Dans le repas des célébrités qui ressemblaient à des vieux insignifiants

Je reviens du déjeuner mensuel des artistes de Paris, à Saint Roch. C’était génial, mais ça remue (je me suis retrouvé à côté du compagnon du fameux danseur-étoile de l’Opéra Serge Peretti : ils sont restés 35 ans fidèles ensemble. Ça pousse au respect et à l’humilité). Que c’est mystérieux, ce que demande l’Église sur l’homosexualité… Je me sens bien petit.
 

Par ailleurs, nous étions une vingtaine à table. De l’extérieur, ça ressemblait à une équipe de bras cassés, de vieilles en canne et de papys croulants (j’étais de loin le plus jeune, et pour se rendre à la salle des convives, trois dames devant moi avec leur canne peinaient à gravir l’escalier…). Mais quel voyage dans le temps quand a commencé le tour de table et de présentation. J’ai découvert que ceux et celles qui avaient l’air de vieux paroissiens ennuyeux cachaient une vie de danseur ou danseuse étoile, d’écrivain, de grand acteur qui a donné la réplique aux monstres sacrés du cinéma et du théâtre français (à Claude Rich, Michel Simon, etc., au brodeur François Lesage), de cinéaste (il y avait Dominique Delouche), a été l’épouse d’une tête d’affiche de la Comédie Française (il y avait la femme d’André Falcon, Nicole), a été l’élève de la grande chorégraphe Marguerite Long, etc… La maison de retraite, ce n’était finalement que la façade bien trompeuse d’un cercle de têtes d’affiches ! J’étais entouré de réalisateurs, peintres, sculpteurs, comédiennes, qui avaient conservé toute leur prestance, leur noblesse et leur humour, malgré parfois leur grand âge. Tout ça mené de main de maître par le père Luc Reydel. Bref, un repas extraordinaire, où j’aurais pu rester des heures à écouter chacun des convives tellement leur vie est une histoire incroyable ! Tout Homme est une histoire sacrée, l’Homme est à l’image de Dieu.