Ce qui prime dans la continence, c’est de poser le choix ; durer arrive après

CE QUI PRIME DANS LA CONTINENCE, CE N’EST PAS TANT DE LA VIVRE DEPUIS LONGTEMPS QUE DE LA CHOISIR UNE BONNE FOI(S) POUR TOUTES. LE FAIRE DURABLEMENT DÉCOULE DU DIRE ET DU CHOISIR.

Ne croyez pas qu’il faille être un Superman pour être une personne homosexuelle continente (c’est-à-dire abstinente pour Jésus), que de tenir la continence sur la durée est impossible. Il suffit de la décider un jour. Et Dieu porte le gros de votre décision après ! La parole de foi est une parole performante et performative qui n’a pas besoin d’être prouvée. Elle s’éprouve et agit dans l’ombre ou en pleine lumière.

Je parle en connaissance de cause. La continence est plus une affaire de choix ponctuel et de décision libre posée fermement que de durée, plus une affaire de liberté que de performance, de qualité que de quantité, de foi que de réalité humaine palpable et visible. C’est un peu le « Venez et voyez » christique, dans lequel le « Voyez » se déploie du « Venez », et non l’inverse. C’est la confiance en Dieu qui crée, qui est plus vraie que la réalité et les actions humaines.

Je me suis rendu compte de cela dès les premiers temps où j’ai dit ouvertement, en janvier 2011, que j’étais continent. Ce qui comptait, c’était de l’avoir dit plus que de l’avoir fait. « Fais-moi dire seulement une parole, TA Parole, et je serai guéri. » C’est ça, la foi des petits enfants.

Ça ne faisait que 4 mois que je vivais la continence, et pourtant, les prêtres et les cathos m’ont tout de suite fait confiance, sans chercher à savoir si mes paroles étaient avérées. C’ÉTAIT déjà VRAI d’être DIT et CHOISI; pas d’abord d’être vécu, d’être vu et vérifié scientifiquement. « Heureux celui qui croit sans avoir vu ! » Les portes des cœurs, des télés, des médias et de la presse se sont instantanément ouvertes. On remet rarement en doute la parole d’un ancien fumeur qui annonce solennellement qu’il a arrêté de fumer. Pour les personnes homosexuelles continentes, c’est pareil. Mon choix de vie ne s’était pas éprouvé depuis très longtemps que déjà mon entourage savait que c’était juste et bon, savait avant moi que j’étais devenu solide. Or, selon toute logique, les seuls à pouvoir authentifier si je vivais véritablement la continence, ça n’aurait dû être que Jésus et moi ! (Il n’y a pas de caméras ni de micros dans ma chambre !). Cette foi de ceux qui n’ont pas vu me dépasse et m’émerveille complètement. Par exemple, le père Pierre-Hervé Grosjean ne m’a pas demandé de « certificat de continence » pour publier ma « Lettre à Paula » sur son ‘Padreblog’ fin 2010 (cette lettre, c’est un peu le serment ET LA PREUVE de la vérité invisible de la continence dans ma vie). Pareil pour l’émission de télé « Dieu merci ! » de mai 2011 sur ‘Direct 8’. Les programmateurs de ce programme n’ont pas cherché à savoir depuis combien de temps j’étais continent. Ce qui comptait, c’était que je le sois et que je l’aie voulu un jour ! Le fait que je témoigne de ma continence, que je dise que j’avais CHOISI, c’était la preuve suffisante qu’il n’y avait pas de preuves supplémentaires à fournir ! Force et éternité du Seigneur ! Force et éternité de la foi humaine en Dieu ! Ma liberté dans l’engagement, c’était tellement énorme, culoté et rare, que ça ne pouvait être que concret ! La confiance a dépassé la vérification des faits. Cette juste précipitation des catholiques à mon égard ressemble à l’excitation du Père du fils prodigue, qui, sans réfléchir, fait tuer le veau gras, avant de chercher à vérifier si son fiston ex-libertin a donné toutes les preuves concrètes et sérieuses de sa conversion. Il est revenu. Il est donc déjà guéri !

Quand j’ai choisi d’être continent, je me suis rendu compte que ce n’était pas tellement la durée qui faisait la vérité et la force de ma démarche que le fait que j’en parle et que, par la simple action d’oser en parler, les gens avaient déjà la preuve que j’avais CHOISI ET POUR LONGTEMPS. Cela suffisait. Pas besoin de chronomètre. La foi est une réalité et une vérité déjà effective(nous l’oublions trop souvent !). D’ailleurs, les prêtres n’ont pas attendu de savoir si mon récit était vrai ou si ça tenait. Je me donnais verbalement. Le Verbe s’est fait et se fera chair. « Seigneur, me voici ! En tant que personne homosexuelle. Fais de moi ce que tu veux ! ». Ce qui comptait, c’était que je pose un choix, que je me jette à l’eau. Pas qu’ils me voient nager et tenir sur la durée. Il se trouve que je tiens toujours sur la durée, et que depuis 2 ans et demi, ils ont eu raison de faire confiance à l’expression de ma liberté plutôt qu’aux preuves tangibles de mon engagement. Non pas qu’ils se foutent des fruits de ma promesse (bien au contraire). Non pas qu’ils aient hâtivement hurlé au miracle par opportunisme ecclésial. Ils savent que ce qui prime pour Dieu, ce n’est pas tant que nous réussissions que nous souhaitions réussir ; ce n’est pas tant la sainteté prouvée que la sainteté désirée. Dieu a juste besoin de notre « Fiat ! », de notre « Oui », et Il fait le reste. Il a besoin que nous exprimions notre désir d’être guéri. Et c’est Lui qui guérit.