Chiffres (Mathématiques)

 

SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE

 
 

SAINT CHIFFRE

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Ma maman était prof de maths… et je peux vous dire que 1) ce n’est pas héréditaire (j’ai toujours été absolument nul dans les matières scientifiques, et ça ne s’arrange pas avec l’âge…), 2) le bon maniement des dates n’aide pas à aimer et à trouver la clé de l’Amour (Plutôt l’inverse : plus on est calculateur ou psychorigide de la logique ou de la comptabilité, moins on aime vraiment. L’Amour, Lui, ne compte pas… ou, en tout cas, pas comme les Humains).
 

Et force est de constater qu’aujourd’hui, nous vivons de plus en plus dans un Monde qui se virtualise/numérise/s’encode, et voue un culte idolâtre aux chiffres (en particulier le 666, figure de « perfection », de « sagesse », de « partage » et de « justice équitable » aux yeux de l’Antéchrist) pour matriculer puis supprimer les Humains, et trouver la formule algébrique qui créera une nouvelle Humanité (affranchie de la souffrance et de la mort), une nouvelle Divinité mais aussi une nouvelle éternité. Ce Monde numérisé ne vous croit plus vous, mais votre avatar, votre code, votre « identifiant », vos données biométriques, votre identité numérique technologisée et bestialisée, les statistiques, les sondages, les chiffres statistiques, les « 2.0 », les algorithmes, les probas. Et gare à celui ou celle qui ne place pas sa foi dans les « saints » et « indiscutables » Chiffres !… comme l’illustre cette horrible publicité gouvernementale en faveur de la « vaccination » anti-COVID :
 

 

C’est bien triste mais c’est un fait vérifiable : les maths sont parvenues – mieux que l’Espéranto et même mieux que l’anglais ! – à devenir le « langage universel » ! Un langage apparemment intelligible par tous. Ce langage qui transcende les cultures et même les limites humaines. Nous sommes à l’ère du numérique et des algorithmes détectés par les objets connectés soumis à l’« Intelligence Artificielle ».
 

À l’heure actuelle, beaucoup de développeurs Internet, mineurs et graphistes informatiques, parlent de « faire de l’architecture de code ». Ça veut dire qu’ils projettent de créer par l’encodage, la lumière, l’électricité et l’Internet, des Cités et des Hommes. Sur la base de l’« énergie des nombres », de cartes mentales, de Rubik’s Cubes, de grilles de résolution d’algorithmes, ils calculent le code (le 666) pour ouvrir les portes de l’immortalité. Pour eux, « les nombres sont des entités spirituelles qui ont aidé à la création du Monde. […] Ils sont plus puissants que les minéraux, les végétaux, les animaux, les anges et les archanges. » (Bruno, homme spirite que j’ai rencontré le 8 octobre 2018 à Paris). Ces néo-mathématiciens prétendent substituer les chiffres (ou numéros) au Réel et aux personnes humaines. Le diable entend remplacer la Vérité et la Réalité (d’Amour du Christ) par la logique prédictive et sécuritaire des probabilités. Mais qui peut compter l’Infini de Dieu ?
 
 

DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN

 

MIMI MATHY
 

Épisode 72 « Les Boloss »

Cette folie des maths est très bien illustrée par la série Joséphine ange gardien. Les concepteurs du téléfilm nous poussent à fond là-dedans. Et l’encouragement à réussir en maths vire parfois au harcèlement. Par exemple, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé », Gaspard (16 ans) se plaint que sa mère (Florence) l’appelle sans arrêt pour vérifier qu’il a bien potassé ses mathématiques : « Gaspard, t’oublieras pas tes révisions de maths ! »
 

