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Les 20 inepties du documentaire « Homo-thérapies : conversion forcée » de Bernard Nicolas diffusé ce soir sur Arte et que beaucoup vont prendre pour argent comptant


 

À ceux qui, parmi vous, allez regarder ce soir le documentaire « Homo-thérapies : conversion forcée » de Bernard Nicolas sur ARTE (vous l’avez ici en streaming pour quelques jours en libre service), consacré aux groupes chrétiens de thérapie de conversion de l’homosexualité, j’ai listé pour vous les 20 principales conneries qui s’y trouvent et que les médias mainstream, dans leur ignorance crasse du sujet, ne vous délivreront jamais. Pour qu’au moins vous voyiez ce reportage avec les bonnes lunettes et un minimum de distance, afin de ne pas vous faire avoir par ces bonimenteurs anticléricaux (anti-Église) et finalement homophobes (même s’ils se présentent comme gays friendly). Ces journalistes veulent vous rouler dans la farine et vous enrôler dans leur course paranoïaque aux droits homosexuels, en créant de fausses victimes qui occultent les vraies.
 

Les conneries principales

 

Voici donc, en vrac, les quelques affirmations délirantes que j’ai relevées dans « Homo-thérapies » :
 

1 – Déjà, d’entrée de jeu, dans ce reportage, on nous parle de « méthodes extrêmement violentes » des groupes d’accompagnement religieux des personnes homos. Euh… lesquelles, au juste ? On nous décrit « les dégâts que ça produit chez les gens, les « dommages psychologiques… Euh… lesquels ? Quelle personne suicidée ou dépressive connaissez-vous parmi toutes les personnes qui vont – de surcroît volontairement – dans ces groupes ? J’attends toujours la réponse et des exemples concrets. (C’est vrai que les groupes de parole « salon de thé » de l’association Courage c’est hyper « violent » et ça pique les yeux… C’est proche de la séance de torture !!). Et comme ces journalistes indignés n’ont rien à répondre, car en fait ils n’ont pas vu ces violences, et surtout ils les ont inventées de toutes pièces, ils utilisent 4 techniques : soit l’extériorisation (ils situent cette « violence » loin loin très loin : sur une planisphère ou aux États-Unis et partout dans le Monde… pour faire croire ensuite que le « péril » est à nos portes et que nous serions, nous Européens, « encerclés » !), soit l’invisibilisation (ils rendent la « violence » homophobe invisible : elle serait d’autant plus perverse et réelle qu’elle se cacherait et ne se verrait pas. Vu qu’ils n’ont pas de violences physiques à dénoncer – les électrochocs, pour leur info, ça date d’il y a un siècle, et même les suicides qu’ils agitent comme des preuves, ils n’en citent qu’un seul dans le reportage… sinon pour le reste, il est question d’« envies suicidaires » –, ils vont se rabattre sur lesdites « violences psychologiques », supposées être encore plus mortifères et efficaces que les violences physiques. Là encore, l’invisible a bon dos), soit l’amalgame (ils montrent des groupes de thérapie majoritairement protestants ou mormons – Exodus, Torrents de Vie, etc. – pour ensuite faire croire au public ignorant tout de l’Église Catholique que ces groupes sont catholiques), soit la caricature (au sens propre du terme : comme je le décris dans mon prochain livre dénonçant la loi d’interdiction des thérapies de conversion, la chaîne ARTE est coutumière, dans ses reportages soi-disant réalistes sur l’homophobie, de l’insertion de dessins ou de caricatures distortionnant la réalité, diabolisant certains groupes de personnes, et donnant corps aux fantasmes manichéens de ceux qui les intercalent à leur documentaire ; ici, Bernard Nicolas a fait appel à un illustrateur visiblement ténébriste et expressionniste « à l’allemande »…).
 


 

2 – Dans le reportage, Benoît Berthe (le seul témoin public que les promoteurs de la loi d’interdiction des thérapies de conversion ont trouvé) n’a fréquenté aucun groupe d’accompagnement chrétien des personnes homosexuelles. Tout simplement parce qu’il a quitté l’Église depuis une vingtaine d’années et n’est plus catholique pratiquant. Donc ce qu’il dit ne tient pas debout. Et le « traumatisme » qu’il a vécu se résume en réalité à sa surprise d’avoir été emmené un jour à son insu par ses parents dans des groupes charismatiques (et ça, je peux le comprendre : la première fois que je suis allé à des célébrations de louange un peu/beaucoup « perchées » de la communauté de l’Emmanuel ou des Béatitudes – appelées gentiment les « deviseurs d’ampoules » – j’ai eu un premier mouvement de gêne car ce n’est pas vraiment ma sensibilité. Mais je m’y suis fait. Et surtout, pas de quoi parler de « sectes », de « folie », d’ « envoûtement collectif » ou de séances d’exorcisme effrayantes, et encore moins « contre l’homosexualité », ni de les associer aux réunions protestantes ou tribales des télévangélistes-sorciers africains ou nord-américains. Mec, t’as juste connu le choc culturel entre monde profane et monde à part des communautés charismatiques. Bienvenue dans l’Église catholique ! Détends-toi.)
 

3 – Le reste du discours de Benoît Berthe sont des « cauchemars » (je le cite), donc le fruit de son imaginaire (obsessionnel et paranoïaque, il faut le dire). J’ai déjà eu l’occasion de parler une fois au téléphone avec ce gars, et j’ai pu constater par moi-même un hystérie pathologique chez lui : il ne m’a pas écouté et je n’ai pas pu en placer une. Notre échange a tourné court parce qu’il a raccroché. Et après, comme je dénonce ses paranoïas, le pauvre petit chéri à sa maman va colporter sur tous les toits que je serais « dangereux » et que je l’aurais « insulté » (regardez les « insultes » que soi-disant j’aurais proférées). C’est lui qui nage en plein délire. Pas moi.
 

4 – Dans le documentaire, il est dit que la famille Berthe est « habitée par une foi inébranlable ». Je connais Véronique Berthe personnellement et me suis entretenu longuement avec elle : même si elle continue d’aller à l’Église, elle rejette son enseignement et sa doctrine, et veut supprimer les articles du Catéchisme de l’Église Catholique concernant l’homosexualité. Comme « catholique fervente, dévote et obéissante », on a vu mieux…
 

5 – Les « preuves » d’homophobie avancées par les soi-disant « rescapés des thérapies de conversion » sont – tenez-vous bien – des extraits de… journaux intimes rédigés pendant l’adolescence par des gars homos aujourd’hui trentenaires/quarantenaires. Ça, c’est de la preuve ! À deux reprises, on voit l’unique témoin pour la France (Benoît Berthe) et l’unique témoin pour l’Allemagne (Bastian Melcher) lire leur ressenti de l’époque. Zéro objectivité. Et surtout, émotionnalisme à fond les ballons : c’est « ça », la nouvelle objectivité qui justifierait une loi… !
 

6 – Dans le documentaire, Jean-Michel Dunand, l’ancien moine carme, et fondateur de la Communion Béthanie (groupe d’accueil de personnes « homosensibles » : faut pas dire « homosexuelles » car c’est un gros mot, paraît-il…), est habillé dans le reportage encore avec un habit religieux. Euh… comment dire… ? Jean-Michel Dunand est ce qu’on appelle un moine défroqué. Il a donc de lui-même quitté l’Église. Donc que fait-il habillé encore en moine et jouant le fondateur d’une confrérie religieuse ? Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? De plus, il est en « couple » homo, il s’est soi-disant « marié » (je mets le terme entre guillemets car ce n’est pas un mariage) avec son compagnon, et il n’obéit pas à l’Église. Ses souvenirs d’exorcisme – bien que certainement basés sur des faits réels – sont des élucubrations exagérées voire le fruit de son imagination débordante (j’ai eu l’occasion de déjeuner une fois en tête à tête avec lui, donc je sais un peu de qui je parle). Son témoignage est donc invalide.
 

