1 des évêques en Allemagne, et les deux sont très au clair sur la question des bénédictions de couples homos et s’accordent pour dire qu’elles n’ont pas leur place dans l’Église et ne sont pas conformes au Magistère. Et, de toute façon, nous « bénir » ce n’est pas nous aimer. Il faut arrêter de nous mentir. L’Église nous aime d’une autre manière : en étant exigeante, et sans céder à tous nos caprices.
 

———————–5’48———————–
 

JB : Toi, au moment du passage du mariage gay en France en 2013, tu as fait partie du mouvement d’opposition, en tant qu’homo, n’est-ce pas ?
 

P : Tout à fait. Et si c’était à refaire, je le referais ! Quant à l’agenda politique LGBT, je dénonce en ce moment le projet de loi d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité. En amont, il émane d’une directive du Parlement Européen qui a été votée en 2018. Cette loi va certainement passer comme une lettre à la Poste et être imposée à la France, puisque la ministre Elisabeth Moreno et la députée lesbienne Laurence Vanceunebrock-Mialon présentent les thérapies comme une « torture », alors que je sais qu’il s’agit en réalité de simples groupes d’accompagnement – soit psychologique soit religieux – des personnes homosexuelles, sur la base du volontariat, en plus ! Personnellement, je ne suis pas « pour » les thérapies. Je dis juste qu’il y a mieux. Mais je suis « contre » leur interdiction. Car cette loi de prohibition des thérapies va encore plus restreindre les libertés des personnes homosexuelles croyantes qui désirent simplement être aidées, soit par un psychologue, soit par un groupe fraternel religieux. Et c’est pour ça que ce projet de loi est très grave. Parce que de plus en plus on impose aux personnes homos une censure, y compris en leur nom ! Pour qu’on ne puisse plus être accompagnées. Or, il ne faut pas perdre de vue que l’homosexualité, la plupart du temps, est corrélée à des suicides, des divorces, des dépendances aux drogues, des mal-être, etc., donc nécessite un accompagnement. Et ça, il faut le dire ! Est-ce que c’est trop demander de simplement pouvoir aborder ces sujets-là, sans être systématiquement taxés d’« homophobes » ? C’est un truc de fous ! Et cette loi va passer. Elle a déjà été votée il y a peu en Angleterre, dans l’indifférence et le plébiscite général(e). Et le pire, c’est que les gens ne savent pas ce que sont les thérapies, mais peu importe, ils se disent tous « contre » !
 

———————–7’34———————–
 

JB : Le problème, c’est que, quand il est question de « thérapies », ça sous-entend qu’on parle de « maladie »… ( ?)
 

P : Oui. Et c’est la raison pour laquelle nous les Folles de Dieu, dans notre documentaire, prenons bien soin de préciser que l’homosexualité n’est pas une maladie. Une peur – et l’homosexualité, par essence, est une peur de la différence des sexes (et ça, toutes les personnes homo peuvent le constater dans leur propre vie) – n’est certes pas une maladie… mais, pour autant, elle nécessite un accompagnement.
 

———————–7’54———————–
 

JB : Tu parles de cette continence sexuelle. Mais toi-même tu as évoqué que tu as été en couple, non ?
 

P : Oui. Et encore aujourd’hui, je suis amoureux d’un homme ! Mais (rires) j’ai renoncé au couple homo car Dieu est plus fort ! J’ai conscience que c’est une réalité difficile à comprendre étant donné qu’elle touche au surnaturel. Quoi qu’il en soit, voilà, je suis le seul témoin de l’équipe du film qui est amoureux. Et par-là même, je prouve que je n’ai pas choisi la continence par défaut, pour des raisons négatives, par déception amoureuse ou par dégoût des hommes (du fait que je ne serais tombé que sur des mecs qui n’en valaient pas la peine). Pas du tout. Au contraire, j’ai même rencontré la personne avec qui je pourrais encore être en couple au jour d’aujourd’hui ! C’est pour ça que je dis que j’ai choisi la continence pour des raisons positives. Et ces raisons positives portent deux prénoms : « Jésus » et « Jérémy ». Par conséquent, je ne tiens absolument pas le discours aigri : « Les couples homos ne doivent pas être vécus vu qu’ils ne valent rien et que c’est de la merde ! ». Au contraire ! Je dis : « Le couple homo c’est bien… mais ça ne suffit pas ! »
 

JB : Raconte-nous, Philippe, comment est née l’idée de faire un documentaire réunissant des personnes à la fois homosexuelles et croyantes catholiques.
 