Déjà, c’est assez marrant comme beaucoup de personnages secondaires de Joséphine – en général des ados – s’appellent « Mathis » (c.f. les épisodes 70 « Tango », 71 « Le Sourire de la Momie », 76 « Papa est un chippendale » et 79 « Je ne vous oublierai jamais »). Ensuite, la mise en scène du cours de maths est un leitmotiv de Joséphine. Dès le premier épisode « Le Miroir aux enfants » (le n°1), notre ange gardien fait du soutien scolaire et doit aider la jeune Alice à résoudre un problème de maths. Dans l’épisode 30 « Le Secret de Julien », Joséphine se présente comme agrégée de mathématiques pour donner des cours particuliers. Dans l’épisode 72 « Les Boloss », Joséphine s’invente un « Master de sciences de la vie » pour s’incruster dans la baraque bourgeoise de Jeanne, une jeune collégienne, et lui donner des cours de soutien…
 

De plus, les titres des épisodes de la série indiquent souvent un comptage (l’épisode 38 « Ticket gagnant », l’épisode 41 « Les Deux font la paire », l’épisode 43 « Sur les traces de Yen », l’épisode 69 « Double Foyer », l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage ») ou un semblant de non-comptage (l’épisode 21 « Le Compteur à zéro », l’épisode 87 « Tous pour Un »). On peut aussi constater que beaucoup de personnages de Joséphine vivent à travers les chiffres. Par exemple, dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », le père de Scott était comptable de la distillerie. Dans l’épisode 74 « Tous au zoo », Clara et son mari Vincent ont travaillé ensemble dans un cabinet d’experts comptables. Dans l’épisode 97 « Mon Fils de la Lune », Théo, autiste Asperger, est très « fort en maths ». Certains personnages font même une overdose de chiffres tellement ils sont plongés dedans : « Voilà ce que je fais, assis, pendant des heures. J’étudie les statistiques du service après-vente. […] Avec tous ces chiffres qu’on s’avale toute la journée… j’ai eu ma dose ! » (François dans l’épisode 78 « Carpe Diem »).
 

Mais l’experte dans le maniement et la possession des chiffres dont les combinaisons fournissent le sacrosaint Code de création du Monde n’est autre que Joséphine. Bien souvent, pour justifier ses missions, elle s’invente d’ailleurs la couverture professionnelle de la comptable. Par exemple, dans l’épisode 20 « Le Stagiaire », à l’ANPE, elle décline son C.V. et dit entre autre qu’elle a été comptable. Dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! », elle se présente comme la nouvelle comptable.
 

Mais ce n’est pas tout. Notre ange gardien se passionne pour la preuve numérique/numérologique, pour la collecte des données. Comme la Blockchain ou une calculatrice, elle tient scrupuleusement les comptes : « La prudence est la mère de la statistique, comme on dit. » (c.f. l’épisode 9 « Le Combat de l’Ange »). Il lui suffit d’ailleurs de claquer des doigts pour faire des calculs exacts immédiats. Par exemple, dans l’épisode 48 « Les Majorettes », quand on lui demande si « elle s’y connaît en compta », elle déroule sa généalogie : « Mon père était compta. Mon grand-père était compta. Mon arrière-grand-père était compta. J’ai su me servir d’une calculette avant de savoir marcher ! » Joséphine calcule les distances sans les parcourir : comme un GPS. Par exemple, dans l’épisode 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton », elle pique les cartes topographiques de Ben le shérif (« Et la carte, est-ce que je peux vous l’emprunter ? »). Notre ange gardien connaît le poids des personnes qu’elle rencontre, leurs mensurations physiques exactes. Elle pense les situations de la vie comme des problèmes arithmétiques. Elle analyse le Réel tel un robot-scanner. Son regard est un laser à reconnaissance faciale, corporelle, spaciale, mesurant la profondeur de champ, la hauteur, la physique des choses visibles. C’est particulièrement flagrant dans la scène de l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine » où, pour dissuader le jeune Gaspard de plonger du haut du Rocher du Diable, elle sort l’artillerie lourde des proportions qu’elle observe : « T’as vérifié la profondeur ? De toute façon, le calcul est simple, hein. Si on prend la distance entre le rocher et la mer, je pense que c’est à peu près 7m42. C’est quoi ton poids ? 55 kg. Ok. Donc si on prend ton poids, la distance entre le rocher et la mer, l’angle de pénétration dans l’eau, la vitesse à laquelle tu vas arriver à la surface, c’est-à-dire je pense à peu près 63 km/h pour un angle de 35°, ça veut dire que tu vas descendre à une profondeur de 3m72. Or, je me suis renseignée : la profondeur maximum, elle est de 2m42 ici. Ce qui veut donc dire que tu vas t’écraser au fond. C’est mathématique. » Dans l’épisode 78 « Carpe Diem », elle fournit un ordre de grandeur de taille du petit Yvan avec sa main. Elle gère aussi toute la comptabilité d’une société de e-commerce, Atlante.com : « On travaille beaucoup en ce moment. On est débordés de boulot. Des chiffres, des chiffres… […] Moi aussi, j’ai été comptable. » Et quand les investisseurs lui demandent des estimations (« Valérie Lebon, de Banque du Nord. Vous avez réactualisé les prévisions de quotation. Vous pouvez nous donner les chiffres ? »), elle s’arrange pour qu’en un claquement de doigts derrière la nuque, les statistiques tombent : « Oh beh là, bien sûr, je peux intervenir. Tenez, je crois qu’ils sont là-dedans. » dit-elle en faisant apparaître un dossier contenant tous les chiffres.
 

