La déthématisation homophobe de l’homosexualité par le relativisme humaniste bisexualisant/asexualisant Canal + (le cas du boboïsme de Xavier Dolan)


 

« L’homosexualité ce n’est pas un ‘thème’, ce sont des histoires, des individus avant tout. La thématique qui m’intéresse vraiment, c’est la vie. » (le réalisateur homo québécois Xavier Dolan dans l’émission En Aparté sur Canal +).
 

Toujours la même soupe sentimentaliste bobo servi par Dolan… Je ne suis pas d’accord avec sa « déproblématisation » ou « déthématisation » ou « atomisation » ou « individualisation » relativiste, de l’homosexualité. Ça a l’air anti-Système et anti-étiquettes et humaniste/vitaliste/personnaliste, mais en réalité c’est du déni (homophobe) et de la censure. Tout mon travail depuis des années est justement dédié à expliquer en quoi l’homosexualité est un vrai THÈME, un vrai sujet d’étude, chargé de sens (que le boboïsme de Dolan vient balayer = nul!).
 

Et par ailleurs, non seulement l’avis de Dolan sur l’homosexualité ne sort absolument pas de la pensée commune, mais au contraire il la rejoint et reflète pleinement, puisque notre Monde est en train de nier l’homosexualité au nom de l’humanisme intégral de la bisexualité asexualisante (« Plus d’étiquettes – ni homo, ni hétéro, ni bi, ni trans : on est tous des personnes amoureuses comme des anges, ce qui prime c’est la relation, c’est toi + moi + tous ceux qui le veulent. »). Inquiétant.
 

Critique personnelle de Candide (1759) de Voltaire

Donnant actuellement des cours particuliers de français à des collégiens et lycéens, je me retrouve à faire des fiches d’analyse et de synthèse sur des grands classiques de la littérature française, dont tout le monde pourrait profiter, et dont voici un exemple avec Candide de Voltaire. Je trouve que ma lecture va un petit peu plus loin que les ouvrages scolaires vu que je rajoute le prisme de l’homosexualité, de la Franc-Maçonnerie et de l’eschatologie.
 
 

 

Résumé de l’œuvre
 

Candide ou l’optimisme, écrit par Voltaire (1694-1778) en 1759, est un conte philosophique décrivant les péripéties d’un noble, philosophe en herbe, utopiste et idéaliste, du nom de Candide, qui parcourt le Monde (Angleterre, Pérou, Paraguay, Italie, Turquie, Surinam…) à la recherche du succès, de l’amour, de la connaissance et de la richesse, et qui finalement, après bien des déconvenues, se voit obligé de revenir vivre modestement dans sa terre natale – la Westphalie (actuelle Allemagne) – et donner du sens à son existence par le travail (dans sa métairie) et la « raison ».
 

Dans la plus grande tradition des récits épiques qui retracent un voyage aventuresque ou un tour du Monde pour dresser un portrait critique et satirique d’une époque ou d’une société (nous pouvons penser par exemple à la dernière œuvre du dramaturge espagnol Miguel de Cervantes, Persille et Sigismonde, en 1617, qui fonctionne exactement sur le même registre), Voltaire entend, par l’ironie pragmatique, refroidir l’emballement et l’orgueil humains nés de la découverte du « Nouveau Monde » et de l’essor des sciences humaines. Il critique ces « philosophes » utopistes, éloignés des réalités (dures !) de ce Monde, la tête bourrée de belles théories et de grandes idées (il est dit dans le dernier chapitre, le 30e, qu’ils se plaisent à débattre et à faire de longues « dissertations » !), qui vont aller de déception en déception, de mésaventure en mésaventure, et qui devront au final se contenter de ce qu’ils ont et se retrousser les manches pour se mettre rationnellement au travail (Dernière phrase du livre : « Il faut cultiver notre jardin ! » dit le Candide adamique).
 
 

 

Critique interprétative
 

À travers ce conte philosophique cynique, Voltaire étrille le concept – « naïf » selon lui – de « Monde harmonieux et équilibré » (défendu par le philosophe Leibniz), ou tout simplement de « Monde juste et beau parce que créé et ordonné par Dieu » (défendu par les religions).
 

Il dresse un portrait plein d’ironie qui, personnellement, m’a fait rire car il repose sur l’humour noir : les personnages de Candide – en particulier Pangloss et son disciple Candide – enchaînent les galères et voient atrocité sur atrocité (guerres, tremblements de terre, colonialisme, exécutions – les autodafés qui sont des bûchers publics –, maladies, viols, vols, et même dilapidation des richesses…) tout en se persuadant que « tout va pour le mieux dans le meilleur des Mondes » ! L’existence humaine n’est que violence et déception… mais TOUT VA TRÈS BIEN, Madame la Marquise, TOUT VA TRÈS BIEN, TOUT VA TRÈS BIEN (c.f. chanson de Ray Ventura) !
 

Au fond, Voltaire critique deux extrêmes d’une même passivité : le fatalisme déterministe, optimiste et relativiste d’un côté (en gros, celui qui dit, comme Candide, que « tout se vaut, tout est bien, tout est normal, tout est utile, c’est le progrès, notre connaissance mondiale s’accroît et nous guide vers le meilleur », ou celui qui dit, comme le pessimiste Martin, que « tout va mal mais que c’est ainsi, c’est la vie, il faut l’accepter, rien n’est à rejeter ni à dénoncer, c’est le Destin, donc rien ne sert de se battre et d’agir ») et l’illuminisme religieux et superstitieux d’un autre côté (celui qui dit que « tout doit être accepté car c’est la volonté de Dieu, c’est la Croix du Christ » : Voltaire s’attaque notamment au protestantisme – à travers les figures de Jacques l’anabaptiste et de Martin –, aux croyances indigènes, au catholicisme – à travers un féroce portrait de l’Inquisition ou de la piété populaire incarnée par le personnage janséniste de la vieille ou encore des missions jésuites en Amérique Latine –, mais aussi à travers une dénonciation du romantisme chevaleresque – incarné par la princesse Cunégonde qui finit par devenir hideuse et insupportable, et que Candide est obligé d’épouser sans amour).
 

Néanmoins, dans son opposition à l’utopisme optimiste et au créationnisme religieux qui magnifient le Monde, Voltaire l’humaniste, en choisissant la troisième voie du réalisme/pragmatisme rationaliste, semble tomber dans l’écueil de ce qui va être, un siècle plus tard, le positivisme (doctrine fondée au XIXe siècle par Auguste Comte, issue des Lumières, et qui entend soumettre toute théorie et croyance à l’épreuve des faits et de l’expérience scientifique). Ce positivisme qui pourrait se résumer ainsi : « Cesse de rêver ou de te bercer d’illusions et de croyances religieuses : sois lucide, retrousse tes manches, bosse, confronte-toi à la vie par le travail, la science et la raison. La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie. Tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir ! ».
 

