Ne m’invitez pas pour un témoignage : invitez-moi pour au moins ça

Vous voulez m’inviter pour que je parle d’homosexualité (dans votre aumônerie, festival de jeunes, abbaye, paroisse, séminaire) ? Très bien. Et je vous en remercie d’avance. Sachant qu’évidemment, je me plierai au format que vous voulez, et à vos attentes si vous en avez.

 

Si en revanche vous n’avez pas d’attentes précises, puis-je vous proposer une formule ? Donner à un même groupe qui s’inscrit à l’avance pour suivre « le pack » (et s’engage à tout suivre : pas vraiment de formule à la carte ou saucissonnable), une formation complète d’une ou deux journées dans un stand que vous m’attribueriez. Comme ça, je peux vraiment offrir aux personnes qui le veulent un bagage complet sur la question de l’homosexualité, creuser plus profondément les questions, plutôt que de passer en coup de vent, d’avoir un propos en apparences décousu et incohérent, et être pris pour un « gentil témoignage courageux » qu’on écoute pendant 1h30 et après basta, en laissant plein d’incompréhensions, de frustrations et de malentendus derrière moi. Malgré les apparences, l’homosexualité n’est pas un petit sujet, et ne se survole pas. Sinon, ça fait des dégâts. Je peux proposer pour la journée (ou étalé sur deux jours) une formule du style :

 

1) L’HOMOSEXUALITÉ en tant que PHÉNOMÈNE INDIVIDUEL et FAMILIAL :
 

Définition de Homosexualité/Hétérosexualité/Homophobie/Transidentité et transsexualité. D’où ça vient? est-ce que c’est une identité ? Est-ce que c’est de l’amour ? Quelles situations amicales et familiales? (2h : 1h30 + 30 min de questions/réactions)

 

2) L’HOMOSEXUALITÉ en tant que PHÉNOMÈNE SOCIAL, SCOLAIRE, POLITIQUE, LÉGISLATIF, MÉDIATIQUE, MONDIAL.
 

La communauté homo, l’Union Civile, le mariage gay, le Gender, liens entre homosexualité et Franc-Maçonnerie… quoi en penser? Comment les chrétiens peuvent se faire entendre ou ne pas se faire persécuter dans le contexte politique mondial actuel fortement gay friendly ET homophobe ? Quel signe de Fin des Temps est l’homosexualité ? (2h : 1h30 + 30 min de questions/réactions)

 

3) L’HOMOSEXUALITÉ en tant que PHÉNOMÈNE ECCLÉSIAL:
 

Situations concrètes de l’homosexualité dans l’Église : Comment je la vis? Que demande l’Église ? Guérisons et conversions, faut-il y croire? À quelles situations pastorales suis-je confronté? Est-ce que l’Église accueille vraiment les personnes homosexuelles ? Qu’est-ce qui va et qu’est-ce qui ne va pas dans l’Église, au sujet de l’homosexualité ? Que se passe-t-il dans l’enseignement catholique, les médias catholiques, la Curie, les abbayes, les communautés religieuses, le discours du Pape ? Comment sont traitées les personnes homos ? Protestantisme et homosexualité ? Que penser de Courage et des thérapies réparatives ? La question du Salut et de l’enfer. (2h : 1h30 + 30 min de questions/réactions)

 

4) L’HOMOSEXUALITÉ en tant que PHÉNOMÈNE SAINT, DRÔLE, JOYEUX ET EXPLOSIF :
 

Quelles solutions concrètes pour vivre heureux et être saint en étant homo ? (Les moments où Jésus est venu me parler, les miracles que j’ai vécus) Quel apostolat? Quel rôle particulier dans le monde et dans l’Église? Comment déployer toutes les ressources de l’analyse chrétienne de l’homosexualité ? Quels enjeux de l’homosexualité? (Pourquoi il faut en parler?) Comment parvenir à être continent ? Quel est l’intérêt de la continence ? Peut-on être en couple homo et catho? Sainteté et transidentité ? Sainteté et homosexualité ? Que manque-t-il encore dans l’Église pour les personnes homosexuelles ? Pourquoi l’« accompagnement », la « chasteté », la « fraternité », la « sainteté », et même la « continence », sont des mots piégés ? Homosexualité, fer de lance invisible de l’anticléricalisme, et menace sur les sacrements (2h : 1h30 + 30 min de questions/réactions)

 

5) MISES EN SITUATION : cas concrets, extraits vidéos de films, sketchs sérieux et ateliers pour trouver des éléments de réponses :
 

– Votre meilleur ami vous annonce qu’il est homo et vous présente son copain. Il se marie au Canada. Ou bien veut débarquer chez vous.

– Sur un plateau télé, on vous demande cash pourquoi vous avez défilé contre le mariage gay.

– Vous êtes prêtre et vous apprenez que votre organiste est homo…

– Votre fils vous annonce qu’il se sent fille, et veut entamer une transition.

– Vous êtes homo et vous êtes catho. Et vous êtes très amoureux d’un gars de votre groupe de prière.

