Le one-man-show Les Gays pour les nuls (2016) d’Arnaud Chandeclair, passé au tamis de mon Dico !

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Ça faisait très longtemps que je n’étais pas allé au théâtre. Et hier, j’ai fait exception en me rendant au one-man-show Les Gays pour les nuls (2016) d’Arnaud Chandeclair, pour la dernière. Sur les 186 codes homos de mon Dictionnaire des Codes homos, j’en ai quand même retrouvés 32 ! Bonne moyenne ! 😉
 
 
 

Attraction pour la foi : Le narrateur homosexuel allait proposer d’écrire Le Yoga pour les nuls avant de se lancer finalement dans la rédaction des Gays pour les nuls.
 

Faux intellectuels : Le narrateur homosexuel a la prétention d’écrire un livre encyclopédique… mais au niveau analyse, ça ne vole pas haut, et son Les Gays pour les nuls est un ramassis de clichés caricaturaux destiné à un lectorat de « débiles » et de « nuls ». Il ne sait d’ailleurs pas comment il va le remplir : « Quand j’ai commencé à écrire ce bouquin, je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir raconter. » Le héros finit par forcer le trait de la godiche qu’il croit être : « 20% de 20€, qu’est-ce que ça fait ? Putain, quelle conne ! ». On se rend compte qu’en réalité, l’intellect est un libertinage caché : « On ne fait pas que des soirées olé olé. On fait des soirées Scrabble. Trivial Poursuit… pour les plus cultivés… » (le narrateur homosexuel dans le one-man-show Les Gays pour les nuls (2016) d’Arnaud Chandeclair) ; « Nous, les gays, on adore les visites cul…turelles. » (idem)
 

Humour-poignard : Le narrateur homosexuel a la prétention de dire que les homosexuels ont toujours le mot pour rire : « Nous ne sommes jamais à court d’humour. » Mais en réalité, lui et ses amis passent leur temps à s’insulter l’air de rien : « On a beaucoup d’ironie sur nous-mêmes. » ; « Qu’est-ce que tu fous, connasse ? » ; « T’as dormi où, p’tite salope ? » ; « Non ! Non ! C’est de l’amusement. C’est de l’auto-dérision. »
 

FAP « Fille à pédés » : Le narrateur homosexuel nous présente sa meilleure amie, Aurélie, en l’imitant avec un certain mépris : « Aurélie, c’est ma confidente, ma fille à pédé. Elle est toujours accompagnée d’une cigarette et d’un bon verre de vin… Oui, Aurélie est une saoulasse. C’est une fille-à-pédés. » Plus tard, elle change de nom (elle s’appelle Armelle) et finit par être maltraitée et virtualisée : « Pourquoi Armelle est là à toutes les soirées ? C’est de la schizo. »
 

Promotion canapédé : Le narrateur homosexuel se moque du cliché selon lequel « Le gay aurait toujours un travail de rêve ». Au contraire, il fait du conseil téléphonique pour les banques, et se plie à une séduction hypocrite très commercial. En revanche, en génitalité, il reproduit le même business : quand il tente d’expliquer à son éditeur hétéro la notion d’« actif » et « passif », ce dernier lui rétorque : « C’est quoi l’actif ? C’est quoi le passif ? Moi, à part dans un bilan comptable, je sais pas ce que c’est. »
 

Douceur-poignard : « Le gay est délicat et distingué. Le gay est courtois… ou hypocrite. » (le narrateur homosexuel se moquant d’un cliché gay)
 

Eau : « Depuis que je suis gosse, je fais de la natation. » (le narrateur homosexuel)
 

Obèses anorexiques : « La constipation, c’est de famille. » (le narrateur homosexuel imitant sa mère s’adressant à lui)
 

Matricide : « Ça doit venir de ton enfance. Ça doit être un problème psychologique. Tu ne veux pas te faire suivre ? » (le narrateur homosexuel imitant sa mère s’adressant à lui)
 

Scatologie : Le narrateur homosexuel raconte comment il a été en galère de papier toilettes à la piscine alors qu’il avait fini de chier : « Il s’en passe des choses aux toilettes. » Un peu plus tard, le délire scato se poursuit lorsqu’il a la courante en plein séjour à New York : « Quand on dit que les gays chient des paillettes, je peux vous dire que c’était pas le cas. »
 

Jardins synthétiques : « J’ai un vrai verger dans le cul. » (le narrateur homosexuel à propos de la sodomie)
 

Solitude : « Je voyageais seul. Oui. Le gay est très sensible. » (le narrateur homosexuel)
 

Collectionneur homo : « Je prends mon petit vanity de… 23 kg. » (le narrateur homosexuel racontant son voyage vers New York)
 

Ville : Le narrateur homosexuel s’empresse d’aller visiter New York.
 

