NATION HOMOSEXUELLE (Article d’Unité Nationale sur le thème de la Nation, décembre 2018)


 

(Vous pouvez retrouver cet article dans le Mag’ n°5 du mouvement Unité Nationale de décembre 2018.)
 

Mylène l’appelle « Génération ». Les médias l’appellent « Gay Pride », « diversité » ou « minorité ethnique ». Les paranoïaques homophobes l’appellent « lobby ». Ses membres l’appellent « Milieu ». Et tous ses occupants rechignent à se revendiquer de ce dernier (ils se disent quasiment tous « hors milieu ») et à prononcer le mot « communauté » ou « culture » (car au fond, ils s’en servent comme d’un supermarché mais ne veulent pas y voir l’humanité et encore moins leur appartenance à une peuplade clairement identifiable). Et pourtant, si l’amitié désintéressée en était le ferment, si le dénominateur commun était l’attirance homosexuelle non obligatoirement actée/érotisée, si les personnes homos s’y comportaient mieux et qu’elles se montraient dans leur belle humanité, si les gays friendly nous voyaient comme des personnes réelles, comme il ferait bon de vivre dans la communauté homosexuelle ! Comme les gens – à commencer par les personnes homosexuelles – verraient que c’est une grande Nation, un noble Peuple ! La fierté ne serait plus une vitrine grimaçante ou un slogan creux mais une vraie joie qui fait envie !
 

Serais-je capable de me lever pour défendre mon pays ?

 

On me demande parfois si moi, la grande tapette, je serais capable de prendre les armes pour défendre la nation française si jamais elle était attaquée. Je réponds : le seul pays qui justifierait que je me lève pour prendre les armes (de la paix), c’est le Peuple Saint – à savoir la Terre promise au Ciel – ainsi que la communauté homosexuelle.
 

La Nation, quand elle est reconnue dans sa dimension humaine et sa sacralité, a toute sa raison d’être, car elle devient un Peuple, et non simplement une abstraction conceptuelle, numérique. Si en revanche elle n’est envisagée que sous l’angle matérialiste (territoire balisé par satellite et mesuré par les géomètres, empire encerclé de barbelés, civilisation expansionniste et protectionniste lancée dans la course au pouvoir contre les autres nations), et même sous l’angle populiste (nation footballistique ou musicale, communisme staliniste, socialisme capitaliste), si elle est sur-humanisée et idolâtrée pour elle-même, si elle ne se reconnaît pas comme héritage d’un seul héritier (Jésus-Dieu), elle devient une idéologie absurde, un patriotisme orgueilleux, un chauvinisme déplacé et une dictature terrible.
 

C’est en ce sens qu’il faut comprendre que par exemple Emmanuel Macron étrille les « patriotismes », et que les mêmes tenants de ces patriotismes à prétentions réactionnaires, identitaires, nationalistes, traditionalistes, voire même spiritualistes, lui tirent dessus. Ni les uns, promoteurs d’un État-Nation mondial (et temporairement européen), ni les autres, promoteurs d’un fédéralisme local « enraciné », n’aiment la Nation pour la bonne raison, car ils ne l’envisagent pas comme une humble et humaine préfiguration du Peuple de Dieu qui ne sera effectif, rassemblé et véritablement incarné non pas ici-bas mais au Ciel et en Jésus. Ils deviennent alors les ouvriers épuisés et révoltés d’un millénarisme fascisant, c’est-à-dire d’un chantier d’une civilisation nationaliste et anationale – puisqu’elle a des prétentions internationalistes No Border à abolir les frontières des États modernes. Macron et le Front National (aujourd’hui, Rassemblement National) croient s’opposer, mais ils marchent – c’est le cas de le dire ! – pour la même Nation-fantôme technologiste : l’un au nom de la liberté et donc d’un libéralisme économique effréné, l’autre au nom de la sécurité et d’une civilisation autarcique répressive. Tous sont au service de la Bête Tech.
 