7 – Il est dit dans le reportage que les catholiques affirmeraient que « l’hétérosexualité est la Création de Dieu ». Non seulement c’est faux mais en plus les catholiques ne parlent jamais d’hétérosexualité. Pas assez, d’ailleurs. Et depuis 2013, j’ai créé un site qui s’appelle CUCH : Catholiques Unis contre l’Hétérosexualité, qui prouve que justement l’Église n’a jamais défendu l’hétérosexualité, et la décrit même comme une « perversion ».
 

8 – Dans le reportage, l’historien Anthony Favier (que j’ai aussi eu l’occasion de rencontrer à l’association chrétienne homo David et Jonathan) est filmé dans une église catholique et parle au nom des catholiques… alors qu’il est protestant ! Magnifique, l’objectivité… Idem pour Laurent Lemoine, que je connais également en personne et qui vient du protestantisme. En fait, les seuls témoins « catholiques » interviewés (à part Xavier Guillaume) ont quitté l’Église Catholique. Pourquoi, alors, faire passer leur parole comme représentative des catholiques ? Pourquoi ne pas inviter les vrais catholiques ?
 

9 – Dans le documentaire, il est dit : « Tous les étés, ‘Courage’ est accueillie à bras ouverts par la Communauté de l’Emmanuel. » C’est complètement faux. L’Emmanuel n’a hébergé le « Parcours Homosexualité » que pendant 3 étés, de 2015 à 2017. En plus, ça n’a pas été « à bras ouverts » puisque le parcours n’a même pas été annoncé pendant la session (les organisateurs étaient morts de trouille de lancer un truc pareil et avaient déjà peur d’accueillir cette association à cause des attaques, donc ils nous ont planqué comme des hontes) : c’est dire si les communautaires ont eu des réticences ! Et l’année 2018 a été le coup de grâce : par peur des infiltrations journalistiques et des poursuites judiciaires, la Communauté de l’Emmanuel a renié Courage et a tout simplement cessé d’organiser la session parallèle consacrée à l’homosexualité. Ce n’est pas ce qu’on appelle un accueil à bras ouverts !
 

10 – Dans le documentaire sont mis sur le même plan des soirées de guérisons (onctions des malades, impositions des mains, messes) et les exorcismes spécifiques à l’homosexualité (on nous montre des images tournées dans une église en Pologne)… alors que ça n’a concrètement rien à voir. Jamais – en tout cas chez les catholiques – il n’y a de soirées guérisons « spéciales homosexualité ». Je connais même personnellement des animateurs de soirées guérisons très connues à Paris : ils m’ont certifié qu’ils ne parlent jamais d’homosexualité ; et même quand dans les prophéties ou libérations annoncées en grande assemblée, ils n’ont jamais vu de cas de libération de l’homosexualité révélés par l’Esprit Saint.
 

11 – Dans le reportage, la témoin lesbienne polonaise, Eva Kamola, a ce don exceptionnel de savoir ce que nous, catholiques, penserions dans notre tête. C’est formidable, quand même. Elle est très forte. « Ici, les gens pensent certainement que l’homosexualité est un péché. » J’ai envie de lui répondre : « Parle pour toi ! » Moi, personnellement, je n’ai jamais croisé de catholiques (que ce soit progressistes ou conservateurs) qui disaient cela (même si certains doivent certainement le penser, mais ce sont des cons, puisque le péché est lié à la liberté, et la tendance homo n’a vraisemblablement pas été choisie). Et je ne l’ai jamais pensé non plus.
 

12 – Les auteurs de ce documentaire (Bernard Nicolas, Jean-Loup Adénor, Timothée de Rauglaudre) passent leur temps à traîner les autres en procès d’« homophobie »… mais les avez-vous entendu une seule fois assumer leur homosexualité et s’annoncer homosexuels à leur tour ? Moi, jamais. Pour des gars qui prétendent accepter l’homosexualité et ne pas en avoir honte, et la faire accepter aux autres, on a vu mieux…
 

13 – Dans le reportage, Jean-Michel Dunand (vous savez, le faux traumatisé qui déclare contre moi dans Dieu est amour que je lui aurais écrit un mail d’une « violence extrême ». Euh… Je lui ai juste dit que son mouvement de la Communion Béthanie et que son discours n’étaient pas conformes à l’Église Catholique, mais bon… si « la haine », « l’insulte » et « la violence » ce n’est que ça, ça va !) épingle les 4 petits paragraphes du Catéchisme de l’Église Catholique sur l’homosexualité en leur attribuant une violence digne d’une crucifixion. Je le cite : « Quelle violence !! Quelle violence !! Comment des hommes d’Église peuvent-ils signer une telle violence de mots ?!? Et combien d’hommes en sont morts ?!? ». Euh… comment dire, Jean-Michel ? Déjà, la violence, je ne l’entends que dans tes propos et ta manière de t’exprimer. Ensuite, je relis les passages du Catéchisme : non seulement je ne vois aucune violence, mais en plus j’y vois de l’Amour vrai et de l’exigence responsabilisante et libératrice. Enfin, combien de gens sont morts à cause de ces mots ? À ma connaissance, aucun. Donc à mon avis, tu délires.
 

14 – Xavier Guillaume, responsable de Courage France (que je connais personnellement… et je compatis pour lui d’avoir fait son coming out à la France entière pour seulement dire « ça » et d’avoir été malhonnêtement instrumentalisé dans ce reportage, alors qu’il a autre chose de bien plus beau et pertinent à dire au Monde) confond (encore et toujours…) « continence » et « abstinence ». C’est très clair dans le reportage, où il dit qu’il a rompu avec son copain de l’époque et lui a demandé l’abstention. Et bien sûr, les réalisateurs du reportage ont sauté sur l’occasion pour le choper sur cette seule (et énorme) erreur et contradiction, et donc le faire passer pour le con-qui-s’abstient. Je rappelle à toutes fins utiles que l’abstinence sèche (renoncement à la pratique homosexuelle, refoulement, NON), nous ne la promouvons pas. Nous ne prônons, en tant que catholiques homosexuels, qu’un OUI, le don de son homosexualité au Monde et à l’Église.
 

15 – Même réductionnisme entre « continence » et « abstinence » qui n’a pas échappé à Jean-Loup Adénor et Bernard Nicolas : le discours affligeant de la psychologue Oranne de Mautort (encore une catholique issue du « 9.3. », dans la misère et les cris…) déclare que « la continence est l’absence de relation sexuelle » Là aussi, c’est une ânerie. L’absence de relation sexuelle, c’est uniquement l’abstinence. Sans compter qu’après, par pure démagogie, pour faire bonne figure et prouver qu’elle ne serait pas homophobe, elle finit sa démonstration catastrophique (eh oui ! la plupart des catholiques sont des brêles pour parler correctement d’homosexualité : ça, vous l’aurez remarqué, et c’est sans doute le seul truc vrai montré dans ce reportage) par une déformation de ce qu’a dit le Pape François (qui n’a jamais invité à ne pas juger/penser) : « Je reprendrai les propos du Pape François ‘Qui suis-je pour juger ?’ Et en effet, qui suis-je pour dire à une personne ce qui est bon pour elle ? » Ben je sais pas… tu peux être une sœur en Christ qui sait se servir de son intelligence pour aimer et conseiller tes frères homos, par exemple ?
 

