Archives de catégorie : Phil de l’Araignée

Film « Un Français » de Diastème : la naïveté prétentieuse

Unfrançais affiche
 

Je reviens d’aller voir avec une amie le film « Un Français » de Diastème, particulièrement décrié dès sa sortie française mercredi dernier. Et pour cause : il mérite objectivement notre indignation. C’est un scandale qu’un film donneur de leçons aussi fausses et mensonger pareil existe. Nous ne devons pas nous habituer ni nous résigner à cette propagande, ni la mépriser, mais au contraire essayer d’expliquer comment elle fonctionne pour mieux l’enrayer. Notre indifférence et notre offuscation muette lui feraient trop d’honneurs !

 

« Un Français », racontant en gros le parcours d’un gros beauf néo-nazi du Front National (déjà, on se marre du raccourci) qui se convertit à la « tolérance black-blanc-beur », est frappant de naïveté et, à l’extrême inverse, de prétention (c’est d’ailleurs ce mélange qui le rend si inintéressant et si insupportable…) :
 

1 – Je dis « naïveté » car le réalisateur semble croire au soi-disant « réalisme » des situations pourtant la plupart du temps fantasmées et irréalistes qu’il dépeint. J’en sais quelque chose : les gens FN ou néo-nazis que j’ai eu l’occasion de rencontrer ne réagissent absolument pas comme ça, ni aussi bêtement, bien que je ne leur donne pas raison. Ce film est une pure projection haineuse de fantasmes personnels. Les personnages du film passent d’ailleurs leur temps devant la télé, et n’appréhendent le Réel qu’à travers cette petite lorgnette médiatique. On comprend pourquoi ils soient si déconnectés de ce qu’ils dénoncent. Les dialogues voulus « beaux » sont d’une pauvreté sidérante : « Ils sont gentils, les gens, tu sais. » (le pharmacien bobo = le « Sage » du film) La conversion du héros à « l’Esprit Charlie » n’a ni queue ni tête : elle est réduite à l’ingestion d’un médicament (sainte Science, priez pour nous : sans déconner) et à l’écoute d’une chanson « Fais-moi une place » (saint Julien Clerc, priez aussi pour nous). Diastème fait croire au spectateur qu’il suffit pour un « méchant intégriste » de mettre de la beauté, de la musique classique, de la Nature, du divertissement, du sport (la Coupe du Monde 98), de la diversité multiculturelle, et de la science dans sa vie, pour guérir, aimer correctement la France, donner du prix à sa Marseillaise, et « devenir gentil ». Sérieusement, qui sont les adolescents attardés révoltés qui nous dressent, là ?
 

2 – Je dis « prétention puante » car le film est bourré de jugements moralistes complètement manichéens, de clichés, d’amalgames (ex : La Manif Pour Tous = FN) et de caricatures qui ne renvoient pas à des situations crédibles ni réelles. La scène du bus, le meeting politique, la scène du bar, l’entrevue et le discours de Grand-Guy au parloir, l’histoire d’amour entre Marc et Corinne, etc. : tout est parfaitement invraisemblable.
 
Unfrançais barbus
 

Ce mélange de sincérité et de fantasmes est inquiétant. Car il alimente des conflits (imaginaires) bien plus qu’il n’apaise les tensions sociales. C’est un vrai film de propagande, de la guerre civile en barres si on peut dire (le contraire du but affiché de son réalisateur et du titre « patriotique » qu’il s’est choisi, en fait !) Ce film est dangereux pour cela : il défend mal les victimes et couvre les vrais bourreaux par la caricature. En effet, on ne règle les problèmes qu’en étant capable déjà de les représenter humblement et avec réalisme, sans bêtifier ni diaboliser l’Ennemi. Ce n’est pas du tout le cas d’« Un Français », qui rajoute aux vrais problèmes nationaux beaucoup de confusions, de quiproquos, d’amalgames réducteurs qui reposent sur des situations totalement fantasmées (mais crues vraies par le réalisateur) et risquent d’encore plus radicaliser les groupes culturels infidèlement dépeints. Ce film n’aime même pas la France et n’en dégage pas du tout la quintessence, le sens : c’est un ramassis de violence et de clichés sur des gens qui précisément n’aiment pas notre pays. « Un Français » est une daube qui ne se contente pas d’être irréaliste et inoffensive : elle est arrogante et condamnante, donc elle est en plus dangereuse. Les comédiens bobos Canal + qui jouent aux « racistes » et aux « fascistes », en croyant en la vérité de leurs mimes ratés, alors que dans les faits les groupes néo-nazis sont bien moins bourrins, idiots et illogiques qu’ils ne l’imaginent, et les opposants au « mariage pour tous » bien moins inhumains et homophobes qu’eux, prouvent à la face du monde que les véritables « fachos » idéologisés, se sont d’abord eux. Si vous voulez, c’est un peu la caricature grossière et inconsciente d’elle-même qui, par son simplisme prétentieux, se retourne en auto-caricature et en aveu de fascisme. Les barbus hipsters bobos « ni de droite ni de gauche, ni hétéros ni homos », mine de rien très pères-la-morale derrière leur posture d’observateurs « neutres » indignés devant leur poste de télévision, nous ont pondu une bonne grosse merde de bien-pensance anti-fasciste, dans la plus pure tradition du moralisme socialiste totalitaire. Et c’est moi, un gars de tendance gauche, qui écris cela ! donc je m’y autorise encore plus : ce film n’a rien d’un film « de gauche », en fait. C’est un film socialiste. Alors tous aux abris…
 
Unfrançais croix
 

Enfin, je rajouterai que, oui, on voit que « Un Français » est un film très idéologique à un « détail » près extrêmement signifiant : il est encerclé par la défense de l’homosexualité, même si, en apparence, ce thème y est absent ou anecdotique. En effet, les premières images montrent un « cassage de pédé », et les dernières images le défilé de La Manif Pour Tous. En réalité, bien plus que la thèse de l’anti-« racisme » et de l’anti-fascisme, la justification de l’homosexualité est le pivot de « Un Français », parallèlement à un rejet de la foi catholique, présentée uniquement comme une connerie de jeunesse ou un intégrisme. Que d’amalgames – asexués et anticléricaux ! – produisent en chaîne les promoteurs gauchistes du #pasdamalgames, c’est fou…

Article du Nouvelliste en l’honneur de la Gay Pride à Sion (Suisse), ainsi que ma réponse censurée

 

En réponse à la tribune du 9 juin 2015 « L’homosexualité n’a pas besoin d’être guérie » sur le Journal suisse Le Nouvelliste, déroulant le tapis rouge à la première Gay Pride de Sion (Suisse) où j’aurais dû intervenir le 10 juin (demain), j’ai écrit cet article. Celui-ci est une commande de ceux qui m’avait initialement invité à la table ronde qui, à cause de la censure médiatique et du refus des associations LGBT locales de s’entretenir avec moi, n’a pas eu lieu. Finalement, j’avais bien deviné que cette réponse ne serait pas publiée vu l’attitude gay friendly du journal en question. Je la publie dès maintenant dans sa version tronquée par mes hôtes, puis dans sa version complète. Vous constaterez par vous-mêmes qu’elle est hyper subversive et que je dis des horreurs pour mériter une telle censure.
 
Capture d'écran 2015-06-09 11.22.48
 
Capture d'écran 2015-06-09 11.22.22
 

Ma réponse (tronquée à mon insu) :
 

L’homosexualité, une maladie?

 

Les personnes homosexuelles pratiquant leur homosexualité, ou les personnes homophobes croyant en une « espèce homosexuelle à soigner », sont bien les seules à le penser ! Une peur, que je sache, n’est pas une maladie. Et le désir homosexuel est bien une peur et un éloignement de la différence des sexes, la différence des sexes étant le socle de notre existence. Cette peur, et parfois ce rejet, de la différence des sexes n’ont pas à être applaudis ni banalisés. Ils expriment un manque de confiance et une haine inconsciente de soi, des autres, de la sexualité (la différence des sexes étant par essence la sexualité). Ils peuvent venir soit d’expériences traumatiques au niveau de la sexualité – je connais à ce jour plus de 90 amis homos qui m’ont révélé avoir été violés, même s’il ne faut pas en faire une règle – soit d’un doute et d’une panne d’identité à un moment de construction hésitante de soi.
 

Ce n’est pas parce que l’attraction homo est ressentie physiologiquement et corporellement que l’homosexualité serait une maladie ou au contraire une nature, une espèce. Personne ne se réduit à ses sentiments ni à ses pulsions ni à ce qui le fait jouir génitalement. Le discours essentialiste et naturaliste de l’homosexualité ne respectent pas les personnes homosexuelles telles qu’elles sont, même s’il semble vouloir leur bien et prône une indifférence relativiste ressemblant à du respect. Il n’en est rien. Le désir homo est bien une peur et une blessure psycho-sexuelle. Le reconnaître ne nous fait que mieux prendre soin des personnes. Ne banalisons pas, ne sacralisons pas et ne diabolisons pas l’homosexualité : reconnaissons-la plutôt telle qu’elle, sans la justifier, pour mieux accueillir et connaître les personnes qui la ressentent, et comprendre ce qu’elles vivent.
 
Philippe Ariño

 

blogueur homosexuel, araigneedudesert.fr

 
 

Texte initial :
 

Homosexualité : une maladie ?? Les personnes homosexuelles pratiquant leur homosexualité, ou les personnes homophobes croyant en une « espèce homosexuelle à soigner », sont bien les seules à le penser ! Une peur, que je sache, n’est pas une maladie. Et le désir homosexuel est bien une peur et un éloignement de la différence des sexes en amour, différence des sexes étant le socle de notre existence, identité et amour sur terre. Cette peur, et parfois ce rejet, de la différence des sexes n’ont pas à être applaudis ni banalisés. Ils expriment un manque de confiance et une haine inconsciente de soi, des autres, de la sexualité (la différence des sexes étant par essence la sexualité), de Dieu. Ils peuvent venir soit d’expériences traumatiques au niveau de la sexualité et de la spiritualité – je connais à ce jour plus de 90 amis homos qui m’ont révélé avoir été violés, même s’il ne faut pas en faire une règle et que moi-même je n’ai pas été violé – soit d’un doute et d’une panne d’identité à un moment de construction hésitante de soi.
 

Oui, il faut le dire pour être au plus près de l’amour des personnes homos : le désir homosexuel est bien une peur et une blessure vis-à-vis de la différence des sexes. Vous pourrez aller consulter les codes « Désir désordonné », « Moitié », « Appel déguisé », « Viol », « Milieu psychiatrique » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels sur mon blog araigneedudesert.fr. Vous verrez que nous, personnes homosexuelles, faisons explicitement mention de cette blessure identitaire et amoureuse que nous expérimentons dans notre corps, dans notre famille, en amitié, en « amour », en société. Ce ne sont pas que les autres qui créent notre malheur ou une maladie qui nous serait spécifique : c’est aussi notre propre pratique et nos propres fantasmes.
 

Ce n’est pas parce que l’homosexualité n’est pas un choix, donc pas un péché (le péché présuppose une liberté), qu’elle n’est pas un signe de péché. Même Jésus, qui n’était pas pécheur, a porté sur lui la totalité des signes de péché du monde et a hérité du péché d’Adam de se croire affranchi de la différence des sexes et de sa divinité. Ce n’est pas parce que l’attraction homo est ressentie physiologiquement et corporellement que l’homosexualité serait une maladie ou au contraire une nature, une espèce. Personne ne se réduit à ses sentiments ni à ses pulsions ni à ce qui le fait jouir génitalement : nous ne sommes ni des anges, ni des bêtes ! Nous sommes homme ou femme, et Enfants de Dieu. Point. Le discours essentialiste et naturaliste de l’homosexualité ne respectent pas les personnes homosexuelles telles qu’elles sont, même s’il semble vouloir leur bien et prône une indifférence relativiste ressemblant à du respect. Il n’en est rien. Le désir homo est bien une peur et une blessure psycho-sexuelle. Et alors ? Le reconnaître ne nous fait que mieux prendre soin des personnes et dénoncer les désastres de l’hétérosexualité. Ne banalisons pas, ne sacralisons pas et ne diabolisons pas l’homosexualité : reconnaissons-la plutôt telle qu’elle, sans la justifier, pour mieux accueillir et connaître les personnes qui la ressentent, et comprendre ce qu’elles vivent.

DIRE « 33 » (33 CONSIGLI PER GLI ITALIANI PER EVITARE GLI ERRORI DELLA MANIF POUR TOUS FRANCIA)

Union civil en Europe
 

Con la mia esperienza attivista francese contro le leggi pro-gay e forte dei miei sei viaggi in Italia per conferenze sull’omosessualità (Torino, Mestre, Milano, Padova, Treviso, Forlì, Roma, Verona), vorrei darvi, amici italiani, alcuni consigli per condurre al meglio la vostra lotta contro il « matrimonio per tutti ». Senza una chiave strategica potreste rischiare di disperdervi, scoraggiarvi, radicalizzarvi, e non riuscire nella vostra battaglia contro la banalizzazione mondiale della differenza tra i sessi.
 

Inoltre, questi 33 consigli si applicano (purtroppo!) anche in Francia, mio bel paese che non ha davvero iniziato la sua lotta contro il « matrimonio per tutti » e per tutte le nazioni del mondo che non hanno ancora adottato il « matrimonio per tutti » legge, ma che vedono avvicinarsi le prime nuvole del temporale. Le mie raccomandazioni potrebbero anche tornare utili per conferenze o una incontri che potreste dover condurre. Non siate timidi soprattutto di leggerle pubblicamente!
 
 

DI COSA PARLARE?

 

CONSIGLIO n° 1 : Si prega di non cercare di imitare la Francia

Si prega di non cercare di imitare la Francia. Amici italiani, rimanete voi stessi. Tanto più che la Francia, nonostante le apparizioni sui media, non è un modello di successo in questa lotta (negazione della fede, cattivi slogan, rifiuto di parlare di omosessualità e eterosessualità, etc.), e che ha subito la stessa sconfitta degli altri paesi che hanno lasciato passare il « matrimonio per tutti ». Ha appena fatto un po ‘più di resistenza di altri. Ma questo è tutto.
 

CONSIGLIO n° 2 : Il coraggio di parlare di omosessualità

Il coraggio di parlare di omosessualità. Questo è il dibattito chiave. La Legge di Unione Civile e il « matrimonio per tutti » legge passano sotto il nome « l’amore omosessuale » (quasi per un allineamento con una presunta « eterosessualità »). Dovete capire che l’omosessualità non è un problema tra i tanti, ma deve invece essere la nostra priorità e la dose di veleno indispensabile contro per un vaccino mondiale contro la distruzione « legale » del patto di amore tra uomo e donna. Il tema dell’omosessualità è inevitabile. In alcune città italiane, è stato adottato come consegna assoluta il divieto di parlare del tema (l’ho sentito in modo esplicito a Bologna un seminario sulle questioni di Gender, all’inizio del 2014). Solo a Milano l’omosessualità ha cominciato a trovare una priorità nei discorsi. Ma è stato ancora troppo poco e questo è il vostro più grande errore. Finite in quella omofobia che vi si rimprovera. Così, inoltre, rifiutate la possibilità di far ragionare i vostri politici generalmente preoccupati e sottomessi al ricatto emotivo sull’omosessualità.
 

CONSIGLIO n° 3 : Abbiate il coraggio di parlare d’amore

Abbiate il coraggio di parlare d’amore. In caso contrario, lasciamo il tema a quelli che ne parlano male in modo irrealistico, angelicato, asessuato, ideologizzato. La definizione di amore è al centro del dibattito. In generale, noi la disprezziamo perché crediamo che sia pericolosa o fuori tema o sdolcinata. Ma il nostro mondo ha sete di capire cosa sia il vero amore, quali siano le sue leggi. Non è realistico credere che il matrimonio (anche civile) non sia una storia d’amore. Sulla carta, in effetti, il matrimonio civile è una questione di amore. Ma di solito lo è nei fatti e negli intenti. Ne dobbiamo tener conto, piuttosto che rimanere a fissare il muro.

 

CONSIGLIO n° 4 : E ‘fondamentale non far diventare il figlio, la differenza sessuale, la famiglia degli idoli

E ‘importante non far diventare il figlio un idolo. Non far diventare la differenza sessuale un idolo. Non far diventare la famiglia un idolo. No: non tutte le coppie pur integrando le differenze di genere hanno successo. No: la differenza tra i sessi non è una garanzia di amore, né una garanzia di « complementarità ». E no, l’amore nelle coppie uomo-donna non si riduce solo alla capacità di generare, alla sola presenza del figlio. Se si considera la differenza tra i sessi come un idolo, e la famiglia come un sostituto del matrimonio o un assoluto per il matrimonio, è in ultima analisi non considerare l’amicizia, le coppie sterili, i single, le coppie sposate mal assortite o separate, i vedovi, gli adolescenti, le persone che hanno avuto aborti, le coppie che usano contraccettivi, le persone omosessuali… insomma, una grande parte della popolazione! Dopo di che, non dovrebbe sorprenderci che le nostre manifestazioni contro il “matrimonio gay” dividono la nostra società e feriscono la maggior parte della popolazione nazionale.
 

CONSIGLIO n° 5 : smettere di credere che noi stessi non siamo definiti dalla nostra sessualità

Smettere di credere che noi non definiamo noi stessi la nostra sessualità. Questo è falso. Spesso i Cattolici, per evitare di dover parlare di omosessualità e eterosessualità, diciamo che « l’essere umano non è definito dalla sua sessualità. » Questo è falso. Noi non definiamo noi stessi per i nostri organi genitali o i nostri sentimenti, certo, ma ci definiamo si per la nostra sessualità! (sessuazione, rapporto con il mondo come esseri sessuali, in parte genitalità e in parte emozioni). Sostenendo che noi non siamo definiti dalla nostra sessualità, sosteniamo la crescente privatizzazione della sessualità nella sfera dell’intimità (che è una separazione sbagliata: la sessualità è una realtà sociale, aperta alla vita, e quindi lo Stato e la Chiesa hanno la loro voce in capitolo!), sosteniamo il mix di politiche tra sfera pubblica e privata, e infine la sentimentalizzazione delle leggi statali.
 
 

CONSIGLIO n° 6 : Smettere di credere che l’omosessualità diventa un problema solo se è riconosciuta, legalizzata, politicizzata, mediatizzata, esibita, pubblicizzata, istituzionalizzata

Smettere di credere che l’omosessualità diventa un problema solo se è riconosciuta, legalizzata, politicizzata, mediatizzata, esibita, pubblicizzata, istituzionalizzata. Ad esempio, molti dei cattolici tagliano la vita omosessuale in due: il Gay Pride, e poi la vita gay che sarebbe discreta, casta, spirituale, rispettabile e pura. Questo è falso. L’omosessualità è già un problema nel settore privato, per la persona e la « coppia ». Già in quanto desiderio, è una paura (della differenza sessuale), un segno del peccato, quindi non deve essere giustificata, e non è facile da vivere. Altri cattolici, più radicali, immaginano invece che la « lobby homo » vuole omosessualizzare l’intero pianeta. Ancora una volta, questo è falso. E’ solo la « lobby etero » e che vuole bissessualizzare e asessualizzare l’intero pianeta. La maggior parte delle persone gay aspirano invece alla discrezione e l’indifferenza sociale per le proprie pratiche.

 

CONSIGLIO n° 7 : Smettere di credere che « il matrimonio gay » è una legge tra le altre

Smettere di credere che « il matrimonio gay » è una legge, come le altre, e che la lotta contro il , l’eutanasia, il transumanesimo, GPA, ecc, la soppianterà. No. Il matrimonio E’ la differenza tra i sessi. Così colpisce tutte le dimensioni della nostra vita (persona + amore di coppia + famiglia). E l’omosessualità E’ il sassolino nella scarpa del mondo perchè va a banalizzare e ad cancellare questa differenza tra i sessi che fonda l’Umanità e l’amore umano. E ‘incredibile, ma in Francia, abbiamo sperimentato un record di mobilitazione contro il « matrimonio per tutti » mobilitazione che non si sarebbe mai visto contro l’aborto, per esempio, mentre a prima vista è più grave per uccidere un bambino con l’aborto piuttosto che vedere due uomini davanti al sindaco. Vediamo dunque che il matrimonio è fondamentale. L’omosessualità è anche un tema cruciale per il nostro mondo, perché riguarda il rifiuto della differenza sessuale. Purtroppo, in Francia, abbiamo sottovalutato il matrimonio e omosessualità. Abbiamo loro preferito la famiglia, i figli. Abbiamo preferito difendere i rami a discapito del tronco, se si preferisce. Ad esempio, la Manif Pour Tous francese poco dopo il voto del « matrimonio per tutti » è stato ingenuamente immaginato che la lotta contro il Gender sarebbe stato il secondo tempo della lotta contro la legge Taubira. È stata costretta a fare marcia indietro e tornare al matrimonio. Ancora oggi, la Manif Pour Tous Francia pensa che la lotta contro GPA debba soppiantare la lotta contro il « matrimonio per tutti » e mobilitare altrettanto. E ‘sbagliato, perché ancora non ha capito l’importanza a livello di civiltà dell’omosessualità né di quella del matrimonio nell’esistenza umana.

 

CONSIGLIO n° 8 : Smettere di pensare che l’Unione civile sia diversa dal “matrimonio per tutti”

unioni-gay-unita
 

Smettere di immaginare che le Unioni civili siano diverse dal “matrimonio per tutti”. E’ esattamente lo stesso riconoscimento. Tutti i paesi che hanno adottato le Unioni civili o le partnership hanno, senza alcuna esclusione, prima o poi, finito per trasformare la legge delle Unioni civili in “matrimonio”. Sostenendo le Unioni civili (e quindi l’eterosessualità), ci si comporta esattamente come quelli che vogliono il “matrimonio per tutti” senza le conseguenze che esso implica. Ovvero, allo stesso modo, noi imitiamo coloro che separano l’amore dalla filiazione: dire sì alle Unioni civili e no al “matrimonio per tutti” o dire sì al matrimonio civile per dire no al matrimonio religioso, significa adottare lo stesso approccio dei nostri oppositori nei confronti del “matrimonio per tutti” e del matrimonio tradizionale.
 

Non crediate che le vie legali vadano magicamente a regolare la questione del “matrimonio per tutti” o della sua abrogazione. Alcuni paesi come la Croazia o la Slovenia, che erano anche riusciti attraverso un referendum nazionale (nel marzo del 2012, gli sloveni avevano respinto con il 55% il matrimonio gay; e nel dicembre del 2013, il 64,84% dei croati aveva anch’esso votato contro) a inserire la differenza dei sessi nella definizione di matrimonio in Costituzione, si sono visti, con l’avvento di un governo socialista o di destra ma gay friendly, imporre il matrimonio omosessuale attraverso il mezzo indiretto delle Unioni civili. A questo proposito, mi faccio poche illusioni riguardo il referendum in Irlanda del 22 Maggio 2015. Finché le Unioni civili e l’eterosessualità non sono affrontate frontalmente, si potranno fare tutti i referendum che si vogliono, si potranno adottare tutte le strategie giuridiche possibili, l’ideologia libertaria continuerà indisturbata la sua corsa senza freni verso i diritti.

 

CONSIGLIO n° 9 : Smettere di credere che l’amore omosessuale e l’identità omosessuale esitano

Smettere di credere che l’amore omosessuale e l’identità omosessuale esitano. Nessuno ha messo pubblicamente in discussione questa convinzione in Francia (tranne me!). Questo è increscioso poiché è precisamente la base su cui le leggi che noi combattiamo principalmente si appoggiano. Compresa l’eutanasia, l’aborto, le manipolazioni genetiche, le leggi transumaniste, la riforma della scuola, etc. Che cosa meglio della promozione dell’omosessualità può dare all’essere umano l’illusione e la legittimazione a sbarazzarsi della differenza dei sessi, cioè del più grande limite della sua condizione umana, freno al suo desidero di essere tutto? Finché non si dimostra che l’omosessualità non è la chiave che apre tutte le porte (identitarie, amorose, umane), perché non è né un’identità né amore né una realtà piena, la maggioranza della popolazione sarà tentata di farne un lasciapassare che legittima tutte le pratiche/leggi umane cosiddette “amorose”.

 

CONSIGLIO n° 10 : Riconoscere che ancor più dei bambini, le vere vittime delle Unioni civili, del “matrimonio per tutti” e dell’utero in affitto, sono le persone omosessuali

Riconoscere che ancor più dei bambini, le vere vittime delle Unioni civili, del “matrimonio per tutti” e dell’utero in affitto, sono le persone omosessuali. Queste sono considerate da queste leggi fuori della realtà come delle specie (“gli” omosessuali), sono negati nella loro realtà specifica e nella loro umanità, uniformate sul modello eterosessuale, negate nelle loro sofferenze, trasformate “legalmente” in trafficanti di bambini, travestite da sposi posticci, o in famiglie da carnevale. Le Unioni civili, il “matrimonio per tutti” e l’utero in affitto, preparano un terreno fertile per l’omofobia e ciò è molto preoccupante per le persone omosessuali. Molta gente nutre un crescente rancore verso di loro. Vengono visti come despoti, una pericolosa massoneria, dei disadattati occidentali che portano la civiltà verso la rovina. Si immagina per esempio che le persone omosessuali hanno voluto questa legge del “matrimonio per tutti”, e che esse hanno pianificato di distruggere la famiglia, il bambino, la tradizione, la realtà… sebbene sia falso: la maggior parte di loro ha solo voluto il diritto al matrimonio, senza rendersi conto delle conseguenze. Le leggi gay friendly si ritorceranno contro la comunità omosessuale in breve tempo. Non dobbiamo perderle di vista questo aspetto, e prendere le contromisure prima che si giunga alla catastrofe.

 

CONSIGLIO n° 11: Smettere di credere che la lobby LGBT sia la lobby omosessuale.

Smettere di credere che la lobby LGBT sia la lobby omosessuale. La “lobby LGBT” non è altro che la lobby etero gay friendly. Ne è la prova il fatto che, in Francia, i più accaniti difensori del “matrimonio per tutti” si presentino come “etero” (François Hollande, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, etc.) e si vendicano della loro sofferente esperienza della diversità dei sessi e matrimoniale sostenendo il matrimonio gay. Ne è la prova anche l’esistenza in Europa di gruppi come Gay Straight Alliance, o anche il pubblico dichiaratamente etero, che compone la grande maggioranza dei Gay Pride. Credere che siano le persone omosessuali che compongono le lobby LGBT rappresenta un errore molto grave che dimostra una totale non conoscenza dell’ambiente omosessuale (un ambiente estremamente frammentato e continuamente in contraddizione), che alimenta per di più un’omofobia fra le nostre fila che allontana dalla nostra battaglia molte persone omosessuali che non sarebbero lontane dall’unirsi a noi.

 

CONSIGLIO n° 12: Accogliere le persone omosessuali che sono dalla nostra parte e lasciar loro il PRIMO posto

Accogliere le persone omosessuali che sono dalla nostra parte e lasciar loro il PRIMO posto. La loro semplice presenza e la loro persona rassicura e al tempo stesso impressiona coloro che sono pro e contro il matrimonio per tutti. “E’ il povero che evangelizza i poveri.” (San Vincenzo de’Paoli) Mentre gli attivisti LGBT, Femen, o altri Antifas, talvolta non si preoccupano di interrompere simposi contro il matrimonio per tutti, non hanno mai avuto il coraggio per esempio di interrompere direttamente una delle mie conferenze sull’omosessualità (per paura di farmi pubblicità o di dimostrare pubblicamente e concretamente la loro omofobia). Non posso farci nulla e faccio solo una costatazione empirica: le persone omosessuali sono le più legittimate e le più potenti nei dibattiti sul « matrimonio per tutti » se e solo se sono continenti, se e solo se in realtà parlano di atti omosessuali, se e solo se spiegano le trappole dell’eterosessualità, se e solo se non si pongono alla ribalta per arrivismo, per raccontare di sé nella testimonianza emotiva o per sfondare nella “lobby LGBT” e nei mass media. I testimoni gay opposti al « matrimonio per tutti », che si limitano a parlare solo di filiazione, ma promuovono in privato l' »amore homo » fanno un discorso alla « Dolce & Gabbana » sterile e contraddittorio: “Siamo omo, ma non gay.” ; “Non tutti gli omosessuali sono d’accordo sul matrimonio per tutti e non vogliono piegarsi al totalitarismo della lobby omosessuale che non ci rappresenta!” ; “L’unione civile, perché no, ma non il matrimonio : è questo ‘non’ che io non voglio attraversare, a causa delle conseguenze sul bambino.” ; “La mia sessualità appartiene alla sfera privata. Non deve né politicizzarsi né legalizzarsi.” ; eccetera. Questo bla-bla soddisfa solo i più lamentosi anti-matrimonio gay e pedomaniaci della nostra sponda e per di più nutre una omofobia popolare che divide in due il mondo omosessuale in modo caricaturale: la comunità gay politicizzata, depravata, militante, superficiale e spregevole da un lato… e la comunità gay privata, « casta », « che non disturba nessuno, » dall’altra. Questo argomentare alla « Dolce & Gabbana » non smuove le cose. Oltre a far prendere rischi monumentali e inutili a chi sarà presto bollato come « pederasta collaborazionista e vergognoso », fa dire davanti alle telecamere delle fandonie contraddittorie, “Sono omo. Ma io non sono omo come quelli di quell’ambiente” oppure “Non è perché si è omo che si è per forza pro-matrimonio-per-tutti !”. Questa opposizione morbida consiste in due frasi che si ritorcono contro sé stesse. “E va bene, il matrimonio per tutti non è condiviso all’unanimità nelle fila degli omo. E allora? Non è un motiovo per impedire agli omo che lo desiderano di sposarsi. Anche se fossero una minoranza tra gli omo! Questo non vi toglie nulla!”. In ogni caso, ritengo che la fede nell’amore omosessuale, anche nel privato È il « matrimonio per tutti ». Elton John e Dolce & Gabbana, nonostante le apparenze, stesso caso! Frigide Barjot e Ludovine de la Rochère, stesso caso (in questo caso a proposito dell’Unione civile in Francia)!

 

CONSIGLIO n° 13: Nei dibattiti pubblici sul « matrimonio per tutti » cercare prima di tutto degli oratori omosessuali che realmente analizzano l’omosessualità

Nei dibattiti pubblici sul « matrimonio per tutti » cercare prima di tutto degli oratori omosessuali che realmente analizzano l’omosessualità. In Francia, abbiamo commesso l’errore di usare oratori saggi, morbidi, che sono esperti in alcuni combattimenti, ma non specificamente in quello dell’omosessualità. In effetti, nei dibattiti televisivi e nelle tavole rotonde sono stati serviti mattina, pomeriggio e sera un sacco di « primi della classe » per parlare di famiglia, del bambino, del Gender dell’utero in affitto. Ma questi conferenzieri, inadatti ad un pubblico che non sposa a priori le loro idee e le loro credenze religiose nascoste, alla fine fanno perdere l’interesse a molte persone, anche se espongono bene e sono loro che vengono retwittati massicciamente nella catto-sfera dei social networks (Tugdual Derville, François-Xavier Bellamy, Fabrice Hadjadj, Thibaud Collin, tutti questi intellettuali che per molti versi ammiro molto), perché godono della loro reputazione di « padri di famiglia » di « sociologi » , di « filosofi », di « politici » e di « difensori della Vita. » Hanno una forza d’attacco molto molto piccola se paragonati alle persone omosessuali.
 

Quello che è stato abbastanza insopportabile in Francia (e d’altra parte continua ad esserlo …), è che abbiamo cercato di fare annegare il pesce dell’omosessualità, immaginandoci, durante i dibattiti e le manifestazioni pubbliche, che saremmo riusciti a sostituirlo sia col numero sia con la competenza. In sostanza, abbiamo pensato che la quantità avrebbe fatto la qualità e che la prima avrebbe preso il posto della seconda. Mentre invece senza qualità, senza le idee giuste e le persone giuste per la nostra lotta, i nostri numeri sono un fuoco di paglia, sono spazzati via e distorti dai nostri avversari (che sono la maggioranza nei media, va detto). Abbiamo creduto che il numero di manifestanti avrebbe riempito la nostra mancanza di argomenti e nascosto la nostra paura dell’omosessualità. Non è accaduto. Una folla per quanto grande sia, senza alcun messaggio diverso da « la famiglia è importante » e « il bambino non è una merce », è nuda. Urla messaggi vuoti e isterici, espone inconsciamente la propria omofobia. E idem per il dibattito pubblico. Abbiamo creduto che il numero avrebbe diluito la nostra mancanza di contenuti sull’omosessualità. Invece di comprendere il primato dello studio dell’ omosessualità, dell’eterosessualità e dell’omofobia in occasione di conferenze, abbiamo infilato uno spiedino di « specialisti » (tutti altrettanto noiosi da ascoltare un po ‘d’altro: l’avvocato / il politico / lo storico / il filosofo … e in rare occasioni, per esotismo, l’adottato / il musulmano / il socialista / l’omo di servizio che non ha nulla da dire sull’omosessualità e che picchia sul tema omo-ambientalista integrale, ecc. Ovviamente, sono stati accuratamente « black-listati » il sacerdote o l’omo-continente …). O abbiamo organizzato dibattiti « per » o « contro » la legge del « matrimonio per tutti » (in tv, nell’Assemblea Nazionale), come se dibattere fosse necessariamente opporsi, o sbattersi in faccia parole, o invitare gli estremi o chi non è d’accordo. La verità sarebbe SOLO il conflitto. Io vi dico in verità, non c’era dibattito in Francia sul « matrimonio per tutti ». Tutto resta ancora da fare.
 

CONSIGLIO n° 14: Smettere di credere che vi sia una volontà chiaramente malvagia da parte dei pro-matrimonio-per-tutti di distruggere la famiglia, la differenza uomo-donna, dei bambini

Smettere di credere che vi sia una volontà chiaramente malvagia da parte deI pro-matrimonio-per-tutti di distruggere la famiglia, la differenza uomo-donna, i bambini. Pochissime persone vogliono opporsi al matrimonio tradizionale, alla vita, ai bambini, alla famiglia, alle differenze tra i sessi: i pro-matrimonio-per-tutti sono pieni di buone intenzioni, e l’unico modo per rassicurarli, è per prima cosa credere nell’esistenza della loro sincerità (senza credere nella verità della loro sincerità), di vedere che stanno distruggendo la civiltà con l' »amore ». Rari sono coloro che scientemente hanno intenzione di distruggere il matrimonio distribuendolo a tutti e banalizzando il proprio divorzio. “Per abolire il matrimonio, bisogna prima che tutti possano trarne beneficio.” (Caroline Mécary, avvocata del foro di Parigi, donna molto attiva quando il « matrimonio per tutti  » è stato imposto alla Francia nel maggio 2013). L’inferno è lastricato di buone intenzioni. Ed è solo su queste buone intenzioni che conviene far ragionare i nostri avversari. Non è negando la bellezza delle loro buone intenzioni che noi li aiuteremo a non sentirsi giudicati da noi.
 

CONSIGLIO n° 15 : Non prendere le persone omosessuali pro matrimonio-per-tutti per degli imbecilli

Non prendere le persone omosessuali pro matrimonio-per-tutti per degli imbecilli. Pensi davvero che non sanno ciò che è un uomo, ciò che è una donna? Che non sanno che ci vuole un uomo e una donna per fare un bambino? Credi davvero che si oppongono al matrimonio tradizionale e che vogliono distruggere il matrimonio o la procreazione naturale tra uomini e donne? Credi davvero che vogliono evitare che le famiglie di sangue vivano? No. Hanno messo in discussione solo il primato dell’amore tra uomo e donna, e rinunciano a che questo primato venga protetto dal diritto nazionale. Non è una questione prima di tutto intellettuale, ma una è una questione di fede, cuore, emozionale. « Noi, omosessuali, non abbiamo una nocciolina al posto del cervello. Non caricaturate le nostre rivendicazioni o le rivendicazioni che ci fanno portare avanti ».
 

In Francia, abbiamo sbagliato a disprezzare la « neolingua » LGBT (« omosessualità », « omofobia », « transfobia », « Gender« , « Queer« , « eterosessuali », « intersessuali » e perfino l’acronimo « LGBT » stesso) semplicemente perché è nuova e neologica, invece di adattarci ad essa, di capirla, di riconoscerne una logica / sincerità / sottigliezza, per contrastarla meglio . Che lo si ammetta o no, abbiamo dimostrato omofobia. Chiaramente.
 