Serais-je capable de me lever pour défendre ma Nation homosexuelle ?

 

Là, en revanche, OUI, et cent fois oui ! Sinon, jamais je n’aurais couru le risque de déclarer ouvertement mon homosexualité, de perdre mon travail et mes amis à cause de cela, n’aurais écrit des livres dessus. Si c’était à refaire, je le referais. Et « mon » don total en faveur des personnes homos et de la reconnaissance sociale de l’homosexualité n’est pas fini. Peut-être qu’un jour, on me retirera même la vie en son nom, conjointement au nom de Jésus. Et ce sera pour moi un honneur de mourir pour Lui ET pour mon homosexualité !
 

Je ne me fais pas d’illusion. L’équilibre de la Nation homosexuelle telle qu’elle a été définie par les technocrates est fragile et explosif. D’une part parce que cette Nation ne repose pas sur une vraie identité (on ne se réduit pas à une orientation sexuelle) ni sur un amour solide (l’homosexualité est une sexualité sans sexualité, c’est-à-dire sans différence des sexes), mais repose avant tout sur un désir, un fantasme et une peur (l’homosexualité est une peur de la différence des sexes). D’autre part parce que le milieu homosexuel, malheureusement, est sclérosé depuis longtemps par la drague et le sexe (ce qui vide les rapports en son sein d’humanité, d’amitié gratuite et de spiritualité, seuls ferments de la perduration d’une Nation : durée de vie d’une association homo = 1 à 5 ans grand max !), est embourbé par un militantisme pour des lois qui ne reposent plus sur la réalité des personnes homos et qui pour le coup ne les intéressent pas. Sans compter qu’une nation ne peut se régénérer et assurer sa survie que si elle est tournée vers la vie et la procréation naturelle : or les personnes homos, ensemble, ne peuvent pas se reproduire. Sans compter non plus sur l’extrême diversité (et indiscipline !) de la Nation interlope, groupe aux frontières incertaines qu’on appelle, faute de mieux, LGBTQI (Lesbien, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe). C’est le bordel… dans tous les sens du terme.
 

Néanmoins, si les membres de mon Peuple homo sont attaqués – et ils le sont (ça s’appelle l’homophobie, autrement dit les viols, les tabassages, les insultes, le harcèlement scolaire, les suicides, les chantages, les infidélités, la prostitution, les meurtres, le terrorisme, les crimes de guerre… et en ce moment, elle se réveille en force, y compris dans les nations occidentales dites « gays friendly et protégées » : nul besoin de rappeler la tuerie d’Orlando qui a fait 49 morts dans une boîte gay aux États-Unis en 2016, ou encore le lynchage fratricide du chroniqueur homosexuel Charles Consigny le 20 octobre 2018 sur le plateau de On n’est pas couchés sur France 2 par les promoteurs homosexuels de la GPA Muriel Robin, Marc-Olivier Fogiel et Laurent Ruquier), OUI, je me lèverai avec joie pour les défendre ! Pas au nom d’un label coloré arc-en-ciel qui me caricature et qui instrumentalise mon homosexualité pour imposer au reste du monde des lois injustes (Union Civile, « mariage gay », PMA et GPA). Mais au nom de la réalité et de la puissance créatrice du désir homosexuel (qui éclaire d’une manière tout à fait insolente, drôle et originale le sens profond de la sexualité humaine), au nom de l’existence de la culture homosexuelle (que j’ai entrevue dans les associations gays, les salles de cinéma et les théâtres, chez mes amis, et essayé de dessiner dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels et sur mon blog L’Araignée du Désert), et surtout au nom de tous mes frères et sœurs homosexuels qui sont mes amis, ma « communauté de destin » comme disait le sociologue Michael Pollack (mort du VIH), des camarades de condition que je n’ai pas choisi/e/is et qui m’ont été donnés (par Dieu) et dont je dois prendre soin.