Demain, soirée « OBLIGATOIRE » de formation des catéchistes de Saint Médard à la prévention contre les abus sexuels dans l’Église : ce sera sans moi (En solidarité avec le père Yannick Poligné et tous mes amis prêtres homosexuels – cachés ou connus)


 

Hier, je devais pour la première fois rendre un service ponctuel à la paroisse Saint Médard pendant la messe de 11 h, pour assurer le temps de liturgie de la Parole auprès des enfants qui s’ennuieraient pendant l’homélie (Pour info, Saint Médard est ma paroisse géographique à Paris où je ne me rends plus, et qui est sur le déclin, il faut le dire, car les messes y sont de plus en plus mortelles et insupportables à suivre). Un peu avant la messe, on m’avait prévenu que je n’aurais pas beaucoup d’enfants, et que depuis le COVID et la CIASE (commission d’enquête sur les abus sexuels sacerdotaux dans l’Église), la fréquentation de cet atelier avait drastiquement chuté de 12-15 enfants à 1… et ça n’a pas loupé : je me suis retrouvé avec 1 seul petit garçon dans la sacristie ! Le petit Andry (adorable, au demeurant ; et quand même resté sous haute surveillance permanente de son papa, au cas où il me serait venu l’envie de violer son gosse contre un placard…). Alors que je suis réputé être l’un des catéchistes de la paroisse les moins chiants de tous… et que, de surcroît, j’ai vu plein d’enfants dans l’assistance dominicale d’hier, mais restant sous les jupons de leurs parents. Donc le problème vient aussi d’une rétention parentale et d’une paranoïa ambiante.
 

En fait, ce qui craint à fond, c’est la peur qui gagne l’Église Catholique et les assemblées chrétiennes d’aujourd’hui, en règle générale : frilosité, perte d’audace, perte de confiance, soumission aux terrorismes sécuritaires que sont les fausses « pandémies » telles que le COVID et même les faux « scandales » tels que la CIASE (qui soit grossissent démesurément un phénomène certes réel mais circonscrit, soit ne traitent pas du phénomène incriminé puisque la plupart des abus sexuels sacerdotaux ne sont pas tant en lien avec la pédophilie qu’avec l’homosexualité ou l’adultère adulte). La force de frappe et de nuisance de ces alibis de la peur est écoeurante. Car les vrais problèmes ne sont pas réglés, voire s’enlisent et s’empirent dans la victimisation, le scientisme sécuritaire et l’ignorance/le déni généralisé(e).
 

Tiens, à ce propos, et en parlant de la CIASEla chiasse », comme je la surnomme…), mardi prochain (donc demain), je suis – tenez-vous bien – convoqué, comme tous mes autres collègues catéchistes de la paroisse Saint Médard, à une formation présentée comme « obligatoire » organisée par le diocèse de Paris pour nous « sensibiliser » et nous éduquer à la prévention des abus sexuels dans l’Église. Secondée par le curé, la coordinatrice caté, lors de la réunion de rentrée, avait lourdement insisté pour que nous soyons tous là sans exception (sinon, panpan cucul !), et je le vois venir gros comme une maison que cette soirée de « formation » sera en réalité un dressage infantilisant, victimisant et terroriste qui va d’une part extérioriser le problème de la pédérastie sacerdotale aux autres et pas à soi-même (donc bonjour l’hypocrisie et l’inefficacité ! « Les fautifs, c’est les autres ! Pas moi ! ». Mais bien sûr…) et d’autre part accentuer le problème qu’il prétend résoudre puisqu’aucun lien ne sera fait entre pédérastie et homosexualité (D’ailleurs, on nous interdit carrément de faire ce lien non-causal… alors que, sur le terrain, la récente affaire Mgr Santier, ou bien encore l’affaire Yannick Poligné, démontrent le contraire !). Et le pompon, c’est que ce genre de soirées-bidon honteuses se verra toujours justifiées par la gravité de la thématique ou par la livraison des clés d’identification des mal-être cachés chez les enfants de nos équipes (C’est vrai qu’on a absolument besoin d’être des Freud et des tronches en psychologie humaine pour détecter chez un môme les indices d’un abus sexuel ou d’un traumatisme : franchement, on nous prend vraiment pour des cons et des aveugles…). Donc ce sera sans moi ! Et tant pis si ça choque : ce qui est vraiment choquant, c’est que ce genre de formations existent ; pas qu’on ne s’y rende pas.

