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Le pseudo « courage » de Mgr Aupetit, et le fantasme d’une mobilisation de masse contre la GPA (dans l’imaginaire de Ludovine)


 

Concernant l’actualité de l’Église en France, les catholiques qui se gargarisent de voir en Mgr Aupetit un homme courageux et anti-PMA se trompent lourdement. Cet archevêque est pro-Union-Civile et confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité, DONC il est pro-mariage-gay, pro-PMA et pro-GPA sans le savoir. N’avez-vous pas écouté ce que je vous avais expliqué à l’époque, et que je vous explique très clairement maintenant ? ? L’Union Civile et le « mariage gay » sont une seule et même loi, sont la même réalité affective (la justification de l’« amour homo » en tant qu’« amour universel non-homo »). L’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Vous vous égarez parce que vous ne m’écoutez pas.
 

 

Enfin, les catholiques qui en ce moment paniquent et agitent – avec la complicité des mass médias – un possible « retour » des Manifs Pour Tous et de la mobilisation de 2013, n’ont toujours pas compris que même l’avortement, la pédophilie, l’euthanasie, la PMA et la GPA, pourtant objectivement plus graves qu’un passage en mairie de deux personnes de même sexe, n’auront jamais la puissance de l’homosexualité, et que ce qui a permis de drainer deux millions de personnes en France en 2012-2013, mystérieusement, c’est l’homosexualité (je le démontre très clairement dans cette vidéo, et dans mes livres Homosexualité la Priorité niée et dans Homo-Bobo-Apo). Ludovine de la Rochère fait en ce moment des effets d’annonce absurdes, par carriérisme et, en réalité, homophobie. Mais elle leurre son monde. Il n’y aura jamais de manif multimillionnaire tant qu’il ne sera pas question d’homosexualité et tant que le mouvement de résistance sera porté par elle et non par des personnes homosexuelles, seules légitimes dans ces débats transhumanistes qui les impliquent prioritairement et à leur insu.
 

Le blabla habituel de François-Xavier Bellamy


 

N.B. : Pour compléter ce billet, un autre lien, cette fois sur la Réacosphère anti-papale.

Procès de Marc-Yvan Teyssier pour homophobie le 5 juillet 2018 : un simple beauf jugé comme un dangereux criminel


 

(Note de l’auteur : Je publie ce rapport d’audience avec l’aimable autorisation de Marc-Yvan. Aimable… que dis-je ? Plus qu’aimable : Humble. Car vu comment je ne l’épargne pas dans mon descriptif, il faut être sacrément humble pour accepter d’être charitablement humilié de la sorte. Rien que pour ça, chapeau bas Monsieur Teyssier. J’ai passé (sans rire) trois bonnes journées (et notamment mon trajet aller-retour de Paris à Hautecombe) à mettre en forme et rédiger cet article. Donc merci de l’honorer, sachant en plus que ce procès est un avant-goût d’autres procès dont nous, catholiques ou clercs opposés au « mariage gay », allons faire les frais très prochainement.)
 
 

I – UNE ERREUR JUDICIAIRE EN PASSE DE DEVENIR ORDINAIRE

C’était le 5 juillet dernier (2018 : voir la biographie). J’ai eu l’opportunité d’assister à l’audience publique du procès de Marc-Yvan Teyssier au Tribunal de Grande Instance de Paris pour homophobie, orchestré par l’association Mousse (collectif homo de Sciences Po Paris). Je n’ai pas perdu une miette de ce moment d’anthologie de ladite « Justice » française. Et je vais à présent, avec l’autorisation de l’intéressé, mettre par écrit et publier sous forme d’article, tout ce que j’ai entendu d’hallucinant de part et d’autre, pour rendre un peu justice à Marc-Yvan, le critiquer aussi (car son ignorance et sa beaufitude est à l’image de l’homophobie et de la bêtise de la très grande majorité des catholiques pro-Vie de La Manif Pour Tous), et montrer combien la Justice de notre pays est en train de marcher sur la tête et de devenir une injustice, une loi du talion.
 

Étaient présents dans la salle d’audience : au centre, les trois juges (trois femmes : Madame la juge-rapporteur, Madame le Président, une assesseur) ; sur la gauche, Madame la greffière ; sur la droite, Madame le Procureur ; derrière, Marc-Yvan Teyssier (l’accusé), les deux avocats (l’avocat de l’association gay Mousse – maître Étienne Deshoullères – et l’avocat de Marc-Yvan Teyssier – maître Salim Mamlouk) ; et enfin, dans la salle, une dizaine de personnes assises (toutes des hommes).
 

L’objet de l’accusation, ce sont cinq tweets écrits sur Twitter par Marc-Yvan Teyssier, sur un compte qui a été depuis effacé : le premier date du 25 février 2017 (« Les déviances promues par la LGBTise sont abominablement reprises par les médias preuves de leurs aberrations »), le deuxième du 26 février 2017 (« Bien sûr que je persiste. L’amour vers sert d’alibi pour justifier les abominations indignes de l’être humain, pas pour moi ! »), le troisième du 12 mai 2017 (« Résolument #EnMarge car les Français ne méritent pas le chaos qui approche. #EnLutte contre la pornographie, la LGBTise, l’euthanasie, l’IVG »), le quatrième du 14 juin 2017 (« Demain ? Pire que l’union de 3 hommes celui de 3 femmes… L’homosexualité n’est que la négation de notre humanité homme-femme »), le cinquième du 14 juin 2017 (« Humainement et dignement un enfant ne peut être aimé et choyé que par un homme et une femme. Tous les autres sont des imposteurs, des loups. »).
 


 

Maintenant, je vais vous résumer par ordre chronologique les discours qui ont été tenus pendant cette audience, de la manière la plus fidèle et synthétique possible.
 
 

II – DÉROULEMENT DU PROCÈS

1) La juge-rapporteur :
 

La juge-rapporteur a démarré les festivités. C’est celle qui, aux côtés de la juge-procureur (dont je parlerai un peu plus tard), s’est montrée la plus incisive et la plus idéologue.
 

Dans un premier temps, Marc-Yvan a été appelé par elle à la barre et elle lui a soumis un interrogatoire sur ses cinq tweets. Ça a été un vrai dialogue de sourds, un échange stérile et de mauvaise foi, mais à l’apparente neutralité puisque la juge-rapporteur n’a fait que citer ce qui avait été écrit et inscrit de source sûre par Marc-Yvan. Je dis « apparente neutralité », parce que d’une part nous n’avions pas accès aux tweets des internautes qui avaient suscité les réponses incendiaires de Marc-Yvan, d’autre part parce que la juge a, pour chacun des tweets, fait résonner les mots les plus impressionnants, pour les couper de leur contexte d’énonciation, les diaboliser et leur faire dire la haine des personnes homos qu’ils ne disaient pas.
 

Tout d’abord, Marc-Yvan a été interrogé scolairement sur la culture G (G comme « Gay », bien entendu…). Pour commencer, la juge lui a demandé, de manière très infantilisante, s’il savait décliner le sigle LGBTSavez-vous ce que signifie le sigle LGBT ? »), comme si nous, personnes homos, nous réduisions à un sigle, et que connaître celui-ci était un gage d’amour et d’intérêt basique pour les personnes homos (Ça m’a fait penser à la question qui était posée systématiquement aux candidats à la présidence en 2017 pour savoir ce que symbolisait les couleurs du drapeau français, dans le but de vérifier s’ils feront de bons présidents ou non, et qui parmi eux serait le « mauvais élève » non-patriote et la risée de tous s’il ne savait pas « ça »…). Entre parenthèses, chercher à piéger Marc-Yvan sur une appellation somme toute très récente de la communauté homo, et avoir surtout la naïveté de croire que l’homophilie passerait par la connaissance d’un sigle – à rallonge en plus ! –, c’est un peu le bossu qui se moque du chameau, ou l’ignorant qui érige quelques éléments culturels en « évidences » et en « savoir universel » qu’ils ne sont pas… parce que si j’interrogeais la juge-procureur sur la vraie culture homosexuelle, je suis persuadé qu’elle n’y connaîtrait pas grand-chose et qu’elle blêmirait à la lecture de mon Dictionnaire des Codes homosexuels… Mais passons.
 

La juge-rapporteur ne s’est pas cantonnée au sigle « LGBT ». Elle a essayé de piéger Marc-Yvan sur des mots qu’il a parfois employés ou qu’elle lui a attribués (« Pensez-vous qu’il s’agisse d’une mode ? »), des concepts très relatifs et difficiles à définir (Qui, par exemple, saurait me définir ce qu’est une « mode » ? ou la « Vérité » ? Et concernant plus particulièrement l’homosexualité, s’il y a bien quelque chose qu’on ne connaît pas, c’est précisément sa genèse et sa durabilité…).
 

La magistrate a eu la malhonnêteté de faire les questions et les réponses à Marc-Yvan pour lui attribuer ses propres amalgames à elle, et donc pour le coincer : « ‘Abomination’, pour vous, c’est le mariage homo ? » Est-ce ça, le rôle d’un juge ? Elle a fait une fixette sur des mots impressionnants quand ils sont coupés de leur contexte biblique ou psychanalytique : « Qu’entendez-vous par ‘déviances’ promues par la LGBTise ? par ‘abominations indignes de l’être humain’ ? » ; « Quand vous parlez de ‘chaos’, de quoi s’agit-il ? ». La même erreur de lecture et extrapolation avaient été faites dans le cas du procès de Christine Boutin par rapport au mot « abomination ». Stigmatiser quelqu’un pour son seul usage de termes bibliques tels qu’« abomination », « chaos » et « déviances », c’est comme traîner en procès nos ancêtres pour des mots qui ont pris avec le temps des connotations bien différentes de leur création et emploi d’origine. Je pourrais prendre l’exemple du mot « perversion », qui dans le langage commun a pris une teinte extrêmement péjorative et limite insultante, alors que dans le jargon psychanalytique, « perversion » signifie « non-contrôle de pulsions » : quand Freud écrivait que l’enfant était un « pervers polymorphe », jamais il n’a induit que c’était un futur psychopathe ! Le discours de cette juge-rapporteur est l’illustration du travers nominaliste et sentimentaliste dans lequel nos institutions judiciaires sont en train de tomber. La magistrature française se remplit de gens pour qui les mots sont déjà les choses auxquelles ils renvoient ainsi que les conséquences (dramatiques et supputées) de ces choses.
 

De plus, la juge-rapporteur a posé à Marc-Yvan des questions sur des thèmes complexes qui ne réclament pas deux petites phrases de réponse pour être résolus (j’en sais quelque chose puisque j’en ai écrit plusieurs livres ! Et ce n’est pas fini !). Tout cela pour le pousser aux amalgames et les lui imputer ; « Pour vous, c’est sur le même plan, l’euthanasie, la pornographie, l’IVG ? Quelle est la logique ? » Au passage, face aux réponses de Marc-Yvan, elle ne se positionnait jamais. Elle se drapait dans un relativisme subjectiviste, en se contentant de répondre laconiquement et dédaigneusement : « C’est votre point de vue. » (traduction : cause toujours, tu m’intéresses). Ou bien elle assénait ses propres avis par une hypocrite posture questionnante, qui affirmait plus qu’elle n’écoutait et n’attendait de réponses.
 

