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Le magnifique mea culpa d’une « fille à pédé »

Je viens de recevoir ce mail d’une « fille à pédés » repentie, dans lequel les mots sont tellement justes, à leur place, que je ne peux m’empêcher de vous le livrer tel quel, en changeant le prénom de celle qui l’a écrit et avec son accord. Son discours peut faire tellement de bien aux femmes et aux hommes de notre temps ! :
 

Bonjour cher Philippe,

j’espère que tu vas bien et te remercie encore pour ce blog.

A propos du code du dictionnaire concernant les FAP, me sentant concernée, je te livre ici le résultat de mes réflexions à propos de ma jeunesse égarée : il y a plusieurs décennies, à la fin des années 80 quand j’avais autour de 20-25 ans (je suis née en 1967) je me suis sentie attirée par le milieu « gay » et ses boites, je suis devenue une FAP.

Souvent je réfléchis à cela maintenant que je me suis (re)convertie à la foi catholique. Cette période de ma vie a été la pire et la source de très profondes souffrances. Les péchés blessent d’abord Dieu et le prochain mais ils blessent aussi le pécheur.

Or notre époque encourage le péché et entretient des conditions de rencontres, des erreurs et des mensonges dans le couple homme-femme qui peuvent rapidement pousser une jeune fille vers la fréquentation de gays. J’ai cru y trouver une « solution » à un malaise qui est, je pense, un malaise de civilisation.

C’était mon cas, d’abord il y avait la sexualité « libérée » et la mixité qui n’arrangent vraiment pas les relations homme-femme. Des garçons du collège et du lycée j’ai surtout subi la grossièreté, le harcèlement, parfois la violence et surtout les remarques cruelles sur le physique des filles.

Plus tard, obligée de faire des études pour gagner ma vie toute seule (le féminisme était passé par là) je me suis vue confinée dans un univers très féminisé (classes prépas littéraires) et de par les troubles alimentaires graves que j’avais traversés un peu auparavant ‘anorexie puis boulimie et obésité) j’avais un corps peu attirant. La sexualité « libérée » ne me paraissait pas du tout propice à combler mes aspirations typiquement féminines (engagement, mariage, alliance entre amour et sexualité)dont toute une éducation féministe m’avait de toutes façons dissuadée.

De nos jours, notre société devenant de plus en plus féminisée, mixte au collège, encourageant la contraception et le salariat féminin (qui demande implicitement le contrôle de la fécondité, d’où aussi des critères de beauté féminine a-féconds, maigreur extrême, etc.) les jeunes filles et jeunes femmes sont dans un univers où il devient STATISTIQUEMENT rarissime de trouver à l’âge où la fécondité est hormonellement la plus forte (20 ans) un mari selon les piliers du mariage chrétien ( fidélité, indissolubilité du mariage, accueil de la vie, don total de soi…) c’est-à-dire l’homme qui va effectivement combler les aspirations féminines les plus profondes( mariage et engagement) . On trouve, au « mieux » un concubin provisoire ( qui peut vous larguer du jour au lendemain), au pire un séducteur ou carrément une aventure sans lendemain ou rien du tout. Le plus souvent c’est à la fin de ses études que la fille se met « sérieusement » en ménage après plusieurs liaisons qui se sont pour la plupart mal terminées. C’est lucratif pour les « psys », certes.
Bref, le bonheur c’est pour la fille d’aujourd’hui le parcours du combattant et des hommes « bien » il n’y en a pas pour toutes…

Il faut souvent galérer, passer par des régimes, des thérapies, des échecs. On ne nous éduque pas selon l’idéal chrétien, on ne nous donne plus ces repères-là qui sont pourtant une protection efficace contre l’amour faux et qui donneraient le moyen de discerner.