P : Eh bien c’est parti du constat que beaucoup de personnes homos ont la Foi. Beaucoup aussi rentrent en Franc-Maçonnerie. J’en rencontre énormément en ce moment qui sont initiés francs-maçons. Beaucoup de personnes homos ont certes la Foi mais la cachent parce qu’elles ont peur de passer pour des « homophobes intériorisés ». Voilà pourquoi elles ne parlent pas de leur Foi. Il n’en demeure pas moins qu’une grande majorité d’entre elles ne se sent pas attirée par le mariage, mais au contraire préfère le célibat consacré. Et nous avons même un volet de notre documentaire dédié aux prêtres homos : car c’est une réalité d’Église.
 

———————–9’40———————–
 

JB : Dans de plus en plus de pays maintenant est approuvée la législation sur les Unions Civiles. L’Église Catholique n’a-t-elle pas un train de retard par rapport à tout ça ?
 

P : Je vais me répéter. Mais tout dépend de ce qu’on entend par « progrès » ou « retard ». L’Église doit défendre les personnes. En les aimant… mais en Vérité. Si « aimer » équivaut à « se plier à toutes leurs revendications », ce n’est pas les aimer véritablement. Et le « mariage » homo, qui impose à toute personne qui ressent une tendance homo d’être en couple, ce n’est pas ça le respect de la liberté, ce n’est pas ça non plus nous aimer, je regrette. Ce n’est pas parce qu’on est homos qu’on doit forcément être en couple. Ça ne doit pas être une obligation ! Non mais ho !
 

———————–10’36———————–
 

JB : Soit. Parlons maintenant du film « Les Folles de Dieu ». Il est « tout public » et s’adresse à tous, n’est-ce pas ?
 

P : Oui ! Enfin… particulièrement aux fous et folles ! (rires)
 

JB : Il sort en 5 langues ( ?)
 

P : Tout à fait. 5 langues !
 

JB : Et vous avez mis les petits plats dans les grands puisque vous avez non seulement assurer le doublage en 5 langues mais aussi le sous-titrage ( ?).
 

P : Exactement : en anglais, français, espagnol, italien et allemand ! La version italienne sort d’ailleurs aujourd’hui ! Et le film contient 25 parties. La Journée 1, qui comporte les 3 premières parties, traite de la dimension personnelle de l’homosexualité. La Journée 2, c’est la dimension familiale. La Journée 3 c’est la dimension amoureuse et sexuelle. La Journée 4 c’est la dimension culturelle et communautaire. La Journée 5 c’est la dimension politique internationale, à propos des lois. La Journée 6 c’est sur l’homophobie. La Journée 7 c’est la dimension ecclésiale (on y parle aussi de l’Islam et du Judaïsme). Et la Journée 8 c’est la dimension sainte. Donc vous voyez, c’est une sacrée somme ! Ça ressemble à une encyclopédie !
 

———————–11’40———————–
 

JB : Raconte-nous un peu comment s’est passé le tournage et comment tu as recruté les autres protagonistes de ton documentaire.
 

P : Alors j’ai attendu 10 ans avant de les trouver ! Parce qu’il me fallait vraiment des témoins suffisamment fous pour se lancer dans une aventure pareille ! Et c’est réellement des grands malades (rire) ! Quand je vois par exemple les risques qu’a pris Gerson, le Péruvien, ou Christian, le Mexicain, ou encore Santiago, le Colombien, il faut être un peu fou pour s’afficher comme ils l’ont fait ! Car dans leurs pays respectifs, dès que tu parles explicitement d’« homosexualité », on te sort tout de suite le mot « thérapies » ou bien « guérison ». Tu ne peux pas aborder l’homosexualité sans qu’on te réponde « Ah… mais tu peux changer ! » ou bien « Tu n’es pas que ça ! », ou encore « C’est le diable ! » ou « Ça n’existe pas ! ». C’est pour ça que je dis que ce sont des folles… mais des folles dans le bon sens du terme ! Puisque, contre toute attente, ils ont accepté de venir en France. Nous avons tourné principalement à Lourdes, mais aussi à Paris, et un peu à Cholet ma ville natale. Ils ont accepté mon invitation les yeux fermés. Sans même que je les paye. Totalement gratuitement. Et en prenant parfois des risques monumentaux ! Gerson, par exemple, n’avait même pas fait son coming out. Et à cause de leur participation, ils pouvaient perdre leur travail. Dans certains pays d’Amérique latine, les personnes qui font leur coming out peuvent même perdre leur vie. Les témoins de mon documentaire ont, pour certains, risquer leur vie ! Alors rien que pour admirer leur courage, ça vaut le coup d’aller voir sur YouTube « Les Folles de Dieu ». Car il y a de la générosité. Y compris le photographe et caméraman du film, Jean-Yves Morvan, qui n’est pas homosexuel – personne n’est parfait… (il est à moitié catho, à moitié juif) – a dit en écoutant tous nos témoignages : « Wow… Je vous trouve tellement courageux ! ».
 

