Retour du Synode par la Conférence des Évêques de France de Lourdes !

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Suite au Synode sur la famille d’octobre dernier au Vatican, s’est tenue pendant 4 jours (du 3 au 8 novembre 2015) l’Assemblée plénière de la CEF (Conférence des évêques de France) à Lourdes. Elle s’achevait pas plus tard qu’hier.
 

Rassurez-vous. Si vous aviez zappé l’événement, vous n’avez pas loupé grand-chose. Seul KTO, peut-être un peu Famille Chrétienne, les Cahiers Libres, et Radio Notre-Drame – se risqueront à recenser que « ça a eu lieu » et « ça s’est bien passé ». Parce que ce sont des lèche-culs de première. Parce qu’ils n’ont aucune hauteur de vue sur les événements. Et surtout parce qu’ils sont trop préoccupés à nous vendre leur camelote d’émissions et de livres sur la préparation au mariage et aux fiançailles, sur la famille, sur l’écologie, sur les Chrétiens d’Orient, sur la solidarité, pour oser critiquer quoi que ce soit. Quelques râleurs chez les progressistes ou chez les conservateurs s’élèveront timidement, mais sans véritable analyse de fond sur le problème de l’immobilisme ecclésial actuel (ils se contentent de le constater, sans en distinguer les causes : cf. l’article de La Croix ainsi que l’article de Famille Chrétienne). Les rares qui verront que derrière le dossier de la famille, du mariage et même des divorcés remariés, se cache une forêt (la forêt de l’Eucharistie, du célibat consacré continent) et un incendie menaçant celle-ci et qui s’appelle hétérosexualité, homosexualité et désaffection pour le célibat consacré continent/pour la prêtrise, là, on ne les compte même pas sur les doigts d’une main… car on voit mal les curés avouer qu’ils ne croient plus en eux-mêmes ni en leur vocation de célibataires. À moins de céder leur place d’évêques… ce que ne risquera pas d’arriver ! Et après le Synode, après la CEF, fatalement, chaque cardinal, chaque évêque, revient chez lui, retourne à ses occupations, avec les « nouveaux » dossiers « Miséricorde » et « Pastorales d’accompagnement » sous le bras, ne sachant pas trop comment ça va se traduire sur le terrain. Bref. Rien n’a changé, et dans la vie réelle, c’est de plus en plus la merde concrète à gérer.
 
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Quand j’ai annoncé sur Facebook que j’avais envie de faire une étude de texte détaillée du discours de clôture de Mgr Georges Pontier (http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/textes-et-declarations/409220-discours-de-cloture-de-lassemblee-pleniere-dautomne-2015/), archevêque de Marseille et Président de la Conférence des Évêques de France, prononcé le dernier jour de l’assemblée plénière de Lourdes le 8 novembre, et publié fièrement par des bons curés amis à moi sur leur page (comme s’il s’agissait d’une superbe synthèse et d’un super programme : mama mia…), j’ai été étonné de l’énergie de beaucoup de catholiques qui se rendent compte de la situation et de la pertinence de leur diagnostique (je pense que dans leur for intérieur, quelques évêques comme Mgr Brouwet, Mgr Castet, Mgr Aillet, Mgr Macaire, Mgr Camiade, se retrouvent dans le même cas) : « Il n’y a rien à dire tellement ce texte ne dit rien ! Ou plutôt essaye de tout dire mais sans choquer surtout. À croire que nos évêques se présentent aux élections régionales ! » ; « Ce pourrait être le texte d’un candidat du Modem pour une élection municipale partielle dans une toute petite ville. Mais il y aura des bigots et des bigotes pour tomber en pâmoison. ‘Il a parlé de Dieu quand même… C’est formidable…’ car on en est là. Quand un évêque évoque le Christ on crie au génie spirituel… » ; « Depuis que Pontier est à la tête de la CEF tout est délayé dans une lénifiante xyloglossie ecclésiologique sortie des années 70 comme si Saint Jean-Paul II et Benoît XVI n’avaient jamais existé. Catholiques français, soyons lucides : avons-nous entendu Pontier condamner avec la vigueur qui devrait être nécessaire ce gouvernement foncièrement christianophobe : hier la dénaturation du mariage, demain la PMA, la GPA, l’euthanasie ! » ; etc.
 

