La polémique autour des conférences Courage à Bayonne et Pau en mars prochain


 

Même si cet article du Monde est plein de contre-vérités et de raccourcis sur l’association Courage, il pointe néanmoins du doigt un réel problème à Courage : la tiédeur de cette association (qui effectivement verse dans une novlangue puritaine – « personne à tendance homosexuelle » -, dans l’ « accompagnement » et non la vocation ni l’apostolat ni l’analyse socio-politique approfondie de l’homosexualité) ainsi que la négligence de la dimension sociale, mondiale, culturelle, personnifiée (Comme les membres de Courage sont des personnes homos planquées, la seule personne publique – beaucoup plus attaquable qu’une personne homo – vers qui se retourner est l’accompagnant en titre : le père Louis-Marie Guitton), sacramentelle, eschatologique, vocationnelle, joyeuse et sainte, ecclésiale, de l’homosexualité. J’ai envie de dire « Bien fait pour les responsables de Courage » : ils récoltent la monnaie de leur pièce. Je ne leur souhaite évidemment pas ces attaques. Mais ils font preuve d’une homophobie inconsciente, matinée d’accompagnement, d’écoute et de bons sentiments pieux : et cette homophobie va leur revenir en boomerang d’une manière ou d’une autre. Il faudrait plutôt laisser la place aux personnes homos continentes réelles plutôt que de parler à notre place, ou de « nous accompagner », et vous verrez que les catholiques ne seront pas attaqués, et que ces conférences auront lieu dans la paix. Seul le témoignage par la Personne directement concernée par l’homosexualité désarme. Et actuellement, les catholiques et l’Église désavouent complètement les personnes homosexuelles continentes publiques, les méprisent et les ignorent. J’en sais quelque chose ! Donc oui, je ne vais pas pleurer sur le sort réservé au père Guitton. Il l’a alimenté. Nous n’avons pas à être accompagnés : vous devez nous écouter et vous laisser enseigner par nous, les personnes homosexuelles, qui avons plein de choses à vous apprendre de notre monde, de l’homosexualité, de l’Église et de Jésus.
 

N.B. : Courage passe pour la version extrémiste de DUEC (Devenir Un En Christ : tout aussi nul que David et Jonathan) même si, dans le fond, étant donné que la défense de la continence y est timide (pas de réelle continence sans l’apostolat), Courage tend dans les faits à ressembler à DUEC. Courage suit le droit fil de la conception sarahienne (cardinal Sarah) et hétérosexiste de l’homosexualité : l’homosexualité est considérée comme un « douloureux problème à étouffer » et un « non-sujet ». Ce qui compterait, c’est la Loi naturelle, l’identité (et sa restauration) masculine/féminine et divine, la sexualité dans son ensemble, la sortie de l’homosexualité, les concepts cathos qui font bien (« sainteté », « chasteté », « Croix », etc.).