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EN FINIR AVEC 14 IDÉES REÇUES SUR/AVANT MA CONFÉRENCE À BARCELONE


 

Préjugé 1 : Je suis un agent de l’Église. Je vais dans le sens des homophobes et créer de l’homophobie avec mon discours haineux sur l’homosexualité.

 

Non. En France, je suis rejeté aussi par les catholiques qui refusent d’entendre parler d’homosexualité. Et mon discours n’est absolument pas homophobe : j’appelle au contraire à l’amour des personnes homosexuelles, et je veux qu’on nous écoute parler de notre homosexualité, qu’on nous laisse vraiment parler et décrire ce que nous vivons. Pas seulement qu’on nous applaudisse en nous mettant un scotch sur la bouche. Pas seulement qu’on nous « accompagne spirituellement ».

 

Préjugé 2 : Le lobby LGBT (interprété comme « communauté homo ») est une terrible dictature.

 

C’est faux. La communauté homosexuelle est remplie de personnes belles, drôles, piquantes, sensibles. Elle n’est pleine d’amis. Ceux qui la diabolisent n’ont rien compris. Le lobby gay, il n’y a quasiment personne derrière. Le lobby LGBT n’est pas porté par les personnes homosexuelles. Il est porté par des personnes qui se présentent comme « hétéros » et qui veulent se venger du mariage et de l’Église en se servant de nous personnes homosexuelles comme alibi amical, émotionnel et sentimental.

 

Préjugé 3 : Je défends l’hétérosexualité et j’essaie d’être un « ex-gay » (un gay repenti).

 

J’ai créé un site très sérieux qui s’appelle CUCH : Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité. L’Église ne défend jamais l’hétérosexualité. Elle ne défend que la différence des sexes. Notre seul véritable ennemi, c’est le lobby hétérosexuel. Tant pis si vous ne comprenez pas tout de suite et pensez que je joue sur les mots. Le vrai problème, ce n’est pas l’homosexualité. C’est l’hétérosexualité. Je dis que l’hétérosexualité est le Gender. Et je dis carrément que l’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. Parce que c’est vrai. Par ailleurs, je ne suis pas ex-gay et ne cherche pas à l’être. Mettez-moi devant une femme nue. Et vous verrez le résultat (…ou plutôt le non-résultat).

 

Préjugé 4 : Être homosexuel, c’est être en couple ou au moins chercher à être en couple. La continence (= abstinence pour Jésus) est une absence de sexualité, est une haine de soi-même, est de l’homophobie intériorisée. Je ne vis pas mon homosexualité, et je ne vis pas ma sexualité. Je ne suis pas libre.

 

Faux. Être homo, c’est ressentir une attirance pour les personnes de son propre sexe. Allez-vous dire à un adolescent qui se sent homo depuis le plus jeune âge mais qui n’est jamais passé à l’acte qu’il n’est pas vraiment homo ? À un homme marié « homo à temps partiel » ou à un célibataire temporaire qu’ils ne sont pas vraiment homos parce qu’ils ne sont pas en couple ou ne désirent pas l’être ? Vous les pousseriez tous au suicide. C’est honteux de ne voir l’homosexualité que comme une coucherie, ou comme une obligation à être en couple. L’homosexualité est un désir réel, acté ou pas, une attraction érotique pour les personnes de même sexe. Et fondamentalement, il n’est que ça. Par ailleurs, la sexualité, ce n’est pas que la génitalité ni les sentiments amoureux : nous sommes en sexualité tout le temps parce que nous sommes homme ou femme et nous avons un rapport au monde en tant qu’êtres sexués. Et la continence (abstinence pour Jésus) est un choix personnel, que je n’impose à personne, et qui ne contredit pas le « couple » homo. Je crois juste qu’elle est ce qui peut rendre toute personne homo plus heureuse et plus libre qu’un « couple ». L’universalité de mon propos n’impose rien : elle propose un meilleur, meilleur qui n’est pas l’ennemi du bien, mais qui a le droit d’être annoncé et qui est réel.

 

Préjugé 5 : C’est triste d’être gay. C’est une condamnation. Ma vie sera un échec.

 

Non. Ma vie est géniale. Si nous sommes durablement homosexuels, nous avons un rôle et une vie extraordinaires. Nous sommes les meilleurs amis des autres. Nous sommes en général plus sensibles aux rejetés, plus proches des gens qui souffrent. Nous sommes des puissants révélateurs des malaises sociaux, des puissants médecins des cœurs, des puissants dénonciateurs de l’hypocrisie des couples hétérosexuels et des pharisiens dans l’Église, des évangélisateurs de luxe. Je nous promets à nous personnes homos pas le bonheur plein en « couple », mais oui le bonheur plein en société et en Église ! Surtout, ne vous suicidez pas !

 

Préjugé 6 : Je donne une image négative, fausse, exagérée, culpabilisante, de l’homosexualité en parlant du viol.

 

Faux. D’une part, je n’homosexualise pas le viol. Moi-même, je n’ai pas été violé. Et je refuse le lien de causalité entre homosexualité et viol. L’hétérosexualité est tout aussi violente que la pratique homo. D’autre part, je trouve ça odieux qu’on me traite d’homophobe parce que je suis le porte-parole de mes cent amis homos qui m’ont dit avoir été violés. Certains me l’ont dit dans les larmes. Ces connards « gays friendly » (comment les appeler autrement ?) sont capables de dire à une personne homosexuelle qui a vraiment été violée de se taire sur son viol sous prétexte que ce serait « homophobe » de donner une mauvaise image à l’homosexualité. Quelle honte ! Qui sont les véritables homophobes dans cette histoire ? L’Église, elle, au moins, Elle ne nie pas les souffrances et les violences horribles que nous connaissons parfois.

 

Préjugé 7 : Les Pro-Vie ne sont pas homophobes. Les catholiques ne sont pas homophobes. Ils m’accueillent super bien.

 

Beaucoup de Pro-Vie sont d’une bêtise et d’une homophobie inouïes. Ils sont anti-Gender, anti-féministes, anti-gauche, anti-francs-maçons, anti-gays, anti-lobby-gay… et même anti-Pape souvent. Pas de bol : moi, je suis de gauche, féministe, gay, papiste ! Par homophobie primaire, ces fondamentalistes natalistes ne parlent que de l’enfant (l’enfant, l’enfant, l’enfant!), pendant qu’en face, ils veulent parler d’homosexualité, d’amour, de sexualité. La majorité des Pro-Vie sont homophobes (ils ont peur de l’homosexualité) et refusent de parler d’homosexualité. Ils sont les premiers à pleurer sur moi en rêvant que je dénonce la soi-disant « terrible censure du lobby LGBT » que je subirais. En réalité, la « censure » ne vient pas du « lobby gay » (même si je reçois aussi des insultes de la part de mes frères gays) : elle vient en premier lieu du lobby Pro-VieLa Manif Pour Tous. En France comme en Espagne. Désolé de vous le dire. Ça va faire un an que mon livre La Homosexualidad en Verdad est publié pour toute l’Espagne et l’Amérique Latine : quel Pro-Vie m’a invité ? Quel média catholique a daigné me faire venir et me faire parler ? Personne. Le journal catalan Actuall, par exemple, a refusé carrément de publier ma seule interview pour l’Espagne, et l’a fait remplacer par le discours homophobe de Jean-Pier Delaume Myard. Vous trouvez ça normal ? En France, je ne suis soutenu publiquement que par un seul évêque : l’évêque de Lourdes. Un seul ! Alors que je défends et vis ce que demande l’Église. Vous trouvez ça normal ? Donc les catholiques qui me parlent de la dictature des médias me font bien rigoler.

 

Préjugé 8 : Je serai continent toute ma vie, et toutes les personnes homosexuelles doivent suivre mon exemple joyeux de chasteté.

 

Je veux être continent : je ne sais pas si j’arriverai à l’être. La continence est une décision libre et éminemment personnelle, une promesse qui est belle. Je n’ai pas de boule de cristal. Je ne sais pas si je serai continent toute ma vie. Mais je peux le désirer. Je suis pécheur. Je suis faible. La preuve : après 5 ans de continence, je suis tombé en octobre dernier. Le mal est fait : le sacrement de confession m’a relevé. Mais ça m’arrive encore de tomber amoureux, d’avoir des tentations. Je ne suis pas de marbre. Et mon désir pour les garçons est toujours là. La continence, c’est un don qui rend heureux mais qui n’est pas confortable. Ce n’est pas une performance. Et si ça devient une performance pour briller, même dans les milieux catholiques, c’est glissant. Il faut faire attention à ne pas viser que la pureté. Le padre Pio disait : « Il y a deux ailes pour aller au Paradis : la pureté et l’humilité. » Pas l’une sans l’autre. Si on est pur sans être humble, on sombre dans le puritanisme, le pharisaïme. C’est l’horreur. Je dois donc faire attention à ne pas m’installer dans la continence ni dans l’homosexualité.

 

Préjugé 9 : Pratiquer l’homosexualité est grave et conduit en enfer.

 

Faux. Pratiquer l’homosexualité, oui, c’est grave, puisque c’est un rejet de la différence des sexes, donc de toute Humanité et de Dieu. C’est un péché mortel. En revanche, ce n’est pas parce qu’une personne a commis un péché mortel qu’elle ira forcément en enfer. Exemple avec le Bon Larron, crucifié à côté de Jésus, qui a certainement tué des gens et commis des péchés mortels dans sa vie, mais qui va direct avec Jésus au Paradis. Un péché mortel nous ferme à la Grâce, donc nous expose davantage à la damnation. Mais si une personne qui pratique un péché mortel (avortement, meurtre, homosexualité, orgueil, avarice, goût du pouvoir…) se laisse aimer par Jésus, elle ne sera pas damnée. Moi, par exemple, j’insiste pour dire que, si au moment de ma mort, j’utilise la continence pour considérer que je n’ai pas besoin de Jésus pour être sauvé (parce que j’incarnerais le « Monsieur Parfait »), je risque davantage la damnation qu’une personne qui a été activement homosexuelle durant sa vie mais qui reconnaîtra qu’elle a besoin de Jésus et de son amour. Par conséquent, je ne sacralise absolument pas la continence. Elle n’est absolument pas une garantie de Salut. Le Salut, c’est de se reconnaître comme le pire des pécheurs et c’est d’accueillir la Royauté d’amour du Christ. Point barre.

 

Préjugé 10 : On peut guérir de l’homosexualité.

 

L’homosexualité est une blessure de l’identité, une violence quand elle est pratiquée. Ce n’est pas seulement moi qui le dis : c’est nous toutes, les personnes homosexuelles, qui le disons (cf. Mon Dictionnaire des Codes homosexuels, et toutes les fois où nous nous représentons avec une cicatrice, des visages coupés, une balafre). Et une blessure, par conséquent, ça se soigne. En revanche, l’homosexualité n’est pas une maladie : c’est une peur (de la différence des sexes). Et la peur n’est pas une maladie. Une peur se dépasse par le pardon, la confiance, l’amitié, un accompagnement, l’humour, et par la réception des sacrements. Et parfois, une personne reste homosexuelle à vie. Et ce n’est pas grave. Si Jésus permet qu’elle se sente homo « à vie », c’est pour que cette personne fasse quelque chose de grand, d’original et d’insolite, pour Sa Gloire et pour tous les blessés de la terre.

 

Préjugé 11 : L’homosexualité est une identité et de l’amour, alors il n’y a pas lieu d’en discuter.

 

Faux. Notre vraie identité, c’est la différence des sexes (nous sommes homme ou femme), et c’est la différence Créateur-créatures (nous sommes tous créatures et Enfants de Dieu). « Les » hétéros et « les » homos, ça n’existe pas. Le coming out est une caricature de soi-même. Personne ne se définit par ses fantasmes, les sentiments et les pulsions qu’il ressent, ni les personnes qui l’attirent érotiquement, ni par ce qu’il fait au lit (génitalité). Quant à l’amour, c’est l’accueil de la différence (À chaque fois que nous n’accueillons pas la différence, nous n’aimons pas) et d’autant plus la différence des sexes qui est le socle de notre existence, de notre identité et de l’amour ouvert à la vie. Le « couple » homo ne vit pas la sexualité (puisqu’il n’intègre pas la différence des sexes : l’homosexualité est une « sexualité sans sexualité », en quelque sorte), et ne vit pas l’amour : ce qu’il vit, c’est plutôt une parodie d’amitié (il s’agit malheureusement d’une amitié compliquée car elle est amoureuse et génitale) et une parodie d’amour (car un amour sans sexualité est un amour platonique, donc insatisfaisant et souvent violent, et peu ouvert à la vie et à la complémentarité des sexes). L’Amour vrai, c’est l’accueil de la différence des sexes. Et ceci est vrai pour tous. Qu’on soit marié ou célibataire, d’ailleurs. La différence des sexes n’est pas une option dans l’Amour. Elle est à la fois la condition et l’essence-même de l’Amour… même si elle n’est pas à elle seule une garantie d’Amour : beaucoup de couples femme-homme intègrent la différence des sexes sans l’accueillir ni l’honorer, et c’est une belle catastrophe. Et je connais des « couples » homos qui se débrouillent mieux que bien des couples femme-homme. Cela dit, quand la différence des sexes est vraiment accueillie dans un couple, elle devient le meilleur. Et ce meilleur, les « couples homos » ne le vivent pas. Et si vous connaissez des contre-exemples, présentez-les moi pour que je change d’avis !

 

Préjugé 12 : Les prêtres sont des lâches (et des homos refoulés).

 

Faux. Regardez le courage du curé qui m’accueille dans sa paroisse – Bruno – et qui m’a fait venir pour parler d’homosexualité. Toute la semaine, il a dû aimer les journalistes, qui parfois se comportent comme des rapaces. Si ce n’est pas du courage, ça, qu’est-ce que c’est ? Et regardez le super évêque – Monseigneur Omella – que vous avez en Catalogne. Je ne sais pas si Bruno et Juan-Jo sont homos, mais en tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’ils ont des couilles, et du cœur ! Et concernant les curés homosexuels, j’en connais un certain nombre, même s’ils restent une minorité dans le Clergé. Et ceux qui restent fidèles à l’Église dans l’obéissance et qui vivent leur homosexualité dans la continence sont de vrais saints, des prêtres de compétition ! J’en suis témoin.

 

Préjugé 13 : L’Église n’aime pas les personnes homosexuelles. Elle nous rejette dès que nous sommes en couple.

 

Archi-faux. L’Église Catholique, je crois, nous aime encore mieux que les autres, car non seulement Elle ne juge pas les personnes, mais en plus Elle nomme notre péché et nous responsabilise en nous disant que c’est nous qui allons aider Dieu à enlever ce péché ou au moins à « vivre avec » de la manière la plus offerte possible. L’amour de l’Église pour les personnes homos est inconditionnel : Elle ne nous dit pas « Je t’accueille à partir du moment où tu n’es pas homo. » Non. Elle dit : « Tu ressens cette tendance ? Ok. Je la prends au sérieux. Tu es en couple homo ? Ok. On va faire avec. Rentre quand même ! Je t’accueille en entier, même si je ne bénis pas tout ce que tu fais. Reste dans l’obéissance sinon, les sacrements de l’Eucharistie et de la confession n’auront aucune action en toi. Mais sache qu’on va se laisser enseigner par toi et ton homosexualité ! Joie ! » La Bonne Nouvelle de dingue… ! Nous, les personnes homosexuelles, sommes les Reines de l’Église, en réalité (j’ai toujours rêvé d’être une queen !). Le monde veut nous cacher cet Amour de l’Église pour nous. Mais il est réel. C’est parce que tu es homo que tu as encore plus ta place dans l’Église ! Jésus n’est pas venu pour les bien-portants mais pour les pécheurs.

 

Préjugé 14 : La chanteuse Marta Sanchez est une femme superficielle.

 

C’est honteux de dire une chose pareille. Marta est une sainte. Pas par elle-même ni par ses mérites/actions. Mais parce qu’elle est aimée de Dieu. On ne dit pas de mal de Marta Sanchez devant moi, s’il vous plaît !

Film « Moonlight » de Barry Jenkins : un condensé de mon Dictionnaire des Codes homos


 

Juste après « Lalaland », je suis allé voir hier soir avec des amis le film « Moonlight » dont Télérama et la bobosphère font tant cas en ce moment (juste parce qu’il s’agit de l’histoire d’un Noir homo : ça ne va pas chercher plus loin). J’ai trouvé, néanmoins, 32 codes sur les 186 codes de mon Dictionnaire des Codes homos (bonne moyenne !)… donc je n’ai pas perdu mon temps.

 

Viol : Dans le film « Moonlight » (2017) de Barry Jenkins, Chiron, le jeune héros homosexuel, est violenté par ses camarades parce qu’il ne sait pas se défendre et qu’il se fait traiter de « tapette » ou d’« homo ».