 

16 – Dans le documentaire, il est dit : « Les organisateurs de ces sessions doivent rendre des comptes ». Des comptes de quoi ? De suicides et de traumatismes imaginaires ? Et tant que ces législateurs y sont, arrêtez-nous aussi nous personnes homosexuelles croyantes qui sommes allées volontairement dans ces sessions puisque nous les avons nous-mêmes demandées et organisées ! Comme ça, vous montrerez à la France entière que les véritables homophobes, ce ne sont pas ceux que vous dénoncez mais vous-mêmes ! Alors allez-y !
 

17 – Dans le documentaire, on nous présente les exorcismes comme une torture (je cite : « une autre forme de torture : l’exorcisme ». Alors déjà, 1) les exorcismes, on en voit plein dans l’Église Catholique, à travers les sacrements. Je pense par exemple aux baptêmes de bébés, qui est le premier et finalement le principal exorcisme de l’Église. Et les exorcismes se caractérisent par leur douceur. Et de 2), la véritable torture sont les infestations et persécutions démoniaques (les personnes qui les vivent racontent amplement les vexations qu’elles subissent… et effectivement, c’est bien pire que dans les films d’épouvante), et non les exorcismes. La séance d’exorcisme, bien que parfois spectaculaire (encore que, les vrais cas de possessions démoniaques sont extrêmement rares) n’est non seulement pas une torture (excepté pour les démons !) mais une libération pour les personnes.
 

18 – On nous dit dans le reportage que les victimes des thérapies de conversion « ont souvent frôlé la mort », qu’elles sont « sorties de l’enfer », qu’elles ont vécu « un calvaire », qu’elles seraient légion (on nous sort le chiffre de 700 000 victimes). Mais dans les faits, où sont ces 700 000 « manipulés » ? Quant à la surévaluation du désir de suicide ou de mourir (somme toute très humain : moi, personnellement, j’ai déjà pensé à la mort, et je crois que toute personne humaine normalement constituée a eu au moins une fois dans sa vie envie de mourir et a pensé au suicide), elle est non seulement flagrante dans « Homo-thérapie » (comme si le désir d’en finir était exceptionnel et typiquement « cathomosexuel ») mais en plus est considérée comme une preuve indiscutable du mal extérieur que serait l’Église Catholique. À en croire Bernard Nicolas et les législateurs des thérapies de conversion, penser au suicide est le suicide (carrément !) et constitue le summum de l’horreur homophobe… alors que, les gars, c’est juste humain. Et surtout, ce n’est pas une preuve de la soi-disant nuisance des groupes catholiques d’accompagnement des personnes homos. Pareil pour la honte, qui est présentée comme le summum de l’ignominie : « Si je n’avais pas fréquenté l’Église, je n’aurais jamais connu la honte. » (Bastian Melcher). C’est vrai que connaître la honte, c’est affreux. C’est digne de la Shoah…
 

19 – À l’issue du reportage, ça y est, le mot « secte » est lâché ! Puisque les catholiques refusent – je cite – « la vraie nature d’un homosexuel » (euh… la vraie nature de tout être humain, y compris des personnes homos, n’est pas son orientation sexuelle ni les personnes qui l’attirent érotiquement, mais c’est celle d’homme ou de femme et d’Enfant de Dieu, mais j’dis ça j’dis rien…), ils composeraient une secte terriblement dangereuse. « Nos témoins ont réussi à leur échapper… mais ils restent marqués à vie. » dit la voix-off. « Non ! Ils ne m’auront pas ! » déclare avec conviction Jean-Michel Dunand ! Ben oui, pauvres petits chats. Et le plus pervers, c’est que l’Église serait tellement génialement démoniaque qu’en plus, comme les méchants dans les dessins animés, on n’arrive jamais à prouver sa capacité de nuisance, puisque dans sa ignoble perversité, Elle effacerait ses preuves et donnerait à ceux qu’Elle manipule l’impression de les sauver : « faute de plaintes » ; « Aucune plainte n’a été déposée. ». Je sais ! J’ai compris ! En fait, l’Église, c’est Fantômas, en fait.
 

20 – Pour finir, je signale au passage que dans un Monde qui tournerait rond et qui serait juste, Jean-Loup Adénor devrait être poursuivi pénalement pour avoir filmé en caméra cachée des contextes de confidentialité absolu : par exemple, violation du secret de confession dans le confessionnal du père Olivier Jouffroy à l’église saint Louis d’Antin ; ou encore sa violation de la confidentialité des échanges au sein du groupe Courage (flouter les visages des participants n’y change rien : les propos aussi font partie de l’anonymat). C’est comme si un journaliste filmait une consultation médicale et violait le secret médical. Mais Jean-Loup Adénor bénéficiera d’une totale impunité, car qui, aujourd’hui, défend l’Amour et sa discrétion/délicatesse plutôt que la nécessité de la « transparence » justicière ?
 
 

Les conneries périphériques

Par ailleurs, dans le flot des conneries collatérales accompagnant le documentaire « Homo-thérapies » et le livre Dieu est amour de Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre, en voici un florilège :
 

– Laurence Vanceunbrock-Mialon, la députée LREM lesbienne, qui porte le projet de loi d’interdiction des thérapies de conversion de l’homosexualité, marche aussi (oh comme c’est étonnant) main dans la main avec l’ancien député homosexuel Jean-Luc Romero, aux avant-postes pour défendre l’euthanasie et expliquer aux vieux qu’ils vont être supprimés volontairement et que c’est « pour leur bien ». Formidable, non ? Et après, c’est nous, catholiques, les « ignobles » ??
 


 

– Tiens, puisqu’on parlait de propos idiots et de Jean-Luc Romero (qui m’a mis médiatiquement à l’index en me faisant passer pour « l’homo Manif Pour Tous et pro-Vie » : quand on voit ce que je pense de La Manif Pour Tous, ça fait sourire), Jean-Luc nous en a sorti une bien bonne sur Twitter : « Je rappelle qu’il est inacceptable que des ‘thérapies’ de conversion pour les LGBTQI aient lieu en France et soient, pour la plupart, organisées par l’Église Catholique. » Euh… pour ta gouverne, Jean-Claude, les groupes de thérapies sont principalement protestants ou mormons, donc l’Église Catholique n’a rien à voir là-dedans. Et le groupe Courage en France ne doit pas compter plus de 50 membres, si mes approximations sont bonnes. Donc le présenter comme une pieuvre tentaculaire, c’est juste du délire.
 

 

– L’émission Quotidien a déroulé le tapis rouge à Benoît Berthe, la pseudo « victime » des thérapies de conversion catholiques. Les journaleux écrivent ensuite ceci : « À 15 ans, sa famille l’a fait participé à des ‘thérapies de conversion’ pour ‘soigner’ ses attirances homosexuelles. » C’est archi faux. À l’époque, il n’existait pas de sessions spéciales pour l’homosexualité à Paray-le-Monial. Et les 3 années qu’elles ont existé, il n’y a jamais eu de prières de délivrance, d’exorcismes spectaculaires, d’effusions mystico-thérapeutiques charismatiques décrites par Benoît. Tout simplement parce que Benoît, comme je le disais plus haut, a quitté l’Église depuis longtemps et ses souvenirs remontent à 20 années. Et la seule personne de sa famille qui était présente à la première session de Paray, c’était sa maman, Véronique Berthe (je le sais puisque lors de la ballade en duo pour échanger, je suis tombé sur elle). Cette femme n’aime pas l’Église, n’accepte pas ce qu’Elle dit sur l’homosexualité, et pour décrédibiliser mes propos, me fait passer pour une star capricieuse. Benoît Berthe parle donc de ses fantasmes et de groupes qu’il ne connaît pas.
 