Personnellement, c’est pourtant la quatrième voie de l’Espérance (mot que moque Voltaire dans sa Lettre à Madame du Deffand, écrite en 1754, puisqu’il le juge sans doute trop connoté « chrétien », et qu’il décrit littéralement « l’espérance » comme « le fond de la boîte de Pandore »… c.f. p. 137) que je souhaiterais privilégier par rapport au « réalisme » positiviste voltairien. Comme l’explique très justement le théologien catholique contemporain Xavier Lacroix, qui distingue subtilement l’espoir de l’Espérance, « l’optimisme, c’est voir le Monde avec des lunettes roses », alors que « l’Espérance, c’est la Foi en la victoire de Jésus sur la mort », une Foi qui n’est pas désincarnée comme l’idéalisme optimiste ou même le scientisme des Lumières.

Pour rencontrer l’Amour vrai : sortir de la logique délétère du « Rencard » et rajouter du collectif et de l’amitié dans le processus de formation des couples

« Salut… On n’a rien à se dire… On se note? (puis on s’accuse?) »


 

Depuis quelques jours, grâce à mes amis célibataires (homos ou pas, peu importe), je suis en train de réaliser certaines choses importantes sur la formation des couples d’aujourd’hui, sur l’organisation contemporaine des rencontres amoureuses, qui dépassent largement le procès facile pour « incompétence à s’engager ou à aimer » que l’homme et la femme sont tentés de se faire l’un à l’autre, ou que même le fidèle catholique pourrait attenter à son Église.
 

C’est le concept même du RENCARD, fomenté et facilité par les nouvelles technologies, les réseaux, les sites de rencontres, et même les sites pornos, que je remets en cause, et qui à mon avis fausse tout. Pourquoi ? Parce qu’il cristallise la rencontre amoureuse sur un enjeu sentimental ou sexuel immédiat, impérieux, surévalué, et sur le face-à-face solitaire entre deux personnes isolées qui doivent nécessairement se plaire tout de suite, « matcher », « être compatibles », se mettre en couple, voire coucher ensemble, « sinon ça ne va pas, et au revoir ! ». Plus de place au temps, au jeu, à l’entourage, au dialogue ou à la rencontre humaine désintéressée, à un enjeu plus léger, à un cadre plus collectif, ludique, sociabilisant et informel (groupe d’amis, bals ou fêtes du village, associations, rallyes, groupes de prière, et même les speed-datings, la Saint Valentin et les jeux de télé-réalité…), qui décentrerait le couple de lui-même et lui permettrait de se détendre. Plus de participation/intervention/ingérence de la collectivité, de la famille ou des amis, pourtant précieuse, fondamentale et rassurante dans certains cas, dans la constitution des unions amoureuses.
 

Par la progressive imposition tacite d’un seul modèle de formation des couples – « le rencard » (ou « le chat » ou « le date » ou « le verre » ou « le plan ») –, Internet et le téléphone portable ont non seulement désincarné/déshumanisé la rencontre humaine informelle à visée amoureuse, mais ont généré une angoisse, un tribunal et une atomisation du couple (un « individualiste à deux »), terrifiants. Tellement terrifiants qu’ils poussent certains au pire au suicide, au mieux à un célibat malheureux et stressant. Alors qu’il suffirait d’avoir le plaisir d’organiser des dîners ou des week-ends « de célibataires » ensemble, de sortir les gens des applis, des téléphones, et j’ose même dire des assemblées chrétiennes désormais surféminisées et désertées par les hommes, pour sortir de ce cauchemar et régler la profonde crise actuelle de la différence des sexes, de l’Église et de l’engagement. Rajouter du collectif et de l’amitié au couple ! Comme par le passé.

Vortex : la série qui autorise l’homicide (et ça ne choque personne)


 

J’ai regardé la série (à succès) « Vortex » (avec Tomer Sisley – dans le rôle de Ludovic – et Camille Claris – dans le rôle de Mélanie) sur France 2. Car j’ai remarqué que le thème de la machine à remonter le temps, le scénario à la « Retour vers le Futur », était très en vogue en ce moment. Hasard du calendrier du PAF ? Les téléfilms français Vortex et Année Zéro ont été diffusés exactement aux mêmes dates sur deux chaînes concurrentes : France 2 et M6 ! Sans doute qu’en ce moment, dans le Gouvernement Mondial, ça s’active pour ressusciter le passé et le rendre plus réel que possible grâce aux progrès de la science et même à l’entremise des âmes défuntes sans repos et aux démons (« incarnés » sous forme d’hologrammes).
 

J’avais déjà été familiarisé, quand j’étais ado, à la thématique des uchronies (à savoir des voyages dans le temps où des événements historiques connus se produisent différemment de la version de l’Histoire officielle), des « mondes parallèles » ou de la « réalité multidimensionnelle », en suivant les séries de science-fiction nord-américaines La Quatrième Dimension (1959-1964) et Sliders (1995-2000). Et bien sûr, grâce à la trilogie des « Retour vers le Futur » de Robert Zemeckis.
 

Mais je trouve qu’avec les séries actuelles, notamment françaises, les intrigues se sont complexifiées, voire perverties dans les messages renvoyés. Car quand elles se mettent à justifier l’homicide (justicier, vengeur et « réparateur » du passé, donc ensuite, du présent), au nom de la légitime défense ou de l’évitement d’une catastrophe et de meurtres en série, on n’est plus dans la gentillette visite-découverte de mondes improbables (genre « un monde dirigé par les femmes », ou « un monde sous l’ère glaciaire » ou « un monde de tornades » ou « un monde Far-West »…) ni dans la création/réparation rigolote et romantique d’un coup de foudre et d’un amour familial (où déjà des vies humaines sont en jeu) : on passe au cran au-dessus de la justification du meurtre dans le passé pour préserver l’équilibre du présent. En effet, dans Vortex, Mélanie tue – par prévention – Hector pour soi-disant sauver sa vie et celle de toutes les autres femmes que ce dernier aurait tuées après elle. Ce qui est, d’un point de vue moral, extrêmement grave. Même si les critiques et les spectateurs de la série Vortex, en général, n’y voient que du feu, valident cette escalade de la violence/vengeance en ne se basant que sur la happy end (Au final, les héros principaux ne meurent plus assassinés… bien que certains protagonistes troquent leur survie contre un emprisonnement, donc se sacrifient en contrepartie en finissant leurs jours en prison), sur le retour à une situation présente « légèrement modifiée » mais dite « ordonnée » et « équilibrée »…
 

Au bout du compte, la « morale » de l’histoire, c’est qu’on a le droit de tuer pour empêcher d’autres morts de se succéder/perpétrer. C’est aussi le déterminisme du non-pardon : Hector – et finalement tous les gens du passé – n’ont pas de place pour le repentir, puisque le présent est jugé supérieur au passé. Mélanie tue Hector dans le « nouveau » passé parce que dans le futur il lui a été annoncé comme un tueur en série. C’est le présent-futur qui dicte le présent-passé… et qui finit par tuer des gens : rien que les deux enfants d’Hector sont carrément rayés de la carte. Mais d’eux, qui s’en soucie ?
 

