Le fossé incommensurable d’incompréhension entre les pro « vaccins » qui ne trouvent pas le Pass Sanitaire « grave » (c’est juste le mouvement de contestation de ce dernier qui leur paraît « grave »…) et les anti « vaccins » qui alertent de la gravité du tournant civilisationnel irréversible que ce Pass reflète


 

Il ne vous aura pas échappé, depuis l’allocution hallucinante du Président Macron le 12 juillet 2021 dernier qui a littéralement divisé la France, que deux camps (pas si « caricaturaux » que ça, contrairement aux dires de ceux qui souhaitent la paix des ménages, la paix civile, et éviter les amalgames fracturant notre pays) – « vaccinés » et non-« vaccinés » (ou, plus subtil : les pro « vaccin » et les anti « vaccin »… étant donné qu’il existe de plus en plus de personnes « vaccinées » s’opposant à l’injection qu’ils ont reçue à contre cœur et par chantage) – se sont formés et ne pourront plus ni se comprendre ni se retrouver.
 

On constate, avec sidération pour ceux qui comprennent les enjeux du « vaccin » et du Pass Sanitaire, à un fossé énormissime dans les réactions. Ça part dans les extrêmes… donc ça illustre un dialogue de sourds et une incommunicabilité forte : soit côté pro « vaccins » c’est la banalisation complète et décomplexée de la situation (et le pire, c’est qu’ils sont très sincères quand ils nous disent qu’ils ne comprennent pas nos manifestations contre le Pass Sanitaire, les qualificatifs de « dictature » affublés au régime politique français actuel ; ils jugent aussi que, par la facilité que nous aurions à pouvoir éviter le chômage ou l’apartheid social que nous dénonçons – il suffirait que nous acceptions une petite piqûre de rien du tout pour que notre « cauchemar » s’achève ! – ce seraient nous-mêmes qui nous auto-exclurions et qui serions nos propres dictateurs ! Les enfants gâtés nous prennent pour les enfants gâtés : c’est sidérant), soit côté anti « vaccin » COVID c’est la panique puis la révolte, ou bien, de manière plus catholique et sainte, l’opposition ferme, déterminée, dans l’Espérance mais quand même la conscience qu’un virage extrêmement dramatique a été pris d’un point de vue national et mondial.
 

C’est hallucinant et paradoxal mais c’est ainsi : La Fin du Monde, ou l’horreur, aux yeux des méchants et de ceux qui leur sont soumis, paraît et paraîtra, grâce aux commodités qu’il ou elle leur apporte (pain et jeux, sécurité, facilité, confort matériel, praticité, côté « élection » et « préférence » conféré par le privilège, etc.), quelque chose de tout à fait « acceptable », « rassérénant » voire « divin ». Comme le soulignait le philosophe français Michel Foucault (décrivant par exemple la mitoyenneté des camps de concentration nazis avec des quartiers pavillonnaires bourgeois respirant la quiétude et le bonheur en pleine Seconde Guerre mondiale), l’horreur côtoie le bonheur et la banalité de très près !
 

Et pour le privilégié qui se trouve à l’abri et au sec, il a beau voir qu’il pleut dehors, il ne comprend pas le malheur et la gravité de ceux qui, dehors, souffrent concrètement de la pluie, du déluge et de ses conséquences, mais aussi de son rejet : tous les drames lui paraissent, sinon existants, au moins exagérés. « Rien n’est grave puisque rien ne l’atteindra ! » pense-t-il, dans son immense orgueil et son immense naïveté. Pourtant, même son sentiment de paix (teinté chroniquement de peur, émaillé de quelques crises d’angoisse irrationnelles et de paranoïa : comme vous pouvez le constater, même les « vaccinés », qui pourtant devraient dormir désormais sur leurs deux oreilles vu qu’ils se croient « protégés », s’imaginent encore et toujours qu’ils peuvent être contaminés par la minorité de gens non « vaccinés » ou par un variant du virus initial qui a muté) est funestement prophétique, eschatologique. Je citerais volontiers, dans la Bible, la Première Lettre de saint Paul aux Corinthiens : « Quand les gens diront : ‘Quelle paix ! Quelle tranquillité !’, c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte : ils ne pourront pas y échapper. » (1 Cor 5, 3).
 

La tranquillité et la paix vantées en ce moment par les bourgeois matérialistes qui ont accepté le « vaccin » pour conserver leurs petits privilèges sont, de leur part, un aveu inconscient de leur peur pathologique et de leur égoïsme, ainsi que de leur déconnexion des vrais pauvres, mais aussi une confirmation que la Fin des Temps « pour tous » est proche puisque leur attitude d’indifférence à l’injustice et de fausse paix a été prophétisée mot pour mot par saint Paul.
 

Au fond du fond, au milieu de cette confusion mondiale entre « sécurité » et « Amour », il nous est révélé à tous la différence fondamentale (et inconciliable) entre paix venant du Monde (une paix unitaire, aseptisée, sécuritaire, visant l’absence de violences et de conflits, l’absence du mal, et l’uniformité) et la Paix venant de Jésus (un Paix qui n’est pas confortable, et qui, par Amour, tolère la Croix, le risque, le mal, et par Justice et haine des injustices, partage et divise le bon du mauvais, en détruisant le mauvais). La différence aussi entre Amour et tranquillité. Pour aimer vraiment, il faut se risquer, risquer sa vie et renoncer à la tranquillité. Tout récemment, mon propriétaire, très gentiment, m’a conseillé de me faire « vacciner » : « Vous serez tout de même plus tranquille. ». Tout aussi gentiment, je lui ai ris au nez, en lui disant : « Mais moi, je n’ai jamais voulu d’une vie ‘tranquille’ ! ». Je lui ai presque avoué que la vie tranquille dont il rêve était mon pire cauchemar !