De leur côté, les jeunes hommes privés de figures paternelles et qui ont eu leur « overdose » de femmes durant l’enfance (féminisation des métiers de l’éducation, divorces des parents, mixité à l’école…) développent souvent une fois adulte une tiédeur et une désinvolture face à l’amour qui désespère les jeunes filles (d’où ce phénomène de la « femme qui aime trop » concomitant à la révolution sexuelle). Le taux de chômage, la précarisation, font reculer le moment où un jeune homme va envisager réalistement de pouvoir fonder une famille. Et souvent, ayant déjà été dans l’enfance et l’adolescence l’otage narcissique de sa mère (divorcée, délaissée…) il n’a plus rien de ce style à donner à la jeune fille qui, elle, attend au contraire écoute, compréhension, empathie.

De surcroît la banalisation de la contraception donne aux hommes un choix bien plus larges de femmes possibles et rend inutile la nécessité de convoler pour avoir accès au plaisir. Ceci fait stagner les jeunes hommes et les adolescents dans une vision de la sexualité déconnectée de l’amour : ils veulent surtout faire des expériences mais ne pas s’engager. Ce qui fait beaucoup souffrir les filles.

Aujourd’hui elles sont nombreuses à être, comme Bridget Jones, des célibataires actives professionnellement et toutes seules… La sociologue Eva Illouz analyse très bien ce phénomène post-moderne dans un essai remarquable « Pourquoi l’amour fait mal ».

Rien d’étonnant, donc, à ce qu’une partie des filles ( jeune, j’étais dans ce lot) soit tentée d’aller fréquenter les gays qui vont dans un premier temps leur donner l’illusion d’être intéressantes, l’accès à des relations respectueuses avec le sexe masculin ( pas la drague « lourde » au bal HEC, par exemple) courtisables, aimables, et l’illusion de relations profondes basées sur la communication entre hommes et femmes. Elles y trouvent souvent l’ami de coeur qu’elles ne trouvent plus dans l’homme post moderne.

Et ensuite elles se cassent les dents sur la frustration, évidemment.

Mais cela n’a rien d’étonnant dans un contexte comme le nôtre.
 

Si j’avais donc un essai à écrire à ce sujet (cela reste dans mes projets) je l’intitulerais « Pitié pour les FAP » (allusion au « Pitié pour les femmes » de Montherlant).

Je pense avoir été dans le péché à cette époque de Faperie.

Je me demande quelle est réellement ma part de faute et de responsabilité car toute une culture ( et ma famille gay-friendly militante aussi) m’avait poussée vers cela et m’entretenait dans l’ignorance. Notre civilisation laicisée et « libérée » entretient beaucoup d’idées fausses sur l’Eglise catholique et j’ai été pour beaucoup victime de ses mensonges. Mais c’est aussi parce que les mensonges de la post-modernité flattaient mes propres illusions.

La réalité m’a très cruellement appris ce que signifie la « sexualité libérée » et ce que c’est , réellement, que d’être une FAP.

Je me demande si un essai sur ce sujet trouverait des lecteurs. Pour ce qui me concerne, c’est seulement la lecture d’auteurs catholiques (Tony Anatrella, Georges Habra, Saint Jean-Paul 2…) qui m’a ouvert les yeux sur ce qu’est l’Amour en vérité (et même au début je me disais qu’au regard de ce qu’est devenue depuis 40 ans notre civilisation, c’était presque « trop beau pour être vrai » !!!).
 

Loué soit Dieu qui m’a sortie de ce péché.

Loué soit Son Amour !

Longue vie à ton blog et merci pour ta très grande lucidité.

Amitiés

Céline
 

Code n°65 – FAP la « Fille à pédé(s) »

FAP

FAP la « Fille à pédé(s) »

 

NOTICE EXPLICATIVE :

 

L’amitié « fille à pédé »/« l’homosexuel » : idolâtrie de l’« amour » désincarné

 

La rupture des personnes homosexuelles avec les femmes réelles ne se consomme pas forcément dans le tragique. Elle se fait la plupart du temps avec les dents blanches de l’amitié forcée. La « fille à pédé » apparaît comme la version souriante et télévisuelle de la misogynie impulsée par le désir homosexuel. Dans le jargon communautaire homosexuel, la « fille à pédé » (ou « FAP », « hétérote », « Fag Hag » en anglais) est le nom donné à la femme – plus mythique que réelle, autrement dit hétérosexuelle ou lesbienne – qui attire(rait) magiquement à elle tous les hommes gay de son entourage. En règle générale, la société médiatique lui a appris à défendre son titre, ce qu’elle fait ensuite toute seule spontanément.