Alors plutôt que de grommeler dans mon coin, sans argumenter, je vais vous expliquer pourquoi, à mon sens, le discours de clôture de Mgr Pontier (et plus globalement l’orientation de l’Église catholique actuelle, pendant et après le Synode d’octobre dernier, car je ne voudrais pas laisser croire que je m’acharne sur la personne de Pontier : le souci est plus global) pose problème et est de très mauvais augure pour l’Église et les catholiques.
 

Le gros du nœud se situe dans le désamour généralisé de la VÉRITÉ. Car oui, derrière tout le blabla de Mgr Pontier, se cache une tentative d’occultation de la Vérité. Alors bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse de ne se focaliser que sur Elle, comme le font les Civitas, FN, ex-FN, Riposte Catholique, anars de droite et compagnie, catholiques sédévacantistes dits « intégristes », qui se drapent de « lucidité », de « réalité », de « factuel », d’« anti-relativisme », de « Vérité », de « fidélité à la doctrine », pour finalement vider la Vérité de Charité. Mais il est assez significatif que, sur une allocution de cette longueur, Mgr Pontier n’ait pas utilisé une seule fois le mot Vérité… et qui plus est, le mot « Charité », qu’il a subtilement remplacé par le jargon (soixante-huitard et transhumaniste) de la « solidarité », de l’« humanité », du « bonheur ». Vous voyez, chers amis, comme la Nouvelle Religion Mondiale, que je décris avec précisément dans mon article sur l’Antéchrist, et qui annonce l’imminence du schisme dans l’Église catholique, a déjà un nid douillet bien installé par nos évêques, nos cardinaux, nos prêtres, et malheureusement, j’ose le dire, notre Pape (ça va changer pour le Pape François, j’ai l’Espérance et la confiance en l’Esprit Saint).
 
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Alors bien sûr, on m’opposera l’argument suivant : « Tu es trop dur : Mgr Pontier cite la Bible, parle de vrais problèmes, dit des vérités, soulève de vrais enjeux pastoraux, propose des missions de solidarité concrètes et adaptées. » Je suis désolé de dire que Mgr Pontier ne soulève rien du tout. Certes, il lit tout haut les mots marqués en titre des dossiers à traiter, des thématiques dont l’échelle de gravité est en général dictée par les mass médias… et un peu les médias cathos (ça sent l’antifascisme moralisant à plein nez : « Avec le pape François nous avancerons sur le chemin du bonheur en accueillant et en vivant la miséricorde sur une terre marquée voici 70 ans par l’horreur de la Shoah, puis par le joug communiste. »).
 

Mais concrètement, il ne traite rien, n’analyse rien, ne nomme rien, et ne traduit pas les problèmes en des termes concrets et utilisés par les gens réels. « Nous invitons les catholiques et tous les hommes de bonne volonté à choisir l’accueil, la fraternité et la confiance. Nous les invitons à faire entendre leur voix auprès des responsables politiques pour que des décisions courageuses, humaines et solidaires soient prises dans notre pays et en Europe. Nous les invitons encore à leur rappeler le nécessaire soutien au développement des pays les plus pauvres comme à la recherche de solutions justes et durables aux nombreux conflits. » Surtout, il se lamente sur les conséquences (l’individualisme, la pauvreté, la désespérance, les guerres, etc.) dont il chérit (ou n’identifie pas) les causes : « Nous avons nommé les obstacles que trop de familles rencontrent dans leur vie pour le trouver : celui des guerres actuelles, des grandes pauvretés qui jettent sur les routes trop de familles ; celui des séparations qui sont toujours porteuses de souffrances et de graves conséquences pour les enfants; celui de ceux qui connaissent l’épreuve de la stérilité, du handicap, du veuvage précoce, d’une affectivité blessée ; celui de ceux qui, remariés, cherchent à trouver leur place dans leur environnement comme dans l’Église ; celui des familles monoparentales. » Par exemple, l’hypocrisie et l’absence d’analyse du phénomène migratoire (car la compassion n’est absolument pas analytique) démontrent chez Mgr Pontier une soumission totale aux discours médiatiques occidentaux et font froid dans le dos.
 