 

Amant miniature : Chiron se fait surnommer « Little » par ses camarades. Et face à son protecteur, Juan, un dealer plus âgé que lui, il se laisse miniaturiser : « Repose-toi sur ma main. »

 

Parodie de mômes : On reproche à Chiron de ne pas grandir. Par ailleurs, ce dernier sort avec son camarade Kevin : un « amour » d’adolescence.

 

Poids des mots : Chiron se fait traiter d’homo par ses camarades et ne sait pas ce que ça veut dire : « C’est quoi, une tapette ? » demande-t-il à Juan et à Teresa. Il finira par devenir homo.

 

Parricide la bonne soupe : Chiron ne répond pas quand on lui parle de son père. Il est élevé seul par sa mère (qui se drogue), et le père est totalement absent.

 

Solitude (Haine du foot) : Chiron ne joue pas au foot avec ses autres camarades, et il n’aime pas ça.

 

Humour-poignard : Lorsque Kevin commence à ressentir une attraction amoureuse pour Chiron, il se contente d’en rire : « T’es marrant, tu sais ? ».

 

Désir désordonné : Chiron, au moment où il ressent une attirance pour son camarade Kevin, lui découvre sur la joue une petite plaie.

 

Noir : Chiron découvre son attirance pour les hommes au sein d’un milieu noir très hostile et homophobe. Le film se veut un plaidoyer contre l’homophobie (sous couvert d’identité noire) et contre l’auto-racisme (donc l’homophobie au sens strict) : le surnom « Black » affublé au protagoniste principal résonne comme « Pédé », d’ailleurs.
 

Un Petit Poisson Un Petit Oiseau : Chiron apprend à nager avec Juan, son protecteur. Ce dernier le soutient en lui faisant faire la planche.

 

Eau (je suis de l’eau) : Chiron se prend pour un homme bleu (comme de l’eau). Et face à la mer, avec Kevin son amant, il fait cette curieuse révélation : « Des fois, je pleure tellement que j’ai l’impression de devenir de l’eau. »

 

Drogues : Chiron est entouré de drogués et de dealers : sa propre mère, Juan son protecteur, Kevin son amant, etc. Il finit lui-même par dealer. La drogue est le détonateur de l’acte homo : Chiron sort avec son ami Kevin sur la plage après avoir fumé ensemble des pétards. Plus tard, à l’âge adulte, ils se retrouvent et s’unissent en corps également à cause de l’alcool : cette fois, ils s’enfilent 3 bouteilles d’alcool.

 

Matricide : Chiron a une mère qui le maltraite et qui se drogue. Il la voit comme une méchante. Elle lui vole son argent. Il finit par cracher le morceau : « Je la déteste. »

 

S’homosexualiser par le matriarcat : La mère de Chiron se moque de son fils et de sa « démarche » efféminée.

 

Don Juan homo : Chiron, que l’on traitait de tapette-crevette à l’école, devient à l’âge adulte le bodybuilder super musclé.

 

Lune : Chiron apprend que les Noirs, face à la lune, deviennent bleus. Il s’identifie donc à cette nouvelle race homo-noire de semi-extraterrestre.

 

Mariée (Règles) : Chiron se fait maltraiter physiquement et verbalement par un camarade de classe, Terell, qui le féminise pour mieux se justifier de le redresser « comme un homme » : « Il a oublié de changer son tampon. ».

 

Homosexuel homophobe : L’attitude agressive de Terell à l’égard de Chiron en dit long sur cet adolescent aux dreadlocks le transformant en Steevie Wonder efféminé… : « Je suis pas pédé… mais je te niquerais bien. » Par ailleurs, Kevin, l’amant secret de Chiron, sous la pression de ses camarades et de Terell, se retrouve à donner des coups de poing à Chiron pour que leur liaison ne soit pas découverte.

 

Espion homo : Chiron fait un cauchemar où il voit son amant Kevin sodomiser Samantha.

 

Femme violée un soir d’été ou de carnaval dans un bois : Chiron fait un cauchemar où il voit son amant Kevin sodomiser Samantha dans un jardin en pleine nuit.

 

Milieu psychiatrique (Mère folle) : Chiron a une mère qui se drogue, pique des colères homériques, lui soutire de l’argent, est complètement paumée psychologiquement.

 

Amant triste : « Des fois, je pleure tellement que j’ai l’impression de devenir de l’eau. » (Chiron s’adressant à son amant Kevin)

 

Désert (Sable) : Chiron s’unit à son amant Kevin sur la plage… et son sperme dans la main se mêle au sable.

 

Mère possessive (Maman mon tout mon roi) : Chiron s’entend dire par sa mère abusive : « Je n’ai que toi. Tu n’as que moi. »

 

Violeur gay : Chiron, pour se venger des attaques homophobes de Terell, débarque en classe et lui casse une chaise sur le dos, laissant ce dernier inconscient. Il est embarqué par la police.

 

Regard féminin : « Ne me regarde pas ! » (la mère de Chiron)

 

Homosexuel psychorigide (Roi) : Chiron a placé une couronne royale sur le tableau de bord de sa bagnole.

 

Musique instrument de torture : Kevin revient plusieurs années après leur idylle adolescente, vers Chiron, sous le prétexte d’une chanson qu’il a entendue dans le juke-box de son restaurant : « Une chanson m’a fait penser à toi. »

 

Sommeil : Chiron, depuis qu’il se remet à avoir des attirances homosexuelles, ne trouve plus le sommeil : « Je dors pas. Je fais des cauchemars. »

 

Pygmalion : Chiron est un garçon très renfermé sur lui-même, qui ne dit quasiment rien : « Jamais plus de trois mots ! » le charrie son amant Kevin.

 

Cannibalisme : Chiron retrouve son amour de jeunesse, Kevin, qui est chef d’un restaurant. Ce dernier lui prépare un bon petit plat pour « lui dire je t’aime ».

 

Amant diabolique : Chiron et son amour de jeunesse, Kevin, se retrouvent à l’âge adulte à cause d’une chanson qui a réactivé leurs souvenirs et leur « amour, et qui commence ainsi : « Salut l’Inconnu ».
 
 
 
 

P.S. : « Moonlight », objectivement médiocre, sacré meilleur film aux Oscars : ça sent la récompense idéologique (comme Spotlight » et « La Vie d’Adèle », valorisés pour leurs intentions et non leur contenu). Lamentable.

« Lalaland » : pas du tout « Nanarland » mais bien « Boboland »

Allez : faites-nous une belle Bête (V + W) corporelle


 

a) Pas Nanarland :

 

On nous présente la comédie musicale « Lalaland » comme LE succès du moment, un « Triomphe absolu ». Je confirme : un triomphe absolu de boboïsme. Les bobos nous vendent leur nostalgie et leur incroyance en l’Amour comme de l’Amour. Et ils le font bien, en plus ! « Lalaland », ce n’est pas du tout « Nanarland ». C’est « Boboland », dans tout ce que le boboïsme peut déployer de qualité et de sincérité, générer de plaisir et de réconfort, même s’il n’y a pas de Vérité et finalement pas de vraie qualité.
 

Dans « Lalaland », on a du mal à voir la déprime qu’est le boboïsme, vu que ce film affiche un vernis consistant de positivité, d’esthétisme, de retenue, de pudeur, de respectabilité et d’hommage fidèle aux genres cinématographiques qu’il reproduit (= la comédie musicale romantique et dramatique), d’éthique, de beauté, de nostalgie, d’humour, d’autodérision kitsch apparemment assumé, de sensibilité, qui se fait passer pour un réenchantement du Réel et du monde. Pour de l’amour. Alors oui, c’est indéniable : le film est plaisant, très bien interprété. C’est une prouesse technique, artistique et émotionnelle. On passe objectivement un bon moment. Et vu de manière extérieure, ça « nous change » de la vulgarité et de la violence des films actuels. Ça évade. Ça fait rêver. Donc en comparaison avec le reste des films, on lui pardonnerait presque la légèreté de ses messages, et son caractère immoral, désabusé, bobo. On le trouverait presque magnifique et aimant.
 

 
 

b) Boboland :

Et pourtant, la déprime et l’immoralité sont bien là :
 

– Le monde et l’Amour sont envisagés comme une comédie musicale, une jolie mascarade, une belle chansonnette « Lalala ». Du point de vue du réalisateur Damien Chazelle et de son entourage bobo, les gens qui nous entourent (filmés façon « Mannequin Challenge » : tous en mode « flashmob », « expression corporelle engagée ») sont des statues, des figurants, un rêve éveillé. Ils sont interchangeables, remplaçables les uns les autres (la figure du double revient très souvent dans le film : Mia et l’actrice célèbre ; Seb et le nouveau mari). Les vies sont parallèles. Les êtres humains deviennent des options, des clones, des hologrammes. Les événements deviennent des circonstances, se répètent et se reproduisent presque à l’identique, comme pour illustrer la vacuité de l’existence (« Lalaland » fonctionne beaucoup sur les « déjà-vus », le rêve éveillé), la notion de destin (si chère aux tragiques) et de déterminisme. Nous ne serions pas libres, et nous devrions consommer/expérimenter tout puisque tout serait écrit, enrichissant, décidé d’avance, à vivre. Quelle horreur de message, quand on y pense.
 

– « Lalaland » nous dépeint un monde aseptisé, sensibleriste mais sans Vérité, vraisemblable mais totalement irréel et sans Espérance, sans foi, sans Jésus, où tout est versatile et en changement. Un monde de perfection lisse. Et le pire, c’est que ça se fait passer pour de la dénonciation, de la révolution ou de l’Amour… alors que c’est une soumission au paraître, au « feeling ». Dans « Lalaland », l’Amour est esthétisé dans la carte postale rétro-kitsch. Mais ces réalisateurs-là n’ont rien compris à l’Amour vrai. Ils ne défendent de l’Amour que sa pseudo désincarnation. À les entendre, l’Amour ne durerait que le temps d’une chanson (cf. la chanson de Céline Dion « Le temps qui compte »). L’Amour n’existerait que de ne pas être consommé, de ne pas être vécu sur la durée. Les adieux sont sacralisés, présentés comme plus authentiques que l’amour durable, officialisé par le mariage, fidèle et prétendument « rangé » et « enfermant ». Immaturité affective d’une époque.
 

– Ce film est un condensé des 60 codes bobos de mon livre Les Bobos en Vérité :

 

Code 1 – Petit-fils de 1968 : Le couple-vedette de cette comédie musicale (Emma Stone dans le rôle de Mia, Ryan Gosling dans le rôle de Sebastian) symbolise la quintessence des seventies, la jeunesse rebelle qui va se ranger dans la vieillesse, le conformisme, le luxe et la carrière. Les héros croient cependant conserver au fond d’eux leur « âme de révolutionnaires » autonomes et affranchis des codes. Par exemple, Mia, lors de son casting, vénère les « rebelles… même s’ils ont l’air fous ». Et Seb est le pianiste maudit, écorché vif, anticonformiste.
 

Code 2 – « Je suis original ! » : Les héros de « Lalaland » sont focalisés sur l’idée de « faire différents », de se démarquer, de mettre leur patte personnelle au monde conformiste/anticonformiste qu’ils essaient d’intégrer. Bref, sur la « Singularité » made in Google (Raymond Kurzweil).
 

 

Code 3 – Haine de la matière, de l’argent et des richesses : Au début du film, Mia et Seb trouvent ça cool d’être sans-le-sou.
 

Code 4 – Le consommateur masqué : Seb qui était un rebelle se retrouve pianiste dans un groupe superstar. Il rentre dans le système capitaliste. Malgré son goût de la bohème, il vit mal son train de vie de pauvre. Il finit par devenir grand patron d’un bar de jazz. Il ne se bat pas pour son couple ni pour vivre en conformité avec ses idéaux de pauvreté : « Je crois qu’il n’y a rien à faire. » Quant à Mia, elle devient une actrice célèbre et richissime. Par ailleurs, Mia et Seb sont suspendus à leur portable, vivent au rythme des « vues » Youtube et des swimming-pool parties. Enfin, on trouve dans ce film un bel exemple de bourgeoise bobo emmerdeuse, avec la cliente du snack-bar qui exige un gâteau sans gluten.
 

Code 5 – La solidarité d’apparat : Seb aime le jazz car celui-ci est issu des quartiers populaires, « est né dans un foyer de SDF ».
 

Code 6 – Plus bourgeois que bourgeois : l’élite du bon « mauvais goût » : Seb, même en étant photographié avec mauvais goût en tant que pianiste d’un groupe à la mode, n’en perdrait pas sa classe et son talent « brut ».
 

Code 7 – Jargon vulgos-pédant : Mia et Seb, même s’ils se rêvent femme et homme du monde, se permettent d’être vulgaires, de faire des doigts d’honneur, de s’exprimer comme des charretiers. Pour « casser les codes ».
 

Code 8 – Parler anglais : L’américanité du film « Lalaland » n’est pas à prouver.
 

Code 9 – Optimisme et Espoir : Tout le film repose sur la positivité. Il n’y a pas d’Espérance, mais il y a de l’espoir, de l’optimisme, de la combativité. Le message, c’est « il faut prendre de la vie ce qu’il y a de bon. Tout mérite d’être vécu, même si c’est éphémère et que ça dure le temps d’une chanson, d’un lalala ». Il faut se battre pour ses rêves, même s’ils sont irréalisables. « C’est ton rêve. ». Il faut être révolutionnaire en réalisant ses projets.
 

Code 10 – Adjectif « Petit » : Pensons au plaidoyer pro-minorités (ridicule) de Mia pendant son casting : en prenant comme exemple sa tante artiste bobo, elle remercie tous les ratés de la terre : « Merci aux doux rêveurs, même s’ils nous laissent songeurs. Merci à leurs ratures. »
 

Code 11 – « Je ne souffre pas ! » : Aucun personnage du film ne montre ses doutes, ses péchés. Ils sont tous persuadés d’avoir raison, même quand ils se plantent et galèrent. Ils pleurent leurs échecs, mais pas leur culpabilité ni leurs fautes. Ils regrettent juste que ça ne marche pas.
 

Code 12 – Globe-trotter : Plusieurs scènes du film nous montrent les deux héros en cavale, sur les routes ou la voie lactée.
 

Code 13 – Canapé : À un moment, Mia se retrouve assise sur un canapé destroy.
 

Code 14 – Scooter : La voiture décapotable avec le « vieux » klaxon, si typique et personnalisé, c’est un cri d’amour (bobo) !
 

Code 15 – Mosaïque multiculturelle : Le film « Lalaland » se veut un hymne à la mixité mondiale (Mannequin Challenge, diversité de supermarché, flashmobs) C’est la société « Toi + Moi (+ Lui + tous ceux qui sont seuls) ».
 

Code 16 – Fanfare jazzy : Seb est un futur patron d’un club de jazz. Il veut monter un bar samba-tapas (véridique). Le jazz est montré comme une institution sacrée… qui arrive à convertir même ceux qui le considéraient comme une musique d’ascenseur.
 

Code 17 – Le vieux marin breton : Seb danse avec une vieille dame noire sur un ponton de bords de mer. Mia rend hommage à sa vieille tante, icône de liberté anticonformiste artistique.
 

Code 18 – Vive le vieux ! : Tout le film est fondé sur le rétro, la nostalgie passéiste, la reproduction stylée du vintage des années 1950-60-70. Les héros vivent leur petite vie contemporaine entourés de vieux objets : vinyle, tourne-disques, vieilles bagnoles, vieux tubes musicaux, anciens hôtels habités par les stars du ciné hollywoodien, monde des pin-up, etc.
 

Code 19 – Chapeau Charlie Winston : Seb et ses amis portent des chapeaux vintage. Dans le genre, on a le personnage de Keith, sorte de Pharrell Williams.
 

 

Code 20 – Clope : Seb ne fume pas… mais il boit. Parce qu’il est éduqué mais quand même cool.
 

Code 21 – Ville européenne : La ville est contemplée de loin, comme un cliché romantique. Mais omniprésence. Et Paris, LA ville européenne, est sacralisée.
 

Code 22 – La Passion pour la Nature, le Vent et la Mer : Seb se retrouve sur un ponton Fahrenheit, et se contemple en train de « philosopher » face à la mer. Mia et Seb s’en vont également au vert, dans un parc.
 

Code 23 – « La Nature me domine et prouve ma méchanceté d’être humain. » : Souvent, les images du film sont percées d’un rayon de soleil seventies bobo pour flouter la carte postale et la rendre mythique. Et par ailleurs, l’attraction des corps humains est montrée comme irrépressible, cosmique : ce sont les astres qui commandent !
 

