Mise en garde contre le discours de Joseph Sciambra, catholique et homosexuel aux États-Unis


 

Je voudrais vous mettre en garde (en particulier les anglophones) contre le discours d’un certain Joseph Sciambra, catholique intégriste ouvertement homosexuel (qui a le bon goût de ne pas se présenter comme « ex-gay »), actuellement caution gay des homophobes et des anticléricaux sédévacantistes (donc anti Pape François) aux États-Unis. Même s’il se croit marginalisé, il est assez suivi et applaudi par la Réacosphère de son pays, mais également (hélas !) par certains religieux et prêtres français.
 

Ses livres, articles, vidéos, me semblent dangereux parce que Joseph Sciambra se vaut d’une part de son catholicisme de converti, et d’autre part de son passé de débauche dans le milieu homosexuel nord-américain, pour jeter la faute aux clercs gays friendly (il leur balance à la figure que s’il est jadis tombé si bas, c’est à cause de leur silence, de leur compromission avec le lobby LGBT, et de leur manquement à la Vérité) et pour lancer contre eux une véritable chasse aux sorcières (tous les catholiques dits « progressistes » et « gays friendly » y passent : en particulier l’enseignement privé auprès des jeunes, le père James Martin, les évêques américains jugés trop complaisants et mous, le Pape François – que Sciambra surnomme dédaigneusement « the Francis » -, l’ensemble des Jésuites, etc.).
 

Ses propos – souvent haineux et accusateurs – font le lit d’une haine croissante contre l’Église et le Pape mais aussi d’une réelle homophobie contre la communauté homosexuelle (communauté pour le coup « lobbyisée » et dépersonnifiée). Et ils sont d’autant plus convaincants qu’ils sont portés par une personne qui d’une part se présente comme ouvertement catholique et homosexuelle, et d’autre part soulève malgré tout des vérités (en premier lieu, l’imminence d’un schisme dans l’Église à cause de l’homosexualité) et des failles réelles du positionnement de l’Église Catholique sur le Pape par rapport à l’homosexualité (moi aussi, je dénonce la campagne « catho gay friendly » du père James Martin, ou encore l’imprégnation de la « gay friendly attitude » dans les établissements scolaires privés dits « catholiques » ainsi que dans le clergé… mais ce n’est pas pour ça que je vais dire ensuite que le Pape est un Judas ou un Antéchrist – parce qu’il a daigné accorder récemment une audience au père Martin – ou bien que les Jésuites sont tous « du poison », ou encore que le Pape est un ennemi caché de la Nation ou de l’Église*. On va se calmer 2 secondes).
 

La Fin des Temps voit naître des faux prophètes, des justiciers accusateurs (en mode hystérique-révolté), y compris dans les rangs catholiques et homosexuels. (Je sais d’ailleurs que certains de mes détracteurs me classent – à tort – dans cette même catégorie… donc du coup, le point positif, c’est que ça me permet d’encore mieux détecter les faux prophètes – d’abord en moi-même et ensuite chez les autres).
 

 
 

* Par ailleurs, la « haine du Jésuite » ainsi que l’affiliation calomnieuse et paranoïaque entre le Pape François et la Franc-Maçonnerie, ne datent pas d’hier ni de Sciambra. Il y a un moment que les Brigandes et d’autres groupes de la Réacosphère française jettent l’opprobre et leurs soupçons complotistes contre les Jésuites et le Pape – qui est jésuite – en les présentant comme des ennemis de la France, du Roi, de l’Église elle-même. Pensée émue à tous ces roycos qui ont un pète au casque… Et au-delà du phénomène très marginal des Brigandes, cette jésuitophobie est, pour le coup, très répandue dans l’Église catholique et parmi les cathos tradis. C’est du même niveau que l’antisémitisme des années 1930 (« le Jésuite pue », « le Jésuite est homo », « le Jésuite est marxiste », « le Jésuite boit du sang de petits enfants les soirs de pleine lune »…).