La juge-rapporteur a infantilisé Marc-Yvan quand ce dernier a essayé de dire (avec des mots maladroits et mal choisis, j’en conviens) que dans cette histoire il a été attendu au tournant, surveillé, piégé sur son pire défaut (l’impulsivité). En effet, Marc-Yvan lui a déclaré textuellement qu’« il avait été poussé à la faute ». Et la juge-rapporteur a pris cette phrase pour une tentative chez l’accusé de nier sa responsabilité, pour l’attitude puérile qu’elle n’était pas… parce qu’en réalité, c’est elle qui le traitait comme un gamin : « Vous êtes majeur, que je sache, Monsieur Teyssier… »
 

À un moment, l’interrogatoire fut assez glaçant : la magistrate s’est mise – sans doute à son insu – à reprendre mot pour mot les paroles de Ponce Pilate (« Qu’est-ce que la Vérité ? » Jn 18, 38) face au Christ, pendant le procès de ce dernier : « C’est quoi, la Vérité ? (…quand vous parlez de ‘vérité’ dans votre tweet.) » Le procès a pris alors une tournure eschatologique que personne n’avait vu venir.
 

Plus flagrant était le chantage aux sentiments instauré par la juge-rapporteur. Son discours transpirait la spéculation sur les effets et les impressions générés par les fameux « tweets de la Honte », ainsi que la confusion (objectivement homophobe puisque nous, personnes homos, ne sommes pas un sigle mais des personnes) entre le sigle LGBT et les personnes homos : « ‘LGBTise’ : Ne pensez-vous pas que certaines personnes, en lisant ce néologisme, pourraient le percevoir de manière douloureuse ? » ; « Est-ce que vous pensez qu’une personne homosexuelle qui élève des enfants ne soit pas blessée par vos propos ? » ; « Comment pensez-vous que ces tweets peuvent être perçus ? » La juge-rapporteur a associé abusivement des actes – dénoncés par Marc-Yvan – et un collectif de personnes, pour ensuite attribuer son abus de langage à l’accusé : « Vous croyez vraiment que pour l’association Mousse, tout s’achète et se vend ? » En gros, elle a tenté de faire du débat légitime sur la PMA (Procréation Médicalement Assisté) et la GPA (Gestation Pour Autrui) une affaire d’attaque de personnes. Quelle malhonnêteté ! Elle a même déformé un des tweets de Marc-Yvan, pour le rendre homophobe et le convertir en agression personnelle (alors que par exemple, on peut tout à fait s’opposer à l’homosexualité en tant qu’actes : ce n’est pas de l’homophobie) : « L’homosexuel [à la place de « l’homosexualité »] n’est que la négation de l’Humanité homme-femme. »
 

Elle a également essayé de prendre Marc-Yvan au piège de son créationnisme… parce qu’au fond, c’est aussi elle qui essentialisait – et ça c’est ultra homophobe – le désir homosexuel en espèce (« les » homos), sous couvert de foi, et sous-entendait que « les homos seraient des créatures divines » : « Les personnes homos ont été elles aussi créées par le Créateur, non ? ».
 

Moment sidérant : elle a défendu (toujours en prêtant ses interprétations personnelles à la logique créationniste de Marc-Yvan, pour ne pas les assumer elle-même) que l’Humanité initiale créée par Dieu aurait été à la base asexuée, donc angélique, androgyne et/ou unisexuée. En se basant sur une lecture très personnelle et revisitée des Saintes Écritures, et en particulier de la Genèse, la juge a postulé que l’Humanité créée par Dieu (avant l’existence de « Ish » et « Isha ») était originellement asexuée : « Cette humanité est d’abord créé sans cette différenciation sexuelle. » Donc que la glorification de la différence des sexes par Marc-Yvan ne tenait pas debout et n’était même pas biblique… Ça sortait d’où, ce nouveau récit des origines de l’Homme formé par Dieu ? De la Kabbale ? De quelle version de la Bible ? Pas la catholique, en tout cas. Il s’agissait plutôt de la version luciférienne (Ish et Isha sont décrits comme des « êtres de feu » par les rosicruciens).
 

Comme elle n’était pas à une approximation près, la juge-rapporteur s’est également mise à défendre « l’homoparentalité » sous prétexte qu’elle ne croyait pas en la prévalence de la différence des sexes pour aimer, pour procréer et éduquer au mieux tout enfant (alors que l’Amour véritable, c’est par définition l’accueil de la différence des sexes). Et pour pousser une nouvelle fois Marc-Yvan à l’amalgame, elle lui a prêté un discours généraliste et simpliste, sans nuances, comparant pour le coup les couples homos avec les couples « hétéros », pour justifier par défaut les adoptions dites « homoparentales » : « Pensez-vous que tous les enfants qui ont un père et une mère sont choyés par leurs parents ? »
 

À la fin, en vraie midinette (je parle toujours d’une juge et d’une audience au Tribunal de Grande Instance, si si : pas du café du commerce), la juge-rapporteur s’est faite le chantre de l’Amour, en utilisant le Christ pour justifier tous les sentiments amoureux humains : « Il me semble que le message du Christ était un message d’Amour, non ? »
 

Et comme elle n’assumait pas ce qu’elle défendait, elle a tenu exactement le discours bobo-bisexuel qui, au nom de « l’amour », nie les étiquettes « hétéros, homos, bis, trans » (LGBT, en somme) qu’il a préalablement créées : « Est-ce que vous pensez qu’avoir une orientation sexuelle, ça se sépare ? » Là encore, elle nous a fourni une nouvelle preuve d’homophobie gay friendly, qui efface verbalement l’homosexualité tout en promotionnant sa pratique.
 
 

2) Marc-Yvan Teyssier :
 

Marc-Yvan est l’archétype de ce que j’ai l’habitude d’appeler le bobo catho anar d’extrême droite. Autrement dit, un franc-maçon de droite (pléonasme) qui s’ignore. D’ailleurs, ce n’est pas pour des prunes qu’il exerce le métier d’agent immobilier et qu’il habite Lyon (Boboland). Je rappelle, pour ceux qui ne savent pas détecter les francs-maçons « cathos », que leur discours repose sur les trois champs lexicaux de la Franc-Maçonnerie actuelle (lumière-tissu + architecture + humanisme intégral), et qu’ils y rajoutent un messianisme christocentré et un millénarisme transformant Jésus en puissance, en force lumineuse, en racines, en conquête, en croisade identitaire, en culture à transmettre, en patrimoine civilisationnel traditionaliste à rebâtir, en groupe armé des armes humaines, en géniteurs voués prioritairement au mariage procréatif ou au célibat consacré ascétique et abnégationniste.
 

Et avec Marc-Yvan, on retrouve presque tous ces ingrédients. Pendant son procès, il a d’ailleurs défendu ses points de vue et ses tweets au nom d’une radicalité sans concession, d’un jusqueboutisme à ses yeux « héroïque et saint » : « C’est spontané. Je l’exprime de façon honnête et cohérente. » Or la Franc-Maçonnerie, comme l’étymologie l’indique, est précisément fondée non sur la Vérité-Charité mais sur la franchise, la sincérité, la bonne (et parfois mauvaise) intention.
 

En vrai franc-maçon de droite, il a plaidé pour la construction et la perduration d’un système théocratique d’inspiration catholique, d’une civilisation. Il l’a soutenu pendant l’audience : le chaos, à ses yeux, c’est « tout ce qui ne va pas dans le sens d’un maintien de la civilisation ». Dans ses réponses, il a démontré qu’il sacralisait la différence des sexes en elle-même, en la vidant d’Amour et du célibat consacré, et donc en l’hétérosexualisant et en la décatholicisant : « L’abomination, c’est tout ce qui est hors du mariage homme-femme. » C’est une vision pas catholique et particulièrement hétérosexuelle de la vocation chrétienne, étant donné que la spécificité de l’Église Catholique, c’est précisément de ne pas proposer comme unique horizon de bonheur et de don entier à Dieu le mariage procréatif ; c’est aussi de proposer le célibat consacré (chose que ne font pas les autres religions monothéistes telles que l’islam ou le judaïsme). Marc-Yvan, au contraire, s’est fait le défenseur d’un « ordre naturel » (la présence des deux parents biologiques auprès d’un enfant) qu’il a présenté comme « l’Idéal » planétaire par excellence. Quand il a donné sa définition de la « Vérité », il a déclaré : « C’est l’union homme-femme. C’est la loi naturelle. C’est l’ordre des choses. Il y a des évidences. » Il a fermé le débat par un dogmatisme et un naturalisme spiritualiste qui vidait la différence des sexes d’Amour. C’était dramatique… et un terrible contre-témoignage. En plus, preuve qu’il a érigé la loi naturelle en idole, c’est qu’il l’a comparée au « Graal ». Ce naturalisme mystique est typiquement franc-maçon… même si c’est du maçonnisme à la sauce catholique (N’oublions pas que les francs-maçons sont fascinés par la Quête du Graal…). Pour son malheur, Marc-Yvan est un pragmatique machiavélique (au sens historique de l’adjectif). Il estime que la défense de la Vie, de la Vérité et de l’ordre naturel (incarné par le mariage femme-homme et la famille… et accessoirement par l’Église Catholique pré-Concile Vatican II) autorise tous les actes et les propos : « C’est un idéal qui justifie une certaine violence. » C’est une reprise de « La fin justifie les moyens » de Machiavel…
 

Concernant les lois transhumanistes, Marc-Yvan est tombé dans le créationnisme le plus archaïque : « C’est la logique d’exemption du Créateur. On repousse nos limites. On se coupe du Créateur. » Il fait partie de ces catholiques qui n’ont pas appris à justifier leurs points de vue sur des faits sociaux et sur la vie autrement que par des arguments spiritualistes (c’est une hérésie spirite qui pourrait être qualifiée de « spiritualisme intégral » : le cardinal Sarah nous en offre régulièrement l’illustration…). C’est une foi désincarnée, qui méprise notre époque et qui ne s’adapte pas aux personnes qui ne croient pas en Dieu. En somme, c’est du pharisaïsme, de l’hermétisme (… et Dieu sait si les francs-maçons sont disciples de l’hermétisme !).
 

La plus grosse bourde qu’il ait faite (alors que pourtant, je l’avais prévenu : si le mot « hétérosexualité » sort en tant que synonyme de « différence des sexes », tu es foutu), c’est de se présenter comme hétérosexuel : « Moi, je suis hétéro. » Même si après il a exprimé une vérité (« Distinguer l’hétérosexualité et l’homosexualité, c’est une bêtise. »), elle a été préalablement invalidée par le fait qu’il se soit défini comme « hétéro » juste avant (car ainsi, il a essayé de se démarquer de l’homosexualité… donc il a bien créé une distinction entre hétérosexualité et homosexualité, quoi qu’il en dise…).
 

Marc-Yvan est l’archétype de l’hétérosexuel gay friendly : il confond la différence des sexes avec l’hétérosexualité (sachant que l’hétérosexualité est le pilier du lobby LGBT, contrairement à l’idée reçue que ce groupe reposerait uniquement sur la défense de l’homosexualité), et en plus il observe (comme tous les gays friendly) un respect d’indifférence à l’égard des personnes homos (donc un respect en carton, très proche de l’homophobie) : « Pour moi, ça [l’homosexualité] n’a pas d’importance. » Étonnant mais pourtant vrai : le boboïsme d’extrême droite reprend en fait les arguments du boboïsme gauchiste. Par exemple, pendant l’audience, j’ai halluciné mais Marc-Yvan a défendu sa « liberté de penser » (Florent Pagny le Retour !). Depuis quand, nous, catholiques, défendons la « liberté de penser » ? Nous pensons (comme nous pouvons), tout simplement.
 