 

Alors très sincèrement, je pense que je transgresserai mon obligation de présence à cette grande mascarade. Et tant pis si, à cause de cet « affront-désertion », je suis démis de mes fonctions de catéchiste ; ou bien que mon absence passe pour « suspecte » aux yeux des autres catéchistes ou des organisateurs, voire pour un aveu que je refuserais d’affronter mes propres « démons »/abus sexuels pédophiles cachés (je jure d’ailleurs devant Dieu et sur ma propre mère que je n’ai jamais touché ou abusé d’un enfant dans ma vie – de prof ou de catéchiste). Je la transgresserai pour deux raisons : 1) d’abord une raison éthique (je refuse de me plier à ce terrorisme victimisant et à ce dressage idéologique anticlérical : je rappelle qu’il a été annoncé par prophéties que le règne de l’Antéchrist à la Fin des Temps s’établirait principalement sur les « victimes », et non, comme le fait le règne de Jésus, sur les bourreaux et les criminels rachetés par Lui, donc sur tous les bons larrons : à ce titre, les mots d’excuses plates et sirupeuses de Mgr d’Ornellas suite à l’affaire Poligné sont typiquement antéchristiques) ; 2) ensuite, par solidarité avec tous les prêtres homosexuels que je connais personnellement et qui sont soit traînés dans la boue, déshonorés, incarcérés pour « pédophilie » et « abus sexuels sur mineurs », éjectés de l’Église après des années de bons et loyaux services, méprisés, humiliés et parfois même diabolisés ou caricaturés comme des Marc Dutroux (alors que, par exemple, pour avoir été catéchiste à Rennes auprès du père Yannick Poligné entre 2002 et 2004, je sais que c’est un homme de Dieu, qui ne m’a jamais fait d’avances, qui est doux, drôle et hyper convivial avec les enfants et les gens de toutes générations ; et je sais aussi combien, sur Grindr et dans le milieu gay, la frontière entre les rôles d’abuseur/d’abusé est extrêmement floue, complexe, particulièrement tenue, et qu’il n’y a pas « les victimes blanches colombes » d’un côté et « les méchants pervers en col romain noirs » de l’autre. Que faisait le gamin de 15 ans abusé et drogué par le père Poligné sur une appli comme Grindr ? Certainement pas des coloriages ou de l’enfilage de perles ! C’est bon ! En plus, il avait caché son âge. Moi, J’aime la Justice. Et je sais que le père Poligné est un homme bien, spécialement aimé de Dieu, et avec une Foi authentique).
 

Donc en résumé : 1) L’Église Catholique actuelle va mal (mais là n’est ni le « scoop » ni le scandale) mais surtout ne se donne pas – en ce moment et en particulier en lien avec la vague de scandales sexuels qui l’éclabousse – les moyens d’aller mieux (et en revanche là se situe le véritable scandale !) ; 2) Ses Soirées de « partage » sur la CIASE ou de « formation obligatoire de prévention contre les abus sexuels », elle peut se les foutre où je pense. Big kiss à Mgr Ulrich, mon sphynx préféré, au passage ! Bravo aussi aux évêques de France et votre gestion calamiteuse de la crise ecclésiale, tout ça parce que vous avez refusé de parler d’homosexualité !
 
 
 

N.B. 1 : J’avais cité dans ma chanson-hommage « Prêtres » (2015) le nom du père Yannick Poligné (il m’avait, entre-temps, écrit un mail de remerciements depuis Bruxelles, alors qu’on n’avait pas repris contact depuis l’époque rennaise de notre rencontre, où il me disait qu’il suivait avec intérêt mes écrits)… ainsi que les noms d’autres prêtres géniaux qui ont, depuis, défrayé eux aussi la chronique (par exemple le père Ronan de Gouvello). Je ne me doutais pas, quand je l’ai écrite, que « Prêtres » allait se révéler avec le temps un repaire de bandits (haha). Et en même temps, je ne suis pas étonné, et j’en suis même émerveillé : Jésus a choisi parfois les pires des criminels et des pervers pour le représenter. Et ce culot scandaleux, j’adore ! Ça prouve son grand Amour, sa belle et miséricordieuse folie. Donc si c’était à refaire, je réécrirais la même chanson, avec les mêmes protagonistes, en disant « Heureusement qu’ils sont là ! ».
 

N.B. 2 : On a l’air de se focaliser sur l’Église, mais il est important de souligner que ce climat délétère de délation-accusation sexuelle s’abat sur la société toute entière, en particulier le monde de l’entreprise : j’ai des amis qui me racontent les séminaires ou les formations « obligatoires sur les discriminations et le harcèlement au travail » qu’on leur impose (eux les surnomment ironiquement « la formation zizi-foufoune », en m’écrivant : « Si on n’a même plus le droit de se tripoter sur le photocopieur et de traiter les blondes de gogoles, on est mal barrés ! haha ». Et je n’ose même pas penser au lavage de cerveaux (diabolisant le corps, la sexuation femme-homme, et la sexualité dans tous ses aspects) que les idéologues ennemis de la sexualité (et des hommes en particulier !) infligent à nos ados et nos gamins dans les établissements scolaires, sur fond de promotion de l’homosexualité/des diversités et de la lutte contre le suicide et le harcèlement scolaire !
 

N.B. 3 :Le fin mot de l’histoire (de cette « formation ») – et je l’ai su par une catéchiste présente mardi soir – c’est qu’elle était « obligatoire » uniquement parce qu’elle était payante : les juristes venus faire leur topo sur « comment signaler les cas d’abus d’enfants et d’adolescents » (absolument rien sur les abus sexuels dans l’Église : il n’a pas du tout été question de ça, évidemment…) étaient grassement payés par le diocèse (et aux frais des paroissiens)… pour une soirée nulle qui n’aura servi à rien.