 

Code 24 – « Je ne crois pas en Dieu mais je fais comme si » : Les héros de « Lalaland » croient au « Destin ». Le message de fond du film, c’est qu’il faut « se battre pour ses rêves », « avoir l’envie » (Seb s’adressant à Mia), « raconter une histoire » (cf. consigne du casting de Mia, très Cours Florent). C’est le primat de la sincérité, de l’intuition, du « projet » (« Je dois lancer mon projet. » déclare Seb), du « lâcher prise », de la volonté individuelle, de la combativité, de la « foi » en tant que « foi en soi-même », de l’onirisme. Affligeant.
 

Code 25 – Nostalgie de la messe du dimanche et de la vie communautaire : Il n’est pas du tout fait référence à Jésus ni à l’Église Catholique. En revanche, on retrouve dans « Lalaland » des pastiches profanes de messes, des égrégores, des moments de grande communion émotionnelle : le concert de Keith, la colocation de Mia avec ses 3 copines, la scène d’ouverture sur l’autoroute (rituel de l’embouteillage), etc.
 

 

Code 26 – Festi-schisme : L’une des ritournelles coconnes du film, c’est que La vie est une fête.
 

Code 27 – New Age et psychologie : Mia et Seb se retrouvent à l’observatoire d’astronomie du film « La Fureur de vivre ».
 

Code 28 – Ni remords ni péché : Dans « Lalaland », on observe chez les deux héros beaucoup d’orgueil, et pas de demande de pardon, de repentir. Une désinvolture qui se veut optimiste et qui ne dira jamais qu’elle regrette ce qui s’est passé. L’important, selon Mia et Seb, c’est de « tout assumer ». C’est particulièrement visible quand, à la fin du film, Mia part de la boîte de jazz, sans se retourner.
 

Code 29 – L’enterrement bobo : Rien à signaler.
 

Code 30 – Croisade iconoclaste contre les « clichés » : Alors que ce film est un hommage aux clichés, les personnages se veulent anti-clichés. Par exemple, Seb veut faire du « free jazz ». Mia, elle, écrit une pièce autobiographique (un one-woman-show) naze, narcissique, iconoclaste mais finalement très cliché.
 

Code 31 – Super-Zéro : Seb et Mia planent dans la Voie lactée, ou bien se retrouvent sur le toit du monde, surplombant la ville la nuit… pour s’avouer que leur amour est impossible, qu’ils n’assument pas leurs sentiments (top bobo : le bobo ne supporte pas de dire franchement « Je t’aime »), que leurs chaussures leur font mal au pied. Un super-héroïsme de losers.
 

Code 32 – La folie pour le blanc (sali) : Mia et Seb se baladent dans des décors tout en blanc. Par ailleurs, Mia place sa tante-artiste dans une carte-postale immaculée : « Elle, la Neige et la Seine ».
 

 

Code 33 – Barbu : On a droit dans « Lalaland » au quota de barbus et de mal-rasés. Parce que c’est le style cool.
 

Code 34 – Silence et Pudeur sacrés : On n’a pas de scènes de sexe. Et le film « Lalaland » essaie de faire passer les héros pour des gens respectueux, qui ne se sautent pas dessus.
 

Code 35 – La voix-off insupportable : Les chansons sont parfois slamées, « salies » par les rires nerveux et le côté backstage, pseudo improvisé, susurré.
 

Code 36 – Bougies : Guirlandes électriques, les bougies partout (pas les chandelles des aristos, voyons !), les lampions, etc., l’éclairage bio est bien là !
 

Code 37 – Le mariage bobo : Pensons au mariage bobo de Laura et Jordan, qui proposent un concert dans leur jardin ! Viva Boboland !
 

Code 38 – Le blogueur catho (et sa bière !) : Seb a pour projet de monter un bar cool : « Je servirai du poulet, de la bière et du jazz. » (Eh ben je ne viendrai pas)
 

Code 39 – Le bobo d’extrême droite : Rien à signaler.
 

Code 40 – Dandy Queer & Camp : Seb est le prototype du dandy class et wild. Et Mia, lors de son casting, rend hommage à sa tante-artiste « dérangeante ». Les bobos font habituellement l’éloge de la folie : « il faut un petit grain de folie pour mettre des couleurs à la vie. »
 

Code 41 – Style artistique sobre-trash : Dans « Lalaland », le boboïsme bat son plein avec le savant mélange du rétro et du moderne. On a des séquences filmées en Super-8, façon vintage. Ce film – sur la simplicité – a dû coûter une blinde !
 

Code 42 – Pas d’humour : On ne rigole pas beaucoup en regardant « Lalaland ». Sans doute parce que le conformisme et l’absence de liberté plombent les rires qui auraient pu être suscité par l’énonciation de Vérités gênantes.
 

Code 43 – Photolâtrie : Mia prend des photos et vit pour son ordinateur portable. La figure de l’artiste divin aux doigts d’or est célébrée.
 

 

Code 44 – « J’aime / J’aime pas » (les listes) : Le couple Mia/Seb se forme autour des goûts, et non autour des valeurs ni de la foi. L’Amour est clairement confondu avec les goûts, le ressenti, le sentiment. Par exemple, Mia vit un coup de foudre en rentrant dans le restaurant où elle voit Seb jouer au piano. Elle retombe amoureuse de lui en pénétrant dans une salle de ciné. Et enfin, en rentrant dans le club de jazz à la fin.
 

Code 45 – Promenade chorégraphique : Très souvent dans « Lalaland », l’Amour est considéré comme une musique (la musique au cœur), un clip. C’est l’amour-cinéma : les personnages sont toujours devant des écrans de ciné, et cherchent à reproduire leurs films préférés.
 

Code 46 – Sifflotements, xylophones, banjo et piano : « Lalaland » a choisi le piano-bar comme scène sacrée. Plusieurs chansons du film prennent comme base le sifflotement désinvolte de l’artiste cool. La toute dernière chanson du film, c’est Mia qui fredonne, « l’air de rien ».
 

Code 47 – Le monde enfantin désenchanté : Les enfants sont quasiment absents du film.
 

Code 48 – Le divertissement jeunesse confié au bobo : À la fin du film, l’enfant de Mia est confiée à la nounou trentenaire.
 

Code 49 – « L’Amour n’existe pas. Les amours (éphémères) oui. » : Le film défend l’idée que « l’amour dure 3 ans » (Beigbeder), que l’Amour serait vrai par son impossibilité et par son intensité/fulgurance, parce qu’il est platonique et impossible. Maladie du romantisme ! Mirage des libertins nostalgiques ! Les héros passent leur temps à rêver leur vie. Notre époque souffre d’ignorer et de caricaturer l’Amour.
 

Code 50 – « Je suis vivant » ou « J’ai aimé » : Même si le couple Seb-Mia décide de se séparer et qu’en réalité il ne fonctionne pas et ne s’aime pas (puisqu’il ne dure pas), les deux tourtereaux se persuadent quand même qu’ils « ont aimé » : « Je t’aimerai toujours. » déclare Mia à Seb ; et ce dernier lui répond : « Moi aussi. ». Et pourtant, ils n’assument pas de se pardonner et de fonder une famille.
 

Code 51 – « L’amour s’impose à moi. Je le construis par mon ressenti » : L’amour entre Mia et Seb commence par un doigt d’honneur (tout un programme…). Puis aussi par une infidélité : Mia trompe son petit ami Greg avec Seb. Les premiers contacts entre Seb et Mia sont très violents (y compris physiquement), méprisants. L’amour est présenté comme une énergie cosmique, une confluence des astres, un processus intense et « purement » quantique/physique : « le champ magnétique des pôles » Les bobos sont incapables de lier l’Amour à la liberté et au pardon. Pour eux, c’est forcément violent ET naturel.
 

Code 52 – « J’aime là où je ne désire pas/ne m’engage pas » : Dans « Lalaland », l’amour serait là où on ne l’attend pas, voire même où on déteste. Il ne faut surtout pas désirer !
 

Code 53 – « Je t’embrasse… Prends soin de toi… » : Seb se revendique comme « romantique ».
 

Code 54 – « Je ne drague pas. Et c’est pas sexuel. » : « Je ne veux rencontrer personne ! » s’insurge Seb, qui n’assume pas sa recherche amoureuse. Et quand Mia court le rejoindre au ciné, leurs doigts s’effleurent. Leur union est désincarnée, désinstitutionnalisée, pas assumée, asexuée.
 

Code 55 – Mademoiselle : La tante de Mia, actrice d’une troupe itinérante, qui jouait pieds nus, est vraiment le cliché de la bobo : l’artiste indépendante, créative, sulfureuse, incapable de se donner : « Elle aimait la bouteille. » Elle était un peu folle…
 

Code 56 – Trio bisexuel (en plein déménagement…) : Mia est prise en sandwich entre Seb (son amour de jeunesse) et son mari actuel. Ou bien elle ne sait pas choisir entre Greg et Seb.
 

Code 57 – Le mariage (ou pas) : Les héros du film ne se marient pas. Ils vivent ensemble sans s’engager. Quant au mariage, il est réduit à un statut social, un arrangement administratif, un choix certes arrangeant et pas désagréable mais un peu illogique et triste.
 

Code 58 – « Famille, tu me saoules ! » : Dans « Lalaland », la famille n’est pas représentée (sauf à la fin : comme une vie ennuyeuse et faite de faux-semblants). Et les parents ou les vieux sont à peine visibles.
 

Code 59 – L’enfant : mon projet et mon pote : L’enfant de Mia est confiée à la nounou, délaissée par ses parents qui préfèrent aller s’éclater et vivre pour leurs goûts. C’est l’enfant-pote.
 

Code 60 – Bobo homo : Enfin, Mia est l’ambassadrice du « mythe pansexualiste du ‘féminin sacré’ » prédominant dans la pensée New Age (cf. le livre Les Raisons d’espérer (2008) de Monseigneur Léonard, p. 93). Elle est l’archétype de la success story à l’américaine, mais cette fois incarnée par la working-woman (dite « plus forte et déterminée » que les hommes) plutôt que par Seb.
 
 

c) En conclusion :

Oui. « Lalaland » n’est pas un navet techniquement parlant (car les bobos savent maintenant faire des prodiges de technicité et de jeu pour masquer l’absence de fond). Mais c’est quand même un navet moralement parlant. C’est un film pour midinette bobo dépressive, immature et déçue de l’Amour, tous sexes confondus. Les concepteurs de ce genre de films ne sont pourtant pas des amateurs ni des radins : ils mettent les formes, soignent et assument leurs références culturelles (même kitsch), pensent au confort de leurs spectateurs, leur en donnent pour leur argent et leur plaisir, ont une forme de probité et de générosité. Ce n’est pas ça le problème. En revanche, inconsciemment, je crois que ce sont des hédonistes dépressifs, et des menteurs sincères. Ils nous proposent une merde. Mais une merde qui a du goût, et un peu plus de goût que bien des merdes qui sortent aujourd’hui au cinéma. Cela dit, ça reste une merde. On nous infantilise en nous montrant une prison dorée hollywoodienne. Alors ne nous faisons pas avoir ni prendre par les émotions. « Lalaland » est immoral et n’est pas au service de la Vérité. Ce n’est certainement pas le Film du Siècle. Arrêtons et réveillons-nous.
 

 

P.S. : Pour lire d’autres critiques de films que j’ai écrites, voir « Le Pape François », « Tu ne tueras point », « La Cinquième Vague », « La Vie d’Adèle », « Le Petit Prince », « Le Tout Nouveau Testament », « Marguerite », « Le Monde de Dory », « Vice & Versa », entre autres. Pour ce qui est des émissions de télé, lire « The Voice », « Mariés au premier regard », etc. Enfin, pour commander Les Bobos en Vérité, voici le lien.

Mon nouveau livre à lire ou à commander : HOMOSEXUALITÉ, LA PRIORITÉ NIÉE


 

Voici en pièce jointe mon tout dernier livre, Homosexualité, la Priorité niée (cliquez ici : Homosexualité La Priorité niée), que j’ai écrit en seulement deux semaines grâce aux Suisses (c’est de leur faute !) et à mes deux conférences du 14 décembre 2016 dernier à Fribourg. Sur la couverture, vous reconnaîtrez d’ailleurs la magnifique campagne gelée fribourgeoise, avec la ville en contrebas, photographiée par Silvio Von Geboorte.
 

Pour ceux qui préfèrent commander Homosexualité, la Priorité niée et le lire sur papier plutôt qu’en pédé-F, vous pouvez commander dès maintenant Homosexualité, la Priorité niée sur ce lien!
 

Je pense que Homosexualité, la Priorité niée est l’un de mes meilleurs mais aussi derniers livres (ici la traduction espagnole). Il me reste encore à écrire – ça a l’air d’une blague mais c’est vrai ^^ – un essai qui me tient particulièrement à cœur : La Bière : maladie du bobo catho. Et après, on verra.
 

Je vous souhaite à tous un très saint et lent Noël. À vous et à votre famille.
 

Philippe
 
 

 

Saveur Bières : exemple de sacralisation profane de la bière par les bobos

Avec cette vidéo de Saveur Bières, on retrouve exactement ce que je dis sur la divinisation actuelle de la bière et la prétention des Humains à faire de la bière le nouveau Dieu et le nouveau Sang du Christ à la place du Christ.
 

 

Quelques exemples tirés de leur vidéo :
 

1) On retrouve le lexique du sacré, de la religion, du culte : « Une bière très puissante… » ; « J’ai adoré » ; « C’est juste génial » ; « Une bière généreuse, intense, j’ai adoré. » ; etc.

2) Il y a une bière (la « Leaping Lena ») qui se fait appeler la « Bohemian India Lager » (on retrouve la bohème du boboïsme).

3) La bière surnommée « La Shamanka » (sous-titre : « La Débauche ») porte une étiquette représentant la Bête. D’autres noms de bières empruntent clairement au registre démonologique et sataniste (« Mad Clown », « Angry Boy », « Le Trou du diable : La Buteuse »).

4) Une autre bière porte le Nom du Père puisqu’elle se surnomme la « Dios Mío » (traduction : « Mon Dieu »).

5) Les témoins de la vidéo parlent de « texture huileuse », comme s’il s’agissait du Saint Chrême.

6) La musique de fond est jazz (code 16 des Bobos en Vérité). Et les équipes sont remplies de barbus trentenaires (cf. code 33)

7) Il est question de bière « triple », comme si elle pouvait être trinitaire.

 

Par ailleurs, il y a une autre vidéo montrant Saveur Bières qui a créé carrément un « Calendrier de l’Avent », et qui nous souhaite un « Beery Christmas ». Ils reprennent la Passion du Christ (« La Bière, c’est notre Passion. ») voire les douze disciples : « Douze de ces bières sont brassées spécialement pour vous. »
 

 

Ces types font de la Bière le Christ. À part ça, c’est moi qui délire et qui verrais la bière comme le diable

Les données personnelles, le nouvel « or noir » de la Matrice antéchristique et du Marché mondial


 

La puce est en marche et concrétise le marché mondial des informations, autrement dit l’Empire des données personnelles. Comme l’ont très bien décrit Marc Dugain et Christophe Labbé dans (2016)*, les infos personnelles composent le nouvel « or noir » du capitalisme planétaire, la nouvelle matrice du pouvoir mondial, le nouvel argent à mettre en banque (la banque étant invisibilisée sous forme de Cloud) en échange d’un salaire (autrement dit du « revenu universel »), d’un silence et d’une sécurité factice. Factice parce que chaque individu va avoir l’illusion d’une indépendance, d’une confidentialité et d’une sécurité (grâce à un code, la marque de la Bête, inscrite à la main ou au front : en effet, la collecte mondiale des infos est un communisme et un nazisme cachés, puisque « les statistiques officielles sont ouvertes par défaut » : Nos données ne partiront pas n’importe où ni n’importe comment), et va vivre sous le chantage de l’Arbre de la Connaissance qu’est la Blockchain, cet Arbre que chaque être humain aura l’impression de s’être construit lui-même avec les données qu’il lui aura fournies, cet Arbre-internet qui va nous dire « Je t’aime parce que je te connais par cœur, je te détecte, je te vois 24h/24, je te scrute même de l’intérieur, je te protège », cet Arbre qui est une prison narcissique dorée parce qu’elle est personnalisée selon la couleur de nos sensations, de nos opinions, de notre ADN et de notre passé (à l’image de Facebook), cet Arbre de la Connaissance qui est l’Anti-Croix-du-Christ puisqu’Il nous fait un chantage à l’information (S’Il veut nous manipuler et nous dissuader de nous rebeller, Il n’a plus qu’à divulguer l’historique Internet complet de nos recherches de sites porno, les films de nos sex-tapes, notre casier judiciaire, les enregistrements de nos mauvais souvenirs et nos mauvaises paroles, notre bilan biométrique de santé, le relevé de toutes nos erreurs et nos complexes, etc.). L’inverse du pardon.
 