Joséphine donne souvent une estimation de temps à ses actions, comme une bombe à retardement ou un chrono qu’elle s’impose à elle-même et à son entourage, juste pour acheter la confiance et la patience de ses interlocuteurs, lancer un défi, un ultimatum et une dead-line de suspense à l’épisode, et surtout se réserver à elle seule le champ d’opération : « Laisse-moi 24 heures. 24 heures : pas plus. » (Joséphine s’adressant à Tom, dans l’épisode cross-over « Un Ange au camping ») ; « Ça nous laisse 15 jours pour qu’ils tombent amoureux et pour rétablir le cours des choses ! […] Debout ! Leur premier baiser est dans 4 jours ! En attendant, on est mal barrés. […] Avant les quarts de finale, il faut que Stan et Nina aient décidé de bosser ensemble ! » (Joséphine s’adressant à son ange gardien stagiaire, Ismaël, dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le Futur ») ; « C’est juste une histoire de 24 heures. […] Il nous reste deux heures ! On peut pas baisser les bras ! » (c.f. l’épisode 91 « Un Noël recomposé »). Par exemple, dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », elle a deux jours pour résoudre l’énigme des hallucinations de Rebecca. Dans l’épisode 65 « Pour la vie », Quentin Rochebrune laisse une heure à Joséphine (avant d’appeler la police) pour retrouver la collection de pièces de monnaies volées. En règle générale, notre héroïne tient le rôle (banal, en fait) de Madame Horloge, chargée de vérifier que tout se déroule dans les temps. Par exemple, dans l’épisode 89 « Graines de chef », elle veille à la bonne observance du timing d’une concours de cuisine : elle prend soin du cadre formel, contrôle le bon respect des règles, sonne la cloche ou annonce le chronomètre : « Pour cette épreuve, vous avez deux heures. C’est parti ! Top chrono ! » Ça lui donne un côté potiche, en réalité.
 

Épisode 78 « Carpe Diem »

Joséphine se veut la Maîtresse des chiffres. Mieux que les Pages jaunes et blanches, la magie de Joséphine permet à cette dernière de connaître le numéro de téléphone portable des gens sans même avoir à le leur demander : par exemple, celui du jeune Mathis dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », celui du patron de Jérémie qu’elle note sur un post-it dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé » (« Ça tombe bien : j’ai son numéro sur moi ! »). Elle l’enjoint à téléphoner immédiatement. Joséphine, c’est un annuaire téléphonique sur pattes. « T’es sûre que c’est le bon numéro ? » (Gaspard) « Sûre. » (Joséphine). Telle une Blockchain, elle sait l’intégralité des données informatiques que les utilisateurs du portable ont laissées lors de leur navigation sur la toile et le réseau de téléphonie mobile. Par exemple, dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? », elle a accès, d’un claquement de doigts, à l’historique Facebook du portable de Mélanie. Mais le numéro magique humanisé qui dépasse tous les autres en importance, c’est sans conteste Joséphine en personne : « T’es un sacré numéro, toi. » (Mario le clown s’adressant à Joséphine, dans l’épisode 63 « Le Cirque Borelli ») ; « J’suis tombé sur le bon numéro, là, tiens ! » (Jean-Pierre se désolant de Joséphine, dans l’épisode 91 « Un Noël recomposé »).
 