CONSIGLIO n° 16: Non cadere nella nostra stessa trappola della focalizzazione del matrimonio sulla filiazione

Non cadere nella nostra stessa trappola della focalizzazione del matrimonio sulla filiazione. Molto spesso i difensori del « matrimonio per tutti », piuttosto che parlare di matrimonio o di omosessualità, si rinchiudono dentro la tematica dell’adozione. Parlano quasi solo di questo. E ciò fin dall’inizio della discussione. E’ il loro scudo argomentativo preferito. Siamo noi che gli abbiamo dato il bastone con il quale ci colpiscono. Ricordo, per esempio, che mi feci intrappolare da un gruppo di una trentina di studenti spagnoli in visita a Parigi e scettici di fronte a una veglia di sentinelle che stavamo facendo alla fontana Saint Michel. Con questi giovani impossibile parlare di omosessualità e di « coppia » omo, perché esibivano un’evidenza indiscutibile: ogni essere umano è in grado di sperimentare la bellezza della paternità adottiva, « dare amore a un bambino ». Quindi per quanto riguarda i dibattiti sul « matrimonio gay », è molto importante tornare all’essenziale: la definizione dell’amore, e in particolare dell’omosessualità, della coppia. L’adozione, sulla questione del « matrimonio per tutti » è una paraculata, un parassita e un argomento secondario. In Francia, gli anti-matrimonio-per-tutti, non hanno ancora capito che il matrimonio è soprattutto l’unione di due sposi, di un marito e una moglie, e non fondamentalmente l’unione di un padre e una madre. Non hanno parlato del matrimonio in sé stesso. Dobbiamo davvero tornare alla differenza tra i sessi per ridargli la sua corona di amore universale.

 

CONSIGLIO n° 17 : Parlare della legge del matrimonio-per-tutti in sé, e non unicamente delle sue conseguenze.

Parlare della legge del matrimonio-per-tutti in sé, e non unicamente delle sue conseguenze. Bisogna smettere immediatamente, per quanto riguarda « matrimonio per tutti » di aprire la discussione con l’adozione per le coppie dello stesso sesso, la PMA (procreazione medicalmente assistita e la GPA (gestazione per altrui), e di focalizzarci sulla filiazione. Certo, se la questione dei bambini arriva, questa sarà la ciliegina sulla torta del nostro ragionamento. Ma non dobbiamo mettere il carro davanti ai buoi. In testa delle persone, per quanto riguarda il « matrimonio gay », il ricatto emotivo non fa perno sul bambino, soprattutto in un’epoca in cui il matrimonio è disconnesso dalla filiazione, dove i bambini sono sempre più disprezzati e rivendicati come oggetti di diritto. Si fa perno sull’amicizia, sull’omosessualità, sull’amore, sulla nozione di libertà (diritto) e sull’ingiustizia (discriminazione, interdizione), sulla ricerca di ciò che è permesso e proibito. In Francia, parlando solo del bambino e le conseguenze della legge Taubira sulla famiglia, abbiamo rovinato tutto: non solo abbiamo giustificato l’Unione civile, ma in aggiunta, abbiamo incoraggiato i nostri politici a tagliare « matrimonio per tutti » in due e quindi a farlo passare tutto, ma a pezzi, con dosi omeopatiche.
 

CONSIGLIO n° 18 : Parlare il linguaggio dei nostri detrattori, che si limita a 4 parole – « omosessualità », « eterosessualità », « omofobia » e « amore »

Parlare il linguaggio dei nostri detrattori, che si limita a 4 parole – « omosessualità », « eterosessualità », « omofobia » e « amore ». Se cerchiamo di convincerli a capire i nostri concetti-casa (« Gender« , « transumanesimo », « abrogazione », « GPA« , « ecologia », etc.), noi li perdiamo, non ci mettiamo alla loro portata e diventiamo inascoltabili.

 

CONSIGLIO n° 19 : Non disprezzare la parola « omofobia »

Non disprezzare la parola « omofobia » e provare a vederla in altro modo che un insulto gratuito o una trappola semantica. Il trattare questo tema è un’incredibile opportunità per portare i nostri avversari alla nostra causa e parlare di fatti. Omofobia, intesa in altro modo che un processo senza fondamento, è la nostra occasione per parlare proprio di quello che è veramente l’omosessualità (una ferita e una violenza se la lesione viene praticata). Dobbiamo chinarci a guardare i meccanismi dell’omofobia, intimamente legati alla giustificazione sociale dell' »identità omosessuale » e dell’ « amore » omosessuale.

 

CONSIGLIO n° 20 : Denunciare il mito dell’eterosessualità

Denunciare il mito dell’eterosessualità, questa parodia della differenza sessuale (differenza tra i sessi, lo ricordo, che è solo compresa nella parola « sessualità » e non nella parola « etero » che riguarda ogni alterità) senza peraltro rinunciare a spiegarne il termine. E’ a causa della nostra muta giustificazione dell’eterosessualità che si entra nel gioco dei nostri avversari (è l’unica parola che sigilla il nostro patto comune con loro), che sosteniamo tutte le leggi pro-gay costruite sulla credenza dell’eterosessualità, che crediamo nell’esistenza di una « lobby gay » – in realtà divisa e quasi inesistente – e che non obbediamo alla Chiesa (la Chiesa non ha mai difeso né creduto nell’esistenza dell’eterosessualità). Nei fatti, solo la lobby etero esiste e tira le fila delle poche persone omosessuali che accettano per 5 minuti di recitare il ruolo che i pretesi « etero » hanno pre-scritto per loro. L’omosessualità è solo la vetrina della « Bottega Eterosessualità« . Pertanto, nella lotta contro il « matrimonio per tutti », consiglio: mettete l’eterosessualità in un pacchetto ben chiuso. Sembra pazzesco, ma non vi mento: per fare bene, e idealmente (anche se ci vorrà un tempo considerevole e un presa di coscienza gigantesca all’interno del nostro campo) bisognerebbe che tutto il nostro movimento cambi completamente direzione e si concentri sull’eradicazione della eterosessualità e di tutte le leggi che questa ha instaurato (aborto, contraccezione, divorzio, pornografia, leggi pro-gays, ecc.). Organizzate gli Stati Generali dell’eterosessualità o dell’omofobia o del bipolarismo omosessualità / eterosessualità. E poi farete il Botto del Secolo e vincerete il jackpot contro il « matrimonio per tutti ». Ma ancora dovete osare fare dell’eterosessualità il vostro cavallo di battaglia, piuttosto che il vostro bambino. Non è ancora vinta … ma è ancora possibile.

 

CONSIGLIO n° 21: Identificare il nostro nemico principale: la bipolarità oppositiva eterosessualità/omosessualità

Occorre identificare il nostro principale nemico: la bipolarità oppositiva eterosessualità/omosessualità, cioè l’ideologia della bisessualità sessualizzante che ha come scopo quello di ridurre l’Uomo, da una parte, a suoi sentimenti ed emozioni (secondo questa teoria saremmo tutti dei puri spiriti, degli angeli “amanti”, dei soggetti dotati di ragione e sensibilità, ma disincarnati) e, dall’altra, alle sue pulsioni e alla sessualità (saremmo dunque degli animali, dei genitali su due gambe, dei corpi fatti per godere). L’imposizione della bipolarità tra eterosessualità e omosessualità costituisce una grave violazione dei Diritti dell’Uomo, che negli ultimi vent’anni sono stati trasformati in “diritti degli omo e degli etero”. Questa bipolarità viene attualmente imposta in Europa da gruppi come Gay Straight Alliance o ILGA Europe. Di fatto, però, essa è ormai diffusa in tutti gli strati della popolazione poiché si è ben radicata nel linguaggio comune a livello mondiale e nella mentalità dei meno preparati culturalmente. Presentandosi dunque sotto la forma della possibilità o della scelta individuale “opzionale”, questa ideologia cerca di presentare gli Uomini sotto le vesti di angeli che possono accoppiarsi indifferentemente gli uni con gli altri. È un prodotto puro e semplice del liberismo economico.
 

Tuttavia, attenzione! Per agire correttamente, una volta individuato il nemico, non si deve, per reazione, negare l’eterosessualità e l’omosessualità in quanto tali. Se si demonizza il termine “eterosessualità” e si protesta non appena lo si sente, poiché lo si ritiene un’etichetta non realistica o un’ideologia falsante, non si svela nessun inganno e si rientra nello schema dell’eterosessualità che nega se stessa (del resto il pensiero borghese-bohémien bisessuale tende oggi all’indifferenziazione dei desideri e degli atti umani sostenendo che “etero, omo, bisex, non sono che etichette commerciali e inesistenti”). Ovviamente, quando si parla del vero nemico (la bipolarità oppositiva eterosessualità/omosessualità), grande è la tentazione di prendere le distanze, di proibire il termine “eterosessualità”, di affermare che “esistono solo l’uomo e la donna”, che “prima di tutto viene la persona umana” e che nei dibattiti con i nostri detrattori non è il caso di “creare o di discutere di fallaci etichette identitarie” che riducono l’identità umana alle sue pulsioni e ai suoi sentimenti. Tuttavia è comunque necessario parlare di eterosessualità! Il desiderio omosessuale esiste e l’eterosessualità, in quanto ideologia dei due sessi, merita di essere approfondita. Il paradosso risiede nel fatto che per spiegare per quale motivo non si deve parlare di eterosessualità e di omosessualità è necessario tollerare l’uso moderno di questi termini e perfino usarli un po’, pur riadattandoli. Sono la dose di veleno necessaria per il vaccino. Se malauguratamente ci mettessimo a demonizzarli e ne proibissimo l’uso, in realtà ne giustificheremmo in pieno l’esistenza e rientreremmo appieno nella logica di quel mondo che crea delle etichette per l’identità sessuale al fine di meglio negare la realtà dei desideri e per giustificare qualunque atto, nel momento in cui viene fatto in nome dell’ “amore universale”. Rendere banale il male con il pretesto di averlo ormai identificato oppure di condannarlo e … avrà vinto. Non è questo lo scopo. Occorre quindi parlare correttamente di eterosessualità e interessarsi ad essa.

 

CONSIGLIO n° 22: Identificare il Gender (o transumanesimo) per ciò che è realmente

Identificare il Gender (o transumanesimo) per ciò che è, cioè sostegno della bipolarità oppositiva tra eterosessualità e omosessualità (bipolarità che molti degli oppositori al matrimonio per tutti contestano) e non semplicemente un’ideologia che vorrebbe annullare le differenze tra i sessi e pervertire scientemente i giovani (questa è solo una caricatura del nemico e in realtà lo avvantaggia). In Francia il Gender è stato reso una caricatura e demonizzato con il solo risultato di incensarlo e lasciarcene vincere. I leaders della Manif non hanno avuto sufficienti capacità di previsione a questo riguardo, focalizzandosi sul termine “Gender”, senza rendersi conto che, nella pratica quotidiana, coloro che sostengono il Gender non solo non hanno realmente coscienza di cosa si tratti (per loro è sinonimo di “amore”, “rispetto”, “tolleranza”, “affermazione di sé”, “lotta contro l’omofobia e la discriminazione”, “diversità”, “scelta”, “libertà”, “queer” per gli artisti, ecc.), ma in più affermano esplicitamente di essere contro il Gender (in alcuni fascicoli pro-Gender si leggono frasi come “siamo contro il genere”) oppure affermano che questa ideologia non esiste. Il nocciolo del problema è che chi si è focalizzato sul temine per combatterlo non ha ben compreso il valore che esso aveva assunto nel cuore e nella testa delle persone. Il Gender è stato interpretato da chi si oppone al matrimonio per tutti come un’ideologia che voleva attaccare la differenza tra i sessi, un’ideologia, quindi, dell’indifferenziazione sessuale: è sbagliato. Da parte dei pro-Gender l’attacco alla differenza tra i sessi non è aperto e neppure cosciente, anzi essi sostengono proprio di valorizzare la differenza tra i sessi e promuoverne l’uguaglianza in termini di valore e quindi positivamente. Il Gender non mira apertamente all’annullamento delle differenze tra i sessi; al contrario i pro-Gender chiedono il rispetto di questa differenza (che essi confondono con l’eterosessualità). Non dicono che uomo e donna non esistono, non negano che servono un uomo e una donna per fare un bambino, non negano che la realtà biologica sia sessuata, non pretendono di imporre il cambio obbligatorio di sesso né di vestire i bimbi di rosa e le bimbe di azzurro. Essi vogliono lottare contro gli stereotipi che ingabbiano le differenze tra i sessi e non contro la differenza tra i sessi in quanto tale. Vogliono combattere il determinismo biologico, i miti machisti e misogini dell’Eterno Mascolino e dell’Eterno Femminino del cinema per affermare (e in parte hanno ragione) che ci sono mille e più modi di essere uomo o donna. Non vogliono impedire ai ragazzi e alle ragazze di amarsi: vogliono soltanto che coloro che non rientrano nel quadro affettivo dato dalla differenza di sesso – cioè le persone omo e bisessuali – possano anch’esse parlare di “amore” ed essere comunque rispettate. In Francia chi si oppone al Gender non ha ancora capito che il Gender non è l’attacco alla differenza tra i sessi, ma solamente l’ideologia che contrappone in modo negativo eterosessualità e omosessualità, che si continua a contestare e non viene mai denunciata per quello che è.
 

In pratica i Francesi hanno reso il Gender un concetto onnicomprensivo e onnipotente, intendendolo come uno strumento di Stato nascosto, una sorta di mafia franco-massona avida di potere e denaro, un “pensiero unico”, un “terrorismo intellettuale”, una piovra tentacolare di cui hanno man mano descritto tutte le ramificazioni che andavano scoprendo. Invece di estirpare la sua radice – che è la convinzione che non ci siano eterosessualità e omosessualità in quanto tali ma un “amore universale non eterosessuale e non omosessuale” (poiché gli stessi che creano queste etichette immediatamente le rinnegano in nome dell’uguaglianza dell’amore) –, essi sono rimasti immobili davanti alla montagna che avevano creato e hanno visto il Gender come una legione. Poi hanno giustificato la loro impotenza e la loro mancanza di realismo con la demonizzazione da parte dei media e dei politici, con la demonizzazione del “Sistema” della sinistra libertaria relativista al fine di mostrarsi come vittime e di esimersi dal parlare di omosessualità. Desolante.
 
 

COME AGIRE IN CONCRETO

 

CONSIGLIO n° 23 : Smettere di credere che i media o gli uomini politici siano nostri nemici e si oppongano a noi

È falso che i media e gli uomini politici siano nostri nemici e si oppongano a noi d’ufficio. La maggior parte dei giornalisti, oggi, è neutrale, ignorante, generalmente non cattiva e facile da convincere nel momento in cui non la si disprezza. (In Italia è favorevole il fatto che la religione e l’elemento trascendente abbiano ancora uno spazio un po’ più vasto nella cultura nazionale rispetto alla Francia). Anche gli uomini di governo che sostengono il progetto del “matrimonio per tutti” sono spesso combattuti tra le loro buone intenzioni e le conseguenze concrete delle loro bugie (per esempio Erwann Binet, portavoce ufficiale del “matrimonio per tutti”, non conosce nulla dell’omosessualità e non era particolarmente convinto dal suo progetto di legge; la signora Taubira, d’altra parte, non voleva che il matrimonio fosse “per tutti” , come François Hollande). I politici socialisti ha un’opinione edulcorata del dossier che presenta al Paese semplicemente perché la legge che vuole imporre a tutti sotto forma di proposta è essa stessa contraddittoria: pretende di trasformare la differenza tra i sessi in bisessualità asessuata e amorosa. Detto altrimenti, vuol far credere che una coppia uomo-donna, grazie all’ “amore” (coniugale prima e parentale dopo) e ad una legge, possa trasformarsi magicamente in una coppia composta da due uomini o da due donne e poi da genitori dello stesso sesso. Semplicemente delirante. Si capisce quindi perché gli uomini politici gays friendly stessi esitino e possano essere abbastanza facilmente messi di fronte alle loro proprie contraddizioni. Ma per fare questo occorre far prendere loro coscienza della violenza dell’opposizione eterosessualità/omosessualità e concedere loro fiducia. La palla passa quindi a noi, perché non abbiamo ancora cercato in nessun modo di metterci al livello dei nostri politici e dei nostri giornalisti.

 

CONSIGLIO n° 24 : Sostituite la mancanza di esempi concreti e la scarsa conoscenza dell’omosessualità con una formazione solida e incontrando persone omosessuali.

Sostituite la mancanza di esempi concreti e la scarsa conoscenza dell’omosessualità con una formazione solida e incontrando persone omosessuali. Non tutti hanno, come me, più di 90 amici omosessuali violentati o intorno tantissimi esempi di “coppie” omo che lo rendono molto freddo rispetto alla fiducia nell’ “amore” omo o, ancora, una buona cultura cinematografica e teatrale su questo argomento così da poter discutere con competenza dei disastri dell’Unione civile. Da ciò derivano il senso di impotenza e la fobia per il gay friendly che dominano la maggior parte di coloro che si oppongono oggi al “matrimonio per tutti”. Più conoscerete il mondo omosessuale, il suo linguaggio, le sue realtà, i suoi codici e più sarete sereni e convincenti nei confronti. Noi omosessuali abbiamo bisogno di essere ascoltati e abbiamo tantissime cose da dire!

 

CONSIGLIO n° 25: Non buttarsi subito nello scontro tra le opinioni.

Nei confronti con i detrattori non si deve subito arrivare allo scontro tra le opinioni, all’esposizione dei propri argomenti, ma piuttosto cominciare accogliendo la persona. Bisogna riflettere prima di agire e costruire prima le basi. In Francia abbiamo fatto l’errore di fossilizzare le nostre opinioni nella muta fissità (le Sentinelles) o in manifestazioni di piazza tanto impressionanti quanto inefficaci (la Manif Pour Tous). Prima di AMARE, abbiamo cercato di AVERE RAGIONE, di IMPORRE IL NOSTRO PUNTO DI VISTA, senza verificare di essere davvero compresi (al punto che ancora oggi la maggior parte dei Francesi gays friendly non capisce perché ci siamo opposti al “matrimonio per tutti”! e si crogiolano nella caricatura per affibbiarci delle spiegazioni). Se ci si butta subito nello scontro tra le opinioni e ci si sforza di rispondere alla domanda “Perché siete contro il matrimonio omosessuale?”, si è già arrivati alla conclusione. Infatti i nostri detrattori, ponendoci questa breve domanda, non fanno che metterci alla prova, per vedere se abbiamo l’umiltà di rinfoderare la spada (e, soprattutto, di chiudere la bocca). Poi ci fermano dopo i primi 15 secondi di esposizione senza permetterci di continuare. Alla domanda “Siete pro o contro il matrimonio omosessuale?” vi consiglio di rispondere “Sono per le persone omosessuali!” oppure di non rispondere per niente e di dire piuttosto, con un sorriso, “Beh, parliamone! Mi piacerebbe conoscere la tua opinione e mi farebbe piacere parlarne con te perché non so bene cosa pensare. Mi potresti essere d’aiuto! Sono davvero contento di poter parlare con te!”.
 

CONSIGLIO n° 26: Non andare nel panico e non perdere la pazienza.

Non andare nel panico e non perdere la pazienza. In questo momento, in Francia sono al culmine la tensione e l’isteria nei confronti di termini come “GPA” e “mercificazione dei corpi” o anche riguardo la parola “abrogazione” (che si ritrova in tutte le salse: “abrogazione mondiale della GPA”, “abrogazione del matrimonio”, ecc.). La cosa peggiore è che le persone che si oppongono poi non sono in grado di proporre delle forme realistiche di questa “abrogazione” che reclamano a squarciagola, dal momento che si rifiutano di parlare di omosessualità e eterosessualità, giustificano l’Unione civile come male minore e, in fondo, non credono veramente nell’ “abrogazione”. Costoro pensano che la violenza, il rumore, l’atteggiamento (muto e “da suicidio sociale”) delle Sentinelles, i loro bambolotti impiccati, le urla e l’incaponimento del ripetere la parola “abrogazione” siano manifestazioni di coraggio. Costoro ritengono che i loro momentanei slanci di omofobia siano in qualche modo legittimati. Per esempio, in Belgio, nel corso di una manifestazione simile a quelle delle Sentinelles, il 3 marzo scorso, durante la conferenza “Man having Babies”, ho visto dei responsabili del Comitato Etico, che dovrebbero essere esperti di comunicazione, scagliarsi alla gola dei nostri detrattori omosessuali come unico argomento di opposizione. Allucinante. E questi stessi rappresentanti omosessuali sono rimasti profondamente feriti da queste manifestazioni puerili di disprezzo, che non fanno procedere il dialogo e rendono meno credibili le nostre posizioni. Dobbiamo dunque calmarci, seriamente. E ciò ha tanto più valore oggi, dopo la promulgazioni delle leggi contro le quali ci battiamo.
 

CONSIGLIO n° 27: Smettere di credere che leggi come l’Unione civile e “il matrimonio per tutti” siano richieste per ciò che rappresentato e propongono.

Non è proprio il caso di credere che queste leggi siano richieste per il loro valore intrinseco. I pro-gays non ne conoscono neppure il contenuto! Un giorno, nel 2002, ho chiesto per gioco alla mia banda di amici omosessuali cosa significasse la sigla “PaCS” (Pacte Civile de Solidarité, Patto Civile di Solidarietà). Nessuno mi ha saputo rispondere. Idem per “matrimonio per tutti”: sfido qualunque gay friendly a dirmi in quale punto del programma elettorale presidenziale François Hollande si sia schierato a favore del “matrimonio gay” (è il 31) o a dirmi chi è Erwann Binet (il portavoce ufficiale della legge Taubira). Si troverebbe molto in imbarazzo.
 

In verità ad essere sostenuta non è la legge in sé e per sé (i benefici fiscali del “PaCS”, ad esempio, avrebbero potuto tranquillamente essere ottenuti, al di fuori di questo contratto, per via testamentaria), ma piuttosto ciò che essa simboleggia (“progresso”, “libertà”, “uguaglianza”, “riconoscimento”, “giustizia”, “amore”, “accoglienza delle persone omosessuali”, “lotta all’omofobia”, ecc.) oppure il diritto che essa rappresenta (ad esempio: le persone pro-gay chiedono il “diritto al matrimonio” piuttosto che il matrimonio, reclamando per dipiù il “diritto a rinunciarvi”). In Francia, invece di discutere con i nostri oppositori del “perché” chiedessero il “matrimonio per tutti”, abbiamo stupidamente discusso del contenuto delle leggi. Che altezzosi causidici siamo! A conti fatti abbiamo fatto attenzione alla carta e non alle persone. Abbiamo negato le reali intenzioni di queste leggi pro-gays. “Quando il primo idiota indica la luna, il secondo idiota guarda il dito …” (proverbio ariño-cinese).
 

CONSIGLIO n° 28: Non correre subito a manifestare. Prima riflettere.

Prima di correre a manifestare bisogna riflettere, bisogna dialogare. Cosa c’è di più costrittivo e confuso di una manifestazione e di una folla? Un combattimento sociale e spirituale si vince soprattutto con le parole e le idee. La manifestazione collettiva non serve che a portare un messaggio, non a sostituirvisi. Amici italiani, organizzate dei veri dibattiti (non delle sciocche chiacchierate), soprattutto con gli oppositori. In Francia, per l’impazienza di due persone (Frigide Barjot da una parte e l’istituto lefebvriano Civitas dall’altra) e a causa delle nostre paure (ebbene sì: chiamiamola “omofobia”!) abbiamo tralasciato la fase di dibattito e riflessione. Siamo subito scesi per le strade, persino senza sapere cosa vi avremmo detto. Abbiamo privilegiato la cassa di risonanza mediatica e politica rispetto al messaggio di fondo. Abbiamo preferito avere visibilità piuttosto che essere veri. Abbiamo preferito lo slogan al pensiero. Abbiamo dato la precedenza al microfono rispetto alla correttezza delle parole. Così abbiamo spaventato i nostri oppositori, abbiamo bloccato il dialogo ed essi si sono arroccati ancora di più. È stato un errore monumentale.
 

Bisogna smettere di agire senza riflettere. Ho smesso di contare le volte in cui, poiché ricordavo ai membri della Manif francese la priorità della discussione sull’omosessualità, i tirapiedi della galassia fascista francese, che sostenevano con pervicacia che bisognava picchiare duro e ottenere risultati immediati (dov’è che picchiamo?), hanno affermato che le mie opinioni erano “inascoltabili” (in realtà lo diventano solo perché non mi si lascia parlare), non erano “strategiche”, “praticabili”, “politiche” oppure mi hanno chiesto “come si traducesse politicamente e concretamente ciò che dicevo”. Di volta in volta criticano la politica (e la Rèpublique), a cui non credono più, oppure non fanno riferimento che a questa e ai media. Si concentrano, come il Front National, sulla “realtà” per mettere da parte la Carità e la Verità e per accampare una scusa al loro essere radicali pur dichiarandosi vittime. Non si adattano né alle reali intenzioni né alle emozioni né all’individualità delle persone che hanno davanti.
 

Tuttavia, quando protesto che si deve riflettere prima di agire, non dico che ci si deve per questo impantanare nella retorica e nella masturbazione intellettuale. Uno dei difetti dei Veilleurs francesi è stato quelli di fissarsi in un atteggiamento esteriore vagamente “attivista”. L’epoca d’oro dei Veilleurs arriva quando la veglia di riflessione continua in un’azione concreta. Credo che questa debba essere la vostra preoccupazione principale in Italia: operare in modo da non riflettere mai senza che questa riflessione si traduca nella donazione integrale della vostra persona ad un’azione reale.

 

CONSIGLIO n° 29: Creare delle cellule di auto-riflessione

Creare delle cellule di auto-riflessione, di verifica collettiva, dove voi vi ritrovate per parlare non solo di quello che volete e delle intenzioni della vostra battaglia, ma anche di come voi vivete gli avvenimenti, di ciò che voi potete migliorare tra di voi, di chi voi siete, delle tensioni e delle divisioni interne. I Veilleurs sono, nella loro base, il movimento ideale per questo. In Francia è mancata questa auto-riflessione, queste “camere di decompressione”, questa auto-critica, questo humour e questo realismo. Noi siamo implosi perché abbiamo simulato un’unità di facciata. Noi siamo fuggiti da noi stessi e siamo scappati dal reale ad un intellettualismo che chi ha esteriorizzati, radicalizzati e vittimizzati. Un movimento che non si mette continuamente in discussione, che non esprime quello che vive, che non ride di sé stesso, è destinato a morire, a dividersi e a riunirsi in maniera effimera intorno ad un simulacro di unità (“Noi combattiamo per la stessa causa e il nostro nemico è terribile!”: ma di chi e di che cosa parliamo esattamente?). Il movimento si trasforma in un “Cerchio di politicanti persi” (Sens Commun, La Manif pour Tous…), “un Cerchio di conferenzieri” (Écologie Humaine, Liberté Politique…), in un “Cerchio di filosofi persi” (i Veilleurs, le Sentinelle,…), o, senza mezzi termini, in un “Cerchio di attivisti di estrema destra”. Tutto questo non è efficace. E molto effimero!.
 

CONSIGLIO n° 30: Non utilizzare un gergo cripto-cattolico per non sviarci dal parlare della nostra fede

Non utilizzare un gergo cripto-cattolico per non sviarci dal parlare della nostra fede. Questo gergo non imbroglia nessuno tranne noi stessi (“la Vita”, “il vivere insieme”, “la speranza”, “la fecondità,” “il bene comune”, “i valori”, “l’ecologia”, “la benevolenza”, “il prendersi cura”, “il rispetto”, “la famiglia”, “il bambino”, “la coscienza”, “i limiti”, “la realtà”, “la dignità umana”, “il senso”,…). Dio, in quanto persona pubblica, non è molto amato in Francia!. Noi lo lodiamo sulla punta delle labbra. Per favore, in Italia, acclamatelo!…
 

CONSIGLIO n° 31: Evitare di parlare direttamente di ecologia, per esempio, per conquistare il pubblico di sinistra o ateo

Evitare di parlare direttamente di ecologia, per esempio, per conquistare il pubblico di sinistra o ateo. Mi spiace, ma trovo ridicola la maniera cattolica di occuparsi dell’ecologia. Anche se, LO SO, è “papal”, quando ne si parla lo si fa in modo profondo e giusto. Le persone smettono di essere ecologiste perché non regolano i loro problemi di sessualità e di affettività. No, quando gli si parla direttamente e unicamente di ecologia. Dunque, l’ecologia non è altro che un epifenomeno dell’affettività. I cattolici francesi non hanno mai detto tante stupidaggini da quando si ammosciano acerbamente, fumano il loro spinello “ecologico” e non si assumono la responsabilità di credere in Dio né di dire ciò che pensano riguardo all’omosessualità.
 

CONSIGLIO n° 32: Evitare il gergo intellettuale con dei concetti complicati

Evitare il gergo intellettuale con dei concetti complicati. In Francia noi siamo i campioni di questa verbosità. Durante tutto il periodo di lotta contro il matrimonio per tutti (2012-2015) siamo stati contenti di imparare nuove parole e abbiamo organizzato conferenze su conferenze su queste parole (Gender, GPA, PMA, abrogazione, transumanesimo, ecologia, eutanasia,….) invece di preoccuparci del significato che queste parole stanno prendendo nel cuore e nella teste della gente di oggi, l’ideologia che noi combattiamo – l’” omosessualità”, “omofobia”, “amore”, eterosessualità” – noi cerchiamo di far entrare gli altri nei nostri ragionamenti e nei nostri concetti che non raggiungono i loro sistemi di pensiero, che non definiscono i loro idoli affettivi. Noi assorbiamo inefficacemente da qui e da là cercano lo slogan del momento: fare questa ha l’aria che sia utile, ma in realtà la nave continua ad affondare. E’ il dialogo di sordi con i nostri oppositori che pensano di difendere le nostre stesse cose (la vita, la famiglia, il bambino, l’opposizione al Gender…..) e non capiscono perché le contraddiciamo. Noi ci allontaniamo dalla reale volontà e emozione dei nostri contemporanei. Noi ci nascondiamo nell’intellettualismo per trovare delle scuse alla nostra paura dell’omosessualità. E nel frattempo i socialisti libertari stanno distruggendo tutto, demolendo tutto, liberalizzando tutto e tutto questo sempre definendolo amore, gay friendly attitude o solidarietà.
 

CONSIGLIO n° 33: Assicurate la copertura argomentativa completa del dibattito contro il matrimonio per tutti attraverso questi tre prismi: politica, Chiesa, omosessualità

Assicurate la copertura argomentativa completa del dibattito contro il matrimonio per tutti attraverso questi tre prismi: politica, Chiesa, omosessualità. E’ il solo mezzo per centrare veramente il soggetto essere noi stessi e essere veri. Non fate come in Francia dove noi non abbiamo che parlato dell’aspetto politico (e in più in ritardo, poiché all’inizio noi abbiamo demonizzato la politica pensando che era propaganda e carrierismo: la Manif pour Tous ha impiegato molto tempo per diventare un partito e in più si politicizza adesso che sta morendo). Non imitate inoltre la Francia dove noi abbiamo rinnegato Gesù (pensando che avrebbe fatto paura alle persone quando invece era a noi che faceva paura!), dove noi abbiamo rinnegato le persone omosessuali (noi le abbiamo utilizzate per fare tappezzeria, come cauzione morale). Per lottare contro il nostro nemico (= l’eterosessualità) e le cerchio perfettamente, bisogna (e l’ho constatato durante il mio viaggio a giugno 2014 in Costa d’Avorio) possedere tre carte vincenti, o punti di attacco costituenti il triangolo vincente: la politica, la Chiesa e l’omosessualità. In Italia, voi avete la fortuna di avere due delle tre caratteristiche: la politica e la Chiesa…anche se vi siete ancora privati del più importante: l’omosessualità. In Francia, noi abbiamo incominciato ad avere due carte vincenti: la politica e l’omosessualità (omosessualità è stata l’eccezione francese l’approccio che ha permesso alla popolazione francese di disinibirsi e di sfilare massivamente in strada…ma purtroppo noi non abbiamo approfittato delle due carte e abbiamo in seguito creduto che l’omosessualità faceva ombra alla strategia politica e all’immagine mediatica del movimento, dunque noi abbiamo tenuto, per arrivismo e per omofobia, la carta della politica lasciando la carta dell’omosessualità che era la più potente e la più temibile per i nostri governanti socialisti. E la carta della “Chiesa”, noi non l’abbiamo assolutamente utilizzata! A causa dell’errore anche della codardia di molti dei nostri vescovi e dei nostri preti che, sotto la copertura della laicità e della neutralità ecclesiastica, hanno sostenuto che l’impegno politico contro il “matrimonio per tutti” doveva restare una iniziativa “cittadina e personale” che la Chiesa non doveva sostenere ufficialmente. Alla fine dei conti, la Francia ha accarezzato la vittoria contro la legge Taubira, ma è caduta d’ancora più in alto. Noi viviamo ancora questa illusione schizofrenica. Nel nostro paese noi abbiamo finalmente un complesso: noi demonizziamo la sessualità, la politica, la fede, i medias come se si trattasse di grosse parole o del diavolo o come se ciascuno di questi terreni dovessero essere ben separati l’uno dall’altro. Tutto ciò perché noi manchiamo di fede nella Chiesa e nell’immagine che Lei dona. Voi, in Italia, voi avete finalmente più carte vincenti che in Francia: politica e fede. Ma senza la terza (omosessualità), gli altri due non pesano abbastanza.
 

Allora amici italiani, siate cattolici. Non abbiate vergogna della Chiesa. Io so che le vostre parrocchie, i vostri sacerdoti, i vostri vescovi non sostengono quasi mai le Sentinelle in piedi, per esempio, e che nella vostra parrocchia voi dovete mantenere il silenzio riguardo il vostro impegno contro il matrimonio per tutti. Come in Francia vi si impedisce di incrociare la fede con la politica o la fede e la sessualità. Non abbiate paura di politicizzarvi. La politica e la religione, anche se non devono fondersi, vanno bene insieme.
 

Non esitate a lungo a essere rigorosi con il Papa. Esigete da lui che si formi con serietà sull’omosessualità (leggendo per es. il mio Dizionario dei Codici omosessuali haha), sui pericoli dell’eterosessualità e che impieghi tre parole nella prossima sessione sinodale sulla questione cruciale che non sono mai state impiegate dalla Chiesa riguardo all’omosessualità: la sofferenza e l’abuso (= ciò che è il desiderio sessuale), la continenza (= come si vive con questo desiderio quando è duraturo) e la santità (= verso dove e quale dono per il mondo il desiderio omosessuale può essere orientato).
 

E soprattutto tenete conto del fallimento del profeta. Se nel nostro combattimento raggiungessimo l’unanimità, noi non vivremmo la radicalità e la pienezza della verità, se il nostro successo si imponesse sulla terra non sarebbe il segno dell’Amore. Difendere la differenza dei sessi o la differenza Creatore-creature (= Chiesa), non gratifica e dal punto di vista umano è perdente. Si tratta di difendere un tesoro d’amore della misura di un granello di senape, un dettaglio. Per conseguenza logica pochi lo colgono e quindi è difficile da difendere. Ma il fatto di conoscere la nostra giusta impotenza ci permette di resistere nella gioia, nel perdono e nella speranza in tutte le circostanze. CORAGGIO!!!
 
 

P.S.: Questo articolo è disponibile anche in francese, spagnolo e inglese.

33 ADVICES FOR THE IRISH PEOPLE TO AVOID MISTAKES OF « LA MANIF POUR TOUS » IN FRANCE

NO ! : A children doesn't deserve a mother and a father. He needs JUST a mother and a father who love each other.

NO ! : A children doesn’t deserve a mother and a father. He needs JUST a mother and a father who love each other.


 

Based on my french experience of militant against pro-gays laws, and based on as my travels all over Europe to give conferences about homosexuality, I would give you, irish friends, somes advices to carry your fight against the « marriage for all ». Without strategic keys, you run the risk of dispersing you, losing heart, radicalizing you, and failing your battle against worldwide banalization of the sexual difference.
 

By the way, these 33 advices still apply (unfortunately!) in France, my beautiful country which hasn’t really started his fight against the « marriage for all », and in all the nations in the world that don’t have adopted the law « marriage for all » yet but who see the black cloud reach their frontiers. In any case, my recommendations could be reused during a conference or an evening vigil that you are led up to lead. Above all, feel free to read it publicly !
 
 

WHAT ARE WE TALKING ABOUT ?

 

ADVICE n° 1 : Please don’t try to imitate France

Please don’t try to imitate France. Dear Irish friends, remain yourselves. Especially as France, despite media appearances, is not a model of success in this fight (denial of faith, bad slogans, refusal of talking about homosexuality and heterosexuality, etc.) ; and because France lives the same defeat as the others countries that have voted the « marriage for all ». At the most, my nation has just made more noise of resistance than its neighbours. But that’s all.
 

ADVICE n° 2 : Dare to talk about homosexuality

Dare to talk about homosexuality : this is the key of debates. The Law of the Civil Union and the law of the « marriage for all » are just approved in the name of the « homosexual love » (and next, justified by the alignment with a supposed « heterosexuality »). You have to realize that homosexuality is not an theme among so many others, but on the contrary it must be our priority and it’s the indispensable poison’s dose for the worldwide vaccine against the « legal » destruction of the union of love between the man and the woman. The topic of homosexuality is inescapable. In some places and lands, they have chosen to forbid to talk about the theme (I heard it explicitly in an italian city, at a seminar about the Gender, early 2014). And that’s the biggest mistake. If you avoid the topic, you are falling in what is reproached against you : homophobia. And furthermore, in this way, you refuse the possibility to reason with your politicians, that are generally impressed and submitted to the emotional blackmail with homosexuality.
 