– Vous êtes marié avec 3 enfants. Et votre femme vous annonce qu’elle part vivre avec sa collègue de boulot.

– Vous êtes séminariste, vous avez des tendances homos, et vous ne vous en sortez pas avec le porno.

– Votre fille vous annonce qu’elle attend un enfant avec sa compagne, et que si vous ne l’accueillez pas, elle coupera les ponts.

– Vous êtes aux États Généraux de Bio-éthique sur la PMA, la GPA et l’euthanasie. Et vous avez été identifié comme catho. Et on vous parle direct d’homosexualité sans même que vous souhaitiez traiter du sujet, pour vous censurer.

– Vous vous trouvez dans une église au Chili prise d’assaut par des groupes féministes gay friendly incendiaires.

– Vous assistez à une conférence de Frigide Barjot et vous l’entendez défendre l’Union Civile.

– Vous êtes face à une classe d’ados. Et le sujet de l’homosexualité vient sur le tapis car une des élèves de la classe affiche sa « bisexualité ».

– Vous vous retrouvez en pleine Manif Pour Tous, et vous êtes gêné par les discours simplistes des autres manifestants à vos côtés.

– Vous êtes dans l’avion du Pape et vous l’entendez dire: « Qui suis-je pour juger? », puis passer à autre chose.

– Vous découvrez dans l’historique de mails la double vie de votre mari.

– Vous discutez avec un musulman à la fois très rigide et très « open » sur la question de l’homosexualité.

– À table, votre père fait un parallèle entre homosexualité et pédophilie.

– Un ami du travail ne vous parle plus depuis qu’il sait que vous vous êtes opposé au mariage gay (Son petit frère est homo).

– Vous êtes maire d’une ville et vous avez refusé de marier un couple homo. Et on vous attaque en procès.

– Vous assistez dans un rassemblement charismatique à un témoignage d’ « un homo qui raconte sa vie et demande un meilleur accueil » mais son discours reste très larmoyant, plaintif, creux et peu centré sur Jésus et ce que demande l’Église. Ou au contraire, son discours est très christo-centré et il se présente comme un « ex-gay » sauvé par Jésus, et qui s’est marié.

– Vous vous trouvez face à un évêque qui visiblement évacue le sujet de l’homosexualité, s’en sort en disant que l’Église accueille les personnes homos et ne les juge pas, qu’Elle a déjà tout dit sur le sujet ; et qui veut plutôt parler de « l’importance du silence dans la liturgie », ou bien des « Chrétiens d’Orient », des « vulnérabilités », du « handicap », et des projets de « solidarité ».

– Votre fils de 5 ans vous parle d’homosexualité. D’ailleurs, il a un camarade de classe que ses deux « mamans » viennent chercher. Et il vient de voir dans une série télé un couple gay. Et son parrain vient de vous faire son coming out… et votre fils s’entend très bien avec lui.

– Vous êtes au Festival Welcome to Paradise, et un groupe de festivaliers veut monter un stand gay friendly.

– Vous êtes face à un anti-Franc-Maçonnerie qui en réalité a tout l’air d’un franc-maçon qui s’ignore (civilisationniste, extrême droite, pro-Vie mais anti Concile Vatican II, royaliste, catholique identitaire chez Civitas et la CRC…).

– Vous êtes au Festival Welcome to Paradise, et le côté bobo-catho (faire « cool & branché ») vous dérange. Vous voudriez le dire à un organisateur, mais vous ne savez pas comment vous y prendre.

– Vous êtes incarcéré (ou vous perdez votre boulot) parce que vous êtes catho et parce que vous ne cautionnez pas le mariage gay… même si ce n’est pas la raison directement invoquée.

– Votre évêque se met à justifier l’Union Civile et à organiser des « Marches du Respect » à l’égard des personnes homos dans votre diocèse. Il a même invité des membres de l’association Le Refuge à « témoigner ».

– Vous vous retrouvez au groupe Courage International… mais vous découvrez que c’est les Alcooliques Anonymes version homo, et que la dimension apostolique et mondiale de l’homosexualité y est étouffée.

– Vous découvrez que votre neveu se prostitue (mais version homo). Ça se fait via Facebook et les réseaux sociaux.

– Vous aimeriez suivre Jésus, mais vous êtes fortement amoureux d’une personne du même sexe, et ça se passe objectivement très bien avec lui. Pourquoi vous imposer d’être célibataire ?

– Vous êtes homo, vous êtes au confessionnal, et vous tombez sur un prêtre qui voit l’homosexualité comme une abomination et un caprice, et vous conseille de vous marier, d’aller voir un psy.

– Vous êtes homo, vous êtes au confessionnal, et vous vous faites draguer par le prêtre… ou moins pire que ça : vous tombez sur un prêtre qui banalise la pratique homo et vous encourage à déculpabiliser, à vous mettre en « couple » ou à rester en « couple ».

– Vous pensiez que vous étiez homo depuis votre enfance, et vous tombez amoureux d’une femme.

