Le loup HÉTÉROSEXUALITÉ est rentré dans la bergerie Sarkozy : c’est quasi fini pour ce dernier


 

Comment se griller en deux secondes politiquement et médiatiquement ? C’est très simple : mettez-vous à justifier l’hétérosexualité devant des caméras et déroulez-lui le tapis rouge. En promettant un mariage déconnecté de la filiation (le contraire du véritable mariage, en somme), et en justifiant légalement un « mariage hétéro » et un « mariage homo » (alors que le mariage n’a jamais été hétérosexuel), Nicolas Sarkozy n’a pas fait seulement un acte maladroit ou imprécis ou à moitié justifiable. Pas du tout. Il a commis (et je crois que les membres de Sens Commun ne l’ont pas encore réalisé) un acte fatal, gravissime, quasiment irrattrapable. Le pire scénario pour son engagement politique. C’est quasi terminé pour lui.
 

Faire rentrer l’hétérosexualité, c’est, pour employer des images, comme croquer la pomme du Jardin d’Éden, comme visiter l’aile ouest interdite, oublier les œufs de caille (cf. « Les Visiteurs »), s’immoler sur la Place Tien An Men, faire rentrer un éléphant dans un jeu de quilles (et il ne reste plus qu’à vendre boutique après). Je n’hésiterai pas à dire que c’est un sacrilège. À moins à l’avenir de s’opposer franchement à l’hétérosexualité (ce qu’il ne fera pas, selon toute vraisemblance), c’est terminé pour Sarkozy, qui médiatiquement ne pourra plus se dépêtrer de cette création verbale du « mariage hétéro ».
 

Je vais trop loin en disant que c’est gravissime et sacrilège ? Pas du tout. L’hétérosexualité, c’est la cheville ouvrière de l’homosexualité. Ni plus ni moins. C’est l’hétérosexualité qui justifie l’homosexualité et qui justifie toutes les lois défendues par les militants homosexuels et leurs suiveurs auto-proclamés « hétéros » ou tout simplement « amoureux solidaires ». Une fois que l’hétérosexualité rentre dans les discours, dans la justification et dans la loi, nous quittons l’Humain, promotionnons une différence des sexes desséchante, forcée et procréative (qui écarte presque toutes les catégories de la population française : les couples femme-homme stériles, les célibataires, les adolescents, les vieillards, les personnes homos, les couples séparés ou divorcés, etc.), défendons sans le savoir un monde inhumain régi par les pulsions d’un côté et les sentiments désincarnés de l’autre. Et là, c’est le début de la fin.
 

La grande chance que nous avions eue jusqu’à présent dans notre pays par rapport au combat pour le mariage femme-homme aimant et contre les lois gouvernementales pro-gays, et que nous perdons avec la sortie catastrophique de Sarkozy, c’est que nos porte-parole avaient compris (plus par obéissance scolaire à ce que je leur disais – malheureusement pour moi, je suis le seul, en France, à avoir dénoncé ouvertement l’hétérosexualité et à avoir potassé le sujet – que grâce à une réelle compréhension du danger du mot), c’est précisément de ne pas avoir cherché à défendre l’hétérosexualité. C’est ce qui nous a permis d’une part de ne pas justifier l’homosexualité, d’autre part de revenir à l’Humain et de comprendre que l’opposition au « mariage pour tous » dépassait ce faux clivage anthropologique dix-neuvièmiste « hétéros/homos ».
 

Pour avoir voyagé pas mal dans les autres pays européens (Luxembourg, Italie, Angleterre, Espagne, Belgique, Suisse, Martinique… et même plus loin : au Liban, en Côte d’Ivoire), je peux vous assurer que les autres mouvements pro-life pataugent et n’arrivent pas à décoller comme en France. Pour une raison bien simple : parce qu’ils parlent beaucoup trop d’hétérosexualité en tant qu’« essence d’identité ou d’amour », que « droit naturel », et en tant qu’antithèse de l’homosexualité, alors qu’en réalité, hétérosexualité et homosexualité sont jumelles : historiquement, symboliquement, fantasmatiquement, factuellement et en violence. Du coup, comme dans ces pays l’hétérosexualité n’est pas questionnée, les débats s’enlisent, deviennent des dialogues de sourds. Au fond, l’hétérosexualité est la seule croyance qui fait tacitement consensus entre les pro et les anti-mariage pour tous.