ADVICE n° 3 : Dare to talk about love

Dare to talk about love. Otherwise, we leave the topic to those who speak wrongly and unrealistically about it. The definition of love is in the center of this debate. In general, we despise it because we believe that it’s dangerous or off-topic or soppy. But our world is thirsty for understand what the true love is, what are its laws. It’s unrealistic to believe that marriage (even civil) is not a love affair. On paper, indeed, the civil marriage is not a matter of love. But it’s generally wrong in fact and in intention. We must take it into account rather than remain staring at the marble.
 

ADVICE n° 4 : It’s crucial not to make the child an idol. Not to make the sexual difference an idol. Not to make the family an idol

It’s crucial not to make the child an idol. Not to make the sexual difference an idol. Not to make the family an idol. No : all couples integrating the difference of sexes are not successful. No : the love in a couple man-woman is not a guarantee of love, nor a guarantee of « complementarity ». And no, love in a couple man-woman doesn’t amount to the ability of engendering, of the mere presence of the child. Consider the difference between the sexes as an idol, and the family as a substitute of wedding or an absolute of the marriage, finally it comes down to remove the friendship, the sterile couples man-woman, the single people, the bad married or separated couples, the widowers, the teen agers, the people who have abortions, the couples who use contraceptives, homosexual people… in short, a very large part of the population ! After that, don’t be surprised that our anti-marriage-for-all demonstrations divide our society and hurt the majority of the national population.
 

ADVICE n° 5 : Stop believing that we don’t define ourselves by our sexuality

Stop believing that we don’t define ourselves by our sexuality. Usually, the catholics, to clear them of having to talk about homosexuality and heterosexuality, say that « the human being is not defined by his sexuality ». It’s not true. We don’t define ourselves by our genitality or our feelings, certainly, but on the other hand we define ourselves by our sexuality (sexuation, relationship with the world as sexual beings, and sometimes genitality and emotions). Arguing that we wouldn’t have to define ourselves by our sexuality, we support the increasing privatization of the sexuality in the sphere of intimacy (that’s partly unfair : sexuality is a social reality, open to life, and therefore the State and the Church are entitled to their say !), we defend the political conflation between the public and the private spheres, and finally the sentimentalization of the state laws.
 

ADVICE n° 6 : Stop believing that homosexuality becomes a problem only if it’s practised, legalized, politicized, publicized, displayed, advertised, institutionalized

Stop believing that homosexuality becomes a problem only if it’s practised, legalized, politicized, publicized, displayed, advertised, institutionalized. For example, many catholics cut the homosexual life in two : the Gay Pride, and on the contrary the homosexual life supposedly discreet, chaste, spiritual, respectable, pure. This is wrong. Homosexuality is already a problem in private, for the person and the « couple ». As a desire, it’s a fear (of the sexual difference), a sign of sin, so it doesn’t have to be justified, and it’s not easy to live. Any Catholics, more radicals, also imagine that the « homo lobby » wants to homosexualize all the planet. And yet again, it’s false. That’s just the « straight lobby » which wants to bisexualize and asexualize the whole world. The vaste majority of homosexuals persons, instead, aspire to discretion and social indifference considering their own practices.
 

ADVICE n° 7 : Stop believing that « marriage for all » is a law among others

Stop believing that « marriage for all » is a law among others, and that the fight against Gender, euthanasia, transhumanism, surrogacy, etc., will replace it. No. Marriage IS the difference of sexes. So it concerns all the dimensions of our life (person + couple of love + family). And homosexuality is THE pebble in the worldwide shoe because it banalizes and excludes this sexual difference that founds humanity and human love. It’s amazing but in France, we experienced a record-mobilization against the « marriage for all », mobilization that we wouldn’t have seen against abortion, for example, while at first glance it’s more serious to kill a child by abortion than to see two guy getting married in the city hall. So we see that marriage is fundamental. Homosexuality is also a crucial issue for our world, because it relates to the rejection of the sexual difference. Unfortunately, in France, we have underestimated marriage and homosexuality. We were more interested in children and family. In other words, we have aimed branches in spite of the trunk. For example, La Manif Pour Tous in France, shortly after the vote of the « marriage for all », has imagined naively that the fight against the Gender would be the second life of the fight against the Lew Taubira. She was completely mistaken. She was obliged to go into reverse and to return to marriage. Still today, La Manif Pour Tous France believe that the fight against surrogacy will supplant the fight against the « marriage for all » and mobilize as much. She’s wrong because she hasn’t realized yet the civilizational importance of homosexuality nor marriage in human existence.
 

ADVICE n° 8 : Stop imagining that the Civil Union is not the « marriage for all »

Stop imagining that the Civil Union is not the « marriage for all ». While it’s exactly the same card.
 
Union civil en Europe
 

The countries and then some that have adopted the Civil Union or the partnership, sooner or later, has ended up to returning the Civil Union’s card into « marriage ». By supporting Civil Union (and therefore heterosexuality), we imite exactly those who want the « marriage for all » but not its consequences. Or, it amounts to the same, we imitate those who separate love of filiation : say yes to the Civil Union and no to the « marriage for all », or else say yes to civil marriage to say no to religious marriage, is adopting the same approach as our opponents concerning the « marriage for all » and the traditional marriage.
 

And don’t imagine either that the legalism will magically resolve the question of « marriage for all » or the repeal of the latter. Even countries like Croatia and Slovenia, which have however managed by a national referendum to include the difference of sexes in the constitutional definition of marriage, were forced, from the arrival of a socialist or a conservative gay friendly government, to approve the « gay mariage » by the way of the Civil Union (in march of 2012, the Slovenes had rejected by 55% the « gay mariage » ; and in december of 2013, 64.84% of the Croats had voted against as well). In this respect, I didn’t have any illusions for the referendum that you have just lived in Ireland this last 22th of may. As long as the Civil Union and the heterosexuality are not directly attacked, we could organize all the referendums that we want, develop all the legal strategies, the libertarian ideology will continue its frantic run for rights without worry.
 

ADVICE n° 9 : Stop believing that homosexual love and homosexual identity exists

Stop believing that homosexual love and homosexual identity exists. Nobody has publicly questioned this belief in France (except me!). It’s annoying because it’s precisely on the basis of this one where mainly rest the laws against whom we are fighting. Including euthanasia, abortion, genetic manipulations, transhumanists laws, education reforms, etc. Who better than the promotion of homosexuality can give to the human being the illusion and the legitimacy to get rid of sexual difference, that is to say the greatest limit of the human condition, refraining his desires to be everything ? As long as we don’t prove that homosexuality isn’t the key that opens all the doors (of the identity, of love, all human doors), because it’s neither an identity nor love nor a full reality, the majority of the population will be tempted to make of this one a master key legitimizing all practices / human laws called « amorous ».
 

ADVICE n° 10 : Recognize that, in addition to children, the real victims of the Civil Union, the « marriage for all », the Procration Medically Assisted (PMA) and the Surrogacy (GPA), there are the homosexuals persons

Recognize that, in addition to children, the real victims of the Civil Union, the « marriage for all », the Procration Medically Assisted (PMA) and the Surrogacy (GPA), there are the homosexuals persons. These are considered by these unrealistic laws as a race (« the » homos), are denied in their specific reality and humanity, standardized on the heterosexual model, denied in their pains, transformed « legally » into traffickers of children or bodies, disguised as postiche bride and groom or as carnival families. The Civil Union », the « marriage for all » and the surrogacy, also are preparing a fertil ground of homophobia which is very disturbing for the homosexuals persons. Many people harbour a growing resentment towards them. They consider them as despots, as dangerous freemasons, as westerned perverts who careen the civilization towards its ruin. For example, they think that homosexuals persons wanted this law of « marriage for all » whom they were being awarded. They imagine that homosexuals persons worked on destroying family, children, tradition, reality… while it’s false : most of them have wanted the « right to marry » without realizing the consequences. The gay friendly laws will turn against the homosexual community in the imminent future. We should keep it in mind, and Watch our back before the disaster happens.
 

ADVICE n° 11 : Stop believing that the LGBT lobby is the homosexual lobby

Stop believing that the LGBT lobby is the homosexual lobby. The « lobby LGBT » is JUST the straight gay friendly lobby. As you can see from France, the most tenacious defenders of the « gay marriage » claim their « heterosexuality » (Francois Hollande, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, etc.) and generally take revenge of their own suffering experience of the difference of the sexes and marriage by supporting gay marriage. I also notice in Europe the existence of groups such as Gay Straight Alliance, or the predominance of people who present themselves as « straights » in the public of the worldwide Gay Prides. Believe that it’s the homosexual persons make up the LGBT lobby is a very serious mistake which demonstrate a complete ignorance of the homosexual environment (an environment extremely fragmented and which deny itself all the time). Morover, this error nourishes an homophobia in our own camp, homofobia that turns away from our struggle full of homosexuals persons who could have join us.
 

ADVICE n° 12 : Welcome homosexual persons in our own side and let them the FIRST place

Welcome homosexual persons in our own side and let them the FIRST place. Their mere presence and person reassure and impress the pro and the anti-marriage-for-all. « Only the poors evangelize the poors. » (Saint Vincent de Paul) While LGBT activists’ commandos, Act-Up, Antifas, and others Femen, feel free to disturb a lots of symposiums of anti-marriage-for-all, they have never interrupted one of my conferences on homosexuality (for fear of making me publicity or proving publicly and concretely their homophobia). I can’t do anything against it. I just do an empirical observation : homosexual persons are the most legitimate and most powerful in the debate on the « marriage for all », if and only if they are continent, if and only if they really speak of homosexual acts, if and only if they explain the traps of heterosexuality, if and only if they aren’t centre place by pushiness to give their emotional testimony or to badmouth behind the « LGBT lobby » and the media. Homosexual witnesses against the « marriage for all » who content themselves with speaking just about filiation, but who praise in privacy the homosexual « love » make a « Dolce & Gabbana’s speech » sterile and contradictory : « We are homosexual but not gay. » ; « So many homosexuals don’t approve the ‘marriage for all’ and don’t want to bend to the totalitarianism of the homosexual lobby which doesn’t represent us ! » ; « Civil Union is still acceptable, but not marriage : it’s the step that I don’t want to take, because of the consequences on the child. » ; « My sexuality is a private matter. It doesn’t have to be politicized or legalized. » ; etc. This waffle satisfies only the moaners among the anti-gay-marriage, generally natalists and pedofanatics, and further it feeds a popular homophobia that divides the « homosexual sphere » in two caricatures : on one hand the « gay community » politicized, depraved, militant, superficial, despicable… and on the other hand the private « homosexual community », « chaste », which « doesn’t disturb nobody », pure. This « Dolce & Gabbana’s argumentation » doesn’t take things further. As well as making run enormous and useless risks to those who will soon be branded as « shameful and collaborators fags », it causes to told in front of the cameras contradictory nonsenses : « I’m homosexual. But I’m not homo like those in the homosexual ghetto » or « Just because we are gays, doesn’t mean we have to be all pro-marriage-for-all ! ». This spineless opposition fits on two sentences that are played in a loop. Furthermore, one can always oppose to it this gay friendly speech : « Agreed. The ‘marriage for all’ isn’t everybody’s cup of tea in the homosexual ranks. So what ? That’s not a reason to strip the homosexuals who want to marry to get married, even if they constitute a minority of the gay community ! That doesn’t penalize you ! » Anyway, I maintain that the belief in homosexual love, even in the private, IS the « marriage for all ». Elton John and Dolce & Gabbana, despite appearances, same différence ! Frigide Barjot and Ludovine de la Rochère, same difference (concerning the « Civil Union in France) !
 

ADVICE n° 13 : During public debates about the « marriage for all », request first and foremost homosexual speakers who really analyze homosexuality

During public debates about the « marriage for all », request first and foremost homosexual speakers who really analyze homosexuality. In France, we made the mistake of using wise consultants, featureless, who are experts in some fightings, but not specifically for those of homosexuality. Indeed, in television debates and round-table meetings, we were traited to listen all the time a lots of « teacher’s pets » talking about the family, the child, the Gender, the surrogacy. But these speakers, maladjusted for a public that doesn’t adopt in advance their ideas and hidden religious beliefs, finally make many people lose interest in their speech, even if they are personable and they are massively retweeted by the cathosphere on all social networks (Tugdual Derville, François-Xavier Bellamy, Fabrice Hadjadj, Thibaud Collin, all these intellectuals that I admire in many ways otherwise), because they enjoy their reputation as « good-fathers », of « sociologists » , of « philosophers », of « politicians », of « defenders of Life ». They have a very very small shooting power in comparison with homosexual persons.
 

What was quite unbearable in France (and by the way, it still goes on…) is the fact that we have tried to cloud the issue of homosexuality imagining during debates or public events that we could manage to substitute it by the number or the expertise. Roughly, we thought that it would be the quantity that would make the quality, and the first would take the place of the second. Whereas without the quality, without the right ideas and the appropriate people for our fight, our numbers are a flash in the pan, are sweeped away/distorted by our opponents (who are the majority in the media, It goes without saying). We believed that the number of demonstrators would fill the emptiness of our arguments and hide our fear of homosexuality. It wasn’t the case. A crowd, as large as it may be, without messages other than « Family it’s important » and « The child isn’t a product », is bare. It shouts empty and hysterical messages, displays inadvertently its homophobia. And ditto during public debates. We believed that the number would dilute our lack of content concerning homosexuality. Instead of understanding the primacy of the study of homosexuality, heterosexuality and homophobia, at conferences, we have placed end to end a bevy of « specialists » (each one more deadly boring than the last : the lawyer / the politician / the historian / the philosopher… and in very rare occasions, for exoticism, the socialist / the adoptee / the muslim / the complete homo that has nothing to say about homosexuality and who practices the lobbygay-bashing / the « integral » environmentalist, etc. Obviously, are carefully black-listed the priest and the continent gay person…). Or else, we have organized debates with two bands « for » or « against » the law of « marriage for all » (on TV, in the National Assembly), as if debating was necessarily bring into conflict, kill each other, invite the extremes or don’t be agree. The truth would ONLY be the conflict. I tell you in very truth : there wasn’t debate in France about the « marriage for all ». There is everything still to do.
 

ADVICE n° 14 : Stop believing that there is a clear wish from the pro-marriage-for-all to destroy the family, the difference man-woman, children

Stop believing that there is a clear wish from the pro-marriage-for-all to destroy the family, the difference man-woman, children. Just few of them want to oppose to traditional marriage, to life, to children, to family, and to the difference of sexes : the pro-marriage-for-all are full of good intentions, and the only way to reassure them, is first to believe in the existence of their sincerity (without believing in the truth of their sincerity), to see that they are destroying civilization by « love ». Contrary to Caroline Mécary in France for example (cf. quotation), rare are those who consciously plan to destroy marriage distributing it to everyone and generalizing their own divorce. « To abolish marriage, first everyone should benefit of it. » The road to hell is paved with good intentions. And that’s only based on these goods intentions that we could make our opponents see sense. You won’t help us to not feel judged by us denying the beauty of their good intentions.
 

ADVICE n° 15 : Don’t take the homosexuals persons pro-marriage-for-all for imbeciles

Don’t take the homosexuals persons pro-marriage-for-all for imbeciles. Do you really believe that they don’t know who a man is, who a woman is ? that it takes a man and a woman to make a baby ? that they are opposed to traditional marriage and they want to destroy the marriage or natural procreation between men and women ? Do you believe that they want to prevent blood-related families from existing ? No. They only have doubts about the primacy of love between man and woman, and they have decided to renounce to protect it by a national law. It isn’t a intellectual matter first, but a matter of faith, heart, affectivity. We, homosexual persons, aren’t bird-brains. Don’t caricature our demands or claims that we front actually.
 

In France, we were wrong to despise the « newspeak » LGBT (« homosexuality », « homophobia », « transphobia », « Gender », « Queer », « Camp », « heterosexuality », « intersex » and even the « LGBT » acronym itself) just because they are new and neologisms, rather than adapt to it, understand it, recognize its logical / sincerity / subtlety, and counter it better. Whether we admit it or not, we showed homophobia. Clearly.
 

ADVICE n° 16 : Don’t fall into our own trap of focusing the marriage on filiation

Don’t fall into our own trap of focusing the marriage on filiation. Very often the « marriage for all »’s defenders, rather than talk about marriage or homosexuality, usually confine us into the theme of adoption. They don’t speak of anything else. And from the start. It’s their favorite argumentative shield. We are the ones who have dug our own grave. I remember, for example, have been tricked by a group of about thirty spanish students visiting Paris, skeptical facing a vigil of the french Veilleurs at the fountain Saint Michel. With these young people, it was impossible to talk about homosexuality and the « couple » homosexual because they boasted me about an indisputable evidence : every human being is able to know the beauty of the adoptive paternity, to « give love to a child ». So concerning debates on the « homosexual marriage », it’s very important to get back to basics : the definition of love, and especially of homosexuality, of couple. The adoption, on the question of « marriage for all », is a parade, a parasite subtopic. In France, the anti-marriage-for-all don’t understand yet that marriage is primarily the union of spouses, husband and wife, and not fundamentally a union of a father and a mother. They don’t speak of the marriage itself. We really have to go back to the difference between the sexes to give it his crown of universal love.
 

ADVICE n° 17 : Talk about the law of the « marriage for all » in itself, not just its consequences

Talk about the law of the « marriage for all » in itself, not just its consequences. Concerning the « marriage for all », the opening of the adoption for same-sex couples, the Medically Assisted Procreation and the surrogacy, we must stop immediately to focus on filiation. Of course, if the issue of children arrives, this one will be the icing on the cake of our argumentation. But we don’t have to put the cart before the horse. In commun people’s head, concerning the « gay marriage », the emotional blackmail doesn’t play with the child, especially at a time when marriage is out of touch with filiation, where children are increasingly despised and claimed as objects of « right ». It plays with friendship, homosexuality, love, the notion of freedom (right) and injustice (discrimination, prohibition), the research of what is allowed and what is forbidden. In France, speaking only of the child and of the consequences of Taubira’s law on family, we failed completely : we have not only justified the Civil Union, but we have also encouraged our politicians to cut the « marriage for all » into two and thus to pass it entirely but in pieces, in small doses.
 

ADVICE n° 18 : Talk the language of our detractors, which is limited to four words – « homosexuality », « heterosexuality », « homophobia » and « love »

Talk the language of our detractors, which is limited to four words – « homosexuality », « heterosexuality », « homophobia » and « love ». If we try to convince them to understand our home-made concepts (« Gender », « transhumanism », « abrogation », « surrogacy », « human ecology », etc.), we lose them, we don’t ourselves within their reach and we become inaudible.
 

ADVICE n° 19 : Don’t despise the word « homophobia »

Don’t despise the word « homophobia » and try to see it as another thing that a gratuitous insult or a simple semantic trap. The treatment of this theme is an incredible opportunity to rally our opponents behind our cause and to talk about the facts. Homophobia, understood as more than a groundless trial, is our chance to really talk about what homosexuality is (a wound and a violence even if this wound is practiced). We need to look into the mechanisms of homophobia, intimately related to the social justification of the « homosexual identity » and of the homosexual « love ».
 

ADVICE n° 20 : Denounce the myth of heterosexuality

Denounce the myth of heterosexuality, this parody of sexual difference (difference of sexes, I remind you, which is included in the word « sexuality » and not in the word « hetero », this only one refers to all alterities), without for all that sacrificing explain the term. It is because of our silent justification of heterosexuality that we take a big part in the gig of our opponents (it’s the only word that seals our common pact with them), that we support all the pro-gays laws built on the belief in heterosexuality, that we believe in the existence of a « homosexual lobby » – actually divided and almost nonexistent – and that we don’t obey the Church (the Church never defend nor believe in the existence of heterosexuality). In fact, only the straight lobby exists and pulls the strings of the few homosexuals persons who accept for 5 minutes to recite the role that the so-called « straights » have written for them. Homosexuality is only the window of the « Heterosexuality Shop ». Therefore, in the fight against the « marriage for all », I give you an advice : put everything into heterosexuality. It sounds crazy, but I’m not lying to you : to succeed, and ideally (even if it will take ages within our own camp), all our movement needs to change completely its course and to focus on the eradication of heterosexuality and of all laws that this one has established (abortion, contraception, divorce, pro-gays laws, pornography, etc.). Organize General Assembly of Heterosexuality, or of homophobia or of the bipolarity homosexuality/heterosexuality. And there, you’ll make a clean sweep off and win the jackpot against the « marriage for all ». But for that, you would have to dare to make heterosexuality your hobby horse rather than the child. And it’s not over yet… But it’s still possible.
 

ADVICE n° 21 : Identify our main enemy : the bipolarity heterosexuality/homosexuality

Identify our main enemy : the bipolarity heterosexuality/homosexuality, that is to say, the ideology of the asexualisante bisexuality which aims to reduce the Human being, on one hand, to his feelings and emotions (according to it, we would be all pure spirits, angels « in love », subjectivities which reason, sensibilities but discarnate), on the other hand, to his genital impulses and acts (we would be all beasts, genital tracts, bodies which come). This bipolarity heterosexuality-homosexuality constitutes a serious violation of Human Rights, dressed in the space of twenty years as « rights of the heterosexuals and the straights ». The bipolarity heterosexuality/homosexuality is being introduced in Europe by groups such as Gay Straight Alliance or ILGA Europe. But in reality, it’s diffuse in all segments of the population since it has largely gone in the everyday wordwide language and in the uneducated minds. In the form of the suggestion or of the individual choice « optional », it’s trying to make us all angels who could sleep with each others. It’s a typic product of economic liberalism.
 

Even so, careful ! Ideally, after having recognized the enemy, you don’t have, in response, to deny heterosexuality and homosexuality for all that. If you demonize the word « heterosexuality » and protest loudly as soon as you hear it because you mix it with an unrealistic label or a misleading ideology, you won’t denounce anything at all and you will sign up with the heterosexual ideology which denies itself (indeed, the bourgeois-bohemian bisexual thought now tends towards this indifferentiation of human sexual desires and acts by arguing that « hetero, homo, bi, all these, are market and nonexistent labels »). After having put words to our real enemy (= the bipolarity heterosexuality-homosexuality), I know there’s a great temptation to get away from it, to prohibit the use of the name « heterosexuality », to pretend that « only man and woman exist », that « the human person is first », that in the debates with our critics there is no need to « create or support false identity labels » which reduce human identity to his impulses or feelings. However, yes ! It’s appropriate to talk about heterosexuality anyway ! Homosexual desire exists, and the heterosexuality, as a bisexual ideology, should be studied at length. The paradox is that for explaining why we shouldn’t use the words homosexuality and heterosexuality, we must tolerate their moderate use and even use them a little bit, dissect them. They are the poison’s dose for the antidote. If by some misfortune we begin to demonize them by prohibiting their verbal employment, finally we justify them, and we follow exactly the logic of the world that creates sexual identity labels to better deny the reality of desires and to justify any act from the moment this one is called « universal love ». Banalize evil under the pretext of having identified him or under the pretext of contempting him to reduce his influence … and he wins. That’s not the goal. Therefore we must speak of heterosexuality and be really interested in it.
 

ADVICE n° 22 : Identify the Gender (or transhumanism) like it is

Identify the Gender (or transhumanism) like it is, that is to say the bipolarity heterosexual-homosexual (bipolarity that many anti-marriage-for-all support !), and not just an ideology that would destroy sexual difference and pervert knowingly youth (That’s a caricature of the enemy ! And it suits him fine, furthermore !). In France, we have caricatured and demonized the Gender finally in order to glorify it and to consent to it. The leaders of La Manif Pour Tous France have demonstrated poor judgment in this respect, by holding on to the word « Gender », without realizing that in the field those who practice Gender don’t even know what it is (because for them, it bears the name of « love », of « respect », of « tolerance », of « self-affirmation », of « struggle against homophobia and discriminations », of « diversity », of « choice », of « freedom », of « queer » for the artists, etc.), but in addition, then, they say explicitly that they are against it (I read verbatim in pro-Gender prospectus some sentences like « We are against the gender »), or they argue that it doesn’t exist. The problem in this affair is that the people of our band have focused on this word without understanding the translation of it in the people’s heart and heads. The Gender has been interpreted by our companions anti-marriage-for-all as an ideology that wanted to attack the difference of sexes, an ideology of sexual indifferentiation: that’s wrong. The attack of the pro-Gender concerning the sexual difference is neither frontal nor conscious ; and in addition, it claims to honor and sincerely open sexual difference. In the Gender Theory, there’s none programmed revenge against the difference of sexes. Instead, the pro-Gender only ask for respect of the sexual difference (which has been confused with heterosexuality). They don’t say that man and woman don’t exist, they don’t deny that it takes a man and a woman to create a child, they don’t deny the biological reality of sexuation, they don’t try to impose an obligatory inversion of sexes, neither dress boys in pink and girls in blue. They just want to fight against narrow-minded stereotypes of the differences of sexes ; not against the sexual difference itself. They want to combat the biological determinism, macho and misogynist myths of the Eternal Masculine and the Eternal Feminine, to say (and they are partly right) that there are a million and one ways of being a man and being a woman. They don’t want to prevent boys and girls to love : they just want that those who don’t fall in the category of love that is the difference between the sexes – that is to say, homosexual or bisexual persons – can also receive the title of « love » and be respected even though. In France, those who attack Gender still don’t understand that the Gender isn’t an attack of the sexual difference, but only the ideology of the bipolarity heterosexuality/homosexuality which they continue to support by not identifying and denouncing it as such.
 

Finally, the French have blown the Gender up out of all proportion, by glorifying the concept, seeing it as a big mountain, a hidden state machinary, a masonic mafia eager for power and money, a « one-track thinking », an « ideology », an « intellectual terrorism », a many-tentacled octopus, and describing all its ramifications they were discovering gradually. Instead of tearing its root – that is the belief in heterosexuality and in homosexuality as a « universal love non-heterosexual and non-homosexual » (because even those who create these identity labels deny them all immediately after in the name of equality and love) -, they remained facing the mountain and saw it as an army. Then they justified their helplessness and unreality by the demonization of the media and politicals, by the demonization of the « System » leftist libertarian relativistic, in order to victimize and excuse themselves from talking about homosexuality. Pathetic.
 
 

WHAT’S TO BE DONE CONCRETELY ?

 

ADVICE n° 23 : Stop thinking that media and politicians are our enemies and are automatically hostile with us

Stop thinking that media and politicians are our enemies and are automatically hostile with us. That’s false. Most journalists today are neutral, ignorant, generally not nasty, and easy to convince from the moment they don’t feel despised (Further, in Ireland, you have this chance that the religious phenomenon and the transcendence have a little more space in your national culture than in France). And even the rulers who carry the draft of the law of « marriage for all » are torn between their good intentions and the practical consequences of their legal lie (for example Erwann Binet, the official rapporteur of the « marriage for all » in France, doesn’t know anything about homosexuality and was not thrilled with his bill ; Mrs Taubira, for her part, didn’t want this « marriage », as François Hollande). Socialist politicians have mixed feelings about this national rule, simply because the law that they want to impose on all their country in the form of a proposal, is contradictory in itself : they claim to turn the sexual difference into a asexual and amorous bisexuality. In other words, they want to make believe that a couple composed by a man and a woman, thanks to « love » (conjugal and parental) and to a law, can magically be transformed into a couple of two men or a couple of two women, into unisexual parents. Unbelievable. We know why these same gay friendly politicians are hesitant and could quickly be confronted to their own contradictions. But for this, we must make them aware of the violence of homosexuality and heterosexuality, and give them confidence. The ball is finally in our court, because we haven’t tried yet to rise to the level of our rulers and our journalists.
 

ADVICE n° 24 : Fill your lack of examples and your ignorance about homosexuality by a solid training and by the meeting with the homosexual persons.

Fill your lack of examples and your ignorance about homosexuality by a solid training and by the meeting with the homosexual persons. Not everyone knows like me more than 90 gay friends who have told me a rape, Not everyone has full of references of homosexual « couples » around him that abate the belief in homosexual « love », not everyone has a good movie and theater culture to argue about the disasters of the Civil Union. Hence the feeling of helplessness and homophobia gay friendly that spreads to most opponents of « marriage for all » today. We must train yourselves to go to meet homosexual persons. As the longer you know the homosexual world, its language, its realities, its codes, the more you will be serene and forceful in discussions. We, homosexual persons, need to be heard, and we have plenty to say to you !
 

ADVICE n° 25 : Don’t go first in the debate of ideas

During the exchanges with our detractors, you don’t have to go first into the debate of ideas , into the exposure of your argumentation, but rather begin by welcoming the person. You must give priority to reflection before action, and don’t reverse the substance by the form. In France, we have made this mistake to crystallize our views in a silent posture (the Sentinels), in impressive but ineffective protests (La Manif Pour Tous). Before LOVING, we sought to HAVE REASON and IMPOSE OUR VIEW without checking if we were understood (so that today most gay friendly French still don’t understand why we opposed to the « marriage for all » ! And they still caricature our reasons). If we step immediately into the debate of ideas and we begin to seek to answer the question « Why you are against gay marriage ? », it’s over for us. Because our detractors, by submitting to us this short interrogation, were just testing us to see if we have the humility to store our oral sword in our case. And they stop us within the first fifteen seconds of our presentation, without giving us the chance to go further. To respond to this question « Are you for or against gay mariage ? », I suggest you to say « I’m for homosexuals persons ! » ; or simply not answer, and say rather with a smile : « Well, let’s talk about it ! I would like your opinion and it makes me happy to talk about it with you because I felt confused. I don’t know what to believe. You’re gonna help me ! I’m really glad to be with you for this ! »
 

ADVICE n° 26 : Don’t panic neither get upset

Don’t panic neither get upset. At the moment, in France, it’s the tension and hysteria around the words « Surrogacy » (= « GPA ») and « commodification of bodies », or around the word « abrogation » (we use it very loosely and largely : « Universal abrogation of the GPA », « marriage’s abrogation », etc. and it’s ridiculous). And the worst is feared : these same threatening people don’t offer realistic forms for this abrogation which they claim loudly given that they still don’t speak of homosexuality nor heterosexuality, given that they justify the Civil Union as a « lesser evil » and given that they don’t really believe in the repeal. They think that the violence, the noise, their « social suicidal » silent posture of Sentinels, their hung baby dolls, their screams and their stubbornness in repeating the word « abrogation » are brave. They even imagine that their occasional impulses of homophobia are « somehow » legitimate. For example, in Belgium, at an event like Sentinels on last May 3, during the commercial symposium Men Having Babies, I saw officials from the Ethic Committee, yet specialists of mediatraining, throw at our homosexuals detractors their landau as unic opposition argument. It’s deplorable. And these same homosexual representatives remained very hurt by these puerile contempts which absolutely don’t make advance the dialogue and discredit our struggle. So we have to calm down seriously. And this is especially true after the promulgation of laws against which we struggle.
 

ADVICE n° 27 : Stop believing that the laws of the Civil Union and the « marriage for all » are asked for themselves and for what they offer

Stop believing that the laws of the Civil Union and the « marriage for all » are asked for themselves and for what they offer. Because it’s absolutely not the case. The pro-gays don’t even know the content ! A day in 2002, I had made the game to ask my band of gay friends the meaning of the acronym PaCS (= Civil Solidarity Pact, the french « Civil Union »). None had been able to answer. Ditto for the « marriage for all » : I challenge any gay friendly person to give me the number of François Hollande’s commitment in favor of « gay marriage » in the presidential electoral program (= the number 31), or tell me who Erwann Binet is (= the official rapporteur of the Taubira law). She would be very annoyed.
 

In reality, it’s not the law itself that is requested (hardware and tax benefits of the Civil Union, for example, could be obtained outside this contract, via testamentary guardianship or taxe relief concerning the inheritance rights), but what it symbolizes (the « progress », the « freedom », the « equality », the « recognition », the « justice », the « love », the « welcoming of homosexuals », the « fight against homophobia », etc.) or even the right which it represents (for example : the pro-gay people ask more the « right to marry » than the marriage … and in addition to beg for the « right to refuse it »). In France, instead of arguing with our opponents about « why » they asked the « marriage for all », senselessly we discussed the content of the laws. Haughty and legalistic persons that we are ! Because finally, even us we have looked at the paper and not the persons. We denied the intentional reality of these pro-gays laws. « When the first idiot shows the moon, the second idiot looks at his finger… » (ariño-chinese proverb)
 

ADVICE n° 28 : Don’t go immediately protest. Think first

Don’t go immediately protest. Think first. Dialogue first. What could be more locking and more confused than a demonstration and a crowd ? A societal and spiritual struggle is almost won by words and ideas. The collective event is only there to bring a message ; not to replace it. Irish friends, organize real debates (not talking shop), especially with your opponents. In France, because of the impatience of two persons (Frigide Barjot on one hand, the Lefebvrist Civitas Institute on the other hand), and also because of our fear (which calls « homophobia » : indeed !), we forget the phase of reflection and debate. We straightaway took to the streets, without knowing what we were going to say there. We gave priority to media and political sounding-board rather than the basic message. We preferred to be visible before being true. We have focused on the slogan instead of the thought. We favored the microphone at the expense of the right words that it could spread. Thus, we scared our detractors, have closed the dialogue, and they are more digging in their heels. This is a huge mistake.
 

You must stop acting before thinking. Because I reminded the leaders of La Manif Pour Tous France the priority of the treatment of homosexuality, I can’t count how many times the pushy members of the french « facistsphere » said to me that my speech wasn’t « audible » enough (in reality, it becomes inaudible because they don’t let me speak), not « strategic » enough, not « accessible » enough, not « political » enough, not « concrete » enough. They despise the policy (and the Republic) in which they have stopped believing, while they still swear by it and by the media. They focus, like the Front National (Far Right in France), on the « reality », in order to abandon Charity and Truth, and to find an excuse to be more radical et to victimize. they absolutely don’t adapt to the intentional and emotional and personal reality of the people in front of them.
 

However, when I defend to place reflection before action, I’m not saying that we have to rest on rhetoric and on intellectual masturbation. One of the lacks of the Veilleurs in France, is to have captured the action and the reflection in a aesthetic posture loosely « militant ». The golden age of the french Sentinels was when each reflective vigil was headed towards a concrete action. I think this is what should be your concern in Ireland : make sure that you never think without this thought is moving towards a gift of your whole person and towards a real action.
 

ADVICE n° 29 : Create self-reflection cells

Create self-reflection cells, committees of debriefing, where you get together to talk not only about what you want and about your fight’s intentions, but also about how you live the events, what you can improve, who you are, internal tensions and divisions. The Veilleurs (= Sentinels) are the perfect movement for this, basically. In France, we missed this self-reflection, these decompression chambers, this self-criticism, this humor and realism. We imploded because we simulated a show of unity. We ran away from ourselves and escape from the Reality in a intellectualism that has externalized us, radicalized and victimized us. A movement which doesn’t constantly question itself, which doesn’t express what it feels and lives, which doesn’t laugh about itself, is called to die, to divide itself and to meet around a mock unit (« We are fighting for the same thing and our enemy is terrible ! » But who and what are we talking about, exactly ?). It turns into a « lost politicians Circle » (Sens Commun, La Manif Pour Tous…), a « Circle of speakers » (Écologie humaine, Liberté Politique…), « Dead Philosophers Society » (les Veilleurs, les Sentinelles, …), or clearly or downright « Circle of Far-Right extremists ». It’s useless and ephemeral !
 

ADVICE n° 30 : Don’t use a crypto-catholic jargon to shirk to talk about our faith

Don’t use a crypto-catholic jargon to shirk to talk about our faith. It doesn’t fool anyone except ourselves (the « Life », the « living-together », the « Hope », the « Fecundity », the « Common Good », the « Values », the « Ecology », the « benevolence », the « Caring », the « Respect », the « Family », the « Children », the « Consciousness », the « Limits », the « Reality », the « Human Dignity », the « Sense », etc.). God as a public person is very unpopular in France ! We honors him with our lips. Please, in Ireland, shout to the Lord ! … without playing blessed-yes-men chained in your rosaries.
 

ADVICE n° 31 : Avoid also talking about ecology directly, for example, to pick the leftist or atheist public up

Avoid also talking about ecology directly, for example, to pick the leftist or atheist public up. Sorry, but the Catholic treatment of ecology, I find it ridiculous. Even though, I KNOW, it’s papal and when people speak well about it, it becomes deep and true. But people stop to be environmentalists precisely because they don’t deal with their sexuality and affectivity problems. Not when we talk to them directly and solely about ecology. So ecology is only an epiphenomenon of the affectivity. The french Catholics haven’t ever said much twaddles since they depress in green, smoke their « ecological » joint and don’t assume to believe in God or to say what they think about homosexuality.
 

