Je viens d’assister à une conférence exceptionnelle sur la laïcité (15ème arrondissement), menée par une jeune intellectuelle de 28 ans absolument géniale et qui porte bien son nom : Anastasia Colosimo. De la bombe : ET au niveau des idées ET de l’humour (même si, malheureusement, elle n’est pas de gauche… et ne semble pas catho). Une parole très courageuse, libre et précise, sur des sujets aussi sensibles que le catholicisme et l’islam (c’est autre chose que le discours pro-laïcité d’une Caroline Fourest, par exemple!). Pourtant, je craignais le pire car elle sort de Sciences Po. Invitez-la sans hésiter en conférence. Elle a même osé parler de l’ « Apocalypse », et donc de la Fin des Temps. Je ne sais pas si Anastasia Colosimo est croyante ou chrétienne (je lui ai dit, en fin de conférence, que pour moi, la laïcité, c’était une personne, c’est-à-dire Jésus, et non un principe ; et que le gros des conflits autour de la laïcité venaient de cette dépersonnification et de cette déchristianisation de la laïcité) : en tout cas, je sais que l’Esprit Saint envoie pour cette Fin du Monde des prophètes et suscite les intellectuels inattendus dont nous avons besoin.
La langue de bois inopérante de Daniel Mattson
Après avoir dit qu’un candidat au séminaire qui était homosexuel ne pouvait pas prétendre au sacerdoce (ce qui me semble une bêtise : je connais beaucoup de prêtres homos qui font d’excellents religieux : et heureusement qu’ils n’ont pas été refoulés au séminaire), le petit protégé du cardinal Sarah, Daniel Mattson, venu de Courage aux États-Unis, qui se présente comme « homo mais pas gay » (nouvelle absurdité proche du mouvement « ex-gay ») et comme « hors milieu LGBT » (personnellement, je fais partie, en tant que personne homo, du « milieu gay » et du « lobby LGBT », et j’en suis fier : je ne scinde pas artificiellement la communauté homo en deux pour me soulager la conscience et m’acheter une respectabilité, une pureté), verse dans l’humanisme intégral stérile, le discours de la novlangue catholique qui tue l’emploi du mot « homosexualité » et la réflexion sur l’homosexualité : le fameux « Tu n’es pas que ça » ou « Je ne suis pas que ça » ou « Je suis avant tout un homme ou une femme, et un Enfant de Dieu » (sous prétexte qu’effectivement, le mot « homosexuel » est une salade et un mot caricatural… mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas l’employer, et que ce mot n’a pas une existence, au moins dans le cœur des gens, dans le monde et dans l’Église). L’emploi de termes cache-misère tels que « chasteté » (qui est l’excuse de certains catholiques homosexuels bourgeois honteux pour ne pas parler de l’exigence du célibat pour toute personne durablement homosexuelle) ou encore « SSA » (« Same-Sex Attraction ») pour évacuer le mot « homosexualité », pour draguer le public catholique et la hiérarchie ecclésiale, est une censure autant qu’une préciosité homophobe bobo qui me gavent. Nous ne sommes pas seulement chastes (la chasteté est une vertu universelle, sans forme) mais continents (donc célibataires : la continence est la forme spécifique pour les personnes homos de la chasteté demandée à tous, car la chasteté des couples mariés homme-femme ne passe pas par la continence et le renoncement à la génitalité/sentimentalité/procréation). Nous sommes gays autant qu’homos. Et ce n’est pas parce que l’homosexualité n’est ni une identité ni de l’Amour qu’il ne faut pas en parler, qu’il ne faut pas utiliser explicitement le terme, et que la communauté ou le lobby LGBT n’existe pas. C’est en grande partie à cause de ce discours de garçon sage perroquet que l’apostolat de l’homosexualité s’enlise et se fait allègrement doubler par le discours beaucoup plus « punchy » et direct (quoiqu’encore plus faux et simpliste) d’un père James Martin (qui, lui, n’hésite pas à parler le langage du monde, appelle un « chat » « un chat », et va récolter 1000 fois plus d’adhésions). La langue de bois humaniste et spiritualiste intégrale de Mattson, en plus d’être lâche, est inopérante. Appelez-nous « gays », je vous en supplie : non seulement nous n’en ferons pas une jaunisse, mais vous nous rapprocherez de tous nos frères homosexuels. Le discours Courage sur l’homosexualité est une grippe verbale, intellectuelle et spirituelle.
La prétention du sans-prétention
Plus une chose humaine se croit sans prétention, plus elle en a.
Les gars de Courage, ne désespérez pas
Ne pleurez pas, les amis de Courage. Paray-le-monial et la Communauté de l’Emmanuel vous claquent la porte au nez, les catholiques se foutent des personnes homos abstinentes/continentes qui essaient d’obéir et d’incarner le message de l’Église Catholique sur l’homosexualité… mais d’autres s’intéressent à vous et sont prêts à vous accueillir avec plaisir (mdr!). France Culture (et bientôt Cash Investigation : Élise Lucet trépigne!) vous réclame haha! Et « en toute discrétion », comme vous aimez (LOL).
