La Foi, c’est l’étonnement


 

J’ai réalisé ça en écoutant une homélie du père Alexis Bacquet : La Foi, c’est l’étonnement. Et ce qui va avec : l’inquiétude (mais au sens noble du terme). On doit être étonnés d’être aimés. Sans arrêt émerveillés, étonnés, émus, sur le cul. Quoi ? Moi, le Misérable, Tu m’aimes Seigneur, tu me relèves, tu me pardonnes, tu me sauves ? Nous devrions brûler de cette question du père Servel : « Qui donc est Dieu pour m’aimer ainsi ? » Rien n’est attendu dans la Foi. Car tout est plus grand que l’œuvre de nos mains, de nos intelligences et même de nos prophéties. C’est de la perpétuelle surprise. L’expérience du dépassement et du déplacement. Les pharisiens, eux, n’ont pas/plus la Foi, même s’ils connaissent intellectuellement Dieu/Jésus, car ils sont blasés et refusent le déplacement, l’étonnement, rechignent à trouver Dieu là où ils ne l’attendent pas. Ils ont fait de la Foi une affaire de connaissance qu’ils possèderaient totalement, de prévisions et d’assurance vie (éternelle), de méthode précise, de propriété privée, de volonté, de sacrifice, de certitude qui a fermé leur cœur à l’étonnement, donc à la Foi. Seuls ceux qui sont sans cesse étonnés à la messe, qui font des découvertes en lisant/réécoutant l’Évangile ou l’homélie d’un prêtre, qui trouvent que la vie et les personnes leur apprennent toujours plein de choses, ont la Foi. Seuls ceux qui ne sont pas sûrs d’être sauvés et d’aller au Paradis, donc qui ont cette saine inquiétude (ou crainte ou innocence) de ne pas aller au Ciel, y iront, je crois. Ils ont cette interrogation naïve des Justes lors du Jugement Dernier : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? » (Mt 25, 37)