 

Historiquement, elle est née sur nos écrans de cinéma. Ses prototypes les plus représentatifs sont les actrices (telles que Liza Minelli, Élizabeth Taylor, Julie Andrews, Vivien Leigh, Jeanne Moreau, etc.) qui jouèrent aux côtés des acteurs homosexuels planqués d’Hollywood, et qui maintenant se plaisent à se montrer comme des marraines idéales de la communauté LGBT (Madonna, Lady Gaga, Mylène Farmer, Lio, Christiane Taubira, Frigide Barjot, etc.). Elle possède toujours plus ou moins les mêmes masques : l’excentrique femme-enfant amoureuse de son meilleur ami homo, la menteuse, la fille boulotte ou ex-anorexique exploitée par les hommes, la prostituée courtisane habillée en mauve (la couleur des femmes lesbiennes… car la FAP est souvent un peu lesbienne quand elle s’actualise), l’actrice ratée, la bad girl infréquentable et un peu déséquilibrée, la femme libertaire mal mariée qui luttera ardemment dans la vie réelle pour la cause gay et « féministe », l’alcoolique qui ne s’attache pas sentimentalement et qui se fait avorter, la courtisane et la croqueuse d’hommes, la nymphomane hystérique et accaparante, etc.

 

Les personnages homosexuels singent avec elle une relation qu’on pourrait qualifier « de parfait collaborateur à parfaite collaboratrice ». Cette union a la force des amitiés d’adolescence : ils se jurent fidélité, mais la « fille à pédé » et « l’homosexuel » se servent mutuellement l’un de l’autre sans s’aimer véritablement, sans se détester non plus, comme les deux moitiés séparées d’une même conscience attachées ensemble par la force des choses, pour « se rassurer » comme disent Maïté et François dans le film « Les Roseaux sauvages » (1994) d’André Téchiné. L’« Homme de leur vie » qui les rassemble est en réalité l’androgyne, un personnage qui concrètement représente parfois leur blessure d’amour secrète commune : « Nous savons très bien où nous en sommes avec Carmen : nous aimons le même homme et il nous a dévastés, l’un et l’autre. » (Frédéric Mitterrand, La Mauvaise Vie (2005), p. 132) La « fille à pédé » actualisée dissimule par son attrait pour « les homos » sa peur ou son mépris des hommes. En se barricadant dans les lieux d’homosociabilité, elle se prive d’amour et se saoule d’amitié. Ce qui la rattache à son copain homosexuel, c’est leur besoin commun de tendresse, leur désir d’enterrer un passé douloureux et de rattraper le temps perdu, l’oubli de la frustration du célibat et des déboires sentimentaux, l’entretien dans l’identique et l’homosexualité. Ils se tolèrent mais c’est une union de misères ou de kleenex, qui ne supporte que temporairement la consommation mutuelle. « En retrouvant Marine, au bout de deux ans de silence et de trahison, plusieurs pensées me traversent la tête : en profiter pour aller lui filer une beigne, ce qui me démange terriblement, ou l’embrasser avec douceur, ce qui me démange tout autant. » (Hervé Guibert, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), p. 133) La « fille à pédé » offre peu de perspectives. Son univers est « désespérant », comme le chante Maurane dans « Qui es-tu Marie-Jeanne ? » à propos de son personnage de la comédie musicale Starmania. Elle est rentrée un peu trop précipitamment dans la relation compassionnelle avec son ami homosexuel pour être honnête. Ce dernier la voit qui manigance pour le décourager de ses recherches fondamentales (recherche du père, quête de l’amour conjugal, engagement religieux, etc.). De son côté, il a tendance à se servir d’elle comme un « rempart » (Jean-Philippe, travesti M to F, concernant son personnage de Charlène, dans l’article « Charlène Duval » de David Lelait, dans le site www.e-llico.com, consulté en juillet 2005) pour fuir sa vie ou faire d’elle un « appât » (cf. le film « Suddenly Last Summer », « Soudain l’été dernier » (1960) de Joseph Mankiewicz) afin de faire venir à lui les soupirants. Il n’est pas rare qu’il ait la vulgarité de l’associer à son animal de compagnie, souvent un singe (cf. vous pouvez consulter les parties sur les « FAP-appâts » ou les « FAP-singes » du code « Destruction des femmes » dans mon Dictionnaire des Codes homosexuels.).

