Le père James Martin, en voulant déculpabiliser les personnes homos, nous ignore


 

Je pense que ce prêtre – James Martin – se plante (et ça n’a rien à voir avec le fait qu’il soit Jésuite, je tiens à préciser). Non seulement il ne propose rien (« des ponts à construire », ça ne veut rien dire) mais en plus, il nie (pour notre bien) ce que nous personnes homosexuelles vivons et la nature peccamineuse, intrinsèquement désordonnée et douloureuse de notre tendance homosexuelle (soi-disant parce que la reconnaissance de cette réalité désagréable nous culpabiliserait). Il ne nous rend pas service, nous ment et ne reconnaît pas ce que nous vivons. C’est lamentable. « Les responsables catholiques devraient cesser de dire que ces personnes sont ‘affligées par leur sexualité’, et arrêtons de parler de ‘sexualité objectivement désordonnée’. Ce sont des mots extrêmement blessants ! » : C’est lui qui est blessant. J’ai suffisamment étudié la dimension du désordre dans la tendance homosexuelle (qui est une peur de la différence des sexes) et dans la pratique homosexuelle (qui est un rejet de la différence des sexes, donc un rejet d’humanité, malgré l’amitié amoureuse qui peut s’y vivre) pour l’attester. Ce n’est pas uniquement moi qui le dis : c’est quasiment l’ensemble des personnes homosexuelles (cf. les codes « Désir désordonné » et « Moitié » de mon Dictionnaire des Codes homosexuels). « Construire un dialogue entre l’Église et la communauté homosexuelle », je suis d’accord et ça fait longtemps que je le demande. Et en effet, il manque. En revanche, pas le construire n’importe comment. Et rien ne sert de féliciter le Pape parce qu’il emploie un mot moderne (« gay ») : le Pape n’est pas juste parce qu’il est « cool » et « à la mode » ; il est juste quand il est vrai et bon. Point. Qu’est-ce que c’est que ce prêtre soixante-huitard ? L’Église n’a pas besoin de ce genre de discours gay friendly qui ne reconnaît pas ce que nous, personnes homosexuelles, vivons. Je lui conseille de vraiment nous écouter plutôt que de chercher à changer le Catéchisme.

(N.B. : Et La Croix, mais quel journal de merde…)