Il faut le dire : Marc-Yvan a été particulièrement nul pour se défendre (j’ai compris pourquoi cette fois-ci il avait loué les services d’un avocat, même incompétent…). Par exemple, il a nié qu’en parlant des loups (par une animalisation) dans ses tweets, il effaçait l’humanité des personnes homos… alors que c’est vraiment l’impression que donnait un de ses posts. Et il eût été honnête de le reconnaître. Quand je dis que Marc-Yvan a une fois de plus raté son oral, c’est qu’hormis le martèlement de ce créationnisme naturaliste, et quand il ne se justifiait pas par des arguments natalistes péremptoires, bizarrement, Marc-Yvan ne répondait pas directement aux questions concernant les points de morale soulevés par la juge-rapporteur, et esquivait les réponses en extériorisant au contexte de rédaction des tweets. Il ne fournissait pas d’explications aux questions de morale sexuelle formulées par la juge-rapporteur. Par peur, je crois, d’aggraver son cas. Mais c’est ainsi, par ces non-dits, qu’il a aggravé son cas !
 

Je vais être sévère mais réaliste. La seule chose intelligente que Marc-Yvan ait sortie pendant son procès (et d’ailleurs, ce fut l’unique moment suspendu où il a été vraiment écouté par tous, où on entendait les mouches voler dans la salle d’audience), c’est quand il a expliqué que l’homosexualité était un prétexte qui instrumentalisait les personnes homos, et le cheval de Troie des lois transhumanistes telles que le « mariage gay » et la GPA… ce qui, sur le terrain, se révèle très vrai : « Les personnes homos sont les victimes. […] Je suis contre la GPA, y compris pour les couples hétérosexuels. […] La victime, c’est l’enfant. » Mais sur la totalité d’un oral raté, ce moment de grâce et de Vérité a de grandes chances de tomber aux oubliettes. Et en plus, croire que les seules victimes du « mariage gay » sont les enfants, c’est négliger que les premières victimes (bien avant les enfants, les mères et les pères) sont d’abord et surtout les personnes homosexuelles.
 

À la fin de son interrogatoire ubuesque (digne du procès d’Alice dans « Alice au pays des merveilles » de Walt Disney), j’ai compris que Marc-Yvan a été transformé par ses auditeurs en non-personne. La preuve, c’est qu’au moment où sa « personnalité » a été déclinée par la juge-rapporteur, il n’était question que d’un descriptif d’État Civil on ne peut plus neutre : « Il est agent immobilier. Marié avec 9 enfants. » Point. Ça s’est arrêté là. C’est ça, la « personnalité » d’un individu, dans le jargon juridique français : un portrait-robot complètement désincarné, une nomenclature scientifique glaciale. À ce moment précis, j’ai réalisé l’inhumanité de notre système judiciaire.
 
 

3) Madame le Président :
 

Après l’« échange » entre la juge-rapporteur et Marc-Yvan, Madame le Président a pris brièvement la parole, en arrivant à la conclusion d’une « stigmatisation de certaines personnes » concernant l’affaire Teyssier. Bref, elle est rentrée dans le jeu idéologique et personnaliste de la magistrate assise à sa droite : les questions de la juge-rapporteur – qui d’une autre manière stigmatisait tout autant les personnes homos que les tweets de Marc-Yvan – ont eu leur petit effet. Madame le Président a cependant eu l’intelligence – ou la nuance – d’interpréter le mot « abomination » utilisé par Marc-Yvan non par rapport aux personnes homos mais en relation avec les « conséquences sociétales » de certaines lois. Mais cela va-t-il peser sur la décision finale ?… J’ai vraiment des doutes.
 
 

4) Maître Étienne Deshoullères (le petit bonhomme de Mousse)
 

Ensuite, ce fut au tour de l’avocat de l’association Mousse, Étienne Deshoullères (déjà contacté dans le cadre du procès beaucoup médiatisé contre Christine Boutin), de s’exprimer.
 

Sa plaidoirie fut spectaculairement courte : c’est une technique très courue de ceux qui croient trouver raison dans la concision… mais dans le cas précis de maître Deshoullères, c’est plutôt parce qu’il n’avait pas d’arguments : ce genre de personnes ne parlent jamais de l’homosexualité, de l’homophobie, ni de la pratique homosexuelle en tant que telles : pour eux, elles ne sont pas des sujets et ne doivent en aucun cas être problématisées, questionnées, entachées de négativité.
 

D’emblée, il a démarré en se justifiant de ne pas faire ce qu’il faisait : « Il ne s’agit pas d’un procès contre la religion ou par rapport à l’opposition à la GPA. » Ah bon ? Pourtant, les deux uniques alibis des tweets de Marc-Yvan étaient objectivement la Foi catholique et l’opposition à la GPA. Et Marc-Yvan siégeait au banc des accusés non pas uniquement à propos de la façon d’exprimer certaines idées, mais pour les idées en elles-mêmes (l’opposition à l’homosexualité en tant que pratique, la critique du lobby LGBT et des lois et droits soi-disant portés par la majorité des personnes homos, sa vision créationniste et catholique de l’amour et de la famille, etc.). Et ça, l’avocat de l’accusation s’est bien chargé de le lui faire comprendre, quand c’était possible, au moyen du chantage émotionnel et de la menace.
 

Effectivement, l’argumentaire de maître Deshoullères était presqu’exclusivement basé sur les « effets » (supposés « blessants ») surévalués des mots et des tweets. Il a répété ce terme plusieurs fois : « Ces mots ont des effets sur les personnes gays, bisexuels, lesbiennes, transsexuelles. » De quels « effets » parlait-il, au juste ? Il s’est bien gardé de les décrire, pour laisser tout imaginer, et a fortiori le pire (vague de suicides, dépressions, meurtres homophobes venus presqu’uniquement de l’extérieur, etc.). Maître Deshoullères a ainsi exprimé tacitement une absurdité : que les tweets de Marc-Yvan auraient tué. Et le pire, c’est qu’il présentait ces effets « désastreux » comme des preuves factuelles irréfutables, alors qu’en réalité, ils étaient le pur produit de son imagination (Si je me trompe, que les individus connaissant des personnes s’étant suicidées à cause des tweets de Marc-Yvan se signalent !). Maître Deshoullères, en plus de tomber dans l’amalgame – pourtant simpliste à éviter – entre faits et effets, a manifestement versé lui aussi dans le nominalisme (le mot qui remplacerait et créerait la réalité qu’il nomme). Et ce nominalisme est par essence psychotique : il brouille la frontière entre le mot et la chose (par exemple, pour la personne psychotique, le mot « chien » peut mordre). Venant d’un magistrat, ce genre de raccourcis est plus que limite…
 

Mais la paranoïa de l’avocat de Mousse ne s’est pas arrêtée là. Il s’y est pris de différentes manières pour justifier ses fantasmes personnels. D’abord, il a intériorisé l’ennemi pour mieux le grossir, surévaluer son influence et appuyer son propre complotisme. Il a parlé de « l’homophobie intériorisée » (et de son analogue tout aussi indémontrable : « la haine de soi »), ce nouveau concept très en vogue chez les militants homosexuels qui s’inventent un traître interne pour rendre dangereux tout opposant homosexuel à la boulimie de « droits homos » actuelle, un traître d’autant plus dangereux qu’il serait invisible et semblable à eux-mêmes ! : « L’homophobie blesse les gens principalement parce qu’elle est intériorisée. » ; « Les personnes vont intérioriser une haine d’elles-mêmes. » ; « Il convient de condamner l’appel à la haine de soi. » ; etc. Ensuite, il a utilisé l’homophobie comme un concept non-étayé et péjoratif – ce qui fait injure aux personnes homosexuelles et aux attaques réellement homophobes dont elles font l’objet –, tout ça pour stigmatiser une personne et exagérer la violence des actes dont il l’accusait. Et ça, c’est malhonnête. L’adjectif « homophobe » (exemple : il a parlé des « propos homophobes » de Marc-Yvan) n’est pas un argument, et encore moins un bout de scotch discursif qu’on colle sur la bouche de quelqu’un qu’on veut faire taire et attaquer. L’homophobie, ce sont des faits autrement plus lourds !
 

Le plus grave – car ça c’est la base de l’homophobie -, c’est que maître Deshoullères, sous couvert de nous défendre et de lutter contre l’homophobie, a brillé par son homophobie puisqu’il nous a réduits – nous personnes homosexuelles – à notre homosexualité, à nos actes et nos comportements amoureux et génitaux, à notre tendance sexuelle : « Viser un comportement sexuel qui est inhérent et constitutif des personnes homosexuelles, c’est viser les personnes homosexuelles. » Il a même imposé une censure sur tout discours et analyse de l’homosexualité : « Critiquer l’homosexualité, c’est critiquer un groupe de personnes. » Sous-entendu on ne peut plus dire du mal de l’homosexualité ni dénoncer les mauvaises pratiques posées par une personne homo, sous peine d’être jugé homicide et homophobe. Je ne savais pas que nous, personnes homosexuelles, étions des anges et des animaux, à l’abri de tout mal… Je ne savais pas non plus qu’il était interdit de parler d’homosexualité, et que cette interdiction était légale parce que « gay friendly »…
 

La vision cauchemardesque de l’homophobie adoptée par maître Deshoullères contrastait totalement avec un optimisme progressiste qui édulcorait celle-ci dans le même mouvement. Ses constats sociologiques étaient d’ailleurs des plus douteux : « La société est moins homophobe » : De quelle société parlait-il ? Celle du monde publicitaire et législatif, ou la société réelle ? Et sur quoi se basait-il pour avancer cette amélioration ? Parce que sur le terrain, je constate au contraire une recrudescence des actes homophobes, en particulier dans les pays dits « gays friendly » où les lois pro-gays sont passées contre l’avis d’une large partie de la population.
 

En guise de conclusion de sa démonstration bâclée, maître Deshoullères a réclamé contre Marc-Yvan « une sanction exemplaire ». Cette assertion prouve deux choses effrayantes : 1) Premièrement, que dans cette affaire, ce n’est pas Marc-Yvan qui a été véritablement jugé (en gros, ce dernier paye pour « les autres », et en particulier pour une catégorie de la population dont les contours sont très flous et dont l’existence reste à démontrer, à savoir « tous les homophobes invisibles », tous les « contre-exemples ») ; 2) Deuxièmement, la fonction majoritairement et purement symbolique du procès, procès qui pour le coup ne repose plus sur le Réel, mais sur un modèle qu’on veut appliquer à ce dernier. Ce type de réclamations et d’accusations ne brille pas par son professionnalisme ni par sa justesse.
 
 

5) Madame le Procureur :
 

Madame le Procureur est venue enfoncer le clou, en renfort de ses camarades gays friendly en robe. D’un côté, elle a avancé que « chacun a le droit d’exprimer ses opinions », de l’autre elle a placé arbitrairement les propos de Marc-Yvan hors du cadre acceptable et tolérable de la « liberté d’expression ». Autrement dit, si dans un premier temps elle a concédé à Marc-Yvan le bénéfice du contexte objectivement violent des réseaux sociaux (qui rendent quasiment impossible, surtout sur Twitter, la sérénité des débats), ça a été pour mieux invalider ensuite cette circonstance atténuante dans le cas précis de Marc-Yvan, et pour que l’argument du contexte ne soit plus pris en compte, tout comme l’argument de la liberté d’expression, et même l’argument de l’objet des tweets (à savoir l’opposition à la PMA et à la GPA) : « Ce n’est pas vraiment la PMA et la GPA qui sont visées » par la plainte de Mousse, a-t-elle décrété. Pourtant, les intentions réelles de Marc-Yvan, elles, visaient bel et bien la PMA et la GPA, et non les personnes homos. Je connais Marc-Yvan : je ne l’ai jamais vu s’en prendre à moi ou à une personne homosexuelle.
 