———————–13’30———————–
 

JB : « Courageux », c’est aussi le cas du titre du film « Les Folles de Dieu ». Ce choix a d’ailleurs eu l’effet d’un pavé dans la mare à l’intérieur de l’Église, non ?
 

P : Et comment ! Par exemple, Gerson, rien qu’à cause du titre, a reçu carrément des lettres d’insultes de la part de prêtres péruviens, qui sortaient de leurs gonds et disaient : « Les folles ?!? Mais vous n’êtes pas folles ! » ; « Avec un titre pareil, vous êtes en train de défendre le lobby LGBT ! Quelle honte ! » ; « Vous vous transformez en caricatures de vous-mêmes ! C’est un scandale ! ». Moi, j’ai choisi volontairement ce titre et je le trouve absolument parfait. Car il dévoile l’homophobie des personnes soit catholiques soit incroyantes mais rejetant les personnes efféminées. Et notre titre parle à la fois de Dieu (avec humour !) et d’homosexualité, en incluant même les personnes les plus rejetées et décriées dans la communauté homosexuelle, à savoir les efféminées, autrement dit les fameuses « folles ».
 

———————–14’38———————–
 

JB : C’est intéressant, ce que tu dis. Ça me fait penser à une phrase qu’a écrite sainte Thérèse (d’Avila) : « La folle de la maison, c’est l’imagination. »
 

P : J’adore l’image ! (rire).
 

JB : Il a fallu beaucoup d’imagination pour réaliser ce documentaire ?
 

P : Oui. Parce que nous ne savions pas exactement où nous allions. Mais nous y sommes allés ensemble ! Et nous n’arrivons pas du tout en orgueilleux pères-la-morale qui assèneraient : « Voilà : le message de l’Église sur l’homosexualité, c’est ça ! Vous devez être continents et renoncer au couple ! » Non. Et même si nous l’avions voulu, de toute façon, nous sommes pécheurs. Et rien qu’en voyant par exemple la situation actuelle de Guillaume, le témoin allemand transsexuel, difficile de crier victoire : il est en ce moment même en train de tourner dans des films pornos ! Donc on serait bien mal placés, lui comme mes camarades et moi-même, pour jouer ensuite les blanches colombes ! Les gens, en voyant le contenu du film, pourraient très bien nous attaquer sur nos incohérences… mais ils ne le feront pas. Car nous ne nions pas que notre imperfection. Nous ne sommes pas parfaits. Simplement, nous disons que nous croyons en Dieu, que nous aimons l’Église, et que nous essayons de vivre ce qu’Elle demande. Et nous marchons tous ensemble. Et ça, à mes yeux, c’est le meilleur témoignage ! Cela dit, nous vivrons mieux ce que nous annonçons si nous y obéissons. Alors bien sûr, nous sommes pécheurs. Mais nous nous efforçons de nous aimer malgré nos différences et les désaccords entre nous.
 

———————–15’51———————–
 

JB : Dis-moi, Philippe, quelles ont été les premières réactions suscitées par la publication de ton documentaire.
 