Ça dépasse la simple incohérence de scénario. C’est gênant moralement. On nous fait croire, en gros, qu’humainement nous pourrions retoucher tout (le temps, le réel, les gens, les événements, les circonstances…), que rien dans l’existence ne serait grave, fini, fatal ou irréversible (pas même la mort, pas même le meurtre), que nous pourrions créer l’Amour (en jouant les Cupidon), que nous pourrions – en défiant les lois de la finitude humaine – aimer plusieurs personnes à la fois (c’est le polyamour que Ludovic, dans Vortex, finit par vivre : il aime deux femmes en même temps de leur vivant, Mélanie et Parvana) ou procréer qui nous voulons (Ludovic doit sauvegarder à la fois sa fille Juliette – issue de son premier mariage – et son fils Sam – issu de son second mariage), que nous aurions droit de vie ou de mort sur le vivant et surtout sur l’Homme (Au passage, avec Vortex, on se situe vraiment dans le transhumaniste antéchristique : la preuve en est que – et c’est étonnant au regard de notre époque antispéciste – il n’y a aucun animal qui occupe une place dans l’intrigue – : la Bête s’est digitalisée puisque c’est le drone de la police qui s’appelle Rex). Le synopsis de la série reflète aussi un irrespect par rapport au passé, à la mémoire et à l’Histoire : on s’arroge le droit de les retoucher (autrement dit, de « réécrire l’Histoire », de « modifier le cours des choses à sa guise »), comme si on les jugeait imparfaits et nécessairement injustes : l’Homme contemporain se prend pour meilleur et plus juste que ses ancêtres, et même que Dieu.
 

Autre point important que je voulais aborder : il y a une énorme ellision, incohérence et inconnue du scénario de Vortex qui, pareil, passe pourtant crème, alors que c’est choquant et que ça aurait pu littéralement torpiller la vraisemblance, la crédibilité et l’efficacité de la série : c’est par quel mystère s’opère le voyage dans le passé et la rencontre entre les êtres du présent et ceux du passé (Ludovic et Mélanie sa femme décédée). Car bon, le lien entre la numérisation internet (ou l’algorithme prédictif et l’Intelligence Artificielle) et le retour au passé n’est pas super évident. Le saut vers le futur, pourquoi pas ? Mais le passé… Et en fait, on trouve la réponse à ce « prodige » non pas dans la technologie (comme c’eût été attendu) mais dans un romantisme et un sentimentalisme beaucoup plus basiques. En effet, c’est le sentiment qui permet le voyage dans le temps. Le sentiment – donc la subjectivité, la passion – commande au Réel. C’est-à-dire que seuls les personnages unis par l’Eros (mari et épouse, amants amoureux) ou le Philia (lien de filiation et de sang entre les parents et leurs enfants) parviennent à se voir dans la reconstitution 3D, et donc à voir les personnes aimées du passé/présent (D’ailleurs, le nom de famille des deux héros principaux est précisément « Béguin » : le sentiment est bien le connecteur temporel). Le numérique ne suffit pas. En plus du sentiment, ce sont aussi les égrégores (moments émotionnels collectifs forts, tout ce qui est censé avoir transporté émotionnellement l’Humanité) dont on a des traces filmées qui font le trait d’union transhistorique (c.f. Ce n’est pas un hasard que la Coupe du Monde 1998 soit vue comme un couloir du temps dans plusieurs fictions, notamment dans l’épisode n°90 « 1998-2018 : Retour vers le Futur » de la série Joséphine ange gardien), ainsi que finalement les liens spirituels – qu’on pourrait appeler « pactes sataniques » en réalité – puisque de plus en plus, les êtres humains, par la scientologique médiumnique et les technologies audiovisuelles, essaient de prendre contact avec les défunts non-ressuscités et les âmes damnées errantes et sans repos (ce qui est le cas de Mélanie dans Vortex, qui a une vengeance/survie/deuxième chance à assouvir : elle n’est pas au Ciel).
 

Enfin, pour terminer, je voulais expliquer combien une série comme Vortex était, en ses fondements, complètement sexiste (et plus précisément misandre, donc anti-hommes et anti-pères) et inhumaine (et ce transhumanisme violent s’invisibilise et se fait oublier par l’entremise du thème –survolé – de l’homosexualité : d’ailleurs, ce n’est pas un hasard que le seul sujet qui crée le clash incompréhensible entre Juliette l’héroïne lesbienne et sa mère Mélanie soit la PMA et GPA ! Ça brouille littéralement la liaison spatio-temporelle et virtuelle mère-fille ! Le choc culturel et éthique est trop grand !). En effet, la misandrie est à tous les étages : à part peut-être pour Ludovic (et encore…), tous les hommes de la série sont des prédateurs, des criminels ou des gros beaufs qui « puent la transpi » (c.f. le gros commissaire poilu Le Goff, qui passe son temps à se donner un coup de déo). Il y a comme un problème dans le respect et la représentation symbolique des hommes aujourd’hui. Je découvre, à travers Vortex, que les velléités humaines de refaire le passé et de s’unir aux morts, font non seulement le mal, mais font le mâle mauvais.

Catholiques : cannibales, non ; anthropophages, oui

Nous, catholiques, sommes anthropophages (à savoir que nous mangeons de la chair humaine). Et nous devons l’assumer, non sans une certaine crainte et sentiment d’étrangeté, mais sans honte ni déni non plus. Cette anthropophagie est un aspect des plus complexes et déconcertants (c’est d’ailleurs à cause de celle-ci que Jésus, en son temps, a perdu les trois-quarts de ses disciples : Jn 6, 61) de la Foi chrétienne. Mais sans la prendre en compte, nous passons à côté de ce qui se passe à chaque messe.
 