Madame le Procureur a continué à étoffer la corde sensible des lecteurs homosexuels ou gays friendly des tweets de Marc-Yvan, en faisant clairement du procès d’intentions pour nous victimiser : « Dans le cas de Monsieur Teyssier, c’est plus que de la maladresse. Il y a une intention de blesser. » Est-elle, elle aussi, dans l’esprit de Marc-Yvan ? « Comment une personne, à la lecture de ces tweets, ne puisse pas être blessée par des propos qui sont naturellement outrageants, qui peuvent blesser n’importe quelle personne homosexuelle normalement constituée ? » Ces magistrats ne restent pas à leur juste place : ils cherchent à rentrer dans notre tête et dans le ressenti des personnes homos, en extrapolant notre sensibilité et notre ressenti, nos blessures, nos impressions. Car par ces phrases lapidaires sur l’« idéologie LGBT », Marc-Yvan voulait-il sciemment nous blesser ? Non. On ne peut pas mettre sa bourrinerie du côté de la vengeance ou du calcul. Elle se situe plutôt dans l’impulsivité narcissique et dans la paranoïa conspirationniste.
 

De plus, à l’instar de maître Deshoullères, Madame le Procureur a eu l’homophobie de nous réduire, nous personnes homosexuelles, à notre homosexualité, comme si nous ne nous définissions que par notre tendance érotique, par les personnes qui nous attirent sexuellement, par nos sentiments et par nos actes génitaux ou corporels, par un groupe politique et par des lois qui passent en notre nom… : « L’acronyme LGBTise renvoie de facto aux personnes homosexuelles elles-mêmes. » ; « Ça renvoie à un groupe de personnes. » ; « ‘Tous les autres’, ce sont bien les personnes homosexuelles. » ; « Il y a quelque chose de très artificiel à distinguer l’homosexualité et les personnes homosexuelles. » Par ses tweets, Marc-Yvan aurait, selon elle, touché « à notre être, à notre vie » : là, on nageait en plein délire…
 

Enfin, loin d’observer le droit de réserve qui sied à son rang de magistrate, loin de rester neutre, Madame le Procureur a endossé son masque de passionaria gay friendly, s’est carrément montrée favorable aux droits pro-gays (« Ces droits devraient leur être accordés. ») et a demandé en conclusion « une peine d’amende de 5000 euros » contre Marc-Yvan. Bonjour l’impartialité !
 
 

6) Maître Salim Mamlouk :
 

Pour clôturer le tour de parole de cette belle chaîne d’union gay friendly, ça a été le jeune avocat de Marc-Yvan, maître Salim Mamlouk, qui s’est exprimé. Et concrètement, ce fut un désastre. Non seulement il n’a pas aidé son client, mais en « l’excusant » mal, il l’a inconsciemment enfoncé encore plus. Marc-Yvan a été dépersonnalisé par son seul « soutien » de l’audience.
 

Déjà, d’entrée de jeu, maître Mamlouk s’est mis à relativiser le délit d’homophobie, en soutenant qu’il s’agissait d’un « contentieux plus rare que l’antisémitisme ou le racisme ». En quoi – même si c’était vrai – la rareté d’une violence la rendrait moins grave que d’autres ? Objectivement, je ne vois pas…
 

Ensuite, il a folklorisé Marc-Yvan, comme s’il n’était plus une personne mais un personnage archétypal, excusable parce que « caricatural et typique socialement ». À entendre maître Mamlouk, « Monsieur Teyssier » (comme il n’arrêtait pas de l’appeler) représente un pan assez large et respectable de la population française, à savoir les catholiques opposés au « mariage gay ». C’est un personnage tout droit sorti de la collection des livres pour enfants Monsieur Madame : « Mon client n’est pas en marge : il représente l’un des visages de la France, de la Manif Pour Tous. » « Monsieur Teyssier » serait un cas parmi d’autres : pourquoi le pénaliser lui plus que les autres conservateurs, après tout ? « Monsieur Teyssier » représenterait l’un des visages du christianisme. Cette exotisation, ça s’appelle du racisme social positif. Et c’est tout bonnement du relativisme culturel et de la victimisation de bas étage, cette victimisation catastrophique qui fabrique le bouc émissaire et qui agit inconsciemment comme un appel à attaquer encore plus ce dernier. Il s’agissait pour maître Mamlouk de déresponsabiliser au maximum Marc-Yvan : « Monsieur Teyssier est responsable de ce qu’il écrit. Pas de ce qui est compris. » Traduction : Excusez-le… il est responsable mais pas coupable (de tout)… les torts sont partagés… Pour résumer, aux yeux de maître Mamlouk, Marc-Yvan est « un 15% », un quota à prendre en considération (15% de la population française n’admettrait pas l’homosexualité). Il est déjà en marge (c’est un père de famille de 9 enfants : on n’en croise plus beaucoup, des pater familias comme lui !), il est une espèce en voie de disparition. Vous n’allez pas le marginaliser encore plus… L’ours est un animal dangereux, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut le tuer. Alors ne tuez pas non plus Monsieur Teyssier. Les dangereux de son espèce, qui sait, sont peut-être utiles à l’écosystème et à la biodiversité démocratique, malgré les apparences. Sur un malentendu.
 

La plaidoirie de maître Mamlouk était nullissime et stérile puisqu’il n’a fait que resservir exactement les mêmes arguments sabrés quelques minutes avant par les autres intervenants (la liberté d’expression, la pluralité des avis, le contexte d’Internet, la catholicité culturelle des réactions du client, etc.). « Il est fondamental que toutes les opinions puissent s’exprimer. » ; « Ses propos relèvent du débat d’idées circonstancié. » ; « Ses propos relèvent de la liberté d’expression. » ; « Je vous demande de relativiser. Au nom de la liberté d’expression. » ; etc. Par exemple, il a dissocié les associations LGBT des personnes homos, le monde réel du monde virtuel, les pensées (ou idées ou mots) des personnes, etc. « Monsieur Teyssier est sur le terrain des idées. Pas des personnes homosexuelles spécifiquement. » Le problème, c’est qu’une fois fait ces distinguos d’usage, il n’a jamais parlé du fond. Il en est resté aux intentions, aux circonstances, au système intérieur de Marc-Yvan. Tout comme maître Deshoullères, il a prétendu rentrer dans la tête des autres, et en particulier de son client : l’expression « Dans l’esprit de Monsieur Teyssier » ou « Pour Monsieur Teyssier » revenait en boucle dans sa bouche. Ça faisait vraiment discours du traducteur infantilisant et psychologue « Le Monsieur a voulu dire que… », « Dans sa tête, ça fonctionne comme ça. », « Ce sont les idées de Monsieur Teyssier ». La Justice française est devenue de la psychologie de l’introspection : une psychologie, par conséquent, de bazar, intrusive, et basée sur le fantasme, le sentiment et la pulsion, l’INTÉRIORITÉ. Maître Mamlouk s’est comporté en psy, pas en avocat. Il n’a pas défendu la part de Vérité du discours de Marc-Yvan, mais uniquement la logique et la cohérence d’un avis qui lui était extérieur : « Ça fait partie des combats de Monsieur Teyssier. » C’est son avis. C’est son fonctionnement. Les tweets cadrent avec le système de croyance des catholiques conservateurs. « Monsieur Teyssier est le produit de son histoire et de ses convictions religieuses. La Bible ne tombe pas sous le coup de la loi 1881. »
 

L’ironie de la situation, c’est que maître Mamlouk n’a pas défendu Marc-Yvan comme si ce dernier n’avait pas tort (Étonnant pour un avocat…). Au contraire, il est parti implicitement du principe que son client avait tort, et que par conséquent il fallait limiter les dégâts, atténuer la sentence ou nuancer les erreurs, et surtout ne pas rentrer dans la compréhension et la défense des idées de Marc-Yvan.
 

Le pire, c’est qu’il apparaissait gros comme une maison que maître Mamlouk était pro-gays, pro-amour homosexuel, en faveur des lois gays friendly… et que donc il ne soutenait absolument pas Marc-Yvan sur le fond. Concernant la législation en matière de sexualités (je mets à dessein le pluriel à « sexualité »), il a admis qu’« il y avait des avancées dans le sens de l’ouverture. » Son travail de défense n’a consisté qu’à un hypocrite exercice de cosmétique, pour atténuer les effets d’une accusation qu’au fond il cautionnait. En effet, contre toute attente, comme tous les gays friendly homophobes, maître Mamlouk a défendu la diversité, la liberté individuelle, le pluralisme, le progrès : « C’est comme cela que le débat public avance. » Il a reconnu, pour nuancer, la nécessité d’encadrer cette liberté, pour qu’elle ne soit pas « absolutisée » et qu’elle soit un minimum règlementée, mais en aucun cas il ne l’a remise en cause dans le cas de la législation pro-homosexualité. Le pompon, ça a été quand il a confondu, comme tout gay friendly idéologisé qui se respecte, la différence des sexes avec l’hétérosexualité : « les personnes, qu’elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles » ; « Pour Monsieur Teyssier, l’homosexualité est la négation de l’hétérosexualité, puisqu’il a parlé de l’Humanité homme/femme. » Car l’hétérosexualité est le soutien caché de l’homosexualité : toutes les lois pro-gays passent en son nom.
 

 

Le seul apport pertinent de l’argumentaire de maître Mamlouk a été de resituer la comparaison des promoteurs du « mariage gay » à des « loups » dans le tweet de Marc-Yvan par rapport au contexte biblique des « faux prophètes » (Mt 7, 15) : effectivement, Marc-Yvan n’a pas cherché à animaliser les personnes homosexuelles ou gays friendly, mais se référait, en parlant des loups, au déguisement des faux prophètes.
 

Mais excepté ce beau coup de maître, maître Mamlouk a défendu son client sans y croire. Comble du relativisme : pour dédramatiser les tweets de Marc-Yvan, il a pris une comparaison avec les propos de Christian Vanneste à l’époque de son procès en 2005 (ce dernier avait déclaré que « l’homosexualité était inférieure à l’hétérosexualité »), propos qu’il a présentés comme « autrement plus graves que ceux de son client ». Pourquoi ? On ne saura jamais. Ça, j’ai envie de dire, c’est « dans la tête de Monsieur Mamlouk »…
 
 

III – À L’ISSUE DE L’AUDIENCE


 

Après le sketch vivant qu’a constitué cette audience, j’ai pris un pot avec Marc-Yvan et un autre ami homo, non loin du Tribunal de Grande Instance, pour faire un débriefing du procès. Sans du tout me faire son coming out (car il est bien peu homosexuel), Marc-Yvan m’a avoué : « C’est bête qu’on me juge pour homophobie. Parce que l’homosexualité, vraiment, ça m’intéresse. » Et je crois que c’est on ne peut plus sincère. Ce qui ne transparaissait absolument pas dans les tweets litigieux, et qui n’a pas du tout été perçu ensuite par les juges du procès, c’est cet intérêt réel de Marc-Yvan pour l’homosexualité. Une fascination intellectuelle, et pourtant quasi irrationnelle. J’oserais même dire qu’il s’y intéresse davantage que bien des défenseurs gays friendly des lois pro-gays, qui sont « pour » l’homosexualité par idéologie, aveuglement et indifférence bienveillante. Sinon, jamais il n’aurait lu avec attention (même s’il ne m’a toujours pas compris) mon livre Homosexualité : la Priorité niée. Et surtout, il ne se serait pas rué à corps perdu (et quasiment à pure perte !) dans l’arène de Twitter précisément sur ce sujet-là.
 

