Le spectacle immersif de « Jules Verne » au Grand Hôtel des Rêves à Paris : une initiation maçonnique grand public

Je me suis rendu hier à la visite « immersive » et théâtralisée « Le Voyage extraordinaire de Jules Verne » au Grand Hôtel des Rêves, à Paris. C’était la journée de lancement, en plus ! Un spectacle hyper cher, pour lequel j’avais gagné une entrée gratuite lors d’un tirage au sort à Paris en Fête.
 

J’ai eu l’impression (et tant pis si je passe pour un taré complotiste en le disant) d’assister à une tenue maçonnique grand public qui n’en porte pas le nom (j’avais eu la même impression avec le spectacle de mentalisme de Viktor Vincent au Théâtre de la Tour Eiffel : mon article le concernant a d’ailleurs bizarrement disparu de mon blog…).
 

Beaucoup d’ingrédients de la Franc-Maçonnerie s’y trouvent : port de cape d’invisibilité donnée à chacun des visiteurs, hermétisme, minutage précis du temps du parole et course contre la montre en mode « escape game », promotion de l’électricité, voûte céleste au plafond dans certaines salles (comme dans les temples maçonniques), deux colonnes, coterie d’élus (le « Travellers Club »), gnosticisme à tous les étages (éloge du dieu « Connaissance »!), expansions de conscience et promotion de la colonisation du cerveau par l’Univers (à plusieurs reprises, dans les dialogues des comédiens, il en a été question : « Ma quête est de faire rentrer cet immense Univers dans le microcosme de notre cerveau » céclare le personnage de Jules Verne ; ou bien il est dit à Phileas Fogg : « Je suis sûr que ça va te donner des idées… cosmiques ! »), éloge de l’onirisme et des légendes, jargon maçonnique (la « quête », le « tout est possible », le « pas de limites », l’« Histoire sans fin », la fuite du réel…), la citation détournée de la Bible (mais en mode créationnisme scientiste : le récit de la Genèse détourné en vue de la promotion d’un « Homme Nouveau » auto-créé, à l’évolution illimitée), promotion de tous les maîtres de la Franc-Maçonnerie mondiale (Newton, Thomas Edison, Abraham Lincoln, Gustave Eiffel, etc.), compas vendus en boutique à la fin…. Il ne manquait plus qu’on nous appelle « frères », et la boucle eût été complète !
 

Sans que ce soit explicite, cette visite est une mini tenue maçonnique… mais qui passe crème puisqu’elle s’habille de divertissement ludique, de reconstitution historique, de « culture », d’immersion dans la machine à remonter le temps, de voyage humaniste et « poétique », et vaguement militant (pro-écologie, féministe, pro-égalité hommes-femmes)… Ce discours du « tout est possible tout est réalisable », du « voyage sans fin », de l’« Homme nouveau » augmenté et surpassant ses limites, c’est effrayant. C’est le fondement du totalitarisme mondial d’aujourd’hui. Et bien entendu, personne ne dira/verra rien. Et tous les visiteurs et concepteurs de ces parcours initiatiques applaudiront en disant que « c’est géniaaaal ». En fait, même si techniquement c’est une prouesse réussie (25 comédiens, quand même! Mention spéciale à la comédienne jouant George Sand, qui m’a fait penser, par la qualité de son jeu, à l’excellente Claire Toucour), le fond est horrible, dangereux autant que vide. Le public n’est pas libre (bien qu’on lui donne une illusion de participation et d’interaction, une illusion aussi d’ouverture et d’instruction : en fait, tout est tellement minuté à la seconde près, tellement régi par la machine et la bande-son, tellement orienté idéologiquement, que le spectateur a intérêt à obtempérer et à ne pas déborder ; les comédiens pareil. C’est l’usine… à laver les cerveaux !). Cette visite est une course contre la montre et une course à l’argent. Et spirituellement, éthiquement, c’est pas beau non plus. Les seules œuvres artistiques belles sont celles qui ont l’humilité de chanter le Créateur. De chanter aussi l’Humain (Jésus et tous les Hommes) créé par ce même Créateur.