1) Il faut distinguer cannibalisme et anthropophagie :
 

Le cannibalisme, c’est le fait qu’un être humain mette à mort un autre être humain encore vivant pour le dévorer, l’ingérer et le consommer. Alors que l’anthropophagie, c’est l’ingestion humaine d’un être humain qu’on n’a pas tué, qui a trouvé la mort accidentellement ou par une tierce personne, ou bien, dans le cas de Jésus, qui est mort et ressuscité et se donne volontairement à manger par Amour, pour que nous vivions et pour que nous devenions Lui (Jn 6, 56). Donc la seconde n’a quasiment rien à voir avec le premier (même si, par nos péchés, nous, Humains, avons contribué et contribuons encore à la mise à mort de Jésus Corps-mystique). Je pense par exemple au cas très exceptionnel d’anthropophagie qui a eu lieu en décembre 1972 (le crash de l’avion de l’équipe des rugbymen uruguayens dans la Cordillère des Andes), qui a été dicté par la survie et la vie (et non la cruauté ou la volonté homicide), et qui donc n’est pas du cannibalisme.
 

 

2) Quand nous communions à l’Eucharistie, nous ne mangeons pas que le Corps mystique de Jésus :
 

Quand nous communions à l’Eucharistie à chaque messe, nous ne mangeons pas que le Corps mystique de Jésus : nous mangeons également sa chair humaine réelle. Donc nous posons un acte anthropophage. Jésus, pendant la transsubtantiation (changement du pain et du vin en la substance du corps du Christ), devient 3 choses : vraie chair (Fils), vrai pain (Père) et vrai Corps mystique (Esprit Saint). J’en tiens pour preuve les miracles eucharistiques (hosties tombées lors de la distribution, traces de sang ou de bouts de chair décelées après analyses…) qui ont jalonné l’Histoire de l’Église post-christique, et qui montrent que l’Eucharistie n’est pas qu’un symbole ou une entité angélique. C’est bien Jésus en chair humaine, un Jésus ressuscité ET mort, qui se donne. Ce n’est pas que le « Corps spirituel » (1 Cor 15, 44) dont parle saint Paul.
 
 

Je tenais à le dire, d’une part pour que nous puissions répondre aux accusations de cannibalisme dont nous pouvons faire l’objet, et d’autre part pour que nous prenions conscience de ce qui se passe à chaque messe et quand nous communions.

L’Homme de la Soirée (Récit de ma participation aux Grandes Histoires)


 
 
 

UNE PARTICIPATION REMARQUÉE

 

 

Jeudi 5 janvier 2023 dernier, j’ai participé à la scène ouverte des Grandes Histoires, dans le cadre bohème, cosy, convivial et alternatif, du Matreselva, salle située dans le 15e arrondissement de Paris. Si vous ne connaissez pas ce lieu atypique, allez-y. Il vaut le détour.

 

Jusque-là, rien d’exceptionnel. Ce qui aurait dû rester une banale intervention de 5 minutes sans grand enjeu pour moi, perdue au mieu de 19 autres passages sur scène programmés dans la soirée (Les Grandes Histoires sont une petite scène parisienne familiale, artisanale, mi-amateur mi-pro, sans autre prétention – apparemment – que l’expression libre, poétique, bienveillante, optimiste et généreuse de soi), a pourtant eu l’effet d’une bombe. Même si, pour le coup, il y a peu de chances que j’y revienne, et que ce fut sans doute ma première et ma dernière apparition.

 

En effet, j’ai été objectivement « l’Homme de la Soirée ». Sans exagérer. Ça a été une telle surprise et onde de choc pour l’auditoire et les organisateurs que tout le monde a parlé de moi et a quasiment retenu mot pour mot l’intégralité de mon speech (je suis passé en 5e position, donc en première partie de soirée). J’étais dans tous les esprits, les conversations, les bouches. Après mon allocution (que j’avais apprise par coeur pour l’occasion), quasiment la totalité des orateurs (une quinzaine) qui m’ont succédé s’adressaient à moi dès leur montée sur scène – parfois en mode « Tu es le Connard de la soirée : je te hais » – et faisaient référence à mon exposé consacré au narcissisme et à la Franc-Maçonnerie dans Les Grandes Histoires ! Comme un groupe qui faisait bloc pour me lyncher. C’est dire si j’ai lancé un pavé dans la mare.

 

Et le pire, c’est que certains ont été tellement piqués dans leur orgueil, réveillés et démasqués dans leur entreprise inconsciente que, loin de démentir le portrait au vitriol que j’avais dressé d’eux, l’ont confirmé par leur panique agressive et vengeresse, en mode « Ah bon ? Nous sommes narcissiques et francs-maçons ?! Eh bien puisque c’est comme ça, nous le serons puissance 1000 !!! ». En effet, beaucoup d’entre eux, parce que je leur ai fait ombrage, mais aussi pour exister et défendre leur carrière, ont fait encore plus leur promo à l’issue de leur passage qu’à la précédente soirée du 7 décembre 2022 (à laquelle j’avais assistée en prenant des notes).

 

Mais malgré leur riposte amère, je suis resté très rigolard et fair-play, acceptant les coups de griffes et les règlements de comptes/vexations. Car au fond, j’ai reçu beaucoup d’Amour. Et j’avais réussi mon coup : dénoncer les travers de ces soirées scène ouverte que personne n’ose critiquer tellement elles transpirent la gratuité, le risque, l’altruisme et la poésie. Et même si j’étais K.O. (comme un boxeur après un combat !) et que j’ai cru mourir de peur avant de me jeter à l’eau (À l’issue de mon passage, je me suis littéralement vautré sur mon groupe de 6 amis venus me soutenir !^^), même si on m’a symboliquement craché à la gueule, j’ai finalement raflé la mise.

 

Pour la petite histoire, pendant la première pause de la soirée, une femme trentenaire (une jeune et belle psychologue) est venue discuter avec moi pour me dire combien elle avait trouvé ma prise de parole pertinente et riche (ça a été ma plus belle consolation, mon plus beau cadeau, hormis bien sûr la présence de mes amis). Elle m’a raconté son expérience personnelle avec la Franc-Maçonnerie. Et j’ai vu qu’elle me croyait quand j’ai parlé de l’influence croissante de celle-ci dans notre Monde, puisqu’elle a été ponctuellement hôtesse d’accueil pour un rassemblement franc-maçon. Elle m’a d’ailleurs révélé qu’elle devait à l’époque scanner tous les pass sanitaires des participants, sauf celui du Grand Maître vénérable, car le contrôler eût été considéré comme un terrible affront (c’est donc la preuve que la plupart des puissants qui ont forcé la population à se faire « vacciner » ne se sont pas fait injecter eux-mêmes parce qu’ils étaient au courant qu’il s’agissait d’un poison. Je ferme la parenthèse).

