Le vrai culturel : si proche du cultuel !

 

Mercredi 3 juin, en attendant la conférence de Xavier Lemoine programmée en soirée (conférence géniale, au passage), j’ai eu le privilège de passer toute la journée dans un grand complexe artistique flambant neuf de la ville de Saint-Cloud, à travailler sur mon ordinateur et à écrire la suite de ma deuxième pièce : Le Carré s’appelait ce lieu. Une sorte de Temple du loisir-consommation et du Paganisme. J’observais, tout en écrivant sur mon ordi, le défilé de gens qui venaient inscrire en masse leurs enfants pour les activités extra-scolaires de l’année scolaire prochaine. Ça se bousculait au portillon. Défilement des parents bobos nouveaux riches, tirés à quatre épingles, pas fringués aristos cathos, mais friqués-décontract. Dans leur recherche d’activités jeunesse de leur enfant, tout semblait centré sur deux choses : les goûts (le bien-être) et la performance. Aucun sens donné, si ce n’est celui de se faire plaisir et de « savoir faire ». Quasiment rien pour la nourriture de l’âme, du cœur ni pour Dieu. Le tout sur fond de Laurent Ruquier sur RTL (même la musique du générique de On n’est pas couché a été joué par le groupe de rock des jeunes qui faisait une démo). Activités profanes à gogo, proposées par des profs G.O. gentillets et un peu mollassons, barbus avec petite queue de cheval ou fonctionnaires lisses : body-box, danse africaine, hip-hop, théâtre, etc. J’étais navré. Où es-tu Jésus ? Pourquoi les gens vont en masse vers ce qui ne les remplit pas ?
 

Heureusement, à côté de cette marée « culturo-consumériste », dopée au boboïsme individualiste ambiant, j’ai pu entendre de la bouche de Xavier Lemoine le soir une toute autre défense du culturel, celui qui se conjugue avec le spirituel. En effet, il nous a proposé de « déplacer la problématique de l’IDENTITÉ vers la VOCATION (pour mieux rejoindre l’identité ». Oui. Le « Qui es-tu ? » (JE SUIS CHARLIE, JE SUIS PIPI AU LIT, etc.) remplacé par le « Qui appelles ton cœur ? », ça a quand même plus de gueule. On n’est plus dans le fait culturel mais dans le don de soi et dans le don à l’autre.