En regardant, après le procès, Marc-Yvan, je me suis dit en moi-même : qu’il ait un côté beauf de droite, bourrin, sanguin, pas fin, et même bobo franc-mac d’extrême droite, c’est indéniable. Mais qu’il soit considéré comme un assassin, là, c’est du grand n’importe quoi. C’est un rapport pathologique aux réseaux sociaux que ce procès aurait dû sanctionner, et non une homophobie. C’est aussi cette loi sur l’homophobie (telle qu’elle est comprise par la Justice française) qui devrait être totalement revue voire abrogée, à la lumière d’une analyse de la véritable homophobie (à savoir « l’identité » et la pratique homos).
 
 

IV – CONCLUSIONS : LE DÉCLIN DE LA JUSTICE FRANÇAISE

Pour résumer dans les grandes lignes les idées fortes que l’on peut tirer de cette affaire Teyssier qui en apparences ne mérite pas de rester dans les annales, je dégagerais cinq grands enseignements :
 

Le PREMIER, c’est que nous nous retrouvons manifestement face à un procès perdu d’avance. La décision du délibéré tombera le 18 octobre 2018. Mais à mon avis, c’est mort de chez mort pour Marc-Yvan. Les dés sont déjà jetés, car la partie était inégale dès le départ. Maître Mamlouk n’a pas défendu en profondeur son client : tous les arguments qu’il a présentés ont été préalablement listés et déconstruits par Madame le Procureur, la juge-rapporteur et maître Deshoullères. De plus, il a relativisé des accusations qu’il a par défaut appuyées (parce qu’il ne les a pas contredites et n’est pas rentré dans le débat de fond, c’est-à-dire ce qu’est vraiment l’homophobie). Les plates excuses et promesses de Marc-Yvan, dignes des plus mauvaises supplications du cancre de la classe (« Hey M’dame, sur la tête de ma mère que j’le rfrai plus ! R’gardez, j’ai déjà payé. J’ai compris ! J’arrête, j’arrête, j’arrête ! ») ne sont pas crédibles pour un sou. Dire « J’ai compris » et assurer que la première sanction a été efficace et que les prochaines seront forcément inutiles, alors que la récidive démontre factuellement le contraire, ça revient à s’enfoncer davantage. Marc-Yvan a perdu toute crédibilité. C’est déjà son 4e procès pour homophobie (le premier à Paris en 2016 lui a coûté 3000 € d’amende ; au 2e à Lyon en 2016, il a été relaxé ; le 3e à Lyon en 2018 lui a valu 5000 € d’amende ; ici le 4e à Paris en 2018 se présente très mal ; et un 5e l’attend à Lyon, qui est un procès en appel qu’il a interjeté suite au 3e procès. À noter au passage que les 2e, le 3e et 5e procès sont à l’initiative de l’État français, carrément ! Marc-Yvan a été ou va être cité à comparaître par le Procureur de la République en personne, et non simplement par une association). Que risque Marc-Yvan ? Dans le pire des scenari, au pénal, 6 mois de prison avec sursis, plus 35 000 € d’amende ; au civil, 5000 € de dommages et intérêts, 3500 € de frais d’avocat, un condensé du jugement dans cinq journaux de France ou étranger à hauteur de 2000 € par publication. Mais ce ne sont pas les sanctions en soi qui sont impressionnantes dans cette affaire (il n’y a ni emprisonnement, ni peine de mort, et Marc-Yvan a de quoi payé les amendes, même si ça le fait suer). Le plus embêtant, c’est la symbolique. C’est la mutation de notre Justice, qui bascule vers les idéologies multiculturalistes et sentimentalistes sans aider vraiment les personnes réelles qui les portent ou représentent.
 

DEUXIÈME conclusion que nous pouvons tirer de l’événement : c’est que le procès de Marc-Yvan Teyssier s’est basé sur les fantasmes plus que sur le Réel. L’erreur judiciaire criante de cette audience, à mon sens, c’est l’omission du contexte d’énonciation des tweets. Un jugement juste (c’est une banalité de le dire mais bon…) eût été de replacer les propos de l’accusé dans un contexte de discussion internétique. Selon toute vraisemblance, Marc-Yvan a été pris dans le tourbillon réactionnel de Twitter. Et certainement que notre homme a le profil psychologique du réactionnaire, au sens étymologique du terme : le réactionnaire, au lieu de réfléchir avant d’agir, (sur-)réagit, et ce, de manière généralement impulsive, pulsionnelle, compulsive, mécanique. La longanimité, le silence, tourner deux fois sa langue dans sa bouche avant de se taire, concéder à l’autre le point final, se taire, il ne sait visiblement pas faire… Cela dit, ce qui frappe dans les arguments employés par l’accusation, c’est leur subjectivité et leur pauvreté. Ils sont le fruit au mieux de spéculations hasardeuses, au pire de fantasmes paranoïaques. Dans les tribunaux réels mais aussi virtuels, il existe désormais non plus des délits pour des faits réels, mais des délits pour des conséquences et des effets supposés réels et en général tragiques. Par exemple, Christine Boutin a été condamnée pour « incitation à la haine ». Quésaco ??? Et maintenant, une nouvelle typologie de délits condamnables émerge sous des appellations presque risibles tellement elles confinent au procès d’intentions et de réception, à la sensiblerie, à la douilletterie, à l’alarmisme, aux fantasmes : « préjudice d’angoisse ou moral », « injure publique » « provocation à la haine », « non-dénonciation », etc. C’est affolant. Nos magistrats semblent oublier qu’émotion n’est pas raison, semblent ignorer que l’homophobie est bien autre chose qu’une simple insulte ou un tweet : elle est les viols, les meurtres, les suicides, la prostitution et le tourisme sexuel, les agressions physiques, les passages à tabac, les chantages, les déportations et crimes de guerre, etc.
 

TROISIÈME conclusion que je ferais de ce procès : on a deux homophobies qui se font face et miroir. Certes, l’homophobie la plus évidente, c’est celle de Marc-Yvan, qui visiblement ne sait pas dire aux personnes homosexuelles qu’il les aime fraternellement. Il les transforme en complot et en lobby. Mais plus subtile et invisible est l’homophobie de la magistrature ainsi que des accusateurs pour « homophobie » de Marc-Yvan. Concernant l’homophobie de la magistrature, il est assez sidérant comme les juges gays friendly nous réduisent – nous personnes homosexuelles – à notre orientation sexuelle, à notre pratique sexuelle, à un lobby politique qui nous représenterait, en pensant nous respecter. Et par ailleurs, il est flagrant comme la magistrature, dans son ensemble, est ignorante du sujet de l’homosexualité et comme elle est inconsciemment homophobe (au sens premier du terme : elle a peur de l’homosexualité). Le cas du procès de Marc-Yvan Teyssier révèle une nouvelle fois combien les avocats chargés de défendre une personne accusée d’homophobie se défilent. Marc-Yvan a eu un mal de chien à trouver un avocat qui veuille bien plaider sa cause ! Maître Mamlouk a été le troisième avocat proposé. Et à l’évidence, ce jeune premier est apparu comme l’archétype de l’avocat-exécutant, qui a défendu son client comme un bon petit soldat qui devait accomplir sa tache, effectuer un exercice rhétorique ou une corvée, faire marcher sa boutique, mais qui aurait pu tout aussi bien défendre l’association Mousse. J’ai su d’ailleurs par Marc-Yvan qu’avant l’audience, maître Mamlouk lui avait conseillé de ne jamais prononcer le mot « homosexualité » pendant son procès, afin d’éviter tout dérapage. C’est dire si l’homophobie est profondément enracinée chez nos juges « anti-homophobie » !
 

Quant à l’homophobie des plaignants pour « homophobie » – l’association Mousse en l’occurrence –, ce collectif est un groupe sans visage et sans nom : il y a plus assumé, comme personnes homosexuelles et fières de l’être… Il me fait penser à ces mouchards masqués ou paparazzis justiciers qui vendent leurs clichés et leurs captures d’écran pour s’inventer des combats, des adversaires et une légitimité, et surtout pour empocher du fric et créer du buzz victimisant. Le drame, dans toute cette parodie d’héroïsme et de justice, c’est que la réelle homophobie (suicides, meurtres en lien avec la croyance en « l’identité et l’amour homos » et avec la pratique homo-bisexuelle) court toujours et n’est toujours pas identifiée/analysée/sanctionnée. On se trouve temporairement des boucs émissaires caricaturaux tels que Marc-Yvan à se mettre sous la dent, pour justifier/camoufler la grossièreté des procès pour « homophobie », et pour couvrir les réels homophobes, ceux qui nous tabassent et nous tuent vraiment. Le procès à l’encontre de Marc-Yvan n’a donc même pas été un procès pour homophobie puisque l’homophobie n’a jamais été réellement définie : il est juste induit que le concept d’homophobie englobe tout fait ou toute personne qui contrarie ou blesserait fortement les personnes homos. Spectaculaire réductionnisme !
 

QUATRIÈME malheureuse leçon que nous pouvons tirer de ce procès Teyssier : Il n’y a de moins en moins de justice digne de ce nom dans notre pays. Ce qui auparavant aurait été réglé à l’amiable par la concertation (et je crois que dans le cas précis de Marc-Yvan, la mesure la plus sage à prendre eût été l’interdiction pure et simple d’utilisation de Twitter, pour quelqu’un dont la pathologie bourrine – mais pas dangereuse – est décuplée par les réseaux sociaux. Personnellement, si j’avais été un juge chargé de l’affaire, j’aurais délivré à Marc-Yvan un certificat d’inaptitude à utiliser Twitter, ou mieux, je lui aurais offert une semaine de stage intensif d’études de l’homophobie, l’homosexualité et surtout de l’hétérosexualité) est désormais réglé par l’émotion, la vengeance et l’argent. On transforme un beauf en criminel. C’est là une erreur d’appréciation et de jugement grave et inquiétante pour la Justice française. Résultat des courses : des beaufs condamnent d’autres beaufs (les bobeaufs barbus ricanants et ignorants de ce qu’est réellement l’homophobie, il n’y avait quasiment que ça dans la salle d’audience). La voie du dialogue est délaissée au profit de la résolution expéditive de la sanction. C’est un échec désolant pour notre démocratie.
 

Je rajouterais, pour corroborer ce constat, que nous avons affaire à une justice partiale, à deux vitesses, et qui ne fait pas ce qu’elle dit et qui ne reconnaît pas les faits qu’elle dénonce. Preuve de cela : la parité n’était pas du tout respectée. Pendant ce procès, le déséquilibre entre les sexes était flagrant. C’étaient les femmes qui jugeaient et qui détenaient le pouvoir de décision finale, tandis que les hommes se trouvaient sur le banc des accusés, des accusateurs, des défenseurs et des spectateurs (… de la « justice » de ces dames). Pas des décideurs. Autre exemple du deux poids deux mesures et de cette Justice française déséquilibrée : c’est l’absence totale de jugement et de visibilité des tweets qui ont suscité les cinq réponses litigieuses de Marc-Yvan… alors que pourtant, ils étaient tout aussi orduriers et condamnables que ceux de l’accusé (Parmi eux, il y a des comptes ouvertement satanistes et anticléricaux). Mais là encore, la réalité même du dialogue internétique a été effacée. Quelle belle objectivité ! Français, vous pouvez dormir tranquilles avec une « Justice » partisane pareille !
 

