Archives par mot-clé : loi Taubira

Sommes-nous en train de couler notre propre barque ?

Désolé les amis si cette fois-ci j’utilise beaucoup trop de conditionnels et de « si » à votre goût. Mes observations semblent alors confiner au défaitisme et à la désespérance… et pourtant, je vous assure que je suis plein d’Espérance ! Mais là, je ne peux pas cacher mes intuitions et mes peurs pour l’avenir par rapport au contexte politique français actuel et au projet de loi Taubira.

Si nous avions voulu éviter le pire, c’est-à-dire l’adoption du « mariage pour tous », il aurait fallu démontrer à François Hollande que retirer son projet ne retirait absolument rien aux personnes homosexuelles. Autrement dit, il eût fallu que nous parlâmes calmement avec lui de l’homosexualité, et que les responsables de la Manif Pour Tous ainsi que les manifestants le traitent avec respect, et surtout qu’ils reconnaissent sa sincérité (à défaut de la vérité) de sa démarche. Or pour l’instant, ça n’a toujours pas été le cas, et les occasions s’amenuisent sérieusement de jour en jour, voire sont nulles. Malgré les mutineries-insurrections impressionnantes que l’on voit exploser çà et là cette semaine (M. Montebourg coincé en Gare de Lyon, Mme Taubira cernée à la sortie de l’Opéra à Lyon, prochaine intervention télévisuelle de M. Hollande boycottée demain soir, etc.), le cheminement intérieur – je parle du coeur – de nos ministres et de notre gouvernant n’a pas été fait, n’est pas respecté et n’est que très peu accompagné. Au contraire. Nous brusquons les choses par notre mépris et constatons que les porte-parole de notre mouvement d’opposition, en plus d’être incapables de fédérer, ne comprennent pas qu’ils ne sont pas les plus crédibles et les plus qualifiés pour parler d’homosexualité.

Il y a donc peu de chances pour que notre Président fasse encore machine arrière. Il est même probable qu’il reprenne inconsciemment à son compte le slogan préféré des anti-mariage-pour-tous « On ne lâche rien ! » tellement sa crispation du moment le pousserait à la tétanie mimétique. Sa radicalisation probable n’arriverait pas s’il savait pour quelles raisons valables il doit retirer la loi. Maintenant, l’orgueil risque de prendre le dessus et peut le mener à un durcissement encore plus incohérent et inattendu que prévu.

Et les anti-mariage-pour-tous seraient responsables de cet entêtement. Car ils n’expliquent rien : ils s’opposent maintenant frontalement, et sont même prêts à terroriser (« pacifiquement »). En zappant la phase de négociation et d’explication par des opérations « coup de poing », ils sont en train de griller toutes nos cartouches, et d’encourager notre Président à tout casser avant de se casser (ou d’être délogé). Il va vouloir faire passer au moins la loi avant de capituler et de sortir par les coulisses. C’est le seul acte d’autoritarisme qu’il lui reste. Je suis donc très inquiet.

 

27 mars 2013

 

Rototo sorti : libération !

Un rototo me gênait depuis que les Manif Pour Tous (17 novembre 2012, 13 janvier 2013 et le 24 mars) existaient en France. Ce rototo venait d’une part du décalage que je ressentais entre le but visé (un but juste : le retrait d’une loi inique et grave pour notre Humanité) et les moyens mis en œuvre/les personnes mises en avant pour atteindre ce but. Et d’autre part, mon malaise venait du fait que je pressentais mon utilité objective et primordiale dans ces événements, pressentiment qui me dépassait et avait peu à voir avec mon orgueil ou mon désir de briller (car les défenseurs de la loi ne reprochent à leurs interlocuteurs anti-mariage-pour-tous qu’une seule chose : de ne pas être homosexuels !… en plus d’être homophobes)… et en même temps, je la voyais niée ou inexploitée, cette utilité. J’avais alors l’impression d’un immense gâchis. Et ceux qui croyaient en moi parmi les manifestants aussi, d’ailleurs ! Enfin, je constatais qu’il ne suffisait pas, pour être un leader crédible de ces Manifs Pour Tous, d’être homosexuel et de l’afficher : il fallait aussi coupler l’affichage de son homosexualité avec la remise en cause, pour soi-même et pour les autres, de la pratique de celle-ci, pratique que la loi du « mariage pour tous » justifie tacitement. Sinon, les personnes homosexuelles qui se mettent en avant juste parce qu’elles s’annoncent homos et qu’elles demandent de ne pas être assimilées à l’homosexualité médiatique (parce qu’en toile de fond elles se défendent de pratiquer leur homosexualité dans le privé), ou juste pour les mêmes raisons que des personnes non-homosexuelles (à savoir les conséquences du « mariage pour tous » sur les enfants), prennent finalement des rôles de caniche et de potiche inutile et opportuniste. Les pro-mariage-pour-tous ont tout à fait raison de les assimiler à des « animaux de compagnie ».