 

La donnée personnelle (et donc le corps et l’âme de chacun d’entre nous) est en train d’être volé par la Bête. Pour info (sans mauvais jeu de mots), vous retrouverez exactement ce que j’ai écrit sur les X, V, W, et sur le Cube, Rond, Triangle, dans cette brochure de l’ONU pour la collecte sécuritaire des données. Et déjà, ces symboles (Cube, Sphère, Carré) sont associés à la lévitation et au spirituel, comme le montre ce clip de Jura Chulkov (belle représentation de la prison bobo antéchristique et technologique, aseptisée et toute de blanc vêtue).
 
 
 

* « Dans un univers digitalisé et automatisé où le travail se raréfie, l’arrivée des robots humanoïdes va précipiter le ‘chômage technologique’ mondial jusqu’à l’étape ultime du chômage total ! […] Une mutation que les big data ont déjà anticipée en imaginant un ‘revenu universel’ pour les sans-emplois. L’idée, en apparence généreuse et humaniste, est ardemment défendue par les libertariens, ce courant ultra-libéral largement sponsorisé par les big data. En versant une rente à vie aux inactifs devenus majoritaires (80% de la main d’œuvre mondiale), on étouffe le sentiment d’injustice, ferment de révolte, et on tourne la page du salariat, avec ses contraintes réglementaires. […]Les maîtres du big data ont donc imaginé cette astuce du ‘revenu de liberté’, tel qu’ils l’ont baptisé. Pour garantir ce ‘salaire’, l’idée est de payer aux 2,5 milliards d’internautes une partie des traces numériques dont ces derniers se délestent gratuitement. Les esprits sont mûrs. Selon un sondage Havas Media du 30 septembre 2014, 30% des Français sont prêts à vendre leurs données personnelles. Chez les plus jeunes, ils sont 42% à accepter de révéler davantage d’informations sur leur vie en échange de contre-parties financières. […]Une portion des gains de productivité réalisée par l’automatisation sera réinjectée sous forme de baisse des prix, histoire de muscler un peu le pouvoir d’achat des bénéficiaires du revenu universel. Avec, pour boucler la boucle, l’imprimante 3D qui permettra de fabriquer soi-même les produits, après avoir acheté la matière première et le fichier informatique de paramétrage. Le consommateur devient un ‘prosumer’, la contraction en anglais de ‘producteur’ et ‘consommateur’. La valeur des choses ne sera plus dans le salaire, ni dans l’objet, mais dans l’information. Celle stockée dans les immenses coffres-forts numériques des big data. » (Marc Dugain et Christophe Labbé, L’Homme nu, pp. 155-157)
 

N.B. : En lien avec cet article, cette vidéo explique que tout le monde aura de base un salaire du fait « qu’il est né » et comme tout sera automatisé, plus besoin de travailler et donc tout le monde s’adonnera à ses passions ! The Singularity is clear
 

Traduction française de l’interview polonaise pour la revue Christianitas


 

Philippe Ariño a été interviewé par la journaliste polonaise Monika Holvoote pour le journal Christianitas, très connu en Pologne. Et comme les Polonais ne font pas les choses à moitié, l’entrevue fait 16 pages et a respecté à la lettre l’esprit et les mots de l’auteur. Elle a été publiée le 3 janvier 2017 et risque de faire l’effet d’une bombe. Elle vient compléter l’interview radio de Nathalie Cardon à Lourdes, ainsi que la sortie du dernier livre de Philippe Ariño, Homosexualité, la Priorité niée. Voici en intégralité la traduction originale ci-dessous. Vous pouvez également souscrire à la page Facebook de Christianitas. Bonne lecture.
 
 

 
 

– Philippe Ariño, la lecture de tes « codes homosexuels » donne une image triste de l’homosexualité. Notamment, tu parles de la violence qui fonde le couple homosexuel. En quoi consiste cette violence ?
 

Triste lecture dans un premier temps peut-être. Car elle brise des illusions. Mais elle finit bien, rassurez-vous! Car tout lecteur, homo ou pas, est heureux de se reconnaître ou de découvrir dans mon Dictionnaire un reflet de soi inédit, un nouveau monde qu’il croyait fermé, une connivence nouvelle avec l’homosexualité, une proximité insoupçonnée avec les personnes homosexuelles. Au fond, la violence de l’homosexualité vient du fait qu’elle est, en amour et en identité, le rejet de la différence des sexes. La différence des sexes est le socle de notre existence, la condition de l’amour humain. Quand on accueille la différence des sexes, on s’accueille soi-même parce qu’on porte une partie de cette différence des sexes par notre sexuation. Grâce à elle, on accueille également l’autre tel qu’il est, et on peut se donner à lui pleinement. C’est le miracle permis par la sexualité. L’homosexualité, encore au stade de désir, est une peur de la différence des sexes, de l’Humanité… et quand elle s’actualise, cette peur se transforme inconsciemment en violence et en rejet de l’autre/de soi, de la sexualité et de l’Humanité. En violation de l’amitié, finalement.
 

– La peur ? À la surface, on ne voit aucune peur ou rejet de la différence des sexes chez les personnes homosexuelles.
 

Si. Vous la voyez quand vous regardez de plus près notre passé. Avant même de sentir un désir homosexuel, nous, personnes homosexuelles, avons eu peur de ne pas être « un vrai mec », de ne pas être « une vraie fille ». Dès le départ, nous avons eu peur de notre sexuation, donc de la part de différence des sexes qu’intègrent notre identité, notre corps. Bien avant que la différence des sexes soit reliée à la relation aux autres, à une conjugalité, au mariage ou à la procréation, notre peur était déjà existentielle, identitaire, personnelle. Nous avons eu peur d’être ce que nous sommes, et après, forcément, peur d’intégrer l’altérité sexuelle des autres, avec les autres. Quand j’interroge mes amis durablement homosexuels, ils me disent tous qu’à l’origine, ils ont cru qu’ils n’étaient pas comme les autres. Ils ont fait de leur sentiment de différence une raison de se séparer des autres, et un élan érotique pour les rejoindre plus tard à l’âge adulte dans la fusion narcissique.
 

– Elle vient d’où, cette peur ?
 

En général, elle vient d’un mauvais rapport à notre propre corps, à nos semblables sexués, à nos parents, à notre existence, bref, d’une relation blessée. Même si, avec le temps, nous jouons la carte de la fierté, surjouons même une masculinité que nous pensions avant étrangère à nous, faisons de la musculation ou adoptons une attitude cinématographique, c’est une carapace, un vernis. En fait, nous avons une vision très violente des hommes et une vision très violente des femmes. Ou bien, très esthétique, très extérieure. La femme fragile, limitée, nous ne l’aimons pas beaucoup. Chez les femmes, nous adorons la surféminité et chez les hommes – l’éternel masculin, « l’homme tout puissant ». Je pense que nous avons eu peur de cette force et de cette fragilité, alors qu’à mon avis, la « douceur de la force », la « force fragile » est l’essence même de la masculinité, comme d’ailleurs de la féminité.
 

– Philippe, tu t’es fait connaître lors de la Manif pour tous* en tant qu’opposant homosexuel au projet de loi ouvrant le droit au mariage à des personnes homosexuelles. Tu as donc une bonne vision de l’impact social de l’homosexualité. Est-ce que l’homosexualité est un enjeu politique?
 

Assurément oui. Même si beaucoup ne veulent pas lui voir donner trop d’importance et trouvent qu’on en entend trop parler avant même d’en avoir parlé. Quand elle reste à l’état de désir ou d’attraction, elle est quelque chose d’anodin. En revanche, quand elle est actée, et après, justifiée légalement, nationalement, internationalement, médiatiquement, politiquement, tout d’un coup, elle prend une place démesurée. Pourquoi? Parce que la différence des sexes est humaine et universelle, et le rejet de celle-ci – par l’homosexualité active – par conséquent aussi. Ceux qui me disent qu’il faut cesser de voir de l’homosexualité là où elle ne serait pas, qu’il y a des choses bien plus graves telles que le chômage, les guerres, le terrorisme, le clonage, la crise migratoire, l’Islam, sont vite rattrapés et contredits par les événements : je pense notamment à l’homosexualité inattendue du djihadiste d’Orlando aux États-Unis (Omar Mateen), ou bien encore à la bisexualité du tueur islamiste au camion à Nice (Mohamed Bouhlel), dont les médias ont très peu parlées. Comme l’homosexualité est le seul mal au monde qui n’est pas identifié comme tel parce qu’il est appelé « nature » ou « amour », c’est logique qu’elle serve d’alibi et de rideau rose pour justifier et cacher tous les maux, les violences et les lois humanistes homicides de la terre. Par exemple, lors des récents débats sur l’euthanasie en France, on retrouvait partout Jean-Luc Romero*, homme politique qui justifie à la fois l’euthanasie et sa pratique homosexuelle. Sur la scène politique internationale, l’homosexualité sert fréquemment d’instrument de chantage affectif pour imposer n’importe quelle loi ou idée, y compris sur des thématiques qui n’ont rien à voir avec elle : le mariage, l’écologie, l’éducation, la religion, etc.
 

– Mais pourquoi l’homosexualité serait un instrument de chantage ? Qu’y a-t-il derrière ?
 

Il y a des choses qui font peur : la souffrance, la peur et parfois même la violence, accentuées par une quasi totale ignorance de celles-ci et un fort déni social autour de celles-ci… ce qui donne à l’homosexualité un pouvoir encore plus fort de dissuasion et de censure. Ainsi, comme un tabou violent qu’on rêve anodin, elle attire autant qu’elle dégoûte et indiffère. En plus, avec elle, il est facile d’exciter ou d’émouvoir les foules et de s’en servir comme épouvantail. En effet, l’homosexualité est un terme flou qui amalgame fantasme, acte et personne, trois réalités liées mais pourtant distinctes pour des raisons de liberté. Et c’est cette confusion qui la rend si imposante et troublante à la fois. On se dit qu’en dénonçant la violence et/ou l’irréalité des actes homos, on va commettre le crime irréparable de « juger des personnes », de « juger l’amour », qu’on va vivre la mort sociale de la présomption d’homophobie, voire même la présomption d’homosexualité latente/refoulée ! L’homosexualité, de part son statut de « nature » – alors qu’elle n’est pas une nature –, et d’« amour » – alors qu’elle n’est pas de l’amour –, en impose. Et comme il y a beaucoup d’ignorance autour, elle devient un instrument de chantage extrêmement puissant. Actuellement en Occident, nous, personnes homosexuelles, avons un pouvoir phénoménal. Nous gagnons les concours de téléréalité, nous sommes dans les médias, nous avons une place confortable en politique. Personne n’ose nous contredire ou nous dire malheureux. Nous sommes les rois du pétrole !
 

– Et ça passe par le lit?
 

Il y a le lit, mais aussi le copinage. À part cela, comme les gens sentent qu’il y a un lourd secret derrière notre coming out, nous, personnes homosexuelles bénéficions d’un capital sympathie et d’un capital solidarité. Déjà le SIDA a créé une empathie et a renforcé l’omerta. L’homosexualité s’est drapée de misérabilisme. Elle suscite des émotions de compassion très fortes mais aussi très refoulées. Les gens veulent en rire ou s’en foutre, et ils ne savent pas comment.
 

– Qui sont les militants LGBT ? les « homos » ?
 

Il y en a, bien sûr, des personnes « homosexuelles » déclarées qui sont d’accord pour servir de caution morale, de potiches ou de reines de carnaval. Mais en général, nous sommes très peu nombreuses à nous engager politiquement et à nous montrer. Quasiment toutes se disent « hors milieu », se désintéressent de leur reconnaissance sociale et politique. Par exemple peu savent que le président de l’inter-LGBT en France est Nicolas Gougain*. Aussi incroyable que ça paraisse, le lobby LGBT est avant tout hétérosexuel, et porté par les gens qui se disent « hétéros » et qui veulent notre bonheur dans l’« amour » homo à notre place (et pour se venger de leur mariage raté et douloureux) !
 

– Tu penses à des membres de la classe politique ?
 

Oui, à François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, Christiane Taubira, Dominique Bertinotti*, à tous ces gens qui se prévalent de leur « hétérosexualité » pour prouver qu’ils sont bons, et que s’ils s’occupent d’homosexualité, c’est par pure gratuité, innocence, solidarité, altruisme, ouverture à un monde qui n’est pas le leur mais un peu quand même.
 

– Ce qui est faux.
 

Oui, c’est faux, car ils nous aiment davantage pour l’image que nous leur donnons que pour résoudre vraiment nos problèmes. Ils gagnent énormément en pouvoir, en carrière. Par exemple, Erwann Binet* était un député qui sortait de nulle part, mais vraiment, de nulle part! Et tout d’un coup, il s’est vu porter le projet de loi en faisant croire, en plus, que c’est juste un acte citoyen.
 

– Et Pierre Bergé*, est-il un personnage-phare du mouvement gay?
 

Certains voudraient voir en lui le chef caché d’un terrible Empire totalitaire, le parrain d’une mafia souterraine extrêmement puissante infiltrée dans les médias et la politique. C’est sûr que pour avoir autant d’influence dans les médias, il faut des sous, mais ça ne vient pas de Pierre Bergé exclusivement. Pierre Bergé lui-même reçoit son argent d’un lobby hétéro gay-friendly, autrement dit, du lobby libertaire. Ce lobby veut banaliser la différence des sexes avant de la neutraliser et surtout veut faire de la volonté/sensibilité individuelle le constructeur et le gestionnaire du monde. L’individualisme libertaire dit : J’ai le droit d’aimer qui je veux, j’ai le droit de décider qui je suis. Du moment où je ne dérange personne, j’ai le droit. Hétérosexualité : culte de l’altérité absolue ! Tout est possible si on le veut et on le sent vraiment !
 

– Le mouvement pro-gay ce sont donc, d’une part, des militants homosexuels locaux et, d’autre part, de gros joueurs politiques hétéros?
 

C’est surtout eux. Ayant fait partie de beaucoup d’associations homosexuelles, que ce soit étudiantes, chrétiennes, politiques ou festives, je trouve qu’il n’y a pas de forte promotion de la culture gay par les personnes homosexuelles. Par exemple le centre LGBT à Paris n’est pas très fréquenté. Ils ont du mal à rameuter du monde parce que les droits pour lesquels on lutte sont des abstractions; et les slogans des gay-pride, franchement, font suer tout le monde. Je ne dis pas qu’il n’y a pas une visibilité homosexuelle qui va crescendo dans les médias et dans la rue. Je constate juste que plus elle se généralise, s’exhibe, et plus elle se dilue, ne s’assume pas, et lutte contre elle-même et pour son invisibilité, son « droit à l’indifférence »…
 

– Oui, mais il y a des parades gay. L’image d’un « homosexuel » est celle d’un pervers qui, en plus, détourne des symboles religieux.
 

C’est vrai. C’est une image qui marque l’imaginaire collectif. Mais les gens comprennent de plus en plus son caractère isolé et homosexuellement anormatif. Ceux qui s’affichent – les drag-queens, les soeurs de la perpétuelle indulgence* ou les gars qui sont torse-nu –sont une extrême minorité. Il n’y a pas beaucoup de personnes homosexuelles qui défilent. La plupart des personnes homosexuelles ne s’identifient pas aux « homos visibles ». Les gens qui vont aux gay prides sont majoritairement des hétéros. Je le sais parce que j’étais enseignant au lycée et j’ai constaté qu’aux rares Marches des Fiertés où je suis allé, s’y trouvaient énormément de mes élèves (pas du tout homos) ! Ce qui est difficile à comprendre c’est que la communauté homosexuelle a été créée par ceux qui se présentent comme hétéros pour cacher leurs angoisses, leur libertinage, leurs divorces, leurs adultères, leur mépris de l’Église. L’activisme homosexuel, pour moi, vient de toutes les personnes qui veulent régler des comptes avec le mariage, avec la différence Créateur/créature, avec la relation homme/femme telle qu’elle est conçue par l’Église. Le lobby LGBT n’est pas un lobby homosexuel. C’est le lobby hétéro gay-friendly.
 

– C’est complètement l’inverse de ce qu’on pense !
 

Bien sûr. Ce qui est affreux c’est que les gens s’imaginent encore que nous, personnes homosexuelles, réclamons les droits qu’on nous fait porter. Alors que « le mariage pour tous » c’est un cadeau imposé. À part un ou deux couples qu’on a vus à la télé, aucune personne homosexuelle ne l’a demandé. Nous avons eu juste peur de le refuser. Et on nous a utilisées comme faire-valoir de « démocratie ».
 

– Et comment se présente la situation du « bon » côté de la barricade? En 2012, tu as rejoint le collectif « La Manif Pour Tous », mais depuis la promulgation de la loi sur le « mariage-gay », tu t’en es détaché, et même, devenu très critique.
 