 

CINQUIÈME et dernier constat que je ferais sur ce procès Teyssier : Les catholiques ne sont pas là. Ils ne se soutiennent pas entre eux. Et j’ai su qu’ils se sont désolidarisés complètement de Marc-Yvan, qu’ils le regardent de travers, qu’ils se sont éloignés de lui (par protection)… alors que pourtant, bien des gens de La Manif Pour Tous lui ressemblent et ont tenu des propos similaires, voire bien pires que les siens (sauf que dans leur cas, ça n’a pas été enregistré sur Twitter). Alors que son audience devrait servir de leçon à beaucoup de catholiques et est riche d’enseignements sur la manière des gens d’Église de traiter de l’homophobie, sur les prochaines persécutions anti-chrétiennes qui sont à nos portes ! Si j’ai pris la peine d’écrire ce descriptif de jugement, ce n’est pas seulement pour rendre justice, à ma mesure, à Marc-Yvan ; c’est aussi parce que je veux lutter contre le sceau de l’infamie de l’homophobie que beaucoup de catholiques et d’opposants au « mariage gay » portent et cautionnent, au point de rentrer concrètement dans le jeu de la présomption d’homophobie qui pèse sur eux. Je ne souhaite qu’une chose : que la très probable condamnation de Marc-Yvan Teyssier ne reste pas lettre morte et serve au moins à accroître chez un maximum de monde et de catholiques l’intérêt pour l’homosexualité et les personnes homosexuelles.

46 % des catholiques pratiquants français en faveur de la GPA : MERCI La Manif Pour Tous ! MERCI pour votre homophobie !

J’apprends à l’instant sur France Info (interview d’Aurélien Benoilid, vice-président du forum européen de bioéthique, par Alexis Morel) que 46 % des catholiques pratiquants en France sont en faveur de la Gestation Pour Autrui (GPA), c’est-à-dire des ventres de location et du trafic de mères. Merci La Manif Pour Tous (Frigide Barjot, Ludovine de la Rochère, Tugdual Derville, les médias chrétiens, nos évêques, etc.) d’avoir méprisé l’analyse de l’homosexualité, de l’homophobie, ainsi que les personnes homosexuelles qui incarnent cette loi et qui pouvaient vous l’expliquer. Félicitations pour votre homophobie ! On voit ce que ça donne. Vous avez fait le lit de l’individualisme marchand. Et la majorité des catholiques avec.

Réponse à Famille Chrétienne pour le 16 octobre

 

Réponse au journal Famille Chrétienne qui appelle à manifester le 16 octobre avec La Manif Pour Tous et qui, par homophobie, refuse d’entendre raison :
 
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1. Il est impossible d’abroger la loi Taubira sans expliquer et dénoncer la bipolarité hétérosexualité-homosexualité, et sans le laisser faire par les personnes homos elles-mêmes.
 

2. Refuser la GPA et PMA ne sert à rien si vous ne dénoncez pas leur alibi sentimental : la croyance sociale en l’« amour » homo.
 

3. Tant que vous n’aurez pas compris que « l’idéologie du genre » est concrètement et discursivement et socialement l’hétérosexualité, vous cautionnerez aveuglément le Gender et le diaboliserez en « idéologie » ou « système totalitaire » pour ne pas reconnaître votre collaboration. Et rien ne sert de citer le Pape pour se donner une contenance.
 

4. Votre fondamentalisme familialiste et nataliste frise l’hystérie et passe à côté du débat sur la sexualité, la personne, l’amour. Vous êtes inaudibles et vous vous servez autant de l’enfant et de la mère que les promoteurs de la GPA.
 

5. Oui, on a compris que vous aviez une carrière politique à défendre et des intérêts financiers/de pouvoir à défendre. Mais d’une part la campagne de Jean-Frédéric est une mascarade (il n’y aura aucune abrogation sans abord de l’homosexualité) et d’autre part il n’y aucun « réveil des consciences » si vous fuyez, par homophobie primaire, l’alibi qui sous-tend toutes les lois transhumanistes que vous combattez, à savoir l’homosexualité et le primat de la volonté/sentiment individuel(-le) c’est-à-dire l’hétérosexualité.

 

Pour toutes ces raisons, il est non seulement inutile, mais dangereux, d’aller manifester le 16 octobre. Votre aveuglement et refus de réfléchir et d’écouter les personnes homosexuelles se retourneront, qu’on le veuille ou non, sur vous.

Le Pape François n’a en effet rien compris au Gender (même si ses détracteurs et ses défenseurs non plus…)

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Le Pape François ne comprend pas que la Théorie du Genre (#Gender) est l’hétérosexualité (et notamment la pratique homo). Il ne le dit toujours pas.
 
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NKM a donc (pour une fois) raison de dire qu’il va trop vite en besogne en dénonçant ainsi le Gender. « Idéologie« , « Endoctrinement« , blabla : Tous ces mots ne sont en effet ni des explications ni des arguments. Juste des masques diabolisants.
 

Quant à la Manif Pour Tous du 16 octobre, je vous demande, au nom de la Vérité qu’est Jésus et au nom des personnes homosexuelles, de ne pas vous y rendre. Pas la peine de s’opposer au mariage gay et à la GPA si c’est pour le faire aussi mal, pas la peine de promettre une abrogation si vous ne touchez pas (par homophobie) à l’alibi de ces lois qu’est l’homosexualité et que vous rejetez les personnes homosexuelles.
 

Tant que vous n’identifiez pas le Gender à l’hétérosexualité, tant que vous ne percevez pas que l’homosexualité est LE sujet central de toutes les lois que vous dénoncez, et tant que vous ne mesurez pas la primauté du témoignage par la personne (homo) concernée, vous jouez le jeu que vous dénoncez (cf. les réponses n°75, 76, 77, 78 et 79 de mes 247 questions sur l’homosexualité à l’intérieur de l’Église).
 

(sur Twitter, je te jure, les cathos qui traînent NKM et Najat en procès de bêtise, c’est un peu l’hôpital qui se moque de la Charité)

On n’en sort pas

 

Ces glandus d’Aleteia encore à côté de la plaque. Ils n’ont toujours pas compris le Gender, ni que l’hypocrisie se trouvait surtout du côté des cathos et de La Manif Pour Tous. Ils ne dénoncent toujours pas l’hétérosexualité et ne voient toujours pas leur grande part de responsabilité dans ce qu’ils dénoncent. C’est tellement plus confortable de se draper dans la victimisation et la diabolisation d’une « idéologie » ou d’un « lobby ». Leur homophobie et leur orgueil nous coûtent encore et toujours cher. Pauvre France !

Entrevista no-publicada en el periódico ACTUALL (por Javier Lozano)

Entrevista a Philippe Ariño, por Javier Lozano, de Actuall

Philippe Ariño, intelectual franco-español de 36 años, católico y homosexual continente, comprometido contra el « matrimonio homosexual » en Francia, es el bloguero de dos sitios muy visitados que tratan de homosexualidad : La Araña del Desierto y CUCH : Católicos Unidos Contra la Heterosexualidad. Para toda España y América Latina, se publica este mes su ultimo libro La Homosexualidad en Verdad con la Editorial Desclée de Brouwer, libro del cual se vendieron más de 10.000 ejemplares en Francia e Italia. Su discurso sin pelos en la lengua no os dejará indiferente…
 
 
 

1 – ¿Qué le llevó a escribir un libro sobre otra forma de ser homosexual, viviendo las enseñanzas de la Iglesia, aún sabiendo los problemas que le iba a generar?

Nuestro mundo gay friendly nos dice : « Si eres homosexual, tienes que estar necesariamente en pareja. Si no, ¡ no eres realmente homosexual, te has perdido la vida, nunca amarás, y no luchas por tu emancipación ! » No es mi forma de concebir el Amor, ni de respetar la libertad de las personas homosexuales. Especialmente cuando la « pareja » homosexual, al privarse de la diferencia sexual, resulta a menudo complicada, aburrida, dolorosa e incluso violenta. Con ésta, se trata de una parodia erotizada y sentimental de la amistad, a la vez que una parodia de amor y de sexualidad. Debido a que la sexualidad sólo es la diferencia entre los sexos. Entonces, la homosexualidad practicada hace vivir una sexualidad sin sexualidad. ¡ Vaya engaño !
 

2 -¿Ha tenido siempre esta forma de pensar o hubo algún punto de inflexión en su vida?

No. Sigo evolucionando. Nunca es fácil dejar definitivamente el sueño de formar una « pareja » homosexual estable y renunciar a las personas hacia donde nuestros sentimientos, nuestro cuerpos y nuestros impulsos de ternura nos llevan. Y si un día descubro que la Iglesia está equivocada acerca de la homosexualidad y que el celibato que Ella pide a las personas duraderamente homosexuales es una quimera, si un día encuentro a una « pareja » homosexual que irradia tanto como ciertos matrimonios hombre-mujer y como algunos célibes consagrados, espero tener la inteligencia necesaria para cambiar de opinión. Pero por ahora, veo que la Iglesia tiene razón acerca de la homosexualidad, y que las « parejas » homosexuales, por satisfechas que sean a veces, no están colmadas.
 

3 – Usted es homosexual pero se opone al llamado « matrimonio gay », ¿Por qué?

Quizá sea una sorpresa para muchos. Pero me opongo a este « matrimonio homosexual » porque justamente amo a las personas homosexuales y a la Humanidad, y que esta ley no las respeta en absoluto, aunque se impone en nombre suyo. En mi opinión, el « matrimonio homosexual » es extremadamente grave por estas cuatro razones principales que voy a aclarar ahora mismo :

1) En primer lugar, esta ley ya no se basa en la Humanidad dado que sustituye la sexuación humana por la orientación sexual de las personas, es decir por nuestros sentimientos e impulsos humanos o, lo que es lo mismo, por la gente que nos atrae físicamente y por nuestra práctica genital. Como si fuéramos ángeles o animales, ¡ y ya no seres humanos ! Así, como si nada, con las Uniones Civiles – y luego el « matrimonio asexuado » – nos deslizamos poco a poco de los Derechos Humanos a los Derechos de los homosexuales y de los heterosexuales. Esta es una violación de nestra humanidad muy grave.

2) Luego, este « matrimonio » no respecta la realidad de las personas homosexuales y de sus « parejas » potenciales, y no resuelve para nada sus problemas individuales (violación, heridas, sufrimiento : hasta ahora, 100 amigos homosexuales míos me han revelado que han sufrido una violación) ni sus problemas « conyugales » (violencia, infidelidad, hastío) y sociales. Incluso esta ley complica su existencia y aumenta la homofobia en contra de ellas, ya que las mete en situaciones y en prácticas a menudo irreversibles, comerciales y delictivas (robo y tráfico de niños), prácticas que van a generar represalias homófobas de una crueldad terrible, más rápidamente de lo que creen.

3) Por otra parte, en nombre del « amor », el « matrimonio homosexual » retira y banaliza la diferencia sexual en los textos legislativos : el marido y la mujer se desvanecen en « cónyuges », el padre y la madre en « padres ». Simbólicamente, ya no se reconoce la diferencia de sexos como el Mejor humano para existir y para amar, cuando se sabe muy bien que no hay amor humano verdadero sin la acogida de la diferencia sexual, y que todo ser humano necesita el amor dentro de las diferencias de sexos para construirse y ser feliz. Dicho de otro modo, con el « matrimonio para todos », el amor entre los dos cónyuges diferentemente sexuados, y luego entre los dos posibles padres biológicos (hombre/mujer) de un niño, ya no es reconocido ni valorado como lo mejor para que una sociedad viva en paz, ya no está protegido por la legislación nacional. Se trata de un inicio de masacre del Amor encarnado, real. Ni más ni menos.