 

 

POURQUOI JE M’INFLIGE ET J’INFLIGE ÇA ? (#VraieQuestion)

 

Ce n’est pas la première fois de ma vie que je « casse l’ambiance », que je bouscule les codes de bienséance et des assemblées (ou, si vous préférez, que je secoue le prunier, rue dans les brancards, donne un coup de pied dans la fourmilière, ou suis le chien dans un jeu de quilles), que j’endosse aux yeux de certains le rôle d’« orateur à craindre et à la langue de feu », de « trublion », de « polémiste », de « provocateur », de « fouteur de merde » (et de « fouille-merde »), de « franc-tireur », de « diva impitoyable et pitoyable », voire de « diable incarné » (et ses dérivés : « homophobe », « extrémiste », « dangereux », « fou », « malade psychiatrique », « criminel », etc.) : je pense par exemple à certaines corrections fraternelles « qui déménagent » que j’ai pu faire, à des lettres que j’ai écrites au sein de ma famille, à des prises de position tranchées et originales sur des sujets tabous, à mon approche critique désarçonnante (certains profs de fac me craignaient quand je levais la main dans un amphi et demandais la parole), à certaines de mes chroniques radio décapantes à Homo Micro, à mon témoignage sous haute surveillance et ayant cristallisé toute l’attention des médias espagnols à Barcelone en février 2017, à mes vidéos-clips déconcertants (dont on ne sait pas si c’est du lard ou du cochon…), et bien sûr dernièrement, à ma participation aux Grandes Histoires. Mais pourtant, les seuls qualificatifs qui me vont vraiment, c’est plutôt : « Enfant Terrible » (selon les propres termes du prêtre jésuite nord-américain de Courage International Fr Peter F. Ryan, à mon encontre), « empêcheur de tourner en rond », « celui qui met les pieds dans le plat », « électron libre »…

 

J’insiste pour dire que lors de mes prises de position, mes échanges avec les autres, ou mes apparitions publiques, je n’ai pourtant jamais été un provocateur. Ni en intention, ni dans les faits. Ni dans l’image (politiquement correcte ou incorrecte). Car je n’aime pas détruire, rabaisser ou blesser quiconque. Je n’aime pas le scandale. Et je suis attaché à la délicatesse, à la nuance, à l’amour de tous. Simplement, je pense être un esprit libre, qui veut surprendre et à aller au fond des choses, parfois en prenant le contre-pied de certaines évidences ou fonctionnements sociétaux moutonniers (ou de mes propres fonctionnements), pour chercher la nuance et la liberté, et sans cesse me mettre moi-même en danger. De plus, je pense avoir le nez creux pour détecter, traiter et déterrer/ressusciter les sujets qui fâchent mais qui en même temps passionnent, attisent la curiosité et les passions d’un maximum de monde, et touchent aux tréfonds de l’âme humaine et du Monde (c’est le cas de l’homosexualité, de la Franc-Maçonnerie, de l’Apocalypse, du « vaccin » contre le COVID, du diable, de Jésus, je trouve).

 

Il y a dans mes analyses et prises de parole bien plus qu’une irrévérence ou une insolence provocatrice et taquinante ou une audace ou une impertinence : ça tient de l’apparent « sacrilège », de l’apparente « mise à mort » verbale (privilège réservé uniquement à Dieu – qui seul juge, crée, et a droit de vie ou de mort sur les créatures), qui est en réalité, pour être plus juste, de l’ordre du sacrifice. D’ailleurs, lors de la soirée des Grandes Histoires, je me suis sacrifié et j’ai commis un sacrifice. Mon (auto-)sacrifice, pour être précis. Mon meilleur ami Abdallah, qui au départ comptait déclarer forfait et annuler sa venue, s’est forcé à venir me soutenir, car il a senti au téléphone que j’allais dire ce soir-là quelque chose de mortel : pas « mortel » dans le sens que ça donne la mort ou blesse ou humilie, mais dans le sens où ça pouvait être considéré comme tel, et que ça pouvait aussi me valoir aux yeux du Monde la mort, au moins symbolique ; et surtout « mortel » parce que ça serait « grand » dans le sens de « géant », de « puissant », d’« inédit », de « révolutionnaire », de « spectaculaire » et d’« osé ».

 

Et effectivement, en croquant Les Grandes Histoires par la description satirico-tendre, en m’y attaquant fraternellement, j’ai touché l’Intouchable ; j’ai critiqué l’Incritiquable. Car qui, avant moi, a osé s’en prendre à l’apparent courage et à l’apparente générosité des orateurs qui montent sur scène pour livrer une part d’eux-mêmes ? Personne ! Personne n’a le courage de critiquer le concept même des Grandes Histoires, la démarche, le sens et les fruits. Par conséquent, moi, aux yeux des concepteurs et des contributeurs de ces soirées, j’ai commis un sacrilège. Cette impression de sacrilège vient du caractère irréfutable de mon propos, irréfutabilité qui, mal comprise, a un côté implacable, accablant, luciférien, méchant : elle ressemble même à une mise à mort, à un sacrilège. Or, comme je viens de le dire, il s’agissait surtout et seulement d’un sacrifice.

 

La preuve en est qu’à l’issue de ma prise de parole, j’ai vraiment cru – je me répète – que j’allais mourir (émotionnellement et spirituellement parlant) ; et je me suis littéralement effondré sur mon groupe d’amis tellement ça m’a demandé un courage et une énergie de folie, et que j’étais sans force. Je ne tenais plus debout. Quentin, le maître de cérémonie, lui-même étourdi et dans un état de sidération, est revenu sur ce scène, à la fois pour annoncer l’intervenant suivant, mais aussi et surtout pour défendre ses soirées et leur esprit, et donc exercer une forme de « droit de réponse » à mon endroit et au portrait décapant des Grandes Histoires que j’avais fait (c’est à cette occasion que j’ai pu constater à la fois sa grande humilité et autodérision, mais aussi son ignorance de la différence – pourtant capitale – entre sincérité et Vérité : ignorance qui confirme qu’il monte une loge maçonnique sans même s’en rendre compte…).