Je m’en suis détaché dès le départ. Dès que j’ai compris que les leaders du mouvement ne voulaient pas revenir sur l’Union Civile et ne voulaient pas parler de la Loi Taubira en elle-même (sinon, ils auraient été obligés de parler d’homosexualité et donc de me céder leur place), mais uniquement de ses conséquences sur la filiation une fois la loi votée. Ils partaient d’office perdants, en tolérant que la loi passe dans sa version amoureuse, sentimentale, romantique, cérémoniale à la mairie. Ils avaient déjà tout lâché bien avant la création de LMPT. Paradoxal pour un mouvement qui s’est choisi comme slogan « On ne lâche rien ! ». Et ils se sont servis de l’enfant comme d’un objet… exactement comme les promoteurs de la GPA (Gestation Pour Autrui), finalement.
 

– Ils se sont opposés à la loi sans l’analyser?
 

Effectivement. Par peur de l’accusation d’homophobie, et au fond parce qu’ils ne connaissent pas la réalité amoureuse des personnes homosexuelles et ne croient plus en la véracité du jugement que pose l’Église sur celle-ci, ils ont préféré ne traiter que des ramifications de la loi pour ne pas s’attaquer à sa racine idéologique et affective : l’homosexualité, et la justification sociale de « l’amour homosexuel » en tant qu’amour universel. Ils n’ont pas osé dénoncer la loi !

C’est extrêmement étonnant parce qu’ils se sont donnés l’impression du contraire. Ils annoncent victoire sur victoire, alors que concrètement, nous enchaînons les défaites. Ils font croire au réveil d’un grand mouvement de consciences, alors qu’en fait, la mobilisation reste très intuitive, instinctive, peu réfléchie et dénuée d’arguments qui peuvent tenir tête au rouleau compresseur de « l’amour et de l’homosexualité » en face. Déjà, rien que le nom du mouvement – la « Manif pour tous » – indique une soumission mimétique et bête au « Mariage pour tous »*. Beaucoup de gens au sein de la Manif et au sein de l’Eglise ne se sont pas reconnus dans le message qui était très centré sur la filiation, alors que le mariage concerne tout le monde : les époux avec ou sans enfants, des veufs, des célibataires, des divorcés, des personnes homosexuelles, etc. Beaucoup se sont sentis mal à l’aise aussi de devoir cacher leur foi. Pour ma part, j’ai été éjecté de la Manif parce ce que j’étais le seul en France à parler publiquement de l’homosexualité mais également en lien avec Jésus et la continence (abstinence pour Jésus). La Manif pour tous a travesti énormément de désirs de réflexion sur l’amour humain. Les leaders ont eu peur de parler de sexualité. Ils disent encore aujourd’hui que la sexualité relève du privé…
 

– Et elle ne relève pas du privé?
 

Non, puisqu’elle est ouverte à la Vie et elle est don. Elle n’existe qu’en partage et tournée vers autrui. La sexualité n’est pas réductible uniquement à la génitalité, à la sentimentalité, à la conjugalité et à la procréation. C’est aussi la sexuation, donc la personne et tout son rapport au monde. On est en sexualité quand on fait de l’art, de la politique, quand on s’engage pour les autres, en tant qu’homme ou femme. En fait, LMPT est rentrée complètement dans le discours des pro-Mariage pour tous, parce qu’eux aussi sont pour la vie (« la vie » en tant qu’« énergie et volonté de faire ce qu’on veut »), eux aussi sont pour la famille (car ils prônent toutes les formes de « familles »), ils sont même contre le Gender et le disent ouvertement (« Nous voulons casser les stéréotypes du genre ») ! Tous ça parce que nos leaders n’ont pas voulu parler de l’homosexualité, de l’hétérosexualité et de l’homophobie.
 

– Il paraît que la Pologne est encore loin de l’institution du mariage pour les personnes du même sexe. Dans la logique du mouvement qui milite pour cette loi, on passe d’abord par la légalisation de l’Union Civile. Tu peux dire brièvement en quoi consiste le mal de l’Union Civile?
 

L’Union Civile est la première loi qui mondialement a remplacé l’être humain par une orientation sexuelle, donc qui l’a réduit à ses sentiments (comme s’il était un ange), à ses actes (comme s’il était un robot asexué ou/et un animal) et à ses possessions matérielles (comme s’il n’était que ce qu’il veut/fait/a). Elle a violé les Droits de l’Homme en les travestissant en « droits des homos et des hétéros » puis en « droits du ressenti amoureux individuel vécu comme universel ». En résumé, l’Union Civile est antéchristique. C’est l’Homme qui se prend pour Dieu. Cette alliance, qui remplace le mariage et la différence des sexes par le partenariat asexué, est extrêmement grave. Elle a fait de tout lien humain un contrat commercial sans engagement réel et a déshumanisé les personnes homosexuelles en se servant de leur fragilité et leur orgueil. Elle est non seulement le « mariage gay » déguisé (ce fut particulièrement manifeste en Italie) mais aussi la première loi homophobe au monde, qui a entériné le remplacement dramatique de la différence des sexes par l’hétérosexualité.
 

– Philippe, pourquoi, dans tes livres L’homosexualité en Vérité, L’homophobie en Vérité et, sur ton blog, développes-tu l’idée que l’homosexualité n’est pas de l’amour? Dans un couple homo, il y a l’amitié, les sentiments, le respect, parfois l’engagement ou la fidélité – toutes ces valeurs qui sont mises en avant par des sympathisants des couples homosexuels. Même dans certains milieux catholiques on dit que les unions homosexuelles peuvent évoluer vers agapè. Dans un document synodal, il est dit qu’il existe des cas [d’unions homosexuelles] où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires*.
 

L’attribution du mot « amour » à toute union de personnes voulue amoureuse ou idyllique ne suffit pas à rendre cette relation aimante. Par exemple, une mère possessive soutient qu’elle aime vraiment son enfant ; en revanche, concrètement, elle l’étouffe. L’amour vrai est avant tout un don et a ses lois. On ne se l’attribue pas et on ne l’invente pas à deux, même entre personnes adultes et consentantes. Une de ses lois, c’est l’accueil de la différence, et surtout de la différence des sexes qui est le socle de notre humanité et de l’ouverture à la vie. En effet, dans notre vie, dès que nous n’accueillons pas la différence, c’est que nous n’aimons pas. Moi, j’ai vécu des relations homosexuelles et je peux dire qu’elles contiennent leur part de satisfaction et d’amitié (même si elles deviennent une amitié ambiguë parce qu’amoureuse, donc compliquée, dénaturée) mais qu’elles n’étaient pas de l’amour vrai. Et je fais le même constat avec des « couples » homos de mon entourage, y compris les plus durables et les plus respectables. Dans la relation homosexuelle, la part de plaisir, de sincérité et de bonheur liée à l’amitié, est présente. Il y a apparemment tout ce qui fait partie du couple. En revanche, il n’y a pas la sexualité. L’homosexualité est une sexualité sans sexualité, c’est-à-dire sans différence des sexes. C’est pour cela qu’elle fait vivre des amours complexes, inabouties, fragiles. La sexualité c’est ce qui permet de se donner pleinement et d’être complété, pleinement donné et reçu, comblé et parfois fécond. Les unions homosexuelles ont leur part de satisfaction, mais ne sont ni les meilleures ni aussi comblantes et complémentaires que certaines relations femme-homme dans le mariage et que certains célibats consacrés dans la vie religieuse.
 

– Et pour l’identité: on dit « un homosexuel ». Toi, tu ne le dis jamais…
 

Je préfère dire « une personne homosexuelle ». Dire « un homosexuel », ça essentialise le désir homosexuel. « Les homosexuels » en tant qu’espèce n’existent pas. L’idéal, ce serait de dire « un homme, une femme habité(e) par une attraction plus ou moins durable envers la personne du même sexe ». Néanmoins, pour des raisons pratiques de compréhension et de discrétion, et pour éviter l’adjectivation sèche « un homosexuel »/« une lesbienne », la périphrase « personne homosexuelle » constitue un bon compromis. Actuellement, il y a un sigle reconnu internationalement, venu des milieux évangélistes américains : SSASame Sex Attraction, mais il peut être stigmatisant du fait de remplacer un être humain par des lettres. Le terme « personne homosexuelle » est incomplet, mais il a au moins le mérite de dissocier la personne de la tendance.
 

– Quels sentiments traversent une personne homosexuelle croyante dans son quotidien d’Eglise?
 

C’est compliqué. Car nous pouvons vivre de grands moments de dépression, de tristesse, de révolte, de dégoût, de découragement, couplés à de grands moments de libération et de jubilation. Étant souvent très sensibles, à fleur de peau, exigeants, intelligents, fins analystes, nous vivons très mal nos chutes ou rechutes, nos fragilités, notre condition homosexuelle. Nous avons du mal à nous pardonner d’être « comme ça ». Et comme nous ne comprenons pas toujours pourquoi notre corps, notre cœur – et même notre foi ! – nous entraînent vers ceux que nous ne pourrons jamais aimer vraiment, nous sommes tentés de rentrer en révolte envers nous-mêmes, envers l’assemblée dominicale, envers l’Église toute entière, un peu comme un célibataire qui crise de se sentir seul au milieu d’une foule apparemment « heureuse » et familiale. C’est ce genre de décalages vertigineux ! Même si nous pouvons connaître de longues phases de repos (parfois trois-quatre ans sans la moindre tentation), nous vivons extrêmement mal les turbulences de notre désir, les « intermittences du cœur » dont parle Marcel Proust. Ça peut devenir physique, viscéral, très violent. Au tréfonds de nous-mêmes, nous ressentons un grand besoin d’amour et d’engagement, mais aussi l’impossibilité de le voir exaucé.
 

– Quels sont les inconvénients d’être la personne homosexuelle et fidèle catholique ?
 

C’est plus qu’un inconvénient. C’est une Croix ! C’est une contradiction existentielle quasi imposée. Dans l’homosexualité, l’appel ecclésial à l’indigence est une douleur vive et lancinante qui ressemble parfois à un sadisme divin, à un supplice, à une folie, à un problème insoluble, à une maladie. À toi homosexuel, on t’annonce que, si tu veux vivre en conformité avec ce que te demande l’Église, tu dois abandonner un des cinq sens humains les plus importants pour être heureux : le goût. Tu dois manger sans sentir la joie de ce que tu ingères. Tu dois renoncer à la jouissance, à la chair, et même aux sentiments amoureux. En gros, tu aimes et vis sans plaisir ! On t’annonce que, pour être pleinement heureux, tu dois passer à côté de ces bonheurs simples et souvent intenses que sont la tendresse et le couple. Et démerde-toi avec ça pour aimer quand même ! En réalité, en étant homo et catho, tu es attiré par ce que tu ne peux pas aimer ; et tu es révulsé par ce qui seul pourra te permettre d’aimer (= le mariage femme-homme aimant ou le célibat consacré). Pareil : démerde-toi avec ça pour trouver la sortie !
 

– Et quels en sont les avantages?
 

D’abord c’est la grande liberté. Après, ce sont les rencontres rares, drôles, fulgurantes, solides et improbables : sans rire, j’ai remarqué qu’être homo et catho nous ouvre la porte de quasiment tous les cœurs. Y compris des gens qui ne veulent pas le donner à des ministres de l’Église officielle. Et enfin, le grand avantage de l’assortiment homosexualité/catholicisme, il me semble que c’est l’humilité. L’homosexualité n’est forte que d’être faible et au service de la foi. Vécue dans la foi, elle contient sa puissance et sa propre mort.
 

– Comment on vit la continence au quotidien et qu’est-ce qui aide à la maintenir?
 

Xavier Thévenot désignait la continence comme la « Voie Royale ». La continence, c’est pourtant le début des vraies tentations: c’est au moment où tu parviens à être vraiment continent que tout d’un coup, sans que tu n’aies rien calculé, les opportunités amoureuses sérieuses se présentent ! En voyant ça, on a comme une envie de se tourner vers Jésus en lui demandant s’il le fait exprès ! Il n’y a pas de vrai bonheur sans la Croix, sans combat, sans renoncement à soi. Ainsi l’a voulu Dieu pour que nous aimions. Elle a une saveur unique, intense, amère, indépassable et divine, cette beauté fraternelle qui n’apparaît que dans la limite fixée par la Croix de Vérité du Christ.

Ce qui peut aider à être continent, c’est la douleur de la perspective de se priver de l’Eucharistie. Je sais qu’en vivant l’adultère/le concubinage, je n’aurais plus accès à l’Eucharistie et je ne le supporterais pas. En 2010, c’est ma non-conformité avec l’état de réception de la Communion qui m’a fait quitter successivement mes amants. Aujourd’hui, l’Eucharistie, c’est la seule Personne qui me retient. Son absence est mon cauchemar autant que sa consommation – que mon état de vie autorise – est ma Joie et mon plus puissant garde-fou.
 

– Quel est l’enjeu de parler ouvertement de son homosexualité? Certes, il est déjà difficile de déclarer publiquement qu’on est « homo » et qu’on vit en couple. Mais celui qui dévoile juste son attraction homosexuelle doit se mettre à dos même les gens d’Eglise.
 

C’est sûr. On se met à dos, d’une part, ceux dans l’Eglise qui sont trop rigides et qui pensent que parler du sujet c’est justifier les actes, et, d’autre part, on se met à dos ceux dans l’Eglise qui pensent qu’on peut tout à fait être pratiquant catholique et pratiquant homosexuel tout en restant « chaste ».
 

– Raconte un peu la réaction de l’ensemble des fidèles catholiques face à l’homosexualité.
 

En discutant avec des catholiques tradis assumés et éclairés, ils en conviennent eux-mêmes de l’homophobie (peur de l’homosexualité et des personnes homosexuelles) globalement observable chez leurs rangs, sans que j’aie besoin d’insister. Ils la trouvent d’autant plus dommageable qu’ils me connaissent en vrai et savent combien je suis plus proche des tradis que des progressistes : « C’est trop bête. N’y aurait-il vraiment pas moyens qu’ils t’écoutent ? » Cela dit, pour rassurer les catholiques tradis qui m’écoutent et me respectent, la pression des milieux catholiques progressistes à l’égard des personnes homosexuelles est autrement plus violente. Car eux, ils nous détestent en croyant nous aimer. Donc ils ne s’en rendent même pas compte.

Les catholiques, dans leur ensemble, font de l’homosexualité un tabou, un « non-sujet », un danger, voire même, par relativisme « charitable », un amour dont il ne faudrait surtout jamais parler. Ils confondent acte homo et personne homosexuelle, ou bien péché et signe de péché. Ils sont tétanisés à l’idée de seulement prononcer les mots « homosexualité » et « homophobie ». À leur décharge, et pour rendre à César ce qui est à César, les personnes homosexuelles, dans l’Église catholique, sont un peu moins mal reçues qu’ailleurs. Car les cathos sont davantage préparés à ne pas juger les personnes selon leurs actes ou blessures. Mais même chez eux, il y a encore de sérieux progrès à faire pour se détendre sur l’homosexualité !
 

– Tu parles du rejet de la part des communautés ecclésiales. Quelle en est la cause ?
 

L’ignorance comme explication principale ; la peur, la bêtise, l’orgueil et la méchanceté, comme explications annexes. Et souvent, le soutien voile ou affiché d’une pratique homosexuelle, voire même une pratique homosexuelle cachée en leur sein.
 

– Quelle est l’attitude des prêtres vis-à-vis des personnes homosexuelles?
 

On est en général très bien accueillis car il y a de plus en plus de prêtres qualifiés. Mais ça arrive encore trop souvent qu’on soit rejetés, malheureusement. Soit parce qu’on tombe sur un prêtre rigide qui confond Vérité et Charité, ou homosexualité et personne homosexuelle. Soit parce qu’on tombe sur un prêtre trouillard qui prend la chose au tragique, qui en fait une affaire d’État, qui sort systématiquement la carte joker « Va voir un psy ». Soit parce qu’on tombe sur un prêtre qui nous accueille trop bien, qui est trop complaisant vis à vis de la pratique homosexuelle. Alors qu’ils avaient une grande soif de Vérité-Charité, beaucoup de mes amis catholiques homosexuels ont été éjectés par certains clercs du fait que ces derniers voulaient trop bien les accueillir par une indifférence gay friendly relativiste. Ils passaient alors de confessionnal en confessionnal, et leur mal-être s’accentuait, au point de quitter parfois définitivement l’Église. Il n’y a que la Vérité qui est attirante, que voulez-vous.
 

– L’homosexualité menace-t-il l’Église?
 