Vous n’entendrez pas Monseigneur se mouiller sur des problèmes beaucoup moins médiatiques et moins catholiquement corrects : l’Union Civile, l’Islam, le Front National, l’hétérosexualité, l’homosexualité, l’absence de foi et de continence dans le Clergé, la PMA, la GPA, le clonage, l’avortement, l’euthanasie, le Gouvernement Mondial, les fins dernières, l’Apocalypse, etc. Tout son propos est noyé dans la métaphore biblique (de la lumière : « Seigneur, que s’illumine sur nous ton visage. », du chemin, du visage, du cœur), dans l’optimisme « Qui a envie d’être heureux et d’être aimé ? » (d’ailleurs, le terme « miséricorde » est spectaculairement réduit à une affaire d’accueil inconditionnel de la personne qui échapperait à la Vérité et à l’exigence de la Croix), dans l’euphémisme pudibond et spiritualiste (il nous parle d’« espaces de parole » et « de vie » – « vie » apparaît 12 fois – ; autre exemple de langue de bois : il ne faut pas parler d’homosexualité, voyons, mais plutôt faire comme dans les mauvaises prières universelles : uniquement évoquer les « affectivités blessées »), dans l’humanisme (6 fois le mot « humanité » revient, deux fois le mot « solidarité », 3 fois le mot « homme » : défendre cet humanisme met à l’abri de toutes les critiques, car qui peut rétorquer que « c’est pas bien d’aider son prochain » ?), dans le volontarisme « solidaire » (il est question d’« actions », de « nouveaux défis », de « chantiers missionnaires », de « projets », de « gestes », de faire et d’agir : on se croirait à la JOC. Dans le jargon de la télé-réalité, ils auraient parlé de « challenge ». Moi, j’entends à longueur de temps ce discours lénifiant et angéliste obsessionnellement centré sur la solidarité, sur l’action sociale, dans ma paroisse de naissance à Cholet, distillé à chaque homélie par tous les prêtres-ouvriers typés Théologie de la Libération qui n’ont que mépris pour la Vérité et l’Église-Institution, et qui sont pro-mariage-pour-tous), dans l’excuse familialiste et nataliste (pour laisser de côté les problématiques de l’identité, de la sexualité, de la personnalité, du comportement, de la violence), dans le jargon combatif et politicien à la François-Xavier Bellamy ou Pierre-Hervé Grosjean (« C’est important de s’engager en politique, c’est important pour nos valeurs et le bien commun »), dans l’utilisation du jargon ecclésiastique à la mode (on nous a dit que pendant un an on allait parler de « miséricorde » : eh bien Mgr Pontier, scolairement, utilise le mot 12 fois ; je suis d’ailleurs très étonné qu’il n’ait pas employé le mot « transhumanisme »… déception).
 