P : Nous n’avons eu jusque-là que d’excellents retours. Parce que c’est vrai que, d’un point de vue simplement technique et visuel, il est très bien réalisé. Les gens, après avoir visionné le début, sont souvent impatients de voir la suite. D’ailleurs, à ce propos, si vous voulez voir la totalité, nous avons besoin d’aide financière, car Gerson et moi sommes les seuls à travailler. Les plates-formes, qu’elles soient catholiques ou profanes, nous ont toutes rejetés : nous leur faisons peur, soit du fait d’être catholiques, soit du fait d’être homos ! Donc nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous travaillons beaucoup, mais le film sort très lentement, au compte-gouttes. Alors ceux qui m’entendent maintenant, vous pouvez nous aider pour accélérer le rythme des publications. Mais voilà, nous n’avons eu que des réactions dithyrambiques. Ceux qui s’arrêtent au titre, c’est qu’au fond ils refusent de nous rencontrer. Mais ils n’ont pas vu le film. Ceux qui ont vu le film, y compris ceux qui ne croient pas en Dieu, se laissent toucher par notre vécu. Par exemple, Guillaume parle de sa transsexualité, explique pourquoi il a renoncé à la transition. Car s’il avait poursuivi sa transition, ou les opérations, il s’exposait soit à un cancer du cerveau, soit du foie. Il donne les raisons de sa détransition. Donc bon, une vie comme celle-là, ça s’écoute ! Et ça force le respect ! Vous pourrez aussi entendre le témoignage d’une femme lesbienne, Perrine. Bref, les 6 témoins du film, nous avons une histoire passionnante à découvrir ! Vraiment passionnante ! Moi, j’incarne « l’amoureux » de l’équipe (rire). Mais tous, nous avons notre couleur, notre particularité, notre charme. Je crois que nous sommes très attachants.
 

———————–17’30———————–
 

JB : Vous avez tourné pendant 10 jours entre Lourdes et Paris. Peux-tu nous raconter une anecdote croustillante de ce tournage si intense ?
 

P : Oula… ! Il y en a tellement ! Par exemple, on nous a foutus dehors de la Cité Saint Pierre ! Alors que la Cité Saint Pierre, normalement, accueille vraiment tout le monde… mais il faut croire que « tout le monde sauf nous » ! (rire).
 

JB : Explique-nous ce qu’est la Cité Saint Pierre.
 

P : La Cité Saint Pierre, c’est un lieu qui accueille et héberge beaucoup de pèlerins de Lourdes : même les gitans, les personnes handicapées, les prostituées, etc. TOUS… sauf nous ! (rire). Parce que les gens sont effrayés par le message de l’Église sur l’homosexualité. Vraiment, quand je vous dis que nous sommes folles, c’est la vérité. Mais j’ai envie de dire : « MERCI ! MERCI Seigneur d’être aussi folles pour toi ! » (rires). Et quoi d’autre encore ? Ah oui ! J’ai fait la rencontre, à Lourdes, quelques jours avant le tournage, d’une femme qui venait de sortir avec une religieuse, et qui m’a tout raconté. Car le mot « homosexualité » est un mot magique. C’est la clé des cœurs. Elle m’a raconté toute sa vie. Elle m’a dit qu’elle était sortie avec une nonne ! Et j’ai pu parler de cette anecdote dans le documentaire puisque nous avons eu une table ronde sur l’homosexualité y compris au sein des communautés religieuses féminines. Donc pour moi, la rencontre avec cette femme a été un petit cadeau de Dieu.
 

———————–18’52———————–
 

JB : Eh bien ici, à RFI, nous n’avons pas eu peur de vous, ni de présenter ce film !
 

P : C’est un peu normal ! Tu es une folle, je te dis ! (rire).
 

JB : Un immense merci, Philippe, d’être venu jusqu’à nous. Vous venez d’entendre Philippe Ariño, réalisateur du documentaire « Les Folles de Dieu », d’ores-et-déjà disponible sur Internet, et en particulier YouTube. Je remercie également Stéphane Défossez et Thibault Baduel à la technique. Et je salue particulièrement tous les téléspectateurs qui nous suivent dans toute l’Amérique Latine, sûrement depuis Lima ou encore Mexico, d’où sont originaires certains des protagonistes de ton film, grâce à un diffuseur international qui s’appelle UCL, un réseau latino qui émet depuis Montevideo (Uruguay) pour tout le continent américain. Et à nouveau, je vous adresse, chers téléspectateurs, un immense merci pour votre fidélité. Nous vous donnons rendez-vous bientôt pour un prochain numéro de l’« INVITÉ spécial de Radio France Internationale ».

La différence entre les Folles de Dieu et Courage International // La diferencia entre las Locas de Dios y Courage Internacional

 

Nous, les Folles de Dieu, n’avons quasiment rien à voir avec Courage International (seule association homo chrétienne validée par l’Église Catholique).
 

Courage est un groupe porté principalement par des prêtres qui s’annoncent comme nos accompagnateurs pour nous permettre de témoigner de notre homosexualité en toute confidentialité et anonymat et pour nous guérir.(Je n’exagère même pas : il s’agit d’un mouvement d’accompagnement sacerdotal et de thérapie basé sur les étapes des Alcooliques Anonymes).
 