ADVICE n° 32 : Avoid the bookish jargon with complicated concepts

Avoid the bookish jargon with complicated concepts. In France, we are the champions of this verbiage. Throughout the fight against the « marriage for all » (2012-2015), we were excitedly satisfied to learn new words, and we organized a lots conferences around these (Gender, GPA, Medically Assisted Procreation, abrogation, transhumanism, ecology, euthanasia…). Instead of adapting to the verbal shape that takes today in the heart and the minds of people the ideology that we are fighting – that is to say « homosexuality », « homophobia », « love », « heterosexuality » –, we gloss over the child, we try to bring the others in our reasoning and concepts which are uninvolved with their system of thought, which don’t light at all their affective idols, which don’t help to identify the location of the worldwide leakage. So we mop up inefficiently here and there, hastening to the most pressing issues and the most catchy/urgent slogan : it seems useful, but really, the boat continues to sink. And it is the dialogue of the deaf with our opponents, who think that they are defending the same things as us (life, family, child, opposition to Gender, etc.) and who don’t understand why we take issue with them. We move away from the intentional and emotional reality of our contemporaries. We sneak off into the intellectualism in order to find excuses for our fear of talking about homosexuality. Meanwhile, libertarian socialists are trying to break all, to deconstruct/« open » everything, and always under cover of love, gay friendly attitude, solidarity.
 

ADVICE n° 33 : Ensure the complete argumentative coverage of the battle against the « marriage for all » through these three prisms : policy / Church / homosexuality

Ensure the complete argumentative coverage of the battle against the « marriage for all » through these three prisms : policy / Church / homosexuality. That’s the only way to really embrace the subject, to be ourselves, and to be true. Don’t do like in France where we have only spoken of the politic aspect (and, moreover, later on, because initially we demonized the policy thinking that it was propaganda or careerism : La Manif Pour Tous took a long time to become a party… and in addition, it politicizes itself just when it’s quickly dying on). Don’t imitate France where we have denied Jesus (thinking that He would scare people … as it’s just in our mind that He was scary !), where we have denied homosexuals persons (we have used them for decoration, as moral guarantors). To fight against our enemy (= heterosexuality) and caught it perfectly, we need (and I’ve seen it during my trip in June 2014 in Ivory Coast) to have the 3 assets (or angles of attack) constituting the winner triangle : the policy, the Church, and homosexuality. In ireland you have the luck to have 2 of the 3 main assets : the policy and the Church … even if you are still lacking the most important, homosexuality. In France, we started having two assets too, policy and homosexuality (homosexuality was also the « French Exception », the approach that permits the French population to remove its complexes and to go massively in the street … but unfortunately we didn’t take advantage of the two cards and then, we have believed that homosexuality was going to overshadow our political strategy and the mediatic image of the movement, so next we kept, for careerism and fear homophobic, only the trump « Policy », abandoning the card « homosexuality » which was the most powerful and most feared by our socialist leaders. And the card « Church », we simply haven’t used it ! Through the fault of the spinelessness of many of our bishops and priests who, under the guise of secularism and clerical neutrality, argued that political commitment against the « marriage for all » should remain a « civic and personal initiative » that the Church couldn’t support officially. In the end, France has bordered on victory against the « Taubira’s law, but falls from grace from even higher, by giving itself the numeral and photographical proofs she had won. We still live this schizophrenic illusion. In our country, we finally have a complex : we demonize sexuality, policy, faith, the media, as if they were swear words or the devil, or as if each of these grounds should keep locked in their respective boxes. All this because of our lack of faith in the Church and in the image that She gives of us. You, in Ireland, you finally have more key assets than in France : Faith + Policy. But without the third (homosexuality), the others two don’t count for much.
 

While irish friends, assume to be catholic. Don’t be ashamed of the Church. I know that your parishes, your priests, your bishops, essentially don’t support the Sentinels, for example, and that in your parish, often you have to keep silent about your commitment against the « marriage for all ». As in France, you are prevented from cross-referencing faith and policy, or faith and sexuality. Don’t be afraid to become politicized. Policy and religion, even if they shouldn’t merge, use to work well together.
 

Don’t hesitate to be strict with the Pope. Require that he moves forward on the subject of homosexuality (for example by Reading my Dictionnary of the Homosexual Codes lol), on the dangers of heterosexuality, and that he uses three words at the next sitting of the Synod about the crucial issue that have never been explicitly used by the Church concerning homosexuality : suffering and rape (= what homosexual desire is), continence (= how to live with this desire if it’s sustainable) and holiness (= where and what gift to the world the homosexual desire can be directed).
 

And especially (and finally), include the defeat of the prophet. If in our fight, we enjoyed consensus with everyone, we would not live the radicality and the fullness of Truth. Defend sexual difference or the difference between Creator and his creatures (= the Church), is necessarily ungrateful and terrestrially failed, this amounts to defending a treasure of love that has the size of a detail, the size of a mustard seed. It’s therefore logical that few may see it, that it’s so difficult to sustain. But knowing our rightful powerlessness allows us to remain in joy, forgiveness and Hope, Under all conditions. Courage !
 
 
 

P.S.: This article is also available in french, italian and spanish.

33 CONSEJOS A LOS ESPAÑOLES Y LATINOS PARA QUE EVITÉIS LOS ERRORES DE « LA MANIF PARA TODOS FRANCIA »

El compromiso de la "Unión civil" no es un compromiso

El compromiso de la « Unión civil » no es un compromiso


 
 

Valiéndome de mi experiencia militante francesa contra las leyes pro-gays, y de mis distintos viajes a España e Latinoamérica para dar conferencias sobre la homosexualidad, me gustaría darles consejos, amigos hispano y latinoamericanos, para llevar a cabo su lucha contra el « matrimonio para todos ». Sin claves de estrategia, corréis el peligro de dispersaros, desalentaros, radicalizaros y fracasar en vuestra batalla contra la banalización mundial de la diferencia sexual.
 

Por otra parte, se aplican todavía estos 33 consejos (¡por desgracia!) a Francia, mi hermoso país, que en realidad no ha comenzado su lucha contra el « matrimonio para todos », y a todas las naciones del mundo que aún no han adoptado la ley del « matrimonio para todos », pero que ven la nube negra llegar cerca de sus fronteras diplomáticas. Mis recomendaciones podrán ser reutilizadas de todos modos en una conferencia o una vigilia que podréis animar. ¡Sobre todo, no duden en leerlas públicamente!
 
 

DE QUÉ SE DEBE HABLAR ?

 

CONSEJO n° 1 : Sobre todo, no intentar imitar a Francia

Por favor, no traten de imitar a Francia. Amigos hispanohablantes, sed auténticos. Tanto más que Francia, a pesar de las apariencias mediáticas, no es un modelo de éxito en esta lucha (negación de la fe, malos esloganes, rechazo del tratamiento de la homosexualidad y de la heterosexualidad, etc.), y que ha vivido la misma derrota que los otros países que han aprobado el « matrimonio para todos ». Sólo hizo un poco más de ruido de resistencia que los demás. Pero eso es todo.
 

CONSEJO n° 2 : Atreveros a hablar de la homosexualidad

Atreveros a hablar de la homosexualidad. Es la clave de los debates. Las leyes de Unión civil y del « matrimonio para todos » pasan en nombre del « amor homosexual » (y un poco también por alineación con una supuesta « heterosexualidad »). Tenéis que daros cuenta de que la homosexualidad no es un tema entre muchos, sino que debe de ser nuestra prioridad y la dosis de veneno indispensable para la vacuna mundial contra la destrucción « legal » de la unión de amor entre el hombre y la mujer. El tema de la homosexualidad es ineludible. En algunos país latinos, habéis prohibido de hablar del tema (oí explícitamente esta consigna en Bolonia en un seminario sobre el Género, a principios de 2014). Y éste es vuestro mayor error. Volcáis en la homofobia que se os reprocha. Y, además, negáis la posibilidad de razonar a vuestros políticos en general impresionados y sometidos al chantaje emocional con la homosexualidad.
 

CONSEJO n° 3 : Atreveros a hablar de amor

Atreveros a hablar de amor. Si no, dejamos el tema a los que hablan de ello mal y de manera poco realista, ideologizada, angelista y asexuada. La definición del amor es el centro del debate. En general, la despreciamos porque creemos que es peligrosa o fuera de tema o cursi. Pero nuestro mundo tiene sed de entender lo que el Amor verdadero, y cuales son sus leyes. No es realista creer que el matrimonio (incluso civil) no es un asunto de amor. Sobre el papel, de hecho, el matrimonio civil no es una cuestión de amor. Pero por lo visto, en los hechos y en la intención, es falso que no lo sea. Hay que tenerlo en cuenta en lugar de permanecer mirando el mármol legislativo.
 

CONSEJO n° 4 : Es importante no hacer del niño un ídolo. No hacer de la diferencia sexual un ídolo. No hacer de la familia un ídolo.

Es importante no hacer del niño un ídolo. No hacer de la diferencia sexual un ídolo. No hacer de la familia un ídolo. No : todas las parejas que integran la diferencia de sexos no son un éxito. No : la diferencia sexual no es ni una garantía de amor, ni una garantía de « complementariedad ». Y no, el amor en una pareja hombre-mujer no se reduce a la sola capacidad de engendrar, a la sola presencia del niño. Considerar la diferencia de sexos como un ídolo, y la familia como un sustituto del matrimonio o un absoluto del matrimonio, es en última instancia apartar a la amistad, a las parejas hombre-mujer estériles, a los célibes, a las parejas mal casadas o separadas, a los viudos, a los adolescentes, a las personas que abortan, a las parejas que usan anticonceptivos, a las personas homosexuales, … en definitiva, ¡ a una mayor parte de la población ! Después de eso, no debería sorprendernos que nuestras manifestaciones anti-matrimonio-para-todos dividan nuestra sociedad y hieran a la mayoría de la población nacional.
 

CONSEJO n° 5 : Dejar de creer que no nos definimos por nuestra sexualidad

Dejar de creer que no nos definimos por nuestra sexualidad. Esto es falso. Nosotros los católicos, para exonerarnos de tener que hablar de homosexualidad y de heterosexualidad, solemos decir que « el ser humano no se define por su sexualidad ». No es verdad. No nos definimos por nuestra genitalidad ni nuestros sentimientos, claro, pero sí nos definimos por nuestra sexualidad (sexuación, relación con el mundo como seres sexuados, y un poco genitalidad y emociones). Argumentando que no nos definiríamos por nuestra sexualidad, entonces avalamos la creciente privatización de la sexualidad en la esfera de la intimidad (lo que es injusto, en parte : la sexualidad es una realidad social, abierta a la vida, y por lo tanto el Estado y la Iglesia tienen algo que decir sobre ella !), colaboramos con el amalgama político entre las esferas pública y privada, y finalmente con la sentimentalización de las leyes estatales.
 

CONSEJO n° 6 : Dejar de creer que la homosexualidad se convierte en un problema sólo si es actuada, legalizada, politizada, mediatizada, mostrada, promocionada, institucionalizada

Dejar de creer que la homosexualidad se convierte en un problema sólo si es actuada, legalizada, politizada, mediatizada, mostrada, promocionada, institucionalizada. Por ejemplo, muchos católicos separan la vida homosexual en dos : la Marcha del Orgullo Gay, y la vida homosexual supuestamente discreta, casta, espiritual, respetable, pura. Esto es falso. La homosexualidad ya es un problema en lo privado, para la persona y para la « pareja ». Como deseo, es un temor (de la diferencia de sexos), un signo del pecado ; por lo que no tiene que ser justificada, y no es fácil de vivir. Otros católicos, más radicales, también se imaginan que el « lobby homo » quiere homosexualizar todo el planeta. Una vez más, esto es falso. Sólo es el « lobby hetero » que quiere bisexualizar y asexualizar todo el planeta. Al contrario, la mayoría de las personas homosexuales aspiran a la discreción y a la indiferencia social acerca de sus propias prácticas.
 

CONSEJO n° 7 : Dejar de creer que « el matrimonio para todos » es una ley entre otras

Dejar de creer que « el matrimonio para todos » es una ley entre otras , y que la lucha contra el Gender, la eutanasia, el transhumanismo, la gestación sobrogada, etc., la sustituirá. No. El matrimonio ES la diferencia de sexos. Entonces, abarca todas las dimensiones de nuestra vida (persona + pareja de amor + familia). Y la homosexualidad es LA piedra en el zapato mundial, ya que va banalizando y excluyendo esta diferencia de sexos que funda la Humanidad y el amor humano. Es increíble, pero en Francia, hemos conocido una movilización-record contra el « matrimonio para todos », movilización que nunca habría visto contra del aborto, por ejemplo, mientras que a primera vista es más grave matar a un niño por un aborto que ver a dos hombres casarse en un ayuntamiento. Así vemos claramente que el matrimonio es fundamental. La homosexualidad, es también un tema crucial para nuestro mundo, pues se refiere al rechazo de la diferencia sexual. Por desgracia, en Francia, hemos subestimado el matrimonio y la homosexualidad. Antes que ella, preferimos la familia, el niño. Dicho de otro modo, hemos privilegiado las ramas en lugar del tronco. Por ejemplo, La Manif Pour Tous francesa, poco después de la votación del « matrimonio para todos » (abril del 2013), se imaginó ingenuamente que la lucha contra el Gender sería el nuevo impulso de la lucha contra la Ley Taubira. Se plantó totalmente. Se vió obligada a retroceder y a volver al matrimonio. Incluso hoy, LMPT Francia cree que la lucha contra el comercio de vientres de alquiler suplantará la lucha contra el « matrimonio para todos » y movilizará tanto. Está equivocada, ya que todavía no se ha dado cuenta de la importancia civilizacional de la homosexualidad ni del matrimonio en la existencia humana.
 

CONSEJO n° 8 : Dejar de imaginar que la Unión civil no es el « matrimonio para todos »

Dejar de imaginar que la Unión civil no es el « matrimonio para todos ». Mientras que es exactamente la misma carta. Tarde o temprano, todos los países que habían aprobado el Pacto civil o el partnership, acabaron por darle la vuelta, con su cara « matrimonio ». Sin excepción. Sosteniendo la Unión civil (y por lo tanto la heterosexualidad), hacemos exactamente como los que quieren el « matrimonio para todos », pero no sus consecuencias. O, lo que es igual, imitamos a aquellos que disgregan el amor de la filiación: decir sí a la Unión civil y no al « matrimonio para todos », o decir sí al matrimonio civil para decir no al matrimonio religioso, resulta adherir al mismo programa que nuestros oponentes acerca del « matrimonio para todos » y del matrimonio tradicional.
 

No os créais tampoco que el legalismo vaya a resolver mágicamente la cuestión del « matrimonio para todos » o de la abrogación de éste. Países como Croacia o Eslovenia, que sin embargo habían logrado por un referéndum nacional incluir la diferencia de sexos en la definición constitucional del matrimonio, se vieron impuestos por su gobierno socialista o de derecha pero gay friendly el « matrimonio gay » bajo la forma de la Unión Civil (en marzo del 2012, los Eslovenos habían rechazado el matrimonio gay al 55 % ; en diciembre del 2013, el 64, 84 % de los Croatas habían votado en contra). A propósito de eso, me hago pocas ilusiones acerca del referéndum en Irlanda el próximo 22 de mayo 2015. Mientras la Unión civil y la heterosexualidad no hayan sido atacadas frontalmente, podremos hacer todos los referendums que queramos, intentar todas las estrategias legales, la ideología libertaria seguirá tranquilamente su carrera desenfrenada por los derechos LGBT.
 

CONSEJO n° 9 : Dejar de creer que existen el amor homosexual y la identidad homosexual

Dejar de creer que existen el amor homosexual y la identidad homosexual. Nadie ha puesto en tela de juicio públicamente esta creencia en Francia (¡ excepto yo !). Qué fastidio, ya que es precisamente sobre la base de ésta que se apoyan principalmente las leyes contra las cuales nos oponemos. Incluyendo la eutanasia, el aborto, las manipulaciones genéticas, las leyes transhumanistas, la reforma del colegio, etc. ¿ Quién más que la promoción de la homosexualidad puede dar al ser humano la impresión y la legitimidad de deshacerse de la diferencia sexual, diferencia que es el mayor límite de la condición humana y que refrena nuestros deseos de ser todo ? Mientras no se pruebe que la homosexualidad no es la llave que abre todas las puertas (identitarias, amorosas, humanas), porque no es ni una identidad ni amor, ni una realidad completa, la mayoría de la población se verá tentada de hacer de ella una llave maestra que legitimará todas las prácticas/leyes humanas dichas « amorosas ».
 

CONSEJO n° 10 : Reconocer que, además de los niños, las víctimas reales de la Unión civil, del « matrimonio para todos » y de la PMA/Vientres de alquiler, son las personas homosexuales

Reconocer que, además de los niños, las víctimas reales de la Unión civil, del « matrimonio para todos » y de la PMA/Vientres de alquiler, son las personas homosexuales. Éstas son consideradas por estas leyes irrealistas como una especie (« los » homos), son negadas en su realidad específica y su humanidad, estándardizadas sobre el modelo heterosexual, negadas en su sufrimiento, transformadas « legalmente » en traficantes de niños, disfrazadas en novios postizos o en familias de carnaval. La Unión civil, el « matrimonio para todos » y la gestación sobrogada, preparan también un terreno de homofobia muy preocupante para las personas homosexuales. Mucha gente alimenta un resentimiento creciente para con ellas. Las consideran como unos déspotas, una francmasonería peligrosa, una pandilla de desequilibrados occidentales que dirige la civilización hacia su ruina. Se imaginan por ejemplo que las personas homosexuales han querido esta ley del « matrimonio para todos » que les han atribuido, y que han planeado destruir la familia, los niños, la tradición, la realidad… mientras que no es verdad : la mayor parte de ellas sólo ha pedido el « derecho al matrimonio », sin darse cuenta de las consecuencias. Las leyes gays friendly se volverán contra la comunidad homosexual en un futuro cercano. No debemos olvidarlo, y tenemos que curarnos en salud antes de que ocurra el desastre.
 

CONSEJO n° 11 : Dejar de creer que el lobby LGBT es el lobby homosexual

Dejar de creer que el lobby LGBT es el lobby homosexual. El « lobby LGBT » SÓLO es que el lobby hetero gay friendly. Como prueba de ello, en Francia, los defensores más encarnizados del « matrimonio homosexual » se presentan como « heterosexuales » (François Hollande, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, etc.) y, en general, se vengan de su propia experiencia dolorosa de la diferencia de sexos y del matrimonio sosteniendo al matrimonio gay. También podemos comprobar que en Europa existen grupos tales como Gay Straight Alliance, o el público que se reivindica « hetero » y que compone la mayoría de las Marchas del Orgullo Gay. Creer que son las personas homosexuales que componen el lobby LGBT es un error muy grave que demuestra un desconocimiento total del ambiente homosexual (un ambiente extremadamente dividido y que se niega él mismo sin parar), y que además alimenta una homofobia en nuestro propio bando, homofobia que aparta de nuestra lucha a muchas personas homosexuales que no estarían lejos de unirse a nosotros.
 

CONSEJO n° 12 : Acoger a las personas homosexuales de nuestro bando y dejarles el sitio DE HONOR

Acoger a las personas homosexuales de nuestro bando y dejarles el sitio DE HONOR. Bastan su sola presencia y persona para amansar e impresionar a los pro como a los anti-matrimonio-para-todos. « Son los pobres quienes evangelizan a los pobres. » (San Vicente de Paúl) Mientras que los commandos de activistas LGBT, Act-Up, los Antifas, y otras Femen, a menudo no tienen reparos en interrumpir los seminarios y coloquios de los anti-matrimonio-para-todos, nunca se han atrevido por ejemplo a interrumpir directamente una de mis conferencias sobre la homosexualidad (por temor a darme publicidad o a demostrar públicamente y concretamente su homofobia). No puedo evitarlo y sólo hago una constatación empírica : las personas homosexuales son las más legítimas y las más poderosas en el debate sobre el « matrimonio para todos » si y sólo si son continentes, si y sólo si que hablan verdaderamente de los actos homosexuales, si y sólo si explican los trampas de la heterosexualidad, si y sólo si no ocupan el primer plano de la escena únicamente por arribismo para contar su vida o para machacar al « lobby homo » y a los « medios ». Los testigos homos opuestos al « matrimonio para todos » que se contentan con hablar sólo de filiación, pero que promocionan en la esfera privada el « amor homosexual », tienen un « discurso Dolce & Gabbana » estéril y contradictorio : « Somos homosexuales pero no gays. » ; « Todos los homosexuales no están de acuerdo con el ‘matrimonio para todos’ y no quieren ceder ante el totalitarismo del lobby homosexual que no nos représenta ! » ; « La Unión civil, por qué no, pero el matrimonio, para nada : es el paso que no quiero dar, a causa de las consecuencias sobre el niño. » ; « Mi sexualidad pertenece al campo de la vida privada. No tiene que politizarse ni que legalizarse. » ; etc. etc. Esta palabrería sólo complace a los gruñones anti-matrimonio-gay natalistas y pedocentrados de nuestro bando, además de mantener una homofobia popular que divide el « ambiente homosexual » en dos de manera caricaturesca : la comunidad homosexual politizado, depravada, politizada, militante, superficial, despreciable, por un lado … y la comunidad gay privada, « casta », « que no molestaría a nadie », por otro. Esta « argumentación Dolce & Gabbana » no hace progresar nuestra causa. Además de hacer tomar riesgos tremendos inútiles a los que pronto serán calificados de « maricas vergonzosas y traidoras », ésta presenta sandeces contradictorias frente a las cámaras : « Soy homo. Pero yo no soy homo como los del ambiente » o « No porque soy homosexual estoy a favor del matrimonio para todos ! ». Esta oposición blandengue se resume en dos frases que se repiten en bucle. A todo esto, uno siempre puede oponerle el discurso gay friendly siguiente : « Vale. El ‘matrimonio para todos’ no concita la unanimidad entre los homos. ¿ Y qué ? ¡ No es una razón para impedir a los pocos que lo quieren de contratarlo ! ¡ No resta nada a los demás ! » En cualquier caso, sigo opinando que la creencia en el amor homosexual, incluso en la esfera privada, ES el « matrimonio para todos ». Elton John y Dolce & Gabbana, a pesar de las apariencias, ¡ apuntan al mismo blanco ! ¡ Igual entre Frigide Barjot y Ludovine de la Rochère (esta vez acerca de la Unión civil en Francia) !
 

CONSEJO n° 13 : En los debates públicos sobre el « matrimonio para todos », solicitar ante todo a contertulios homosexuales que analizan verdaderamente la homosexualidad

En los debates públicos sobre el « matrimonio para todos », solicitar ante todo a contertulios homosexuales que analizan verdaderamente la homosexualidad. En Francia, cometimos el error de convocar a conferenciantes decentes, sin relieve, que son expertos en algunos combates, pero no específicamente para el de la homosexualidad. De hecho, en los debates televisivos y en las mesas de trabajo, nos han servido cada día el mismo plato, preparado con amor por los mismos intelectuales con pinta de « primeros de la classe », que nos hablaban siempre de la familia, del niño, del Gender, de los vientres de alquiler. Pero estos conferenciantes, inadaptados para un público que no abraza de antemano sus ideas ni sus creencias religiosas escondidas, fastidian finalmente a mucha gente, aunque a menudo dejen buena impresión y sean ellos quienes son más compartidos por la catoesfera en las redes sociales (Tugdual Derville, François-Xavier Bellamy, Fabrice Hadjadj, Thibaud Collin, todos estos intelectuales que sin embargo admiro en muchos aspectos), ya que disfrutan de la fama de « padres de familia », de « sociólogos » , de « filósofos », « políticos » y de « defensores de la Vida ». Su poder de intervención es irrisorio comparado con él de las personas homosexuales.
 

Lo que fue bastante insoportable en Francia (y sigue siéndolo…), es que hemos tratado de eludir el tema de la homosexualidad imaginándonos durante los debates o las manifestaciones públicas que conseguiríamos reemplazarla sea por el número sea por el estudio de los expertos. En resumidas cuentas, pensamos que sería la cantidad que haría la calidad, y que la primera se sustituiría a la segunda. Mientras que sin la calidad, sin las ideas correctas y las personas adecuadas para nuestra lucha, nuestras cifras o palabras acaban por ser un arrebato efímero, son anuladas y deformadas por nuestros oponentes (que son mayoritarios en los medios, ni que decir tiene). Creímos que el número de manifestantes iba a colmar nuestra falta de argumentos y esconder nuestro miedo a la homosexualidad. Ocurrió todo lo contrario. Sin ningún otro mensaje « profundo » que « la familia es importante » y « el niño no es una mercancía », una muchedumbre contra una ley pro-gay, por muy numerosa que sea, resulta siempre desnuda. Ella vocifera mensajes vacíos e histéricos, hace alarde de su homofobia. Y lo mismo durante los debates públicos. Creímos que el número diluiría nuestra falta de contenido sobre la homosexualidad. En lugar de entender la primacía del estudio de la homosexualidad, de la heterosexualidad y de la homofobia durante las conferencias, hemos puesto en fila un ramillete de « especialistas » (tan cargantes los unos como los otros : el abogado / el político / el historiador / el filósofo … y en muy raras ocasiones, para el exotismo, el adoptado / la excepción socialista / el musulmán / el homo que no tiene nada que decir acerca de la homosexualidad y que sólo machaca al « lobby LGBT » / el ecologista, etc. Obviamente, se ha puesto cuidadosamente en lista negra al sacerdote o a la persona homo continente…). O peor, hemos organizado debates « a favor » o « en contra » del « matrimonio para todos » (por televisión, en la Asamblea Nacional), como si debatir fuera necesariamente oponerse, o andar a hostias, o invitar a los extremos, o no estar de acuerdo. La verdad sólo se encontraría en el conflicto. Os lo digo en verdad : no hubo debate en Francia acerca del « matrimonio para todos ». Todo queda por hacer.
 

CONSEJO n° 14 : Dejar de creer que hay una voluntad clara por parte de los pro-matrimonio-para-todos de destruir a la familia, a la diferencia hombre-mujer, a los niños

Dejar de creer que hay una voluntad clara por parte de los pro-matrimonio-para-todos de destruir a la familia, a la diferencia hombre-mujer, a los niños . Muy pocos entre ellos quieren oponerse al matrimonio tradicional, a la vida, a los niños, a la familia y a la diferencia de sexos : los pro-matrimonio-para-todos están llenos de buenas intenciones, y la única manera de tranquilizarlos, es primero creer en la existencia de su sinceridad (sin creer en la verdad de su sinceridad), ver que están destruyendo la civilización por « amor ». Pocos planifican conscientemente de destruir el matrimonio distribuyéndolo a todo el mundo. Caroline Mécary, la abogada muy activa cuando el « matrimonio para todos » se impuso en Francia en mayo del 2013, es una excepción : « Para abolir el matrimonio, primero todos tienen que poder beneficiar de ello. ». De buenas intenciones está empedrado el camino del infierno. Y sólo es sobre estas buenas intenciones que tenemos que razonar a nuestros oponentes. No les ayudaremos a que no se sientan juzgados por nosotros si negamos la belleza de sus buenas intenciones.
 

CONSEJO n° 15 : No tomar a las personas homosexuales pro-matrimonio-para-todos por idiotas

No tomar a las personas homosexuales pro-matrimonio-para-todos por idiotas. De verdad, ¿ creéis que ellas no saben lo que es un hombre, lo que es una mujer ? que ignoran que hace falta de un hombre y una mujer para hacer un bebé ? ¿ Creéis que se oponen al matrimonio tradicional y que quieren destruir el matrimonio o la procreación natural entre los hombres y las mujeres ? ¿ Creéis que quieren impedir la existencia de las familias de sangre ? No. Sólo dudan de la primacía del amor entre el hombre y la mujer, y renuncian a que ésta sea protegida por la legislación nacional. No es una cuestión prioritariamente intelectual, sino una cuestión de fe, de corazón, afectiva. Nosotros, personas homosexuales, no tenemos un guisante en lugar del cerebro. No caricaturéis nuestras reclamaciones o las reivindicaciones que nos atribuyen.
 

En Francia, fuimos muy equivocados de despreciar la novlengua empleada por la comunidad LGBT (« homosexualidad », « homofobia », « transfobia », « Gender », « Queer », « Camp », « heterosexualidad », « intersexos », e incluso la sigla « LGBT »), simplemente por ser nueva y neológica, en lugar de adaptarnos a ella, de entenderla, de reconocer su lógica / su sinceridad / su sutileza, para contrarrestarla mejor. Se quiera o no, dimos prueba de homofobia. Claramente.
 

CONSEJO n° 16 : No caer en nuestra propia trampa de enfocar el matrimonio en la filiación

No caer en nuestra propia trampa de enfocar el matrimonio en la filiación. A menudo, los defensores del « matrimonio para todos », en lugar de hablarnos del matrimonio o de la homosexualidad, en general nos encierran en la temática de la adopción. Apenas hablan de otra cosa. Y eso, desde el primer momento. Es su escudo argumentativo favorito. Y somos nosotros quienes les hemos dado el palo con el que nos golpean. Recuerdo, por ejemplo, que en el verano 2014 me había pillado un grupo de treinta alumnos de colegio españoles que visitaban París, mozos y mozas escépticos frente a nuestra vigilia de Sentinelas francesas (les Veilleurs) que tenía lugar en la fuente Saint Michel. Con esta pandilla de jóvenes muy majos, era imposible hablar con profundidad de homosexualidad y de la « pareja » homo, porque intentaron convencerme de una evidencia indiscutible: cada ser humano es capaz de experimentar la belleza de la paternidad adoptiva y de « dar amor a un niño ». Entonces, en cuanto a los debates sobre el « matrimonio homosexual », es muy importante volver a lo básico : la definición del amor, y especialmente la de la homosexualidad, de la pareja. La adopción, acerca de la cuestión del « matrimonio para todos » es un subtema parásito. En Francia, los anti-matrimonio-para-todos aún no han comprendido que el matrimonio era ante todo la unión de dos esposos, marido y mujer, en lugar de ser, cuando es posible, la unión de un padre y de una madre. No han hablado del matrimonio en sí. Realmente tenemos que volver a la diferencia de sexos para darle su corona de amor universal.
 

CONSEJO n° 17 : Hablar de la ley del « matrimonio para todos » en sí misma, y no sólo de sus consecuencias

En cuanto a nuestro combate contra el « matrimonio para todos », contra la apertura de la adopción a las parejas del mismo sexo, contra la PMA y a la gestación sobrogada, debemos cesar de inmediato de centrarnos en la filiación. Claro, si la cuestión de los niños se plantea lógicamente en la plática, ésta será la guinda del pastel de nuestro argumento. Pero no hay que empezar la casa por la ventana. En la mentalidad popular, a propósito del « matrimonio gay », el chantaje emocional no se concentra en el niño, a fortiori en una época (la nuestra) en la que el matrimonio es desconectado de la filiación, en la que los niños son cada vez más despreciados y reclamados como objetos de derecho. Se cristaliza en la amistad, la homosexualidad, el amor, la noción de libertad (derecho) y de injusticia (discriminación, prohibición, igualdad), la búsquedad ansiosa de lo permitido y lo prohibido. En Francia, fue hablando sólo del niño y de las consecuencias de la ley Taubira sobre la familia « natural », cuando lo hemos perdido casi todo : sin quererlo, no sólo hemos justificado la Unión civil, sino que además hemos animado a nuestros políticos a que cortasen el « matrimonio para todos » en dos para que éste fuera aprobado por completo pero en pedazos, por dosis homeopáticas.
 

CONSEJO n° 18 : Hablar el lenguaje de nuestros detractores, que suele limitarse en cuatro palabras – « homosexualidad », « heterosexualidad », « homofobia » y « amor »

Hablar el lenguaje de nuestros detractores, que suele limitarse en cuatro palabras – « homosexualidad », « heterosexualidad », « homofobia » y « amor ». Si tratamos de convencerlos de entender nuestros propios conceptos caseros (« Gender », « transhumanismo », « abrogación », « gestación sobrogada », « ecología », etc.), perdemos su atención, no nos ponemos a su alcance y llegamos a ser inaudibles.
 

CONSEJO n° 19 : No despreciar la palabra « homofobia »

No despreciar la palabra « homofobia » y tratar de verla como otra cosa que un insulto gratuito o una trampa semántica que no tendría fundamento. El tratamiento de este tema es una oportunidad increíble para reunir a nuestros oponentes a nuestra causa y para hablar de los hechos. La homofobia, entendida como la violación, es nuestra oportunidad de hablar de lo que es realmente la homosexualidad, es decir una herida y una violencia si aquella herida se practica. Tenemos que centrarnos en los mecanismos de la homofobia, íntimamente relacionados con la justificación social de la « identidad homosexual » y del « amor » homosexuel.
 

CONSEJO n° 20 : Denunciar el mito de la heterosexualidad

Denunciar el mito de la heterosexualidad, esta parodia de la diferencia sexual (diferencia de sexos, lo recuerdo, que abarca la palabra « sexualidad », y no la palabra « hetero » que remite a cualquier alteridad), sin renunciar sin embargo a explicar el término. Es por culpa de nuestra justificación silenciosa de la heterosexualidad que entramos en el juego de nuestros oponentes (incluso es la única palabra que sella nuestro pacto común con ellos), que apoyamos todas las leyes pro-gays construidas sobre creencia en la heterosexualidad, que creemos en la existencia de un « lobby homosexual » – en realidad dividido y casi inexistente – y que no obedecemos a la Iglesia (la Iglesia jamás ha defendido ni creído en la existencia de la heterosexualidad). En realidad, sólo el lobby hetero existe y mueve los hilos de las pocas personas homosexuales que aceptan durante cinco minutos de recitar el papel que los pretendidos « heteros » han escrito por anticipado para ellas. La homosexualidad sólo es el escaparate del « Negocio Heterosexualidad ». Por lo tanto, en la lucha contra el « matrimonio para todos », os doy un consejo : dar el máximo en la heterosexualidad. Parece una locura, pero yo no os lo digo de bromas : lo ideal (aunque exigirá un tiempo considerable y una enorme concientización dentro de nuestro propio bando) sería que todo nuestro movimiento cambie por completo de rumbo y se centre en la erradicación de la heterosexualidad y de todas las leyes que ésta ha establecido (aborto, anticoncepción, divorcio, las leyes pro-gays, la pornografía, etc.). Organizad una Asamblea General de la Heterosexualidad, o sobre la homosexualidad o sobre la homofobia o sobre la bipolaridad heterosexualidad-homosexualidad. Y entonces, os llevaréis la Palma del Siglo contra el « matrimonio para todos ». Pero sólo falta que os atreváis a hacer de la heterosexualidad vuestro caballo de batalla, mejor que el niño. Y eso, ¡ no es pan comido ! … pero sigue siendo sin embargo possible.
 

CONSEJO n° 21 : Identificar a nuestro principal enemigo : la bipolaridad heterosexualidad / homosexualidad

Identificar a nuestro principal enemigo : la bipolaridad heterosexualidad / homosexualidad, es decir la ideología de la bisexualidad asexualisante cuyo objetivo es reducir al Hombre por un lado a sus sentimientos y emociones (según ella, seríamos todos puros espíritus, ángeles « enamorados », subjetividades razonantes y sensibles pero desincarnadas) por otro a sus pulsiones y actos genitales (seríamos todos bestias, aparatos genitales, cuerpos gozantes). Esta bipolaridad heterosexualidad-homosexualidad constituye una grave violación de los Derechos humanos, travestidos y transformados por espacio de veinte años en los « derechos de los homosexuales y de los heterosexuales ». Actualmente, la bipolaridad heterosexualidad / homosexualidad se está introduciendo en Europa por grupos tales como Gay Straight Alliance o ILGA Europa. Pero, en realidad, está difusa en todas las clases de la población, ya que ha pasado en gran parte en el lenguaje cotidiano mundial y en las mentes incultas. Y es ella que, bajo la forma de la propuesta o de la elección individual « opcional », está tratando de hacer de todos nosotros ángeles que pueden acostarse los unos con los otros. Es un producto típico del liberalismo económico.
 

Sin embargo, ¡ tened cuidado ! Idealmente, después de haber reconocido al enemigo, no por eso tenéis, como reacción contra, que negar la heterosexualidad y la homosexualidad. Si demonizáis el término « heterosexualidad » y si ladráis cada vez que lo oís, porque lo confundís con una etiqueta irrealista o una ideología engañosa, no denunciaréis nada en absoluto y entraréis en el juego de la heterosexualidad que se niega a sí misma (además, el pensamiento burgués-bohemio bisexual tiende actualemente a la indiferenciación de los deseos y de los actos sexuales humanos, con el argumento de que « hetero, homo, bi, todo esto son etiquetas mercantiles inexistentes »). Al verbalizar a nuestro verdadero enemigo (= la bipolaridad heterosexualidad-homosexualidad) lejos de él, ya sé que la tentación es grande de alejarse de él, de prohibir el uso de la palabra « heterosexualidad », de reafirmar que « sólo existen el hombre y la mujere », que « la persona humana es primera », que en los debates con nuestros detractores no es necesario « crear o avalar falsas etiquetas identitarias » que reducen la identidad humana a sus impulsos o a sus sentimientos. Sin embargo, ¡ sí ! ¡ Hace falta hablar de la heterosexualidad de todas formas ! El deseo homosexual existe, y la heterosexualidad, como ideología bisexual, merece ser estudiada en profundidad. La paradoja, es que para explicar por qué no debemos usar las palabras homosexualidad y heterosexualidad, debemos tolerar su uso moderado e incluso utilizarlas un poco, desmenuzarlas. Ellas son la dosis de veneno para la vacuna. Si por desgracia empezamos a demonizarlas, prohibiendo su empleo verbal, acabamos por justificarlas, y por entrar exactamente en la lógica del mundo que crea etiquetas identitarias sexuales para negar mejor la realidad de los deseos y justificar cualquier acto desde el momento en que se le llama « amor universal ». Banalizar el mal bajo el pretexto de haberlo identificado, o bajo el pretexto de despreciarlo para reducir su influencia … y éste gana. No es el objetivo. Por lo tanto, debemos hablar claro de la heterosexualidad e interesarnos realmente por ella.
 