Notre ange gardien a le contrôle sur le Code, sur le cryptage. Par exemple, dans l’épisode 9 « Le Combat de l’Ange », pour se trouver 10 000 F pour son stage de développement personnel, elle joue à un jeu de grattage dans un bureau de tabac, et gagne deux fois de suite ; plus tard, elle trouve la combinaison de code ouvrant magiquement les coffres-forts du gourou de la secte Germain Dieuleveut. Dans l’épisode 52 « L’Homme invisible », elle parvient à trouver le code iconographique (une toile de maître) puis la combinaison lui permettant d’ouvrir le coffre-fort du Professeur Schaeffer pour y délester son cahier de données : « Dans les films, le coffre-fort se trouve souvent derrière un tableau. » Dans l’épisode 84 « T’es ki toi ? », elle déclenche magiquement l’alarme-cambriolage de la baraque des parents d’Anthony, où ce dernier se retrouvait seul avec Mélanie et était sur le point de s’unir charnellement à elle. Les deux adolescents s’affolent et ne savent pas comment arrêter la sonnerie infernale : « T’as pas le code ?!? » (Mélanie) « Si !! Mais ça marche pas !!! » (Anthony). Joséphine apparaît soudainement à leurs côtés : « Besoin d’aide ? » Et d’un claquement de doigts, elle apporte la solution en stoppant l’alarme. En fait, Joséphine n’a même pas besoin de connaître le code puisqu’elle le possède voire même l’incarne. Elle ne s’embarrasse même pas, contrairement aux Humains, de le trouver ou de chercher le meilleur possible. Il lui appartient. C’est tout. « C’est vrai qu’ils ont inventé le digicode… ! » ironise-t-elle dans l’épisode 35 « Coupée du Monde », après être passée de l’autre côté d’un portail.
 

Et la prétention de possession/d’incarnation des chiffres par Joséphine finit par se voir et se re-marquer, notamment avec l’émergence de la Marque (numérique) de la Bête (décrite – sur la main ou le front – par saint Jean dans le livre biblique de l’Apocalypse). En effet, dans Joséphine, il est question d’un marquage d’un chiffre sur le corps. Par exemple, dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent », Chanelle, 16 ans, a écrit sur son torse le nombre d’abonnés de sa chaîne Youtube : 100 000. Autre exemple : dans l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine », la Bête figure sur un tee-shirt : Rémy, l’ami décédé d’Antoine, apparaît dans le cerveau de son ami, habillé avec un tee-shirt marqué Phoenix, en-dessous le chiffre « 58 », au-dessus un triangle noir avec un « 8 ».
 

Dans la série, il est conféré aux chiffres une dimension mystique de Vérité transcendante, divine et géniale. Par exemple, dans l’épisode 13 « La Tête dans les étoiles », Jérôme, 15 ans, s’intéresse à l’hébreu et l’a appris en autodidacte. Il fait des calculs mathématiques à partir de la Torah afin d’étudier les signes astraux (ça s’appelle « juste » la Kabbale maçonnique, en fait…) : « Je m’intéresse à une théorie selon laquelle la Torah – c’est-à-dire la Bible juive – pourrait être déchiffrée à travers une grille numérologique. » Cette chiffrolâtrie est aussi portée par Joséphine. À en croire l’héroïne, les chiffres ne tromperaient jamais : « Regardez : les chiffres sont parlants d’eux-mêmes. » (c.f. l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »). La méthode « magique » de Joséphine est accouplée à une doctrine scientifique : le mécanisme quantique. Joséphine inscrit sa morale dans la logique de la « mathématique universelle » qu’elle tient de son « illumination » angélique. Pour elle, tout est mécanique, inscrit, programmé, si bien qu’il n’y a plus de liberté humaine, mais une soumission à l’ordre physique, comptable, intensif et sentimental du Monde.
 

