Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?

Après m’avoir ignoré, boudé ou traité de « maladroit » – ou pire, de « pitoyable » –, certains catholiques, face à la situation nationale, mondiale et ecclésiale actuelle où l’homosexualité bisexualisante et asexualisante devient omniprésente et arrive à son climax, viennent troubler mon repos et mon isolement de pauvre type (je suis devenu inaudible ; ça fait belle lurette qu’on ne m’invite plus nulle part ; mes livres respirent la poussière ou sont absents des librairies chrétiennes ; mon prochain livre Couples homosexuels : c’est quoi le problème ? peine à sortir, alors qu’il met justement pile le doigt sur la question du péché ; mes publications sur les réseaux ne sont pas partagées et encore moins « likées » ; n’importe quel banal profil Twitter a largement plus d’abonnés que moi…) pour m’appeler à l’aide ou pour me partager leur indignation face aux entrées d’eau arc-en-ciel qui pénètre la barque de saint Pierre (l’Église) et menace de la couler.
 

Et moi, je n’ai plus la force ni l’envie d’accepter les nouvelles sollicitations d’amitié Facebook de cathos qui viennent à moi par curiosité plus que par soutien, de témoigner publiquement ni en visio. Je n’ai que l’énergie d’éditer de temps en temps un article pour mon blog, d’écrire un nouveau livre pour approfondir des sujets qui me tiennent à cœur et très importants (mais dont l’importance est ignorée) tels que l’homosexualité, la Franc-Maçonnerie et l’Apocalypse, de publier – très lentement – la suite de mon documentaire « Les Folles de Dieu » (si bien nommées !) en stand-by.
 

Et aux rares supporters, qui viennent me soumettre leur sempiternelle question « Que penses-tu de ça ? et de ça ? et de ça ? » ou leur indignation « Tu as vu ça ?! et ça ?! et aussi ça ?! », et me rapporter les événements ou paroles malheureuses signant la défaite (ecclésiale) de la Vérité concernant l’homosexualité, je relève péniblement la tête, leur écris laconiquement deux-trois mots d’accusé de réception, et j’ai presque envie de leur sortir « Allez vous faire foutre connards », ou « Foutez-moi la paix » ou « Vous ne m’avez pas soutenu. Maintenant, ne venez ni pleurer ni me sonner. Débrouillez-vous sans moi. Restez dans votre merde ! ». Mais comme je suis un incorrigible gentil et poli, j’en reste à un innocent et interrogatif « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » ou « Je sais bien. On est foutus ».
 

Alors concernant le cortège de mauvaises nouvelles qui pourrait se conclure par ces affirmations du faux détachement et de l’agonie, j’en ai relevées quelques-unes qui, je suis sûr, vous donneront du baume au cœur autant qu’elles vous consterneront :
 

– Une amie d’Orléans m’apprend qu’un prêtre, dont la double vie homosexuelle a été découverte, quitte le sacerdoce et a écrit à ses paroissiens pour leur faire ses adieux. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
 

– Un blogueur et ami espagnol me fait regarder la troisième partie du jeu vidéo The Last of Us, qui fait un carton en ce moment sur Prime Video, et qui dépeint de manière hyper réaliste et émouvante l’histoire d’un vieux couple gay, marié à la vie à la mort, et que tous les internautes applaudissent. Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
 