Le discours pharisien de cet évêque président de la Conférence des Évêques de France tombait d’ailleurs pile poil avec le texte du même jour – 8 novembre – à propos de la dénonciation par Jésus du pharisianisme des scribes, qui s’auto-congratulent du lancement et de l’avancée de leurs bonnes actions, mais qui concrètement, ne se donnent pas entièrement ni en Vérité. Marc 12, 38 : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Si je devais résumer, tout l’argumentaire de Mgr Pontier est centré sur l’intention (même spirituelle), plutôt que sur le Vrai. « Nous souhaitons que les paroisses et les pastorales familiales ne cessent d’approfondir leur présence et leurs propositions auprès des familles aux divers âges de la vie, qu’elles apportent soutien et réconfort et qu’elles demeurent vigilantes sur les politiques familiales de notre pays. C’est un chantier missionnaire essentiel. » Tout ça avec un fond de « réalisme/christianisme social », comme dans les mauvaises homélies soixante-huitardes « Josette a aidé Sylvie à faire son tricot : merci Seigneur. Apprends-nous à partager. » : « Le Cardinal Montenegro, à Lampedusa, nous a parlé de ces moments de bonheur vécus dans ces gestes humains dont les pauvres ont le secret quand ils accueillent des pauvres : un sourire, de la nourriture partagée, un vêtement lavé, une douche proposée, une maison ouverte. Autour de Calais la même expérience se vit. La présence persévérante et fraternelle de tant et tant de bénévoles est un rayon de bonheur dans ce qui est souvent qualifié d’enfer. » Rengagez-vous, qu’il disait (le mot « engagement » revient 7 fois, d’ailleurs). Concrètement, ça se traduit comment, pour Mgr Pontier, cet engagement et cet accompagnement ? On n’aura jamais la réponse. Il n’y a aucune solution concrète de proposée. Il n’y a pas une once de morale. AUCUNE. Elle est bannie du discours de beaucoup de clercs, alors que c’est quand même la base, quand on y pense : c’est la morale qui nous tient debout et nous bouscule. Le curé qui gère 53 clochers, le voilà bien avancé avec un discours de fermeture comme celui de Mgr Pontier ! Et ne me dites pas que cette élision viendrait du fait qu’un bilan de clôture ne peut pas rentrer dans le détail et se doit d’être concis. Même en une phrase, on peut être vrai et bon.
 

Là, en écoutant le discours de Pontier, on dirait la langue de bois Sens Commun (= Sens Comique), mais version ecclésiastique. « Demain, nous serons à nouveau sur le terrain de nos diocèses et nous allons retrouver l’agitation politicienne à l’approche des élections régionales. Nous portons de l’estime à l’engagement politique quand il est vécu dans la recherche du bien commun. Avons-nous autre chose à dire à nos fidèles que d’aller voter ? Sûrement. Nous voulons ajouter : pensez au sort des petits et des humbles ; pensez à l’accueil, pensez au respect de la vie et de la dignité de la personne humaine ; pensez aux politiques sociales et familiales, à l’éducation des jeunes ; pensez au dialogue entre les religions et avec tous les courants de pensée. N’oubliez pas le bien profond de votre région ni son développement. Fuyez la violence sous toutes ses formes, la violence verbale n’étant pas la moindre. Pensez encore à la paix chez nous, en Europe ; regardez de près les programmes. Développez un langage d’ouverture et d’engagement ! » On dirait aussi, sans rire, les mots formulés par un automate, coincé dans sa salle paroissiale provinciale qui pue le moisi ou le flambant neuf, ou par un témoin dans un atelier Diaconia : « À la suite des forums de novembre 2014 sur la mission en rural vécus au sein de notre conférence, nous continuons le partage de nos initiatives, de nos questions, sur la présence missionnaire de l’Église dans les espaces ruraux et hyper-ruraux. Face à ces nouveaux défis, nous voulons poursuivre un travail de réflexion et de discernement, avec des actions communes que ce soit en inter-diocèses, en province et en conférence épiscopale. L’Église est attendue pour susciter des espaces de paroles et de vie spirituelle, avec une attention particulière pour les agriculteurs et tous les acteurs du rural en souffrance. » Pire. On dirait le discours frelaté et anthropocentré de la Franc-Maçonnerie gauchiste, car si l’on fait le décompte, les mots « bonheur », « fraternité » et « humanité » sont cités respectivement 19, 5 et 3 fois (alors que, comme je vous le disais au début, les mots « Vérité » et « Charité » n’apparaissent pas du tout ; et le mot « Espérance » n’apparaît qu’une seule fois).
 