 

– Le journaliste et auteur de Dieu est amour Jean-Loup Adénor, comme il n’a aucun argument à m’opposer, me traite de « fou » sur les réseaux sociaux. Ça, c’est de l’argumentation ! (… et ça change des « intégristes moyenâgeux » et des « sectes » de Bernard Nicolas). Je lui rappelle que : 1) « Ariño » a un prénom, est une personne humaine, et je m’appelle Philippe ; 2) je lui demande : Où a-t-il lu ou entendu que j’aurais dit que lui et son équipe paranoïaque étaient « possédés » ? Dans ma critique sur le livre Dieu est Amour (essai à la rigueur journalistique pitoyable : voyez plutôt), je dis juste que la Bête est très présente et que les auteurs de cette soi-disant « enquête » de terrain sont inconsciemment obsédés par elle. Pas plus, pas moins. Par ailleurs, je crois qu’ils ne connaissent pas bien ce que sont les exorcismes et les cas de possessions démoniaques (extrêmement rares) : ils en sont restés au film d’horreur « l’Exorciste ». C’est mignon… mais ce n’est pas la réalité. Enfin, pour l’information de Jean-Loup Adénor, dans le reportage « Homo-thérapies », j’ai encore vu son obsession pour la Bête… : à un moment, Günter Baum décrit (je cite) sa tendance homosexuelle « comme un animal sauvage en moi et qu’il ne pouvait dompter ». Quant à Eva Kamoda (femme lesbienne polonaise), elle se rend dans le cabinet du psy Starovic où trône la Bête. Mais là encore, c’est moi qui dois sans doute « délirer »… Si tu veux me soigner, Jean-Loup (puisque visiblement je suis très malade), pourquoi ne montes-tu pas des thérapies de conversion à l’homosexualité et contre l’homophobie, ou un asile, tant que tu y es, puisque tu en as, au niveau du propos, toute l’intention ? #Idée
 


Autre chose à foutre, mais…

Je viens de voir le documentaire « Homothérapies, conversion forcée » de Bernard Nicolas qui passera à la télé sur ARTE mardi prochain. Même si j’ai vraiment autre chose à faire, je suis obligé d’en écrire une critique, similaire à celle sur Dieu est amour. Sinon, les gens vont boire comme du petit lait ce tissu de mensonges et de contre-Vérité. Et soit dit en passant, si les catholiques m’avaient écouté et soutenu, on n’en serait pas là ! Vivement que mon bouquin et que mon film sortent.
 

 

#Thérapiesdeconversion #DieuEstAmour #Homosexualité #LGBT #Homophobie #Arte #Guérison #Église #Catholiques
 
 

Acabo de ver el documental « Homoterapias, conversión forzada » de Bernard Nicolas, que van a difundir por televisión francesa el próximo martes. Por más que tenga un montón de trabajo, estoy obligado a escribir una reseña. Sino, la gente se comerá esta sarta de mentiras sobre los grupos de acompañamiento de personas homosexuales cristianas. Y, dicho sea de paso, si los católicos me hubieran escuchado y apoyado, ¡ no estaríamos en este lío hoy ! Ojalá mi próximo mi libro y el documental salgan rápido.
 

#Terapiasdeconversión #Homosexualidad #LGBT #Homofobia #Sanación #Iglesia #Católicos

Le dérushage


 

Je suis en plein « dérushage » (sélection des meilleurs moments) du documentaire « Homosexualité et Vérité ».
 

C’était à prévoir : c’est l’ascenseur émotionnel. Je passe du rire (on prévoit même un bêtisier : « blooper » en espagnol) aux larmes d’émotion (face à la générosité dingue des 7 témoins homos du film), de la joie et l’admiration profondes (quand mes amis disent des vérités-choc et se jettent à l’eau) à l’exaspération et à la panique (quand ils ont du mal à accoucher ou quand ils sortent carrément des conneries : défense de l’hétérosexualité, de l’adoption pour les « couples » homos, de l’ « Amour homo », des Unions Civiles, diabolisation du « lobby gay » et du Gender, relativisation de la transition, phrases incompréhensibles, etc.).
 

C’était en connaissance de cause que je me suis entouré de personnes imparfaites comme moi, fragiles dans leur choix de la continence (abstinence donnée à l’Église et au Monde) et très ignorantes de l’homosexualité (même en étant homos). Si j’avais, au niveau du discours, voulu être 100 % satisfait, si j’avais souhaité un reportage qui me ressemble et me plaise parfaitement, j’aurais fait un film sur moi, par moi-même… et me serais retrouvé tout seul et bien triste ! Mais, comme le dit si justement Jésus dans la Bible, « c’est à la manière dont vous vous supporterez et aimerez les uns les autres que les gens verront que vous êtes mes disciples ».
 

Je prends donc sur moi les disparités, les contradictions, les lourdeurs, les faiblesses, les péchés, les superficialités, les bêtises, les écarts d’opinion, l’ignorance crasse, le romantisme dégoulinant, etc., de mes frères, parce que je porte (et suis porté par) ma (folle) famille de coeur – à savoir la Communauté homosexuelle – et que chacun de ses membres est important et indispensable. Je n’ai quasiment pas le choix.
 

On avance ! Et je vais m’efforcer jusqu’à la fin de faire le grand écart entre Charité et Vérité, tout en gommant quand même au montage les contre-vérités. L’Aventure c’est l’Aventure ! ^^

Un être humain autre que Jésus et Marie peut incarner la continence homosexuelle et nous aider à la vivre


 

Il arrive que la continence homosexuelle soit incarnée par une personne humaine en particulier, autre que Jésus et Marie. Parfois, les pulsions, les sentiments amoureux, existent et perdurent à l’égard de quelqu’un d’existant, même quand on fait le choix de ne pas les entretenir et de ne pas être en couple avec lui, parce qu’on sait que l’incarnation de Jésus et de Marie est maîtresse et prend la première et même toute la place. Car il est facile d’enfermer la continence dans une bulle hermétique désincarnée, déshumanisée, hors de toute tentation, et dans un célibat solitaire. Sauf que ça ne se passe pas toujours comme ça et on ne décide pas de qui on tombe amoureux ! Quelquefois, Jésus met sur notre chemin de personne homosexuelle un individu singulier qui deviendra – plus arbitrairement que librement et volontairement – un ami privilégié, et qui nous donnera l’énergie et le sens de vivre la continence ; qui l’incarnera, même. Et c’est peut-être plus beau et plus consolant pour la route qu’une continence déshumanisée, même si c’est aussi déchirant : quand la continence n’est reliée à aucune personne de chair et de sang à part Jésus, elle ressemble davantage à une abstinence et à une bonne planque de célibataire aigri qui s’est « fait une raison » pour renoncer à la pratique homo qu’à une relation et à un réel sacrifice du cœur. Que sacrifie-t-on à l’autel de la continence si on n’a personne à offrir, aucun amoureux à donner, honnêtement ? Rien.
 

