De quelle sainteté parle-t-on pour les personnes homosexuelles ?

 

Vous nous proposez une pastorale dirigée aux personnes homosexuelles et orientée vers la sainteté ? OK. Super. Mais si et seulement si vous la reliez à une pastorale de la vocation et aussi du martyre universel/public. Je vous dis cela car en ce moment, l’apostolat Courage nous bassine avec la « sainteté », mot plus vendeur que la « chasteté » (ou pire, que la continence), alors qu’en réalité, de la sainteté, il n’en est rien : l’anonymat, les Alcooliques Anonymes, l’image d’Épinal de la sainteté ou d’une « fraternité homosexuelle offerte » (qui glorifie les saints du passé pour mieux nier voire étouffer les saints et les prophètes d’aujourd’hui), ce n’est pas ça, le chemin grand et joyeux et saint que propose l’Église aux personnes durablement homosexuelles. Les chantres actuels de la sainteté, en particulier à Courage International, agitent en ce moment le mot « sainteté » pour laisser miroiter aux personnes homosexuelles qu’ils leur font confiance, qu’ils les appellent à viser haut, qu’ils les valorisent, qu’ils les accompagnent, et donc sous-entendent que nous n’avons rien à espérer de plus que la structure d’ « accueil » ecclésial qui nous est proposée. Et ça, c’est faux. Nous sommes loin, très loin, de la reconnaissance de l’apport SAINT des personnes homosexuelles dans l’Église. Nous ne sommes qu’aux balbutiements de l’apostolat des personnes homosexuelles, qui bien plus qu’un accompagnement, ont besoin d’une vocation. Pour l’instant, nos « accompagnateurs » n’ont pas perçu la dimension politique, sainte, joyeuse, sacramentelle, universelle et même eschatologique, de l’homosexualité : ils ne la voient que comme un problème ou une irréalité à étouffer, et mettent les personnes homosexuelles continentes dans une voie de garage, un salon de « chaste-tea » du genre Alcooliques Anonymes. Alors, oui, je suis donc en faveur de la vraie sainteté (celle qui fait prendre des risques et qui fait risquer la vie, la popularité), et non simplement en faveur d’un joli mot-slogan – « sainteté » -, certes séduisant intellectuellement et catholiquement parlant, mais creux, triste et inopérant dans les faits.