 

FAP Suddenly

Elisabeth Taylor (Catherine) qui se fait utiliser comme « appât » à hommes par son cousin homo Sébastien


 

La « fille à pédé » cinématographique essaie de dire aux individus homosexuels réels qui se trouvent de l’autre côté de l’écran la violence symbolique de leur attitude, comme la jeune femme du film « Anatomie de l’enfer » (2002) de Catherine Breillat : « Vous ne savez pas le mal dont vous êtes capables… Au fond, vous n’avez rien compris de ce que nous sommes. Vous avez peur des femmes comme un enfant du noir. » Et le jour où les hommes gay la trahissent vraiment, que la réalité dépasse la fiction, ils n’en reviennent pas de la justesse de sa prédiction. Ils se répètent à eux-mêmes devant leur glace « J’ai trahi la fille à pédé, celle qui ne me voulait que du bien… J’ai trahi la fille à pédé… ». « De quel droit faisais-je de telles entailles à l’amitié ? Et vis-à-vis de quelqu’un que j’adorais de tout mon cœur ? » (Hervé Guibert, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), p. 106) Le mal est parfois commis et semble irréparable. Ils ne le voulaient pas, mais ils ont quand même utilisé leur amie pour ameuter les amants. Ils restent stoïques devant leur propre incompréhensible, dans la même posture hallucinée que Patrick Timsit (Adrien) au bord de sa piscine dans le film « Pédale douce » (1996) de Gabriel Aghion. La « fille à pédé » actualisée, c’est la femme que les hommes gay trompent, celle qu’ils ne savent pas apprécier à sa juste valeur, celle qu’ils ne manquent pas de traiter devant leur groupe d’amis comme leur bon valet qui boulottera les restes – même s’ils se rattrapent après en ronronnant auprès d’elle, comme un bon chat à sa maîtresse –, celle à qui ils font parfois l’affront d’annoncer que s’ils n’étaient pas gay ils ne lui auraient sûrement pas dit non – alors qu’elle désespère souvent de son célibat ! –, celle à qui les hommes gay doivent parfois un éternel pardon car ils la mènent fantasmatiquement à la mort. Elle ne leur devait pourtant absolument rien. Ils ne lui imposent qu’un seul devoir – mais il est déjà en soi totalement injustifiable – : celui d’être une vierge malheureuse et inutile.

 

