Roi (Reine / Prince)

SIGNIFICATION SOCIALE, MONDIALE ET ESCHATOLOGIQUE DU CODE

 

L’Antéchrist n’est pas loin, étant donné que la royauté (ou le royalisme) a le vent en poupe en ce moment, et qu’il a été annoncé dans l’Apocalypse de saint Jean que l’arrivée glorieuse de Jésus allait être précédée par le règne – court – de l’Antéchrist, le prince de ce Monde. On entend parler du roi un peu partout (surtout depuis « Le Roi Lion », « Le Seigneur des Anneaux », Games of Thrones, « Star Wars », « La Reine des Neiges » et autres blockbusters nord-américains). Même dans les publicités pour hamburgers (Burger King) ou pour café, ils nous enjoignent à « être royal » (c.f. le Café Royal avec son slogan « Be Royal »… et en sous-titre : « La vraie couronne est dans la tête. »… comme si la puce électronique ou bien la conscience portaient le nom de « couronne » invisible et autrement plus puissante et noble qu’une couronne de diadèmes en toc.).
 

 

C’est simple. Tout le monde prétend être roi de quelque chose ! Et le Peuple veut/voudrait un Roi (un Roi, bien évidemment, qui n’est pas Jésus) ! Le concept de royauté, loin d’être proprement catholique et d’être tombé en désuétude, fascine beaucoup nos contemporains athées – ou plutôt agnostiques -, déçus de la politique, horripilés par les fonctions archaïques de « président », de « patron » et de « chef », mais paradoxalement nostalgiques des titres de « Roi », de « Maître », de « Héros », de « Génie », de « Chevalier », de « Seigneur », de « Monarque », de « Prince » ou de « Dieux », pleins de majesté, de magnificence et de puissance cinématographiques, de brillance (héliocentrique : vive les néo Rois Soleil !), de naturalité (la Bête « voudrait déjà être roi », comme le chante Simba dans « Le Roi Lion » de Disney), de solennité ancestrale et du mysticisme chevaleresque qui plait tant aux francs-maçons mais également aux cathos bobos d’extrême droite (millénaristes monarchistes de la Réacosphère).
 

 

Comme les programmateurs du Gouvernement Mondial veulent donner à cette royauté antéchristique une touche d’innocence, de pureté, de noblesse, et de luminosité irréprochables, ils s’appuient en général sur une œuvre maîtresse du patrimoine littéraire international, bien connue de tous : le Petit Prince (1943) d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce conte philosophique – qui est le deuxième ouvrage le plus traduit au Monde après la Bible quand même – a l’air d’être écrit par un « saint », et porte des messages faciles à retenir et qui ont l’air d’être vrais, visionnaires et divins (exemple : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »), même s’ils sont utilisés pour appuyer un onirisme et un subjectivisme anti-Incarnation, voire un panthéisme cosmique exobiologiste. C’est bien pour ça que ce récit allégorique est adoré par les francs-maçons (Par exemple, au siège du Grand Orient à Paris trône une énorme plaque avec une citation attribuée à Saint-Ex) ! Ses différents degrés de lecture, sa puissance symbolique, et la royauté facile qu’il offre à tous, petits et grands, puissants et pauvres, permettent à celui qui va s’annoncer comme le Prince des princes d’arriver comme une fleur (une rose !). Michel Quesnel, dans la préface au roman Citadelle (1948) d’Antoine de Saint-Exupéry (Éd. Gallimard, Paris, 2000, p. 14), définit le Petit Prince comme un « gamin cosmique ». Et les maîtres du Monde sont conquis ! (Par exemple, Mylène Farmer voue un culte au Petit Prince ; Sylvain Fort, le principal communicant d’Emmanuel Macron, a publié un livre hagiographique sur l’auteur du Petit Prince).
 

Ce qui je vois, c’est d’une part qu’à l’heure actuelle, après le long cycle politique des « démocraties » parlementaires, le modèle étatique bicaméral (progressistes/conservateurs, ou gauche/droite) de la République est à bout de souffle et excède les Peuples du Monde entier ; et d’autre part, que le mot « Roi » ou « Reine » est dans quasiment toutes les bouches. Alors oui, il semblerait qu’un couronnement universel se prépare. Mais pas celui que Jésus nous réserve, malheureusement. Plutôt le couronnement impérial postiche qu’orchestre l’Antéchrist (le sien… qu’il va ensuite présenté comme un couronnement de chaque être humain), avec la couronne qu’il veut nous faire réclamer comme un « droit » bien mérité après le terrassement collectif de la Bête « Coronavirus », après avoir préalablement nourri en nous l’illusion nostalgique et passéiste de notre soi-disant royauté/splendeur passée, du « Monde d’avant 2020 », et après avoir réveillé notre sentiment d’injustice et de ras-le-bol par rapport à l’épreuve traversée collectivement. Cette nostalgie royaliste transparaît parfaitement dans la chanson « Nous ne le savions pas » de Patrick Fiori : « Nous étions des princes, nous étions rois… mais nous ne le savions pas. » (c.f. la chanson « Nous ne le savions pas » de Patrick Fiori). Réclamez votre couronne après en avoir chié ! Vous le valez bien ! Ironie du sort : La veille du premier confinement strict en France (mars 2020), je suis allé voir à la Comédie Française la pièce La Nuit des Rois… ou tout ce que vous voulez (1602 ; mise en scène de Thomas Ostermeier en 2020) de William Shakespeare… juste avant qu’il ne fasse nuit sur ce magnifique théâtre et sur les rois de l’« ancien temps »…
 