Puis le rototo est sorti aujourd’hui ! Et me voilà super soulagé ! Heureux ! Je n’avais jamais osé décider de rompre avec la Manif Pour Tous explicitement, de continuer mon chemin sur une autre route. J’en devinais la nécessité, mais je n’avais pas posé librement le choix. Je le subissais depuis novembre dernier. Maintenant, c’est décidé, et je crois, c’est irrévocable : même si, en théorie, j’aurais eu carrément ma place dans les MPT, en pratique je ne l’ai pas eue, je ne l’ai toujours pas et tel que c’est parti, je ne l’aurai pas. Donc je n’ai plus à m’en faire ou à pleurer. Ma place est ailleurs, aux affaires de l’Église plutôt qu’aux affaires de César. Choix libérant : je décide officiellement de ne plus faire partie du Collectif de la Manif Pour Tous. Contrairement à ce qui a pu être dit, cette décision n’est pas vieille ; je n’avais pas quitté de moi-même le Collectif depuis le 13 janvier, comme l’ont laissé croire avec mépris certains chefs de file de la MPT, soucieux de me présenter comme un diviseur ou un agitateur faisant sa crise d’égo. Ce n’est qu’aujourd’hui que je prends cette décision. Avant, je faisais encore partie du Collectif de la MPT (via Homovox), mais je ne comptais m’y engager pleinement et y revenir qu’à la condition d’être en accord avec la majorité des slogans des Manifs et avec les figures du leadership choisies pour les porter, et à la condition d’y avoir une place primordiale, non par orgueil mais par observation du poids objectif qu’avaient mes propos et ma personne (homosexuelle) dans les différentes manifestations publiques sur le « mariage pour tous » (poids que je ne vois porté et représenté aujourd’hui que par mon frère Jean-Marc Veyron Lacroix). Ces conditions, dès le 17 novembre 2012, n’ont pas été réunies. Je quitte donc désormais officiellement la Manif Pour Tous qui, malgré les chiffres encourageants et impressionnants de la dernière d’il y a deux jours (1,7 millions, quand même !… pardon, 300 000…), malgré la bonne foi et le courage des manifestants (que je salue avec joie et fierté pour leur bienveillance à mon égard), prend un tournant inquiétant et peu souhaitable : je ne me reconnaissais déjà pas du tout dans les slogans et le choix des porte-parole des Manifs du 17 novembre et du 13 janvier, qui ne remettaient pas en cause les deux dangers principaux de la loi, à savoir la banalisation sociale de la différence des sexes et la justification sociale de la pratique homosexuelle ; je me reconnais encore moins dans la tournure durcie et politicienne du 24 mars et dans le « Printemps français », où la demande de retrait du projet de loi se mute en putsch politique, en ordre de démission et en règlement de comptes gauche/droite.

