Correctif à mon enthousiasme premier face à la conférence de Jean-Dominique Michel hier soir au Luxembourg, et décryptage (Attention à la pente maçonnique !)


 

 

Je réécoute la conférence d’hier soir (24 mars 2023) de Jean-Dominique Michel au Luxembourg, étant donné que je l’avais prise en cours de route sur Facebook et avais loupé le début. Et j’y vois des éléments de franchise – et donc de Franc-Maçonnerie – qui m’avaient échappé, et qui me font revoir mon enthousiasme et mon admiration pour l’anthropologue légèrement à la baisse. Ça n’enlève rien aux 95 % de juste de ce qu’il dit. Et finalement, c’est un mal pour un bien. Car même un conférencier brillant garde sa part d’Humanité, ses limites. Jean-Dominique Michel n’est pas Dieu ; et il ne faut idolâtrer personne, pas même Dieu en personne – à savoir Jésus – ni même sa mère parfaite, Marie. De plus, la tentation de se transformer en justicier vengeur après avoir été traîné dans la boue et avoir vu son intelligence et son expertise visionnaire injustement piétinées est largement compréhensible.
 

Pour autant, il ne faut pas être dupe. Malgré la pertinence du discours, malgré l’apparente bonhommie et le détachement affichés par l’humilié, malgré le bain chaud de flatteries et d’apparents émerveillements d’avoir connu « tant de rares frères de combat extraordinaires et engagés » dans l’adversité, il y a certains détails dans le discours de Jean-Dominique Michel qui me chiffonnent et qui montrent que son positionnement n’est pas encore ajusté et qu’il demeure fragile. J’ai identifié 7 éléments de Franc-Maçonnerie inconsciente (je vous passe l’entrée scénarisée en mode élancée et faussement improvisée de l’orateur… car là encore, c’est de la mise en scène maçonnique à la Patrick Roy ou Philippe Risoli, ou de télévangéliste) :
 

1 – l’extériorisation ou l’altérisation du mal : À entendre Jean-Dominique Michel, ce sont les autres les psychopathes ou les aveugles ; nous (lui, son cercle d’amis chercheurs, et ses auditeurs), on est des voyants « normalement névrosés ». Mouais… Et si les vrais psychopathes ou les vrais carriéristes, ce n’était pas nous, finalement ?
 

2 – le remplacement de la Vérité par la franchise/sincérité, donc par l’intention. Dès l’introduction de la conférence, il est énormément question de « sincérité », d’« honnêteté », de « franchise », de « lucidité », de « lumière »… donc ça sent le roussi.
 

3 – le remplacement de l’Amour par l’intelligence ou la « justice ». Apparaît soudain le prince noir de tout combat, le personnage du justicier qui va, dans un temps humain et par le moyen humain de la loi et de la « jurisprudence », réclamer justice TOTALE, au lieu de l’attendre des anges et de Dieu à la Fin des Temps. À la vingtième minute, j’ai entendu une phrase qui contraste complètement avec la douceur réputée de Jean-Dominique Michel, et qui sent la franchise justicière maçonnique : « Ils [les fautifs] doivent payer intégralement. ». Wow… Qu’est-ce que c’est que ce justicialisme là ??
 

4 – le remplacement de Jésus par des concepts qui lui sont associés (« l’Espérance » notamment, mais aussi « la communion humaine » ou « la (re)Naissance », « l’humanisation »). Mais l’horizon résurrectionnel est gommé. D’où une forme de fatalisme cynique chez Jean-Dominique Michel (« On suit un processus dont personne ne sortira vivant » conclut-il à la fin de sa conférence en rigolant) et de déni des prophéties apocalyptiques (« C’est tout l’intérêt du match que nous sommes en train de vivre. On n’en connaît pas la fin. » : Ah bon ? Vraiment ? Et le livre de l’Apocalypse, c’est quoi ?). Même si ce fatalisme s’habille du positivisme ordo ab chaos du « renouveau » (À ce propos, le titre de la conférence dévoile bien la pensée maçonnique du « cycle de vie et de renouveau » que constituerait le chaos observé et vécu actuellement et mondialement : « L’effondrement en cours de l’Occident augure-t-il d’un possible renouveau ? »). Top franc-maçon !
 

5 – les références maçonniques : par exemple, la définition de l’œuvre de Mozart comme « le meilleur que l’Humanité ait produit ». Il faut savoir (sans l’absolutiser) que les francs-maçons vénèrent littéralement Mozart (La Flute enchantée est un standard crypto-maçon bien connu des initiés). Jean-Dominique Michel déclare que l’humain est capable du pire comme du meilleur, et qu’il oscille entre « Auschwitz et Mozart ».
 