Croiser les chanteurs Clément Verzi et Anne Sila à la terrasse d’un café parisien…
Alors que j’étais en terrasse cet après-midi avec un ami au bar « Le Séverin » juste en face de l’église Saint-Séverin à Paris, j’ai reconnu à une table en face de moi les chanteurs (issus de The Voice) Clément Verzi et Anne Sila. Clément a vu que je l’avais reconnu, et nous avons engagé spontanément la conversation. Même si je les avais connus par The Voice, j’ai mis en avant que je les avais surtout vus dans la comédie musicale Jésus (de Pascal Obispo)… ce qui les a étonnés autant que fait plaisir. J’ai eu l’air de prêcher le faux pour savoir le vrai, car je me suis réjoui qu’ils aient tous les deux su conserver une amitié forte après The Voice… et c’est là qu’il a rectifié par une blague en me disant qu’ils étaient carrément en couple (« Scoop people » !^^) et qu’ils proposaient donc une revisitation un peu personnelle et irrévérencieuse de la Bible puisqu’ils formaient le couple Judas/Marie (leurs rôles respectifs). Je leur ai aussi dit que leur choix artistique de participer à la comédie musicale risquée de Jésus était courageux, car je me doutais qu’il y avait eu « du combat » autour de ce projet (beaucoup plus que pour le plus politiquement correct 10 commandements)… Clément a confirmé qu’il y avait eu du combat ; et Anne a été particulièrement touchée que je souligne ET leur souffrance (artistique) ET leur courage. Voilà. Un bel échange d’artiste à artistes. Beauté de Paris. Et les artistes d’aujourd’hui ont besoin plus que jamais de consolation : comme tout le monde.
7e entretien-vidéo avec Nathalie Cardon (avril 2018) : « Boom des pastorales d’accompagnement des catholiques homosexuels »
Vous pouvez aussi retrouver cette vidéo par écrit, sur le lien suivant, ainsi que les autres vidéos lourdaises : vidéo 1 sur Macron aux Bernardins, vidéo 2 sur La Manif Pour Tous, vidéo 3 sur la transidentité, vidéo 4 sur la bisexualité, vidéo 5 sur Demain Nous Appartient, vidéo 6 sur les établissements scolaires, vidéo 7 sur les groupes pastoraux d’accompagnement, vidéo 8 sur Mylène Farmer et la Bête, la vidéo 9 sur le Synode des jeunes, la vidéo 10 sur la Bête Hétérosexualité, la vidéo 11 sur la Bataille d’Armageddon, la vidéo 12 sur l’émission The Voice, la vidéo 13 sur la Réacosphère (1ère partie ; 2e partie) ; la vidéo 14 sur l’homosexualité priorité niée; et la vidéo 15 sur la Honte.
(¿) La Iglesia nos acoge (?)
Editan por Twitter ese tipo de mensajes públicos, identificándome con ellos por un « tag ». Para dar que entender que los católicos no serían homófobos.
… a lo que yo respondo : « La Iglesia no nos engaña. Pero la gente de Iglesia no nos acoge, incluso cuando vivimos la continencia. No me invitáis, no me leéis, no me animáis, no compartís ni una de mis publicaciones o libros, y los cardenales y obispos (salvo el cardenal Omella) nos esconden como verguënzas, sin proponernos camino o apostolado. Abrid los ojos sobre vuestra homofobia en vez de citar Catecismo. »
Shooting avec la Bête (de l’Apocalypse) dans les Jardins du Palais Royal (Part 1) prise par Zoubir le 4 septembre 2018
Série « Bibliothèque François Mitterrand », par ÉLÉGANCE, en novembre 2017 à Paris
Avec la complicité de deux photographes hors-pairs : Caroline (Élégance) et Sylvain K.
Merci père Laurent Sentis ! (sur Aleteia)
Merci père Laurent Sentis !
À deux détails près, je trouve cet article excellent.
Les deux détails, c’est 1) quand il dit « La tendance n’est ni bonne ni mauvaise ». S’il parle de la tendance homosexuelle, dans ce cas-là, ce n’est pas juste, car la tendance homo est mauvaise du fait qu’elle est une peur (de la différence des sexes), donc un fort handicap (subi). C’était déjà le discours du Pape François dans l’avion-retour de Rio. Or, dans l’homosexualité, il n’y a pas que la pratique qui est mauvaise : il y a déjà la tendance, même si le degré de péché n’est absolument pas le même (la tendance homo n’est pas peccamineuse, puisque selon toute vraisemblance, elle n’est pas choisie). En revanche, si le père Sentis parlait de la pulsion érotique en général, je n’ai rien dit.
L’autre « détail », c’est 2) les chemins qui sont proposés aux personnes durablement homos, et qui ne sont pas – tels que le père Sentis les présente – très exaltants car ils sont centrés sur la rétention de la tendance (donc l’abstinence et non la continence) et sur l’accompagnement : « Ces personnes peuvent et doivent recevoir un accompagnement spirituel approprié. Ces personnes seront aidées par la vie liturgique, la méditation de la parole de Dieu, la vie d’oraison et la réception des sacrements. » Il ne parle pas d’apostolat public ni du don de l’homosexualité au monde et à l’Église (continence). C’est plutôt un chemin de catacombes vers lequel il nous oriente. Et concrètement, les gens d’Église, notamment les prêtres et les évêques, ne nous encouragent absolument pas à vivre la continence et nous renient.
Mais étonnant qu’un journal aussi mauvais qu’Aleteia propose ce genre d’interviews claires et justes.
P.S. : Quant à la dernière phrase du père Sentis, il manque à « amitié » l’adjectif « désintéressée », même s’il est induit dans son usage du mot « continence ». Après, c’est sur la définition de la continence que je m’écarte de lui, car lui y met l' »abstinence » ou sans doute la « chasteté »… et c’est sujet à quiproquos. Tout comme l’ambiguïté du mot « cohabitation ».