Quand Joséphine use des chiffres, en général, c’est pour ensorceler (par exemple, dans l’épisode 99 « Les Perchés », elle envoûte Coralie, la secrétaire du maire : « Vous connaissez ‘1, 2, 3, Soleil’ !? ») ; ou bien pour raconter un bobard en donnant à ce dernier l’apparence d’une vérité : « L’écologie, c’est la 3e priorité des Français. » (idem). Elle chiffre même ses certitudes en taux et en statistiques, pour les rendre encore plus indéniables : « Je suis pas sûre à 100 % mais à 99 % que c’est Arthur qui a fait le coup. » (c.f. l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage »).
 

Joséphine semble manier les chiffres, mais en réalité, pas du tout. Il n’y a pas d’approche concrète des mathématiques. C’est purement automatique et machinique. Elle obtient les bons résultats, mais ne sait pas par quel chemin de calcul elle y est parvenue. La particularité des anges gardiens de la série, c’est qu’ils sont souvent envoyés comme profs particuliers de mathématiques, mais sont particulièrement nuls pour cette compétence : par exemple, dans l’épisode 24 « Un Frère pour Ben », Joséphine est très mauvaise en calculs, même quand elle prétend faire de l’aide aux devoirs de mathématiques avec le jeune Lazlo (« Entre les fausses notes de Benji et l’écriture fractionnaire décimale-je-sais-pas-quoi, je vais craquer, moi ! ») ; dans l’épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le Futur », Ismaël, l’ange gardien stagiaire, fait décrocher un 2/20 en maths à Maxime, son jeune élève ! Dans l’épisode 72 « Les Boloss », Joséphine finit par avouer qu’elle est absolument nulle en maths et que « les identités remarquables, c’est pas trop son truc… ». Dans l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! », elle postule pour le poste de comptable dans un centre équestre. Et quand on lui demande si elle s’y connaît en comptabilité, elle bafouille : « Oh oui ! J’ai mon diplôme de comptabiliteuse… trice. » Ce n’est que du bluff. En gros, dans Joséphine ange gardien, inconsciemment, le chiffre est la marque du mensonge, ou mieux dit, de la prétention mensongère à la Vérité exacte.
 
 
 

DANS D’AUTRES ŒUVRES DE FICTION

 

Dans les œuvres de fiction du moment, le génie, c’est de plus en plus le mathématicien ou la mathématicienne. Souvent autiste Asperger, d’ailleurs : je viens de parler du personnage de Théo dans Joséphine, mais il y a aussi Al Turing dans le film « The Imitation Game » (2014) de Morten Tyldum, Timothée Brunet dans la série Demain Nous Appartient, ou encore Astrid dans la série Astrid et Raphaëlle.
 

Je vais justement me pencher sur le personnage d’Astrid Nielsen (incarné brillamment par l’actrice Sara Mortensen) dans Astrid et Raphaëlle. Cette jeune enquêtrice-documentaliste, hypersensible en même temps qu’insensible, lunaire et « dans son monde », résout toutes les énigmes policières comme des problèmes algébriques ou des puzzles que les non-autistes ne parviennent pas, avec leurs seuls neurones, à résoudre/reconstituer. Même si émotionnellement elle est bloquée et handicapée (manque d’humour, difficulté à exprimer le moindre sentiment, hermétisme et asociabilité, etc.), Astrid surinvestit en revanche son trop-plein de faculté cognitive dans la recherche du savoir et de la connaissance, dans la FACTUALITÉ des choses, et fonctionne comme un Cyborg, un androïde, un scanner qui sonde/détecte avec ses doigts extra-terrestres tentaculaires en mouvement et son instinct inné les « faisceaux d’indices concordants ou discordants ». Et le pire, c’est que ce détachement froid, calculateur et en même temps perçant, par rapport au Monde et aux autres, que cette absence totale d’émotivité, nous sont paradoxalement vendus par les concepteurs de la série Astrid et Raphaëlle comme le « Must » de la poésie, de l’Amour, et même de la divinité invisible et incomprise ! Contre toute attente, l’Homme-robot perché serait plus humain et plus aimant que l’Homme sentimental moyen. « La poésie est dans les chiffres. » déclare par exemple le futur amoureux d’Astrid, l’asiatique mathématicien et pragmatique Tetsuo Tanaka (dans l’épisode 6 « Le Golem » de la saison 2). La machine, les ordinateurs et les chiffres nous apprendraient à aimer et à être humains, nous enseigneraient la beauté et la quintessence des choses et des « différences », bien mieux que les Humains et Dieu réunis ! Voyez-vous cela… !
 

