Avoir raison ou aimer ?

Quand je repense à certaines discussions qui se sont envenimées entre moi et mes amis sur les réseaux sociaux ou bien le temps d’un débat où l’écoute et l’humour n’ont pas été au rendez-vous, je me dis que j’ai perdu beaucoup de temps à chercher à AVOIR RAISON, ou à insister, par purisme et refus de me montrer faible, sur les détails de désaccord, au lieu d’AIMER… alors qu’en face, mon interlocuteur ne cherchait pas tant (lui non plus) à « avoir raison » qu’à être aimé, il ne critiquait pas tant le fond de mes propos que leur forme agressive ou ma peur de lui, il souhaitait juste (comme moi, et comme toute personne échaudée par la souffrance et l’orgueil) prouver que ma susceptibilité était en elle-même un aveu que je n’étais pas si blanche colombe dans l’histoire, il me reprochait que mon agressivité réponde à la sienne, que je n’aie pas eu avec lui la grâce du pardon qui fait le premier pas et qui pulvérise toutes les divergences de points de vue. Son manque d’écoute, c’était l’expression maladroite et inconsciente chez lui d’une déception me concernant. Et mon rejet de lui, une justification de sa déception. Alors que la déception, même si elle se comprend, est toujours injustifiable.