 

D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la COVID-19 s’appelle « Corona » (« couronne » en espagnol) : ce virus – et la lutte mondiale contre celui-ci – prétend à terme nous attribuer une royauté, nous couronner. Mais, comme je vous le disais, ce n’est pas la royauté (avec couronne d’épines) de Jésus : c’est au contraire la royauté apparemment clinquante de la Bête, avec couronne de diadème à la clé, et tout l’attirail des princes et des princesses de contes de fée (extrait de l’Apocalypse de saint Jean : « Alors, j’ai vu monter de la mer une Bête ayant dix cornes et sept têtes, avec un diadème sur chacune des dix cornes et, sur les têtes, des noms blasphématoires. », Ap 13, 1). Il s’agira d’une royauté et d’une divinité « individualistes de masse » qui nous seront imposées, où chacun devra proclamé qu’il est « le Roi de son propre univers, de ses propres choix et de sa vie ». Bref, un cauchemar.
 
 

DANS LA SÉRIE JOSÉPHINE ANGE GARDIEN

 
VIVE LE ROI (… folklorique et impérial républicain) !
 

Épisode 79 – « Je ne vous oublierai jamais »

Dans la série Joséphine ange gardien, en apparence, la royauté est très appréciée. Par exemple, dans l’épisode 78 « Carpe Diem », François, le héros principal, possède dans son salon un livre dédié à la Renaissance (1300-1600), l’âge d’or de la royauté en France.
 

L’héroïne du téléfilm se donne l’illusion et donne l’illusion qu’elle aime la vraie monarchie (qu’elle confond avec la noblesse). Elle dit avoir côtoyé, de leur vivant, certains rois illustres de l’Histoire de France. Par exemple, dans l’épisode 27 « Sauver Princesse », elle affirme qu’elle a travaillé aux « écuries du Roi Soleil » (Louis XIV). Et elle remet le couvert dans l’épisode 60 « Une Prof » : « Je me souviens une fois d’avoir croisé Louis XIV dans la Galerie des glaces à Versailles. ». Son référentiel est teinté de royalisme : « J’aimais beaucoup Mazarin. » (c.f. épisode 65 « Pour la vie »). Joséphine raconte des (débuts de) liaisons avec des personnes illustres du passé : Robespierre lui a « fait la cour » (c.f. épisode 3 « Le Tableau noir »), le roi Thibault IV lui a été promis (« Joséphine, voulez-vous prendre pour époux Thibault IV, houhou ? » dit-elle, déguisée en dame de cour avec son hennin, dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »). Il arrive que notre ange gardien s’invente même des aventures avec les rois égyptiens : « Effectivement, j’avais rencontré un pharaon avec qui on s’entendait bien. Enfin, y’a rien eu, mais c’est… » (c.f. épisode 75 « Belle mère, belle fille »).
 

En réalité, la royauté que Joséphine défend est une monarchie décorative, en carton pâte. Une sorte d’amour courtois chevaleresque appartenant au registre des contes de fée, des romans de cap et d’épée, des jolies histoires épiques… voire de la presse people princière de bas étage. « On dirait le Prince Harry et Mégane. » (Joséphine à propos du couple Paul et Margaux, dans l’épisode 93 « Enfin libres ! »). Par exemple, dans l’épisode 9 « Le Combat de l’ange », elle propose à Simon une stratégie « héroïque » et épique de récupération de la situation épineuse dans laquelle s’est embourbée Armelle, sa mère (qu’elle compare à « une reine blanche » à délivrer), aux prises avec un dangereux gourou de secte (Germain Dieuleveut). Et elle donne au jeune homme une mission de chevalier. Dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », Joséphine s’occupe des outils des chevaliers figurants d’un spectacle médiéval, et exerce le métier de maître d’armes. Dans le cadre de ce spectacle, Gaston endosse le rôle d’un roi cathare, Thibault IV, envoyant ses troupes « libérer » Jérusalem.
 

Épisode 42 – « Le Secret des Templiers »