Depuis le 13 janvier 2013, ne voyant pas de changement notable dans les slogans et le leadership  de la Manif (nous sommes juste passés du rose au noir, mais ni l’une ni l’autre n’est la bonne couleur du Réel et de l’Amour), et n’ayant pas eu ma juste place, à la fois parce que je me suis tenu à distance tant que les chefs de file de la Manif n’étaient pas les plus légitimes et les plus crédibles (même si les leaders choisis ou auto-désignés ont des qualités indéniables, et leur place dans d’autres combats que celui du « mariage pour tous »), à la fois parce qu’on m’a tenu à distance délibérément, je tire maintenant ma révérence. Sans théâtralité. Sans amertume. Avec joie et librement. Si je restais encore solidaire des futures MPT, je sentirais le gaspillage de ma personne et de mon message, et c’est ça qui me rendrait malheureux. Je préfère quitter le Collectif en y mettant de la liberté, et en reconnaissant que son combat n’est pas le mien, et ne l’a jamais été dans les termes/moyens humains. Même si j’ai aimé la mobilisation des gens qui ont soutenu ses organisateurs.

Au bout du compte, c’est un faux point final que j’écris par cet article, car moi, je ne suis pas venu à vous par le biais de la Manif Pour Tous. Je n’ai pas eu besoin d’elle pour exister, pour faire mes conférences, pour parler d’homosexualité partout en France et ailleurs, pour écrire et faire connaître mon livre, pour me donner une légitimité, pour m’offrir une carrière ou une réputation. Et d’ailleurs, la Manif m’a très peu utilisé… donc ça tombe finalement bien !;-) J’avais décidé de ne pas me rendre à la Manif du 24 mars (d’avant-hier), car j’avais déjà senti la rupture entre elle et moi se consumer. J’irai encore moins maintenant aux prochaines. Mon truc, c’est de parler d’homosexualité en lien avec la foi et l’Église. C’est de défendre Jésus. Il faut rendre à César ce qui est à César, à Jésus ce qui est à Jésus. Je préfère assumer mon rôle de serviteur (défaillant) de Dieu, plutôt que de vivre écartelé entre César et Jésus. J’ai choisi aujourd’hui mon camp, et maintenant, ça me remplit de joie, même si j’ai conscience du gâchis. Que les organisateurs de la MPT, qui ont pris la place des « hommes de la situation » (comme moi ou Jean-Marc Veyron Lacroix, qui n’a toujours pas la place qu’il mérite car il est toujours considéré comme un porte-parole « aussi important que les autres » : ce n’est pas vrai : contextuellement, il est plus important que les autres) pour se mettre en avant alors que telle n’était pas objectivement leur place et qu’ils n’étaient pas les plus qualifiés pour être porte-parole, s’en mordent les doigts : s’ils ne le font pas, d’autres les leur mordront à leur place. Et ce ne sera pas moi.

 

Honte à nos dirigeants socialistes agissant en homophobes !

L’homophobie insoupçonnée et redoutable de Binet, de Taubira, de Jean-Pierre Michel, des gay friendly et des pro-mariage-pour-tous ! Ça m’écoeure ! En toute bonne foi, ils se servent de nous, personnes homos, comme pare-feu, pour cacher leur carriérisme et pour ne pas révéler ce que nous vivons vraiment en termes de violences, de souffrances, alors que c’est leur censure la véritable discrimination homophobe ! Ils détournent le mot « discrimination » pour laisser entendre qu’elle serait le refus de reconnaître la toute-puissance de nos désirs (qu’ils appellent « droits »), mais ils ne dénoncent pas les vraies discriminations que nous vivons, et qui sont surtout dues à notre pratique sexuelle. C’est honteux, leur sincérité et leur dénégation de souffrances (au nom, paradoxalement, du soulagement de celles-ci) ! Honte à nos dirigeants socialistes homophobes ! Ils nous instrumentalisent, nous, homosexuels ! Ils veulent notre bien mais sans nous ! sans nous regarder et dénoncer ce que nous vivons à l’intérieur du milieu homosexuel, dans nos couples, à cause de leur indifférence matinée de solidarité. C’est honteux, cette homophobie bienveillante et intéressée !