CONSEJO n° 22 : Identificar el Gender (o el transhumanismo) tal como es

Identificar el Gender (o el transhumanismo) tal como es,es decir la bipolaridad heterosexual-homosexual (¡ bipolaridad que muchos anti-matrimonio-para-todos aprueban !), y no simplemente una ideología que destruiría la diferencia sexual y pervertiría a la juventud a sabiendas (¡ Eso, es una caricatura del enemigo ! ¡ Y además le viene muy bien a él !). En Francia, se ha caricaturizado y demonizado al Gender para finalmente ampliar su influencia y dejarlo vencernos. Ha faltado a los líderes LMPT el discernimiento al respecto. Se han crispado en la palabra « Gender », sin darse cuenta de que en el terreno social no sólo los que practican el Gender no saben lo que es (porque para ellos, lleva el nombre de « amor », de « respeto », de « tolerancia », de « afirmación de sí », de « lucha contra la homofobia y contra las discriminaciones », de « diversidad », de « elección », de « libertad », de « queer » para los artistas, etc.), sino que además dicen que son explícitamente en contra (leí textualmente en prospectos pro-Gender frases como « Estamos en contra del género. »), o hasta sostienen rotundamente que no existe. El problema en este enredo, es que la gente de nuestro propio bando se han focalizado en la palabra sin comprender las traducciones de éste en el corazón y la cabeza de la gente. El Gender ha sido interpretado por nuestro compañeros anti-matrimonio-para-todos como una ideología que quería atacar a las diferencias de sexos, una ideología de la indiferenciación sexuada : es falso. El ataque de los pro-Gender acerca de la diferencia de los sexos no es ni frontal ni consciente ; y además, pretende honrar sinceramente la diferencia sexual y abrirla. En el Gender, no hay casi ninguna venganza programada contra la diferencia de sexos. Al contrario, los pro-Gender sólo piden el respeto a la diferencia de sexos (que han confundido con la heterosexualidad). No dicen que el hombre y la mujer no existen, no niegan que se necesita a un hombre y a una mujer para crear a un niño, no niegan la realidad biológica de la sexuación, no pretenden imponer una inversión obligatoria de los sexos, ni vestir a los niños de rosa y a las niñas de azul. Ellos sólo quieren luchar en contra de los estereotipos reductores de la diferencia de sexos ; no en contra de la diferencia sexual en sí. Quieren combatir el determinismo biológico, los mitos machistas e misóginos del Eterno Femenino o del Eterno Masculino de las películas, para decir (y en grande medida, con razón) que hay mil y una maneras de ser un hombre y de ser mujer. No desean impedir a los chicos y a las chicas que se amen : sólo quieren que los que no encajan con este marco de amor que es la diferencia de los sexos – es decir, las personas homosexuales o bisexuales – puedan también recibir el título de « amor » y ser respetados igual. En Francia, los que se lanzan contra el Gender todavía no han entendido que el Génerono es el ataque a la diferencia sexual, pero únicamente la ideología de la bipolaridad heterosexualidad / homosexualidad que siguen defendiendo porque no la identifican ni la denuncian como tal.
 

En resumidas cuentas, los Franceses se han hecho una montaña del Gender, deificando el concepto, viéndolo como un aparato de Estado oculto, una mafia masónica ávida de poder y de dinero, un « pensamiento único », un « terrorismo intelectual », un pulpo tentacular, y describiendo todas sus ramificaciones que iban descubriendo sobre la marcha. En vez de arrancar su raíz – que es la creencia en la heterosexualidad y la homosexualidad como un « amor universal no-heterosexual y no-homosexual » (porque incluso aquellos que crean estas etiquetas identitarias las niegan inmediatamente después, en nombre de la igualdad y del amor) – permanecieron frente a la montaña y la vieron como una legión. Entonces ellos justificaron su impotencia y su irrealismo por la demonización de los medios de comunicación y de los políticos, por la demonización del « Sistema » izquierdista libertario relativista, con el fin de victimizarse y de prescindir de hablar de homosexualidad. Una pena.
 
 

¿ CÓMO HACER CONCRETAMENTE ?

 

CONSEJO n° 23 : Dejar de pensar de entrada que los medios o los políticos son nuestros enemigos

Dejar de pensar que los medios o los políticos son nuestros enemigos de entrada. Esto es falso. La mayoría de los periodistas hoy en día son neutros, poco informados, por lo general fáciles de convencer a partir del momento en que no se sienten despreciados (Además, en España y los países latinoamericanos tenéis más suerte de que el hecho religioso y la trascendencia tengan un poco más de espacio en su cultura nacional que en Francia). E incluso los gobernantes que defienden el proyecto de ley del « matrimonio para todos » están desgarrados entre sus buenas intenciones y las consecuencias prácticas de su mentira legal (por ejemplo Erwann Binet, el ponente oficial del « matrimonio para todos » en Francia, no sabía casi nada sobre la homosexualidad y no se entusiasmó por su proyecto de ley ; en cuanto a la ministra Christiane Taubira, no quería este « matrimonio », igual que François Hollande). Los políticos socialistas tienen opiniones encontradas en cuanto a este proyecto que presentan a su país, simplemente porque la ley que quieren imponer a todos bajo la forma de una propuesta, es contradictoria en sí misma : ésta pretende transformar la diferencias de sexos en bisexualidad asexuada y amorosa. Dicho de otra manera, ella quiere hacer creer que una pareja formada por un hombre y una mujer, gracias al « amor » (conyugal y parental) y una ley, podría por arte de magia convertirse en una pareja de dos hombres o una pareja de dos mujeres, y luego en padres unisexuados. Delirio total. Se entiende con facilidad por qué estos mismos políticos gays friendly dudan mucho y pueden tropezar rápidamente con sus propias contradicciones. Pero para que esta toma de conciencia sea posible, debemos confiar en ellos y avisarles de la violencia de la homosexualidad y de la heterosexualidad. Nos queda mucho que hacer para ponernos al nivel de nuestros líderes políticos y de nuestros periodistas.
 

CONSEJO n° 24 : Subsanar vuestra falta de ejemplos y su ignorancia acerca de la homosexualidad por una formación sólida y por el encuentro con las personas homosexuales

Subsanar vuestra falta de ejemplos y su ignorancia acerca de la homosexualidad por una formación sólida y por el encuentro con las personas homosexuales. Todo el mundo no conoce, como yo, a más de noventa amigos homosexuales que han sido violados, no tiene un montón de referencias de « parejas » homosexuales en su alrededor que apagan su creencia en el « amor » homo, o una buena cultura cinematográfica y dramática y homo-asociativa para argumentar sobre los desastres de la Unión civil. De ahí la sensación de impotencia y la homofobia gay friendly que se apodera de la mayoría de los opositores al « matrimonio para todos » hoy. Tenéis que formaros y que encontraros con las personas homosexuales. Cuanto más conoceréis al mundo homosexual, su lenguaje, sus realidades, sus códigos, tanto más alegres y contundentes en las discusiones seréis. Nosotros, personas homosexuales, deben ser escuchadas, ¡ y tenemos mucho que deciros !
 

CONSEJO n° 25 : No entrar primero en el debate de ideas

En los intercambios con nuestros detractores, no tenéis que entrar primero en el debate de ideas, en la exposición de vuestra argumentación, pero más bien empezar por la acogida de la persona. Debéis dar prioridad a la reflexión antes de la acción, y no poner la forma en lugar del fondo. En Francia, hemos cometido este error de paralizar nuestros puntos de vista en postura silenciosa (las Sentinelas), en manifestaciones callejeras impresionantes pero ineficaces (La Manif Pour Tous). Antes de AMAR, hemos tratado de TENER RAZÓN y de IMPONER NUESTRO PUNTO DE VISTA sin comprobar si nos entendían (tanto es así que hoy en día la mayoría de los Franceses gays friendly siguen ignorando por qué nos oponemos al « matrimonio para todos » y caricaturizan nuestras razones). Si de entrada armamos un debate de ideas y empezamos a responder a la pregunta « ¿ Por qué estás en contra del matrimonio gay ? », ya se acabó para nosotros. Porque nuestros detractores, formulando esta breve interrogación, sólo tratan de ponernos a prueba para ver si tenemos la humildad de ordenar nuestra espada… ¡ y sobre todo de cerrar el pico ! Y nos paran al cabo de los quince primeros segundos de nuestra presentación, sin darnos la oportunidad de proseguir. Entonces, a la pregunta « ¿ Estás a favor o en contra del matrimonio gay ? », os sugiero que respondáis « ¡ Lo único que sé, es que estoy a favor de las personas homosexuales ! » ; o bien, simplemente no contestéis, y decid más bien con una sonrisa : « Pues justamente, ¡ hablemos juntos ! Me gustaría conocer tu opinión y me alegra muchísimo de hablar contigo porque no sé qué pensar de ello. ¡ Me vas a ayudar ! ¡ Qué contento estoy de poder charlar de este tema contigo ! »
 

CONSEJO n° 26 : No ponerse nervioso ni ceder ante el pánico

No os asustéis ni os se enojéis. En este momento, en Francia, es la tensión y la histeria entorno a las palabras « GPA » (= Gestación sobrogada) y « mercantilización de los cuerpos », o alrededor de la palabra « abrogación » (que nos sirven para todo : « abrogación universal de la GPA », « abrogación del matrimonio para todos », etc.). Y lo peor es que estas mismas personas amenazadoras no ofrecen formas realistas para esta abrogación que reclaman sin parar, ya que todavía no hablan de la homosexualidad ni de la heterosexualidad, ya que justifican la Unión civil como un « mal menor » y que no creen realmente en la abrogación (https://www.cuch.fr/lmpt-les-marchands-du-temple/). Ellas se piensan que la violencia, el ruido, su postura silenciosa (Sentinelle in piedi = suicidio social), sus muñecas-bebés ahorcadas, sus gritos y su obstinación en repetir la palabra « abrogación », son valientes. Incluso se imaginan que sus impulsos puntuales de homofobia son legítimos « en cierto modo ». Por ejemplo, en Bélgica, durante una contra manifestación en modo Sentinelas el 3 de mayo del 2015, mientras tenía lugar el seminario comercial para la venta de bebés a « parejas » de hombres homos Men Having Babies, vi a responsables de Comisiones de Ética, sin embargo especialistas en mediatraining, echar su cochecito de bebé en cara de sus interlocutores homos como único argumento de oposición. Increíble. Y estos mismos representantes homosexuales se quedaron chocados por aquellas marcas de desdén infantiles que no hacen progresar el diálogo y que desacreditan nuestro combate. Así que tenemos que calmarnos en serio. Y esto se verifica aún mejor después de la promulgación de las leyes contra las cuales luchamos.

 

CONSEJO n° 27 : Dejar de creer que las leyes de la Unión civil y del « matrimonio para todos » serían pedidas por sí mismas y por lo que ofrecen

Dejar de creer que las leyes de la Unión civil y del « matrimonio para todos » serían pedidas por sí mismas y por lo que ofrecen. Porque esto no es el caso. De ningún modo. ¡ Los pro-gays ni siquiera conocen el contenido de éstas ! Yo, en el año 2002, había sometido a un test a mi pandilla de amigos homosexuales para averiguar si sabían lo que significaba la sigla PaCS (Pacto Civil de Solidaridad = el nombre de la Unión civil en Francia, votada en el 1999). Ninguno había sido capaz de responderme. Lo mismo ocurre con el « matrimonio para todos » : desafío a cualquiera persona gay friendly a que me dé el número de compromiso de François Hollande en favor del « matrimonio homosexual » en su programa electoral presidencial (el n° 31), o a que me diga quién es Erwann Binet (el ponente oficial de la ley Taubira en Francia). Seguro que ésta estaría muy molesta para contestar.
 

En realidad, no es la ley en sí que se pide (las ventajas materiales y los beneficios fiscales del PaCS, por ejemplo, podrían ser obtenidos fuera de este contrato, a través de las tutelas testamentarias), pero únicamente lo que simboliza (el « progreso », la « libertad », la « igualdad », el « reconocimiento », la « justicia », el « amor (universal) », la « acogida de las personas homosexuales », la « lucha contra el homofobia », etc.), o también el derecho que representa (por ejemplo, la gente pro-gays pide más el « derecho al matrimonio » que el matrimonio… y encima para obtener luego el « derecho a rechazar este derecho »). En Francia, en vez de hablar con nuestros oponentes sobre el « por qué » pedían el « matrimonio para todos », tontamente hemos discutido el contenido de las leyes. ¡ Puntillosos y miedosos legalistas que somos ! Porque al fin y al cabo, nosotros mismos hemos mirado el papel y no a las personas. Hemos negado la realidad intencional de estas leyes pro-gays. « Cuando el primer idiota apunta la luna, el segundo idiota mira el dedo… » (proverbio arichiño)
 

CONSEJO n° 28 : No ir en seguida a manifestar. Reflexionar primero

No ir en seguida a manifestar. Reflexionar primero. Dialogar primero. Nada más confuso que una manifestación masiva y una muchedumbre. Un combate societal y espiritual se gana principalmente con las palabras y las ideas. La manifestación colectiva sólo está allí para entregar un mensaje ; no para reemplazarlo. Amigos españoles y latinoamericanos, organizad debates verdaderos (no comadreos), sobre todo con vuestros opositores. En Francia, debido a la impaciencia de dos personas (Frigide Barjot por un lado, el Instituto lefebvriano Civitas por otro), y también a causa de nuestro propio miedo (que se llama « homofobia » : ¡ hay que decirlo !), hemos saltado la fase de reflexión y de debate. Inmediatamente nos bajamos a la calle, sin saber siquiera lo que íbamos a decir. Hemos privilegiado el ruido mediático y las sirenas políticas al detrimento del mensaje de fondo. Preferimos ser visibles antes de ser verdaderos. Hemos favorecido el eslogán antes que el pensamiento. Hemos favorecido el micrófono antes que las palabras justas. Por lo tanto, hemos asustado a nuestros detractores, cerrado el diálogo, y ellos se cabrearon aún más. Esto fue un gran error que ha creado el clima de semi guerra civil que vimimos ahora en Francia.
 

Tenéis que parar de actuar antes de pensar. Cuando yo recuerdo a los miembros de La Manif Pour Tous Francia la prioridad del tratamiento de la homosexualidad, la mayoría de los pedazos de animales de la « facha-esfera » francesa, que quieren golpear duro y obtener resultados inmediatos, me echan a la cara que mi discurso no es « audible » (en realidad, éste se hace inaudible porque ellos no me dejan hablar), no es « estratégico », no es « accesible » , no es « político », o también me preguntan « ¿ Cómo se traduce política y concretamente lo que dices ?? ». Mientras siguen despreciando la política (y la República) en la cual ya no creen, siempre la tienen en boca, así como los medios de comunicación. A imitación del Frente Nacional (= partido de extrema derecha francés), ellos se enfocan siempre en el concepto de « realidad », para dejar de lado a la Caridad y a la Verdad, y para encontrarse una excusa a fin de radicalizarse y victimizarse aún más. De ningún modo se adaptan a la realidad intencional, emocional e individual de las personas que están en frente de ellos.

 

Sin embargo, cuando doy preferencia a la reflexión sobre la acción, no estoy diciendo sin embargo que tenéis que instalaros en la retórica y en la masturbación intelectual. Una de las flaquezas de las Sentinelas francesas (les Veilleurs), es el haber paralizado la acción y la reflexión en postura estética vagamente « militante ». La Edad de Oro de las Sentinelas era cuando cada vigilia de reflexión se orientaba hacia una acción concréta (llamada « acción de desobediencia civil »). Creo que esto debería ser vuestra principal preocupación en vuestro país : aseguraros que nunca reflexionéis sin que este pensamiento no se oriente hacia un dón entero de toda vuestra persona y hacia una acción real.
 

CONSEJO n° 29 : Crear células de auto-reflexión

Crear células de auto-reflexión, de concertación colectiva, donde os encontráis para hablar no sólo de lo que queréis y de vuestras intenciones exteriores de combate, sino también de cómo vivís los acontecimientos, lo que podéis mejorar de vosotros, de quiénes sóis, de las tensiones y divisiones internas. Las Sentinelas francesas fue el movimiento idóneo para esto, originalmente. En Francia, nos hicieron falta esta auto-reflexión, estas cámaras de descompresión, esta autocrítica, este humor y realismo. Hicimos implosión porque fingimos una fachada de unidad. Huimos de nosotros mismos y hemos huido de la Realidad a través de un intelectualismo que nos ha exteriorizado, radicalizado y victimizado. Un movimiento que no se cuestiona constantemente, que no expresa lo que vive, que no se ríe de él mismo, está llamado a morir, a dividirse y a reunirse de manera efímera alrededor de una simulacro de unidad (« ¡ Estamos combatiendo la misma cosa, apuntamos el mismo blanco, y nuestro enemigo es terrible ! » Pero, ¿ de quién y de qué estamos hablando exactamente ?). Se convierte en « Club de Políticos Muertos » (Sens Commun, La Manif Pour Tous…), en « Círculo de Conferenciantes Desaparecidos » (Écologie humaine, Liberté Politique…), en « Junta de Filósofos Incomprendidos » (los Veilleurs, las Sentinelas, …), o bien en « Reunión de extremistas derechistas ». Nada eficaz, todo eso. ¡ Y muy efímero !
 

CONSEJO n° 30 : No utilizar una jerga cripto-católica para evitar de hablar de nuestra fe

No utilizar una jerga cripto-católica para evitar de hablar de nuestra fe. No utilizar una jerga cripto-católica para evitar de hablar de nuestra fe. No engaña a nadie, excepto a nosotros mismos (« la Vida », el « Vivir-juntos », la « Esperanza », la « fecundidad », el « Bien común », los « Valores », la « Ecología », la « Benevolencia », el « Cuidado a los demás », la « Solidaridad », el « Respeto », la « Familia », el « Interés Superior del Niño », la « Conciencia », los « Límites », la « realidad », la « Dignidad humana », el « sentido », etc.). ¡ Dios, como persona pública, es muy impopular en Francia ! Lo alabamos de labios. Por favor, en España y Latinoamérica, ¡ aclamadlo !… sin encadenaros de rosarios como beatas histéricas.
 

CONSEJO n° 31 : Procurar también no hablar directamente de ecología, por ejemplo, para ligar el público de izquierdas o ateo

Procurar también no hablar directamente de ecología, por ejemplo, para ligar el público de izquierdas o ateo. Lo siento muchísimo, pero el tratamiento católico de la ecología me parece ridículo. Aunque sé muy bien que es papal y que cuando se trata realmente del tema, éste es profundo y justo. Pero las personas dejan de ser ecologistas porque no arreglan sus problemas de sexualidad y de afectividad, precisamente. No cuando les hablamos directa y únicamente de ecología. Así que la ecología es solamente un epifenómeno de la afectividad. Los católicos franceses nunca han dicho tantas banalidades como desde que « deprimen verde », que fuman su « porro » ecologista, y que no asumen de creer en Dios o de decir lo que piensan acerca de la homosexualidad.
 

CONSEJO n° 32 : Procurar no usar una jerga intelectualoide con conceptos complicados

Procurar no usar una jerga intelectualoide con conceptos complicados. En Francia, somos los campeones de esta verborrea. A lo largo de la lucha contra el « matrimonio para todos » (2012-2015), todos estábamos muy contentos de aprender nuevas palabras, y hemos organizado numerosas conferencias sobre ellas (Gender, PMA, « Gestación sobrogada », abrogación, transhumanismo, ecología, eutanasia…). En vez de adaptarnos a la forma verbal que toma en el corazón y en la mente de la gente de hoy la ideología contra la cual estamos luchando – es decir « homosexualidad », « homofobia », « amor », « heterosexualidad » – nosotros glosamos, intentamos forzar a los demás a que entren en nuestros razonamientos y conceptos que no confluyen con su manera de pensar, que no hacen la luz en todos sus ídolos afectivos, que no ayudan a identificar el lugar del escape de agua. Así enjugamos ineficientemente, recorriendo de un sitio a otro y solucionando lo más urgente, con palabras-eslogán engatusadoras : parece útil, pero en realidad, el barco sigue hundiéndose. Y se acaba en diálogo de besugos con nuestros oponentes, que piensan defender las mismas cosas que nosotros (la vida, la familia, los niños, la oposición al Gender, etc.) y que no entienden por qué los contradecimos. Nos vamos alejando de la realidad intencional y emocional de nuestros contemporáneos. Nos echamos atrás a través de un intelectualismo que pone excusas a nuestro miedo a hablar de la homosexualidad. Y mientras tanto, los socialistas libertarios están tratando de romperlo todo, de deconstruirlo todo, de « abrirlo » y de « modernizarlo » todo, y siempre so pretexto de amor, de gay friendly attitude, de solidaridad.
 

CONSEJO n° 33 : Garantizar la cobertura completa de la batalla argumentativa contra el « matrimonio para todos » a través de estos tres prismas: política / Iglesia / homosexualidad

Garantizar la cobertura completa de la batalla argumentativa contra el « matrimonio para todos » a través de estos tres prismas: política / Iglesia / homosexualidad. Ésta es la única manera de abrazar realmente el tema, de ser nosotros mismos, y de ser verdaderos. No hagáis como en Francia, donde sólo hemos hablado del aspecto político (y demasiado tarde, porque desde el principio hemos demonizado la política pensando que ella era propaganda o arribismo : a La Manif Pour Tous le costó mucho tiempo para convertirse en un partido político… y además, se politiza sólo ahora, cuando ya está falleciendo de muerte natural). Tampoco imitéis a Francia, donde hemos abjurado a Jesús (pensando que Él asustaría a la gente… ¡ mientras que éramos nosotros a quienes Él daba miedo !), donde hemos renegado a las personas homosexuales (las hemos utilizado como hombres de paja, como garantías morales). Para luchar contra nuestro enemigo (= la heterosexualidad) y atenazarlo perfectamente, hace falta (y yo lo he comprobado durante mi viaje en junio del 2014 en Costa de Marfil) poseer las 3 triunfos (o ángulos de ataque) que componen el triángulo ganador : la política, la Iglesia, y la homosexualidad. En España y Latinoamérica, tenéis la suerte de poseer 2 de los 3 triunfos : la política y la Iglesia… aunque todavía os falte el más importante, la homosexualidad. En Francia, habíamos empezado a tener dos triunfos también, la política y la homosexualidad (la homosexualidad fue por otra parte la « Excepción francesa », el enfoque que ha permitido el desplazamiento masivo de la gente hacia la calle y el relajamiento de la población francesa… pero por desgracia no hemos disfrutado de esas dos cartas y luego hemos creído que la homosexualidad iba a eclipsar la estrategia política y la imagen mediática del movimiento, entonces sólo hemos guardado, por arribismo y miedo homofóbico, la carta « política », abandonando la carta « homosexualidad » aunque ésta era la más potente y la más temida por nuestros dirigentes socialistas. Y la carta « Iglesia », claro, ¡ la hemos escondido ! A causa también de la cobardía de muchos obispos y sacerdotes nuestros, que, bajo el estandarte de la « laicidad » y de la « neutralidad eclesiástica », argumentaron que el compromiso político contra el « matrimonio para todos » debía permanecer una « iniciativa cívica personal » que la Iglesia no tenía que apoyar oficialmente. En resumidas cuentas, Francia ha abrigado la victoria contra la ley Taubira, pero cayó así de aún más alto, dándose sin embargo las pruebas numerarias y fotográficas que ella había ganado. Todavía vivimos este espejismo esquizofrénico. En nuestro país, finalmente tenemos un complejo : demonizamos la sexualidad, la política, la fe, los medios de comunicación, como si fueran palabrotas o el diablo, o como si cada uno de estos terrenos deberían permanecer bien separados entre ellos. Simplemente porque nos falta la fe en la Iglesia y en la imagen que Ella nos da. Vosotros, en España y en América Latina, tenéis finalmente más triunfos que en Francia: Fe + Política. Pero sin el tercero (la homosexualidad), los otros dos tienen poca importancia.
 

Entonces amigos hispanohablantes, asumir de ser católicos. No tengáis verguënza de la Iglesia. Sé que vuestras parroquias, vuestros sacerdotes, vuestros obispos, no sostienen casi nunca las Sentinelas, por ejemplo, y que en su parroquia, a menudo se guarda el silencio acerca de vuestro compromiso en contra del « matrimonio para todos ». Al igual que en Francia, os impiden las conexiones entre la fe y la política, o la fe y la sexualidad. No temáis politizaros. La política y la religión, aunque no deben fusionar, suelen compaginarse muy bien.
 

No dudéis en ser rigurosos con el Papa. Exigid de él que se forme con seriedad sobre la homosexualidad (por ejemplo, leyendo mi Diccionario de los Códigos homosexuales jaja https://www.araigneedudesert.fr/liste-des-186-codes/), sobre los peligros de la heterosexualidad, y que utilice estas tres palabras en la próxima sesión del Sínodo, palabras que nunca se han utilizado de forma explícita sobre la homosexualidad : el sufrimiento y la violación (= lo que es el deseo homosexual), la continencia (= cómo vivir con este deseo si es duradero) y la santidad (= hacia dónde y hacia qué don entero por el mundo se puede dirigir al deseo homo).
 

Y sobre todo (¡ y finalmente !), incluid el fracaso del profeta. Si, en nuestra lucha, conciliáramos la unanimidad, no estaríamos viviendo la radicalidad y la plenitud de la Verdad. Si nuestro éxito se impusiera en la tierra, éste ya no sería el signo del Amor. Defender la diferencia sexual o la diferencia entre el Creador y sus criaturas (= la Iglesia), resulta necesariamente ingrato y terrestremente fracasado. Este combate equivale a la defensa de un tesoro de amor que tiene el tamaño de un detalle, el tamaño de una semilla de mostaza. Por lo tanto, es lógico que muy poca gente la vea, que sea tan difícil de demostrar. Pero el hecho de conocer nuestra justa impotencia nos permitirá simplemente que permanezcamos en la alegría, el perdón y la Esperanza, en cualquier circunstancia. ¡ Ánimo !
 
 

P.S.: Este artículo también está disponible en francés, italiano e inglés.

DITES « 33 » (33 CONSEILS AUX ITALIENS POUR ÉVITER LES ERREURS DE LA MANIF POUR TOUS FRANCE)

sentinelle3-670x431
 

Dites « 33 ».
 

Fort de mon expérience militante française contre les lois pro-gays, et fort aussi de mes six voyages en Italie pour y faire des conférences sur l’homosexualité (Turin, Mestre, Milan, Padoue, Trévise, Forlì, Rome, Vérone), j’aimerais vous donner, amis italiens, des conseils pour mener à bien votre combat contre le « mariage pour tous ». Sans clés de stratégie, vous risquez de vous disperser, de vous décourager, de vous radicaliser, et d’échouer dans votre combat contre la banalisation mondiale de la différence des sexes.
 

D’ailleurs, ces 33 conseils s’appliquent (malheureusement !) encore à la France, mon beau pays qui n’a pas vraiment démarré son combat contre le « mariage pour tous », et à toutes les nations mondiales qui n’ont pas encore adopté la loi du « mariage pour tous » mais qui voient le nuage noir arriver chez elles. Mes recommandations pourront de toute façon être réutilisées lors d’une conférence ou d’une veillée que vous serez peut-être amenés à diriger. Ne vous gênez surtout pas pour les lire publiquement !
 
 

DE QUOI PARLER ?

 

CONSEIL n° 1 : Ne surtout pas chercher à imiter la France

Ne surtout pas chercher à imiter la France. Amis italiens, restez vous-mêmes. D’autant plus que la France, malgré les apparences médiatiques, n’est pas un modèle de réussite dans ce combat (reniement de la foi, mauvais slogans, refus de parler d’homosexualité et d’hétérosexualité, etc.), et qu’elle vit la même défaite que les autres pays qui ont laissé passer le « mariage pour tous ». Elle a juste fait un peu plus de bruit de résistance que les autres. Mais c’est tout.

 

CONSEIL n° 2 : Oser parler d’homosexualité

Oser parler d’homosexualité. C’est la clé des débats. La loi de l’Union Civile et la loi du « mariage pour tous » passent au nom de « l’amour homosexuel » (et un peu par alignement avec une supposée « hétérosexualité »). Il vous faut réaliser que l’homosexualité n’est pas un sujet parmi d’autres, mais doit au contraire être notre priorité et la dose de poison indispensable pour le vaccin mondial contre la destruction « légale » de l’union d’amour entre l’homme et la femme. Le sujet de l’homosexualité est incontournable. Dans certaines villes italiennes, vous avez carrément adopté comme consigne de vous interdire de parler du thème (je l’ai entendu explicitement à Bologne lors d’un colloque sur la Gender, début 2014). Il n’y a qu’à Milan où clairement l’homosexualité a commencé à trouver une place prioritaire dans les discours. Mais c’est trop peu et c’est là votre plus grosse erreur. Vous basculez dans l’homophobie qu’on vous reproche. Et en plus, vous refusez ainsi toute possibilité de raisonner vos hommes politiques, en général impressionnés et soumis au chantage affectif avec l’homosexualité.
 

CONSEIL n° 3 : Oser parler d’amour

Oser parler d’amour. Sinon, nous laissons le thème à ceux qui en parlent mal et de manière irréaliste, asexuée, angéliste, idéologisée. La définition de l’amour est au centre du débat. En général, nous la méprisons car nous croyons qu’elle est dangereuse ou hors sujet ou gnangnan. Or notre monde a soif de comprendre ce qu’est le vrai Amour, quelles sont ses lois. Il est irréaliste de croire que le mariage (même civil) n’est pas une affaire d’amour. Sur le papier, en effet, le mariage civil n’est pas une question d’amour. Mais c’est généralement faux dans les faits et en intentions. Nous devons en tenir compte plutôt que de rester les yeux fixés sur le marbre.

 

CONSEIL n° 4 : Il est capital de ne pas faire de l’enfant une idole. Ne pas faire de la différence des sexes une idole. Ne pas faire de la famille une idole

Il est capital de ne pas faire de l’enfant une idole. Ne pas faire de la différence des sexes une idole. Ne pas faire de la famille une idole. Non : tous les couples intégrant la différence des sexes ne sont pas une réussite. Non : la différence des sexes n’est ni une garantie d’amour, ni un gage de « complémentarité ». Et non : l’amour dans un couple femme-homme ne se réduit pas à la seule capacité à engendrer, à la seule présence de l’enfant. Considérer la différence des sexes comme une idole, et la famille comme un substitut du mariage ou un absolu du mariage, c’est finalement écarter l’amitié, les couples femme-homme stériles, les célibataires, les couples mal mariés ou séparés, les veufs, les ados, les personnes qui avortent, les couples usant des contraceptifs, les personnes homosexuelles… bref, une très large partie de la population ! Après, il ne faut pas nous étonner que nos manifestations anti-mariage-pour-tous divisent notre société et blessent la majeure partie de la population nationale.

 

CONSEIL n° 5 : Cesser de croire que nous ne nous définissons pas par notre sexualité

Cesser de croire que nous ne nous définissons pas par notre sexualité. C’est faux. Souvent les cathos, pour nous dédouaner d’avoir à parler d’homosexualité et d’hétérosexualité, nous disons que « l’être humain ne se définit pas par sa sexualité. » C’est faux. Nous ne nous définissons pas par notre génitalité ni nos sentiments, certes, mais nous nous définissons bien par notre sexualité (sexuation, rapport au monde en tant qu’êtres sexués, et un peu génitalité et un peu émotions). En soutenant que nous ne nous définirions pas par notre sexualité, nous cautionnons la privatisation croissante de la sexualité dans la sphère de l’intime (ce qui est en partie injuste : la sexualité est aussi une réalité sociale, ouverte sur la vie, et donc l’État et l’Église ont aussi leur mot à dire sur elle !), nous cautionnons l’amalgame politique entre sphère publique et sphère privée, et finalement la sentimentalisation des lois étatiques.

 

CONSEIL n° 6 : Cesser de croire que l’homosexualité ne devient un problème que si elle est actée, légalisée, politisée, médiatisée, affichée, publicisée, institutionnalisée

Cesser de croire que l’homosexualité ne devient un problème que si elle est actée, légalisée, politisée, médiatisée, affichée, publicisée, institutionnalisée. Par exemple, beaucoup de cathos coupent la vie homosexuelle en deux : la Gay Pride et puis la vie homo qui serait discrète, chaste, spirituelle, respectable, pure. C’est faux. L’homosexualité constitue déjà un problème dans le privé, pour la personne et pour le « couple ». En tant que désir, elle est une peur (de la différence des sexes), un signe de péché, donc elle n’a pas à être justifiée, et elle n’est pas facile à vivre. D’autres catholiques, plus radicaux, s’imaginent également que le « lobby homo » veut homosexualiser toute la planète. Là encore, c’est faux. C’est juste le « lobby hétéro » qui veut bisexualiser et asexualiser toute la planète. La majorité des personnes homosexuelles aspirent au contraire à la discrétion et à l’indifférence sociale à l’égard de leurs propres pratiques.

 

CONSEIL n° 7 : Cesser de croire que le « mariage pour tous » est une loi parmi d’autres

Cesser de croire que le « mariage pour tous » est une loi parmi d’autres, et que la lutte contre le Gender, l’euthanasie, le transhumanisme, la GPA, etc., la supplantera. Non. Le mariage EST la différence des sexes. Il touche donc à toutes les dimensions de notre vie (personne + couple d’amour + famille). Et l’homosexualité est LE caillou dans la chaussure mondiale puisqu’elle vient banaliser et exclure cette différence des sexes qui fondent l’Humanité et l’amour humain. C’est étonnant mais en France, nous avons connu une mobilisation-record contre le « mariage pour tous », mobilisation qu’on n’aurait jamais vue contre l’avortement par exemple, alors qu’à première vue, il est plus grave de tuer un enfant par un avortement que de faire passer deux hommes à la mairie. Nous voyons donc bien que le mariage, c’est fondamental. L’homosexualité, c’est aussi un sujet crucial pour notre monde, car elle concerne le rejet de la différence des sexes. Malheureusement, en France, nous avons sous-estimé le mariage et l’homosexualité. Nous leur avons préféré la famille, l’enfant. Nous avons privilégié les branches par rapport au tronc, si vous préférez. Par exemple, La Manif Pour Tous française, peu après le vote du « mariage pour tous », s’est imaginée naïvement que la lutte contre le Gender allait être le second souffle du combat contre la Loi Taubira. Elle s’est plantée en beauté. Elle a été obligée de rétropédaler et de revenir au mariage. Encore aujourd’hui, LMPT France s’imagine que la lutte contre la GPA supplantera la lutte contre le « mariage pour tous » et mobilisera autant. Elle se trompe, car elle n’a toujours pas réalisé l’importance civilisationnelle de l’homosexualité ni du mariage dans l’existence humaine.

 

CONSEIL n° 8 : Cesser de vous imaginer que l’Union civile n’est pas le « mariage pour tous »

Cesser de vous imaginer que l’Union civile n’est pas le « mariage pour tous ». Alors que c’est exactement la même carte. Tous les pays qui ont adopté l’Union civile ou le partnership ont, sans exception, tôt ou tard, finit par retourner la carte de l’Union civile en « mariage ». En soutenant l’Union civile (et donc l’hétérosexualité), nous faisons exactement comme ceux qui veulent le « mariage pour tous » mais pas de ses conséquences. Ou, ce qui revient au même, nous imitons ceux qui séparent l’amour de la filiation : dire oui à l’Union civile et non au « mariage pour tous », ou bien dire oui au mariage civil pour dire non au mariage religieux, c’est adopter la même démarche que nos opposants vis-à-vis du « mariage pour tous » et du mariage traditionnel.
 

Ne croyez pas non plus que le légalisme va régler magiquement la question du « mariage pour tous » ou de l’abrogation de ce dernier. Des pays comme la Croatie ou la Slovénie, qui avaient pourtant réussi par un référendum national (En mars 2012, les Slovènes avaient rejeté à 55% le mariage gay ; et en décembre 2013, 64,84% des Croates avaient voté contre aussi) à inscrire la différence des sexes dans le définition constitutionnelle du mariage, se sont vus, dès l’arrivée d’un gouvernement socialiste ou de droite mais gay friendly, imposer le « mariage homosexuel » par le moyen détourné de l’Union civile. À ce propos, je me fais peu d’illusion pour la consultation référendaire en Irlande le 22 mai 2015 prochain. Tant que l’Union civile et l’hétérosexualité ne sont pas attaquées frontalement, on pourra faire tous les référendums qu’on veut, mettre en place toutes les stratégies juridiques possibles, l’idéologie libertaire continuera sa course effrénée aux droits sans être inquiétée.

