« Le zèle de ta maison fera mon tourment. »

« Le zèle de ta maison fera mon tourment. » Les marchands du Temple sont en réalité les zélotes prétendument « catholiques » actuels.
 

 

Il m’apparaît dans le texte du jour (Jésus chassant les marchands du Temple de Jérusalem) que Jésus nous met en garde contre la principale plaie qui menace actuellement l’Église Catholique : le remplacement de Jésus par le dieu « Évangélisation » ou le dieu « Église », autrement dit le cléricalisme intégral, ou ritualisme intégral ou zèle intégral des défenseurs du « patrimoine chrétien », des « racines », du « catholicisme » (à la Civitas : un catholicisme anti-conciliaire), de la « chrétienté ». Bref, le boboïsme anarchiste, fasciste (dans le sens historique du terme) et millénariste des « catholiques » d’extrême droite.

 

Cette grille d’interprétation s’est éclairée pour moi quand j’ai découvert le double sens de la phrase de Jésus : « L’amour de ta maison fera mon tourment. » Dans le texte, il est dit : « ‘Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce.’ [dit Jésus. En entendant cela,] ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment.’ » (Jn 2, 15) En fait, cette phrase vient du psaume 68/69 (v. 8-10) « Le zèle de ta maison m’a dévoré ; ils t’insultent et leurs insultes retombent sur moi. » Jean ne fait que reprendre la même phrase, mais au futur. Et on comprend que la traduction du mot « zèle » par « amour » fausse la compréhension du message de Jésus. Car Jésus ne dénonce pas ceux qui aiment son Temple et son Église. Il dénonce ceux qui les aiment trop, les zélotes qui se valent de l’Église pour le détester Lui, et qui travestissent son Temple en appareil politique, clérical, médiatique, patrimonial, civilisationnel, patriote, culturel, rituel, constitutionnel et légal (genre les initiatives du père Pagès, du cardinal Sarah et de Nadine Morano), ceux qui défendent l’objet-croix et l’objet-rosaire et qui s’hystérisent sur l’Église-Institution, au lieu d’aimer les personnes. Il pointe du doigt la dérive des croisés catholiques actuels, qui sont devenus par leur zèle et leur « amour » idolâtre de l’Église, des marchands du Temple redoutables et ignobles, des opposants au Christ qui croient L’aimer mieux que les autres.