C’est un sujet qui la divise énormément. Je le vois dans les paroisses, les établissements scolaires privés catholiques, les médias chrétiens, les séminaires, le clergé séculier et les monastères… Je pense qu’au moins la moitié des fidèles catholiques croient en l’« amour » homosexuel et sont favorables à l’Union Civile. Et ceux qui n’y croient pas ne savent pas expliquer pourquoi ils s’y opposent ! Il faudrait à mon avis que l’Église fasse mieux que ce qui a été déjà très bien dit dans le Catéchisme. Il ne suffit pas de nous assurer accueil, accompagnement et non-jugement, ni de nous conseiller de gérer comme nous pouvons notre désir homosexuel dans le self control. Il s’agit plutôt de nous donner un vrai chemin de vie, une vocation. Il s’agit de nous proposer quelque chose de grand, de joyeux et de tout donné, en y incluant notre homosexualité : la sainteté dans un apostolat et une oblature consacrés, quoi ! Le haut clergé ne s’est toujours pas risquer à parler de la continence. Ils préfèrent nous proposer timidement la chasteté* qui est une vertu universelle et qui peut être comprise comme un contournement du célibat et une validation tacite de certains « couples » homos. Mais les personnes durablement homosexuelles ne peuvent pas vivre la chasteté dans le couple. Pour elles, la chasteté passe nécessairement par la continence. Malheureusement les gens de l’Eglise ont très peur de le dire. Oser proposer la continence comme meilleur chemin d’homosexualité durable, c’est ouvrir la voie concrète à la sainteté aux personnes homosexuelles. Quelle bombe pour les pharisiens d’aujourd’hui !
 

– Oui, mais pour faire ça, il faut avoir des moyens…
 

Les gens d’Eglise n’ont surtout pas les moyens humains, c’est-à-dire les personnes qui pourraient témoigner de leur foi en tant que personnes homosexuelles continentes. En tout cas, ils n’ont pas fait appel à des gens comme nous. Tant que nous ne sommes pas appelés, nous ne répondons pas.
 

– Oui, mais en parlant des moyens, je pense à la crise dans laquelle est tombée l’Église. Les fidèles, comme tu as dit, croient que l’homosexualité est l’amour et pensent que la pratique homosexuelle sous forme de couple est compatible avec la foi. Le clergé est, pour ainsi dire, inconscient du pouvoir de sanctification que sont les sacrements de réconciliation et d’Eucharistie. Une grande partie du clergé semble oublier que le christianisme est un passage par le trou d’une aiguille, que le Christ nous demande de passer par la porte étroite. Devant l’énormité du problème lié à la décomposition de la famille, devant le besoin d’aller chercher des brebis perdues, l’Église ne montre pas suffisamment que l’issue est le passage par le Christ (la Porte) agissant à travers ses sacrements et par sa Croix.
 

Ce que tu dis rejoint mes réflexions sur la question de la pastorale spécifique. J’ai écrit un texte à ce propos que j’ai envoyé à des évêques. La question n’est pas tellement : Faut-il accueillir ou pas les personnes homosexuelles ? C’est un faux débat puisque l’Eglise accueille/doit accueillir les personnes homosexuelles en tant qu’hommes, femmes et Enfants de Dieu. La question est plus profonde : elle concerne la forme de cet accueil, elle ne concerne pas tant l’accompagnement ponctuelle que la vocation et la responsabilisation. Elle touche donc d’une part au Salut de l’âme après la mort et à l’avertissement du risque de damnation éternelle de la personne homosexuelle en état de péché mortel (ce qui n’est pas une mince affaire à annoncer !), et d’autre part elle touche à l’accompagnement sacramentel des personnes homosexuelles en vue du Royaume et à leur vocation ecclésiale. Il existe d’ailleurs des congrégations religieuses formées par des ex-prostituées, des ex-drogués auxquels l’Eglise fait appel et qui, de par leur abandon de leur pratique désordonnée, peuvent évangéliser. Il ne s’agit pas de proposer une Troisième Voie, comme l’a fait l’association Courage dans le reportage The Third Way, qui enfermerait les personnes homosexuelles dans leur tendance sexuelle, même sous couvert de continence. La personne durablement homosexuelle n’est pas appelée à contourner les deux seules vocations d’amour entier indiquées l’Église, à savoir le mariage et le célibat consacré, mais au contraire, à rejoindre le mariage que les prêtres et les religieux accomplissent sous forme spirituelle et oblative.
 

– Revenons aux trois « H » – Homosexualité, Hétéosexualité, Homophobie – qui reviennent comme un leitmotiv dans tes écrits. Qu’est-ce que c’est l’hétérosexualité…?
 

Le terme « hétérosexuel » est apparu en 1869, un an après « homosexuel ». Avant de désigner une sexualité « bourgeoise », orientée vers la procréation, l’hétérosexualité était au contraire classée au rang des perversions sexuelles et désignait les personnes libertines qui voulaient une sexualité sans règles et sans limites, non encadrée par l’Eglise ou l’Etat. Elles prônaient l’hétérosexualité au sens propre du terme : toute les altérités au niveau de la sexualité, y compris, par conséquent, l’homosexualité, l’asexualité et l’abstinence. Aujourd’hui, on qualifierait volontiers les premiers « hétérosexuels » de « bisexuels ». L’hétérosexualité est née au moment de l’apogée du cinéma, de la psychanalyse et de la médecine légale. C’était une l’époque où l’Homme imitait l’homme et la femme-objet de la fiction littéraire et cinématographique, prétendait se créer lui-même, inventer l’amour par lui-même. Le terme « hétérosexuel » est non seulement hybride comme « homosexuel » (puisqu’il associe du grec et du latin), mais il est aussi redondant, car on y dit deux fois « autre », puisque le mot « sexualité » désigne déjà la différence des sexes. Cela prouve donc que l’hétérosexualité n’est qu’une différence des sexes forcée et caricaturée.
 

– Tu penses que l’hétérosexualité est une construction idéologique, une invention récente?
 

Totalement. Aujourd’hui on essaie de nous faire croire que le monde se divise entre « les homos » – dits minoritaires – d’un côté et « les hétéros » – dits majoritaires – de l’autre… plus les sous-catégories (bisexuels, transsexuels, transgenres, intersexes, queer, et plus largement « les amoureux libres ») parce qu’il faut bien s’ouvrir aux minorités de « genres ». Or ce découpage est un mensonge. La seule division réelle de l’Humanité, celle qui de surcroît donne la vie, c’est la différence femme-homme. Personne n’est hétérosexuel ni homosexuel. Car personne ne se définit selon sa génitalité ni ses pulsions ni ses sentiments ni les personnes qui l’attirent sexuellement. L’unique réalité qui nous définit humainement, sans nous ôter notre liberté, c’est notre identité d’homme ou de femme. Néanmoins, il ne faut pas croire que, du fait que l’hétérosexualité soit une caricature de la différence des sexes, elle n’existerait pas. Au contraire. Elle existe en tant que système idéologique et croyance qui pèse lourdement sur l’identité, les lois, les médias et la politique mondiale. Beaucoup de catholiques font l’erreur de mépriser le mot hétérosexualité sous prétexte qu’il est trompeur. Ils doivent oser nommer le mal. Sinon, ils continueront eux aussi à laisser la différence des sexes être travestie. Je dis maintenant franco que l’hétérosexualité est le diable déguisé en différence des sexes. D’ailleurs, les gens qui croient en l’hétérosexualité en tant que différence des sexes, sont particulièrement anticléricaux, permissifs en matière de sexualité ou, à l’inverse, extrêmement rigides. Et même quand ils sont en couple femme-homme, ou bien attirés sexuellement par le sexe complémentaire, ils ont en général un rapport méprisant, obsessionnel et tourmenté à la différence des sexes et à l’Église.
 

– Et pour ce qui y est de l’homophobie?
 

Contrairement à l’homosexualité et à l’hétérosexualité, c’est un mot où les deux composantes sont grecques. À proprement parler, il veut dire peur du même, voire peur du semblable. Avec le temps, l’homophobie est devenue aussi la peur de l’homosexualité ou peur de la personne homosexuelle, et donc souvent attaque de celle-ci. Les deux étymologies sont signifiantes et bonnes à garder car elles sont confirmées par les faits. Les médias d’aujourd’hui, qui refusent de les prendre en considération, s’arrangent pour réduire l’homophobie à tout lien qui est fait entre l’homosexualité et la violence, ou bien à tout ce qui donne une image négative de l’homosexualité. Actuellement, on nous fait croire que l’homophobie c’est aussi tout frein à une loi portée par des personnes homosexuelles ou plutôt qu’on leur fait porter. Elle serait donc le fait de s’opposer par exemple à « l’égalité des droits ». Les gens qui utilisent ces définitions ne parlent plus du tout des violences faites à l’encontre des personnes homosexuelles, et encore moins de la haine venant des personnes homosexuelles, ni de la haine de soi.
 

– Qu’est-ce que c’est que l’homophobie concrètement?
 

C’est une attaque contre une personne homosexuelle à cause de son homosexualité, faite par une personne homosexuelle ou par celle qui a un problème avec la différence des sexes, avec sa sexualité, y compris dans son mariage. Je ne connais pas de personne qui est bien dans sa sexualité et qui se soit sentie mise en danger par une personne homosexuelle au point de l’attaquer. L’agression homophobe fonctionne presque toujours en miroir : elle ne survient que lorsque l’agresseur ne supporte pas de voir reflétée chez sa victime sa propre blessure de sexualité, sa propre pratique hétéro-bisexuelle ou son désir de pratique homosexuelle. C’est donc bien la peur du même.

Pour expliquer généralement la violence de cet effet-miroir paradoxal, les rares fois où les gens admettent que les personnes homos s’attaquent entre elles, on nous fait souvent croire que la personne homophobe a refoulé son attraction homosexuelle. L’acte homophobe est transformé en alibi pour renforcer les coming out et la pratique homo, et pour nier les viols ! Alors que je prouve que la plus redoutable des homophobies, c’est précisément le coming out (qui est une caricature de soi), la pratique homo (qui est un rejet de soi et de l’autre car elle est un rejet de la différence des sexes), et donc les viols entre personnes homos ! D’accord, il y a une part de refoulement dans l’homophobie. Sauf que le pire homophobe est la personne qui essentialise son désir homosexuel sous forme d’identité ou qui vit son homosexualité sous forme de couple. Il se sert du couple ou de son pseudo militantisme pro-gays comme d’un masque pour ne pas montrer sa haine de soi et sa peur du semblable. Le pire, ce sont les personnes homosexuelles soi-disant assumées qui banalisent et justifient l’homosexualité. Ce sont elles qui ne supportent pas le « milieu », ne supportent pas les mecs un peu effeminés, les filles un peu masculines, les personnes médiatiques homosexuelles, ne supportent pas d’entendre parler du sujet, se vengent de leurs amants, s’en prennent hyper violemment aux rares analystes de l’homosexualité. Moi, par exemple, je ne suis attaqué que par des personnes homos ou hétéro-gay-friendly ! Et quand je vois quelqu’un qui agresse une personne homosexuelle ou qui m’agresse, je suis tenté de lui dire : « Bienvenue au Club, mon vieux ! Tu viens de faire ton coming out à ton insu ! » L’homophobie ce n’est pas seulement la non-acceptation sociale de l’homosexualité, mais bien sa promotion, sa justification et son essentialisation sous forme d’« amour ». Tous les cas d’homophobie que je connais ont lieu dans des cadres de pratique homosexuelle, donc dans les sphères amoureuses ou prostitutives. Il n’y a pas plus homophobe que la gay friendly attitude.
 

– D’où cette violence au sein des couples dont tu parles ? Libertinisme, fétichisme, sadomasochisme, porno…
 

Oui. Sans aller jusque-là, et plus banalement, insidieusement, mielleusement : matérialisme, consumérisme, excès de tendresse puis ennui et infidélité, utilisation de l’autre ou sentiment d’être utilisé, infantilisation, rapport de forces (domination-soumission, possession, en particulier chez les « couples » de femmes), fusion, jalousie, manque d’espace et de compréhension mutuelle, frustration, insatisfaction, règlement de comptes, humiliation, humour cynique, agacement… J’observe souvent, dans la vie quotidienne, les amants homos se prier de se laisser respirer, et souffrir de ne pas se sentir pleinement compris ou à leur place, malgré la sincérité et les quelques plaisirs partagés.
 

– En ce qui concerne les clichés – la pédophilie et l’inceste – est-ce vrai que le milieu homosexuel pratique la pédophilie plus que les autres?
 

Disons qu’il y a autant de pédophilie et d’inceste dans l’homosexualité que dans l’hétérosexualité, puisque l’hétérosexualité englobe toutes les altérités au niveau de la sexualité. La pédophilie et l’inceste ne sont pas des particularités homosexuelles, mais comme le désir homosexuel s’éloigne de la différence des sexes, il s’éloigne aussi de la différence des générations… donc il expose à l’inceste et à la pédophilie. J’ai beaucoup traité des liens non-causaux entre homosexualité et pédophilie, ou entre homosexualité et viol/inceste dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels.
 

– Dans ton Dictionnaire des Codes homosexuels, tu cites énormément d’exemples cinématographiques qui présentent l’acte homosexuel comme brutal. Que pourras-tu dire de la pratique homosexuelle – du coït, de la strangulation, du sado-masochisme ?
 

Au niveau de la fiction, il faut dire que les artistes homosexuels aiment nourrir l’inconscient collectif en amplifiant iconographiquement la violence homosexuelle, à la fois pour l’exagérer et pour la nier. Cette vision des coïts homosexuels est souvent très éloignée de la réalité, car bien des accouplements entre amants homosexuels se déroulent pacifiquement, avec beaucoup de respect et de tendresse, sans forcément passer par la pénétration anale par exemple. Dans les faits, la sodomie n’est pas tellement monnaie courante, du fait aussi de sa brutalité : selon une étude, elle serait pratiquée par près de 25% des hommes homo–bisexuels*. Dans l’accouplement homosexuel, la violence se situe plus dans l’envahissement du mythe sur la réalité concrète qu’en actes désignés socialement comme violents. C’est ce qui motive l’acte homosexuel qui fait violence : la jalousie, la fascination narcissique, le rejet de réalité et d’humanité qu’est l’expulsion de la différence des sexes, l’exclusion de l’amitié, la grande part de fantasmes, etc. Déjà, l’homo-génitalité est davantage une simulation d’orgasme qu’une communion réelle vécue à deux. Moins il y a de face-à-face entre deux personnes, plus nous nous éloignons du relationnel. Cette approche du sexe dans la pratique homosexuelle est en partie désincarnée, déséquilibrée, et donc potentiellement sadomasochiste.
 

– Quels sont les moyens pour un non-croyant de rompre avec la pratique homosexuelle ?
 

Quand quelqu’un se rend compte que la pratique homosexuelle n’est pas comblante, différents moyens rationnels lui sont proposés, comme le retour au bons sens, la pratique de l’amitié, une psychothérapie. Ces derniers peuvent l’aider un peu à prendre de la distance par rapport à sa tendance, à voir qu’il « n’est pas que ça », à canaliser sa compulsivité et à sa « boulimie d’affection ». C’est ce qui lui est proposé pour ne pas se réduire à la génitalité. Mais ça reste très clinique. Et puis, ça peut centrer la personne sur elle-même ou focaliser l’insatisfaction sur son ex-partenaire de sorte qu’elle se dise : « Si ça n’a pas marché avec cette personne, je vais réessayer avec la prochaine. » Plus solide et plus positif est ce que propose l’Eglise, qui affirme non seulement que le chemin homosexuel n’est pas comblant, mais que la blessure homosexuelle peut faire passer la lumière du Christ, peut être recyclée dans la continence, l’amitié désintéressée et l’apostolat. Elle explique que ce n’est pas la personne homosexuelle qui ne sait pas aimer, mais que c’est la pratique homosexuelle qui l’empêche d’aimer pleinement telle qu’elle est, y compris avec sa tendance homosexuelle.
 

– Et qu’est-ce qui peut justifier ton discours sur l’homosexualité ? Est-ce le témoignage de ta continence?
 

Non. Car mon témoignage personnel, à lui seul, peut sembler minoritaire, subjectif et isolé. Donc peu crédible. La continence m’aide surtout personnellement à avoir la force de le porter publiquement et à supporter les attaques. En revanche, ce qui justifie mon discours, c’est le Christ, c’est la Vierge Marie, et ce sont aussi tous mes amis et toutes les personnes homosexuelles. Les idées seules, même très pures, ne démontrent rien. Il n’y a que les personnes qui prouvent la Vérité. Et l’humanité de ce que j’écris, le vécu, car mon Dictionnaire n’est fait que de vies humaines. Les personnes homosexuelles et ma propre vie m’ont tout apporté. Si le Christ, à travers ma personne et mes écrits, n’était pas là, si je n’avais pas entendu parler de Lui de mes propres oreilles par les personnes homosexuelles qui Le rejettent dans leur pratique, j’aurais beau avoir raison, tous mes mots sonneraient faux. Dieu s’est incarné dans le pécheur que nous sommes tous pour le racheter.
 

