Le vieux fou qui perd son temps

Je reviens du café entre catéchistes de saint Médard. Un peu dépité de ma solitude et de la censure homophobe des cathos gays friendly. Quand j’ai dit que j’écrivais en ce moment un livre intitulé Où est le mal dans le couple homosexuel fidèle et respectueux? et que ça me remplissait de joie, une des catéchistes a soupiré d’exaspération, en récriminant : « Mais arrête de te faire du mal ! Et d’abord, il n’y a pas de mal dans le couple homo ! Je ne vois même pas pourquoi tu te poses la question et tu écris là-dessus… Je côtoie beaucoup de couples homos, et maintenant, leur entourage ne leur oppose plus aucune résistance, ils sont parfaitement intégrés. Même dans l’Église, je connais pas mal de prêtres à qui l’homosexualité et les couples homos ne posent aucun cas de conscience : à Paris, les couples homos obtiennent des bénédictions par des prêtres sans problème. Donc franchement, ton bouquin, ça nous gonfle ! Change de disque ! L’homosexualité n’est pas un sujet et ne devrait même pas être discutée, analysée, problématisée. Tu te fais du mal pour rien, là. »
 

Que voulez-vous que je vous dise? Que je me sens seul. Inutile. Abandonné par les cathos et les prêtres. Et par le Pape. J’ai l’impression d’être un vieux fou qui écrit tout seul dans son coin, par devoir, sur un sujet qui exaspère, indiffère et effraie la majorité des gens qui ne veulent pas que j’en parle. Voilà ce qui se passe.