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Accuser n’est pas aimer

Rappelons-le : l’accusation de personnes n’est pas un acte juste. L’accusation d’actes injustes, si. Certains ont tendance à l’oublier, car ils sont pris dans leur élan esthétique et intentionnel de ‘justiciers’ qui crient « J’accuse ! » (à la Zola) pour se dispenser de penser et pour cacher leurs peurs (d’eux-mêmes !), de condamnateurs qui s’imaginent que la fin justifie les moyens, que les gens sont leurs actes et leurs mots. Ils dressent alors des « Murs des cons », des « Murs des homophobes », des « Murs des fachos », comme jadis les « san benito » en temps d’Inquisition (ces vêtements affichés dans les églises et sur lesquels étaient cousus les rumeurs et les accusations délatrices qu’on attribuait à celui ou celle qu’on voulait dénoncer et faire arrêter)… alors que les fascistes qui les ont précédés ont eu exactement la même démarche. L’accusation de personnes n’est pas la justice : elle est fasciste. Et ce n’est pas pour rien que le diable est parfois surnommé « l’Accusateur ».

 

L’accusation de personnes est le reflet du libertinage

L’accusation de personnes est le reflet et la jumelle du libertinage. Les mêmes qui permettent tout ne pardonnent rien. Les mêmes qui jugent les fautes « impardonnables » sont ceux qui, en secret, les pratiquent. Pensons par exemple à la mise au pilori publique des pédophiles, des violeurs, des gens comme DSK, à la traque à l’homophobie. Il n’y a qu’un moyen, finalement, que cet effet miroir ne fonctionne pas : c’est le pardon après la condamnation de l’acte mauvais. C’est la Miséricorde. Pour Elle, rien n’est « impardonnable ».

 

Nul ne se sent coupable si sa conscience ne le condamne pas

Certains ont peur de moi et de mes écrits sur l’homosexualité… un peu comme ce passant paranoïaque qui culpabiliserait rien qu’à la vue d’une voiture de police alors qu’il n’aurait rien fait… ou comme le passager d’un transport en commun qui saurait pertinemment qu’il est en règle mais qui se sentirait tout de même fautif rien que de voir s’approcher les contrôleurs. Et finalement, sont-ils si justes en actes que cela pour interpréter l’examen de conscience en sentence, en condamnation ? Nul ne se sent coupable si sa conscience ne le condamne pas quelque part pour une autre action mauvaise que celle que la situation semble logiquement appeler.