Joséphine n’est pas contre un retour à la royauté princière ou à une forme de monarchisme : « J’irais bien sauver Marie-Antoinette et Louis XVI ! » (c.f. la conclusion de l’épisode 42 « Le Secret des Templiers »). À la condition que cette dernière ne soit plus de droit divin christique, ni effective. Elle préfère, comme Éric Zemmour, un modèle impérial bonapartiste, une noblesse régalienne d’État républicain. Et c’est surtout le personnage de Napoléon Bonaparte qui a sa préférence : « Un jour, Napoléon m’a dit ‘Des batailles se sont gagnées quand tout était perdu’. » (c.f. épisode 5 « Une Mauvaise Passe ») ; « Attendez, j’ai des références [pour être gardienne d’immeuble]. J’ai fait trois ans chez Madame de Sévigné. Je suis partie de chez Napoléon parce que je ne m’entendais absolument pas avec sa femme. Deux Joséphine dans une maison, c’est pas possible ! Et alors je viens de refuser la loge du Buckingham Palace parce que je ne maîtrise pas assez l’anglais… » (c.f. épisode 19 « Nadia ») ; « Obélisque de Louxor… Eh ben ça me rajeunit pas, tout ça ! Tu sais que la dernière fois que je l’ai vue, c’était en plein désert avec Napoléon. » (Joséphine s’adressant à Hugo sur la Place de la Concorde, dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie ») ; etc. Par exemple, dans l’épisode 21 « Le Compteur à zéro », Joséphine dit qu’elle a cuisiné un veau Marengo à Napoléon et a assisté à la Bataille de Waterloo. Dans l’épisode 65 « Pour la vie », elle se rappelle avoir rencontré Napoléon et qu’il « était ridiculement petit ». À choisir entre la figure du Roi et celle de l’Empereur, notre ange gardien télévisuel choisira plutôt l’Empereur. Et l’actrice Mimie Mathy ne cache pas ses sympathies pour le bonapartisme historique (XVIIIe et XIXe siècles). Dans une interview pour les 20 ans de la série Joséphine ange gardien, elle a confié qu’elle a choisi le prénom « Joséphine » pour son téléfilm éponyme en pensant au côté « intemporel » de l’impératrice Joséphine de Beauharnais, la femme de Napoléon. Et à plusieurs reprises, Joséphine fait son Antoine Polochon (c.f. le prof d’histoire-géo obsédé par Napoléon Bonaparte, dans le film « P.R.O.F.S. » (2013) de Pierre-François Martin-Laval) en faisant une fixette sur l’Empereur français : « Oh la la… Ils n’ont rien jeté depuis Napoléon, dans cette famille ! » (Joséphine en ouvrant une remise, dans l’épisode 77 « Dans la tête d’Antoine »). Certains épisodes de Joséphine se passent pendant le Premier Empire : c.f. les épisodes 92 « L’Incroyable Destin de Rose Clifton » et 93 « Enfin libres ! », se déroulant respectivement en 1861 et 1832. Mais si cette période historique jouit apparemment de tous les honneurs, ce n’est pas pour autant que la série la respecte dans sa réalité : « Je connais très bien Philippe-Auguste. […] N’empêche que c’était un grognon et un ronchon ! » (c.f. l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais »).
 

Concernant les types de Rois, parallèlement à l’Empereur, Joséphine ange gardien marque aussi sa préférence pour la figure plus atemporelle et plus candide du Prince (Le Prince est le fils du Roi, donc il a le pouvoir sans être un despote !). Par exemple, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », Joséphine offre à la jeune Emma Le Petit Prince pour l’aider à reparler. Dans l’épisode 29 intitulé « Trouvez-moi le prince charmant ! », elle s’affaire à trouver à sa cliente Isabelle un beau prétendant. Dans l’épisode 78 « Carpe Diem », on trouve une certaine Madame Leprince. Dans l’épisode 88 « Trois campeurs et un mariage », elle affirme avoir vu le Prince de Montecarlo encore bébé en 1924, avant qu’il n’ait ses trois enfants.
 
 

VIVE LA REINE PLUTÔT QUE LE ROI !
 

Épisode 53 – « Marie-Antoinette »

Joséphine ne s’intéresse aux Rois que pour finalement tirer la couverture à elle et aux femmes, et donc leur piquer la couronne. Déjà, les personnages principaux de la série sont souvent des princesses : Emma dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », Sandra la mariée dans l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur », Aurélie dans l’épisode 18 « La plus haute marche », Rebecca la châtelaine dans l’épisode 54 « Chasse aux fantômes », la princesse Éléonore dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers », Manon dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », la princesse égyptienne Néféret dans l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie », Garance dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », Diane dans l’épisode 94 « L’esprit d’Halloween », etc. Ensuite, beaucoup de héros de Joséphine sont subjugués par les reines ou les princesses. Par exemple, dans l’épisode 19 « Nadia », le vieil Albert écoute passionnément à la radio le conte scintillant de Shéhérazade. Dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers », Joséphine incarne la dame de compagnie de la Princesse Éléonore. L’épisode 53 « Marie-Antoinette » retrace la vie contemporanéisée de la reine Marie-Antoine d’Autriche, née en 1755 et morte guillotinée en 1793. Dans l’épisode 65 « Pour la vie », Roger, le père d’Élisa, appelle sa fille habillée en mariée « ma Princesse ». Dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », Joséphine, pour valoriser sa cliente Sandra, la traite comme une princesse de contes de fée et lui invente des alter ego (la princesse Clara, la princesse Alexandra) auxquelles elle s’identifiera pour sortir de la misère : « Il faut aller sauver la princesse Alexandra, parce que si on vient pas avec nos sabres, elle va shriiii… mourir ! » Dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », le Général Dubosc vénère la princesse des Mille et une nuitsJe me souviens encore de votre mariage, ma chère Odette. Quand vous êtes apparue au bras de ce regretté Louis, vous aviez l’air d’une princesse des mille et une nuits. »).
 

À maintes reprises, Joséphine se définit elle-même comme une « reine de… quelque chose » (une experte ou une championne dans un domaine de compétence précis) : « Je ne suis pas la reine des apparitions. Je suis la reine des coïncidences, c’est tout. » (c.f. épisode 12 « Romain et Jamila ») ; « Je suis la reine des rabibochages de couples ! » (c.f. épisode 58 « Liouba ») ; « Moi je suis la reine du défloutage ! » (c.f. épisode 95 « Disparition au lycée ») ; « Je suis trop forte ! I am the Princess of l’Amour !! The Queen of the Cœur ! » (c.f. l’épisode 96 « Trois anges valent mieux qu’un ! »).
 

Elle est traitée (ou se traite) comme une reine. Déjà, rien que ses lettres de mission, parfois cachetées comme des missives royales (avec sceaux en cire rouge, parchemins, rubans, et tout et tout) sont celles qu’on n’adresse qu’à un monarque : c.f. l’épisode 20 « Le Stagiaire », l’épisode 27 « Sauver Princesse », l’épisode 29 « Trouvez-moi le Prince charmant ! », l’épisode 33 « De toute urgence ! » et l’épisode 67 « Les Anges ».
 

