Histoire de « Prêtres »

 

Concernant l’une des 11 chansons de mon album Boulet de Canon, la mélodie de « Prêtres » et les paroles du refrain me sont venues à l’esprit instinctivement, un jour où je marchais le long de la rue de la Roquette à Paris, non loin de la place de la Bastille. Je voulais vraiment une chanson un peu gospel, du style « Cry » de Michael Jackson ou encore « Anytime you need a friend » de Mariah Carey, qui dépote en concert. Une chanson de stade.

 

Et j’avais envie de rendre hommage aux prêtres catholiques qui ont fait/font partie de mon histoire, et à ceux qui sont les figures marquantes de l’Église française d’aujourd’hui, sans jamais prononcer le mot « prêtre » dans les paroles. J’ai essayé de prendre des prêtres de tous les coins de France (d’Espagne et des DOM-TOM aussi !) : Yannick Poligné (diocèse de Rennes), Cédric Burgun (diocèse de Metz), Jean-Hilaire Ardillier (diocèse d’Autun-Chalon-Mâcon), Vianney Jamin (diocèse de Versailles), David Dugué (diocèse de Laval), Philippe Barbarin (diocèse de Lyon), Christophe Rosier (diocèse de Grenoble), Stéphane Lemessin (diocèse de Metz), Paul Dollié (diocèse de Vannes), Pierre Pouivet (diocèse d’Angers), Jean Longin (diocèse de Fréjus-Toulon), Dominique Foyer (diocèse de Lille), François Labadens (diocèse de Lyon), Raphaël Clément (diocèse de Dijon), René-Luc Giran (diocèse de Montpellier), Pierre-Hervé Grosjean (diocèse de Versailles), Alain Ransay (diocèse de Martinique), Luc Reydel (diocèse de Paris), Jean-Christophe Houot (diocèse de Troyes), François Duthel (diocèse de Lyon), Ronan de Gouvello (diocèse de Cahors), Jean-Michel Roussel (diocèse de Fréjus-Toulon), Louis-Marie Ariño (diocèse de Nice), Philippe de Maistre (diocèse de Paris), Antoine de Monicault (diocèse de Paris), Pierre Vivarès (diocèse de Paris), Jean Quris (diocèse d’Angers), Loïc Bruno (diocèse d’Angers), Albert-Henri Kühlem (diocèse de Marseille), Benoît Coppeaux (diocèse d’Aix-en-Provence et Arles), Javier Igea (diocèse de Madrid, Espagne), Stéphane Palaz (diocèse de Paris), Bruno d’Armagnac (diocèse de Valence), Jean-Marc le Cam (diocèse d’Évreux), Éric de Montalembert (diocèse de Pontoise), Jean-Baptiste Nadler (diocèse de Tours), Guy Gilbert (diocèse de Paris), Laurent Bonhomme (diocèse de Montauban), Michel-Marie Zanotti (diocèse de Marseille), Alexis Leproux (diocèse de Paris), Pierre Abry (diocèse de Strasbourg), Arnaud Toury (diocèse de Reims), Louis-Marie Guitton (diocèse de Fréjus-Toulon), François Gonon (diocèse de Paris), Michel Fromont (diocèse d’Angers), Dominique Rey (diocèse de Fréjus-Toulon), Marie-Arnaud Gualandi (diocèse de Bordeaux), Nicolas Brouwet (diocèse de Lourdes). J’ai tellement voyagé en 2012-2013 et été invités par des prêtres qui m’ont beaucoup marqué, que j’ai eu envie de leur redonner la monnaie de leur pièce. « Prêtres » est le contraire d’une chanson parisiano-centrée. Elle chante l’universalité qu’est l’Église. Par ailleurs, c’est JC Wintrebert (mon arrangeur) qui m’a suggéré de mettre le père Alexis Leproux (que je ne connais pas et qui dirige le groupe EVEN). J’avais aussi, au départ, décidé de mélanger les prêtres vivants et les prêtres béatifiés ou saints (j’avais par exemple mis le curé d’Ars ou encore le Padre Pio) puis je me suis ravisé. Entre les canonisés et les pas-canonisés, il y a quand même une marge, une frontière post-mortem à respecter.

 

J’ai trouvé ça beau de chanter la prêtrise en binôme femme-homme : ça montre que le célibat consacré non seulement ne s’oppose pas à la différence des sexes, mais qu’ils se donnent mutuellement relief. Initialement, j’avais pensé à la chanteuse Claire Litvine (du groupe des L5) – que j’aime particulièrement – pour chanter ce duo. Je ne lâche pas l’affaire pour une collaboration future. Puis mon amitié avec la comédienne Marie Lussignol, catho de surcroît, a été comme une évidence. En plus, j’avais entendue cette dernière chanter Georges Brassens dans son spectacle, alors j’ai tenté le coup ! Et c’était exactement elle qu’il me fallait. Non seulement elle chante bien mais en plus, elle a l’esprit et l’audace que j’attendais. Au départ, lors des premiers enregistrements, je trouvais la voix de Marie très belle mais trop sage, trop « princesse Disney », pas assez rock. À tel point que j’ai pensé en cours de route à passer au trio avec un des chanteurs du groupe catho Volubilis, Olivier Percevaut, qui s’était illustré avec la magnifique chanson « Apprends-moi ». Puis finalement, Marie s’est lâchée de séance en séance (JC l’a fait boire du whisky et l’a fait hurler pour qu’elle ait une voix avec du caractère ; moi, je l’ai aidé à interpréter des rôles pour se mettre dans la peau d’un personnage… et au bout du compte, elle a mieux chanté que moi !).

 

Petit Nota Bene : Je n’ai demandé l’autorisation à aucun prêtre pour les citer (je n’ai pas tous les mails, soit dit en passant). Je savais que notre amitié suffirait. En plus, un cadeau, par définition, ça ne s’annonce pas. Et les 40 hommes nommés, ce sont des personnes qui, en tant que prêtres et pasteurs, ont assumé une certaine visibilité. Et puis si parmi eux il y en a qui ne sont toujours pas contents, qu’ils se réjouissent quand même : ils ont échappé à « ILS SONT TOUS PÉDOPHILES ! ILS SONT TOUS PÉDOPHILES ! ILS SONT TOUS PÉDOPHILES ! Wou hou, wou hou… ». 🙂