 

J’écoutais M. Assouline et M. Binet hier, en train de présenter le mouvement anti-mariage-pour-tous comme « discriminant » parce qu’il refuse de donner des droits supplémentaires aux personnes homosexuelles. Leur raisonnement est puéril, et surtout montre une conception erronée du droit et de la discrimination. Un droit ne devient positif et ne rend libre que s’il s’adapte à la personne à qui il se destine (or ici, la réalité du mariage est ontologiquement étrangère et incompatible à la réalité du couple homosexuel). Et la réelle discrimination – celle qu’ils exercent, au final ! et pas seulement sur les enfants, mais déjà sur les personnes homosexuelles –, c’est de nier la personne à qui ils veulent donner ce droit. C’est de nier la réalité de celle-ci, la singularité de sa situation, et lui faire jouer un sketch anthropologique, même si c’est « pour son bien ». Les véritables oppresseurs sexistes et homophobes, ce sont ces ministres bien-intentionnés !

Lundi 25 mars 2013

 

Les enfants aussi ont le droit de défendre la famille

Les enfants aussi ont le droit de défendre la famille. Ils sont citoyens également, et savent déjà reconnaître les bienfaits de l’amour entre leur père et leur mère biologiques. Contrairement à ce que disent les pro-mariage-pour-tous qui accusent les vraies familles d’instrumentaliser leurs marmots, les enfants ne sont pas des objets : même avant dix-huit ans, ils savent penser, être libres et avoir des avis. Si si.

 

Nous sommes passés à côté du débat

Les deux dangers de la loi du « mariage pour tous ceux qui le désirent » – à savoir la banalisation sociale de la différence des sexes, ainsi que la justification sociale de la pratique homosexuelle – ne sont pas dénoncés par les anti-mariage-pour-tous. Je ne dis pas que c’est facile de le faire (car la différence des sexes est un trésor fragile, qui n’est pas beau en soi, mais uniquement s’il est couronné par l’Amour, qui n’est beau que de ne pas s’imposer en évidence ; et pour parler de la violence des actes homosexuels, il faut avoir la subtilité et la délicatesse de les dissocier des personnes qui les posent). Je dis juste que c’est quand même une erreur, et notre talon d’Achille. Ne parler que de l’enfant (conséquence de ces deux dangers) ou de la spoliation de notre liberté d’expression (droit démocratique fondamental), sans aborder préalablement les deux points qui posent véritablement problème, cela revient à botter en touche, à s’éloigner de la conception post-moderne du mariage, de la revendication populaire du « mariage pour tous ». C’est être à côté du débat.  Donc ne nous étonnons pas de ne pas être entendus. Nous sommes en grande partie responsables de ce qui nous arrive.

 

Les « gentils » pro-mariage-homo

Ce qui est fou, c’est que les pro-mariage-pour-tous, dans l’histoire, ont réussi à passer pour les gentils parce qu’ils ont su garder le titre positif de « pro », contrairement aux anti-mariage-pour-tous qui passent pour les opposants, les « anti », les non-proposants. Or, ce que les mass médias oublient de dire, c’est que les pro-mariage-pour-tous pourraient tout aussi bien être appelés les « anti-mariage » (vu leur haine ou leur indifférence au mariage), et les anti-mariage-pour-tous les « pro-mariage » !

 

Un référendum pour le mariage ?

Demander un référendum pour le « mariage pour tous » est un non-sens. Non seulement nous ne l’obtiendrons pas, mais en plus, les spécialistes en droit nous confirment qu’il n’a pas lieu d’être. Car tel que le projet de loi a été posé dans les termes, il concerne le mariage dans son ensemble, et non spécifiquement le « mariage homosexuel ». Or la réalité de cette institution ne se discute pas. Le mariage existe de toute éternité depuis que l’homme et la femme sont sur Terre et qu’ils ont décidé de s’unir. Il est ontologique. Il est fondé par la différence des sexes, et il fonde la différence des sexes, dans un double mouvement. On peut tout à fait débattre sur le mariage, sur ses modalités de pratique, qui varient selon les époques, les cultures, les religions et les individus. Mais un référendum n’est pas un débat. Ne l’oublions pas. Le référendum décide de l’existence ou non d’une réalité. Or le mariage EST. Il n’y a pas à être « pour » ou « contre », y compris dans une démarche universaliste et populiste de consultation du Peuple dit « souverain ». Des États généraux du mariage (et pas uniquement de la famille), ça, OUI ! Mais la demande de référendum, en plus d’être techniquement compromise, est inadaptée à la réalité du mariage, et inadaptée à la loi du « mariage pour tous » telle qu’elle a été formulée (c’est-à-dire non comme un « mariage gay » mais comme un « mariage tout court »). Alors que nous reste-t-il à faire pour faire barrage au projet de loi Taubira ? S’adresser au pouvoir législatif et à nos députés. Ce sont eux qui ont les clés du débat.