Épisode 82 – « La Parenthèse enchantée »

La série Joséphine ange gardien entretient inconsciemment une identification de son héroïne principale aux reines mythiques : « Cléopâtre, tout le monde en parle encore, et c’était moi. Non, j’rigole. » (Joséphine à propos de la réalisation du maquillage de la fameuse reine égyptienne, dans l’épisode 33 « De toute urgence ! ») ; « C’est une recette que j’ai piquée à Cléopâtre sur son livre de hiéroglyphes. » (Joséphine à propos d’un gâteau au chocolat, dans l’épisode 34 « Un Passé pour l’avenir ») ; « Le Reine m’a dit une fois : ‘An afternoon without a cup of tea is not a real afternoon.’ » (c.f. épisode 37 « L’Ange des casernes ») ; « Bon, d’accord, je demande pas une fanfare et un feu d’artifice à chaque fois que j’arrive, mais y’a un minimum, quand même ! » (c.f. épisode 66 « De père en fille ») ; « C’est Jeanne [qui a jeté la bombe à eau] ? Et pourquoi pas la Reine d’Angleterre ? » (Joséphine s’adressant à Tony, dans l’épisode 72 « Les Boloss ») ; « Asseyez-vous. Je ne suis pas la Reine d’Angleterre. » (Joséphine s’adressant aux pensionnaires qui se lèvent quand elle arrive en salle de classe, dans l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle ») ; « Je suis la Princesse Joséphine. Quelqu’un veut-il m’épouser ? Je cherche mon prince. Monsieur le Lion, voulez-vous de moi ? » (Joséphine derrière son loup, dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée ») ; « Reconnais que c’est quand même agréable d’être traitée comme une princesse, non ? » (Joséphine s’adressant à Charline, toutes les deux sur leurs transats à côté de la piscine, dans l’épisode 83 « Sur le cœur ») ; « Eh ben dis donc, si ça c’est pas un coup de foudre, moi je suis la Reine d’Angleterre ! » (Joséphine en voyant l’amour naissant entre Garance et Henri, dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias ») ; « Ah beh quand même ! Tu mets plus de temps pour te préparer que la Reine d’Angleterre ! » (Joséphine s’adressant à Jules, dans l’épisode 87 « Tous pour un »). Par exemple, dans l’épisode 31 « Noble Cause », elle s’offre une suite royale au château de Valembrais. Dans l’épisode 41 « Les deux font pas la paire », elle se fait passer pour une noble russe : la comtesse Zubrosky. Dans l’épisode 62 « Yasmina », elle prend la chambre la plus chère d’un hôtel pour lequel elle deviendra réceptionniste, et celle-ci porte le nom de « Marie-Antoinette » : « Ah ! J’la connais ! Pas la chambre, hein. Marie-Antoinette. » Par la suite, le maître d’hôtel identifie Joséphine à la fameuse reine : « Ben elle est passée où, Marie-Antoinette ? ».
 

Épisode 53 – « Marie-Antoinette »

Dans la série, les femmes et les mères sont élevées au rang de reines, d’impératrices. Et elles se couronnent mutuellement : « C’est toi la reine ici. C’est toi qui décides. Je ne laisserai personne toucher à un seul de tes cheveux, ma princesse. » (Linette s’adressant à sa fille Elisa, dans l’épisode 65 « Pour la vie ») ; « En te regardant jouer, on a compris que Marie-Antoinette était une mère avant d’être une reine. » (Aldo, réalisateur félicitant Laura son actrice-fétiche, dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette ») ; « Laura est un peu comme Marie-Antoinette : c’est avant tout une femme et une mère. » (Joséphine, idem) ; etc. La mère, c’est Dieu !
 
 

AUX CHIOTTES LE ROI (réel et catholique) !
 

