En pleine lecture du Maître de la Terre de Robert-Hugh Benson

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Ça y est ! J’avance bien dans mes différentes lectures sur l’Antéchrist, à tel point que je me sens d’attaque pour en faire une recension voire même une future conférence. Et là, ces jours-ci, je dévore le roman eschatologique Le Maître de la Terre (1905) de Robert-Hugh Benson. Un livre lu avec intérêt par nos deux papes actuels.

 

J’y reconnais tellement le boboïsme, c’est-à-dire ce paganisme de l’humanisme intégral ! Cet humanisme sans Jésus, où « L’homme est amoureux de l’homme ». Ce roman va même un peu plus loin que le « Père Elijah » de O’Brien, je trouve.

 

Un extrait :

 

« La persécution (anti-chrétienne), dit le père Percy (le héros s’adressant au Pape), est certainement en train d’approcher. […]. Jadis, dans les premiers temps du christianisme, l’attaque de Satan s’était produite sur le corps, avec des fouets, et du feu, et des bêtes féroces ; au XVIe siècle, elle s’était produite sur l’intelligence ; au XXe siècle, elle avait eu pour objet les ressorts les plus intimes de la vie morale et spirituelle. Maintenant, il semble que l’assaut va être dirigé des trois côtés à la fois. Cependant, ce qui mérite surtout d’être craint, c’est l’influence positive de l’humanitarisme. […] La persécution, s’écrit Percy, doit être accueillie comme le salut, et demandée à force de prières ; mais il craint que les autorités, dans leur ruse diabolique, ne reconnaissent trop la manière de distribuer l’antidote avec le poison. Sans doute, il y aura des martyres individuels, et en très grand nombre : mais ceux-là auront lieu malgré les gouvernements, et non pas à cause d’eux. Enfin, Percy s’attend à voir, d’un jour à l’autre, l’humanitarisme revêtir le déguisement de la liturgie et du saint-sacrifice ; quand il aura réussi à obtenir l’adhésion des peuples pour ce déguisement sacrilège, c’en sera fait de la cause de l’Église, si Dieu ne consent pas à intervenir ! » (pp. 161-162)

 

Je me régale ! À un moment, un peu plus tôt dans le livre, Benson décrit aussi son personnage catholique au milieu d’une assistance gagnée à la franc-maçonnerie du Gouvernement Mondial qui chante un hymne (maçonnique, justement) enthousiasmant et captivant la foule. C’est à l’occasion du « 50e anniversaire du vote de la ‘loi des pauvres’ ». Il cite une phrase de la chanson : « ‘Seigneur, qui habites la terre et les mers…’ Madame Brand lut les vers suivants, composés avec un heureux mélange de zèle et d’adresse pour l’exaltation de l’idée humanitaire. L’hymne entier avait une allure religieuse ; un chrétien même, à la condition de ne pas trop réfléchir, aurait pu le chanter sans scrupule. Et pourtant sa signification était assez claire : c’était la substitution de l’homme à Dieu comme objet du culte. L’auteur y avait introduit jusqu’à des paroles du Christ, disant, par exemple, que le royaume de Dieu résidait dans le cœur de l’homme, et que la plus grande de toutes les grâces était la charité. » (pp. 72-73)

 

Oh punaise… J’y retourne ! 😉