La « bonté » du diable

Cela aura de quoi étonner beaucoup de monde. Mais le diable, pour mal agir, singe de faire le bien. Et le pire, c’est qu’il croit en la beauté de sa comédie.
 

Photo de Slate sur Twitter le 28 octobre 2014... ou Le fascisme des anti-fascistes.

Photo de Slate sur Twitter le 28 octobre 2014… ou Le fascisme des anti-fascistes.


 

Ce que la plupart des gens a du mal à comprendre, c’est qu’en bon hystérique, le diable veut à l’Homme tout le bien du monde (pour qu’Il se détruise Lui-même sans que lui en porte la responsabilité et ait à intervenir) et non pas tout le mal du monde. C’est le paradoxe souligné par l’adage « L’enfer est pavé de bonnes intentions ». Le diable pleure sur nous, compatit à la souffrance et à l’orgueil qu’il nous attribue, prie même pour nous. Il est désolé, révolté par notre situation, éploré, gémissant, indigné par notre soi-disant « monstruosité ». Au milieu des barricades, il veut sauver « l’ignoble bourreau » – que nous serions – de lui-même. Il veut nous prendre dans ses bras, nous raisonner, nous convertir, nous faire participer à l’Histoire. Il veut que nous nous en sortions (de la merde où il nous a foutue… mais ça, il se garde bien de le reconnaître). Sa comédie et son alibi pour nous détruire, c’est la compassion. La compassion qui est le péché d’Ève.