Cellule pour les prêtres

Il faudrait, vu les besoins urgents actuels, carrément créer une cellule d’écoute pour les prêtres homosexuels. Encore pas plus tard que ce matin, il y en a un qui a déboulé vers moi pour me parler, sans même savoir qui j’étais et que je suis catho pratiquant (il connaissait juste mon homosexualité) : simplement pour me lâcher « Je suis prêtre » d’entrée de jeu !
 

Oui. Ça urge. Mais pas n’importe quelle cellule : une cellule tenue par des personnes homos croyantes comme eux, avec qui ils ne seraient pas jugés, où il serait possible de « parler cul », « fantasmes », « mecs », de simuler – jusqu’à un certain point – même de la drague (pour que justement elle ne s’actualise pas sur le terrain), de rigoler, de lâcher toutes les frustrations sexuelles et sentimentales qu’ils gardent en eux, toutes les chutes et les hontes aussi, de crever l’abcès, de vider/nettoyer le baluchon d’isolement et de « solitude existentielle » (pour citer le prêtre de ce matin) que ni la prière, ni les paroissiens, ni les pauvres, ni les amis, ni les collègues, ni la famille, ni « Jésus », ni les sacrements, ne peuvent combler. Certains prêtres sont en train de crever. Et ce n’est pas un petit nombre.