Dans son élan de transgression de toute forme de limite et d’autorité, le dernier bastion de « totalitarisme » et de « patriarcat » restant à pulvériser pour Joséphine, c’est bien sûr la monarchie de droit divin et l’Église Catholique. Dans la série, l’autorité des rois est conspuée. Par exemple, dans l’épisode 2 « L’Enfant oublié », les parents de la jeune Emma ne sont même pas venus à sa messe de première communion, et ont confondu son aube sacramentelle avec une robe princière : « C’est pas une robe de princesse ! C’est ma robe de communion ! Pourquoi vous n’êtes pas venus ?? ». Dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers », les Templiers apparaissent comme des victimes qui « ont terminé en brochettes sur un bûcher » pour « hérésie » à cause de la persécution des « méchants catholiques » (le Pape, le roi Philippe le Bel, tous deux représentés dans le scénario par la figure du cruel Duc d’Arcamboise, noble assoiffé d’argent, de pouvoir, anti-Templiers, traître convoitant la couronne d’Hugues de Bouailles) : « Ils étaient chargés de protéger les pèlerins pendant les Croisades. Ils sont devenus tellement puissants que Philippe le Bel les a tous fait exterminer. […] Ces hommes étaient mes amis. Mes frères. J’ai honte de leur dire adieu de cette manière, comme s’il s’agissait de vulgaires bandits. » avoue le Duc de Bouailles dans un vibrant hommage. Et, avant d’expirer, il érige l’Ordre des Templiers en Nouvelle Religion : « Le Trésor des Templiers… la Croix dans la pierre… ». Il adoube officiellement le chevalier Oudon, au mépris de la sujétion au roi : « Je vous fais chevalier. Tu es digne d’épouser ma fille. Et le roi pourra bien dire ce qu’il voudra… ». Dans l’épisode 53 « Marie-Antoinette », le Dauphin va mourir et est montré à la veille de son exécution : « Arthur, tu es assis sur le lit, tu joues avec tes osselets. Tranquille. Tu sais encore rien. Détendu. » (Aldo donnant ses consignes de tournage à l’acteur qui joue le rôle de Louis, le fils de la reine Marie-Antoinette dans un cachot de la Révolution Française). Dans l’épisode 60 « Une Prof », Joséphine se moque du principal du collège Lully, en le comparant ironiquement à un roi lâche et sans valeurs : « Quel courage ! Bravo ! Tel le Chevalier blanc, vous foncez au secours de vos professeurs ! ». Dans l’épisode 75 « Belle mère, belle fille », Joséphine, d’un claquement de doigts, file une douloureuse décharge électrique au barman trop tactile avec Alice, et qui la traite de « princesse ». Dans l’épisode 79 « Je ne vous oublierai jamais », elle avoue sa flemme de devoir lire le pavé biographique sur la vie de saint Louis, le roi béatifié. Dans ce même épisode, pour se débarrasser d’un acteur médiocre jouant le rôle du roi Thibault IV à la place de Gaston, elle claque des doigts et fait résonner en plein boulot son portable lui annonçant qu’il a obtenu le rôle d’un cadavre dans un film de Steeven Spielberg à Hollywood. Et avant de le virer complètement de son spectacle médiéval, le metteur en scène suggère comme par hasard au pauvre acteur de penser « surtout à l’énergie » (ah… le dieu « Énergie »…). Dans l’épisode 85 « La Femme aux gardénias », Joséphine essaie de mettre Odette de Fontvielle, la matriarche influençant son fils Henri, hors d’état de nuire : « Eh ben dis donc… Elle lui met la pression, la Reine-Mère. ».
 

Dans Joséphine, les personnages portant des noms royalo-catholiques sont diabolisés : l’odieux couple bourgeois tortionnaire Alain et Christine Leroy (c.f. épisode 19 « Nadia »), l’avocate Maître Armelle Leroi surnommée « Godzilla » (c.f. épisode 28 « Robe noire pour un ange ») ; seule la vieille Madame Leprince (c.f. épisode 78 « Carpe Diem ») s’en tire à bon compte…
 

Joséphine relie la royauté à la rigidité dogmatique et aux conventions. Par exemple, dans l’épisode 12 « Romain et Jamila », elle parle des « princesses de Monaco qui sont pourtant plus cools » que Jamila, sa cliente musulmane s’interdisant d’avorter. Elle corrèle aussi la royauté à la folie : « Comme disait Louis XVI, ‘Quand on perd la tête, c’est dur de la retrouver’. » (c.f. épisode 16 « La Vérité en face »). La royauté est aussi systématiquement associée aux mariages forcés (c.f. l’épisode 42 « Le Secret des Templiers » et l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie ») : « Je préfère encore aller au couvent plutôt que d’épouser cet homme ! » (la Princesse Éléonore à propos du Duc d’Arcamboise, dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers »).
 

Ce n’est pas compliqué. Dans Joséphine, c’est le « méchant Moyen-Âge » contre la « gentille Renaissance » et la « Révolution Française sacrée »… L’Histoire officielle positivée ne remonte pas avant la Révolution (mis à part les périodes antéchristiques, c’est-à-dire « avant la naissance du Christ », ou bien alors « déchristianisées ») : c.f. le bal du village pour le 14 juillet (c.f. l’épisode 32 « La Couleur de l’Amour » et l’épisode 80 « Le Secret de Gabrielle »), l’exécution du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette (c.f. épisode 53 « Marie-Antoinette »), la fausse adresse que Sandra se crée – « 12 rue Danton » – (dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée »), la liesse des deux Coupes du Monde de foot (c.f. épisode 90 « 1998-2018 : Retour vers le futur »), etc. « On va trinquer ‘À la Révolution !’ » (Marc dans l’épisode 21 « Le Compteur à zéro ») ; « Oh super ! Ils m’ont envoyé dans le passé ! […] C’est trop génial, la Révolution ! 1789 ! Pourvu qu’ils ne me coupent pas la tête… » (c.f. épisode 53 « Marie-Antoinette »). L’Histoire digne d’être applaudie et remémorée a été spectaculairement figée par les scénaristes joséphiniens aux Lumières (XVIIe siècle), et donc quasiment à l’acte de naissance de la Franc-Maçonnerie et des persécutions anti-chrétiennes les plus féroces.
 

Et si la série Joséphine s’aventure à traiter d’une Histoire qui recule à plus de trois siècles de notre ère, ce sera pour zapper complètement la période d’essor du christianisme qui va de la naissance du Christ jusqu’au Moyen-Âge compris… donc pas loin d’un trou de treize siècles ! Treize siècles tombés aux oubliettes de l’Histoire ! Et il va sans dire que les concepteurs de la série Joséphine ange gardien, à la botte des loges francs-maçonnes républicanistes, démocratistes, droits-de-l’Hommistes et foncièrement anti-catholiques, démolissent la phase d’apogée du catholicisme, à savoir le Moyen-Âge, présenté comme un moment de ténèbres et d’obscurantisme aussi grave que la Shoah (alors que c’est concrètement le contraire : le Moyen-Âge a été une période florissante, tant au niveau culturel que spirituel), tout cela pour rehausser bien évidemment le mythe d’une Renaissance lumineuse « bénie ».
 