 

CONSEIL n° 9 : Cesser de croire que l’amour homosexuel et l’identité homosexuelle existent

Cesser de croire que l’amour homosexuel et l’identité homosexuelle existent. Personne n’a remis publiquement en cause cette croyance en France (sauf moi !). C’est embêtant puisque c’est précisément sur la base de celle-ci que s’appuient principalement les lois que nous combattons. Y compris l’euthanasie, l’avortement, les manipulations génétiques, les lois transhumanistes, la réforme du collège, etc. Qui mieux que la promotion de l’homosexualité peut donner à l’être humain l’illusion et la légitimité de se débarrasser de la différence des sexes, c’est-à-dire de la limite la plus grande de sa condition humaine, réfrénant ses désirs d’être tout ? Tant qu’on ne prouve pas que l’homosexualité n’est pas la clé qui ouvre toutes les portes (identitaires, amoureuses, humaines), parce qu’elle n’est ni une identité ni de l’amour ni une réalité pleine, la majorité de la population sera tentée d’en faire un passe-partout légitimant toutes les pratiques/lois humaines dites « amoureuses ».

 

CONSEIL n° 10 : Reconnaître qu’en plus des enfants, les vraies victimes de l’Union Civile, du « mariage pour tous » et de la PMA/GPA, ce sont les personnes homosexuelles

Reconnaître qu’en plus des enfants, les vraies victimes de l’Union Civile, du « mariage pour tous » et de la PMA/GPA, ce sont les personnes homosexuelles. Celles-ci sont considérées par ces lois irréalistes comme une espèce (« les » homos), sont niées dans leur réalité spécifique et leur humanité, uniformisées sur le modèle hétérosexuel, niées dans leurs souffrances, transformées « légalement » en trafiquants d’enfants, déguisées en mariées postiches ou en familles de carnaval. L’Union civile, le « mariage pour tous » et la GPA, préparent également un terreau d’homophobie très inquiétant pour les personnes homosexuelles. Beaucoup de gens nourrissent une rancœur croissante envers elles. Ils les voient comme des despotes, une franc-maçonnerie dangereuse, des désaxés occidentaux qui mènent la civilisation à sa ruine. Ils s’imaginent par exemple que les personnes homosexuelles ont voulu cette loi du « mariage pour tous » qu’on leur a fait porter, et qu’elles ont planifié de détruire la famille, l’enfant, la tradition, la réalité… alors que c’est faux : la plupart d’entre elles n’a voulu que le « droit au mariage », sans se rendre compte des conséquences. Les lois gays friendly vont se retourner contre la communauté homosexuelle dans un futur proche. Nous ne devons pas le perdre de vue, et assurer les arrières avant que la catastrophe n’arrive.

 

CONSEIL n° 11 : Cesser de croire que le lobby LGBT est le lobby homosexuel

Cesser de croire que le lobby LGBT est le lobby homosexuel. Le « lobby LGBT » n’est QUE le lobby hétéro gay friendly. J’en ai pour preuve, en France, que les défenseurs les plus acharnés du « mariage homosexuel » se présentent comme « hétéros » (François Hollande, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, etc.) et se vengent en général de leur propre expérience souffrante de la différence des sexes et du mariage en soutenant le mariage gay. J’en ai aussi pour preuve, à l’Europe, l’existence de groupes tels que Gay Straight Alliance, ou encore le public revendiqué « hétéro » composant la grande majorité des Gay Pride. Croire que ce sont les personnes homosexuelles qui composent le lobby LGBT est une erreur extrêmement grave prouvant une méconnaissance totale du milieu homosexuel (un milieu extrêmement éclaté et se niant lui-même sans cesse), et nourrissant de surcroît une homophobie dans nos propres rangs qui détourne de notre combat plein de personnes homosexuelles qui ne seraient pas loin de nous rejoindre.

 

CONSEIL n° 12 : Accueillir les personnes homosexuelles de notre propre camp et leur laisser la PREMIÈRE place

Accueillir les personnes homosexuelles de notre propre camp et leur laisser la PREMIÈRE place. Leur seule présence et personne rassurent et impressionnent les pro comme les anti-mariage-pour-tous. « C’est par les pauvres qu’on évangélise les pauvres. » (Saint Vincent de Paul) Alors que les commandos militants LGBT, Act-Up, Antifas, et autres Femen, ne se gênent pas pour interrompre parfois les colloques des anti-mariage-pour-tous, ils n’ont par exemple jamais osé interrompre directement une seule de mes conférences sur l’homosexualité (par peur de me faire de la publicité ou de prouver publiquement et concrètement leur homophobie). Je n’y peux rien et je ne fais qu’un constat empirique : les personnes homosexuelles sont les plus légitimes et les plus puissantes dans le débat sur le « mariage pour tous », si et seulement si elles sont continentes, si et seulement si elles parlent vraiment des actes homosexuels, si et seulement si elles expliquent les pièges de l’hétérosexualité, si et seulement si elles ne sont pas juste sur le devant de la scène par arrivisme, pour se raconter dans le témoignage émotionnel ou pour casser du « lobby LGBT » et du mass media. Les témoins homos opposés au « mariage pour tous » qui se contentent de ne parler que de filiation, mais qui promotionnent dans le privé « l’amour homo », tiennent un « discours Dolce & Gabbana » stérile et contradictoire : « Nous sommes homos mais pas gays. » ; « Tous les homos ne sont pas d’accord avec le ‘mariage pour tous’ et ne veulent pas se plier au totalitarisme du lobby homosexuel qui ne nous représente pas ! » ; « L’Union civile, pourquoi pas, mais pas le mariage : c’est le pas que je ne veux pas franchir, à cause des conséquences sur l’enfant. » ; « Ma sexualité, c’est de l’ordre du privé. Elle n’a pas à se politiser ni à se légaliser. » ; etc. Ce blabla ne satisfait que les râleurs anti-mariage-gay natalistes et pédomaniaques de notre bord, et nourrit en plus une homophobie populaire divisant le « milieu homosexuel » en deux de manière caricaturale : le milieu homo politisé, dépravé, politisé, militant, superficiel, méprisable, d’un côté… et puis le milieu homo privé, « chaste », « qui ne dérangerait personne », de l’autre. Cet « argumentaire Dolce & Gabbana » ne fait pas avancer les choses. En plus de faire prendre des risques monumentaux inutiles à ceux qui seront vite taxés de « pédés honteuses et collabos », il fait dire devant les caméras des fadaises contradictoires : « Je suis homo. Mais je ne suis pas homo comme ceux du milieu » ou « Ce n’est pas parce qu’on est homo qu’on est tous pro-mariage-pour-tous ! ». Cette opposition molle tient en deux phrases qui tournent en boucle. Et à cela, on peut toujours lui opposer ce discours gay friendly : « Soit. Le ‘mariage pour tous’ ne fait pas l’unanimité dans les rangs homos. Et alors ? Ce n’est pas une raison pour empêcher les homos qui le veulent de pouvoir se marier, quand bien même ils formeraient une minorité parmi les homos ! Ça ne vous enlève rien ! ». De toute façon, je maintiens que la croyance en l’amour homosexuel, même dans le privé, EST le « mariage pour tous ». Elton John et Dolce & Gabbana, malgré les apparences, même combat ! Frigide Barjot et Ludovine de la Rochère, même combat (cette fois concernant l’Union civile en France) !

 

CONSEIL n° 13 : Dans les débats publics sur le « mariage pour tous », solliciter en premier lieu des intervenants homosexuels qui analysent vraiment l’homosexualité

Dans les débats publics sur le « mariage pour tous », solliciter en premier lieu des intervenants homosexuels qui analysent vraiment l’homosexualité. En France, nous avons fait l’erreur de faire appel à des intervenants sages, lisses, qui sont experts pour certains combats, mais pas spécifiquement pour celui de l’homosexualité. En effet, dans les débats télévisés et les tables rondes, on nous a servi matin-midi-et-soir plein de « premiers de la classe » pour nous parler de la famille, de l’enfant, du Gender, de la GPA. Mais ces conférenciers, inadaptés pour un public qui n’épouse pas par avance leurs idées et leurs croyances religieuses cachées, désintéressent finalement beaucoup de monde, même s’ils présentent bien et que ce sont eux qui sont retwittés massivement par la cathosphère sur les réseaux sociaux (Tugdual Derville, François-Xavier Bellamy, Fabrice Hadjadj, Thibaud Collin, tous ces intellectuels que j’admire à bien des égards par ailleurs), parce qu’ils jouissent de leur réputation de « pères de famille », de « sociologues », de « philosophes », de « politiciens », de « défenseurs de la Vie ». Ils ont une force de frappe très très faible par rapport aux personnes homosexuelles.
 

Ce qui a été assez insupportable en France (et d’ailleurs, ça continue de l’être…), c’est que nous avons essayé de noyer le poisson de l’homosexualité en nous imaginant, pendant les débats ou les manifestations publiques, qu’on arriverait à la remplacer soit par le nombre soit par l’expertise. En gros, nous avons pensé que ce serait la quantité qui ferait la qualité et que la première prendrait la place de la seconde. Alors que sans la qualité, sans les idées justes et les personnes appropriées pour notre combat, nos chiffres sont un feu de paille, sont balayés/déformés par nos opposants (qui sont majoritaires dans les médias, il faut bien le dire). Nous avons cru que le nombre des manifestants allait combler notre manque d’arguments et cacher notre peur de l’homosexualité. Il n’en a rien été. Une foule, aussi nombreuse soit-elle, sans message autre que « la famille c’est important » et « l’enfant n’est pas une marchandise », est nue. Elle vocifère des messages creux et hystériques, affiche inconsciemment son homophobie. Et idem pendant les débats publics. Nous avons cru que le nombre allait diluer notre manque de contenu sur l’homosexualité. Au lieu de comprendre la primauté de l’étude de l’homosexualité, de l’hétérosexualité et de l’homophobie lors des conférences, nous avons aligné une brochette de « spécialistes » (tous aussi chiants à écouter les uns que les autres : le juriste/le politicien/l’historien/le philosophe… et, à de très rares occasions, par exotisme, le socialiste/ l’adopté/le musulman/l’homo de service qui n’a rien à dire sur l’homosexualité et qui tape sur le milieu homo/écologiste intégral, etc. Évidemment, ont été soigneusement black-listés le prêtre ou la personne homo continente…). Ou bien nous avons organisé des débats « pour » ou « contre » la loi du « mariage pour tous » (à la télé, à l’Assemblée nationale), comme si débattre, c’était forcément s’opposer, ou se foutre sur la gueule, ou inviter les extrêmes, ou ne pas être d’accord. La vérité, ce ne serait QUE le conflit. Je vous le dis en vérité : il n’y a pas eu de débats en France sur le « mariage pour tous ». Tout reste à faire.

 

CONSEIL n° 14 : Cesser de croire qu’il y a une volonté clairement mauvaise de la part des pro-mariage-pour-tous de détruire la famille, la différence femme-homme, les enfants

Cesser de croire qu’il y a une volonté clairement mauvaise de la part des pro-mariage-pour-tous de détruire la famille, la différence femme-homme, les enfants. Très rares sont ceux qui veulent s’opposer au mariage traditionnel, à la vie, aux enfants, à la famille, et à la différence des sexes : les pro-mariage-pour-tous sont plein de bonnes intentions, et la seule manière de les rassurer, c’est d’abord de croire en l’existence de leur sincérité (sans croire en la véracité de leur sincérité), de voir qu’ils détruisent la civilisation par « amour ». Rares sont ceux qui planifient sciemment de détruire le mariage en le distribuant à tout le monde et en généralisant leur propre divorce. « Pour pouvoir abolir le mariage, il faut d’abord que tout le monde puisse en bénéficier. […] C’est l’étape suivante. » (Caroline Mécary, avocate au barreau de Paris, femme très active lorsque le « mariage pour tous » a été imposé à la France en mai 2013, s’exprimant au Festival Mode d’emploi à Lyon, en novembre 2013) L’enfer est pavé de bonnes intentions. Et c’est uniquement sur ces bonnes intentions qu’il convient de raisonner nos opposants. Ce n’est pas en niant la beauté de leurs bonnes intentions que nous les aiderons à ne pas se sentir jugés par nous.

 

CONSEIL n° 15 : Ne pas prendre les personnes homosexuelles pro-mariage-pour-tous pour des imbéciles

Ne pas prendre les personnes homosexuelles pro-mariage-pour-tous pour des imbéciles. Vous croyez vraiment qu’elles ignorent ce qu’est un homme, ce qu’est une femme ? qu’elles ne savent pas qu’il faut un homme et une femme pour faire un enfant ? Vous croyez vraiment qu’elles s’opposent au mariage traditionnel et qu’elles veulent détruire le mariage ou la procréation naturelle entre les hommes et les femmes ? Vous croyez vraiment qu’elles veulent empêcher les familles de sang de vivre ? Non. Elles doutent seulement de la primauté d’amour entre l’homme et la femme, et renoncent à ce qu’elle soit protégée par la loi nationale. Ce n’est pas une question d’abord intellectuelle, mais une question de foi, de cœur, affective. Nous, personnes homosexuelles, n’avons pas un petit pois à la place du cerveau. Ne caricaturez pas nos revendications ou les revendications qu’on nous fait porter.
 

En France, nous avons eu bien tort de mépriser la « novlangue » LGBT (« homosexualité », « homophobie », « transphobie », « Gender », « Queer », « Camp », « hétérosexualité », « intersexes », et même le sigle « LGBT » lui-même) du simple fait qu’elle soit nouvelle et néologique, au lieu de s’adapter à elle, de la comprendre, de lui reconnaître une logique/une sincérité/une subtilité, et de mieux la contrer. Que nous l’admettions ou non, nous avons fait preuve d’homophobie. Clairement.

 

CONSEIL n° 16 : Ne pas tomber dans notre propre piège de la focalisation du mariage sur la filiation

Ne pas tomber dans notre propre piège de la focalisation du mariage sur la filiation. Très souvent, les défenseurs du « mariage pour tous », au lieu de nous parler du mariage ou de l’homosexualité, nous enferment en général dans la thématique de l’adoption. Ils ne parlent quasiment que de ça. Et ce, dès le départ. C’est leur bouclier argumentatif préféré. Et c’est nous qui leur avons donné ce bâton avec lequel ils nous tapent. Je me souviens par exemple de m’être fait piégé par un groupe d’une trentaine de lycéens espagnols de passage à Paris et dubitatifs face à une veillée des veilleurs que nous faisions à la fontaine Saint Michel. Avec ces jeunes, impossible de parler de l’homosexualité et du « couple » homo car ils me vantaient une évidence indiscutable : tout être humain est capable de vivre la beauté de la paternité adoptive, de « donner de l’amour à un enfant ». Donc concernant les débats sur le « mariage homo », il est très important de revenir à l’essentiel : la définition de l’amour, et surtout de l’homosexualité, du couple. L’adoption, sur la question du « mariage pour tous », est une parade, un sujet parasite et secondaire. En France, les anti-mariage-pour-tous n’ont pas encore compris que le mariage était avant tout l’union de deux époux, d’un mari et d’une femme, et non fondamentalement l’union d’un père et d’une mère. Ils n’ont pas parlé du mariage en lui-même. Nous devons vraiment revenir à la différence des sexes pour lui remettre sa couronne d’amour universel.

 

CONSEIL n° 17 : Parler de la loi du « mariage pour tous » en elle-même, et non uniquement de ses conséquences

Parler de la loi du « mariage pour tous » en elle-même, et non uniquement de ses conséquences. Il faut arrêter immédiatement, concernant le « mariage pour tous », l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe, la PMA et la GPA, de nous focaliser sur la filiation. Certes, si la question des enfants arrive, elle sera la cerise sur le gâteau de notre argumentaire. Mais nous ne devons pas mettre la charrue avant les bœufs. Dans la tête des gens, concernant le « mariage gay », le chantage affectif ne se joue pas sur l’enfant, surtout à une époque où le mariage est déconnecté de la filiation, où les enfants sont de plus en plus méprisés et réclamés comme des objets de droit. Il se joue sur l’amitié, l’homosexualité, l’amour, la notion de liberté (droit) et d’injustice (discrimination, interdit), la recherche du permis et du défendu. En France, en ne parlant que de l’enfant et des conséquences de la loi Taubira sur la famille, nous avons tout gâché : non seulement nous avons justifié l’Union civile, mais en plus, nous avons encouragé nos hommes politiques à couper le « mariage pour tous » en deux et donc à le faire passer entièrement mais par morceaux, par doses homéopathiques.

 

CONSEIL n° 18 : Parler le langage de nos détracteurs, qui se limite à 4 mots – « homosexualité », « hétérosexualité », « homophobie » et « amour »

Parler le langage de nos détracteurs, qui se limite à 4 mots – « homosexualité », « hétérosexualité », « homophobie » et « amour ». Si nous essayons de les convaincre de comprendre nos concepts-maison (« Gender », « transhumanisme », « abrogation », « GPA », « écologie », etc.), nous les perdons, nous ne nous mettons pas à leur portée et nous devenons inaudibles.

 

CONSEIL n° 19 : Ne pas mépriser le mot « homophobie »

Ne pas mépriser le mot « homophobie » et essayer de le voir comme autre chose qu’une insulte gratuite ou un piège sémantique. Le traitement de ce thème est une opportunité incroyable pour rallier nos opposants à notre cause et pour parler des faits. L’homophobie, entendue autrement que comme un procès infondé, est notre chance de parler de ce qu’est vraiment l’homosexualité (une blessure et une violence si cette blessure est pratiquée). Nous devons nous pencher sur les mécanismes de l’homophobie, intimement liés à la justification sociale de l’« identité homosexuelle » et de l’« amour » homosexuel.

 

CONSEIL n° 20 : Dénoncer le mythe de l’hétérosexualité

Dénoncer le mythe de l’hétérosexualité, cette parodie de la différence des sexes (différence des sexes, je le rappelle, qui n’est comprise que dans le mot « sexualité », et pas dans le mot « hétéro » qui concerne toute altérité), sans pour autant renoncer à expliquer le terme. C’est à cause de notre justification muette de l’hétérosexualité que nous rentrons dans le jeu de nos opposants (c’est même le seul mot qui scelle notre pacte commun avec eux), que nous appuyons toutes les lois pro-gays construites sur la croyance en l’hétérosexualité, que nous croyons en l’existence d’un « lobby homo » – en réalité divisé et quasi inexistant –, et que nous n’obéissons pas à l’Église (l’Église n’a jamais défendu ni cru en l’existence de l’hétérosexualité). Dans les faits, seul le lobby hétéro existe et tire les ficelles des quelques personnes homosexuelles acceptant pendant 5 minutes de réciter le rôle que les prétendus « hétéros » ont pré-écrit pour elles. L’homosexualité n’est que la vitrine de la « Boutique Hétérosexualité ». Par conséquent, dans le combat contre le « mariage pour tous », un conseil : mettez le paquet sur l’hétérosexualité. Ça paraît fou, mais je ne vous mens pas : pour bien faire, et dans l’idéal (même si cela prendra un temps considérable et une conscientisation gigantesque au sein de notre propre camp), il faudrait que tout notre mouvement change totalement de cap et se concentre sur l’éradication de l’hétérosexualité et de toutes les lois que celle-ci a instaurées (avortement, contraception, divorce, lois pro-gays, pornographie, etc.). Organisez des États Généraux de l’Hétérosexualité, ou de l’homophobie, ou de la bipolarité homosexualité/hétérosexualité. Et là, vous allez faire le Casse du Siècle et remporter le gros lot contre le « mariage pour tous ». Mais encore faut-il oser faire de l’hétérosexualité votre cheval de bataille, plutôt que l’enfant. Et ça, ce n’est pas gagné… Mais ça reste quand même possible.

 

CONSEIL n° 21 : Identifier notre principal ennemi : la bipolarité hétérosexualité/homosexualité

Identifier notre principal ennemi : la bipolarité hétérosexualité/homosexualité, c’est-à-dire l’idéologie de la bisexualité asexualisante qui entend réduire l’Homme d’une part à ses sentiments et émotions (selon elle, nous serions tous de purs esprits, des anges « amoureux », des subjectivités raisonnantes et sensibles mais désincarnées) d’autre part à ses pulsions et actes génitaux (nous serions des bêtes, des appareils génitaux sur pattes, des corps jouissants). Cette bipolarité hétérosexualité-homosexualité constitue une grave violation des Droits de l’Homme, travestis et transformés en vingt ans en « droits des homos et des hétéros ». La bipolarité hétérosexualité/homosexualité est actuellement instaurée en Europe par des groupes tels que Gay Straight Alliance ou ILGA Europe. Mais en réalité, elle est diffuse dans toutes les couches de la population puisqu’elle est largement passée dans le langage courant mondial et dans les mentalités des plus incultes. Et c’est elle qui, sous la forme de la proposition ou du choix individuel « optionnel », tente de faire de nous tous des anges pouvant coucher les uns avec les autres. Elle est un pur produit du libéralisme économique.
 

Cependant, attention ! Pour bien faire, après avoir reconnu l’ennemi, vous ne devez pas, en réaction, renier l’hétérosexualité et l’homosexualité pour autant. Si vous diabolisez le terme « hétérosexualité » et aboyez dès que vous l’entendez parce que vous le prenez pour une étiquette irréaliste ou une idéologie trompeuse, vous ne dénoncerez rien du tout et rentrerez dans le jeu de l’hétérosexualité qui se nie elle-même (d’ailleurs, la pensée bourgeoise-bohème bisexuelle tend actuellement vers cette indifférenciation des désirs et des actes sexuels humains en soutenant que « hétéro, homo, bi, tout ça, ce sont des étiquettes marchandes et inexistantes »). Je sais que la tentation est grande, en mettant des mots sur notre véritable ennemi (= la bipolarité hétérosexualité-homosexualité), de s’en éloigner, d’interdire l’emploi du mot « hétérosexualité », de dire que « seulement l’homme et la femme existent », que « la personne humaine est première », que dans les débats avec nos détracteurs il n’y a pas lieu de « créer ou de cautionner de faux étiquetages identitaires » qui réduisent l’identité humaine à ses pulsions ou à ses sentiments. Pourtant, oui ! Il y a lieu de parler d’hétérosexualité quand même ! Le désir homosexuel existe, et l’hétérosexualité, en tant qu’idéologie bisexuelle, mérite d’être étudiée longuement. Le paradoxe, c’est que pour expliquer pourquoi nous ne devons pas employer les mots homosexualité et hétérosexualité, il nous faut en tolérer l’usage modéré, et même les employer un peu, les décortiquer. Ils sont la dose de poison pour le vaccin. Si par malheur nous nous mettons à les diaboliser en en interdisant l’emploi verbal, finalement nous les justifions, et nous rentrons exactement dans la logique du monde qui crée des étiquettes identitaires sexuelles pour mieux nier la réalité des désirs et pour justifier tout acte à partir du moment où il s’appelle « amour universel ». Banaliser le mal sous prétexte de l’avoir identifié, ou sous prétexte de le mépriser pour en réduire l’influence… et il a gagné. Ce n’est pas le but. Il faut donc bien parler d’hétérosexualité et vous y intéresser vraiment.

 

CONSEIL n° 22 : Identifier le Gender (ou le transhumanisme) tel qu’il est

Identifier le Gender (ou le transhumanisme) tel qu’il est, c’est-à-dire la bipolarité hétérosexualité-homosexualité (bipolarité que beaucoup d’anti-mariage-pour-tous cautionnent !), et non simplement une idéologie qui voudraient détruire la différence des sexes et pervertir sciemment la jeunesse (Ça, c’est de la caricature de l’ennemi ! Et ça arrange bien ce dernier, d’ailleurs !). En France, nous avons caricaturé et diabolisé le Gender pour finalement le magnifier et le laisser nous vaincre. Les leaders de LMPT ont manqué totalement de discernement à ce sujet en se crispant sur le mot « Gender », sans réaliser que sur le terrain non seulement ceux qui pratiquent le Gender ne savent même pas ce que c’est (car pour eux, il porte le nom d’« amour », de « respect », de « tolérance », d’« affirmation de soi », de « lutte contre l’homophobie et les discriminations », de « diversité », de « choix », de « liberté », de « queer » pour les artistes, etc.), mais en plus, ils disent ensuite explicitement qu’ils sont contre (j’ai lu textuellement dans des prospectus pro-Gender des phrases comme « Nous sommes contre le genre »), voire ils soutiennent qu’il n’existe pas. Le problème dans cette histoire, c’est que les gens de notre propre camp se sont focalisés sur le mot sans comprendre les traductions de celui-ci dans le cœur et la tête des gens. Le Gender a été interprété par nos camarades anti-mariage-pour-tous comme une idéologie qui voulait attaquer la différence des sexes, une idéologie de l’indifférenciation sexuée : c’est faux. L’attaque des pro-Gender par rapport à la différence des sexes n’est ni frontale ni consciente ; et en plus, elle prétend sincèrement honorer et ouvrir la différence des sexes. Dans le Gender, il n’y a nulle vengeance programmée de la différence des sexes. Au contraire, les pro-Gender ne demandent que le respect de la différence des sexes (qu’ils ont confondue avec l’hétérosexualité). Ils ne disent pas que l’homme et la femme n’existent pas, ils ne nient pas qu’il faut un homme et une femme pour faire un enfant, ils ne nient pas la réalité biologique de la sexuation, ils ne prétendent pas imposer une inversion obligatoire des sexes, ni habiller les petits garçons en rose et les filles en bleu. Ils veulent juste lutter contre les stéréotypes enfermants de la différence des sexes ; pas contre la différence des sexes en elle-même. Ils veulent combattre le déterminisme biologique, les mythes machistes et misogynes de l’Éternel Masculin cinématographique et de l’Éternel Féminin cinématographique, pour dire (et ils ont en partie raison) qu’il y a mille et une manières d’être un homme et d’être une femme. Ils ne veulent pas empêcher les garçons et les filles de s’aimer : ils veulent juste que ceux qui ne rentrent pas dans ce cadre d’amour qu’est la différence des sexes – c’est-à-dire les personnes homosexuelles ou bisexuelles – puissent eux aussi recevoir le titre d’« amour » et être respectés quand même. En France, ceux qui s’attaquent au Gender n’ont toujours pas compris que le Gender n’est pas l’attaque de la différence des sexes, mais uniquement l’idéologie de la bipolarité hétérosexualité/homosexualité qu’ils continuent de cautionner en ne l’identifiant pas et en ne la dénonçant pas comme telle.
 

Finalement, les Français se sont fait une montagne du Gender, en déifiant le concept, en le voyant comme un appareil d’État caché, une mafia franc-maçonne avide de pouvoir et d’argent, une « pensée unique », un « terrorisme intellectuel », une pieuvre tentaculaire, et en décrivant toutes ses ramifications qu’ils découvraient au fur et à mesure. Au lieu d’arracher sa racine – qui est la croyance en l’hétérosexualité et en l’homosexualité en tant qu’ « amour universel non-hétérosexuel et non-homosexuel » (car ceux-là même qui créent ces étiquettes identitaires les renient tout de suite après au nom de l’égalité et de l’amour) –, ils sont restés face à la montagne et l’ont vue comme une légion. Puis ils ont justifié leur impuissance et leur irréalisme par la diabolisation des médias et des politiques, par la diabolisation du « Système » gauchiste libertaire relativiste, afin de se victimiser et de se dispenser de parler d’homosexualité. Affligeant.
 
 

COMMENT FAIRE CONCRÈTEMENT ?

 

CONSEIL n° 23 : Arrêter de croire que les médias ou les hommes politiques sont nos ennemis et nous sont d’office hostiles

Arrêter de croire que les médias ou les hommes politiques sont nos ennemis et nous sont d’office hostiles. C’est faux. La plupart des journalistes d’aujourd’hui sont neutres, ignorants, en général pas méchants, et faciles à convaincre à partir du moment où ils ne se sentent pas méprisés (En Italie, vous avez en plus cette chance que le fait religieux et la transcendance aient un peu plus de place dans votre culture nationale qu’en France). Et même les gouvernants qui portent le projet de loi du « mariage pour tous », sont déchirés entre leurs bonnes intentions et les conséquences concrètes de leur mensonge légal (par exemple, Erwann Binet, le rapporteur officiel du « mariage pour tous », ne connaît rien à l’homosexualité et n’était pas emballé par son projet de loi ; Madame Taubira, quant à elle, ne voulait pas de ce « mariage », tout comme François Hollande). La classe politique socialiste a un avis mitigé sur le dossier qu’elle présente à son pays, tout simplement parce que la loi qu’elle veut imposer à tous sous la forme d’une proposition, est en elle-même contradictoire : elle prétend transformer la différence des sexes en bisexualité asexuelle et amoureuse. Autrement dit, elle veut faire croire qu’un couple formé d’une homme et d’une femme, grâce à « l’amour » (conjugal puis parental) et à une loi, peut se transformer magiquement en un couple de deux hommes ou un couple de deux femmes, puis en parents unisexués. Pur délire. On comprend pourquoi ces mêmes hommes politiques gays friendly hésitent et puissent être finalement mis assez vite devant leurs propres contradictions. Mais pour cela, il faut leur faire prendre conscience de la violence de l’homosexualité et d’hétérosexualité, et leur donner confiance. La balle est finalement dans notre camp, car nous n’avons encore rien essayé pour nous mettre à la hauteur de nos gouvernants et de nos journalistes.

 

CONSEIL n° 24 : Combler votre manque d’exemples et votre méconnaissance sur l’homosexualité par une formation solide et par la rencontre avec les personnes homosexuelles

Combler votre manque d’exemples et votre méconnaissance sur l’homosexualité par une formation solide et par la rencontre avec les personnes homosexuelles. Tout le monde n’a pas comme moi plus de 90 amis homos violés, plein de références de « couples » homos autour de lui qui le refroidissent bien quant à la croyance en « l’amour » homo, ni une bonne culture cinématographique et théâtrale du sujet, pour argumenter sur les désastres de l’Union civile. D’où le sentiment d’impuissance et l’homophobie gay friendly qui gagne la plupart des opposants au « mariage pour tous » aujourd’hui. Il faut vous former et partir à la rencontre des personnes homosexuelles. Plus vous connaîtrez le monde homosexuel, son langage, ses réalités, ses codes, plus vous serez sereins et percutants lors des débats. Nous, personnes homosexuelles, avons besoin d’être écoutées, et nous avons plein de choses à vous dire !

 

CONSEIL n° 25 : Ne pas rentrer d’abord dans le débat d’idées

Dans les échanges avec nos détracteurs, vous ne devez pas rentrer d’abord dans le débat d’idées, dans l’exposition de votre argumentaire, mais commencer plutôt par l’accueil de la personne. Il vous faut privilégier la réflexion avant l’action, et ne pas mettre la forme à la place du fond. En France, nous avons fait cette erreur de figer nos opinions en posture muette (les Sentinelles), en manifestations impressionnantes mais inefficaces (La Manif Pour Tous). Avant d’AIMER, nous avons cherché à AVOIR RAISON et à IMPOSER NOTRE POINT DE VUE sans vérifier si nous étions compris (si bien qu’aujourd’hui, la plupart des Français gays friendly ne comprennent toujours pas pourquoi nous nous sommes opposés au « mariage pour tous » ! Et ils se gaussent dans la caricature en nous cherchant des explications). Si nous rentrons d’emblée dans le débat d’idées et que nous commençons à chercher à répondre à la question « Pourquoi vous êtes contre le mariage homo ? », c’est déjà fini pour nous. Car nos détracteurs, en nous soumettant cette courte interrogation, ne faisaient que nous tester pour voir si nous avions l’humilité de ranger notre épée (et notre gueule, surtout) dans notre fourreau. Et ils nous arrêtent dès les quinze premières secondes de notre exposé, sans nous laisser la chance de poursuivre. À la question « Vous êtes pour ou vous êtes contre le mariage homo ? », je vous conseille donc de dire « Je suis pour les personnes homos ! » ; ou bien n’y répondez carrément pas, et dites plutôt avec le sourire : « Ben justement, parlons-en ! J’aimerais avoir ton avis et ça me fait plaisir d’en parler avec toi car je ne sais pas trop quoi en penser. Tu vas m’aider ! Je suis vraiment content d’en parler avec toi ! ».

 

CONSEIL n° 26 : Ne pas paniquer ni s’énerver

Ne pas paniquer ni s’énerver. En ce moment, en France, c’est la crispation et l’hystérie autour des mots « GPA » et de la « marchandisation des corps », ou bien autour du mot « abrogation » (qu’on fout à toutes les sauces : « abrogation universelle de la GPA », « abrogation du mariage », etc.). Et le pire, c’est que ces mêmes personnes menaçantes ne proposent pas des formes réalistes à cette abrogation qu’elles réclament à tue-tête puisqu’elles ne parlent toujours pas d’homosexualité ni d’hétérosexualité, puisqu’elles justifient l’Union civile comme un « moindre mal », et qu’elles ne croient pas vraiment en l’abrogation. Elles pensent que la violence, le bruit, leur posture (muette et « suicidaire socialement ») de Sentinelles, leurs bébés-poupées pendus, leurs hurlements et leur entêtement à répéter le mot « abrogation », sont courageux. Elles s’imaginent même que leurs élans ponctuels d’homophobie sont « quelque part » légitimes. Par exemple, en Belgique, lors d’une manifestation type Sentinelles le 3 mai dernier, lors du colloque commercial Men Having Babies, j’ai vu des responsables de Comité d’Éthique, pourtant spécialistes en médiatraining, envoyer leur landau à la gueule de nos détracteurs homosexuels comme unique argument d’opposition. Hallucinant. Et ces mêmes représentants homosexuels sont restés très blessés par ces marques de mépris puériles qui ne font absolument pas avancer le dialogue et décrédibilisent notre combat. Nous devons donc nous calmer sérieusement. Et c’est d’autant plus vrai après la promulgation des lois contre lesquelles nous luttons.

 

CONSEIL n° 27 : Cesser de croire que les lois de l’Union civile et du « mariage pour tous » sont demandées pour elles-mêmes et pour ce qu’elles proposent

Cesser de croire que les lois de l’Union civile et du « mariage pour tous » sont demandées pour elles-mêmes et pour ce qu’elles proposent. Car ce n’est absolument pas le cas. Les pro-gays n’en connaissent même pas le contenu ! J’avais fait le jeu, un jour de 2002, de demander à ma bande d’amis homos ce que signifiait le sigle (Pacte Civil de Solidarité). Aucun n’avait su me répondre. Idem pour le « mariage pour tous » : je mets au défi n’importe quelle personne gay friendly de me donner le numéro de l’engagement de François Hollande en faveur du « mariage gay » sur le programme électoral présidentiel (c’est le n° 31), ou de me dire qui est Erwann Binet (le rapporteur officiel de la loi Taubira). Elle serait bien embêtée.
 

En réalité, ce n’est pas la loi en elle-même qui est demandée (les avantages matériels et fiscaux du PaCS, par exemple, aurait très bien pu être obtenus hors de ce contrat, via des tutelles testamentaires), mais bien ce qu’elle symbolise (le « progrès », la « liberté », l’« égalité », la « reconnaissance », la « justice », « l’amour », « l’accueil des personnes homosexuelles », « la lutte contre l’homophobie », etc.) ou bien le droit qu’elle représente (exemple : les personnes pro-gays demandent davantage le « droit au mariage » que le mariage… pour en plus réclamer le « droit à le refuser »). En France, au lieu de discuter avec nos opposants du « pourquoi » ils demandaient le « mariage pour tous », bêtement nous avons discuté du contenu des lois. Sourcilleux légalistes que nous sommes ! Parce que finalement, nous-mêmes avons regardé le papier et non les personnes. Nous avons nié la réalité intentionnelle de ces lois pro-gays. « Quand le premier idiot désigne la lune, le second idiot regarde le doigt… » (proverbe chino-ariñesque)

 

CONSEIL n° 28 : Ne pas aller tout de suite manifester. Réfléchir d’abord

Ne pas aller tout de suite manifester. Réfléchir d’abord. Dialoguer d’abord. Quoi de plus enfermant et de plus confus qu’une manif et une foule ? Un combat sociétal et spirituel se gagne surtout dans les mots et les idées. La manifestation collective n’est là que pour porter un message ; pas pour s’y substituer. Amis italiens, organisez de vrais débats (pas de la parlotte), notamment avec vos opposants. En France, à cause de l’impatience de deux personnes (Frigide Barjot d’un côté, l’Institut lefebvriste Civitas de l’autre), à cause aussi de notre peur (qui s’appelle « homophobie » : eh oui !), nous avons zappé la phase de réflexion et de débat. Nous sommes tout de suite descendus dans la rue, sans même savoir ce que nous allions y dire. Nous avons privilégié la caisse de résonnance médiatique et politique au message de fond. Nous avons préféré être visibles avant d’être vrais. Nous avons privilégié le slogan à la pensée. Nous avons privilégié le micro aux mots justes. Ainsi, nous avons fait peur à nos détracteurs, avons fermé le dialogue, et ils se sont braqués encore plus. C’est une erreur monumentale.
 

