Pas le droit de souhaiter la « Joie » dans les vœux de Bonne Année. C’est « Bonne Santé » et puis c’est tout !

 

En ce moment, on s’échange les vœux de « Bonne Année ». Par convenance mais aussi par sympathie sincère. Rien de nouveau sous le soleil. Mais j’ai remarqué que chez les athées bobos, les vœux se centraient majoritairement sur deux concepts positifs mais passifs : le BONHEUR, c’est-à-dire un hédonisme mâtiné d’une angoisse nouvelle succédant au terrorisme mondial (« Je te souhaite tout le bonheur du monde, et surtout en ce moment… car on en a vraiment besoin. »), puis la SANTÉ (« Bonne année, et surtout, la Santé ! C’est la seule chose qui compte. »). Et attention si tu souhaites quelque chose de plus actif et de plus à contre-courant du confort de la morosité ambiante, comme par exemple la JOIE.

 

Hier, en arrivant à Cholet pour passer une semaine chez mes parents, j’ai eu l’occasion de prendre une tisane chez une « vieille » voisine adorable et amie de ma famille depuis longtemps. Elle m’a dit : « Bonne Année. Et puis le principal et la seule chose qui compte : Bonne Santé. » Je l’ai remerciée, et j’ai rajouté, sans chipoter et rentrer dans un grand débat car ce n’est pas l’objectif d’un échange de formules convenues et traditionnellement courtes : « La santé, c’est important. Mais à mon avis, le plus important, c’est la Joie. Je te souhaite surtout la JOIE ! » Immédiatement, en réaction de défense, elle a répliqué : « Ah non. Pas la joie. Parce que ça, c’est pas évident. » J’ai rajouté : « Si. Surtout la joie ». En moi-même, j’ai eu pitié d’elle et j’ai essayé d’être encore plus doux. Et en moi-même, j’ai pensé : « La Joie, ça demande un effort, une volonté, un vrai changement. ». Je me suis contenté de rajouter, sans m’attarder : « On peut être en bonne santé et triste à mourir, tout comme on peut être en mauvaise santé et plus joyeux qu’un bien portant. » La Joie, c’est le plus grand bien qu’on puisse souhaiter et partager à quelqu’un, car rien ne l’altère. Mais mon exhortation ne passait toujours pas. Même avec mon sourire. La Joie, c’était trop demandé. J’ai compris que je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas lui souhaiter autre chose que la santé. Car la santé, c’est ce qu’il y a de moins engageant, de plus aléatoire (en apparence), de plus tragique et de plus involontaire (c’est le destin : tu l’as ou tu l’as pas) dans la vie. C’est comme ça, c’est la vie, c’est la roulette russe, il faut faire avec…
 

Puis avec cette chère voisine, nous sommes vite passés à autre chose et à la joie (justement) de nous retrouver dans la simplicité, et de partager les dernières nouvelles. Que d’êtres humains souffrent de ne pas être joyeux et de méconnaître ce trésor éternel en eux !

 

Santé, l’Eldorado prochainement obligatoire universellement. Aux côtés de Sainte Sécurité, Sainte Protection, Sainte Égalité, Sainte Solidarité, Sainte Liberté, Sainte Unité. Tu dois avoir la santé, sinon tu n’as rien, tu n’es rien, ta vie est fichue. Le Bonheur ou l’Amour ne peuvent pas avoir de lien avec la souffrance ou même la Croix, le combat, le pardon, la difficulté, la limite, la déception, la joie, tout ce qui réclame un effort, une douleur, un arrachement à soi et à notre manière « logique » de réagir à ce que nous vivons. Alors à tous, je vous souhaite : UNE GRANDE JOIE ! 😉