4) Por último, esta ley del « matrimonio gay » da lo menos tres padres a un niño. Este escándalo ha sido reconocido por casi todo el mundo, incluso por los pro-matrimonio-para-todos (por eso ya no se los oye desde la aprobación de la ley…). De hecho, a partir del momento en que se nombra « padres » a ambos miembros de una « pareja » homosexual, y en que se les da a un niño que criar, es « obligatorio » recurrir a una tercera persona, ¡ si no a 4 o más ! Y no cabe ninguna excepción : habrá lo menos très padres en los casos de adopciones, proyecto de copaternidad, consecuencias del divorcio o de una separación, reprodución asistida, vientres de alquiler, etc. El « matrimonio homosexual », ¡ es el multiparentesco (un mito) impuesto a todos ! ¡ Bienvenidos en « el mejor de los mundos » !
 

4 – Algo similar le ocurre con la adopción por parte de parejas homosexuales, ¿ cuáles son los motivos que le llevan a posicionarse así ?

Todo niño no necesita « un papá y una mamá », como lo vitorean al unísono los manifestantes de las Manifs para Todos : los tiene de hecho, es obligatorio, ¡ al menos por su concepción biológica y por la Naturaleza !… y no es por esa única razón por la que puede ser feliz : uno puede conocer y ser criado por sus dos padres biológicos, ¡ esto no es una garantía de éxito y felicidad ! Sin embargo, cada niño necesita que su padre y su madre se amen. Como acabo de escribirlo, el « matrimonio para todos » no elimina (necesariamente) al verdadero padre biológico ni a la verdadera madre biológica de un niño, ni todas las filiaciones de sangre. Así que no hay necesidad de armar sistemáticamente jaleo en contra del parricidio. Sin embargo, la ley del « matrimonio gay » elimina al amor entre los dos padres biológicos de cada niño, dejando de presentar la diferencia sexual como el matrimonio mismo, como el único matrimonio de amor posible creo yo.
 

5 – Se ha puesto muy de moda en el ‘mundo gay’ el uso de vientres de alquiler, ¿qué opinión le merece esta práctica?

Esto no es una moda del « mundo gay ». Ya sólo porque el vientre de alquiler cuesta un dineral, es complicado, es irreal (uno de los dos « padres » es necesariamente excluido por la Naturaleza), es vergonzoso, se corre a veces peligro de juicio y encarcelamiento en algunos países. Pero también porque el deseo de tener hijos no es muy común entre las personas homosexuales individualmente hablando (a causa de su relación dolorosa y celosa con su propia niñez y con los niños en general) y en las « parejas » homosexuales aún menos (porque un crío puede atar todavía más a su novio : basta con que no sea una locura con aquel hombre – como suele ocurrir en muchas « parejas » homosexuales – para que el « proyecto de hijo » sea aplazado o cancelado por el binomio homo).
 

6 – El lobby gay ataca constantemente al catolicismo. Usted, sin embargo, es gay y católico. ¿Es la Iglesia tan mala como la quieren vender? ¿Usted se siente acogido y a gusto con el Magisterio?

No es el lobby gay (casi inexistente y muy dividido) quien ataca al catolicismo, no crea, sino el lobby LGBT (Lesbiano, Gay, Bisexual, Transexual), que no es otro que el lobby heterosexual. Así es : el lobby LGBT no para de usar la palabra « heterosexualidad » y la mayoría de sus miembros se presentan como « heterosexuales » para hacer defender su libertinaje bisexual por sus pocos « amigos » homosexuales. Y si os fijáias bie, toda ley pro-gay se anuncia políticamente a través del argumento de la « heterosexualidad ». Hay muy pocas personas « homos » en el dicho « lobby LGBT » ; sin embargo, ¡ mucha gente mal-casada, eso sí ! Y por otra parte, si el lobby hetero ataca a la Iglesia, es a menudo para cuestionarla y provocarla porque muchos hombres de Iglesia ya no desempeñan su papel de defensores de la Verdad-Caridad (Jesús) acerca del público de los « heridos sexuales », ya no les prestan bastante su ayuda (por miedo a ellos y por su práctica mimética inconsciente de la heterosexualidad), y no viven bastante lo que dicen/creen.
 

En cuanto al Magisterio, siempre me han recibido entre bastidores pero muy pocas veces oficialmente, ya que a los obispos y cardenales siempre les da miedo mojarse (excepto en Francia con los obispos Brouwet, Rey, Ginoux ; excepto en España con el obispo Omella-Omella). Pero no me quejo : los católicos son los que mejor me han acogido hasta hoy. Sin embargo, de ahí a decir que me han acogido siempre bien, no (¡ esto deja presagiar lo peor de la acogida de los no-católicos a mi respecto !). La gran mayoría de los católicos, por ignorancia, orgullo y miedo a la homosexualidad y a las personas homosexuales (literalmente, es el primer significado de la palabra « homofobia »), por temor a perder su fama, su trabajo o su poder, prefiere apoyar a una persona homosexual (incluso continente) a distancia y no abordar los temas cruciales de la homosexualidad, la heterosexualidad y la homofobia por ejemplo. A ojo de buen cubero, yo diría que en Francia e Italia, el 90% de los católicos defiende la Unión Civil (sin darse cuenta de que ésta ya es el matrimonio gay) y la heterosexualidad (que confunden con la diferencia de sexos)… mientras que la Iglesia Católica nunca ha defendido la heterosexualidad (… el problema, es que Ella nunca la ha criticado tampoco …). Escribo y demuestro en mi libro La Homosexualidad en Verdad que la heterosexualidad es la ideología de Género, ¡ y hasta digo que la heterosexualidad es el diablo disfrazado de diferencia sexual ! Por eso he creado en julio del 2013 un segundo sitio internet muy serio que se titula CUCH : Católicos Unidos Contra la Heterosexualidad y qui sigue en gran actividad.
 

7 – ¿Cómo consigue conciliar en el día a día el ser gay con ser católico?

Sin la ayuda del Espíritu Santo, de San Antonio de Padua, de Jesús y María, de mi ángel de la guarda, de mis amigos y familia, de algunos católicos auténticos, la verdad es que nunca aguantaría. Y sin la experiencia concreta de la continencia (= « abstinencia por Jesús » que vivo desde enero del 2011 : he dejado de mirar pornografía, de ligar y de masturbarme), nunca me hubiera librado de la vergüenza y ni siquiera podría abrir la boca para testimoniar. El celibato continente laico en la homosexualidad, es una forma de celibato consagrado (aunque no lo sustituya), es la libertad en la Verdad, es el humor recobrado, es la condición y la misma esencia de la Misión.
 

8 – Su posición desmonta al lobby gay. ¿Este lobby gay representa al conjunto de los homosexuales o hay muchos que piensen de manera similar a usted?

 

No. En realidad, el « lobby gay » es la nariz postiza del lobby heterosexual, el cual es fundamentalmente bisexual y libertario. Pues mi principal enemigo es la heterosexualidad, la cual ahoga la grandeza de las parejas hombre-mujer que se aman, la gracia de los célibes consagrados, de las personas homosexuales continentes. Ya veo que muchos activistas pro-Vida tratan de ver en mí un « arrepentido de la homosexualidad » (un « ex-gay »), de utilizarme como « excepción entre los homosexuales » o como ejemplo de « traidor interno », para vengarse de una « mafia » homosexual con la cual fantasean, y para hacerme decir ese tipo de tonterías : por ejemplo, que « se puede ser homosexual y en contra del matrimonio homosexual » (de hecho, es el caso de todas las personas homosexuales, al fin y al cabo), que « el lobby gay no representa a todos los homosexuales » (¿ Y qué ?), que « el matrimonio gay no tiene nada que ver con la homosexualidad » (sobre el papel es cierto, pero en intenciones y de hecho es totalmente falso), que « el niño prevalece sobre las personas homosexuales » (¿ ah, sí ?), que « una minoría de homosexuales quieren el matrimonio homosexual » (Aun cuando sea verdad, no sería una razón suficiente para no proponerlo a los pocos que lo desean sinceramente… dirá la gente de mala fe), que « el movimiento pro-Vida no es homófobo » (a fuerza de decirlo, hay grandes motivos para ponerlo en duda…), ¡ y sobre todo que « el lobby homosexual es una terrible dictadura ideológica que se va difundiendo en todos los estratos de la sociedad » !
 

¿ Queréis que vaya al grano ? Al no denunciar la Unión Civil ni la heterosexualidad, al creer en el « amor homosexual discreto y no-politizado », en realidad muchos adversarios del « matrimonio gay » respaldan al lobby LGBT contra el cual se victimizan. Lo que es peor, forman parte de él. Por supuesto, la comunidad homosexual centrada en la práctica homosexual se vuelve una dictadura. Eso es verdad. Pero no es cierto para la comunidad homosexual centrada en la amistad continente y santa. Y encima, la mayoría de las personas homosexuales se sienten totalemente ajenas al activismo homosexual (menos unas pocas como yo), se declaran casi todas « fuera del ambiente ». Entonces, el quejido anti-lobby-gay no cambia nada : ¡ es típicamente LGBT !
 

9 – ¿ Por qué se muestra con tanta agresividad el lobby gay contra aquel que no piensa como él? ¿Ha sido usted víctima de estos grupos por pensar diferente?

Las personas que practican su homosexualidad se vuelven agresivas, por una gran parte para expresar inconscientemente las violaciones que han vivido y que nadie quiere ver (sobre todo aquellos que pretenden defenderlas), y por otra parte para despertar a los católicos. Porque a menudo los cristianos no nos escuchan, no nos explican nuestro pecado con Caridad y Verdad. Suelen despreciar nuestras creencias, nuestras palabras, nuestro vocabulario, nuestra forma de ser y de reaccionar, nuestro modo de vida, nuestras amistades y « parejas », nuestro ambiente, nuestra imagen mediática, nuestro modo de vida, etc. Se ríen o se enfadan al oirnos hablar de « homofobia », porque desdeñan la palabra en sí, cuando para nosotros, no es sólo un insulto : es nuestra vida y nuestro pasado. Para nosotros, la homofobia remite a los sufrimientos que hemos experimentado en el pasado, a los ataques reales que hemos vivido a causa de nuestra homosexualidad, a veces a los asesinatos, a los suicidios, a las violaciones, a los hostigamientos, a las agresiones, a las adicciones, a los aislamientos que conocemos…

En cuanto a los ataques que he vivido a través de mi homosexualidad, confieso que he sido rechazado tanto por mis hermanos gays y lesbianas que practican su homosexualidad como por algunos militantes pro-Vida que se presentan como « heterosexuales », que desconfían en mí o me tienen celos porque mi testimonio sobre la homosexualidad es importante e inédito. Por supuesto, los primeros – mis hermanos de orientación sexual – pueden ser muy violentos, ya que muchos me tachan de « colaboracionista cobarde y homófobo », y que no tienen siempre el equilibrio o la fe para entenderme : suelen ignorarme, insultarme, amenazarme de muerte o de acciones judiciales, impedirme hablar, difamarme, hacerme llamadas telefónicas anónimas, etc. Pero « a quien se haya dado poco, poco se le demandará » (Lucas 12, 48). Sin embargo, el hecho de que yo sea rechazado por muchos de muy amigos católicos, que tienen un mayor acceso a la Verdad, a la cultura y a la Caridad, es aún más chocante, y en definitiva más violento. No le puedo guardar rencor al que no sabe la Verdad. Lo podría para con él que sabe.
 

10 – ¿Ha pasado el lobby gay en Occidente de perseguido a perseguidor?