Il vous faut cesser d’agir avant de réfléchir. Je ne compte plus les fois où, parce que je rappelais aux membres de LMPT France la priorité du traitement de l’homosexualité, les bourrins de la fachosphère française, en grosses brutes souhaitant frapper fort et obtenir des résultats immédiats (C’est où qu’on tape ???) m’ont sorti que mon discours n’était pas « audible » (en réalité, il ne devient inaudible que parce qu’ils ne me laissent pas parler), pas « stratégique », pas « accessible », pas « politique », ou bien m’ont demandé « comment se traduisait politiquement et concrètement ce que je disais ». À la fois ils méprisent la politique (et la République) à laquelle ils ne croient plus, à la fois ils ne jurent que par elle et par les médias. Ils s’axent, à l’instar du Front National, sur la « réalité », pour délaisser la Charité et la Vérité, et pour se trouver une excuse de se radicaliser tout en se victimisant. Ils ne s’adaptent absolument pas à la réalité intentionnelle ni émotionnelle ni personnelle des gens qu’ils ont en face.
 

Cependant, quand je défends de placer la réflexion avant l’action, je ne dis pas qu’il faut pour autant s’installer dans la rhétorique et la masturbation intellectuelle. Un des défauts des Veilleurs en France, c’est d’avoir figé l’action et la réflexion en posture esthétique vaguement « militante ». L’âge d’or des Veilleurs, c’est quand chaque veillée réflexive s’orientait vers une action concrète. Je crois que c’est cela qui doit être votre préoccupation en Italie : faire en sorte que vous ne réfléchissiez jamais sans que cette pensée ne s’oriente vers un don entier de votre personne et vers une action réelle.

 

CONSEIL n° 29 : Créer des cellules d’auto-réflexion

Créer des cellules d’auto-réflexion, de « débrief » collectif, où vous vous retrouvez pour parler non seulement de ce que vous voulez et des intentions de votre combat, mais aussi de comment vous vivez les événements, de ce que vous pouvez améliorer entre vous, de qui vous êtes, des tensions et divisions internes. Les Veilleurs sont le mouvement idéal pour cela, à la base. En France, nous avons manqué de cette auto-réflexion, de ses sas de décompression, de cette auto-critique, de cet humour et de ce réalisme. Nous avons implosé parce que nous avons simulé une unité de façade. Nous nous sommes fuis nous-mêmes et avons fui le Réel dans un intellectualisme qui nous a extériorisé, radicalisé et victimisé. Un mouvement qui n’est pas en perpétuelle remise en question, qui n’exprime pas ce qu’il vit, qui ne rit pas de lui-même, est appelé à mourir, à se diviser lui-même et à se réunir de manière éphémère autour d’un simulacre d’unité (« Nous luttons bien pour la même chose et notre ennemi est terrible ! » : mais de qui et de quoi parlons-nous, au juste ?). Il se transforme en « Cercle de politiciens perdus » (Sens Commun, La Manif Pour Tous…), « Cercle de conférenciers » (Écologie humaine, Liberté Politique…), en « Cercle de philosophes perdus » (les Veilleurs, les Sentinelles, …), ou carrément en « Cercle d’activistes d’extrême droite ». Pas très efficace, tout ça. Et bien éphémère !

 

CONSEIL n° 30 : Ne pas utiliser un jargon crypto-catho pour nous défausser de parler de notre foi

Ne pas utiliser un jargon crypto-catho pour nous défausser de parler de notre foi. Celui-ci ne trompe personne sauf nous-mêmes (« la Vie », le « vivre ensemble », « l’Espérance », « la fécondité », « le bien commun », « les valeurs », « l’écologie », « la bienveillance », « le prendre soin », « le respect », « la famille », « l’enfant », « la conscience », « les limites », « la réalité », « la dignité humaine », « le sens », etc.). Dieu en tant que personne publique est très mal-aimé en France ! Nous le louons du bout des lèvres. S’il vous plaît, en Italie, acclamez-le !… sans pour autant jouer les culs bénis enchaînés de rosaires.

 

CONSEIL n° 31 : Éviter également de parler directement d’écologie, par exemple, pour draguer le public de gauche ou athée

Éviter également de parler directement d’écologie, par exemple, pour draguer le public de gauche ou athée. Désolé, mais le traitement catholique de l’écologie, je trouve ça ridicule. Même si, JE SAIS, c’est papal et que quand on en parle bien, c’est profond et juste. Mais les gens cessent d’être écolos parce qu’ils ne règlent pas leur problème de sexualité et d’affectivité, justement. Pas quand on leur parle directement et uniquement d’écologie. Donc l’écologie n’est qu’un épiphénomène de l’affectivité. Les cathos français n’ont jamais dit autant de fadaises que depuis qu’ils dépriment en vert, fument leur joint « écolo », et n’assument pas de croire en Dieu ni de dire ce qu’ils pensent sur l’homosexualité.

 

CONSEIL n° 32 : Éviter le jargon intello avec des concepts compliqués

CONSEIL n° 32 : Éviter le jargon intello avec des concepts compliqués. En France, nous sommes les champions de ce verbiage. Tout au long du combat contre le « mariage pour tous » (2012-2015), nous avons été tout contents d’apprendre des mots nouveaux, et nous avons organisé conférence sur conférence autour d’eux (Gender, GPA, PMA, abrogation, transhumanisme, écologie, euthanasie…). Au lieu de nous adapter à la forme verbale que prend dans le cœur et la tête des gens d’aujourd’hui l’idéologie que nous combattons – à savoir « homosexualité », « homophobie », « amour », « hétérosexualité » – nous glosons, essayons de faire rentrer les autres dans nos raisonnements et nos concepts qui ne rejoignent pas leur système de pensée, qui n’éclairent pas du tout leurs idoles affectives, qui n’aident pas à identifier le lieu de la fuite d’eau. Donc nous épongeons inefficacement par-ci par-là, en courant au plus pressé et au mot-slogan le plus racoleur du moment : ça a l’air utile, mais en réalité, le bateau continue de couler. Et c’est le dialogue de sourds avec nos opposants, qui pensent défendre les mêmes choses que nous (la vie, la famille, l’enfant, l’opposition au Gender, etc.) et ne comprennent pas pourquoi nous les contredisons. Nous nous éloignons de la réalité intentionnelle et émotionnelle de nos contemporains. Nous nous défilons dans l’intellectualisme pour trouver des excuses à notre peur de parler d’homosexualité. Et pendant ce temps, les socialistes libertaires sont en train de tout casser, tout déconstruire, tout « ouvrir », et toujours sous couvert d’amour, de gay friendly attitude, de solidarité.

 

CONSEIL n° 33 : Assurer la couverture argumentative complète du combat contre le « mariage pour tous » à travers ces trois prismes : politique/Église/homosexualité

Assurer la couverture argumentative complète du combat contre le « mariage pour tous » à travers ces trois prismes : politique/Église/homosexualité. C’est le seul moyen d’embrasser vraiment le sujet, d’être nous-mêmes, et d’être vrais. Ne faites pas comme en France où nous n’avons parlé que de l’aspect politique (et en plus sur le tard, car au départ, nous avons diabolisé la politique en pensant qu’elle était de la propagande ou du carriérisme : La Manif Pour Tous a mis très longtemps à devenir un parti… et en plus, elle se politise maintenant qu’elle est en train de mourir de sa belle mort). N’imitez pas non plus la France où nous avons renié Jésus (en pensant qu’Il ferait peur aux gens… alors que c’est à nous qu’Il faisait peur !), où nous avons renié les personnes homos (nous les avons utilisées pour faire tapisserie, comme cautions morales). Pour lutter contre notre ennemi (= l’hétérosexualité) et le tenailler parfaitement, il nous faut (et je l’ai constaté lors de mon voyage en juin 2014 en Côte d’Ivoire) posséder les 3 atouts (ou angles d’attaque) constituant le triangle gagnant : la politique, l’Église, et l’homosexualité. En Italie, vous avez la chance d’avoir 2 des 3 atouts : la politique et l’Église… même si vous vous êtes encore privés du plus important, l’homosexualité. En France, nous avions commencé à avoir 2 atouts aussi, la politique et l’homosexualité (l’homosexualité a été d’ailleurs l’exception française, l’approche qui a permis à la population française de se décomplexer et d’aller défiler massivement dans la rue… mais malheureusement, nous n’avons pas profité des deux cartes et avons ensuite cru que l’homosexualité allait faire de l’ombre à la stratégie politique et à l’image médiatique du mouvement, donc nous avons gardé, par arrivisme et par peur homophobe, la carte « politique » en délaissant la carte « homosexualité », qui était pourtant la plus puissante et la plus crainte par nos gouvernants socialistes. Et la carte « Église », nous ne l’avons carrément pas utilisée ! Par la faute aussi de la couardise de beaucoup de nos évêques et de nos prêtres, qui, sous couvert de laïcité et de neutralité ecclésiastique, ont soutenu que l’engagement politique contre le « mariage pour tous » devait rester une initiative « citoyenne et personnelle » que l’Église n’avait pas à soutenir officiellement. Au bout du compte, la France a caressé la victoire contre la loi Taubira du doigt, mais est tombée d’encore plus haut, en se donnant pourtant les preuves numéraires et photographiques qu’elle avait gagné. Nous vivons encore cette illusion schizophrénique. Dans notre pays, nous avons finalement un complexe : nous diabolisons la sexualité, la politique, la foi, les médias, comme s’il s’agissait de gros mots ou du diable, ou comme si chacun de ces terrains devaient rester bien séparés l’un de l’autre. Tout ça parce que nous manquons de foi en l’Église et en l’image qu’Elle nous donne. Vous, en Italie, vous avez finalement plus d’atouts qu’en France : Politique + Foi. Mais sans le troisième (homosexualité), les deux autres ne pèsent pas lourd.
 

Alors amis italiens, assumez d’être cathos. N’ayez pas honte de l’Église. Je sais que vos paroisses, vos prêtres, vos évêques, ne soutiennent quasiment pas les Sentinelle In Piedi, par exemple, et que dans votre paroisse, vous devez souvent garder le silence sur votre engagement contre le « mariage pour tous ». Comme en France, on vous empêche les croisements entre foi et politique, ou foi et sexualité. N’ayez pas peur de vous politiser. La politique et la religion, même si elles ne doivent pas fusionner, font souvent très bon ménage.
 

N’hésitez pas non plus à être rigoureux avec le Pape. Exigez de lui qu’il se forme sérieusement sur l’homosexualité (en lisant par exemple mon Dictionnaire des Codes homosexuels haha), sur les dangers de l’hétérosexualité, et qu’il emploie trois mots à la prochaine séance du Synode qui n’ont jamais été explicitement employés par l’Église à propos de l’homosexualité : la souffrance et le viol (= ce qu’est le désir homosexuel), la continence (= comment on vit avec ce désir s’il est durable), et sainteté (= vers où et quel don entier pour le monde le désir homo peut être dirigé).
 

Et surtout (et enfin !), intégrez l’échec du prophète. Si, dans notre combat, nous faisions l’unanimité, nous ne vivrions pas la radicalité et la plénitude de la Vérité. Si notre succès s’imposait sur terre, il ne serait pas le signe de l’Amour. Défendre la différence des sexes ou la différence Créateur-créatures (= l’Église), c’est nécessairement ingrat et terrestrement raté, cela revient à défendre un trésor d’amour de la taille d’un détail, de la taille d’une graine de sénevé. Il est par conséquent logique que peu la voient, qu’elle soit si difficile à soutenir. Mais le fait de connaître notre juste impuissance nous permettra de rester dans la joie, le pardon et l’Espérance, en toutes circonstances. Courage !
 

P.S. : Cet article existe aussi en italien, en espagnol et en anglais.

LMPT : LES MARCHANDS DU TEMPLE NOUS VENDENT L’ABROGATION DU « MARIAGE POUR TOUS » SANS Y CROIRE EUX-MÊMES ET SANS S’EN DONNER LES MOYENS (Analyse du dernier livre de Liberté Politique consacré à l’Abrogation). ÇA SUFFIT !!!

La Grande Foire de l’Abrogation : nouvel attrape-nigauds de LMPT

 
Abrogation livre
 

En lisant la dernière parution de la revue (pourtant sérieuse) Liberté Politique, consacrée en février 2015 à la question « Comment abroger la loi Taubira ? », je suis dépité. Elle va d’ailleurs dans le sens de la prochaine CNR (Convention Nationale des Régions) de Ludovine de la Rochère les 13-14 juin 2015 prochain, axée, je vous le donne en mille, sur… l’Abrogation !
 

Je m’attendais, dans ce livre, à trouver de vraies propositions, une analyse concrète de la situation, du « mariage pour tous » puis des moyens réalistes d’y remédier. Pas du tout. Je me rends compte du retard colossal de nos intellectuels et hommes politiques cathos, qui non seulement pataugent dans la semoule, mais sont dans la fuite en avant, partent dans plein de directions souvent bien argumentées mais désincarnées, proposent des pistes intéressantes mais non-prioritaires ou irréalistes, prennent la place de ceux qui connaissent les véritables solutions aux problèmes qu’ils dénoncent. C’est révoltant !
 

Et le pire, c’est qu’avec l’arsenal discursif qu’ils mettent en place, ils sont partis pour nous mener en galère pendant des années et des années (s’ils ne s’épuisent pas avant), et faire couler notre néanmoins beau paquebot français. Cela pour une raison toute simple : ils n’ont toujours pas compris la gravité de la Loi Taubira et du PaCS, ni, plus profondément, le nœud idéologique qui les soutient – à savoir la BIPOLARITÉ HÉTÉROSEXUALITÉ-HOMOSEXUALITÉ – que pour le coup ils ne dénoncent toujours pas, et dont ils continuent de nourrir les conséquences, justifiant ainsi leur « commerce » de bazar et leur chaire d’experts universitaires. Qui forme intellectuellement et spirituellement ces intellectuels, ces hommes politiques et ces législateurs là ? Visiblement personne. Comment se fait-il qu’on en arrive à ce grand bordel des Marchands (cathos) du Temple du Mariage ? Il y a sûrement beaucoup d’orgueil, de peur et d’ignorance là-dessous.
 

Et ça me semble toujours incroyable qu’un livre qui se donne pour objectif de donner des clés pour abroger la loi Taubira soit capable de passer à côté de la clé principale – l’homosexualité – et qu’il ne propose nulle part une dénonciation de celle-ci… Mais sur quelle planète vivent ces auteurs ? Sérieux. Comptent-ils ignorer longtemps que la loi Taubira EST la justification de l’« amour homosexuel » ?? (Non parce que je le voudrais ou que je ferais une fixette sur l’homosexualité, mais parce que c’est la vérité factuelle et intentionnelle la plus évidente !) Et que le seul moyen de la neutraliser, c’est de briser le mythe qu’elle incarne ??
 

J’essaie de comprendre comment ces scribes fonctionnent, car ça m’intrigue. C’est tellement le souk, leur entreprise, qu’en réalité, il est facile de constater qu’ils n’ont aucune stratégie, ou alors une stratégie de l’urgence et de la peur qui rentre vite en contradiction avec elle-même. Aussi bien les partisans d’une abrogation dite « sèche » et « sans rétroactivité » de la loi Taubira, que ceux qui nous vendent plutôt une abrogation « douce » qui n’est en réalité qu’une réforme et réécriture de la loi, mènent la même danse sans s’en rendre compte : tous se sont mis d’accord pour renoncer à l’abrogation. Et ensuite, pour cacher leur compromission démissionnaire, ils se font des courbettes de courtoisie à n’en plus finir. « Il y a les partisans de la réforme de la loi, et les partisans de l’abrogation. Les deux mènent un combat complémentaire et tout à fait utile. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 73) Mais concrètement, comme il y a la boutique perso à faire tourner, la vitrine médiatique à parfaire et la place politique à conserver, c’est la précipitation, la langue-de-bois, la bousculade, la course au meilleur slogan, à la promesse lancée en l’air, à la formule qui fera date, aux fausses pistes, aux solutions par défaut. Ils se contredisent sans arrêt parce que leur discours n’est ni clair ni ancré dans la Vérité. À la fois ils cherchent à constitutionnaliser la définition du mariage pour préserver la filiation et transformer le « mariage Taubira » en Union civile, et ils demandent une abrogation sans rétroactivité de la loi tout en soutenant qu’en théorie ils sont contre l’Union civile. Ils veulent et vendent le beurre et l’argent du beurre ! Comment peut-on y croire une seconde ? Comment espèrent-ils qu’on va gober ça ?

 

Ils sont là, campés autour de la Citadelle sacrée de la différence des sexes. Ils croient la défendre mieux que les autres. Mais en réalité, ils lui font de l’ombre, ils bouchent son entrée. Ils sont plus occupés à bichonner leur pré carré, leurs stands, leurs poules, leur spécificité-maison. En ce moment, la babiole dernier cri qu’ils se sont promis d’écouler, c’est le mot « Abrogation ». Personne ne la vend sauf eux ! Approchez ! Approchez ! Promo ! C’est papal ! « Ça ne coûte pas très cher ! » balance le fromager Ben Sarko. Bien que concurrents, ils se disent « complémentaires » et « solidaires » entre eux pour ne pas freiner la compétitivité de leurs produits et ne pas révéler l’imposture de leur marché commun sans recette(s) (= la Droite). Ils se croient indéboulonnables. Et comme leur affaire ne marche pas (c’est vrai : La Manif Pour Tous se casse la gueule), ils mentent, essaient de garder ponctuellement leur clientèle à défaut de pouvoir la fidéliser en se politisant (le Syndicat LMPT ! le « Parti » ! : c’est nouveau, ça vient de sortir), présentent – pour cacher leur panique – le moindre concept nouveau comme une trouvaille « révolutionnaire » qui va tout changer.

 

Moi, face à cette grande foire de la parlotte, je n’ai envie que d’une chose : faire comme Jésus. Prendre des cordages, en faire un fouet, et balayer ces marchands du Temple, ces imposteurs. Du balai ! (Et je vous proposerais volontiers de rejoindre les rangs de CUCH – Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité – ou les rangs d’Abrogation Sans Concession, une association d’anciens membres de LMPT qui n’ont pas envie de rentrer dans la corruption des leaders actuels de LMPT et de leurs suiveurs. Parce que, voilà, ras-le-bol des mensonges, des non-dits et de l’homophobie, c’est-à-dire la peur des personnes homosexuelles et de l’homosexualité.)
 
 

Promo de printemps ! Les marchands cèdent sur le PaCS pour espérer nous vendre l’Abrogation comme une réalité à laquelle ils ne croient pourtant pas.

 
Jesus-chasse-les-marchands-du-temple
 

Je suis triste de constater que le dossier de Liberté Politique sur l’abrogation de la Loi Taubira, qui promettait d’être ambitieux, est un cortège de fausses solutions, un rafistolage de bout en bout. On voit tous ses contributeurs en train de justifier les uns après les autres leur future déclaration de forfait, et d’expliquer qu’après tout, le PaCS, il va falloir s’y faire, par « réalisme contextuel », par « humilité », par « éthique de la responsabilité », par « charité », pour « éviter d’être déçu » : « La question est malheureusement fort différente de celle qui était posée avant le vote de la loi. L’agir politique ne se déploie que dans la réalité des circonstances et ignorer leur force contraignante condamne à l’impuissance ou aux plus cruelles désillusions. » (Thibaud Collin, en préambule, p. 7) ; « L’abrogation pure et simple de la loi Taubira c’est-à-dire sans proposer un contrat aux couples homosexuels comme alternative (qui s’appelle union civile ou alliance) n’a aucune chance de réunir une telle majorité. Elle est contraire à l’éthique de responsabilité. Pas question cependant de transiger sur le mot « mariage » : c’est l’éthique de conviction. Il doit être exclusivement réservé aux couples hétérosexuels. Un mariage pour des couples de même sexe, outre que cela n’a aucun sens, aurait des conséquences sur la filiation. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », pp. 74-75)

 

Pour laisser peu à peu entrer et tolérer le PaCS, ils commencent par relativiser le « mariage pour tous » et lui enlever son importance, son exceptionnalité. Leur pensée démissionnaire consiste à considérer que « la loi Taubira n’est qu’un élément parmi d’autres » (Thibaud Collin, en préambule, p. 7), qu’il faut passer à autre chose, laisser les morts enterrer leurs morts. Ils n’ont pas compris le tournant extraordinaire et gravissime que constituent le PaCS et surtout la création de la bipolarité homosexualité-hétérosexualité à la fin du XIXe siècle. Ils n’ont pas compris que rien ne mobilisera autant le monde que l’homosexualité (ou l’opposition à celle-ci).

 

Ils nous suggèrent dans leur ouvrage collectif des solutions contre la loi Taubira qui ne tiennent pas debout, qui ne sont pas ancrées dans le contexte réel du monde contemporain, et qui ne prennent absolument pas le mal à la racine. Ce sont juste des « solutions d’ajout » n’ayant qu’un effet placebo limité : inscrire la définition de la famille naturelle dans le marbre de la loi française, organiser un référendum concernant la PMA et la GPA, durcir internationalement la prohibition de la PMA et GPA, apposer des alinéas à la Constitution, rajouter des astérisques conditionnelles, etc. Elles n’endiguent absolument pas l’avancée de la Mer « Égalité ». Par exemple, à quoi sert de nous faire un joli exposé sur les différentes conceptions de la famille au long de l’Histoire ? À rien, sauf à blablater sur des évidences, en les faisant écrire par des spécialistes qui sauront broder autour et apporter des nuances que nous ne connaissions pas. Génial… « Depuis trop longtemps, on n’a pas réfléchi à la famille du XXIe siècle. Des États généraux de la famille sont nécessaires et pourraient être suivis par l’organisation d’un référendum. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 74) À quoi sert de mettre le paquet sur la répression (des conséquences de la Loi Taubira) plutôt que sur l’éducation intellectuelle et la prévention ? « La consolidation des interdits concernant la PMA et la GPA peut rassembler davantage que la suppression du mariage entre personnes de même sexe. La France doit prendre la tête d’une action internationale d’envergure pour la prohibition de la GPA au nom de l’indisponibilité du corps humain. […]Il faut décourager les PMA et les GPA par une loi pénale claire et sanctionner ceux qui permettent le contournement des règles. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 75) À rien sinon à se victimiser et à diaboliser les faits au détriment de l’accueil des personnes. L’intimidation n’est qu’une dissuasion temporaire, qu’une illusion de contenu. Pas du tout une solution en profondeur.
 

En parfaits scribes, les contributeurs de ce numéro de Liberté Politique confèrent tous pouvoirs à la loi, au juridique : « Il n’y a pas d’autre choix que de graver explicitement le mariage et la famille naturels dans la Constitution. », Anne-Marie Le Pourhiet, « Rendre le mariage inaltérable », p. 65) Alors que c’est précisément là l’erreur. Se battre pour une définition de dictionnaire et l’inscription de celle-ci sur le marbre, pour y apposer une légalité, c’est rentrer exactement dans la même idolâtrie légaliste que nos opposants. D’un côté, c’est la Nature, de l’autre c’est l’Amour, que les uns et les autres invoquent et essaient d’enfermer dans les Tables de la Loi. Et le Réel dans tout ça ? Le dialogue et la réflexion de fond ? Constitutionnaliser la définition de la famille (idée qui avait déjà été lancée par Frigide Barjot, je le rappelle), l’enfermer dans une définition rigide et naturaliste, surtout à l’heure où le mot « famille » recouvre plein de sens différents, c’est un parfait non-sens.

 

Hallucinant mais pourtant vrai. La totalité des scribes du dossier de Liberté Politique ne veut pas vraiment de l’abrogation. Et on le voit à un « détail » pourtant énorme : ils ne dénoncent pas clairement l’Union Civile. « Mais ce qui pose le plus de difficulté, outre le terme « mariage », est la filiation. Je pense donc sincèrement que les manifestants et au-delà les sympathisants de La Manif Pour Tous sont prêts à accepter l’union civile faute de mieux. Je le répète : faire penser qu’une abrogation pure et simple est possible, c’est leurrer les gens ! » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 76) Le seul qui le fait timidement, c’est Michel Pinton… et encore, il ne remet pas en cause le pilier idéologique de celle-ci : l’homosexualité. Alors sa radicalité finit par tomber à l’eau, résonne comme une promesse lancée en l’air (pour le panache…). À la fois il constate que le PaCS est LE noyau dur central du « mariage pour tous » : « En 1999, le PaCS. Lionel Jospin s’imaginait avoir trouvé un compromis prudent et définitif en inventant une forme d’union qui serait moins qu’un mariage mais plus qu’une liaison de fait. En réalité, il a cédé sur l’essentiel : pour la première fois, une loi admettait que, dans la vie conjugale, le sexe des conjoints n’avait pas d’importance. », Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », pp. 20-21). Mais ensuite, il se rétracte et fait demi tour : « Si nous voulons empêcher définitivement le mariage homosexuel, c’est sa racine que nous devons arracher, c’est-à-dire le PaCS. Nous pouvions le faire en 1999. C’est aujourd’hui au-dessus de nos forces. Même si son abolition doit rester notre objectif ultime, nous devons viser des résultats moins ambitieux. […]Nous avons gagné un répit, rien de plus. Comme l’utiliser ? D’abord en ne relâchant pas notre pression. » p. 22). C’est la fin des haricots de son argumentaire quand il auréole Frigide Barjot de la gloire médiatique de pacotille qui fut la sienne (« L’excellente Frigide Barjot », p. 21), alors que c’est quand même à cause de cette femme si notre opposition au « mariage pour tous » s’est encastrée dans la filiation, enfoncée dans l’ambiguïté et le slogan sans fond, engouffrée dans l’homophobie (elle refuse toujours de parler du « couple » homosexuel, encore aujourd’hui, et elle insulte en privé les personnes homosexuelles qui le font), a perdu toute crédibilité et cohérence.
 

C’est l’unité du mariage qu’une Frigide Barjot n’a intégrée ni dans sa tête ni dans son cœur (et beaucoup d’intellectuels catholiques font de même). En justifiant l’Union Civile, elle s’imagine qu’on peut saucissonner une union de deux personnes, et en retirer magiquement la différence des sexes, la filiation, l’adoption et la procréation, tout en justifiant cette union d’être quand même « de l’amour » et un « droit social » ?? Celle qui s’accapare toujours le Pape, qui se revendique toujours de son discours à lui, ferait mieux de l’écouter vraiment, car les restrictions qu’il pose concernant les unions homosexuelles comprennent également l’Union civile et pointent du doigt la malversation de l’agitatrice : « À ceux qui veulent procéder à la légitimation de droits spécifiques pour les personnes homosexuelles qui cohabitent, il faut rappeler que la tolérance du mal est bien autre chose que son approbation ou sa légalisation. » (Congrégation pour la doctrine de la Foi, « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles » (2003), p. 82) ; « Les législations favorables aux unions homosexuelles sont contraires à la droite raison car elles confèrent des garanties juridiques, analogues à celles de l’institution matrimoniale, à l’union entre deux personnes du même sexe. » (Congrégation pour la doctrine de la Foi, « Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles » (2003), p. 83)

 

En ne se focalisant que sur la filiation pour désigner le « mariage pour tous » comme dangereux (ou en omettant de parler d’homosexualité, ce qui revient au même), nos intellectuels cathos coupent finalement la loi Taubira en deux : l’Union civile d’un côté et le « mariage pour tous » de l’autre… en justifiant finalement les deux tout en feignant de les opposer ou d’en neutraliser au moins un des deux. Sinon, l’autre astuce qu’ils trouvent pour couper la loi Taubira en deux afin de la justifier toute entière à leur insu, c’est de créer une frontière factice entre une homosexualité intime (celle-ci serait justifiable du fait d’être privée ou non-actée ou non-politisée, et mériterait donc l’Union civile, ou tout du moins une reconnaissance sociale, une équivalence, un lot de consolation légal) et une homosexualité sociale (celle-ci ne serait pas défendable, et ne mériterait donc pas le mariage ni l’Union civile) : « Les unions de même sexe relèvent de la plus stricte intimité, sans aucune conséquence sociale, la vie affective des particuliers ne regardant en rien la collectivité. […]L’État n’a pas à s’immiscer dans les préférences sexuelles des citoyens, étrangères à tout critère de notre tradition juridique. » (Joël-Benoît d’Onorio, « Abroger n’est pas réécrire », p. 60) Ils s’imaginent, comme beaucoup de cathos, que la politique n’a rien à voir avec la sexualité, ou bien que la sexualité relèverait de la sphère strictement privée, parce qu’ils confondent sexualité et génitalité. Or la sexualité n’a rien d’exclusivement privé. C’est une réalité de vie et de société qui concerne également l’État et la politique ! Il n’y a pas à privatiser la sexualité, et encore moins à privatiser l’homosexualité (pour mieux la justifier ou la bénir d’indifférence).

 

Pour le reste des contributeurs, la plupart d’entre eux justifient l’Union civile comme un moindre mal nécessaire. « Il restera le ‘PaCS’ qui est amplement suffisant. » (Joël-Benoît d’Onorio, « Abroger n’est pas réécrire », p. 60) Aucun ne traite ni n’analyse l’homosexualité. Aucun ne veut vraiment l’abrogation de la loi Taubira et n’y croit. Quelle arnaque de dossier ! Et le pire, c’est qu’ils jouent aux braves sans concession, qui doivent se battre pour la morale, la Vérité, l’Unité et contre l’injustice : « La tolérance du moindre mal en politique ne peut être qu’une étape vers l’abrogation totale des législations injustes. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 32) ; « Ma conviction est qu’il y faudra l’effort continu et patient de toute une génération d’hommes et de femmes inébranlables dans leur détermination. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », mot de la fin, p. 26) ; « L’enjeu de l’abrogation de la loi Taubira n’est pas d’abord politique ou juridique, mais bien moral. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 28) ; « Disons-le, une fois encore, la question de l’abrogation de la loi du ‘mariage pour tous’ ne se joue pas d’abord sur le plan politique et juridique, mais bien sur le plan éthique et culturel. » (idem, p. 33) ; « Résister en politique : un devoir moral » (idem, p. 29) ; « Il apparaît urgent de susciter des vocations pour les métiers touchant directement à la culture. » (idem, p. 36) ; « Travailler au réveil des forces morales » (idem, p. 35) ; etc.

 

Mais concrètement, ils jettent tous l’éponge. Ils se fichent des faits culturels de l’homosexualité, de l’homophobie et de l’hétérosexualité. Ils font même presque dire à Benoît XVI et Jean-Paul II qu’ils justifieraient le moindre mal de l’Union civile sous prétexte que, dans l’Encyclique Evangelium Vitae, il est conseillé qu’en cas de loi non-abrogeable, le mieux est d’« apporter licitement son soutien à des propositions destinées à limiter les préjudices d’une telle loi et à en diminuer ainsi les effets négatifs sur le plan de la culture et de la moralité publique » (Jean-Paul II, Lettre encyclique Evangelium Vitae, 25 mars 1995, n. 73) : « Le cardinal Ratzinger reconnaît qu’il sera difficile ‘d’abroger complètement une loi de ce genre’. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 31) ; « limiter les préjudices d’une telle loi » (idem, p. 31), « limiter les effets d’une loi injuste » (idem, p. 32) ; etc. C’est la « technique Ludovine de la Rochère » qui veut se justifier de dire « non » à l’Union Civile tout en la tolérant secrètement, au nom du mal irréparable que serait l’adoption du « mariage pour tous », et du « moindre mal » incontournable que serait l’Union civile.

 

Oui. Ils jettent l’éponge en justifiant l’Union civile, et ont le culot, en plus, de présenter ça comme une victoire sur le « mariage pour tous ». Le triomphalisme de Philippe Gosselin dans la lâcheté, c’est quand même génial (et du gros foutage de gueule en barres !) : « Cela ne s’est jamais fait de revenir sur une loi de société. Revenir sur cette loi serait révolutionnaire, y compris en la remplaçant par l’Union civile. Ce serait la preuve que la droite peut revenir sur une loi faite par la gauche, qu’il n’y a pas de sens de l’histoire. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 77) Vous vous rabattez sur l’Union civile pour neutraliser le « mariage pour tous », et ainsi vous serez des héros ! L’achat gagnant ! Les bras m’en tombent…

 

L’abrogation qu’ils nous proposent n’en est en réalité pas une puisque le mot « abrogation » signifie tout simplement « suppression » : pas « réécriture », comme ils le laissent entendre parfois, ni un ajout conditionnel sur la Constitution : « Le texte voté, la question est moins de supprimer ou de changer le texte, que d’assurer le rétablissement dans la loi du véritable mariage. » (cf. avertissement de la rédaction de Liberté Politique, p. 9). Ils cherchent à nous dissuader de demander l’abrogation : « Une action purement politique et menée exclusivement en vue de l’abrogation, n’aurait donc, à mon avis, d’autre effet que de préparer un choc en retour qui ruinerait pour longtemps les chances d’une cause juste. La bonne solution est autre. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 12) ; « Un piège à éviter : l’illusion d’un simple retour en arrière (abrogation pure et simple). » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 72) ; etc. Ce dossier de Liberté Politique est une fumisterie. Un troc. Une corruption.

 

Leur demande d’abrogation devient une absurdité et un Éverest décourageant uniquement du fait qu’elle ne s’appuie pas sur la réalité et qu’elle ne s’assume pas elle-même. Mais franchement, les gars, qu’est-ce qui est le plus difficile ? Être concret, aller jusqu’au bout de la réalité de ce qu’on demande (l’abrogation de la loi Taubira) et de réclamer une abrogation dite « sèche » (elle ne sera d’ailleurs plus sèche à partir du moment où le traitement de l’homosexualité va l’humidifier et la rafraîchir ; elle n’est sèche que d’être incomplétée par la demande cohérente de l’abrogation de l’Union civile, et par une adaptation au système de croyance de nos opposants) ? Ou demander une abrogation molle et graduelle qui n’est même pas une abrogation (mais un marchandage, un aménagement, un ajout, un pansement sur une blessure non-traitée) ? Tant qu’à faire, autant demander la grosse (et seule vraie) abrogation, car même la petite ne nous sera de toute façon pas accordée, ou nous sera tout aussi difficilement accordée !

 

« Il ne faut pourtant pas se bercer d’illusions. L’idéologie qui a présidé à l’élaboration et à la promulgation de la loi sur le ‘mariage pour tous’ n’est pas prête à baisser les armes. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 33) C’est logique, puisque cette idéologie est aussi la vôtre et que vous la cautionnez par votre langue-de-bois ! Du coup, en effet, elle ne risque pas de mourir de sitôt ! « Le processus conduisant à l’abrogation de la loi Taubira prendra du temps. » (idem, p. 32) Non. Il ne prendra que le temps que vous prendrez pour vous remettre en question et pour vous adapter aux logiques affectives de notre temps !
 
 

L’impasse totale par Liberté Politique sur l’homosexualité et l’hétérosexualité

 
Capture d'écran 2015-04-28 09.47.02
 

Concrètement, concernant le « mariage pour tous », l’ensemble des contributeurs du livre de Liberté Politique (au titre défensif et non offensif : Abrogation : protéger le mariage après la loi Taubira), à savoir des personnes souvent très bien (Thibaud Collin, Michel Pinto, Sébastien Perdrix, Roland Hureaux, Joël-Benoît d’Onorio, Anne-Marie Le Pourhiet, Philippe Gosselin), parlent d’abrogation mais ne l’assument pas elle. Ils tournent autour du pot en dénonçant des problèmes annexes, des causes lointaines (avortement, moyens de contraception, libéralisme, individualisme, etc.), en proposant des concepts nouveaux (le « néo-catharisme », le transhumanisme, l’abrogation, etc.). Non pas que les réalités qu’ils soulèvent soient fictives, absurdes et n’aient pas besoin d’être citées (j’avais déjà parlé des liens entre notre époque et le catharisme dans mes écrits aussi, et ce sera l’un des sujets de mon prochain livre sur les bobos). Ce qu’ils dénoncent comme sources du problème, stricto sensu, sur la copie, est vérifiable et sensé. Le problème, c’est que ce n’est pas sur ça que bute l’esprit de nos contemporains ! Les problématiques que nos intellectuels cathos soulèvent nous amènent trop loin, nous éloignent du sujet et des préoccupations des gens d’aujourd’hui. Ce n’est pas en des termes comme l’avortement, les moyens de contraception, le transhumanisme, le Gender, le néo-catharisme, que le péquin lambda peut remettre en cause ses mythes affectifs personnels (le fascisme, l’homosexualité, l’amour, le racisme, l’homophobie, l’hétérosexualité, la tolérance, l’égalité, le progrès, etc.). Ce n’est pas non plus en termes que nous, opposants à la loi Taubira, pouvant nous responsabiliser et arrêter de nous victimiser. Il n’y a qu’un mot que le « citoyen du monde occidental » tolère et qui l’anesthésie (parce qu’il ne connaît rien à la réalité à laquelle il renvoie) : c’est le mot « homosexualité ». J’ai testé pour vous. Ce concept est l’Opium n°1 du Peuple.