 

D’où vient l’Exception française en matière de lutte contre le « mariage pour tous » ? À mon avis, justement du dépassement du clivage « homos/hétéros » et du fait que nous ne soyons pas rentrés dans une justification de l’hétérosexualité. Cela a permis inconsciemment à beaucoup de manifestants de comprendre que l’opposition au « mariage pour tous » n’avait rien d’une opposition aux personnes homosexuelles, bien au contraire. L’hétérosexualité, c’est la colle qui transforme les personnes homosexuelles en loi et qui leur enlève leur humanité, qui enlève l’humanité même des couples femme-homme et des familles.

 

Cela fait plus de 10 ans que je rabâche le même discours. Dix ans que j’essaie de me faire entendre et que je ne suis pas entendu ni assumé ! Je suis donc bien en droit de me fâcher. Et même si ça ne fait pas plaisir à tout le monde ! Je me fiche des intentions (orgueil, égocentrisme, narcissisme, mégalomanie, etc.) que certains me prêtent pour ne pas écouter la justesse de ce que je dis. Ce n’est pas de ma faute si personne n’a parlé d’hétérosexualité comme moi. Un autre en parle mieux ? Je lui cède volontiers la place. Mais pour l’instant, ce n’est pas le cas ! Je me fous des honneurs : je veux juste être au service de la Vérité et sais que vous avez besoin de mon travail. Au lieu de vous priver de ma réflexion sur l’homosexualité et l’hétérosexualité (qui n’est pas du bla-bla pour faire joli), au lieu de laisser Liberté Politique tacler honteusement mon livre L’homophobie en Vérité (alors qu’il y a de cruels besoins de comprendre ce sujet-là aussi), au lieu de railler le site CUCH (Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité) et de penser que c’est une préciosité ou une facétie inutile, au lieu de me reprocher de me mettre en avant (alors que je le fais vraiment pour mon message ; pas pour ma gueule : si je n’avais rien à défendre, je me serais déjà éclipsé depuis longtemps), au lieu de me reprocher d’être soi-disant « juste sur le fond mais pas sur la forme » (comme si les deux se dissociaient…), au lieu de vous vexer parce que je cite nommément des gens (alors que, s’ils se sont rendus publics pour parler à ma place, ils doivent d’une part en assumer la responsabilité, les retours et d’autre part jouer le jeu de la critique, d’autant plus s’ils disent des choses graves, fausses et portant à conséquence), au lieu de me mettre à l’écart, si vous écoutiez et si vous lisiez ??? Ça éviterait les bourdes monumentales et irrécupérables.
 

La défense de l’hétérosexualité est quelque chose de gravissime et d’inexcusable. Oui ! J’avais déjà écrit dans L’homophobie en Vérité que le seul slogan gagnant pour tout notre combat en faveur du Réel, c’est la lutte explicite contre l’hétérosexualité. Pourquoi ne m’écoutez-vous pas ?? Le retour à l’Humanité et à la différence des sexes aimante est essentiel. Il ne faut pas lâcher. Il ne faut pas penser l’humain uniquement à travers la pulsion et le sentiment (hétéro/homo), ne pas penser le couple en terme d’hétérosexualité ni d’homosexualité non plus (ni même de mariage ou de filiation), mais au contraire s’attacher sur la durée à l’amour entre l’homme et la femme. C’est un peu comme ça que j’interprète l’appel (gentillet, très « Écologie humaine » ou « Cahiers libres » dans sa formulation… mais bon, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a…) de Guillaume de Prémare à « persévérer dans la défense de l’union femme-homme ». Mais je crois que c’est la dénonciation de l’hétérosexualité qui, seule, parlera à tous et impactera vraiment, une fois que la notion sera expliquée. Et je sais que ce n’est pas une mince affaire. Mais le Monde entier souffre inconsciemment d’avoir délaissé la différence des sexes au profit d’une conception pulsionnelle, sentimentale, nataliste, sur-érotisée et désincarnée, de l’Humain, conception inconsciemment cristallisée autour de l’« hétérosexualité ».
 
 

N.B. : Dessin qui confirme quelques jours plus tard cet article (même si ce n’est pas tellement la loi Taubira, que l’hétérosexualité, qui fout Sarko dedans).
 
Sarko plonge