 

Des fois, je me dis par rapport à moi-même ou à mes réactions (dans une forme de dédoublement schizophrénique) : « Pourquoi je suis comme ça ? », ou « Mais pourquoi je m’inflige ça ?? » ou « Pourquoi je me suis lancé là-dedans ?? », « Pourquoi je ressens cette urgence, ce devoir, cet appel à exprimer mon avis et à aborder des thèmes aussi incompris ou impopulaires, quitte à passer pour un fou ou un méchant et à me rendre détestable ?? ». Une part de moi aimerait être moins boulet de canon, moins tête brûlée, moins rentre-dedans, moins contestataire, ou moins frondeur. Mais une autre regarde avec amusement, fierté, étonnement, ce courageux joueur-combattant que je suis parfois, ce fou kamikaze, cet être atypique et exceptionnel, et ne changerait ce dernier pour rien au Monde.

 

Et, vous me croyez si vous voulez, mais le courage (pour la Vérité-Amour) dynamise énormément (même si, dans un premier temps, ça nous épuise et semble nous tuer ou nous entraîner vers la mort ou un ridicule irréversible ou une impopularité persistante). Ma participation aux Grandes Histoires m’a tué autant qu’elle m’a redynamisé. Après une telle prise de risque, tu n’as plus peur de grand-chose ! Ça te booste pour plusieurs jours voire plusieurs semaines ! Et cette émulation n’embarque pas que soi. Après mon allocution, j’ai vu que mon courage a poussé les autres participants des Grandes Histoires dans leurs retranchements, dans une auto-vigilance, et les a énergisés pour offrir un démenti concret à ma dénonciation, les a poussés à se surpasser ; et que dans les jours qui ont suivi, « mon exploit/ma folie » a aussi stimulé les rêves, les audaces, la confiance en soi, le courage, les projets de beaucoup de mes amis (y compris ceux qui n’ont pas pu assister aux Grandes Histoires).

 

Voilà pourquoi cet épisode rehausse en moi une conviction et un souhait que je souhaite à tout Homme qui entend défendre Jésus ou dénoncer une injustice ou porter une parole forte : dans l’idéal, que chaque chose qu’on dit publiquement nous vale l’impopularité par son authenticité, soit une prise de risque (liée à une Vérité : Jésus ; et à son Amour) tellement grande et surprenante qu’on pense mourir en la disant, ou qu’on soit haï au point que certains veuillent nous mettre à mort. Si ce n’est pas le cas, mieux vaut alors se taire et laisser parler les autres.

 
 
 

 

———————————–TEXTE PRONONCÉ LE SOIR DES GRANDES HISTOIRES———————————–

 

 

« JE PEUX ÊTRE FRANC AVEC VOUS ? »

 
 

Bonsoir. C’est ici, la Soirée « On chie dans son froc » ?

 

Je m’appelle Philippe Ariño. Alors je me présente, je suis :

Écrivain [enthousiasme]

Homo [enthousiasme]

De gauche [enthousiasme]

Pas vacciné [euphorie] On se calme.

Catho [déception exagérée]

 

Je peux être franc avec vous? Vous êtes SÛRS? Nan parce qu’en étant franc, vous allez peut-être me détester. Même que je ne vais pas pouvoir sortir de cette salle vivant. Ou que ça va déclencher une émeute. Parce que la franchise, ça a l’air cool, comme ça, mais en réalité c’est pas cool DU TOUT. Je chie dans mon froc, là ! Dire ses 4 vérités à quelqu’un, ou avoir cette prétention, ça peut blesser et même être diabolique, m’avait dit un jour un prêtre. Car c’est la Vérité sans Amour. Et ça, c’est très grave. Alors bien sûr, moi je vais essayer d’y mettre tout l’Amour du Monde. Mais bon, quand même…

 

Donc je me permets d’insister : vous voulez vraiment que je sois franc avec vous?

 

OK. Vous l’aurez voulu ! (Si non, vous verrez ça avec mon avocate : Isaline).

 

J’ai assisté à la dernière soirée Grandes Histoires. J’ai trouvé que c’était : 1 – narcissique ; et 2 – franc-maçon. Un festival de la Franchise, de la Sincérité. Sur ce, bonne soirée ! [simulation de départ]. Ah merde… maintenant, va falloir expliquer. Y’a pas moyen de… Bon, ok, je m’explique. « Me explico » comme on dit en Espagne.

 

Narcissique façon Amélie Poulain. Les Grandes Histoires, ça fonctionne toujours sur le même modèle : Je raconte mes goûts, en mode nostalgie voire dépression. Puis, pour quand même finir sur une touche positive et aérienne, je me tourne vers l’avenir, en mode exalté et rage de vaincre ! Puis Rideau. Et toujours, à la fin, Quentin, le maître de cérémonie, Jacques Pradel, apporte les mouchoirs en applaudissant cette tranche de vie « si courageusement partagée » et « si émotionnante ». (Mais je t’aime, Quentin).

 

Pour ceux qui ne me croient pas, j’ai pris des notes à chaque prestation du 7 décembre dernier sur toutes les références au narcissisme que j’ai entendues (du miroir apporté par tel participant, en passant par les champs lexicaux employés, en particulier spéculaires et aquatiques) : vous seriez sur le cul.

 

Et au piano, le « Narcissisme Grandes Histoires », ça donne ça ! (Musique, Maestro !) : Au départ, Martin Vigne joue toujours en mineur. Pour bien rajouter du pathos. Genre les Alcooliques Anonymes mais version publique et Cercle des poètes disparus ou Amélie Poulain.

 

Bonsoir. Je suis seul dans une foule. Je suis amoureux. Je me souviens. Je suis l’adulte qui parle au petit garçon ou à la petite fille que j’étais. Ou qui le fait parler à la 3e personne. Hommage vibrant à moi-même, à mes émotions, à mes souvenirs, à mes voyages. Je pleure ma douleur d’exister. Je me suis fait harceler à l’école. Je me suis faite violer. Ou larguer. Bref, je suis un écorché vif de la life.

 

MAIS (Et là, le piano s’accélère, s’emballe), je crois malgré tout en moi et en la Vie, en l’Univers, aux étoiles, toutes ces conneries ! J’aime malgré tout me balader pieds nus sous la pluie et casser avec ma cuillère la croûte caramélisée de ma crème brûlée. Je vais bien tout va bien. Je chante la vie. Je vis la vie. J’agis avec Engie. J’ose ! Il faut croire en ses rêves ! (Je vous remercie. J’ai été émouvante. « Inspirante ».)

 

Et enfin, le piano se calme. Arrive ma conclusion. Avec la répétition de mon mantra perso, de mon super slogan que j’ai asséné comme si c’était une grande leçon de vie universelle (alors que c’est juste de la merde zenifiée, égocentrique et développement personnel). Je me regarde dans le reflet embellissant de mon propre portrait ému. Et après mon allocution, je me fais féliciter au Bar du Monde par les babos de la Soirée qui ont trouvé notre chaîne d’Union verbale, énergétique et communionnelle « si forte » et « émouvante ».