– À l’occasion du Synode sur la Synodalité organisé par le Vatican, où la question de l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Église occupe le haut du pavé, l’émission Le Jour du Seigneur (le 29 janvier 2023 sur France 2) a déroulé dernièrement le tapis rouge à l’association homo chrétienne DUEC (Devenir Un En Christ, présidée par Timothée de Montgolfier) ainsi qu’à l’association Reconnaissance (créée par Nathalie de Villiencourt, à destination des familles touchées par l’homosexualité). Sans surprise, les discours sont toujours centrés sur l’accueil, l’acceptation et la reconnaissance (donc le regard extérieur) de l’homosexualité (jamais sur l’homosexualité et la réalité de couple en elles-mêmes ; les passages de la Bible condamnant la pratique homo sont relativisés par leur soi-disant « contexte ») ; centrés sur l’hétérosexualité (confondue avec la différence des sexes) ; centrés sur « l’Amour du Christ » (tel qu’il est compris, c’est-à-dire soi-disant « inconditionnel ») ; centrés sur la condamnation du Catéchisme de l’Église Catholique et du Magistère (les intervenants et journalistes revendiquent un changement des mots du Catéchisme dits « intolérables, blessants et injustes » ; centrés sur la victimisation et l’appui de la thèse du livre Sodoma de Frédéric Martel soutenant que l’homophobie du clergé reposerait sur une homosexualité refoulée et largement ressentie/pratiquée parmi les chefs de l’Église) ; centrés sur le Pape et sa soi-disant « ouverture » par rapport à l’homosexualité (Ses paroles confuses – car même si d’un côté elles dissocient « homosexualité » et « crime » en décriminalisant par là même la première, de l’autre côté elles associent l’homosexualité au péché sans expliquer non plus pourquoi – participent d’un énorme quiproquo qui donne à croire aux cathos gays friendlys progressistes que le souverain pontife serait d’accord avec eux et qu’il validerait leur pratique – ce qui n’est pas du tout le cas –, et qui donne à croire aux cathos conservateurs que le Pape serait gay friendly, progressiste et donc leur ennemi – ce qui n’est pas le cas non plus). Donc en gros, c’est la merde totale ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
 

– Ces blaireaux de France Catholique font comme tous les mauvais médias catholiques conservateurs actuels : au lieu d’aimer ou d’analyser, ils accusent tout le monde (y compris leur propre Église et le Pape) et sombrent dans la panique homophobe : c.f. le dernier article d’Aymeric Pourbaix qui se désole de la montée en puissance de l’idéologie « transhumaniste » du Gender et du « lobby gay et trans » qui menace la jeunesse et l’Église. Les mêmes qui nous ont rejetées, nous personnes homos catholiques continentes, sont les premiers désormais à écrire des articles alarmistes les posant eux-mêmes en victimes, le tout sans aucune miséricorde ni amour des personnes homos et trans. Ils déplorent les conséquences dont ils nourrissent les causes. Ils n’ont ainsi aucune chance de toucher le cœur de qui que ce soit. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
 

– En ce moment, je constate une véritable crise de la sexualité (différence des sexes) et des relations femme/homme dans l’Église Catholique : des couples qui pètent, des célibataires (majoritairement féminines) et des hommes en minorité ou qui désertent l’Église et ne supportent plus d’être les cibles isolées de ces hordes de jeunes femmes pieuses esseulées et désespérées qui leur sautent dessus. Cette crise de la différence des sexes arrive à un tel point critique que beaucoup de personnes non-homos en viennent à penser que les homos se débrouillent mieux dans la formation des couples, ou qu’il vaut mieux être homo aujourd’hui pour trouver l’Amour ! Je constate pour ma part que l’homosexualité, contrairement à la relation d’amour femme-homme, est facilitée et encouragée socialement comme jamais. J’ai essayé d’organiser dernièrement un dîner de célibataires pour mes amis non-homos : je ne connais pas un seul site de rencontres « hétéros » totalement gratuit, donc où il soit possible de ne pas payer d’abonnement, où ce ne soit pas la croix et la bannière pour simplement parler à quelqu’un, et où il soit possible d’organiser des dîners de célibataires pour mes amis non-homos, comme je le ferais côté homo avec beaucoup plus de facilité. J’ai l’impression que les sites hétéros sont complètement verrouillés, voire misandres (anti-hommes)… et que ça paralyse les rencontres entre hommes et femmes. C’est beaucoup plus simple entre homos. Sans parler de la bisexualité galopante chez les jeunes (et les moins jeunes, avec tous ces « hétéros » déprimés et nostalgiques qui s’essaient au « polyamour » faute de croire en l’amour unique et éternel). Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?
 

– Pour terminer, j’observe d’une part que la cassure (c.f. les titres fêlés des affiches de séries ou de films actuels tels que YOU, Knock at the Cabin, Vortex…) devient une mode ; et d’autre part que la chaîne TF1, pourtant longtemps indétrônable, est sur le déclin, tant au niveau des mauvaises audiences que des séries en sursis. C’est toujours intéressant de regarder comment des Empires humains et lucifériens se divisent et s’écroulent d’eux-mêmes. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?