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Daniel 8

La vision du Bélier et du Bouc

La vision du Bélier et du Bouc


 

Ce matin, pendant l’oraison, le Seigneur m’a donné cette Parole (Daniel 8, 13-19). Pour les bons en calcul mental et qui veulent comprendre, c’est plutôt clair : « J’entendis alors un Saint parler. Et un Saint dit à Celui qui parlait : ‘Jusques à quand cette vision du sacrifice perpétuel, de la perversité dévastatrice, du sanctuaire livré et de l’Armée foulée aux pieds ?’ Il me dit : ‘Jusqu’à deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera rétabli dans ses droits.’ Or, tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision et cherchais à la comprendre, voici que se tint devant moi une apparence d’homme. Et j’entendis la voix d’un homme au milieu de l’Oulaï qui criait et disait : ‘Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci !’ Il vint près de l’endroit où je me tenais ; et tandis qu’il venait, je fus terrifié et me jetai face contre terre. Il me dit : ‘Comprends, fils d’homme, car la vision est pour le temps de la fin.’ Tandis qu’il me parlait, je tombai en léthargie, la face contre terre. Il me toucha et me remit debout à l’endroit où j’étais. Puis il dit : ‘Je vais te faire connaître ce qui arrivera au terme de la colère, car la fin est pour une date déterminée. » (Daniel, écrit entre le VIe siècle av. J.-C.et le IIe siècle av. J.-C., soit entre – 600 et – 200)

Comment fais-tu pour connaître autant de choses ?

On me demande parfois comment je fais pour connaître autant de choses, et sur des domaines aussi variés. C’est très simple : je lis de tout, sur tous les sujets, même des merdes, et surtout, je prends des notes, surligne dans les livres ou les revues (pour que ce que je vois ne finisse pas dans les oubliettes de ma mémoire), recopie dans des fichiers word, en vrac. C’est comme ça que les bonnes idées s’impriment, que notre pensée peut se nourrir, s’organiser et faire ressortir nos essentiels, nos coups de cœur, nos bonnes surprises, nous faire saisir les élans mystérieux et internes de notre âme. Je regrette, avant d’avoir compris que je devais faire l’effort de retranscrire les phrases et les idées des autres qui ont bousculé mon cœur, de ne pas m’y être mis plus tôt ! Heureusement que la simple lecture de la Bible est une bonne séance de rattrapage de sagesse qui pourrait très bien se suffire à elle-même !

Le génie de la Bible

Certaines personnes nous objectent, à nous catholiques, que la Bible est datée, qu’elle a mal vieilli, qu’elle a donné lieu à de dangereuses interprétations qui devraient être au mieux recontextualisées au pire abrogées. C’est vrai qu’on y voit mélangées (comme le bon grain et l’ivraie) de belles oeuvres avec les pires actions du Peuple de Dieu dont nous faisons tous (si nous le voulons bien, et parce que nous le valons bien!) partie. Mais c’est justement parce qu’elle est datée que d’une part elle est incarnée, proche du coeur des Hommes, et que même ses extraits les plus durs, les plus sanguinaires, les moins scientifiques, trouvent leur sens et leur place : la Bible n’est pas une somme de vérités intangibles, contrairement à ce que laissent croire ses lecteurs puristes qui en donnent une interprétation littérale desséchante, mais une somme d’humanités en tension vers Jésus, en processus de purification et de conversion… et c’est cela, LA seule Vérité que la Bible nous donne. Elle est un cheminement (tortueux, mais rendu mystérieusement droit par la Grâce de Jésus) vers le Salut. Non un bloc de marbre nous tombant sur le coin de la gueule, ni des tables de lois indiscutables s’imposant à nous dans toute leur « perfection » sans tache et déshumanisée. Par conséquent, en gommer une seule étape, un seul épisode (même les macchabées!), une seule action pas « clean » (la Bible regorge de récits d’inceste, de guerres, de polygamie, de fratricides, de trahisons, de vengeances…), une seule phrase malheureuse et peu miséricordieuse (« Tu les lapideras et leur sang retomberas sur eux », dit-elle aux impies pratiquant l’adultère ou les actes homosexuels), et il n’existerait plus de chemin! La Résurrection ne prend sens qu’à travers la reconnaissance et le dépassement de la mort. Quand comprendra-t-on que le Peuple de Dieu, se racontant dans la Bible, n’est pas saint d’être parfait et irréprochable, mais saint d’être sanctifié, pardonné, purifié en chemin, saint de chercher à l’être encore davantage par le don de la Grâce divine ?