Plaidoyer personnel en faveur de Fabien Lecœuvre (N’en déplaise au chœur braillant et hystérisé des indignés de la chanteuse Hoshi)


 

Je réécoute les propos du journaliste Fabien Lecœuvre concernant la chanteuse Hoshi. J’essaie de comprendre pourquoi ils ont déclenché une telle levée de boucliers, une telle vague d’offuscation… car objectivement, ils n’ont rien de choquant ni de faux. Un chroniqueur musical a quand même le droit de donner son avis et ses goûts, a aussi le droit de parler de sexualité et de beauté à l’antenne, sans déclencher une Intifada contre lui, sans se faire insulter de tous les mots, sans se faire traîner en procès d’ignominie, d’attaque de personne, et de sexisme (D’ailleurs, quand on y réfléchit de plus près, qui sont les sexistes dans cette controverse ? On est en droit de se le demander, quand on voit comment les féministes gays friendly et misandres se sont emparées du débat pour hyper-viriliser/patriarcaliser/hétérosexualiser l’affaire… alors que Lecœuvre, avant d’être un mâle, est et s’est exprimé en tant qu’être humain).
 

Ce qui me frappe dans ce buzz victimisant – dont Hoshi et ses producteurs se frottent secrètement les mains car il n’y a pas meilleur campagne de pub que d’apparaître comme une victime qu’on aurait attaquée injustement sur son physique ou son handicap -, c’est d’une part la démission intellectuelle et l’irrationnalité de beaucoup de nos contemporains (car si vous réécoutez la séquence de la chronique de Fabien Lecœuvre, il n’a jamais – contrairement à ce que prétend malhonnêtement Hoshi pour manipuler son auditoire – attaqué Hoshi sur son physique : il a parlé de beauté, de canons de beauté universels, d’attitudes, de séduction, de manière de se présenter et d’attirer, de grâce, d’élégance ; jamais du corps ni des personnes en tant qu’êtres), et d’autre part du pouvoir aveuglant de l’indignation collective (Comme disent Élisabeth Lévy et Philippe Murray dans Homo-Festivus, pour empêcher le Peuple de penser, on le prend par les émotions et on le pousse à surréagir en « cachant l’objet d’indignation par l’indignation elle-même ». Dans l’Affaire Hoshi, les gens n’écoutent plus les propos objectifs de Lecœuvre mais préfèrent écouter le concert assourdissant de leur propre indignation/offuscation – « Chuis trôôôp chôquéé!! Toi aussi?!? » – ainsi que l’entrechoquement des indignations entre personnes qui pensent pareil – pour s’y contempler narcissiquement et jouir de leur révolte disproportionnée).
 

Un troisième détail louche m’interpelle dans cette histoire (histoire un peu trop vite classée et artificiellement conclue par la formulation forcée publique de plates excuses de Fabien Lecœuvre sur Twitter pour éteindre l’incendie qu’il aurait allumé : je dis bien « qu’il aurait », car on se rend compte que le pompier pyromane de l’affaire, c’est Hoshi, qui rêve que le feu de cette fausse polémique ne s’éteigne jamais… contrairement à ce qu’elle dit), c’est ce réductionnisme de la beauté et même de la sexualité à l’individu. Quel égocentrisme et quel orgueil, quand on y pense! Pourquoi réduire automatiquement/hystériquement, comme le font Hoshi et ses défenseurs, la beauté au physique (si ce n’est précisément dans une optique victimisante et idolâtre de personnification de la beauté, pour ensuite y voir une attaque de personne dès que cette beauté est remise en cause, ou bien pour y voir absolument une attaque personnelle qui n’existait pas, puisque Fabien Lecœuvre parlait de l’attitude, d’une manière de se présenter et de se comporter, parlait « du beau » dans sa dimension universelle, sensuelle et érotique, parlait aussi de sa nostalgie de la différence des sexes et de sa crainte – légitime quand on voit la nouvelle génération de chanteuses bis-homos agressives et sans grâce que Hoshi comme par hasard cite en fin d’interview : Angèle, Pomme, Yseult, Christine and the queens, etc. – de voir cette différence des sexes défigurée et asexualisée par un courant artistique queer dark visant l’asexuation et l’extinction du beau désir entre l’homme et la femme, désir qui passe aussi par la musique)?
 

Oui. Vraiment, dans cette guerre contre Fabien Lecœuvre, je vois bien autre chose qu’une lutte pour défendre les gens différents attaqués sur leur physique. J’y vois une attaque contre les hommes (misandrie) et contre la différence des sexes (attaque que Fabien Lecœuvre a tenté maladroitement de dénoncer en s’aventurant sur le thème de la beauté… dans un Monde qui vénère désormais davantage la laideur et la violence). J’y vois une promotion cachée de la pratique homo et de l’« identité » homo. Bravo Fabien Lecœuvre. Pardon pour le monceau d’insultes que les cons gays friendly déversent en ce moment sur vous (et c’est moi, une personne homosexuelle, qui vous le dis!). Pardon d’avoir été suspendu d’Europe 1 (pardon pour les flipettes qui dirigent cette radio)*. Et courage. Le cœur (Lecœuvre) y est ;-).
 

 
 
 

N.B. : Je parle que maintenant, quand vous osez médiatiquement tenir un discours universaliste sur la sexualité, vous perdez votre boulot : c’est mon cas ; ce fut presque le cas de Cyril Hanouna lors de son canular sur l’homosexualité ; ce fut le cas du caricaturiste Xavier Gorce, viré du journal Le Monde juste pour un dessin associant transsexualité et souffrance ; et tant d’autres exemples ignorés du grand public.