Oui. Un être humain particulier, avec un prénom précis, dans le cadre d’une relation singulière qui officiellement ne peut être qu’amicale mais qui porte encore les traces – ineffaçables terrestrement parlant – du sentiment amoureux, peut devenir l’incarnation humaine (après Jésus et Marie) de la continence homosexuelle. Et bien loin de moi l’idée de défendre le concept vaseux du « couple homo chaste » (pour moi, le couple homo chaste n’existe pas) ou de le présenter comme « la continence ». Je dis simplement qu’on ne choisit par tous la continence par pure dévotion mystique transcendantale à Jésus. Parfois, c’est un ami incarné, dont on est par la force des choses encore amoureux (car les sentiments et les pulsions se contrôlent peu et sont parfois coriaces, même si nous avons toujours la responsabilité et la liberté de nous y soumettre ou pas, de les entretenir ou pas), qui est le messager de Jésus, et qui peut être l’incarnation/le ferment de la continence. C’est ce que je peux encore dire de Jérémy (c.f. « Le cas Jérémy » dans mon livre Homo-Bobo-Apo).
 

Que ça fasse plaisir ou non aux catholiques pharisiens que ça rassurerait de nous savoir, nous personnes homosexuelles continentes, « totalement libérées de la tentation et des risques », « totalement données, libres et disponibles dans notre cœur et dans notre tête, à Jésus », et qui se choisissent comme modèles de sainteté homosexuelle (même s’ils n’associeront jamais les deux termes : pour eux, n’est sanctifiable et béatifiable qu’une personne homosexuelle qui a cessé d’être homosexuellement pratiquante et qui cesse même de ressentir cette tendance) des êtres humains 100 % célibataires, et surtout 100 % cloîtrés. Désolé de les décevoir. Ça ne marche pas comme ça. Jésus et Marie ne sont pas des bulles hermétiques qui nous coupent des Humains : ils se sont incarnés en tout Homme et dans les rencontres humaines que nous faisons. Et même dans le cadre de l’homosexualité, ils s’incarnent. L’amitié désintéressée (§ 2359 du CEC) est un chemin et non un résultat qui s’obtient sur commande. Elle n’est pas non plus qu’une affaire de volonté, de mérite, de performance, de simplicité et de clarté. Même si ça nous arrangerait qu’elle le soit, elle est aussi entachée de tentations, de risques, de la Croix, et elle porte parfois un prénom humain, une relation humaine. Elle ne se vit pas en solitaire. Il est facile de vivre l’amitié désintéressée tout seul !… mais ce n’est même plus une amitié, puisque l’amitié, par définition, se vit à deux… et pas qu’avec Jésus !
 

On ne peut déjà pas être en « couple ». Alors qu’on nous laisse au moins être amis, bordel ! même si cette amitié n’est pas encore tout à fait désintéressée, ni ajustée ni 100 % purifiée/débarrassée des sentiments amoureux ! On n’est pas des machines ni des culs bénis, qui font du renoncement, de l’abnégation, de la prise de distance avec la tentation, le sommet de la vie chrétienne, qui éteignent sur simple décision leurs pulsions. Laissez-nous au moins l’amitié ! Laissez-nous être humains ! Acceptez aussi les intermédiaires christiques « catholiquement incorrects » !

« Tu es mal aimé par l’abbé Pagès et tous les autres parce que tu ne tiens pas dans cette continence… »


 

Par rapport à la continence homosexuelle (don public de son homosexualité au monde et à l’Église sans la pratiquer), les pharisiens actuels nous font miroiter que si nous nous conformons à leur volonté et à ce que eux appellent « la Volonté divine », « la sainte Obéissance » (parce que finalement ils se prennent pour Dieu), ils nous soutiendront… et que s’ils ne nous soutiennent pas/ne nous ont pas soutenus, s’ils ne nous croient pas et ne croient pas en notre sainteté/notre solidité/notre légitimité/notre témoignage, c’est uniquement parce que nous n’en avons pas donné les preuves suffisantes, c’est parce que nous sommes (re)tombés. J’ai entendu, pas plus tard qu’aujourd’hui, une pharisienne catholique (qui se reconnaîtra), qui a été capable de me sortir, suite à son visionnage de la vidéo de Morgan Priest : « Tu es mal aimé par l’abbé Pagès et tous les autres parce que tu ne tiens pas dans cette continence… » Et le pire, c’est qu’elle ne voit même pas l’énormité/la gifle qu’elle m’a sortie.
 

Cette logique pharisienne du « On ne te soutient pas parce que tu n’es/n’as pas été obéissant » ou du « Si tu avais été obéissant, on t’aurait soutenu » est non seulement puante mais un gros mensonge. J’en sais quelque chose puisque, dans la période 2011-2016 où j’ai été vraiment continent, les pharisiens ne m’ont pas davantage soutenu. Et là, pour eux, 3 mois de retour à la continence, ce n’est pas assez. Ils tiennent les comptes. Et « ça fait tache ».
 

Croire que les pharisiens sont bons à partir du moment où on est bon, c’est se fourrer le doigt dans l’œil, et c’est également une illusion pharisienne. J’en viens même à me demander pour quoi certains catholiques m’aiment, et s’ils m’aimeraient si je n’étais plus continent. J’en doute. Toute personne qui estime que j’ai mérité le désamour des pharisiens à cause de ma désobéissance passée, pense (à tort) que c’est ma désobéissance qui justifie qu’ils me tournent le dos. Là encore, c’est faire de la sainteté une affaire de mérite, ou un coup de baguette magique. C’est aussi ne pas comprendre que les pharisiens n’aiment ni les pécheurs ni ceux qui leur sont obéissants. Ils ne nous aiment pas davantage quand nous sommes continents. Ils n’aiment jamais. Qu’on fasse ce qu’ils demandent ou pas. Ils sont incapables de demander pardon, même quand ils ont objectivement fauté et manqué de Charité : ils offrent une parodie de pardon, à savoir la prière pour les autres, ou bien l’hypocrite formulation d’« excuse d’avoir blessé ».
 

Ils n’ont pas compris que l’Amour de Jésus n’est pas rétribué par le mérite et selon nos bonnes œuvres, n’obéit pas à notre fiabilité, mais qu’Il arrive justement alors même que nous sommes encore pécheurs et pas fiables. Jésus n’est pas mort sur la Croix pour les Justes ou à partir du moment où nous sommes sortis définitivement de nos péchés, avons le parfait C.V. et montrons patte blanche. Non : « La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. » (Rom 5, 8). Dieu nous accorde son pardon et la sainteté, non parce que nous ne péchons plus, mais parce que nous ne péchons pas, et même quand nous péchons encore. Dieu nous sauve parce que nous ne méritons pas son Salut. C’est saint Paul qui le dit. Je vous renvoie à mon article sur les pharisiens, et sur l’aspect fondamentalement collectif de la sainteté.

Ouverture d’une CAGNOTTE pour le tournage « Homosexualité » à Lourdes

C’est en toute simplicité que je vous fais cet appel pressant à l’aide et aux dons, et vous propose de participer à votre mesure à une cagnotte en ligne pour l’organisation d’un événement précis : le TOURNAGE à Lourdes d’un documentaire filmé sur L’HOMOSEXUALITÉ, qui se tiendra du 23 septembre au 2 octobre 2019. CLIQUEZ ICI POUR LE DON. L’article est traduit en espagnol, en italien, en polonais et en anglais.
 

(Crédit photos : Philippe Piron)


 

C’est une grande première car cela faisait des années que je demandais des frères et des sœurs qui soient capables, comme moi, de parler de leur homosexualité et de leur amour de Jésus à visage découvert, en prenant ainsi le risque de tout perdre (travail, perspective de sacerdoce, perspective maritale, famille, amis, engagements chrétiens, réputation, etc.). Et – preuve que nous vivons en ce moment des temps spéciaux – ces frères de Mission ayant compris l’enjeu mondial et ecclésial de l’homosexualité se sont enfin levés et se sentent capables de faire le grand saut public avec moi pour Jésus, le monde et l’Église : il y a un Colombien, un Québécois, un Italien, un Mexicain, un Espagnol et une Française… et on espère bientôt un Polonais et un Nord-Américain. Mais mine de rien, le temps presse. Et surtout, les témoins homos continents – et pas seulement abstinents – ne courent pas les rues.