– À la fin, je voudrais te demander de commenter la campagne publicitaire « Donnons-nous un signe de paix » qui a eu lieu récemment en Pologne. Dans les interviews on voit les personnes homosexuelles vivant « en couple », qui se présentent comme parfaitement « comme les autres », équilibrées, heureuses. Ce qu’on ne nous montre pas, ce sont les profits promotionnels et peut-être matériels dont elles étaient bénéficiaires, puisque la campagne a été sponsorisée par Open Society Foundations de Georges Soros*. Je veux dire par là qu’au tout début, il y a bien une faute de ceux qui utilisent leur homosexualité à des fins qui ne sont pas des plus nobles. Ce qui est particulièrement offensant, c’est cet air de demander le respect auprès des catholiques, de les inciter à se sentir coupables, tout en cachant ces motifs. Qu’est-ce que tu en penses?
 

Oui. Le même chantage affectif sur fond d’accueil et d’amour des personnes homosexuelles soi-disant « victimes de l’Église » se produit actuellement en France, en particulier avec le collectif Homovox, et maintenant avec l’instrumentalisation du Synode sur la famille de 2015, mais également les tentatives de mise en application du Dicastère et d’obéissance scolaire à l’appel du Pape François à instaurer une pastorale d’accompagnement des personnes en périphérie de l’Église. Beaucoup de personnes homosexuelles « catholiques » ont compris tout l’intérêt narcissique, médiatique, émotionnel de se raconter, de s’épancher sur leur double identité « homosexuelle-catholique », de faire leurs intéressantes et d’avoir leur minute de gloire télévisuelle, politique et surtout ecclésiale, en pleurant finalement sous les jupons des évêques leur désobéissance à ce que demande l’Église, à savoir la continence. En ce moment, les « groupes de parole » diocésains poussent comme des champignons partout en France, pour culpabiliser… pardon… « sensibiliser » les fidèles catholiques à la réalité homosexuelle. Et c’est une mini-catastrophe, car beaucoup de personnes – des prêtres mais aussi des catholiques homosexuels – prennent le micro pour ne rien dire, pour censurer la réalité homosexuelle et l’analyse de l’homosexualité, et pour demander au final carrément une révision du Catéchisme de l’Église Catholique. Alors je comprends ta crainte. En quelque sorte, on nous méprise, nous catholiques fidèles à la sainte doctrine (et parfois homosexuels continents). Et le pire, c’est qu’on nous méprise dans notre propre famille, et avec le sourire ou bien avec des larmes dans les yeux, pour nous aider à sortir de notre soi-disant « conservatisme » et notre soi-disant « manquement à la charité chrétienne ». C’est le monde à l’envers ! Ce que ces chrétiens démagos oublient, c’est qu’il n’y a pas de respect sans Vérité et dans le relativisme de « l’amooour » (un relativisme qui n’est au fond qu’une indifférence déguisée en bonté). Il n’y a pas de Paix sans Croix et sans obéissance. Il n’y a pas d’Amour vrai sans accueil de la différence des sexes et sans accueil de la différence Créateur-créatures (Jésus et l’Église). Bref, en ce moment, à travers l’homosexualité, on peut voir que l’Église se prépare à vivre un sacré bordel, un véritable schisme, sans même les voir venir. Il va falloir tenir bon. Et il est urgent de se former sur l’homosexualité et de ne mépriser ni le mot ni l’étude du sujet.
 
 
 
 

*La Manif Pour Tous (LMPT), collectif d’associations à l’origine des grandes manifestations d’opposition au projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Même avant la promulgation de la loi en mai 2013, les revendications du collectif se sont centrées sur le rejet de « l’homoparentalité » (adoption, PMA, GPA = in vitro ; surogacja) et sur la protection de l’enfant. Pas du tout sur l’homosexualité, qui était pourtant le principal alibi de la loi.
 

*Le premier homme politique français qui a révélé sa séropositivité au VIH. À part ses nombreuses responsabilités dans la lutte contre le sida, il agit pour la légalisation de l’euthanasie, entre autres au sein de World Federation of Right to Die Societies.
 

*Porte-parole de la fédération Inter-LGBT (2010-2013). Actuellement il milite pour la cause LGBT au sein de la Commission nationale consultative des droits de l’homme où il a été nommé par le premier ministre du gouvernement Hollande Jean-Marc Ayrault.
 

*Respectivement: président de la République, ministre de l’Education nationale, ministre de la Justice, ministre délégué à la Famille – tous partisans de la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles au mariage dont aucun n’est homosexuel.
 

*Le rapporteur du projet de Loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. Né en 1972 et père de cinq enfants, il était premier secrétaire du Parti Socialiste en Isère (2008) et député du PS (2012).
 

*Né en 1930, il était entrepreneur en confection de luxe et compagnon d’Yves Saint-Laurent. Propriétaire du magazine gay Têtu, actionnaire majoritaire du quotidien Le Monde et mécène, il soutient financièrement et médiatiquement le Parti socialiste de François Hollande.
 

*Groupe de militants homosexuels créé à San Francisco en 1979 qui utilise dans ses happenings la tenue les religieuses catholiques de façon détournée et théâtralisée.
 

La Manif Pour Tous » est « la réponse » au « Mariage Pour Tous », tout comme phonétiquement le sigle LMPT fonctionne en homophonie avec le sigle LGBT.
 

*Le rapport du débat de l’Assemblée des évêques réunis au Synode pour la famille intitulé Relatio post disceptationem, 13.10.2013, n° 52. (istnieją przypadki [związków homoseksualnych], w których wzajemna pomoc, posuwająca się aż do poświęcenia, staje się cennym wsparciem dla życia partnerów.)
 

*Philippe Ariño fait une distinction entre la chasteté, l’abstinence et la continence : La chasteté, c’est la vertu universelle à laquelle tout le monde est appelé dans ses relations, quel que soit l’état de vie. […] L’abstinence […] n’est pas toujours liée à un choix, donc elle n’est pas à prôner comme un chemin de vie et de don entier de sa personne épanouissant […] . La continence, c’est une abstinence choisie et vécue uniquement par les célibataires consacrés, c’est une abstinence non-frustrante car donnée à Dieu et aux autres. Les couples femme-homme mariés ne sont pas appelés à la continence […] contrairement à la continence des célibataires consacrés (dans le sacerdoce ou par des vœux non-sacramentaux). La continence est donc en effet l’état transitoire de toute personne qui vit hors mariage […] , un don entier de toute notre personne unique. (www.araigneedudesert.fr, 26.10.2015)
 

Quant aux hommes homo-bisexuels, […] la pénétration anale est souvent pratiquée par près de 25% d’entre eux (24,9% pénétration insertive et 24,1% pénétration réceptive) contre 2,5% chez les hétérosexuels. » (Enquête sur la Sexualité en France (2008) de Nathalie Bajos et Michel Bozon, p. 253).
 

*Dont fait partie la Fondation Batory polonaise, créée en 1988 par Georges Soros.
 
 
 

 

Film « Au-delà » de Clint Eastwood : la déchristianisation bobo de la vie après la mort


 

a) Boboland nous parle de la vie après la mort :

J’ai vu hier soir le film « Au-Delà » (« Hereafter », 2010) de Clint Eastwood, diffusé sur France 3. C’est tellement un condensé de boboïsme et de la Religion Naturelle antéchristique que je me suis vu obligé d’en faire une critique. Oh my God… c’est vraiment le tsunami spirituel en ce moment… C’est incroyable comme l’Antéchrist est proche d’arriver (et Jésus derrière pour lui later la gueule et lui rappeler qui est le Maître !)
 

 

De prime abord, le film d’Eastwood aligne les lieux communs du boboïsme (cf. je vous renvoie aux 60 codes bobos de mon livre Les Bobos en Vérité : la ville européenne (exemple : Paris et Londres), les bougies, les bouquets de fleurs blanches, le voyage en Asie du Sud-Est, le gauchisme (exemple : la défense de François Mitterrand comme un héros visionnaire, l’autocollant du Che Guevara sur les casiers, etc.), la casquette de Gavroche (l’objet sacralisé qui sauve la vie), le barbu (Didier), la chambre et le mobilier bobo (la chambre d’hôtel de Marie), l’adjectif « petit » et le goût du rétro (exemple : Little Dorrit de Charles Dickens), la confusion entre goût et amour (Mélanie et George prennent des cours hebdomadaires de cuisine, le soir à San Francisco), l’enterrement bobo (avec les cendres), etc. Mais ça, on va dire que c’est le côté folklorique anecdotique. Ce qui nous intéresse le plus, c’est le sens profond de ce boboïsme.
 

 
 

b) Le rejet de la différence des sexes :

Ce qui caractérise le boboïsme franc-maçon, c’est d’une part le rejet de la différence des sexes, d’autre part le rejet de l’Église Catholique et de Jésus (et non du spirituel).
 

 

Concernant d’abord l’expulsion de la différence des sexes, Clint Eastwood donne dans son film une image des hommes (excepté le personnage de George) et des pères minable (par exemple : Didier, l’homme marié volage, qui finit même par tromper sa maîtresse Marie), une image des mère et des femmes (excepté le personnage de Marie) déplorable (exemple : la mère de Marcus et Jason est alcoolique, les assistantes sociales et les mères des familles d’accueil sont des vampires). Le sous-texte misandre et misogyne du film ressort bien. Au passage, le spectateur peut identifier une légère promotion de l’homosexualité (exemple : le jeune guichetier homo) et aussi de l’asexualité (exemple : les jumeaux sont désignés comme un seul et même être : l’unicité des personnes est niée).
 

 

En clair, à travers le film « Au-Delà », c’est le mariage et la famille qui passent à l’échafaud. Aux yeux de Clint Eastwood, visiblement, la famille de cœur, et surtout la famille irrationnelle/intuitive, serait plus forte, plus authentique que la famille de sang, biologique. Il nous fait croire à une connexion surnaturelle et divine (mais sans le Christ) entre les voyants (Marie, Marcus et George), eux-mêmes rejetés par leur entourage. Il nous fait croire à une insoupçonnée universalité des isolés, des anticonformistes, à une interconnexion des élus. Trois « destins », trois « univers » apparemment incompatibles, se croisent et se complètent mystérieusement… C’est la nouvelle Famille de l’Irrationnel. Les humains sont transformés en messagers les uns des autres, en anges gardiens laïcisés placés sur la route les uns des autres. Il s’agit d’une sorte de Trinité ou de Famille du Troisième Type.
 

Mélanie et George


 

Eastwood va même un peu plus loin que le bobeauf : selon lui, le goût rassemble moins que la croyance/l’expérience de l’irrationnel. La spiritualité, c’est le nouveau conte de fée moderne, c’est le nouveau filtre d’amour (exemple : la scène finale du film, cucul à souhait, où George et Marie vont s’unir, sous une pluie de violons, grâce à leur expérience et conscience communes de l’Au-Delà). Là, c’est le comble du boboïsme (= croyance en l’amour énergétique) : on ne croit pas en Dieu mais on fait comme si.
 

c) Rejet spiritualiste de la différence Créateur-créatures :

Parlons-en, de Dieu, justement ! Concernant dans un second temps le rejet de la différence Créateur-créatures (c’est-à-dire Jésus et l’Église Catholique) propre au boboïsme, on peut constater que Clint Eastwood est parfois applaudi par les catholiques comme un catholique, à l’instar de Mel Gibson, alors que pourtant, il prône la Religion Naturelle de l’Antéchrist. Le film « Au-Delà » traduit un refus catégorique non de l’irrationnel ni du spirituel ni de l’éternel, mais de connecter ces derniers (appelés « l’Au-Delà ») avec Jésus. La personne de Jésus, ainsi que sa croix et son Église Catholique, sont clairement rejetés. Regardez par exemple la scène de l’enterrement du petit Jason : pas de croix dans l’église, incinération (ce qui n’est pas conseillé par l’Église), curé sans croix (pas sûr que ce soit un prêtre catholique), homélie christique mais protestante, etc. Autre exemple parlant : lorsque Marcus visionne, pour trouver des réponses sur la vie après la mort, une vidéo Youtube d’un conférencier chrétien qui en appelle à s’en remettre entièrement à Jésus (« Si vous avez foi en Jésus, vous ne craignez rien du tout. »), le spectateur le voit clairement faire « Non » de la tête.
 

Dr Rousseau et Marie


 

Çà et là dans le film, les personnages, qui se présentent parfois comme athées, mais qui sont en réalité déistes ou théistes (cf. voir la différence entre les deux dans cet article), tirent sur l’Église et le catholicisme. Par exemple, le docteur allemand Rousseau, femme qui dans sa clinique en montagne se retrouve en contact fréquent avec des accidentés graves qui ont vécu des expériences de mort imminente (les fameuses NDE : Near Death Experience), s’avoue vaincue par l’évidence de l’existence de la vie après la mort, et affirme que si ses patients ont cru voir Jésus-Christ ou une lumière Lui ressemblant ou un Jardin d’Éden, c’est juste parce qu’ils étaient « culturellement conditionnés » pour ça. Autrement dit, ce médecin croit en une force énergétique mais ne l’identifie pas à Jésus. C’est bien cela, au bout du compte, l’Antéchrist : une force énergétique désincarnée, angélique. Un peu plus tard, Marie Lelay, une autre des voyantes, défend bec et ongles son nouveau livre-témoignage intitulé Au-Delà : la Conspiration du silence, où elle relate ses visions de l’Au-Delà. Elle reproche à Michel, son manager, de ne pas se mouiller pour l’aider à se faire éditer, et de la prendre pour une folle. Pour prouver sa bonne foi et sa bonne santé mentale, elle tacle au passage l’Église Catholique et Jésus, en soutenant que la censure et le désamour du sujet des NDE viendrait de la récupération malsaine des croyants officiels qui l’auraient impopularisé (« C’est un sujet traqué par les lobbys religieux ! »). En filigrane, on entend que jusqu’à présent, ce serait l’Église Catholique qui se serait appropriée (le traitement de) la mort et la vie après la mort. En gros, Jésus a piqué la Résurrection ! Dans l’imaginaire collectif, Lui et son Église auraient monopolisé l’Éternité ! Alors que le sujet appartient à tous : c’est une quête personnelle ! Bienvenue en Franc-Maçonnerie.
 

Dans « Au-Delà », la spiritualité est considérée comme une propriété privée, et non d’abord comme un don gratuit de Jésus. En effet, les personnages du film disent « avoir un vrai don » (comme George, le médium), ont des flashs, « vivent avec des hallucinations ». Dieu est le produit de leur subjectivité, de leur perception, d’une quête, et non une personne qui les a créée et qui les dépasse. Pour le coup, dès que les héros de « Au-Delà » appliquent leur conception égoïste et magique de la spiritualité, ils violent l’intériorité des autres (exemple : Mélanie se sent violée par les prophéties de George), les perdent et s’isolent, en pensant (à raison) qu’ils sont habités pour une force maléfique. Et en effet, une divinité déconnectée de Jésus devient maléfique. C’est la raison pour laquelle, à certains moments du film, on entend carrément parler de l’Antéchrist. Par exemple, le jeune Marcus, en regardant un site Internet avec un télévangéliste américain, reçoit l’avertissement général selon lequel personne ne pourra pas échapper à l’Antéchrist : « L’Ange de Dieu te retrouvera. » Clint Eastwood joue même avec la numérologie (exemple : « la salle n°133 »). Il tue le hasard. Il veut nous faire croire en la prédestination, au pouvoir de l’intuition. Son film louvoie avec la croyance en la réincarnation, au monisme (= le Moi dilué dans un Tout énergétique) : « Tu ne peux pas savoir ce que c’est que d’être n’importe quelle chose et tout à la fois. » (l’esprit de Jason mort s’adressant à son frère Marcus vivant, à travers George) ; « Jason est là en toi. Pour toujours. Une seule cellule. Une seule personne. » (George s’adressant à Marcus à propos de Jason, le frère jumeau de ce dernier)
 

 

À noter que l’au-delà est toujours lié dans ce film à la technologie. Internet sert davantage d’interface et de porte vers l’Au-Delà que la science (on voit plein de scientifiques charlatans), que l’argent (Billy, le frère de George, veut ouvrir un cabinet pour son frère et faire des pouvoirs de médium de ce dernier un business : en vain), que l’Église (présentée comme une institution racontant des salades), et que l’humilité. La technologie est montrée comme la vraie et seule voie vers la transcendance. « J’ai été voir sur internet. Vous êtes médium ! » s’exclame le jeune Marcus en reconnaissant George le médium dans un salon du livre ; « Si c’est une séance que tu veux, c’est hors de question. » le repousse George. En gros, rejeter Internet ou la séance de spiritisme revient au même, dans la bouche des protagonistes. À ce propos, il n’est pas anodin que le film d’Eastwood fasse de la main technologisée le vecteur et la clé de la communication entre les êtres humains et les esprits disparus. Mains serrées, mains jointes, poignées de main… Vive le digital ! Prendre la main, c’est entrer en connexion avec l’Au-Delà. Et la perdre, c’est couper cette connexion : « J’ai dû perdre la main. » conclut par exemple George, le médium qui entend les voix des morts-vivants, lorsqu’un de ses patients le contredit à tort dans l’une de ses inspirations.
 