 

Tiens, en parlant de chaînes d’Union (qui sont le propre des égrégores vécus en loge maçonnique), je vais vous dire pourquoi – et c’est mon second point – je trouve les Grandes Histoires très francs-maçonniques.

 

Alors pour la petite histoire, je n’ai pas assez de mes 10 doigts pour compter le nombre de mecs en Franc-Maçonnerie que j’ai rencontrés dernièrement et que j’ai démasqués en 5 minutes alors qu’ils le cachent même à leur conjoint. Rien qu’en les écoutant et en leur parlant de la série Joséphine ange gardien. Véridique !

 

Et aux dernières Journées du Patrimoine de Paris, en me rendant à la Grande Loge de France, la GLDF, j’ai tapé dans l’œil du guide qui n’était autre que le Grand Maître Vénérable, donc le n°1 de l’obédience en personne, qui incognito à l’issue de la visite m’a pris à part et m’a proposé de me parrainer pour que je rencontre dans sa loge.

 

Franchement, si je n’étais pas catho et ne croyais pas que Jésus est Dieu pour tous et pas seulement pour ceux qui y croient, j’aurais tout pour être le parfait initié franc-mac ! En réalité, je suis le premier narcissique, je suis le premier franc-mac’. On est tous Vache qui rit.

 

Et j’ai trouvé que les Grandes Histoires, toutes marginales et anti-System qu’elles se croient, sont complètement du System. Par le festival de la franchise qu’elles sont, elles sont même prêtes à accueillir à bras ouverts la prochaine Gouvernance Mondiale de l’Antéchrist (le diable qui va régner sur le Monde juste avant l’arrivée de Jésus) et qui nous pousse en ce moment à fond à « nous raconter », à « écrire nous-mêmes notre histoire », à « créer et partager des émotions ». À la soirée du 7 décembre, j’ai compté le nombre de fois que j’ai entendu l’adjectif « franc » et le mot « sincérité » : je me suis régalé… J’ai entendu plusieurs fois aussi l’éloge de la carrière, de la langue des oiseaux, de l’alchimie (et la Franc-Maçonnerie est basée spirituellement sur l’alchimie : la transformation du plomb en or) ! en revanche, je salue le courage de Sébastien qui nous a parlé d’alchimie, car certes il a reconnu faire partie de la Franc-Maçonnerie, mais au moins, il s’en rend compte, et il a dit qu’il voulait en sortir (« Moi, je ne veux pas transformer le plomb en or ! »). Les Grandes Histoires du 7 décembre, c’était une fête des loges qui s’ignore ! Ironie du sort : La famille Laugery avait 3 représentants sur scène ! On a même eu droit à la Marque de la Bête (décrite dans l’Apocalypse de saint Jean) ! « Un rond, un carré et les 3 bâtons : un chiot, ça donne de l’affection, non ? » C’était magique…

 

Donc en conclusion, moi je vous dis, les mecs : il va falloir nous RÉVEILLER. Moins de lyrisme « Moi Moi Moi » mâtiné de « Vous êtes tous beaux, nous sommes tous magnifiques » ; moins de franchise ; plus de Vérité et plus de Jésus.

 

Merci néanmoins aux Grandes Histoires de m’avoir laissé le micro (même si vous ne m’inviterez plus haha). Vous êtes fous. Et vous avez bien raison ! Et j’ai craqué pour Miette (super jeu de mots…).

 

Dernière question : Je peux être franc avec vous ?

Rencontre avec Paola de la Star Academy


 

#Paola #StarAcademy #ShowCase #Paris #chanson #MinuteGirly #MinuteBeauf #MinutePopu #MinuteGroupie #Halles #TF1
 

Je reviens du Showcase de la Star Academy aux Halles ce soir, à Paris, où étaient présents quasiment tous les candidats de l’édition 2022 (J’adore faire des trucs de beauf et paillettes de temps en temps haha). Je ne venais que pour voir et encourager Paola qui, selon moi, est la seule des élèves de la promo à avoir le charisme et le talent pour prétendre faire des disques, une longue carrière, et être une véritable artiste. Et j’ai bien eu raison de faire ma groupie ! Car en plus d’être super sympa, drôle et intelligente, Paola est aussi très belle !
 

Et elle a éclaté de rire quand je lui ai dit que « l’album de la Star Academy était de la grosse daube » et que je m’étais forcé à l’acheter pour avoir accès à la séance de dédicaces et lui parler à elle ! J’en ai profité pour lui glisser une lettre que j’avais écrite rien que pour elle, et qui s’intitule « 10 raisons pour préférer Paola » (haha).
 

Sa prestation « live » de « Laissez-moi danser » cet après-midi a non seulement était très pro, mais, en plus, a éclipsé tous les autres élèves.
 

J’ai eu par ailleurs l’occasion de parler à Carla (qui signait aux côtés de Paola : preuve qu’elle n’en veut pas à cette dernière d’être partie ensemble de l’aventure ; preuve aussi qu’elles sont réellement restées amies) pour lui dire qu’elle n’avait aucun regret à avoir d’avoir choisi pour binôme Paola, car elle avait misé sur la meilleure. Et Carla n’était pas à convaincre : elle m’a dit qu’elle attendait avec impatience l’album de Paola.
 

Paola m’a remercié plusieurs fois du fond du cœur. Elle a même – pour être sûr que notre premier shooting photos était bien dans la boîte – demandé à ce qu’on refasse une deuxième tournée de photos (j’étais tellement dans ma bulle que je ne me rappelais plus de la première haha !).
 

Je suis allé, juste avant de quitter la scène, remonter le moral à Amisse (la première élève a avoir quitté le château), en lui disant que si Paola l’avait repérée artistiquement (elles ont toutes les deux bien accroché au château), ce n’était pas pour des prunes : c’est qu’une réelle accointance et similarité/sororité de talents existaient entre elles. Je pense que ça lui a fait plaisir, elle qui doit vivre avec la frustration énorme de ne pas avoir pu montrer de quoi elle était capable.
 