 

Nous comptons donc déjà sur votre prière pour accompagner ce projet unique qui donnera lieu à un reportage, et peut-être un DVD, pour servir de support de formation pour tous (car en réalité, personne dans le monde – à part moi – ne parle d’homosexualité et ne propose une analyse dessus).

 

Mais pour ce faire, nous avons aussi besoin d’argent, simplement pour couvrir les billets d’avion des intervenants qui viennent de loin, les frais sur place à Lourdes, les décors, le salaire des caméramen, le montage, la traduction, etc.. Voilà la raison pour laquelle j’ouvre une cagnotte.

 

Sachez que cet évènement – malheureusement d’un côté et heureusement de l’autre -, qui n’aura pas la lourdeur logistique d’une session sur l’homosexualité ni d’une conférence de presse, s’organise en dehors de tout parrainage ou mécénat ou mouvement ou parti ou diocèse. Juste avec nos petites personnes ! Mais c’est le plus grand trésor. Comme aucun média catholique et aucun évêque ne nous soutient (alors que pourtant nous vivons ce que demande l’Église sur l’homosexualité, et que l’Église en ce moment aurait bien besoin de nous parce qu’Elle ne se fait attaquer en réalité QUE sur l’homosexualité), puisque nous ne pouvons compter publiquement sur aucun prêtre, puisque nous sommes même parfois perçus comme des criminels, nous organisons ce tournage en dehors de toute structure, sans aucune aide et sans étiquette. C’est notre faiblesse mais aussi notre force. Car les personnes qui témoigneront (sur la base du programme des 8 journées que j’ai établi récemment) ne seront pas prisonnières d’un mouvement (fût-il catholique, comme Courage International) ou d’un groupe de pression (lobby pro-Vie, évêques, cardinaux, télé ou radio…) : elles s’avancent d’elles-mêmes, et donnent leur nom, offrent leur personne, tout simplement.
 

La grande nouveauté de cet événement, c’est que l’homosexualité sera vraiment à l’étude et au CENTRE, et non un prétexte pour parler d’autre chose (Foi, sexualité, identité, amitié, chasteté, guérison ou restauration, Bible, relation personnelle à Dieu, sainteté, pureté, etc.). Au contraire. Pour une fois, il ne sera question que d’homosexualité, d’hétérosexualité, d’homophobie, de culture LGBT, de bisexualité, de transidentité, et même de sujets dont on nous interdit de parler (Franc-Maçonnerie, boboïsme, politique, Fin des Temps). Et personne pour nous empêcher de le faire ! Pas de mouvement chrétien ou de communauté (Courage, l’Emmanuel, etc.) à laquelle rendre des comptes, pas de sessions de thérapie réparative, pas de groupes de parole à la con ni de témoignages publics. Pas de cercle de juristes, politiciens, militants pro-Vie, psys, historiens, sociologues, prêtres, pour parler de nous et à notre place. Ça va faire du bien ! ENFIN, on va pouvoir traiter d’homosexualité et rien que d’elle ! ENFIN, on va s’intéresser aux personnes ! … même si, pour le coup, sans ces aides institutionnelles, nous arrivons un peu nus, et que nous voudrions malgré tout proposer un support vidéo pas trop « cheap » ni dégueu. L’idée, vu que les intervenants mouillent vraiment leur chemise, c’est de leur offrir des conditions de parole non seulement décentes mais carrément classes (belles images, belles lumières, beau cadre et beau plateau pour les tables rondes, bonne équipe de tournage… un minimum de professionnalisme et d’accueil pour une juste mise en valeur !).
Voilà. Je pense avoir dit l’essentiel.
 

Si ! J’allais oublier ! Le tournage se passe à Lourdes car c’est Marie qui seule porte notre continence (abstinence et apostolat public pour Jésus et l’Église par l’homosexualité).
 

Merci de votre générosité. Et, de grâce, faites circuler ce message pour faire connaître la cagnotte et l’événement. Nous sommes si peu aidés et si peu encouragés – alors que les besoins sur l’homosexualité sont énormes aujourd’hui – que la moindre petite aide sera précieuse. Même 5-10 euros, ce sera énorme.
 

Au nom de Jésus, par avance, je vous remercie.
 

Philippe Ariño
 
 

Vous voilà prévenus ! Désormais, quand ça le méritera, je me permettrai de publier certains courriers de lecteurs qui sont des saints homosexuels en devenir


 

Je reçois à l’instant un mail magnifique d’un frère homosexuel catholique (ci-dessous). Un énième courrier magnifique, ai-je envie de dire, car à de rares occasions, j’ai la chance de me voir offrir des récits de vie et de combat mené par des personnes homosexuelles (catholiques, protestantes, musulmanes, athées, de tous âges, origines et conditions…) dignes de Julien Green ou Marguerite Yourcenar.
 

Et comme je déteste le gâchis, comme je commence aussi à en avoir ras-le-bol de cacher les trésors que je vois de mes propres yeux et les rencontres réelles de « personnes homos planquées » qui sont largement plus saintes et méritantes que moi, j’ai décidé à compter d’aujourd’hui de publier sur mon blog, quand ça me chantera, et après discernement, certains de ces écrits (vous voilà prévenus !), en déformant/ôtant bien sûr les indices trop précis, trop intimes, trop compromettants ou trop dangereux pour l’ami(e) qui me livre son cœur (tout n’est pas dévoilable et je garde aussi les choses qui me sont adressées personnellement).
 

Pourquoi je prends cette décision de publier certains « courriers du cœur » ? Parce qu’ils peuvent convertir puissamment des cœurs, justement (y’a pas de raison pour que je sois la seule personne homosexuelle catho à ouvrir publiquement ma gueule !), et donner du courage à beaucoup d’autres frères homos encore calfeutrés dans le bois. Parce que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Parce que si je ne le raconte pas, les gens (notamment cathos) ne me croiront jamais : la très grande majorité des cathos ont tellement du mal à simplement envisager que l’homosexualité continente est du désir de sainteté voire de la sainteté concrète en germe, qu’il existe des personnes homos saintes même si elles sont encore pécheresses, que les personnes homos en chemin de continence sont l’un des trésors et l’une des bombes les plus puissantes et inestimables de l’Église Catholique actuelle, qu’il faut à un moment donné leur mettre les exemples sous les yeux pour qu’ils sortent de leur peur homophobe et de leur mauvaise foi pharisienne.
 

Voici le courrier reçu ce matin. Attention les yeux : le voici, le véritable Peuple de Dieu, bande d’aveugles ! :
 

« Bonjour Philippe

Je viens de te découvrir (me permets-tu de te tutoyer ?) alors que je suis en vacances dans ton pays d’origine pour une semaine dans un Gayland à ciel ouvert ;-).

Je suis homo, catho, de gauche viscéralement, mais pas encore abstinent (enfin pas tout à fait encore).

Beaucoup de ce que tu dis me touche. Ta relation à Jésus, ta compréhension fine de l’homosexualité, de la vraie homophobie cachée des bobos, des relations avec l’Église catholique, des rapports à la sexualité des gays, du faux mariage gay, de la fausse union homo… tout cela je le vois, je le vis, je l’analyse comme tu le fais (enfin beaucoup moins verbalisé et bien dit).