Artiste raté : Le narrateur homosexuel se moque du cliché « ‘Le gay est doué dans l’art’ : mon cul ! ». Il raconte son essai raté de devenir musicien : « Un vrai désastre ! »
 

Fan de feuilletons : « [Si nous les gays sommes doués pour l’art, ] c’est surtout pour danser sur de la musique de connasses, sur les musiques de pétasses comme on aime ! » (le narrateur homosexuel)
 

Actrice-Traîtresse : Le narrateur homosexuel danse sur des tubes des chanteuses qu’il adore et qu’il insulte en même temps : « Ah la feignasse ! » s’insurge-t-il contre Kylie Minogue ; « Qu’est-ce qu’elle fait cette connasse ? » crie-t-il contre Lady Gaga. Quand le démon de la danse s’empare de lui, il s’adresse à la chorégraphe noire « Mia Frye, sors de ce corps ! ».
 

Noir : Le narrateur homosexuel danse sur des tubes des chanteuses qu’il adore. Quand le démon de la danse s’empare de lui, il s’adresse à la chorégraphe noire « Mia Frye, sors de ce corps ! ».
 

Femme allongée : « Lady Gaga, elle n’a plus qu’à aller se coucher. » (le narrateur homosexuel imitant la chanteuse sur « Bad Romance »)
 

Milieu homosexuel infernal : Le narrateur homosexuel raconte comment lui et ses amis homos se parlent mal, même si au départ ça semble être un code culturel : « On a beaucoup d’ironie sur nous-mêmes. » ; « Qu’est-ce que tu fous, connasse ? » ; « T’as dormi où, p’tite salope ? » ; etc.
 

Bobo : « Oui. Le gay boit du thé. » (le narrateur homosexuel)
 

Haine de la famille : Le narrateur homosexuel caricature les discussions entre ses collègues de boulot hétéros : « Ils devraient être en train de parler du dernier biberon qu’ils avaient acheté à leur gosse. »
 

Putain béatifiée : Le narrateur homosexuel adore s’insulter ou traiter ses amis homos de putes : « Quelle chaleur de pute ! » ; « Qu’est-ce que tu fous, connasse ? » ; « T’as dormi où, p’tite salope ? » ; etc.
 

Substitut d’identité : Le narrateur homosexuel raconte que les gays adorent organiser des soirées déguisées à thèmes : « On s’imagine que le gay adore se travelotter. » ; « Les soirées déguisées, on adore ça. C’est le moment parfait pour être quelqu’un d’autre. Pour montrer son double. »
 

Cirque : « J’avais fait une soirée ‘Circus’. » (le narrateur homosexuel racontant qu’il a organisé une soirée déguisée à thème)
 

Clown blanc et masques : Le narrateur homosexuel raconte que les gays adorent organiser des soirées déguisées à thèmes.
 

Doubles schizophréniques : Le narrateur homosexuel intercale toujours dans son discours des interruptions d’Aurélie, sa meilleure amie, qui lui coupe la parole avec des questions gênantes et inquisitrices. Il la présente comme « son double » On découvre petit à petit que le double en question est plutôt un modèle narcissique impersonnel (d’autre fois, Aurélie devient « Armelle ») et un peu trouble : « Les soirées déguisées, on adore ça. C’est le moment parfait pour être quelqu’un d’autre. Pour montrer son double. » ; « Eh ben oui. Tous mes copains ont une sœur maléfique ! » Le héros ne se gêne pas pour la maltraiter : « Pourquoi Armelle est là à toutes les soirées ? C’est de la schizo. »
 

Oubli et Amnésie : Le narrateur homosexuel raconte que les gays adorent organiser des soirées déguisées à thèmes, et que ses amis sortent à cette occasion leur « trou », c’est-à-dire leur mauvaise part cinématographique d’eux-même : « Et le trou. Eh ben oui. Tous mes copains ont une sœur maléfique. »
 

Chiens : « Allez, à poil ! ou j’encule le chien. » (le narrateur homosexuel lors d’une soirée déguisée gay très arrosée) ; « Moi, grosse chienne passive, t’attends à quatre pattes derrière la porte. » (le narrateur imitant une petite annonce qu’il aurait lue en vrai, idem)
 

Petits Morveux : Le narrateur homosexuel ironise sur le cliché commun qui dit que les homos seraient les baby-sitters idéaux : « On sait très bien s’occuper des enfants. ‘Le gay adore les enfants.’ » En réalité, dès qu’il se rend compte que c’est exigeant, il s’énerve (« Tu veux que je t’en colle une ? »), perd son self control (« Putain, je ne savais pas que ça prenait autant. Nan, c’est vrai, faut être patient. »). Il aime davantage les enfants comme des objets que comme des êtres humains : « On a envie que nos neveux soient cultivés. Et surtout beaux. Oui, c’est très important pour nous, les gays. »
 

Haine de la beauté : Le narrateur homosexuel insiste pour que ses neveux soient des tops models : « On a envie que nos neveux soient cultivés. Et surtout beaux. Oui, c’est très important pour nous, les gays. »
 

Inceste entre frères : « C’est impossible que ce soit toi sur cette photo ! C’est ton frère ? C’est ton cousin ? C’est ton père ? C’est ta mère ? » (le narrateur homosexuel remettant en cause la véritable identité de son « plan cul » qu’il rencontre au seuil de son appartement et qui ne ressemble pas à sa photo de profil internet)
 

Voyage : « Nous, les gays, on adore voyager ! On adore les visites cul…turelles. » (le narrateur homosexuel)