– Vous êtes le Pape, vous êtes dans l’avion de retour des JMJ… et un journaliste vous demande pourquoi l’Église condamne les actes homos et pourquoi elle ne reconnaît pas « cette forme d’amour ».

– Vous êtes journaliste dans une radio chrétienne et vous êtes coincé entre la moitié de vos collègues qui sont homos pratiquants leur homosexualité, et l’autre moitié qui sont des cathos identitaires fans de L’Incorrect et preux défenseur de la « civilisation/racines catholique »…

– Vous êtes responsable d’aumônerie en lycée privé catho… et vous découvrez les photos olé-olé, alcoolisées, déshabillées et soi-disant festives de votre groupe de jeunes sur leur téléphone portable. D’ailleurs, on vous certifie que toutes les filles de la classe sont lesbiennes.

– Vous êtes formateur à la sexualité dans les établissements scolaires. Vous aimeriez parler d’homosexualité plus explicitement, mais votre équipe de formateurs freine des 4 fers, et ne veut pas prendre de risques : elle veut juste que vous vous cantonniez à parler de « sexualité », de la « beauté de la relation homme-femme et de la chasteté ». Pire : on vous rit au nez quand vous prononcez le mot « homophobie ».

– Le curé de votre paroisse s’est barré avec un homme.

– Je vois que mon fils commence à cultiver des goûts qui ne sont pas de son sexe, et qu’il n’aime ni le foot, ni le scoutisme, et qu’il se déguise en princesse. Je vois que ma fille cultive un look garçon manqué, ne traîne qu’avec des garçons, joue au « p’tit mec » et déteste porter des jupes. Vous sentez le « coming out » arriver à des kilomètres…

– Vous entendez une intention de prière pour les personnes homosexuelles à la messe, lors de la prière universelle.

– Vous apprenez par hasard que votre curé bénit en privé des « couples » homosexuels.

– C’est la fête de famille. Ambiance tendue : vous êtes étiqueté « le facho catho homophobe de la famille ». Et pourtant, tout est implicite. Les gays friendly de la famille interdisent qu’on parle du sujet de l’homosexualité. Pourtant, il n’y a pas de personnes homosexuelles clairement identifiées dans la famille, en plus.

– Vous voudriez proposer à votre frère homo la continence, mais il ne croit pas en Dieu.

– Vous étiez amoureuse de votre meilleur ami gay mais il vous a blessée, et vous avez du mal à lui pardonner.

– Vous tombez sur un militant pro-Vie catho qui vous dit qu’il y en a marre d’entendre parler d’homosexualité, d’homophobie, de cette novlangue « idéologique » LGBT (« On en parle trop ! ») et qui dit qu’il y a des dossiers plus graves : l’avortement, la place des catholiques en politique, la Fin des Temps, les persécutions contre les Chrétiens dans le monde, le terrorisme, l’écologie, le transhumanisme, la GPA… ; ou bien qui soutient qu’il y a des urgences et des priorités plus grandes que l’homosexualité : l’Église, le Christ, la prière, le Salut, le rosaire, le martyre, l’éducation des enfants à la beauté, la défense de la Vie et des bébés, etc.

– Vous tombez dans la presse sur une enquête chiffrée vous annonçant qu’un tiers des membres du clergé catholique, toutes congrégations confondues, est homosexuel pratiquant. Ce sondage vise à prouver d’une part que le sacerdoce religieux est une « planque à homosexuels refoulés », et d’autre part que le mariage des prêtres et des religieuses serait la solution à cette double vie. Il est même cautionné et diffusé par des médias « catholiques » et des fidèles qui veulent pousser le Pape à accueillir la « diversité de l’Église », à offrir un meilleur accueil des personnes homos dans ses rangs, à reconnaître une réalité « D’ »Église, ou au contraire par des médias « catholiques » et des fidèles soucieux d’un « assainissement/nettoyage » de l’Institution et demandeurs d’une « éradication » du « fléau de l’homosexualité sacerdotale qui constitue une injure à leur propre identité catholique et à la pureté de LEUR Église ».

– Vous êtes face à une charismatique africaine qui pense à la fois que l’homosexualité n’existe pas vraiment, à la fois qu’elle est une possession démoniaque et occidentale. Elle vous conseille de prier et de vous en remettre à Jésus. Elle veut étendre les mains sur vous pour faire une prière de délivrance et invoquer l’Esprit Saint.

– Vous rencontrez un jeune religieux qui se sent toujours homosexuel, après avoir tenté plein d’agapê thérapies, après avoir suivi tous les topos de Richard Cohen, après plein de séances de psycho-thérapies, même après des séances d’exorcisme.

– Une tribune rédigée par des personnes ouvertement homosexuelles et opposées à la PMA/GPA est publiée sur Le Figaro au moment des États Généraux de Bio-éthique : les leaders d’opinion catholiques applaudissent, alors que ces personnes homos ne remettent pas en cause la pratique homo, défendent la confusion entre hétérosexualité et différence des sexes, et de surcroît, dénoncent le « lobby gay » mais pas l’homosexualité (dont elles ne parlent absolument pas).