Le phénomène mondial des enfants « diaboliques » (donc imitant soit le diable, soit la Bête) dans America’s Got Talent ou Britain’s Got Talent

 

C’est un phénomène de foire qui en ce moment récolte un fort succès. Sans doute la surprise de voir l’enfance déformée/salie, et l’excitation à violer l’innocence, la virginité : dans les rituels satanistes, ou dans les films d’horreur, la figure de la gamine (la « Mercredi » de la Famille Addams) ou de la poupée (Chucky) qu’on croit toute mignonne, espiègle, et qui se révèle en réalité en monstre sanguinaire, fascine. La métamorphose « ange vers démon » ou « enfant vers Bête » paraît même brillante et aurique aux yeux de nos contemporains, et en particulier des jurés des grandes « messes » médiatiques que sont des émissions comme America’s Got Talent ou Britain’s Got Talent.
 

Ce processus de transformation alchimique (le talent, historiquement, c’est bien une mesure d’or) obéit souvent aux mêmes étapes :
 

1) on place une gamine, un gamin ou une adolescente à qui on donnerait le bon Dieu sans confession, au centre de la scène ;
 

2) on s’attendrit sur lui/elle ;
 

3) et ensuite, l’un des jurés demande à cet enfant si il ou elle est « stressé(e) » (« Are you nervous ?)… car la peur est inconsciemment envisagée comme le moteur émotionnel de la conversion diabolique ;
 

4) puis le gamin ou la gamine horrifie en changeant de voix, en se comportant comme un pantin désarticulé, pris de convulsions et possédé (les jurés se demandent même si il ou elle n’est pas « habité(e) par un monstre ou un extraterrestre ») ;
 

5) et à la fin, c’est souvent l’amusement général et l’emballement qui trouve cette bestialisation/démonisation de l’enfance « brillante » voire aurique (il arrive d’ailleurs que ces prestations « terrifiantes » déclenchent des Golden Buz, donc des pluies d’or) et divine (les jurés enchaînent les « Oh my God ! » et lui vouent un culte éternel) ;
 

6) Et si, quelques années plus tard, à l’âge adulte, cet enfant fait son coming out et se révèle homo, il aura « réussi » parfaitement sa « transition » aux yeux du Monde.

 

Léo avant (dans The VoiceKids) et Léo après (dans The Voice Allstars)

On aime ces pré-ados comme on aime la Bête (curieuse) de l’Apocalypse décrite par saint Jean : pour leur « curiosité », « singularité » et aussi leur « horreur » déguisée en beauté. L’innocence dangereuse. La célébration du « Monstre gentil ». Censé être plus gentil que les Humains et même que Jésus et Dieu.
 

À noter que cette violation/taille/transmutation du « diamant d’innocence » brut au feu des caméras est, à mon avis, le nouvel esclavage moderne. La preuve en est que dans beaucoup d’émissions basées sur le concept Tel pays a un incroyable talent, le préparateur de talents qui les amène sur scène, qui surréagit en coulisses, et qui sert parfois même de cobaye, est souvent noir (Karine Lemarchand pour la France ; Nick Cannon puis Tyra Banks puis Terry Crews pour les États-Unis).
 
 

Harper dans America’s Got Talent :
 

 

Noah Epps dans America’s Got Talent :
 

 

Courtney Hadwin dans America’s Got Talent :
 

 

Darci Lynne dans America’s Got Talent :
 

 

Olivia Binfield dans Britain’s Got Talent
 

 

 

Angelica Hale dans America’s Got Talent :
 

 

Lili Wilker dans America’s Got Talent
 

 

Jessica Brodin dans Britain’s Got Talent :
 

 

Immi Davis dans Britain’s Got Talent :