 
 
 
 

Et pour la petite histoire, j’ai eu moi aussi droit à une inattendue séance de dédicaces juste après, puisqu’en regagnant le métro vers Rivoli, une jeune femme de 25 ans m’arrête dans la rue en me disant : « Vous êtes Philippe Ariño?! Mais c’est dingue ! Je suis très souvent votre blog (j’écoute même avec grand intérêt les « Soirées Dissidence »^^), et j’espérais vous croiser un jour à Paris ! » Sans savoir que je venais de jouer ma groupie avec Paola 15 minutes avant, Aliénor (c’est ainsi qu’elle s’appelle) m’a demandé de faire un selfie ! haha. Genre c’est l’arroseur arrosé, ou bien la « star qui joue la groupie de star ».

Benoît XVI, « Santo Subito » ? Vraiment ? Mais pour qui se prend-on ?


 

La nuit du 31 décembre 2022 au 1er janvier 2023, j’ai eu la chance d’assister à une messe à 23h dans une église parisienne (saint Philippe du Roule) pour fêter le Nouvel An (pendant qu’autour de nous, c’était un peu/carrément la guerre civile…). Et à l’issue de la messe, il y a eu un petit pot organisé par la paroisse. Le curé de la paroisse – hyper gentil et paternel au demeurant – s’est fendu d’une prédiction qui, à ses yeux, sonnait « prophétique », face à l’imminence de la mort de notre pape émérite Benoît XVI (le dernier doudou qui rattachait les tradis pas encore sédévacantistes à l’Église Catholique romaine post-conciliaire…) : « Mon petit doigt me dit que le pape Benoît XVI va être déclaré ‘Santo subito’ et qu’il ira directement au Ciel… ».
 

J’ai souri poliment, sans rien dire. Car je suis de ceux qui le souhaitent évidemment pour son âme, et qui comprends qu’on puisse le souhaiter pour une personne, et a fortiori pour un souverain pontife. Mais ce gnosticisme « sanctificateur/bétaificateur » assuré – celui qui dit « Je sens » ou « Je sais » ou « J’ai l’intuition » voire « C’est une évidence », que « Untel est saint ou va aller au Paradis avec une fusée »… alors que concrètement, on n’en sait rien – me dérange.
 

Je le trouve déplacé quand il surpasse l’émerveillement et la joie simples. Car il sent le frétillement orgueilleux et l’auto-contentement de ceux qui jouent les prophètes (pour s’autoglorifier discrètement au passage à travers le poulain qu’ils défendent, à travers leur idée de la « communion des saints » aussi), qui jouent les juges à la place de Dieu. Comme si la sainteté fonctionnait comme un match de foot, avec le club de supporters scandant « Santo Subito ! » ou un numéro (une note, un avis : le 16, tiens !), comme le Golden Buzzer ou le « Million ! » des jeux télévisés (« Si vous voulez que Benoît soit déclaré saint, tapez 1 ; si vous voulez sauver François, tapez 2. »), comme les pom-pom girls (« Je vous donne un S, je vous donne un A, je vous donne un N, je vous donne un T…), ou comme la cérémonie des Oscars hollywoodiens mais à la sauce vaticane (l’Humanité pieuse décerne des prix et des couronnes, des victoires et des éternités, à titre posthume : les saints vivants, en revanche, rien à foutre…), ou comme un diagnostic de tribunal (pensons à tous les procès en canonisation/béatification et à toutes les enquêtes et dossiers en cours, où on défend par exemple Robert Schuman, ou son petit prophète local incompris, ou bien encore son fiston : c.f. la sainteté-caprice de la maman de Carlo Acutis, le soi-disant « saint geek ») ou comme une campagne électorale (avec manif, banderoles, et tout le bordel).
 

La sainteté devient un folklore, un concours, l’objet de toutes les convoitises humaines, parfois un chauvinisme/patriotisme. Je connais même des catholiques qui, en toute sincérité, se sont lancés dans la course d’endurance de la sainteté tête baissée, en affichant leur prétention à l’obéissance, en se filmant ou en faisant des vœux/promesses publics de sainteté. La FRANC-maçonnerie catho, quoi. La tentation gnostique et carriériste « Je le savais. » ou « Dieu fera de moi un grand/petit saint. ». Mais qui décide ? La sainteté, est-ce un avis ou une ferveur ou un souhait populaire? Un vote du public ou un vœu personnel ? Rien de tout ça. C’est Dieu qui décide/élit, et l’Homme qui dispose.
 

Cette saintetémania est en réalité un détournement pervers de la ferveur piétiste largement répandu chez les catholiques aujourd’hui, qui prend la forme du pronostic ou de l’hommage hystérique (genre l’entrée « triomphale » de Jésus à Jérusalem juste avant sa crucifixion) ou de la promesse aux atours d’humilité, d’imitation fidèle et obéissante au Christ, de Ciel… alors qu’elle est une forme subtile de mondanité. Plusieurs grands saints de l’Église Catholique en ont fait les frais un peu avant leur mort : Jésus en première ligne ; mais aussi saint Antoine de Padoue, que le peuple italien appelait « le saint » alors qu’il n’était pas encore décédé.
 

Le commerce de la sainteté a été dénoncé et étrillé avec véhémence par Jésus lui-même… alors même que lui méritait objectivement le titre de « Saint des saints », en plus ! À trois reprises en particulier dans les Évangiles, Jésus-Christ a dit « merde » à ceux qui, verbalement ou même fiduciairement, ont cassé leur tirelire pour l’élever au rang de saint. Il les a remis à leur place, tout en renonçant à la place qui lui était due :

– c.f. l’épisode de la groupie hystérique (Lc 11, 27-28) : « Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : ‘Heureux le sein qui t’a porté ! Heureuses les mamelles qui t’ont allaité !!’ Et il répondit : ‘Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !’ ».

– c.f. l’épisode du notable (Lc 18, 19) : « Un chef interrogea Jésus, et dit: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui répondit : ‘Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul.’ ».

– c.f. l’épisode de Judas livrant Jésus pour 30 pièces d’argent (Mt 26, 15), et surtout (et ça, personne ne le rappelle) parce qu’il a voulu sanctifier par lui-même et humainement/ecclésialement son Maître. Jésus lui a très probablement rétorqué : « J’en veux pas, de ta couronne en or 30 carats que tu essaies de m’attribuer, de ta sainteté ‘jet set’, de ta gloriole messianiste et millénariste mondaine ! Ton ‘SANTO SUBITO’, tu peux te le garder. ».
 

La sainteté n’est pas un concours, ni une performance, ni même un titre validé et décerné par l’Église (commission d’experts ecclésiastiques et de juges canoniques appelée pompeusement « Esprit Saint ») ou le Pape. Elle n’est pas une reconnaissance, fût-elle ecclésiale : elle est tout simplement et uniquement Jésus (qui lui-même se cache encore et cache sa sainteté). Alors, à son sujet, comme disait ma maman, « poupoune » !