Consolation du père du Loisy

 

Grande consolation. Juste avant son topo du soir (vendredi 20 novembre 2015) à la veillée des Semeurs d’Espérance de l’église saint Gervais, le père Jean-Pascal Duloisy – prêtre exorciste de Paris – s’est approché de moi, en ayant lu préalablement certains articles que j’avais publiés dernièrement sur mon blog (il a pu constater comment j’étais traité, ce que j’endurais), et m’a dit, pour que je ne perde pas ma joie, une seule phrase, avec une grande douceur : « N’oubliez pas que les Hommes sont méchants. » Cette vérité étonnante, que j’aurais accueillie avec méfiance si elle était venue de la part d’un misanthrope, je l’ai reçue avec joie du père Duloisy car je sais que c’est un prêtre qui aime l’Humanité, qui est très humble et drôle. Elle était sortie de lui comme un conseil, avec l’empathie de celui qui mesure une injustice.
 

Après la veillée d’adoration, j’ai pris un pot avec une amie dans un bar. Le Seigneur a fait en sorte qu’on se retrouve à côté d’une tablée avec quatre potes journalistes de BFM TV qui déconnaient tout en cherchant à s’évader des événements tragiques qu’ils avaient eus à couvrir toute la semaine, en se bourrant la gueule. L’un d’eux, cependant, s’est extrait un peu du délire alcoolisé du groupe, pour nous taper la discute. Il s’appelait Adrien. Et il était en recherche. Il nous parlait de l’absence de pensée majoritaire ; je lui décrivais le relativisme libertaire et nihiliste. Il nous parlait de la banalité du mariage gay par rapport aux divorces : je lui disais que le mariage gay était aussi grave et représentait une véritable catastrophe humanitaire. Il nous parlait de la violence de la guerre d’Algérie et de l’appel sous les drapeaux ; je lui répondais que les avortements faisaient plus de morts que la Seconde Guerre mondiale. Il nous parlait des faits bruts ; je lui répondais avec la joie de la foi. Étonnamment, même s’il exprimait son désaccord de principe, il écoutait beaucoup (il m’a même avoué qu’« on n’avait pas des avis si différents que ça ») et semblait vouloir que notre échange spontané, rieur et profond, se prolonge. À la fin, en quittant le bar, j’ai osé lui demander son prénom, et lui donner la médaille miraculeuse qui traînait dans mon petit sac. Comme ce don suivait une discussion nourrie et avec autant de déconnade que de Vérité, Adrien a accepté mon cadeau avec plaisir. Je lui ai dit : « Si tu as un souci ou une joie, offre-les à Marie. » C’était rigolo : depuis l’extérieur du bar, mon amie et moi regardions Adrien déchiffrer de près les inscriptions de sa nouvelle médaille qui faisait la curiosité de tous ses potes. C’est bon de sortir d’une veillée sainte.