On a déjà eu l’occasion de voir, à travers le vide béant incarné par des associations comme Écologie Humaine ou Sens Commun ou La Manif Pour Tous, l’émergence et la perversion de l’HUMANISME INTÉGRAL (que j’appelle personnellement boboïsme) : « Les structures de péché nous donnent l’illusion de vouloir un humanisme intégral : c’est cela leur projet affiché. Or l’humanisme intégral ne sera effectif que dans la gloire ! En attendant, sur la terre, l’humanisme n’est pas intégral puisqu’il va falloir souffrir et mourir ! » (le frère Samuel, dans les Attaques du démon contre l’Église, Actes du colloque de Banneux, Éd. Bénédictines, Paris, 2009, p. 80) Le drame ecclésial que nous vivons actuellement, c’est que cet humanisme intégral s’impose sous couvert de mettre l’Homme au centre de l’Incarnation christique, sous couvert de la nécessité de l’ouverture concrète et urgente de l’Église catholique aux « périphéries ». Le danger d’y succomber est donc immense, y compris et surtout parmi les catholiques qui veulent redorer leur blason et se donner une image décomplexée de « tradis cools et révolutionnaires à la fois ». L’anthropocentrisme de Mgr Pontier (mais il n’est pas le seul : on l’a tellement entendu à Écologie humaine par exemple) est clair et net. « Nous le voyons, en ces domaines de la vie comme dans bien d’autres, la réponse à la question : ‘qui nous fera voir le bonheur ?’ se laisse percevoir lorsque l’homme est mis au centre des choix individuels et collectifs. » Mettre l’humain au centre de tout, et le saupoudrer ensuite vaguement de « Dieu », « pour son bonheur », c’est extrêmement antéchristique (en plus de gauchiste et de communiste : au passage, c’est un comble que Mgr Pontier nous mette en garde contre le « communisme », alors même que tout son discours est teinté de néo-communisme !).
 

Dans l’idéologie de l’humanisme intégral (mâtinée d’un christianisme évangélique à peine catho), la solidarité remplace peu à peu la Charité. On clame « Seigneur » partout, mais concrètement la compassion et le bonheur remplacent La Vérité. C’est exactement la « nouvelle éthique mondiale » décrite magistralement par Marguerite Peeters. Et si l’on regarde bien, le vibrant plaidoyer final de Mgr Pontier en faveur du « respect de la dignité », du « souci du petit et du pauvre », du « choix du dialogue et du respect entre personnes et peuples aux convictions et aux religions diverses », de « l’amitié et de l’estime entre les peuples, du « respect de la création », du « souci de la maison commune dans le choix de modes de vie respectueux des besoins d’aujourd’hui et de ceux de demain », de « l’ouverture spirituelle à la connaissance et à l’amour de Dieu qui nous rend libres et nous tient en confiance », de la « justice » (mise à la place de la Vérité), c’est tout à fait un discours que tiennent un Bernard Cazeneuve, un Mgr Santier, un Tugdual Derville, un Koz Toujours, et que tiendra l’Antéchrist (lui aussi très branché sur l’Humain, le respect des plus pauvres, la création, le bien-être, le partage, l’engagement, sur Dieu en tant qu’Architecte Mondial de la « spiritualité naturelle et solidaire »). L’Antéchrist, parfaitement portraituré par Robert-Arthur Benson dans son roman Le Maître de la Terre en 1905, emploie précisément le même jargon humaniste usé par Mgr Pontier pour conclure son discours : « Puisse notre monde entrer dans une ère de miséricorde, de tendresse, de fraternité, d’humanité. » termine Pontier. Ça se passe sous nos yeux. Face à des prélats très intelligents. Et pourtant très peu voient.

 