 

Nos porte-parole cathos ne veulent toujours pas l’admettre. Ils regardent ailleurs. Pire. Ils cautionnent à leur insu l’homosexualité en validant, par leur silence, sa jumelle « hétérosexualité ». Mis à part le frère Sébastien Perdrix, Michel Pinton et Thibaud Collin qui ne tombent pas dans le panneau, le pompon chez nos intellectuels cathos (et aussi la preuve qu’ils n’ont rien compris à l’Union civile et à la loi Taubira), c’est leur croyance en l’hétérosexualité, qui prouvent leur retard énorme sur la question de l’homosexualité et de la sexualité en général. Leur idéologie nataliste ne convainc évidemment personne (cette dérive a depuis longtemps été dénoncée par le pape Benoît XVI, d’ailleurs) : « Le Conseil constitutionnel aurait dû juger que la définition hétérosexuelle du mariage était déjà un principe à valeur constitutionnelle. » (Anne-Marie Le Pourhiet, « Rendre le mariage inaltérable », p. 64) ; « couples hétérosexuels » (idem, p. 66) ; « En témoigne par exemple le fait que la propagation du Sida par la voie hétérosexuelle est aujourd’hui beaucoup plus faible en Europe et en Amérique du Nord qu’en Afrique subsaharienne. » (Roland Hureaux, « L’Archaïsme du mariage libertaire », p. 57) ; « Le mot ‘mariage’ doit être exclusivement réservé aux couples hétérosexuels. Un mariage pour des couples de même sexe, outre que cela n’a aucun sens, aurait des conséquences sur la filiation. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », pp. 74-75) ; etc.

 

Le seul qui remonte à la croyance lointaine qui sous-tend le PaCS et le « mariage pour tous », c’est Michel Pinton : la déconnexion entre le corps et l’esprit, ou encore la croyance selon laquelle « dans le mariage, le corps n’a aucune importance » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 13) Mais le problème, c’est que Pinton ne dit pas le point concret par lequel s’incarne et se cristallise aujourd’hui cette croyance : ce point, c’est le mythe de l’« amour homosexuel ». La contraception, le néo-catharisme et la Théologie du Corps, désolé mais ce n’est pas ça qui fait bugger la raison et le cœur des gens. Dans leur esprit, ce qui les empêche d’identifier le problème, c’est juste le flou et le chantage affectif autour de l’homosexualité. Pinton devine bien que c’est autour de l’homosexualité que se concentre le dénouement du problème : « Déjà on enseigne dans les lycées que ‘l’homosexualité, c’est bien’ ; les lois qui répriment « l’homophobie » sont de plus en plus sévères. » (idem, p. 21) Mais il ne va pas plus loin et ne le dénonce pas en des termes concrets. Il ne fait qu’effleurer que c’est « la légalisation des agissements homosexuels » (idem) qui fait barrage à une avancée de notre combat contre le « mariage pour tous ». Et puis il s’évade vers la théologie tout de suite après. Il ne trouve rien de mieux à faire que de renvoyer Roselyne Bachelot à la lecture de Jean-Paul II (idem). Très efficace. Son erreur, c’est qu’il s’appuie sur ce qu’il sait (et qui est d’ailleurs souvent bien senti et vrai) : pas sur ce que les gens (qui sont maintenant nos dirigeants) comprennent ; pas sur les inconnues qui sont les leurs et qui entravent leur jugement : l’homosexualité et l’homophobie. Pire. Il méprise l’homophobie – le terme et la réalité souffrante à laquelle il renvoie. Liberté Politique avait fait de même lors de la sortie de mon dernier livre L’homophobie en vérité (2013), en laissant le critique Yves Floucat pourrir – de manière non argumentée – le seul livre qui aurait pu les aider à comprendre l’homophobie (Honte aux rédacteurs de Liberté Politique, au passage). Pinton déplace ensuite le problème de l’homosexualité uniquement sur le terrain de la génération : « Au terme de ces glissements successifs, un bouleversement institutionnel, qui va bien au-delà de la question homosexuelle, se dessine : la « filiation volontaire ». Un jour, l’État ne reconnaîtra plus la famille comme réalité objective et stable fondée sur l’union d’un homme et d’une femme. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 21) Alors que depuis le départ, le mouvement de la Manif Pour Tous n’a fait que traiter des conséquences de la loi Taubira matin midi et soir, Pinton se propose d’en remettre encore une couche ! « Notre contre-offensive politique doit s’étendre à un autre terrain, qui a été négligé jusqu’ici. Je veux parler des conséquences sociales et économiques de la loi Taubira. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 23) ; « Les néo-cathares taisent ou nient les maux sociaux. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 24) ; « Un brouillard épais entoure les conséquences sociales du mariage homosexuel. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 21) Il me fait penser à ceux qui disent : « C’est en montrant qu’il y a des divorces de couples homos qu’on invalidera le mariage homo. » Devant les inconséquents, à quoi bon les mettre devant leurs conséquences ???

 

Chez ces marchands intellectuels du Temple, curieusement, il n’est jamais question de briser les idoles des autres (homosexualité, homophobie, hétérosexualité) et encore moins leurs propres idoles (Différence des sexes, Enfant, Famille, Mariage, Hétérosexualité, Écologie, Théologie du Corps, et à présent Abrogation). Ils ne font que lutter contre les caricatures d’idoles qu’ils attribuent aux autres en les théorisant : GPA, PMA, Gender, et maintenant transhumanisme et néo-catharisme… sans nommer les vraies idoles : homosexualité, homophobie, hétérosexualité. Parce qu’ils partagent les mêmes, au fond !

 

Pour éviter de voir cela, ils se placent en victimes incomprises et irréprochables : « Bon nombre de ceux qui ont pris part aux manifestations contre le ‘mariage pour tous’ ont été traités comme des citoyens de seconde zone. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 27). Ils regardent la « disqualification politique » ( idem, p. 28) dont ils auraient été les objets comme un trophée et un passe-droit pour mépriser ou baisser la garde. Par exemple, ils se créent de faux ennemis ou bien des ennemis-concepts. Ils parlent de « l’idéologie libertaire » ( idem, p. 29), de « la progression du nombre des ‘LGBT’ » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 25), de la « pression du lobby LGBT » (Anne-Marie Le Pourhiet, « Rendre le mariage inaltérable », p. 68). En réalité, le « lobby LGBT » n’est que le lobby hétéro gay friendly ! Et sa puissance n’existe pas. Ou bien si elle existe, c’est celle qu’ils lui donnent en ne traitant pas du masque concret qu’il porte : « J’ai voulu que nous connaissions notre adversaire et que nous mesurions sa puissance. Il a l’habileté d’avancer masqué. Il se drape dans les droits de l’homme et se compose un air de compassion pour certaines victimes supposées de la société. Ne tombons pas dans ses pièges. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 16) Or ce masque s’appelle « amour homosexuel » et hétérosexualité !
 

Ils nient également le statut (pas simplement rhétorique et de mauvaise foi) de victimes qui revient aux personnes homosexuelles, à leurs souffrances réelles (car nul ne réclame des droits inutiles et irréalistes s’il ne souffre pas vraiment et n’est pas victime, quelque part, de lui-même et des autres !). Ils voient pourtant surgir des victimes de partout… « La ‘société des droits de l’homme’ que le néo-catharisme a commencé de construire, est, dans sa réalité, une société de marginalisés, de précarisés, d’éliminés et, dans ses manifestations les plus récentes, de terroristes et de tueurs en série. » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 25) Et en même temps, ils nient à certaines personnes – et en premier lieu aux personnes homosexuelles (utilisées dans l’histoire du « mariage pour tous », et exploitées dans le coming out et leurs pratiques sexuelles) – le fait d’être aussi des victimes, les premières victimes du « mariage pour tous » ! : « L’abrogation se heurte sûrement à leur ire obsessionnelle par voie de recours de toutes sortes, arguant une prétendue ‘discrimination’. » (Joël-Benoît d’Onorio, « Abroger n’est pas réécrire », p. 61). Pourtant, cette discrimination est bien là. Et elle vient de ces intellectuels cathos et des leaders LMPT aussi !

 

Ils nous bassinent avec des concepts ecclésiaux qui font jolis et suffisamment profanes pour ne pas les mettre en danger, et qui surtout ne verbalisent pas les vrais problèmes : la « dignité du corps », l’« écologie », le « transhumanisme », la « vie », la « culture de vie », les « valeurs », etc. Tous ces mots qui « font papal sans le dire ». C’est la bouillie qu’ils comptent nous servir pendant 5 ans. Préparez-vous.

 

J’ai souvent remarqué ça. À chaque fois que la plupart des militants cathos LMPT veulent se donner l’impression de mener un combat d’avant-garde et l’illusion d’avancer, ils sautent sur le premier mot ou concept nouveau qui leur est présenté par les leaders qu’ils se sont choisis comme la panacée. Ça a déjà marché avec « Gender », avec « PMA » et « GPA » (et maintenant, on a droit à la mode du « transhumanisme » et de l’« abrogation ») : des mots que ceux qui les pratiquent ne connaissent même pas. Par exemple, les pro- Gender ne savent toujours pas ce qu’ils défendent, n’ont pas conscience de ce qu’est le Gender, ou disent carrément que ça n’existe pas ou qu’ils sont contre le mot. C’est dire si la méthode actuelle des cathos, consistant à sauter sur les premiers slogans rhétoriques qui font universitaires, sans chercher à retraduire ces mêmes concepts selon les bonnes intentions et la grille de compréhension de ceux qui les actualisent, est bonne…
 

Récemment, j’ai entendu une homélie d’un prêtre – pourtant en général très bon orateur – qui mettait en garde pendant la messe sur les dangers du transhumanisme. De manière subtile, en plus : il veillait à ce qu’on ne diabolise pas la technique et la Science non plus. Mais il employait des mots nouveaux (« transhumanisme », « homme augmenté », « Cyborg »…) qui avaient de quoi ébahir et flatter la culture de son assistance néophyte, en même temps que de l’alarmer sagement, sans catastrophisme. Avec toujours ce même laïus sur la nécessité de rester « centré sur l’Humain », d’« accepter nos limites et nos vulnérabilités », de ne pas se prendre pour Dieu. Bref. Un topo bien huilé, qu’on va nous servir à toutes les sauces pendant des années dans les paroisses les plus « in », et qui ne règle absolument pas les problèmes étant donné que nos contemporains lancés dans la course au transhumanisme ne l’appellent pas comme ça, ne le comprennent et ne le traduisent pas comme ça, et sont gênés par d’autres utopies bien plus sucrées (l’« amour homosexuel » en première ligne) qui les empêchent de se révolter contre leurs propres actes mauvais. Rien ne sert de dénoncer le transhumanisme si on ne décèle pas ses raisons, ses affections, ses racines pétries de bonnes intentions, si on n’explique pas pourquoi les gens tombent dedans et à cause de quels mythes et quels mots à eux (et pas que nos mots à nous !).

 

« Dignité », « écologie », « euthanasasie », « Espérance », « transhumanisme », « bien commun », « Homme augmenté », « GPA », « intérêt supérieur de l’enfant », « abrogation »… Le pire, c’est que nos intellectuels cathos se rendent bien compte qu’ils saoulent tout le monde avec leurs pétitions et leur proposition de « Charte de la famille » (Anne-Marie Le Pourhiet, « Rendre le mariage inaltérable », p. 66). Ils voient bien qu’ils ne passionnent pas les foules et épuisent leurs troupes avec leur verbiage bavard, leur conférences creuses sur la GPA, et leurs concepts qui n’ont d’efficaces que leur « nouveauté » et apparente complexité. « J’observe un phénomène de lassitude. Des citoyens, même opposés à cette loi, considèrent qu’on a passé beaucoup trop de temps pour ces questions, et qu’il est temps désormais de se consacrer exclusivement à l’économie et au social. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 77) ; « La dignité, en effet, est malheureusement devenue aujourd’hui une auberge espagnole où chacun met ce qu’il veut, de telle sorte que cette notion est utilisée à des fins totalement contradictoires pour invoquer une chose et son contraire absolu. » (Anne-Marie Le Pourhiet, « Rendre le mariage inaltérable », p. 70) Le seul mot qui ne fait pas auberge espagnole (parce qu’il est dur à dire, à comprendre, et à assumer, y compris par ceux qui se ressentent homos), c’est « homosexualité ». Je n’y peux rien. Je le constate lors de mes conférences. Donc j’ai envie de dire aux intellectuels catholiques : « Arrêtez avec votre ‘bien commun’, vos ‘valeurs’, votre ‘conscience’, votre ‘écolo attitude’, votre sempiternel usage du mot ‘abrogation’ ! Le discours familialiste est obsolète, même s’il a sa cohérence, sa vérité et sa raison d’être, même si je ne doute pas de votre bonne foi et de la qualité de votre expertise pour d’autres combats que le mariage pour tous. Il est temps de rejoindre le Peuple et nos opposants dans ce qu’ils comprennent de notre charabia verbeux ! »

 

Le pire du pire, c’est quand nos chercheurs cathos, en dernière instance, se barricadent derrière la Théologie du Corps de Jean-Paul II et le vernis ecclésial du Catéchisme de l’Église catholique, pour se persuader d’avoir pensé « vrai » : « Alternative : la théologie catholique du corps. Comment lutter contre la foi néo-cathare ? Comment réduire sa puissance ? Le combat politique, à lui seul, ne peut y réussir. On ne fait reculer l’emprise d’une religion sur les esprits qu’en leur proposant une religion plus attrayante, avec une idée de l’homme plus véridique et des principes de vie plus solides. En France, cette autre religion existe. Elle s’appelle l’Église catholique. Sa doctrine s’oppose radicalement au néo-catharisme. Ne proclame-t-elle pas que le corps humain a une dignité infinie puisqu’il est appelé à une plénitude éternelle ? » (Michel Pinton, « Abroger les racines de la loi », p. 17)

 

Pour feindre qu’ils parlent d’homosexualité et pour colmater « discrètement » les brèches de leur dossier fissuré et à côté de la plaque, ils recrachent en annexe finale le Catéchisme de l’Église catholique, et un texte de la Congrégation Pour la Doctrine de la Foi qui date de 2003 et signé du cardinal Ratzinger (pas encore Benoît XVI à l’époque) ! C’est vrai que depuis, pas de changement ni de temps écoulé. Au passage, le texte final de la Congrégation souffre d’anachronismes et de grosses erreurs sémantiques (par exemple le terme « hétérosexualité » vient remplacer celui de « différence des sexes » ; ou bien le désir homosexuel est substantivé et essentialisé sous forme d’espèce « les homos » : ça ne va pas). Parachuter ces deux textes ecclésiaux censés faire autorité, ça ratifie l’hypocrisie et la présomption d’homophobie. « Vous pourrez pas dire qu’on n’en a pas parlé » Et bien si, je le dis. Vous n’en avez pas parlé !

 

Le drame, c’est que, de tous les contributeurs du dossier de Liberté Politique sur l’abrogation, Michel Pinton est le seul à avoir essayé de parler d’homosexualité. Et en plus, il en parle mal puisqu’il dit que le seul souci de l’homosexualité, c’est sa pratique et sa politisation ; pas l’attraction non-actée (comme si le désir homosexuel, qui est une peur et une blessure, n’était pas déjà un problème !). « Je laisse la plume à Louis Massignon, qui savait de quoi il parlait : ‘L’attrait homosexuel, écrivait-il, n’est pas condamnable en lui-même.’ Il est même ‘une idée pure’. Mais s’il s’avilit si des gestes charnels le précipitent’. » ( idem, p. 22) Pinto doit comprendre que le désir homosexuel est signe de péché, et qu’en cette qualité, il pose déjà individuellement et socialement problème ! L’essayiste clôt rapidement le sujet par un optimisme désincarné et appris : « Le même renouvellement intellectuel touche l’homosexualité. Le retard a commencé d’être comblé. Tout porte à croire qu’avec le pape François l’effort ira à son terme. » (idem, p. 18) Une chose est certaine : si le retard commence à être comblé, ce n’est certainement pas grâce à lui ni aux participants de ce livre sur l’abrogation ! Et concernant le Pape François, sans vouloir être défaitiste, je crois qu’il lui reste encore énormément de travail pour arriver à être un minimum au point sur la question de l’homosexualité et plus inventif que Benoît XVI ! D’après ces dernières déclarations sur le sujet, ça me semble compromis, et il ne mérite pas encore notre assurance (il le sent d’ailleurs, puisqu’il a reporté le traitement du sujet à la prochaine étape du Synode). Soyons dans l’Espérance bienveillante mais aussi dans le réalisme.

 

Un grand vide intellectuel entoure le thème de l’homosexualité (je suis bien placé pour m’en rendre compte !). Le frère dominicain Sébastien Perdrix (le seul du lot qui a un discours exigeant et réaliste) a bien l’intuition que c’est l’identification morale du vrai ennemi qui doit être faite : « Sans l’accord du plus grand nombre sur une morale commune tirant ses principes de la nature humaine et non de l’opinion majoritaire, il ne sera pas possible de ‘revenir en arrière’. Actuellement, à vues humaines, toute évolution législative en matière de mœurs est quasi-irrévocable. Le chrétien, s’il est réaliste, a donc bien des raisons de se résigner. » (le fr. Sébastien Perdrix, op., « Résister à une loi injuste », p. 28) Philippe Gosselin a vaguement la même intuition que lui : « Pour modifier les choses, il faudra trouver un dénominateur commun qui puisse avoir le soutien d’une majorité politique en 2017. » (Philippe Gosselin, « Revenir sur la loi Taubira sera révolutionnaire ! », p. 73) Moi, je vous le dis parce que c’est vrai : tant qu’ils n’identifieront pas que ce dénominateur commun est la dénonciation de la bipolarité homosexualité/hétérosexualité, nous n’avancerons jamais ! Ne laissons pas les marchands LMPT transformer notre combat en folklore commercial ou groupes d’Anciens Combattants illégitimes et politiciens. Ne les laissons pas blaser les nombreux manifestants qu’ils ont réunis en 2013. Ne les laissons pas enterrer discrètement la loi Taubira !
 
 

P.S. : Je vous renvoie à deux articles complémentaires de cette critique : mon article « J’accuse » et le mot de CUCH sur la caricature du Refuge.
 

P.S. 2 : Toujours la même rengaine : pour ne pas écouter, on me prête une arrogance, une complexité, une irréalité, que je n’ai pas. Coeurs de pierre et lentissimes à comprendre! L’impression, avec les leaders LMPT, d’avoir affaire à des gamins de 12 ans. (cf. ci-dessous, sur Twitter, des réactions de followers à chaud)
 
Capture d'écran 2015-04-30 17.18.17
 
Capture d'écran 2015-04-30 17.23.00
 
Capture d'écran 2015-04-30 17.38.11

 
Capture d'écran 2015-04-30 17.32.15
 

Capture d'écran 2015-04-30 17.47.31

J’accuse

 

Quand est-ce que nous, Français, et notamment les catholiques, ouvrirons les yeux sur nos richesses et nos responsabilités ? Quand est-ce que nous assumerons notre identité de Fille aînée de l’Église, notre liberté authentique (celle qui repose sur la Vérité-Charité) ? Quand allons-nous nous relever après la chute civilisationnelle qu’a été le vote – vu comme anodin par beaucoup – du « mariage pour tous » en mai 2013 et qui continue son effet-dominos effréné ? C’est très simple. L’hémorragie s’arrêtera à partir du moment où nous regarderons nos erreurs et nos peurs en face, en les assumant humblement, sans les projeter sans cesse sur nos prétendus « ennemis » pour nous victimiser et nous reposer sur nos certitudes.
 

Car il suffit de retourner lucidement sur notre combat contre la Loi Taubira pour voir combien nous l’avons construite et soutenue en faisant semblant de nous y opposer, combien nous avons exactement imité ceux qui nous l’ont imposée sans trop d’efforts. Et sur ce coup-là, je n’hésite pas à faire comme saint Paul ( = dénoncer le mal et les faux prophètes) ou Émile Zola ( = accuser).

 

Oui. J’accuse la très grande majorité des catholiques de France, de s’être cachés et reniés pour draguer les médias, d’avoir eu honte de leur foi, de Jésus, de la mauvaise image qu’il leur aurait donnée publiquement, de l’universalité d’amour de leur Église. Qu’ils ne viennent pas pleurer la christianophobie actuelle : ils l’ont amplement nourrie par leur propre peur du Christ ! par leur diabolisation de la politique, des médias, de la sexualité, du soi-disant « lobby LGBT » qui n’est en réalité que le lobby hétéro gay friendly/homophobe qu’ils composent.
 
J'accuse Jésus
 

J’accuse les leaders de la Manif Pour Tous d’homophobie. Vous avez, par vos manifestations anti-mariage-pour-tous, fait de la différence des sexes, du mariage, de la famille et surtout de l’enfant, une idole. Et qu’on ne vienne pas me dire que je vous insulte vous. Je ne parle que de vos actes et de votre peur réelle de l’homosexualité. Je me contente de parler du rejet réel que moi et mes frères homosexuels avons subi concrètement alors que nous défilions à vos côtés, de la censure que vous nous avez imposée. Qu’on ne vienne pas non plus me dire que je serais insupportable et que je ferais ma diva en m’exprimant ainsi. C’est l’ensemble de la population française, à commencer par les personnes homosexuelles et tous ceux qui ne rentraient pas dans votre case « mariage » ou « famille traditionnelle » (= les célibataires, les ados, les divorcés remariés, les séparés, les femmes qui ont avorté, les couples femme-homme stériles, tous les gens indécis et bien-intentionnés, l’ensemble des cathos, etc.), que vous avez ignorés, craints, balayés, comptés pour rien, au nom du respect de la « vie privée », de votre conception nataliste et familialiste de la « Vie », de votre « crédibilité médiatique », de votre « stratégie » politique, de la prétendue absence de l’amour et de la sexualité dans le mariage, de votre prétendue « non-homophobie » !
 

Oui. Pendant ces trois années, les Frigide Barjot, Xavier Bongibault, Ludovine de la Rochère, Albéric Dumont, Tugdual Derville, Koz Toujours, le collectif Homovox et tant d’autres qui ont même été auditionnés à l’Assemblée Nationale en tant qu’experts, c’est vous qui avez confisqué le débat (en collaboration avec nos gouvernants socialistes à qui vous avez facilité la tache de censure), c’est vous qui avez empêché de parler d’homosexualité, vous qui avez pris la place de ceux qui pouvaient le faire, vous qui n’avez donné le micro qu’aux personnes homosexuelles dont vous étiez sûrs qu’elles n’en parleraient pas et qu’elles se contenteraient de se présenter comme « homos » et de taper sur le « lobby LGBT » ou sur les journalistes. Vous pouvez vous cacher maintenant. Votre peur et vos interventions médiatiques mielleuses retombent sur vous comme une honte. Car les pro-mariage-pour-tous, malgré tout ce que vous pouvez dire, malgré votre mépris du mot « homophobie » que vous continuez de réduire à une insulte proférée par des fashion victims ou à une présomption infondée, avaient raison… même s’ils n’ont ni les mots ni les bons arguments pour s’en expliquer. Celle-ci est bien réelle. À l’instar des défenseurs de « l’identité » et de « l’amour » homosexuels que vous cautionnez dans le privé, vous méritez largement cette accusation d’homophobie. Vous avez eu peur de l’homosexualité alors qu’elle était le centre idéologique de l’Union civile et du « mariage pour tous » (et elle continue de l’être). Vous avez eu peur du même – car beaucoup de personnes homosexuelles défilaient en semblables et en frères à vos manifs. Par orgueil et pour vous mettre en avant, vous nous avez utilisées puis vite jetées… en gardant sous le coude votre caution morale homo (Jean-Pier Delaume Myard chez LMPT, Xavier Bongibault chez l’Avenir Pour Tous) qui se cantonnerait à ne traiter que des conséquences de la Loi Taubira sur la filiation, mais jamais de la loi en elle-même ni du PaCS. Vous vous êtes tous tacitement mis d’accord pour cautionner, soit par un « oui » public soit par un « non » timide et non-étayé, l’Union Civile, en vous disant qu’elle valait toujours mieux que le « mariage pour tous », qu’elle était un « moindre mal » nécessaire, et qu’elle vous exempterait d’avoir à parler d’homosexualité, et donc, selon vos vues, d’être accusés d’homophobie (votre plus grande hantise !). Mais en réalité, c’est ainsi que vous avez démontré votre homophobie réelle (et que, par la même occasion, vous avez trahi les manifestants de bonne foi que vous avez réussi à rallier à votre cause) ! Les désastres de l’Union civile, l’insulte qu’elle est pour toutes les personnes homosexuelles dans le privé, la justification de la violence des actes homosexuels qu’elle constitue, vous n’en avez rien à faire. Du moment que l’homosexualité ne se politise pas, n’éclabousse pas votre petite famille et votre petite image publique, ne se voit pas, et ne concernerait que les « couples » homosexuels « chastes et cachés », elle ne vous « dérange pas » ! Vous dormez tranquilles. Vous ne voyez toujours pas l’absurdité de demander l’abrogation du « mariage pour tous » tout en faisant l’économie de parler de l’homosexualité et de remettre en cause l’Union civile… alors que concrètement, l’Union civile EST le « mariage pour tous ». Elle est même la base du transhumanisme qui vous condamnez tant ! La bipolarité hétérosexualité/homosexualité, que vous ne dénoncez jamais, EST également la colonne vertébrale de toutes les ramifications légales transhumanistes (Gender, GPA et PMA, Loi Santé, euthanasie…) contre lesquelles vous prétendez lutter. Et celui qui, comme moi, vous montre depuis des années votre incohérence, vous vous arrangez pour le mettre en quarantaine, le juger « limite » voire « dangereux » (l’accusateur serait forcément le diable). Mais qui est dangereux dans cette histoire ? Je vous le demande !
 
J'accuse Braz
 

Vous refusez d’entendre cette homophobie et l’incohérence de votre dossier-qui-présente-bien (parce qu’il est peint en rose LMPT, en vert Écologie Humaine, en noir Chrétiens d’Orient et Kenya, en bleu marine FN ou en bleu feutré UMP). À l’heure du dépôt de bilan, vous suppliez à présent que ceux qui ont compris votre manège, votre censure, votre phobie et votre peur vis-à-vis de l’homosexualité et de nous personnes homosexuelles, se taisent, passent à autre chose, ne révèlent pas le scandale qu’est votre attitude d’autruches. Comble du comble : vous les faites passer, dans le privé, pour les scandaleux qui créeraient de la division, mettraient de l’huile sur le feu, tireraient sur l’ambulance LMPT, et donneraient à nos « ennemis » pro-gays du grain à moudre pour discréditer notre « beau » mouvement de « conscience » qui s’est levé en 2012-2014 contre le « mariage pour tous ». On croit rêver. Qui sont les victimes et qui sont les bourreaux ? Les personnes homosexuelles qui vous accusent à raison d’homophobie sur la base de faits indiscutables, de rejets d’indifférence réels que vous leur avez fait subir, parfois même de vos insultes clairement homophobes dans le privé, ou bien vous ? Vous prenez « les bobos », « les homos », « la gauche », « les lobbyistes », les dirigeants du Gouvernement, pour des abrutis, des censeurs, des idéologues et des destructeurs d’Humanité. Mais concrètement, qui la détruit, l’Humanité ? Au bout d’un moment, il va falloir passer à l’examen de conscience personnel et collectif ! Pour avancer enfin et cesser les postures.
 
 
 

P.S. : Si vous voulez relire ce texte en Veillée des Veilleurs, vous serez bien inspirés. J’en porte l’entière responsabilité.
 

P.S. 2 : Pour creuser le sujet de l’homophobie au lieu de le considérer toujours avec mépris, trois liens : mon livre L’homophobie en vérité ou encore ce court article, puis cet article de CUCH.

Mon copain ou mon fiancé ou mon mari m’aime mais passe à l’acte homo : Que faire ? Je me sens impuissante

impuissance1285664383
 

Deux impuissances qui se font miroir…

 

En accompagnement personnel d’hommes et de femmes touchés dans leur couple par l’homosexualité, je croise parmi la population homo-bisexuelle souvent le même profil de personnes : des garçons très intelligents, sociables, parfois engagés en Église et vivant en maisonnée, parfois mariés avec une femme qu’ils prétendent sincèrement aimer, pères de famille ayant un boulot dans lequel ils se donnent à fond mais où le moindre temps mort les entraîne dans des tentations charnelles et un isolement extrêmement puissants qu’ils n’arrivent pas toujours à contrôler sur la durée (rassurez-vous, j’en connais qui contrôlent très bien « la bête intérieure » quand même, et beaucoup plus souvent qu’on ne le croit).
 

Perfectionnistes, grands idéalistes, ils mettent un point d’honneur à se maîtriser, à ne pas décevoir, à plaire à Dieu, aux hommes, à leur femme, à leurs amis, à leur communauté religieuse. Ils incarnent l’archétype du gendre ou du prêtre idéal. Certains sont même prêtres en vrai, ou continuent d’être taraudés toute leur vie par la vocation religieuse. C’est la raison pour laquelle, quand ils chutent, ils ne se le pardonnent pas facilement et sentent que « quelque chose les dépasse ». Ils ne savent plus par quel bout prendre leur tentation/addiction.
 

L’homosexualité, ils ont bien compris que ce n’était pas pour eux, que ce n’était ni leur identité profonde, ni un couple à vivre, ni un chemin à suivre. Ça, au moins, ça a le mérite d’être clair. Mais l’ont-ils accueillie vraiment ? Tolérée ? Supportée ? Non. Ils la vivent comme une profonde vexation, une injustice, une honte monumentale, une défaite cuisante qu’ils n’ont pas digérée. Le rejet de celle-ci reste pour eux une intuition et un devoir moral abstrait plus qu’un pas réconciliateur émanant du cœur, qu’un acte libre et concret. Du coup, leur sortie de l’homosexualité se transforme en projection, même s’ils se persuadent du contraire. Et factuellement, leur homosexualité devient un fantasme et une pulsion, et quand ils se sentent débordés par elle et qu’ils s’y adonnent, elle se mute en défouloir, en aberration dans leur existence : comment eux, les rois du self control, les enfants de chœur, les héros bien-aimés de Jésus, peuvent-ils être capables, sur un coup de tête, de mater du porno en grande quantité ou bien de vivre des « plans cul » dont ils n’attendent absolument rien et qu’ils vivent dans un anonymat frisant la schizophrénie ? Ils sont les premiers navrés que la psychothérapie, la prière, leurs efforts pour satisfaire leur « épouse en Dieu », les retraites spirituelles, les Sessions Agapê , n’aient pas réussi à faire disparaître complètement leurs tendances.

 

Ce que je décris là, c’est un type d’homosexualité que je regarde, intrigué, car il m’est en partie étranger, j’avoue. Sans doute parce que je l’ai en partie résolu par le Verbe ( = témoignage), par l’action de sainte Marie et des sacrements en moi, et par l’expérience concrète de la continence. Mon homosexualité tient davantage de l’impuissance – et de la peur de l’impuissance – que d’une libido débordante, assaillante, conquérante, active (parce que refoulée)… même si moi aussi, à la base, j’ai une grosse libido, je suis un grand charnel et des fantasmes sexuels qui peuvent se révéler forts. Je n’ai pourtant pas le profil comportemental de l’obsessionnel addictif ni de l’homme alcoolique. Quelque part, mon travail d’analyse sur l’homosexualité et ma visibilité homo-catholique m’aident énormément à ne pas vivre les affres de la double vie ou du dilemme crucifiant qu’est le passage à l’acte homo.
 

En revanche, l’homosexualité de ces hommes-là, qui ne se disent pas homosexuels mais qui pratiquent par à-coup l’homosexualité dans des moments ponctuels et dans des sphères anonymes, est très instinctive, compulsive, animale, machiste, dépressionnaire, bipolaire. Chez eux, ce n’est pas vraiment la peur de ne pas pouvoir assurer techniquement la pénétration génitale avec la femme avec qui ils essaient d’être en couple stable, qui les malmène intérieurement (d’ailleurs, s’ils veulent « faire l’amour », ça marche souvent). C’est autre chose. Sans doute qu’ils canalisent mal leur énergie et ne s’acceptent pas vulnérables. Et leur manière de s’auto-punir de se découvrir faibles et imparfaits, c’est de foncer dans le rideau rouge qu’ils feignent de refuser, quitte à tout gâcher de ce qu’ils ont construit auparavant. On voit à travers eux que l’homosexualité est bien une blessure d’orgueil, et de refoulement combattif (fantasmé) des souffrances !
 

Ce sont des gars super sensibles, capables de dissimuler extrêmement bien, et qui, malgré les apparences, se laissent débordés par leurs pulsions du moment et surtout par leur imaginaire. Ils croient d’ailleurs n’avoir aucune emprise sur leur imaginaire (croyance fausse, car le travail de prise de conscience du Réel s’apprend : il y a des techniques pour ça. Avant de cliquer, de tomber amoureux, ou de se retrouver nu dans un sauna, il y a un laps de temps, quand même…). Un mail, un lien internet, une opportunité physique, un garçon qui passe sur un lieu abandonné, un instant de vide dans leur journée de travail ou dans leur temps de respectabilité sociale, un moment d’isolement… et la peur de se confronter à leur espace psychique intérieur ressurgit soi-disant « en un fragment de seconde ». Orgueil de vouloir tout contrôler, peur de se retrouver face à soi-même, précipitation et absence de vie intérieure : voilà ce qui explique techniquement la (re)chute. En réalité, ils sont plus libres qu’ils ne l’imaginent. Ils ne se laissent juste pas le temps de le réaliser. Ils s’engouffrent dans un mutisme et un isolement programmés. Ils s’extériorisent fiévreusement parce qu’ils ne se sont jamais vraiment intérioriser.

 

Alors, comment on fait quand on est comme ce que je viens de décrire ? Et comment on fait quand on est une femme qui vit avec ce genre d’hommes homo-bisexuels ? Déjà, dans un premier temps, on voit bien qu’il ne suffit pas de savoir, de comprendre, de « communiquer », d’intellectualiser, de verbaliser le problème, de vouloir que ça change, ni même de croire en Dieu et de vivre de Ses sacrements, pour pouvoir s’en sortir. Ce qui touche au cœur, aux pulsions et aux blessures de l’affectif ne se résout pas toujours par l’intellect ou la prière sincère. Et cela crève les yeux : ça turbine cérébralement très bien chez ce genre d’hommes ; et à les écouter, ce sont des champions de la prière, de la méditation et de la lectio divina. Donc le problème est ailleurs : dans la gestion émotionnelle. De plus, le spirituel mal compris peut être une extériorisation de soi, une échappatoire de plus qui n’aide pas du tout à affronter sa propre réalité, sa propre unicité, sa propre inactivité, son propre vide intérieur. Et l’amour d’une femme, même compréhensive, l’accompagnement d’un père spirituel, même intelligent et avisé, la fréquentation régulière des sacrements, ne résoudront pas le problème et ne combleront pas toujours ce vide affectif béant ressenti.

 

Je crois que, pour ce type de profils d’homosexualité, à l’instar des personnes alcooliques ou porno-dépendantes, tant que ces hommes homosexuels n’auront pas rencontré en face à face un groupe de frères qui, comme eux, ressent dans sa chair ces pulsions qui leur apparaissent indépassables, tant qu’ils ne les voient pas évoluer positivement avec, ils ne croiront pas en eux et seront longtemps habités par la même peur et croyance qu’ils sont les marionnettes de leurs appétits corporels, qu’ils sont des faux prophètes, des maris indignes, des menteurs qui ne méritent que le suicide.

 

C’est étrange de penser, surtout par les temps qui courent où l’on mise tout sur le Couple ou sur Dieu, qu’un lien comme la fraternité ou l’amitié (de misères), qui est objectivement moins entier que l’amour conjugal ou l’amour spirituel, puisse dans ces cas-là très précis être temporairement plus efficace que le lien conjugal ou le lien spirituel. Mais j’ai croisé des gars alcooliques qui ont lâché la bouteille grâce aux Alcooliques Anonymes et à leurs jumeaux de « condition » ; des personnes droguées, qui avaient touché le fond, et qui se sont miraculeusement relevées au contact d’autres amis drogués, au Cenacolo ; et des gars homosexuels qui, grâce à des groupes comme Courage (calqués sur les méthodes des A. A. , qui ont de vrais résultats), sont parvenus, sinon à ne plus ressentir un désir homosexuel, du moins à dompter la soi-disant « pulsion indomptable » en devenant continents. Je crois énormément en l’Incarnation et en l’Amitié. Une femme ayant un copain/mari homosexuel, ou un père accompagnateur suivant un homme pieux homosexuel, n’est pas toujours la personne la mieux placée pour convaincre par toute sa personne que la condition homosexuelle est réelle, incarnée, intérieure, prégnante, oppressante, et donc corporellement sublimable ou dépassable. En revanche, un ami à notre hauteur, qui nous comprend non seulement intellectuellement, compassionnellement, mais aussi corporellement et émotionnellement, a parfois plus de chances de nous délivrer de notre combat intérieur charnel et de nous élever, qu’une personne extérieure, aussi qualifiée soit-elle.

 
 

P.S. : Je vous rappelle la date du « Parcours homosexualité » à la dernière session de Paray-le-Monial cette année, pour toutes personnes intéressées par l’accompagnement des personnes homosexuelles : 15-20 août 2015.