Et si on sort de l’Histoire chronologique humaine et qu’on entre dans la temporalité surnaturelle de l’Éternité (donc le Règne de Jésus), je ne vous dis même pas ! Joséphine n’a que mépris pour le Royaume de Dieu. Par exemple, dès le départ de l’épisode 8 « Une Famille à Noël », elle s’énerve contre les principes religieux et la « fermeture d’esprit » d’un chauffeur de taxi qui exprime un désaccord spontané par rapport à l’adoption et au mariage pour les « couples » homos. Elle fait comprendre à ce malotru qu’il y a « des choses bien plus honteuses » (sous-entendu « son homophobie à lui » !) et part en claquant la portière : « Et dire que le Royaume des Cieux appartient aux simples d’esprit… !! » dit-elle, excédée.
 
 

LE ROI BESTIAL ANTÉCHRISTIQUE
 

Épisode 61 – « Un Monde de douceur »

Au bout du compte, si on regarde bien quelles images sont attribuées au Roi ou à la Reine, on constate que le téléfilm qu’ils sont définis soit comme l’incarnation du diable, soit comme l’incarnation de la Bête (de l’Apocalypse).
 

Concernant le diable, dans l’épisode 41 « Les deux font la paire », par exemple, l’Archange Matthias, ressemble à un sombre Prince Noir, au comte Dracula. Quant aux princesses dans Joséphine, elles sont toutes des reines sépulcrales ! Et à trois reprises dans la série, notre ange gardien a quand même un être humain mort pour client principal ! C’est le cas dans l’épisode 42 « Le Secret des Templiers » (la princesse Éléonore, au Moyen-Âge), l’épisode 71 « Le Sourire de la Momie » (la princesse Néféret, en Égypte Ancienne) et l’épisode 85 « La Femme aux gardénias » (Garance Martin, la femme d’un tableau de maître peint dans les années 1920). Au départ, ça étonne même Joséphine : « Il faut que je sache si ma cliente est un fantôme ! » (c.f. épisode 42 « Le Secret des Templiers »). Justement, dans l’épisode 42, elle débarque dans un château médiéval où paraît-il le fantôme de la princesse Éléonore « traverse les allées et les couloirs ». Son rôle est de retourner dans le passé pour côtoyer la morte quand elle était encore incarnée, et ainsi, apaiser le fantôme du présent : « Et si c’était ça ma mission ? Déjouer la malédiction qui pèse sur cette famille depuis qu’Éléonore est morte… »
 

Le personnage de la Reine dans Joséphine a toutes les caractéristiques de l’allégorie mythique et apocalyptique de la prostituée babylonienne et luciférienne qui est en train de se réveiller : « Princesse, tu me le montres ton château ? Attends, j’vais vous éclairer. » (Joséphine en s’adressant à Zoé, dans l’épisode 81 « Enfants, mode d’emploi ») ; « La Princesse Shéhérazade était parée d’émeraudes, de rubis et de saphirs. Ses yeux brillaient d’une colère indicible. » (c.f. conte écouté à la radio par le vieil Albert dans l’appartement des Leroy, dans l’épisode 19 « Nadia »).
 

En plus d’être Satan, le Roi ou la Reine joséphinien(-ne) est aussi la Bête. Par exemple, dans l’épisode 15, le monarque est animalisé sur un veston en cuir de motard : « T’as sorti ton aigle royal aujourd’hui ! » (Régine s’adressant à René, dans l’épisode 15 « La Comédie du Bonheur »). Dans l’épisode 19 « Nadia », pour se débarrasser de l’odieuse bourgeoise Madame Leroy (au nom de famille complètement royal), Joséphine projette de la bestialiser : « Je la transforme en crapaud ? ». Dans l’épisode 27 « Sauver Princesse », c’est au moment où la jument nommée « Princesse » – qui est la cliente principale de Joséphine ! – va devenir « maman » qu’elle accède à un statut royal. Et attention : « Princesse » fait sa princesse ! Son désir est impérieux : « Princesse n’aime pas qu’on la pousse. ». Et sa mère, la jument « Reine d’Avril » n’était pas tellement plus commode, puisqu’elle a tué « accidentellement » d’un coup de sabot Paul, le fils de Lucie la dresseuse de chevaux. À l’issue de l’épisode 61 « Un Monde de douceur », la « Fée Joséphine », confectionnée exprès en l’honneur de l’héroïne pour la remercier de ses bons et loyaux services, est (oh, comme c’est étonnant…) une oursonne ! Dans l’épisode 82 « La Parenthèse enchantée », pour déclarer sa flamme à Olivier et lui demander pardon pour tout le mal qu’elle lui a fait, Sandra, lors de son atelier de contes pour enfants, invente à partir de ce que disent les enfants une légende zoophile impliquant une princesse (Princesse Clara) et un ours, dans laquelle elle transpose son histoire d’amour avec Olivier qui est en train de l’écouter déguisé précisément en ours : « La Princesse Clara, elle est amoureuse de l’ours ? » demande Raphaël, un des enfants médusé de l’auditoire. Dans l’épisode 93 « Enfin libres ! », Joséphine amalgame le Roi avec les animaux : « Toi, arrête de me regarder où je te transforme en prince charmant. » (Joséphine s’adressant à une grenouille). Donc oui, la royauté est bel et bien la Bête dans la série !
 