 

Malgré la teinte clairement ésotérique que se donne « Au-Delà » de Clint Eastwood, je vous le dis très sérieusement : ce film est dangereux et antéchristique. Il n’est même pas vaguement crypto-catholique, et n’aide pas « un peu » l’Église. Au contraire, il La méprise et cherche clairement à La couler. Alors sans paranoïa et avec joie, allumons les Warnings, restons en alerte, et récoltons tous les indices qu’il sème pour mieux identifier le langage de l’Antéchrist et le transhumanisme.

Journal de l’Antéchrist : L’Antéchrist aux portes de l’année 2017

« Chez le bobo, tout est rituel, rien n’est sacré » (Marie Pinsard)


 

Ma bonne résolution pour l’année 2017, c’est que mon père se désabonne de la revue La Vie (J’y arriverai !). Le pire, c’est qu’il m’avoue ne jamais la lire ! Il y est abonné et donne des sous à ce torchon sans même chercher à s’en libérer.
 

Notamment pour le n°3720 de La Vie de la semaine du 15 au 21 décembre 2016, j’ai été sidéré de voir le niveau analytique bébé de cette revue. Je ne m’attarderai pas sur les pages moralisantes qui chantent les louanges de la « solidarité » et de la « charité en action », en gommant toute intériorité ou sens ou Christ dans ces « actions ». C’est bien le propre du catholicisme bobo gauchiste défendu par le directeur de La Vie, Jean-Pierre Denis, que de redire des évidences sans risquer l’impopularité. Je me contenterai simplement de souligner la naïveté, l’aveuglement, l’incompétence, la soumission, de beaucoup de nos intellectuels et journalistes « catholiques » actuels, reflétés par le dossier de La Vie consacré à (attention… les cerveaux vont fumer de suractivité…) « la morale cachée de Disney ».
 

 

En arrivant pour Noël chez mon papa, et en voyant ce titre de couverture sur la table du salon, je me suis dit : « Ce journal brille tellement par sa nullité et par sa collaboration au Système Mondialiste qu’il ne va même pas avoir le courage de dénoncer que la firme Walt Disney est une antenne de la Franc-Maçonnerie antéchristique. » Pas loupé ! Les journalistes de La Vie sont si peu catholiques qu’ils n’ont rien vu. Ils se contentent de singer le décryptage analytique (en parlant de « codes », pour faire du Ariño… mais en raté). Et au lieu de décrypter, c’est-à-dire de donner du sens, à la lumière des Évangiles, au lieu de regarder concrètement les messages diffusés, ils restent à la surface de l’univers de Walt Disney, en parlant de la perception extérieure qu’en auraient les autres, ou en partant de paradigmes moralisants datant de mai 68.
 

 

Croyez le fan de Walt Disney que j’ai été de mes zéro à dix-huit ans : tout l’univers des créations cinématographiques disneyennes visent à crier la toute-puissance du rêve individualiste sur le Réel et sur le Christ. Tout récemment, en revoyant à la télé « l’église » disneylandisée/protestantisée du film « La Reine des Neiges » (vidée de crucifix, de Jésus, de Vierge, de sacrements, de Jésus) diffusée pour Noël sur M6, je l’ai à nouveau constaté. La fantasmagorie de Disney est antéchristique, cathophobe. Elle célèbre « l’imaginaire » (l’autre nom du mal et du diable), asexualise l’être humain et ses relations, transforme ce dernier en animal et en ange.
 

Évidemment, La Vie ne dit rien de tout cela : ses critiques parlent de l’imaginaire comme de l’imagination (parce qu’ils confondent les deux termes et n’ont pas identifié la différence), paraphrasent les intentions des films Disney (« garder une âme d’enfant » ; « Jiminy Cricket, la morale incarnée » ; « Pouvoir rêver sa vie et la réaliser, accomplir ce pour quoi on existe, est le schéma directeur des films Disney. » ; « Des héros de notre temps : Disney brise des tabous. » ; « Les films de Disney représentent le rêve américain. » ; etc.), font une analyse manichéenne et pseudo sociologique-symboliste du monde (« Disney est-il puritaniste, conservateur, aseptisé, trop naïf, bourgeois, caricatural, libertaire, émancipateur, engagé, actuel ? »), se risquent à un semblant de dénonciation (« Walt Disney passe les contes populaires à la moulinette. »). Analyses au ras des pâquerettes. À pleurer. Le mal (la sacralisation mondiale de « l’indépendance », de « l’imaginaire », du « rêve individuel », de la « volonté » personnelle, de la « désobéissance » : marotte des bobos francs-maçons) n’est pas dénoncé car il n’est pas vu. Au lieu de ça, La Vie fait dans le folklore (ils parlent du « Carnaval des méchants », par exemple), la carte postale nostalgique (Nous vous racontons l’histoire des studios Disney), la psychologie de bazar à la François-Xavier Bellamy (« Disney est une projection de nos attentes morales » ; « Disney, symbole de la transmission entre les générations » ; etc.), l’érudition adolescente (les « indices d’intertextualité » comme diraient les mauvais analystes de l’Éducation Nazionale : La Vie cite Hamlet, les influences « cachées » telles que Groucho Marx et Schwartzenegger, et fait même de vaseux parallèles « exégétiques » avec la Bible : la grosse pitié) et dans la collaboration à l’esprit du monde. Pathétique. Ils n’ont pas compris ce qu’étaient les codes et ce qui est caché (= Jésus). Rendez-vous compte de l’état lamentable dans lequel se trouve le journalisme « catholique » français actuel
 

 

Le drame de nombreux catholiques en ce moment, c’est le cléricalisme, l’entrisme, le clientélisme, le nominalisme (phraséologie sage et apparemment « vraie », mais qui enchaîne les métavérités telles que je les décris dans mon dernier livre Homosexualité, la priorité niée) et finalement le boboïsme. C’est aussi le remplacement de la réalité de la Charité par la technologie (je pense à l’application Entourage, terrible éloignement bobo des catholiques ; je pense également à ces bougies virtuelles qui évitent de se déplacer dans les églises : cf. le code « Bougies » de mon livre Les Bobos en Vérité). C’est un drame car, comme nous a prévenus le Pape François, « La route que Jésus a voulue pour son Église est la route des difficultés, la route de la croix, la route des persécutions et non pas celle d’une entreprise humaine, où l’on signe des accords pour s’agrandir. » (cf. l’homélie du dimanche 21 avril 2013 à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe)
 

 

Le « meilleur » exemple de ce lamentable entrisme sous couvert d’« Unité et de Charité », ce sont les posts épate-bourgeois (bourgeoisie bobo) et mondains de Koz Toujours (Erwann le Morhedec) : en ce moment, ce dernier s’extasie devant les quelques œuvres « cathos » de l’art contemporain qu’il conspue en temps normal (exemple : la crèche de la Madeleine de Samuel Yal), il est resté bloqué politiquement sur une idéalisation du gaullisme (c’est pour cela qu’il défend bon gré mal gré Fillon, dernier héritier spirituel de son De Gaulle chéri), il dénonce mollement la grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage (alors qu’elle est carrément un scandale), il dénonce aussi mollement les attaques du FN contre l’Église (alors qu’elles sont un véritable scandale). Bref, il n’a pas lu le chapitre 38 de mon livre sur les Bobos… parce qu’en réalité, ses actes et discours en sont la parfaite incarnation.
 

 

 

 

En général, la manière tiède des cathos bobos (et des prêtres frileux) de dire leur désaccord ou de s’opposer, c’est de se montrer « dubitatifs » (tout comme leur manière molle de dire leur accord ou de « soutenir », c’est d’énoncer que quelque chose est « intéressant »).
 

 

Toute aussi sidérante est la langue de bois catholiquement correcte d’un Tugdual Derville. On se croirait revenus au temps du caté soixante-huitard où on nous faisait recracher les formules qui font bien (sur la fragilité, l’Espérance, la Rencontre, la bienveillance, le Bien commun, blabla), qui disent le bien, mais qui ne nomment pas le mal ni Jésus. Les porte-parole des catholiques en France aujourd’hui sont soit des brutes, soit des bébés.
 

 

En parlant bobos, je vous renvoie précisément à mon analyse du dernier film d’Omar Sy (qui a nourri certains codes de mon Dictionnaire des Codes homosexuels) « Demain tout commence » pour comprendre l’invasion du boboïsme antéchristique en France.
 

Pour continuer sur la progression de la Blockchain et de la phraséologie de l’humanisme intégral de la Nouvelle Religion Naturelle antéchristique, je constate que de plus en plus de chaînes d’entreprises « bios » profanes reprennent des expressions de la Bible à leur compte pour La désacraliser et La déchristianiser. En passant hier près de Bordeaux, par exemple, j’ai vu des magasins de jardinage rebaptisés « L’Eau vive ». C’est toute la ruse de l’Antéchrist que de singer/citer la Bible en enlevant le Christ et Sa Croix (cf. j’ai découvert tout récemment que le mot anglais « pain », qui signifie « douleur » se prononce en français comme l’Eucharistie : et ce jeu de mots est très signifiant pour comprendre le lien entre le Pain et la Croix).
 

Concernant également la puce électro, toujours hier, à Pau, j’ai déjeuné avec un père blanc, prêtre français missionnaire au Burkina-Faso pendant une trentaine d’années. Je lui ai demandé s’il avait vu des changements dans ce pays africain. Il m’a dit, sans dénoncer le phénomène ni le voir comme un danger, que la révolution spectaculaire qu’a connue dernièrement le Burkina, c’est le téléphone portable. Maintenant, quasiment tous les pauvres en ont un.
 

 

Autre nouvelle du Journal de l’Antéchrist : l’épidémie d’un nouveau virus appelé comme par hasard « W » (cf. je vous renvoie à mon article « Le Langage du diable », sur les W, V et les cubes). On ne sait pas quel est ce virus, ni ce que contient le vaccin pour lutter contre ce dernier. Mais je ne fais que souligner cette coïncidence non-hasardeuse avec le W. Et un peu plus tard que ce matin, je me faisais la réflexion que la quasi totalité des lettres que j’attribue à l’Antéchrist (V, W, X, Y et Z) composent la fin de l’alphabet, autrement dit indiquent la fin des temps.
 

 

Concernant le cube (dont je parle très régulièrement en tant que rationalité divine), on le voit de plus en plus sur nos écrans : regardez cette publicité, ainsi que celle-ci, du café Carte Noire. Le Cube est au centre du Royaume du Plaisir des Sens.
 

 

Enfin, pour terminer sur une bonne nouvelle (quand même !), mon grand frère dominicain Miguel (frère Louis-Marie Ariño-Durand) est en pleine rédaction de son prochain livre aux éditions du Cerf : un ouvrage sur les secrets de Fatima, à l’occasion du centenaire des apparitions de Fatima en 1917. Et de tout ce qu’il a publié (après Marie m’a bien aimé et Rosaire un jour rosaire toujours), c’est à mon avis son premier livre risqué et, je crois, évangélique. Je m’avance peut-être pour dire que c’est déjà une bombe, mais tant pis. Et je m’en réjouis.
 

 
 
 
 

N.B. : Voir d’autres éditions du Journal de l’Antéchrist : celle-ci ou celle-là.

 

N.B. 2 : Une raison supplémentaire pour vous demander de lire mon livre Homosexualité, la Priorité niée que je viens de mettre en libre accès ici : cette caricature de Trump et Poutine par Willem, illustrant ce que je dis sur la primauté médiatique et politique de l’homosexualité dans notre monde d’aujourd’hui, pour sacraliser ou diaboliser quelqu’un.
 

Film « Demain tout recommence » avec Omar Sy : le film néo-nazi

Souriez : on vous prend pour des cons


 

Je reviens d’aller voir au cinéma « Demain tout commence » de Hugo Gélin, avec Omar Sy. Mon livre Les Bobos en Vérité tape en plein dans le mille. Je suis tellement scandalisé ET des messages que j’y ai entendus (propagande Najat Vallaud-Belkacem : anticléricalisme, anti-mariage, filiation désincarnée et sentiment asexué/bisexuel) ET de l’aveuglement général du public (qui trouve tout beau et normal) que je suis obligé d’en dire un petit quelque chose, même si ça mériterait un plus long développement et que je manque de temps.
 

 

Le propre du boboïsme, c’est le rejet de la différence des sexes et le rejet de la différence Créateur-créatures c’est-à-dire l’Église. Et le film de Gélin (qui a une bonne tête de bobo !) nous le montre bien : les couples femme-homme sont catastrophiques et en conflit ; l’homosexualité est présentée comme merveilleuse voire un parfait substitut maternel ; la paternité sentimentale ou adoptive est présentée comme plus essentielle, vraie et grande que la paternité de sang ; et c’est l’institutrice catholique, avec sa croix en pendentif, qui est montrée comme la grosse conne et la méchante de l’histoire.
 

Les Gentils


 

Le film, en plus, enchaîne les maximes creuses de l’optimisme bobo, les messages « philosophiques » hédonistes collège mais aussi hyper individualistes, désabusés et orgueilleux (« Il faut vaincre ses peurs » ; « Payer 20€ de taxi est la clé d’un bonheur absolu » ; « Il n’y a pas de père ni de mère idéal : on fait comme on peut. » ; « Seul compte l’instant présent. » ; « Demain tout recommence. » ; « Il faut écouter sa petite musique intérieure. » ; « Finalement, ça en valait la peine. » ; « T’es immortel. » ; « Il faut faire en sorte que chacune de ces chutes de la vie soit une fête. » ; « Mentir pour le bien des gens, on a le droit. » ; etc.). Comme je le disais, c’est de l’idéologie Najat Vallaud-Belkacem, servie par Omar Sy, le « Saint Noir » de la dictature laïciste. Bref : le bon soldat du Système totalitaire à savoir de l’anti-fascisme moralisant et de la bienpensance hétérosexuelle (Par hétérosexualité, j’entends l’absolutisme de la subjectivité individuelle et de toutes les différences… sauf bien sûr la différence des sexes et la différence Créateur-créatures).
 

Dans « Demain tout recommence », on retrouve en plus tous les symboles maçonnico-bobos de la Nouvelle Religion Naturelle mondiale (cf. les 60 codes bobos des Bobos en Vérité) : les guirlandes électriques, la mer, le matricide, le Noir ambassadeur de la société multiculturaliste donneuse de leçons, les cubes, les roof-tops, parler anglais, la chorégraphie, la bière, l’enfant-copain, le déni du regret et de la culpabilité, la promotion de l’homosexualité, l’optimisme, les parents démissionnaires, le loft, l’adjectif « petit », pas d’humour, la ville européenne, le barbu, la casquette, etc.
 

Bernie, le héros homo super sympa (et super bobo aussi)


 

La salle de cinéma (à Cholet) où je me trouvais était pleine à craquer. Et visiblement, à en voir les réactions de tout le monde à la sortie, c’était la satisfaction et l’émotion générales. C’est affolant le niveau d’endoctrinement et d’aveuglement de nos contemporains, prêts à gober tout ce qu’on leur présente comme de l’« amour » ou de la « parenté », alors même que c’est plein de « bons sentiments » désincarnés (je ne parle même pas du scénario sans queue ni tête et des scènes invraisemblables qui ponctuent « Demain tout recommence »). Dans quelle époque vivons-nous ? On se croirait revenus au temps du nazisme, avec le Peuple qui dort face à des répliques et un scénario surréalistes, où les réalisateurs et les gens – c’est carrément pathologique – ne se voient même plus raconter des conneries tellement ils mordent à l’hameçon de leur propre sincérité, tellement ils croient en la mise en scène de leurs fantasmes (hyper manichéens et moralistes, en réalité). Autour de moi, les spectateurs avaient la larme à l’œil, n’avait aucun sens critique, riaient et trouvaient le film hyper beau. Grand moment de solitude. Il est urgent de se pencher sur le boboïsme au lieu de mépriser et le terme, et l’usage du mot !
 

 
 
 

N.B. : Pour tous les cons qui me prendraient pour un gros paranoïaque ou un fou parce que je traite ce film de « néo-nazi », je tiens à préciser que « nazi » signifie à la base « national-socialisme » (et non seulement « extrême droite »), et qu’avec ce film d’Omar Sy, on se retrouve devant un « international-socialisme », donc finalement un internazisme, en fait.