Las personas homosexuales ya eran perseguidas y perseguían mucho antes. Es que su lado agresivo y conquistador se ve más hoy, se mediatiza mucho más que antes, se politiza internacionalmente… a la vez que se diluye en la promoción globalizada de la bisexualidad a través de la coartada de « la igualdad y de la alineación con la heterosexualidad ». Ellas nunca han sido perseguidoras antes de practicar su homosexualidad. Se hicieron dictatoriales una vez que la habían actualizado. En cualquier época y lugar, al realizar un acto homosexual que excluye la diferencia de sexos (de la cual venimos todos) y que excluye por lo tanto a todo ser humano (incluidas las personas homosexuales), cualquier persona acaba por rechazar a los demás tanto como a sí misma. La homofobia, como lo escribo en mi libro La Homofobia en Verdad, es el miedo al mismo, el miedo a la homosexualidad, el miedo y el ataque contra las personas homosexuales. También es la creencia en la identidad y la práctica homosexuales. De hecho, todos los actos homófobos conocidos son realizados por personas homosexuales (incluso aquellas que fingen ser heterosexuales) y tienen lugar en el marco de la práctica homosexual, de la « salida del armario », o de la prostitución. Véase el código « Homosexual homófobo » de mi Diccionario de Códigos homosexuales.
 

11 – La homofobia es una palabra que se ha puesto de moda y que no para de ser utilizada por políticos, pero ¿no se ha convertido en una especie de censura para todo aquel que disiente del pensamiento dominante de hoy?

Como decía anteriormente, la homofobia no se reduce a una moda, una trampa retórica, un concepto ideológico de la novlengua para extremizar a su interlocutor y hacerle callar, no es un simple insulto. La homofobia, son hechos reales – la creencia en la identidad homosexual, la práctica homosexual, y sus consecuencias prácticas – que debemos denunciar con fuerza y delicadeza. Todos podemos ser homófobos, es decir tener miedo a nosotros mismos y a nuestros semejantes, o temer y atacar a las personas homosexuales, desde el momento en que no reconocemos la violencia de la práctica homosexual y de la práctica heterosexual, a partir del moment en que hacemos de la homofobia un « no-problema » y una abstracción, con el pretexto de que la palabra « homofobia » suele ser mal comprendida por los que la usan más y pretenden erradicarla.
 

12 – ¿Es la ideología de Género el nuevo totalitarismo del siglo XXI?

Sí, perfectamente, en la medida en que se entiende con clarividencia que el verdadero nombre de la ideología de Género, de este totalitarismo mundializado, es la heterosexualidad : una diferencia de sexo forzada y/o borrada. Textualmente, el término redundante e híbrido de « heterosexualidad » significa « todas las alteridades a nivel de la sexualidad »… es decir tanto la diferencia de sexo sin amor y la familia procreativa sin amor como el incesto, la pedofilia, la bisexualidad, el ascetismo, la zoofilia, el libertinaje, la homosexualidad, etc. Entonces, encontramos en la etimología de la heterosexualidad la idea de totalitarismo : la heterosexualidad pretende abarcar y sacralizar TODAS las différencias… para descartar discretamente las dos diferencias más esenciales para nuestra existencia y nuestra experiencia del amor de Dios : la diferencia de sexos coronada por el Amor y la diferencia Creador-criaturas (= la Iglesia, Jesús, María), vividas tanto en el matrimonio como en el celibato consagrado. ¡ Es todo un totalitarismo !
 

13 – ¿Feminismo + marxismo + liberación sexual es igual a la Ideología de Género?

 

Sí. Pero a todos esos casos de rechazo evidente de la diferencia sexual podéis agregar aquellos donde la diferencia sexual es excesivamente sacralizada y despojada de amor, deshumanizada, tradicionalizada, impuesta rígida y académicamente, a veces en nombre de Dios : pienso en el natalismo (denunciado por el Papa Benedicto XVI como una deriva grave, incluso en el seno del catolicismo), en la histerización alrededor del Niño (a expensas de la pareja de amor que lo ha creado, o de la felicidad en el celibato), en la espiritualización excesiva del matrimonio, en la diferencia sexual demasiado marcada y separada en algunos países, en el culto del matrimonio hombre-mujer en las culturas donde la virginidad y las parejas se viven sin libertad, etc.

Por ejemplo, durante las Manifestaciones Pro-Vida y las Manifs Para Todos, sólo vi mensajes heterosexuales. El amor entre el hombre y la mujer, o el amor entre los padres biológicos de un niño, o el amor de/para los solteros, fueron completamente eliminados de las consignas y pancartas. Prohibido hablar de amor y de (homo)sexualidad… ¡ cuando la ley del « matrimonio homosexual » se imponía a todos con evidencia como la voluntad de reconocimiento social del « amor homosexual » ! En el heterosexualismo, se defiende la diferencia de sexos y la natalidad natural en sí, como principios fijos, evidentes y que obedecen a la « ley cultural/natural ». Al final, al centrarse histéricamente sobre la familia y los niños, la mayoría de los anti-matrimonio-para-todos entraron por completo en el juego de la ideología liberal-marxista del Género (que defiende también el « matrimonio », a la « familia », al « niño », la « Vida », « lo Humano », el « respecto », las « diferencias », la « espiritualidad », las « tradiciones », etc.). Por su natalismo y la defensa del matrimonio sin amor (se basaban en el hecho de que el matrimonio civil no era una cuestión de « amor » … lo cual es cierto en el papel pero no en las intenciones), los tradicionalistas lucharon a favor de la heterosexualidad y no por la diferencia de sexos ni la Iglesia. Además, con el tiempo, acabaron por expulsar de su combate contra el « matrimonio gay » (combate intuitivamente justo) a todos los seres humanos que no encajaban en el marco de la sacrosanta familia casada y reproductiva : a saber, los solteros, los bebés, los niños, los adolescentes, las parejas hombre-mujer no-casadas o/y estériles, los viudos, los ancianos, las personas homosexuales. Total, ¡ a casi toda la población ! La ideología de Género es un desastre tanto más grande cuanto que todavía no se le identifica como « heterosexualidad ». Si los defensores ciegos del Gender declaran que « éste no existe », ¡ no se dan cuenta hasta que punto tienen razón ! Todavía no existe con su verdadero nombre…
 

14 – ¿Cree que imponer a los niños la posibilidad de cambiar de sexo es una forma de corrupción de menores?

Claro que sí. Se trata de una violación sicológica estatal. La diferencia entre los sexos, aunque no sea una opción sino un don, nos hace libres si la reconocemos y respetamos. Al hacerles creer a los niños que podrían elegir su género sexuado, se les priva de su cuerpo, de su identidad profunda y también de su verdadera libertad de ser un chico único entre otros chicos, o una niña única entre otras chicas. Realmente entramos en los últimos tiempos. Porque Dios no va a aguantar mucho tiempo que se toque así de manera tan masiva a sus favoritos…
 

15 – Esta nueva ideología imperante está imponiendo leyes en todo el mundo. Las últimas incluso plantean que se eliminen los baños por sexos por ser discriminatorio. ¿Qué le parece? ¿Habrá más ocurrencias como esta en el futuro cercano?

Hoy en día, la diferencia de sexos es tanto idolatrada como demonizada por nuestro mundo que ya no la ama tal como es. Puesto que, en esencia, es limitada y limita al Hombre que la lleva por mitad, puesto que es el receptáculo frágil de la divinidad crística, esa diferencia sexual aparece a los ojos de nuestros contemporáneos que sueñan cada vez más con ser todopoderosos, como decepcionante, malvada y discriminatoria, ¡ mientras que en realidad es la Encarnación del Amor divino en cada uno de nosotros ! Por lo cual, sí, bien se adivina que la diferencia sexual corre muy pronto el riesgo de ser maltratada de mil maneras : a través de la tecnología, de los medios de comunicación, de las leyes, de la sinceridad, de los sentimientos amorosos y de la subjetividad humana… y en primer lugar, a través de la confusión ahora corriente con la heterosexualidad.
 

16 – La Manif Pour Tous mostró que hay un movimiento profamilia activo. ¿Cómo ve la situación actual en Europa ? ¿ Cree que se puede revertir?

No. El diablo (la heterosexualidad) se ha introducido en el gallinero (individual, familiar, amistoso, escolar, profesional, cultural, mediático, político, social, e incluso vaticano). Esto parece ser el principio del fin (de un mundo… ¡ porque creo más que nada en la Resurrección y en la Eternidad de la Iglesia !). La Manif Pour Tous no sólo no hizo nada en contra de la heterosexualidad, sino que la apoyó con sus esloganes desastrosos (« ¡ Todos somos hijos de heterosexuales ! », « ¡ Un padre y una madre : no se miente a los niños ! », « ¡ Cada niño tiene derecho a ser educado en la diferencia sexual ! », etc.) y luego por su silencio. La heterosexualidad, ya desde finales del siglo XIX, y a escala universal a partir de la existencia de los partnerships (llamados Unión Civil) en los años 1990, sirve de árbitro existencial, identitario, sentimental, legislativo, y geopolítico, tenaz en Europa y el mundo entero. Por lo tanto, el tratamiento cristiano de la homosexualidad va a desempeñar una función-clave en los próximos años. Dicho esto, dada la ignorancia de la mayoría de los católicos y del Papa al respecto de la heterosexualidad, no veo mucho tiempo antes de que la Iglesia viva la última Pasión de Jesús hasta Su Venida triunfal. Y lo digo sin ninguna tristeza, sino con gran Esperanza.

La Manif Pour Tous du 5 octobre : la fumisterie

Comment est-il possible rationnellement d’aligner l’importance du « mariage pour tous » (dont il n’est plus du tout fait mention publiquement) sur l’« importance » des programmes scolaires, et espérer mobiliser autour de la seconde ? Comment les dirigeants LMPT peuvent-ils dissocier GPA et « mariage pour tous » (alors que concrètement, ils sont la même chose, et que la GPA est déjà passée avec le « mariage pour tous »), ou encore séparer « mariage pour tous » et PaCS ? Quand on est capable de s’opposer à la GPA sans s’opposer au « mariage pour tous » et sans dire pourquoi on s’oppose à l’homosexualité (comme le font actuellement les dirigeants de LMPT), c’est qu’il faut vraiment n’avoir rien compris ni au « mariage pour tous » ni à la gravité du PaCS ni à l’homosexualité !

N.B. : Voir les quatre articles liés : article 1, article 2, l’article 3 et l’article 4.

Engagement anti-mariage gay (2012-2013)

ENGAGEMENT ANTI-MARIAGE GAY

 

Discours au podium du Champs de Mars, le 13 janvier 2013

Discours au podium du Champs de Mars, le 13 janvier 2013

Manif Pour Tous, à Dijon (hiver 2012-2013)

Manif Pour Tous, à Dijon (Hiver 2012-2013)

Veilleurs aux Invalides, mai 2013 (cliché du peintre François-Xavier de Boissoudy)

Veilleurs aux Invalides, mai 2013 (cliché du peintre François-Xavier de Boissoudy)

Avec le peintre François-Xavier de Boissoudy et le pédo-psychiatre Vincent Rouyer, à la Manif Pour Tous du 26 mai 2013 à Paris

Avec le peintre François-Xavier de Boissoudy et le pédo-psychiatre Vincent Rouyer, à la Manif Pour Tous du 26 mai 2013 à Paris

MANIF Veilleurs Vendôme

Veilleurs debout Place Vendôme (avec la flicaille !)

Amis prêtres de Tolède, veillant debout à Vendôme

Dizaine d’amis prêtres de Tolède, veillant debout à Vendôme