On ne doit pas tuer ou on est exceptionnellement autorisés à le faire ?


 

J’ai passé 3 heures au téléphone à débattre (amicalement) avec une amie, Pauline, sur la légitime défense, sur la peine de mort, sur la nécessité de l’usage de la violence voire de l’homicide pour défendre la vie. Car face à la menace réelle du vaccin obligatoire, des attaques et pillages, on commence à réfléchir aux moyens d’entrer en résistance.
 

Ce fut passionnant, évidemment !
 

Les moyens de mener la guerre, et en particulier la légitime défense, c’est une question qui me taraude fortement depuis que j’ai l’âge de 15 ans. Déjà en lisant La Condition humaine de Malraux (au programme du bac), je m’imaginais dans des situations de grands dilemmes cornéliens (sur la légitime défense, la résistance pacifique active, le pardon ou la justice, l’euthanasie face aux grandes souffrances, etc.), des situations « limites », où le moindre mal semble être la meilleure issue morale. Et je n’ai toujours pas trouvé la réponse. J’ai la possibilité de tuer un agresseur : je me laisse faire ou je le tue pour sauver ma peau et celle des autres ?
 

Face à Pauline, je défendais le Commandement du Décalogue « Tu ne tueras point« , ou encore les mots de Jésus « Tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Mt 26, 53), ou bien les armes du juste combat développées par saint Paul (aux Ephésiens 6, 11-18 : la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse et pour chaussures le zèle à propager l’Evangile de la Paix, le bouclier de la Foi, le casque du Salut, et le glaive de l’esprit, qui est la Parole de Dieu). Je pense à Jésus qui n’a jamais frappé ni buté personne, et qui nous demande, quand on nous frappe sur la joue droite, de tendre la joue gauche, et de ne pas nous dérober aux supplices et humiliations. Je pense aussi à tous les récits de victoires improbables de l’Ancien Testament, avec des armées numérairement gagnantes et pourtant mises en déroute par une petite armée désarmée et vouée à l’échec mais qui déjoue tous les pronostics grâce à une intervention divine.
 

Et Pauline, de son côté, avait aussi des contre-arguments mastocs : sainte Jeanne d’Arc (qui a dirigé une armée), des cas concrets où la mort d’un seul homme éviterait la mort d’une foule (du genre un avion transportant la bombe atomique et qui, s’il n’est pas neutralisé par un missile, peut faire des milliers de morts), les mots du Catéchisme de l’Église Catholique sur la légitime défense et le recours parfois nécessaire à la riposte armée :
 

« 2265 – En plus d’un droit, la légitime défense peut être un devoir grave, pour qui est responsable de la vie d’autrui. La défense du bien commun exige que l’on mette l’injuste agresseur hors d’état de nuire. À ce titre, les détenteurs légitimes de l’autorité ont le droit de recourir même aux armes pour repousser les agresseurs de la communauté civile confiée à leur responsabilité. »
 

« 2267 – L’enseignement traditionnel de l’Église n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains. »
 

« 2308 – Chacun des citoyens et des gouvernants est tenu d’œuvrer pour éviter les guerres. Aussi longtemps cependant « que le risque de guerre subsistera, qu’il n’y aura pas d’autorité internationale compétente et disposant de forces suffisantes, on ne saurait dénier aux gouvernements, une fois épuisées toutes les possibilités de règlement pacifiques, le droit de légitime défense » (GS 79, § 4). »
 

« 2309 – Il faut considérer avec rigueur les strictes conditions d’une légitime défense par la force militaire. La gravité d’une telle décision la soumet à des conditions rigoureuses de légitimité morale. Il faut à la fois : a) Que le dommage infligé par l’agresseur à la nation ou à la communauté des nations soit durable, grave et certain. b) Que tous les autres moyens d’y mettre fin se soient révélés impraticables ou inefficaces. c) – Que soient réunies les conditions sérieuses de succès. d) Que l’emploi des armes n’entraîne pas des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer. La puissance des moyens modernes de destruction pèse très lourdement dans l’appréciation de cette condition. e)
Ce sont les éléments traditionnels énumérés dans la doctrine dite de la « guerre juste ». L’appréciation de ces conditions de légitimité morale appartient au jugement prudentiel de CEUX QUI ONT LA CHARGE DU BIEN COMMUN.
 »
 

« 2310 – Les pouvoirs publics ont dans ce cas le droit et le devoir d’imposer aux citoyens les obligations nécessaires à la défense nationale. Ceux qui se vouent au service de la patrie dans la vie militaire, sont des serviteurs de la sécurité et de la liberté des peuples. S’ils s’acquittent correctement de leur tâche, ils concourent vraiment au bien commun de la nation et au maintien de la paix (cf. GS 79, § 5). »
 
 
 

Alors que fait-on? On ne doit pas tuer, ou on est autorisés exceptionnellement à tuer ?
 

Vous avez 4 heures pour plancher. 😆