J’ai longtemps fui/ou perdu mon homosexualité dans la pratique sexuelle à outrance et malgré les rappels à l’ordre du Seigneur (diverses pathologies plus ou moins graves). Je ne voulais pas m’éloigner de cette vie que je croyais libre alors qu’elle m’enchaînait de plus en plus.

Depuis peu, et parce que je n’ai eu de cesse de demander à Jésus de me dévoiler quel était son projet avec moi (Je sais qu’il m’aime, et cela depuis que je suis conscient) j’ai compris qu’il attend de moi de retisser des relations entre son Église et ses enfants homosexuels. Ce que je tente de faire dans ma paroisse à X. Et avec mon curé X qui, malgré une totale ignorance de la chose homosexuelle, a accepté de tenter cette belle aventure.

Cependant, Jésus me demande maintenant que je n’aie plus qu’un mari, Lui. Et ça je commence juste à le comprendre, ou alors je commence juste à comprendre que je me le cachais jusqu’à présent.

Je veux donc essayer de vivre maritalement avec Jésus, en arrêtant les aventures sexuelles, les rêves de couple avec un garçon, les séductions toujours à 2 balles… J’ai donc supprimé les 2 applis Grindr et Roméo et j’évite les fourrés derrière la plage…

Je souhaite tant que mon nom soit dans le Livre de Vie de mon Créateur, et de vivre éternellement avec Lui, que j’ai décidé d’arrêter de Lui déplaire, par ma fuite de ce qu’il m’a donné de vivre c’est-à-dire mon homosexualité.

Je te remercie d’associer ma petite personne dans tes prières pour qu’ensemble nous puissions louer et adorer Notre Seigneur Jésus-Christ.

Amicalement et fraternellement.

Ah oui, et pour être raccord avec l’objet de ce petit message, et parce qu’il compte beaucoup pour moi, je voulais remercier infiniment le Saint Esprit de Notre Seigneur pour cette rencontre, pour l’instant, virtuelle mais tellement sensible avec toi.

Je suis sincèrement désolé du style décousu et un peu rapide de mon message mais il me fallait vraiment te dire quelque chose,

À bientôt j’espère.
 

James. »

Voilà à quoi se résume la vie d’une personne catholique et homosexuelle qui veut rester dans l’Église


 

Quand tu es homo et catho, et qu’on ne te permet pas d’être continent (puisque la continence est par définition l’abstinence pour Jésus, le don et l’analyse publics de l’homosexualité : elle est comme la sainteté, elle n’est pas personnelle, elle est un chemin et un cap et non un trophée ni la ville d’arrivée, elle n’appartient qu’au Christ, elle n’existe qu’en partage et que si elle est donnée et reçue ; sinon elle meurt dans un coffre ou dans les mains), l’unique perspective existentielle qu’il te reste (et je pense, qui est vécue par 99,9% des catholiques homos qui veulent obéir à l’Église), c’est l’abstinence sèche. Cette abstinence qui est surnommée pieusement et pompeusement « Croix », « renoncement », « Vérité », « obéissance », « sainteté », « promesse de Salut ». Cette abstinence que certains appellent à tort « chasteté » (la chasteté est la vertu universelle qui n’induit pas nécessairement le célibat, le renoncement au couple ni aux enfants ni à la génitalité ni à la sentimentalité… donc elle ne correspond pas à la condition spécifique homosexuelle), et encore plus à tort « continence » (celle-ci est nécessairement publique, joyeuse, percutante, réconciliée avec la culture et la communauté LGBT, et ouvertement homosexuelle) consiste à : 1) se contrôler en permanence sur la masturbation ; 2) se contrôler en permanence sur le porno ; 3) s’empêcher de tomber amoureux ; 4) s’empêcher de sortir avec quelqu’un et de coucher ; 5) quitter son copain si jamais on est en « couple », et de vivre une vie de célibataire « à vie » ; 6) éviter de se marier (ou alors, quand on peut se marier, tirer un trait complet sur son homosexualité et sa vie d’avant) ; 7) renoncer à rentrer dans les ordres (ou alors, quand on a réussi à passer entre les mailles du filet, faire profil bas et s’engouffrer dans une intense vie de prière) ; 8) renoncer à la conjugalité et à la joie de l’apostolat par l’homosexualité ; 9) vivre dans l’anonymat, la tristesse, la sécheresse, la double vie (le suicide, pour un catholique, est inconcevable) ; 10) s’imposer à soi-même (j’oserais même dire « s’inventer », « se rêver », « fantasmer », « singer »), sans mission ecclésiale officielle ou clairement pré-établie, un vœu, une oblature, une consécration virginale entre soi et Jésus/l’Église, un peu « à la protestante » (puisqu’aucun évêque, ni cardinal ni prêtre ni Pape n’a le courage de nous demander la continence : dans les rares cas où ils osent utiliser notre homosexualité, ils ne nous proposent qu’une abstinence, qu’un retrait, qu’une fraternité de victimes planquées, qu’une écoute impuissante…). En gros, pour l’instant, la seule porte de sortie offerte par l’Église aux personnes durablement homosexuelles, c’est une vie de vieux gars superficiellement « accompagné » (par des groupes de parole qui essaient d’éteindre ton homosexualité plutôt que de l’utiliser, qui tentent de juguler le flot impétueux de ta libido débordante, de limiter les dégâts de ton train de vie branlant et parsemé de chutes et de tentations), quasiment une vie de veuf (à 30 ans !) frustré et ponctuellement libertin. Et, pour les plus courageux, une vie de petit garçon sage effectuant inlassablement des va-et-vient entre les sites de rencontres et les confessionnaux. Merveilleux, n’est-ce pas, dans quel isolement, quelle misère et quel désarroi nous, personnes homos qui avons le petit mérite de rester dans l’Église et d’encore assister à la messe, qui avons le petit courage de rentrer dans le rôle du malade apaisé et même miraculeusement guéri par Jésus, et de supporter l’indifférence, la défiance, la culpabilisation et le mépris permanents de la plupart des catholiques à notre encontre, nous nous trouvons… Ça fait envie, hein? Voilà notre quotidien. Et le pire, c’est que je n’exagère même pas ! Et comme je comprends ceux d’entre nous qui se barrent de l’Église (même s’ils ont tort de se barrer) !
 

N.B. : Pour compléter, lire aussi cet article ainsi que cet autre article.

Un mail d’un frère homo italien qui me comprend et comprend l’enjeu ecclésial de l’homosexualité


 

Ce n’est pas dans mon habitude de partager les mails qu’on m’envoie. Mais là, je ferai exception, car je crois que celui-là vous donnera la mesure de ce que je m’acharne à expliquer tout seul comme un con à travers mes écrits sur la compatibilité entre Foi catholique et existence de la tendance homosexuelle.
 

Je reçois à l’instant un message d’un gars catho homo continent italien, de mon âge, qui me redonne du baume au cœur, surtout au moment où, avec les Italiens qui m’avaient fait venir témoigner en conférences en 2014-2015, je me prends le bec parce qu’ils se mettent à défendre l’hypocrite discours bourgeois – à la Dolce & Gabbana ou Courage International – du « Je suis homo mais pas gay » et de la restauration d’identité. Même Benedetta Frigerio, la journaliste, m’a sorti textuellement que « l’homophobie n’existait pas »… : c’est dire si beaucoup d’Italiens n’ont rien capté de ce que je leur raconte, se sont servi de moi dans le cadre de leur opposition au « mariage » gay, et se sont fait laver le cerveau par La Manif Pour Tous et par le cardinal Sarah (ce dernier a d’ailleurs préfacé le livre de Daniel C. Mattson qui se présente comme « non-gay » chaste, livre que les catholiques conservateurs applaudissent en ce moment en Italie)… Je me sens en complet décalage avec un grand nombre d’entre eux qui méprisent purement et simplement l’homosexualité.
 

