La « Mission » sans l’homosexualité : à quoi bon ?


 

Je vois sur la liste des participants au congrès Mission (30 septembre au 2 octobre 2022) le père Antoine d’Eudeville (curé de Notre-Dame des Champs), que j’aime beaucoup. Et ça me console un peu. Car lui, il est l’un des seuls à avoir compris que l’homosexualité était LE sujet d’évangélisation des athées et des agnostiques, le dossier actuellement le plus important et le plus urgent pour convertir les coeurs, l’un des seuls à avoir compris (amèrement) que les catholiques (même les plus « missionnaires » et les plus « zélés ») n’étaient pas là, pas au rendez-vous, étaient à côté de la plaque en écartant le thème et les personnes homos de leur élan missionnaire et médiatique. Je me souviendrai toujours de sa réaction de gêne lorsque nous nous sommes rencontrés par hasard à la fin d’une messe à Notre-Dame des Champs en 2019, et qu’il avait presque honte de sa pourtant belle initiative missionnaire de stand et de pot d’évangélisation sur le parvis de son église pour annoncer Jésus aux nombreux passants et badauds de Montparnasse. Il m’a adressé un piteux « Désolé… C’est une goutte d’eau par rapport à… », qui résonnait comme un « Nos initiatives missionnaires sont bien petites, dérisoires et inefficaces, comparé à l’urgence et à la puissance missionnaire de l’homosexualité. Ça ne va pas changer grand-chose. » Il a compris la tristesse de l’homophobie catholique. Le caractère aussi grotesque des publicistes de la « Mission » sans nous. (Et mon post n’est pas là pour casser des énergies et rabattre des joies avant l’événement : c’est juste du constat factuel : vous croyez être dans le Monde mais vous n’y êtes pas.).