Tandis que nous, les Folles de Dieu, sommes au contraire une bande de laïcs, de personnes homosexuelles qui sont sorties de l’anonymat pour donner notre nom et notre personne entière au Monde, qui sont sorties du simple témoignage pour aller à l’analyse (de sujets que Courage ne traitent jamais : l’homophobie, l’hétérosexualité, la politique, la Marque de la Bête, les Fins dernières, la Franc-Maçonnerie). Nous ne constituons absolument pas une association de personnes homos devant être accompagnées (discrètement) et formées, mais au contraire un groupe de personnes homos qui dans l’idéal devraient accompagner les prêtres et être leurs formateurs sur l’homosexualité.
 

Pour ainsi dire, les Folles de Dieu (sponsorisées par Britney, notre flamand rose) sont donc l’inverse de Courage (sponsorisée pour le cardinal Sarah). Nous ne jouons pas du tout sur la même cour. Ça fait belle lurette que nous sommes sorties du statut de témoins « Je suis homo, catho, j’aime Jésus et l’Église et j’essaie de vivre l’humanisme intégral, la chasteté et la sainteté » devant être accompagnés, pour endosser le statut d’analystes, d’interprètes, d’intellectuels et d’accompagnateurs. Nous ne sommes non seulement pas les malades mais nous sommes même les chirurgiens ! Le courage, nous ne nous contentons pas de le viser : nous le vivons.
 

Donc je n’ai que trois mots à dire aux prêtres ou aux psys qui veulent nous enrôler dans ‘Courage’ pour que nous soyons leur caution « gay » et « émotion », leurs témoins émouvants à écouter, leurs ambassadeurs homosexuels chastes, leur vitrine d’accompagnement et de compassion sacerdotale gay friendly : laissez-nous travailler (« Laissez la police faire son travail » lol) ; laissez-nous faire notre boulot de chercheurs et d’accompagnateurs de vous ; laissez-nous terminer notre documentaire. Merci. Au revoir !
 
 

 
 

Nosotros, las Locas de Dios, no tenemos casi nada que ver con Courage International (la única asociación homo cristiana validada por la Iglesia Católica).
 

Courage es un grupo dirigido principalmente por sacerdotes que se anuncian como nuestros acompañantes para darnos la posibilidad de dar testimonio de nuestra homosexualidad con total privacidad y anonimato, y para curarnos. (Ni siquiera exagero : es un movimiento de acompañamiento sacerdotal y de terapia basado en las etapas de los Alcohólicos Anónimos).
 

Mientras que nosotros, las Locas de Dios, por el contrario, somos un grupo de laicos, de personas homosexuales que hemos salido del anonimato para entregar nuestro nombre y nuestra persona entera al Mundo, que hemos salido del simple testimonio para entrar en el análisis (de temas que Courage nunca trata : la homofobia, la heterosexualidad, la política, la Marca de la Bestia, los Últimos Tiempos, la francmasonería). No somos en absoluto una asociación de personas homosexuales que necesitan ser acompañadas (discretamente) y formadas, sino un grupo de personas homosexuales que idealmente deberían acompañar a los sacerdotes y ser sus formadores en materia de homosexualidad.
 

Por así decirlo, las Locas de Dios (patrocinadas por Britney, nuestro flamenco rosa) es lo contrario de Courage (patrocinada por el cardenal Sarah). No jugamos en absoluto en el mismo patio. Hace tiempo que hemos dejado de ser los testigos « soy homo, soy católico, amo a Jesús y a la Iglesia y trato de vivir el humanismo integral, la castidad y la santidad » que necesitan ser acompañados, para llegar a ser analistas, intérpretes, intelectuales y acompañantes. ¡ No sólo no somos los enfermos, sino que encima somos los cirujanos ! No nos contentamos con apuntar el coraje : lo vivimos concretamente.
 

Así que sólo tengo tres palabras que decir a los curas o psicólogos que quieren reclutarnos en Courage para que seamos sus garantías « gay » y « emoción », sus conmovedores testigos a los que escuchar, sus castos embajadores homosexuales, su escaparate de compasión y de acompañamiento sacerdotal gay friendly : dejadnos trabajar ; dejadnos hacer nuestro trabajo de investigadores y acompañantes de vosotros ; dejadnos terminar nuestro documental. Gracias. ¡ Adiós !