Vous me remerciez ? Je vous remercie aussi !


 

C’est la grande mode, en ce moment, des MERCI. Surtout après la crise du Coronavirus, les panneaux publicitaires les affichent comme autant de manières hypocritement sincères de nous soumettre. Au lieu de s’imposer par la force, les systèmes totalitaires nous assomment à coup de « Merci » et de « Bravo : vous êtes tous des héros ». C’est le règne du positive wording souriant. Insupportable.
 

Les catholiques bourgeois n’échappent pas à la règle. En ce moment, certains reviennent vers moi comme des fleurs, la bouche en coeur, comme si de rien n’était. Ils sont encore persuadés que tout va bien pour moi, que l’homosexualité est un sujet folklorique et anecdotique. Ils vivent dans leur petite bulle bourgeoise et ritualiste. Tout va bien. Et « merci pour votre encouragement (j’aime beaucoup ce que vous faites) ».
 

Tiens, par exemple, j’ai reçu récemment des « remerciements-poignard ». Titre du mail : « Remerciements » : « Monsieur. Depuis les lustres, je n’étais pas allé sur votre blogue. Vous tenez bon, merci. Il n’est plus possible d’être de bonne foi (et Foi) et de ne pas voir. Des témoins comme vous aident. Bonne journée. X. » (Avec un prénom et un nom qui transpire l’aristocratie bourgeoise pharisienne). Et voici ce que j’ai répondu : « À quoi sert de m’applaudir si vous venez me voir tous les 6 ans pour vérifier que je suis juste vivant, et alors que les catholiques dans leur grande majorité m’ont complètement laissé tomber, n’en ont rien à foutre des personnes homos, alors même que l’homosexualité est le fer de lance de l’anticléricalisme actuel et des persécutions antichrétiennes imminentes ? Philippe. »
 

D’aucun verront dans ma réponse lapidaire une impolitesse et une ingratitude effrayantes. Mais qui est impoli ici, en réalité ? Celui qui dit éhontément « MERCI » ou celui qui dit légitimement « MERDE » et « ALLEZ-VOUS FAIRE FOUTRE : ÇA VOUS FERA LE PLUS GRAND BIEN » ?