6 – l’invocation de l’humanisme intégral comme objectif existentiel collectif, et la prétention millénariste de création d’Humanité et de ville/société/civilisation dans un temps humain et terrestre… ce qui est une illusion maçonnique, certes pleine d’optimisme et rassurante, mais qui n’est pas ce que la Bible et Jésus prévoient. Jean-Dominique Michel emploie la métaphore nataliste (empruntée à certains New-Ageux positivistes – au sens de « scientistes » – dont même l’adorable Louis Fouché fait partie) comme quoi nous sommes en chemin d’humanisation mais que nous ne sommes pas encore nés (« On est des pré-humains, en quelque sorte. »). Soit. Très jolie inversion. Et ensuite, il verse dans le millénarisme civilisationniste (et sucré) qui est un mirage utopiste du point de vue théologique et eschatologique : « Nous serons vraiment humanisés le jour où nous serons capables de créer une société digne de ce nom, où chacun sera respecté et aura sa place. » Dans le discours de Jean-Dominique Michel, le Salut est encore trop attendu de soi ou de certains Hommes (ceux étiquetés du camp du « bien »). Il propose d’ailleurs son concept (intéressant) de « salutogénèse » – à la base inventé par Antonovsky – comme une voie de pacification, de « liberté intérieure » et de bien-être personnel et social, reposant sur 3 piliers : a) l’intelligibilité (la capacité à comprendre ce qui nous arrive) ; b) le ferme attachement à nos valeurs fondamentales ; c) notre capacité d’agir comme nous pouvons, ici et maintenant. Mais tout ça reste encore trop anthropocentré.
 

7 – l’affichage de l’émotion (pourtant contenue, donc en apparence pudique) : Jean-Dominique Michel se montrant affecté par les exemples de victimes qu’il donne (la mention des restaurateurs qui ont dû mettre la clé sous la porte à cause du confinement ; les médecins compétents dont l’expertise a été bafouée en temps de panique ; les déportés dans les camps de concentration qui ont su garder une part d’humanité au milieu de l’horreur). En gros, l’effet narcissique – mais tellement sincère – du « Je m’émeus moi-même en m’émouvant sur les autres ». Jésus n’a jamais fait ça. Même au nom de la dénonciation de la psychopathie de certains de nos dirigeants (psychopathie étant définie par l’anthropologue comme une incapacité à se laisser émouvoir par les souffrances qu’on inflige à autrui).
 

Donc voilà. Même si Raoult ou Michel ou Fouché ont le mérite de sortir du lot et d’avoir eu le courage de supporter l’humiliation et une apparente rétrogradation des honneurs mondains qui leur sont dus, il y a encore du boulot côté humilité. Bien qu’étant de belles personnes, je dis : Attention ! Jusqu’à notre mort, même des héros ou les élus peuvent devenir – à cause de leur libre arbitre et aussi de leur sincérité/franchise – des gros connards ou des monstres d’orgueil. Personne n’est, jusqu’au dernier moment, confirmé en grâce. A fortiori celui qui se croit à l’abri ou sauvé. Demandons toujours à Jésus et à Marie la persévérance finale.
 

J’avais déjà identifié, il n’y a pas si longtemps (le 10 décembre 2022), la pente savonneuse de la franchise, le glissement progressif vers la Franc-Maçonnerie (anti-Franc-Maçonnerie !), que le média belge Kaïros – pourtant méritant et admirable à bien des égards – commençait à prendre, quand je voyais ce dernier applaudir l’intellectuel Slobodan Despot (nom de famille ô combien signifiant…), fondateur de l’Antipresse, et saluer son anticonformisme affiché, ainsi que sa « sincérité », le tout avec des métaphores maçonniques (tissu, pierre, gnose, lumière, invocation du « réel » et de la « lucidité »…) crevant les yeux : « Slobodan Despot, traducteur, cofondateur des éditions Xénia, photographe, romancier, fondateur de l’Antipresse, ‘magazine hebdomadaire destiné à nous faire réfléchir’, dont paraîtra dimanche 11 décembre la 367ème édition, pense le monde loin des chemins balisés où ne s’expriment plus que conformisme et obéissance. Interview autour de sujets ‘d’actualité’ (Ukraine, Covid, ‘crise climatique’, …), qui dessinent des lignes de fond toujours plus profondes puisque mettant en jeu notre rapport à la vérité et au réel, la façon dont se forment nos connaissances sur ce monde, donc aussi les questions de liberté et de démocratie. Slobodan Despot est un phare dans l’obscurité moderne, lucide, qui partage avec nous ce trait essentiel : la sincérité. » Quand j’ai lu ça, je me suis dit que même une antenne journalistique (de « réinformation ») persécutée et clairvoyante comme Kaïros commençait, par orgueil et souci de rétablir la justice et la Vérité par soi-même, à filer un mauvais coton. Pour ne pas tomber dans les pièges de l’orgueil blessé, il est important et capital – et je le dis aussi pour Jean-Dominique Michel – d’une part de toujours s’impliquer en premier dans ce que l’on dénonce, et d’autre part de se former urgemment sur la Franc-Maçonnerie et ses ressorts, pour ne pas confondre la franchise avec la Vérité-Amour qu’est Jésus et son Église Catholique. Sinon, on va droit au mur sans même s’en rendre compte, et en étant persuadé qu’on s’envole comme des anges.
 

Je vais poursuivre la rédaction de mon livre sur l’infiltration de la Franc-Maçonnerie dans l’Église Catholique…