Je ne suis pas #CharlieKirk

Tous ces hommages à Charlie Kirk que je vois affichés çà et là sur les réseaux et particulièrement sur les pages cathos commencent à me courir sur le haricot. Pour trois raisons : la première, c’est que je sens un mimétisme (de l’agression et de la victimisation) moutonnier de la part des catholiques actuels (les gauchistes avaient leur Charlie avec le massacre de Charlie Hebdo ; les droitards ont désormais aussi leur caution de victimisation et de représailles en la personne de Charlie Kirk) ; la deuxième raison de mon malaise, c’est que je ne vois dans le discours et les attitudes de feu Charlie Kirk que mépris de ses ennemis (qu’il traitait de « gauchistes » ou de « dégénérés »), mépris alimentant chez les droitards une haine de la gauche et des antifas ainsi qu’une soif de vengeance… et ça, ce n’est pas catholique du tout ! ; et enfin la troisième raison, c’est que je n’entends dans la bouche du jeune leader chrétien aucune nouveauté, aucun prophétisme, aucune surprise, aucune vérité vraiment inédite ou humble, dans le discours. Donc j’ai vraiment l’impression que ce qui motive cette CharlieKirkMania, ce n’est pas tant l’emphatie-Vérité-Charité-humilité, mais la mort-haine-vengeance-vacuité-orgueil. Voilà pourquoi je ne peux pas m’associer à ce délire politico-piétiste. Un homme ne devient pas un saint parce qu’il a été injustement tué. On va se calmer deux secondes.