 

DANS D’AUTRES ŒUVRES DE FICTION

 

Comme j’ai déjà commencé à le faire en introduction de cet article, je vais vous donner quelques exemples fictionnels de cette RoyalMania ou KingMania qui envahit notre Monde. Même si, bien entendu, les personnages qui la portent s’affichent comme des rebelles par rapport aux anciens régimes monarchiques et refusent les attributs de la royauté traditionnelle (ils balancent leur couronne, leur sceptre, leurs bijoux et leur Bible !). Ils prétendent inaugurer une royauté inédite et originale.
 

On va commencer avec la royauté asexuée ou bisexualisée défendue par le chanteur homosexuel Bilal Hassani, qui s’est illustré au concours de L’Eurovision (édition 2019) pour représenter la France avec sa chanson « Roi ». Les symboles maçonniques (triangles, masque d’or, etc.) ne manquent pas !
 

 

Dans un registre similaire, on trouve le vidéo-clip « Kings and Queens » de la chanteuse nord-américaine Ava Max (pâle copie de Lady Gaga… en plus jeune). Là aussi, c’est un festival symbolique de Franc-Maçonnerie !
 

 

Il y a beaucoup d’autres chansons du répertoire musical mondial qui se réfèrent à une royauté (en toc) : c.f. la chanson « Au nom des rois » de Jeanne Mas, la chanson « Libérée, délivrée » d’Elsa (la reine égoïste et incomprise) dans le film d’animation « La Reine des Neiges » (2013) de Walt Disney, la chanson « Reine » de Dadju, la chanson « La Reine » de Lorie, etc. Tout cela à la plus grande gloire de la volonté individuelle, bien sûr ! Et cet égocentrisme se fait passer pour innocent, pour amnésique (en mode « Nous sommes tous rois sans le savoir ») : je pense par exemple au personnage d’Anya, la princesse et impératrice qui s’ignore, dans le dessin animé « Anastasia » (1997) de Don Bluth et Gary Goldman. Subrepticement, dans l’imaginaire collectif, les princesses Disney se supplantent aux saintes, les héros sanguinaires royalisés prennent la place des saints.
 

En fait, le remplacement de la royauté christique par la royauté luciférienne égocentrique est scellé par une alliance tacite avec le Royaume de Satan. Assez récemment au cinéma en France est sorti le film « Wedding Nightmare » de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin (un film d’horreur anti-mariage catholique, distribué par les studios Disney, consistant à décourager les rares personnes encore tentées de passer à l’église de se marier). Et l’une des répliques-phare, c’est quand la future mariée, qui s’apprête en réalité à signer un pacte avec le diable et sa famille, dit à son futur mari : « Je n’arrive pas à croire que d’ici une demi-heure, je ferai partie de l’incroyable lignée ou dynastie des… » et ce dernier lui coupe la parole en rectifiant le propos : « Le Royaume. On préfère ‘Royaume’. ».
 

 
 

LE CATHO-CON (progressiste ou conservateur) FAIT PAREIL…

 

Les principautés démoniaques et lucifériennes ont à cœur d’instaurer un Royaume, elles aussi. Contrairement à ce que s’imaginent les catholiques royalistes, qui pensent être les seuls à chérir la royauté et à vouloir son retour politique, le monarchisme, loin de faire peur ou de dégoûter nos contemporains, vit un regain d’intérêt puissant. Et nous, catholiques, y sommes pour quelque chose dans l’installation prochaine de ce dernier ! Le Roi des insoumis (l’Antéchrist) va succéder – pour un temps très court – au Roi des soumis (Jésus et les catholiques authentiques).
 

Pour ma part, je me définirais comme royaliste (tout catholique est censé l’être, d’ailleurs) mais pas monarchiste (je ne veux pas l’instauration d’un régime théocratique attribuant un pouvoir terrestre à Jésus et à son représentant contemporain).
 

Je constate que bien souvent, les opposants à l’Église Catholique tout comme les catholiques réguliers n’ont pas compris grand-chose à la réelle royauté de Jésus, les premiers (les antithéistes) parce qu’ils associent la royauté à la puissance individualiste et à l’insoumission, les seconds (suiveurs du Cardinal Sarah) parce qu’ils l’associent à leur idolâtrie de la soumission et de l’obéissance, et qu’ils oublient que Jésus n’est pas un Roi au-dessus de nous mais un Roi pauvre, impuissant, qui s’est fait serviteur et qui nous lave les pieds, qui ne nous appelle plus « serviteurs » mais « amis » (Jn 15, 15).
 

Ces abrutis de Riposte Catholique et leur Roi « Chrétienté » ou « Civilisation christique »


 

Beaucoup de catholiques actuels (civilisationnistes, patrimonialistes, souverainistes, suprémacistes, contre-révolutionnaires, nationalistes, bref, millénaristes) partent de l’axiome patriote et d’inspiration chrétienne (les « racines chrétiennes et identitaires de la France, de l’Europe », etc.) que « la République efface la France », ainsi que de certaines prophéties royalistes (notamment la mention du « Grand Monarque » ou des « deux témoins » dans l’Apocalypse : Ap 11, 3-13), pour nourrir des espoirs de coup d’État et de prise de l’Élysée.
 

Énormément de prophéties (rien moins que 100 ! Le marquis de la Franquerie a consacré un petit opuscule à ce sujet, Le Saint Pape et le Grand Monarque d’après les prophéties) annoncent l’arrivée d’un roi : le Grand Monarque. D’ailleurs, dans l’Apocalypse se trouve un passage qui se réfère possiblement à lui (« Fils d’homme », Apo 14, 14). On ne sait pas exactement si c’est un roi, en réalité. Il faut trier entre les fantasmes des royalistes et les vraies prophéties… Cet homme sera en tout cas le chef d’une gouvernance provisoire après une guerre (étrangère ou civile). Son aura spirituelle convertira beaucoup de monde.
 