Cet accrochage entre les suiveurs de Giorgio Ponte ou de Mourage et moi a tout l’air d’être un détail, une préciosité langagière, une dispute de rien du tout, un caprice de star de ma part. Mais en réalité il reflète une profond dévoiement et aveuglement politique et spirituel des tradis (et de leurs bons toutous homos cathos abstinents) à l’intérieur de l’Église Catholique. Une incompréhension aussi de la place de l’homosexualité dans le monde et dans les communautés chrétiennes. Heureusement, je ne suis pas complètement seul à le voir. Certains frères italiens ont bien perçu que l’option progressiste « Maman James Martin » ou, à l’inverse, l’option conservatrice « Papa Robert Sarah », n’étaient pas une solution, comme en témoigne le discours de ce contact dont j’ai envie de vous traduire le mail ci-dessous en intégralité, en masquant son nom, pour vous exprimer mon soulagement, mon émerveillement aussi (car chaque mot qu’il emploie est extrêmement bien senti), et enfin ma profonde tristesse et ma rage face à la fermeture de cœur de beaucoup de catholiques LMPT et d’évêques, face également au gâchis vocationnel dont nous, personnes homosexuelles, faisons injustement les frais :
 

« Salut Philippe ! Je t’écris parce que la controverse avec Giorgio (Ponte) m’a renvoyé à ton profil Facebook. Et je suis tombé sur ton interview-vidéo avec Nathalie [N.B. : Il se réfère à Nathalie Cardon et au bilan de La Manif Pour Tous], que je trouve vraiment utile et même lumineuse. La dernière fois que je t’avais écrit, je venais à peine de finir ton livre ‘L’homosexualité en Vérité’, et je dois encore te remercier parce qu’il a été le tournant qui m’a décidé à choisir la chasteté. Je ne vais pas trop m’étendre sur le sujet, mais je suis d’accord avec toi quand tu parles d’ ‘homophobie’. C’est une réalité existante, dont les catholiques et les ministres de l’Église ne sont pas exempts. Quant au ‘Family Day’ de Rome en janvier 2016 [N.B. : rassemblement géant des Pro-Vie qui est l’équivalent italien des Manifs Pour Tous], où le modèle de la famille était violemment martelé, comme si ceux qui n’avaient pas vocation au mariage ni à avoir des enfants étaient des rebuts de la société, ça m’a énormément blessé. Et toujours à cette occasion, en janvier 2016, je m’attendais à ce que Giorgio Ponte prenne la parole au Circus Maximus, mais ils l’en ont empêché. Par ailleurs, pendant trois ans, j’ai essayé de suivre mon désir de vie consacrée : chez les moines bénédictins, on m’a dit que pour construire un monastère solide il fallait des pierres robustes (moi qui croyais que dans l’Évangile il était question des pierres rejetées qui deviennent pierres angulaires…) ; on m’a aussi sorti que mon passé serait un scandale ingérable ; ils m’ont renvoyé gentiment à ma décision personnelle de la continence, comme si j’étais incapable de la tenir. Et mon évêque ? Il a écarquillé les yeux de stupeur et d’embarras, comme si j’étais une cause perdue. Du reste, depuis la circulaire de Ratzinger datant de 2005 (complétée par Bergoglio en 2016), l’Église, à mon avis, a fini par se comporter comme les militants pro-Gender, en intégrant la terrible et fatale bipolarité hétérosexuels/homosexuels. En fin de compte, les véritables discriminés sont ceux qui, comme nous, subissent les attaques à la fois des associations LGBT, mais aussi des pseudo catholiques qui soutiennent l’idéologie arc-en-ciel, des catholiques du style Mario Adinolfi / Manif Pour Tous / Popolo della Famiglia / cardinal Sarah, qui se remplissent les poches mais ne se mettent pas à l’écoute de notre souffrance, ne proposent pas de chemins vocationnels alternatifs ou au moins des structures où on ne nous reçoit pas en tant que ‘personnes à accompagner’ mais comme des personnes qui peuvent avoir une place reconnue dans l’Église, en dehors de toute hypocrisie et embarras. Bref, je voulais simplement te dire que tes réflexions sont très proches des miennes. Je t’embrasse (et si tu veux me répondre, réponds-moi en français) »
 

Ça fait très longtemps que je décris les Italiens comme les cousins intellectuels et spirituels des Français. Et c’est d’autant plus vrai dans la compréhension profonde de l’apostolat public de l’homosexualité continente. De la Fin des Temps, aussi. Je ne ressens pas une telle proximité et accointance intellectuelle avec d’autres peuples.
 

Enfin, plus globalement, nous sommes beaucoup de personnes homosexuelles à être catholiques, à avoir une vocation, à se manger une porte dans la gueule, à être laissées sur le carreau, et à ne pas savoir comment concrètement donner notre vie à l’Église.

Réclamation de plus d’évidence


 

Ça fait plusieurs soirées très fraternelles que je passe avec des amis catholiques, homos et en « couple » stable depuis quelques temps. J’accueille ce qu’ils vivent avec leur compagnon et qui a l’air sans nuage et simple. Pas évident pour moi. Je me demande comment un mal censé être aussi « grave » que la pratique homo puisse être aussi invisible et ne paraisse que bénéfique… Ça me replonge dans la circonspection. Ne suis-je pas en train d’obéir à une ascèse de l’obéissance en elle-même ou à un apostolat en lui-même pour me conformer à une règle morale abstraite, pour contenter une confrérie de frustrés superstitieux qui verraient, au nom de Dieu ou de « la Croix », le mal là où il n’est pas ? Même s’il n’est pas que de l’ordre du ressenti, puisque c’est avant tout une réalité surnaturelle, le mal se laisse quand même sentir et montre ses effets négatifs au bout d’un moment, non? Et il y a souvent autour de nous bien pire et largement plus détestable que les « couples » homos, en particulier parmi les couples homme-femme et les célibataires. Dans certains cas exceptionnels mais réels, l’acte homo (ou le couple-acte homo) semble, à l’instar des divorcés qui refont leur vie ou qui ont des enfants, être un des seuls maux de la terre à ressembler à un vrai bien. C’est à s’y méprendre.

 

Je commence à en avoir ras-le-bol de ce casse-tête, de ce flou. Qu’est-ce qu’on doit faire ? Où aller ? Que vivre ? Quoi penser de tout ça ? J’aimerais sortir de ce rigorisme arbitraire de la docilité, sans pour autant tomber dans le relativisme sentimental enjolivant/simplifiant une réalité amoureuse somme toute ambiguë et avec un enjeu fort (le Salut éternel de l’âme). J’aimerais aussi, tout simplement, plus de clarté, plus de joie, plus de confirmations, moins de spéculation et de suppositions. Bref : que c’est la merde d’être homo! Que c’est la merde d’être homo et catho. Même si personne ne le dit. Même si personne ne nous encourage à la continence. Même si niveau empathie sociale et ecclésiale, zéro ! Pourquoi suis-je si isolé à dire/vivre publiquement la position de l’Église sur l’homosexualité, puisqu’elle est/serait juste ? Pourquoi les évêques et les cardinaux, l’association Courage, se désolidarisent complètement de moi, se méfient et me voient comme un excessif, alors, si c’est si « juste et bon » la continence ? Pourquoi on me regarde comme un OVNI, un grossier personnage ? C’est saoulant, à la fin. Je ne vous ai rien fait ! Et je ne fais que mon devoir !