La positive et humanist attitude du Clergé français fout donc bien les boules, car ce ne sont que des mots appris, qui plaisent à la majorité endormie, et qui à un moment donné se passeront bien du vrai Christ. Méfiez-vous de ceux qui ne vous parlent que de bonheur, d’humanité, de solidarité, d’engagement, et même de prière et de Dieu, sans rien exiger de vous et d’eux-mêmes ! Sans vous parler de Marie et de la Vérité. Sans vous parler des vrais tabous de notre société réelle. Méfiez-vous de ces curés tièdes, mondains, installés et carriéristes, qui citent encore un peu le Pape François, avant de se retourner violemment et prochainement contre lui et contre le Jésus concret qui va nous proposer sa Croix concrète. Contrairement à ce que prétend Mgr Pontier, Jésus n’est pas venu seulement pour apporter la Paix, ni faire du Bien ( = « le bien commun et le Vivre ensemble »… la tisane des néo-scribes !), ni nous dire que « l’argent et l’or ne font pas le bonheur » : (je cite à nouveau Pontier) « Sa vie extérieure a été résumée en peu de mots : ‘Il est passé en faisant le bien’. Avoir le souci des autres, celui du bien commun, celui du vivre ensemble, celui d’une écologie intégrale, celui d’une humilité confiante, celui de la bonté et de la fraternité, voilà bien le chemin du bonheur ! Oui, Seigneur : ‘Que sur nous s’illumine ton visage et nous serons sauvés !’ Et en plagiant ce que disaient Pierre et Jean au mendiant de la Belle porte : l’argent et l’or ne peuvent apporter le bonheur, et ce n’est pas cela que nous voulons donner, mais Jésus-Christ que nous voulons annoncer. Choisissez-le, marchez à sa suite et à sa manière. » Non. Désolé Monseigneur Pontier et vos suiveurs. Jésus est venu apporter le glaive de la Vérité-Charité. Que cela vous plaise ou non. Que vous fassiez des courbettes au Christ et à la Bible ou non !
 
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N.B. : Par ailleurs, au même moment où je m’apprête à publier cet article, je reçois un mail m’annonçant une énième annulation de ma participation à une conférence à Tours, initialement prévue pour la fin du mois. À la base, j’étais invité à parler d’homosexualité à des formateurs de préparation mariage. Et ça ne se fera pas. « Vous avez été sollicité par nos amis pour participer à un temps d’atelier à Tours lors de la rencontre annuelle des animateurs en préparation au mariage. Nous animerons cet atelier. Après discussion, il nous semble prématuré de vous faire venir pour cet atelier. En effet, nous visons avant tout à informer les équipes de la démarche de dialogue que nous avons engagée dans le diocèse sur le sujet de l’homosexualité. Il nous paraît qu’il est trop tôt, et le créneau un peu court, pour engager un débat sur les suites du récent synode sur la famille. » Récemment, on m’avait fait le même coup deux fois aux États Généraux du Christianisme, ainsi qu’à un Forum Zachée auprès des jeunes (forum reporté au moins d’un an, si ce n’est plus). Le premier élan de beaucoup de cathos pressentant l’enjeu du traitement ecclésial de l’homosexualité est celui de m’inviter, puis le second mouvement celui de me congédier poliment, en me donnant toujours des faux prétextes (« Le format a changé… », « Il n’y a plus le temps », « le calendrier est plein… », « J’ai un sanglier sur le feu… ») ou en m’argumentant que « C’est trop tôt et qu’ils attendent d’être prêts et mieux formés avant de me faire venir ». Alors, à vous qui m’écoutez, je vous le dis tout de suite : arrive dans un futur très proche pour moi le temps où je ne répondrai plus du tout aux invitations (je vais plutôt aller sur les routes et vers les gens qui ne m’invitent pas, et qui ainsi seront du coup beaucoup plus vrais et attentifs). Je me tâte même à fermer définitivement les écoutilles. Car non seulement il n’est jamais « trop tôt » pour parler d’homosexualité, non seulement il n’y a pas de public spécifique (à part pour les moins de 12 ans) pour entendre parler du sujet, mais en plus, il est depuis plusieurs années déjà TROP TARD (croyez-vous que les athées et les militants pro-LGBT qui font la promotion de l’homosexualité partout et à tout-va aujourd’hui aient attendu pour forcer la porte des établissements scolaires, de la télévision, du cinéma et de la politique ? Ils ont eu moins d’états d’âme !). Vu le retard colossal des catholiques sur les questions de sexualité, et en particulier de l’hétérosexualité, ils auront beau se former qu’ils ne seront de toute façon jamais assez prêts à temps et jamais assez formés pour entendre mes conférences. Il va falloir se familiariser avec le fonctionnement des araignées du Seigneur : moins vous les identifiez et les accueillez, plus elles se rendent inaccessibles et se nichent dans des interstices muraux introuvables. Je vous aurai prévenus ! Je n’ai pas de temps à perdre avec la Vérité.