Il est difficile d’aborder cette humanisation royale. Surtout pour un citoyen républicain dans l’âme comme moi, qui n’a pas du tout été élevé dans cette culture royaliste… Difficile aussi de donner des contours précis à ce Grand Monarque (nom, âge, mensurations, état civil, actions, date d’arrivée, etc.). Parce c’est beaucoup trop dangereux pour sa vie. Actuellement, l’ordre des ténèbres, guidé par un nouvel Hérode, veut savoir qui est ce roi pour le faire tuer. La discrétion est donc de mise. J’ai bien essayé d’en savoir plus à son sujet auprès des voyants catholiques que je rencontre, mais c’est le seul point qu’ils ne veulent pas développer. Une telle prudence de leur part me laisse néanmoins supposer que le Roi est vraisemblablement déjà né. Et que Marie le protège. Par ailleurs, j’ai tout de même appris qu’il ne sera pas issu des trois familles du royalisme monarchiste traditionaliste (Orléanistes, Légitimistes, Survivantistes), ni du militantisme carriériste porté par la droite LMPT (n’en déplaise à Philippe de Villiers qui avait misé tous ses espoirs sur François-Xavier Bellamy, ou à Jacques de Guillebon qui voit en Marion Maréchal-Le Pen la nouvelle Jeanne d’Arc …), et encore moins des Groupes d’Action Royaliste qui rêvent d’instaurer, par la force et au nom d’un catholicisme intellectualisé à la Maurras, un pouvoir humain conservateur d’inspiration ritualiste ultra catholique. Nous devons faire attention à ne pas tomber dans l’hérésie arienne ou semi-arienne, de type millénariste, y compris dans les rangs catholiques, qui entend instaurer un Empereur du monde, une « théocratie », un Royaume de Dieu par anticipation : le spirituel et le temporel doivent s’associer sans se confondre. Le risque est de se fixer sur le Roi et non sur Jésus, sur la Terre et non sur le Ciel. Certains catholiques tentent à tort de sacraliser le temporel en considérant le sacre des rois comme un sacrement, ce que l’Église a toujours refusé. C’est au fond la tentation messianiste. Or c’est Dieu qui choisit le Roi comme Il a choisi David ! Et c’est probablement le Pape (actuel) qui l’appellera et le oindra. Quoi qu’il en soit, le vrai Roi est tellement humble qu’il ne sait peut-être même pas que c’est de lui dont il s’agit ! Moi, personnellement, ce dont j’ai l’intuition, c’est que le Roi de France sera catholique et pauvre. Quand il se lèvera, ce ne sera pas en grandes pompes. D’ailleurs, très peu de personnes le suivront. Il enseignera qu’il faut chercher à acquérir non pas un royaume terrestre mais le Royaume céleste. Il insistera sur son identité de serviteur du Christ, en rappelant que vouloir placer un monarque humain avant le retour du Christ consiste à souhaiter le désordre et la dictature. Et il mourra de façon ignominieuse, noblement misérable.
 

Pour couronner le tableau, et au risque de me voir accusé de millénarisme chauviniste et de messianisme gallicaniste, je rajoute que certaines prophéties nous annoncent que le Grand Monarque sera français. Il libèrera la France et Rome, poussera les musulmans hors de l’Hexagone et mourra durant la bataille. C’est alors que les mahométans se convertiront. Mais il ne fera la conquête d’aucun espace géographique et d’aucun espace politique. Son règne s’inscrira dans la durée des 1260 jours, et lancera un processus (qui n’est pas encore le processus de la Parousie) qui concerne tous les habitants de la Terre et servira de modèle à d’autres pays en Europe.
 

Qu’est-ce que la France a de si particulier pour être le siège de la royauté divine en personne ? D’abord elle est la Fille aînée de l’Église. Même si cette périphrase n’est pas à proprement parler « historique », elle est reprise par certains Papes (Jean-Paul II, le Pape François) pour qualifier la France et rappeler que, de par son baptême d’une part, et de par ses rois d’autre part, elle a une Mission particulièrement importante. De plus, la France est le seul pays où les rois ont été oints avec le Saint Chrême, donc par l’Esprit Saint, et non simplement par l’huile des malades comme c’est le cas pour les autres rois chrétiens du monde. La France est aussi le seul pays où la royauté est parfaitement unifiée à la chrétienté (baptême de Clovis à Reims en 498, consécration du roi saint Louis IX au Christ en 1226, apparitions de Cotignac en 1519 annonçant la naissance du roi Louis XIV, etc.). Sainte Jeanne d’Arc l’a bien rappelé par ses œuvres et en a payé de sa vie (Peu avant le sacre de Charles VII à Reims le 17 juillet 1429, Jeanne, par un pacte officiel et public en l’abbaye de Fleury-sur-Loire le 21 juin de la même année, a renouvelé le pacte de 498 conclu entre Dieu et le Royaume de France) ! Le Christ est et a voulu être Roi de France. C’est par lui que la France reçoit sa Mission d’« Éducatrice des Peuples ».
 

Donc en attendant le Roi (le terrestre + le céleste), demandons à Jésus de préparer notre cœur à comprendre sa Royauté. Ne nous plantons pas de royauté, y compris au nom du Christ-Roi. La Royauté de Jésus n’est pas de ce Monde (Jn 18, 36).
 
 

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