À noter, pour boucler la boucle, que l’actrice française Sara Mortensen, avant de s’illustrer à travers son personnage « atypique » d’autiste archiviste blockchainienne, campait depuis 7 ans le rôle d’un professeur de mathématiques (Coralie Blain) dans la série-phare Plus belle la vie de la chaîne France 3. Elle avait donc déjà senti le filon que sont les maths pour notre Monde et pour la Nouvelle Religion mondiale (les civilisations précolombiennes – Mayas, Aztèques, Incas – ont mondialement le vent en poupe en ce moment, et excellaient en numérologie et mathématiques prédictives).
 

Par ailleurs, dans le téléfilm « Un Noël d’Enfer » – « The Christmas Setup » – (2020) de Pat Mills, Patrick, le héros gay, a créé une application algorithmique prédictive de l’Amour asexué baptisée « Cassandra », mêlant alchimie (maçonnique) et mathématiques : « Les chiffres ne mentent pas. L’Amour c’est chimique. La chimie, c’est des chiffres. Et les chiffres, c’est le rayon de Cassandra. » dit-il. Madelyn, la meilleure amie d’Hugo (le futur amant de Patrick) s’extasie de voir que les statistiques (de compatibilité) pourraient construire l’Amour : « Qui aurait cru que l’Amour c’était une question de chiffres ? »
 

 
 

LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…

 

Nos gouvernants-alchimistes actuels s’imaginent qu’en théorisant le Nombre d’Or, capable de créer ce dernier, ils pourront plus largement trouver la formule mathématique/algébrique permettant de recréer la matière, c’est-à-dire l’Humanité et la Divinité (Jésus et son Église humaine catholique). Et malheureusement, de plus en plus de catholiques suivent cette numérisation de la Foi et de la Religion.
 

Moi, on m’a appris que « Dieu ne savait compter que jusqu’à 1. » (c.f. le père Philippe Desgens), et que sa logique comptable dépassait largement les comptes d’apothicaire d’un Judas (les 5 pains et 2 poissons, Jésus nous les multiplie à foison !). Or les catholiques, actuellement, sombrent de plus en plus dans le comptage. Il n’y a qu’à voir tous les articles des sites catholiques qui donnent des chiffres, des méthodes numérotées (exemple : « Comment prier en 5 points ») pour réussir telle ou telle performance spirituelle. Et plus les catholiques tradis ou progressistes se comptent eux-mêmes, ou exposent leurs propres chiffres à la hausse, plus (au contraire) ces statistiques mesurent une hausse de l’apostasie et de la perte de leur Foi, je pense ! Aujourd’hui, on nous dit que le nombre de catholiques n’a jamais été aussi élevé… alors que, dans les faits, la perte de la Foi (et pas uniquement de la pratique religieuse) n’a jamais été aussi forte. Au point que Jésus, de son vivant, s’est même demandé si, à son Retour, il trouvera un peu de Foi sur la Terre (Lc 18, 8). Je ne dirai pas, comme l’adage populaire, que « quand on aime, on ne compte pas ». Mais en tout cas, je dirais plutôt que le comptage de Dieu n’est pas celui des Hommes.
 
 

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