Le Seigneur veut, et Il y va par 4 chemins

 

Miracle à l’instant à la Rue du Bac. La messe en anglais venait de commencer. Moi, je n’y assistais pas parce que j’étais dans la file de confession, et je comptais recevoir le Sacrement de Réconciliation, puis ne pas m’attarder après dans le sanctuaire (je comprends pas grand-chose à un certain anglais oral, en plus, donc je serais parti).
 

À la fin de la confession, le jeune prêtre – avec un accent des pays de l’Est à couper au couteau – me propose comme pénitence quelque chose qui m’a surpris : de rester dans l’Église un moment, juste pour rester, et de poser une Action de Grâce. Demande d’autant plus surprenante que – une fois n’était pas coutume – j’avais fini ma confession justement par une Action de Grâce. Donc je n’ai pas trop compris la logique. Bref.
 

En sortant du confessionnal, j’ai donc obéi sans poser de question. Je n’ai pas pu faire autrement que de m’incruster à la messe en anglais, dans les premiers rangs, en cherchant intérieurement dans ma tête la raison pour laquelle le prêtre m’avait demandé de rester dans l’Église et de dire une Action de Grâce que je venais pourtant de lui formuler. J’ai cherché, cherché et encore cherché sur quoi ou sur quelle rencontre ou sur quel événement récent je pouvais bien remercier le Seigneur. « Pourquoi il m’a demandé ça, ce prêtre ? Il avait beau être étranger, il parlait quand même bien le français. Pourquoi il m’a demandé de refaire et de redire la même chose? ».
 

Eh puis tout d’un coup, j’ai compris que j’avais la réponse sous les yeux ! Eucharistie, en grec ancien, ça signifie « Action de Grâce ». Bon sang mais c’est bien sûr ! En fait, ce que le Seigneur Jésus, à travers ce prêtre, voulait me signifier en langage codé, délicatement, qu’Il souhaitait que j’assiste à la messe, sans pour autant me l’imposer et sans pouvoir faire dire explicitement au prêtre « Le Monsieur te demande d’aller à la messe » ou « Comme pénitence, je vous demande d’assister à la messe qui se tient maintenant dans la basilique ».
 

Cette discrétion, cet humour, cette délicatesse, cette finesse du Seigneur, c’est délicieux.