Saint Antoine de Padoue et les enfants

Saint Antoine et Jésus, par Urbinelli

Saint Antoine et Jésus, par Urbinelli

 

Saint Antoine de Padoue (1195-1231) a confondu toute sa vie les petits enfants et Jésus. Et c’est formidable. Il a écrit dans un de ses sermons pour Noël : « Dieu pour nous s’est fait petit enfant. Vous avez fait quelque mal à un enfant, vous l’avez frappé. Mais vous lui donnez une fleur, une rose, un objet qu’il aime : aussitôt il oublie le mal que vous lui avez fait ; sa colère tombe et il court vous embrasser. Ainsi du Christ : vous l’avez offensé par quelque faute, mais vous lui offrez la rose de la contrition avec vos larmes (les larmes sont le sang de l’âme) : alors, il oublie votre offense, il accourt, il vous prend dans ses bras et vous donne un baiser… »
 
enfant
 

Saint Antoine aimait les petits enfants, et en particulier l’Enfant Jésus en eux : « Le spectacle de leur innocence me dédommage des amertumes que me causent les passions humaines. » disait-il. Il a même été aperçu avec l’Enfant Jésus enfant par le comte Tiso, d’où les représentations de Saint Antoine avec l’Enfant Jésus dans les églises : « Or une nuit que le comte Tiso, lui aussi, ne peut dormir et parcourt son parc, il aperçoit une vive clarté par la fenêtre de la cellule. Il s’approche, voit par la fenêtre Frère Antoine assis sur la planche de sa couche ; le grand Livre est ouvert sur ses genoux ; sur le livre… se tient un tout petit enfant d’une beauté incomparable, comme ‘composé’ de lait et de rose, et vêtu de soleil. Parfois, l’enfant se pend au cou du moine et lui donne un baiser insistant, ou le serre très fort, ou le caresse comme son père. Et Antoine lui rend ses caresses et ses baisers avec transport. Un bonheur indicible illumine le visage du Frère extasié. Alors Tiso ne doute plus qu’il contemple l’Enfant Jésus lui-même. Soudain, Antoine se sent observé. La vision disparaît. Il appelle le comte. Il lui défend de rapporter ce qu’il a vu tant que lui, Antoine, sera encore de ce monde. Le comte le lui promet. Le moine lui confirme qu’il s’agissait bien de l’Enfant divin. À la mort du saint, le comte Tiso révélera le prodige, le certifiant authentique par serment solennel sur les Évangiles et donnant par écrit tous les détails ci-dessus. » (Fernand Lequenne, Antoine de Padoue, sa vie, son secret, p. 175)