 

Les pro-mariage-pour-tous sont-ils contre nos slogans d’opposition à la Loi Taubira ?

ABSOLUMENT PAS !

DE NOMBREUX ANTI-MARIAGE-POUR-TOUS SE PLAISENT À CROIRE LE CONTRAIRE POUR SE RASSURER ET SE VICTIMER, MAIS C’EST UNE ÂNERIE QUI NOUS FOUT DEDANS, UNE POSTURE QUI NOUS COÛTE CHER! CAR C’EST JUSTEMENT À CAUSE DE CETTE CROYANCE FAUSSE EN UNE OPPOSITION RADICALE QUE LES PRO-LOI-TAUBIRA SE METTENT À DÉFENDRE LA NOUVELLE LOI DU MARIAGE LES YEUX FERMÉS AVEC UNE OPINIÂTRETÉ DIFFICILE À RAISONNER: ILS SONT PERSUADÉS QUE LE MARIAGE POUR TOUS NE CONTREDIT EN RIEN NOS REVENDICATIONS, QU’IL EST UNE VALEUR AJOUTÉE DONT NOUS FINIRONS PAR PROFITER NOUS AUSSI, OU AU PIRE QUI NE NOUS CHANGERA RIEN ET NE NOUS DÉRANGERA PAS DANS 50 ANS!

« Tous nés d’un père et d’une mère! », « Tous issus d’un homme et d’une femme » disent les panneaux des anti-mariage-pour-tous… pfff… Comme si les pro-mariage-pour-tous le niaient, ignoraient ces constats, voulaient les contredire, et cherchaient sciemment à détruire la famille traditionnelle! Alors que pas du tout! Ils savent tout cela, et prétendent au contraire ajouter à ces faits anthropologiques incontestables d’autres formes de « familles » et de modèles éducatifs. Ils ne voient pas en quoi le « mariage pour tous » s’oppose aux revendications et aux rappels des anti-mariage-pour-tous sur l’arrivée humaine au monde, puisqu’il prend la forme de la proposition, et pas du tout de la destruction. La loi d’ouverture du mariage aux couples de même sexe, même si elle dénature le mariage dans les faits et travestit concrètement la famille (pour des conséquences irrémédiables), n’est pas SCIEMMENT destructrice, ne se veut pas EN INTENTIONS et EN SINCÉRITÉ une antithèse de la « Manif Pour Tous ». C’est pour cela que les pro-mariage-pour-tous ne peuvent pas envisager les slogans de la Manif du 24 mars comme une contradiction à leurs propres raisons de faire adopter la loi, pas plus que comme une raison valable pour changer d’avis.La majorité des anti-mariage-pour-tous oublient de considérer la bonne foi et la sincérité des pro-mariage-pour-tous. Ils les veulent absolument opposés à eux. Absolument méchants, tyranniques et ignobles. Et c’est ce qui finit par arriver. Cyniquement. La posture victimiaire et paranoïaque des anti-mariage-pour-tous, qui hurlent à la destruction de la famille et à la décadence civilisationnelle, quand en face les pro-mariage-pour-tous se trouvent juste dans la proposition et sont persuadés qu’ils mènent le même combat pour la famille, pour l’enfant, que les premiers, est dramatique. Ce n’est pas en rappelant des ÉVIDENCES (« Un père, une mère, c’est élémentaire! »), évidences que personne ne contredit, qu’on convainc les autres ; c’est précisément en travaillant ensemble sur les NUANCES, les détails. Les anti-mariage-pour-tous ont préféré choisir le confort de l’évidence et du slogan court et incontestable. Mais qui leur a fait croire que la Vérité était confortable? Ils risquent de payer cher leur caricature manichéenne des pro-mariage-pour-tous. Malheureusement.

Lundi 18 mars 2013