Pourtant, les hommes gays eux-mêmes étaient initialement amoureux d’elle. Follement amoureux. Aujourd’hui, ils n’y croient plus du tout : cela leur paraît surréaliste tellement cette passion a été précoce. Mais s’ils fouillent un peu dans leur mémoire, avant qu’ils se persuadent qu’ils étaient homos, ils se sont écrits des histoires d’amour incroyables avec les plus belles filles de leur classe, avec de singulières femmes mûres de leur entourage ou de leur monde télévisuel. Ils effeuillaient leurs pâquerettes afin de savoir avec laquelle ils allaient se marier. Mais comme elles n’étaient pas prêtes quand eux l’étaient (l’école primaire, ou bien les femmes déjà mariées et célèbres, c’est un peu tôt ou un peu tard…), comme ils se sont rués sur le gâteau avec frénésie, angoisse et maladresse, et qu’ils se sont/seraient cassé les dents, ils font ensuite mine de n’avoir rien désiré du tout une fois arrivés à l’âge adulte. « Entre la fin de l’été et l’âge du grand pas (16 ans), je suis obsédé par une seule chose. Les talons aiguilles. Dès que je croise une femme dans la rue qui en porte, je la poursuis dans l’espoir qu’elle me remarque, et que nous fassions l’amour. Inutile de vous dire que ça ne s’est jamais produit. […] Les filles ne m’ayant pas donné la satisfaction voulue, les femmes n’étant pas préoccupée par un adolescent de 16 ans, je fis le grand saut. J’enfilais les talons aiguilles de ma mère. » (cf. le texte d’un travesti M to F du Québec, consulté en juin 2005) Ils ont enfoui leur passion secrète pour la femme dans l’esthétique, comme celui qui avait commencé à tendre spontanément la main pour la serrer à son interlocuteur et qui, n’ayant pas eu instantanément de répondant, stylise son élan spontané en feignant d’avoir désiré se coiffer afin de ne pas passer pour un imbécile. La maladresse et l’amère déception se camouflent en s’esthétisant, et la rencontre des faiblesses ne se fait pas à cause d’un enchaînement de malentendus. Beaucoup d’hommes gays font porter à la femme réelle non-hétérosexuelle le prix fort de son aveuglement passager, de sa peur adolescente, de son indifférence, ou de leur propre maladresse impatiente, en la privant (à tout jamais ?) de leur désir pour elle et en l’empêchant de les désirer. L’annonce de leur homosexualité suffit généralement à refroidir les femmes actuelles. Celles-ci sont dans un premier temps rassurées par les hommes qui ne les regardent pas : elles ne risquent pas de se faire lourdement draguer ni d’être traitées comme des objets. Mais sur la durée, si l’attraction sexuelle n’est pas là, elles finissent en général par se sentir lésées, car le désir sexuel des hommes les honore toujours quand il est respectueux et capable de faire leur bonheur, bien plus qu’un pacte amical d’ignorance mutuelle ou de non-agression sexuelle.

 

Beaucoup d’hommes gays blessent réellement les femmes. Et certaines filles « hétéros » célibataires finissent par désespérer de penser que les seuls êtres doux qui feraient de bons maris se disent généralement gay. L’absence de désir pour les femmes chez les hommes gay dévalue non seulement leur féminité mais peut-être plus profondément – parce que ce n’est pas qu’une question de fierté féminine – l’amour en général. La « fille à pédé » actualisée est placée sur le banc de touche en tant que femme unique et en tant que femme universelle. Cette tristesse des femmes « hétérotes » est plus profonde qu’une blessure d’orgueil. C’est plutôt celle qu’on ressent face au gaspillage de richesses idiot, à une bêtise irrémédiable, à l’impossibilité d’une rencontre qui promettrait d’être magnifique si la plupart des personnes homosexuelles n’avaient pas le désir de se réifier et de posséder les femmes comme des objets enfermés dans une cloche de verre.

 
 

N.B. : Je vous renvoie également aux codes « Obèses anorexiques », « Personnage homosexuel empêchant l’union femme-homme », « Destruction des femmes », « Duo totalitaire lesbienne/gay », « Bergère », « S’homosexualiser par le matriarcat », « Mère gay friendly », « Trio », « Vierge » et « Don Juan », dans le Dictionnaire des Codes homosexuels.

 
 

Pour accéder au menu de tous les codes, cliquer ici.

 
 

FICTION

 

a) La bonne copine « délire » et secrètement amoureuse de son ami homosexuel :

Dans les fictions traitant d’homosexualité, la « fille à pédé » est souvent une femme qui traîne dans les bars et les boîtes gays, qui passe son temps à consoler son meilleur ami gay, qui refuse de vieillir, qui s’habille dans du 12 ans, qui jadis a croqué et séduit les hommes, qui boit comme un trou, qui a une vie de famille ou amoureuse compliquée et insatisfaisante, et qui cultive une bonne humeur suspecte qui confine à la vulgarité beauf. « Marilyn est une fille à pédales qui se coiffe, se maquille, s’habille comme Marilyn Monroe. » (le narrateur homosexuel dans le roman Le Bal des folles (1977) de Copi, p. 29) ; « Star d’un jour elles sentait cruellement sa déchéance qu’elle noyait dans des vodka-orange dans les boîtes de folles où elle gardait encore quelques acolytes. » (idem, p. 29). Elle passe son temps à trouver ses amis gays extras : « Des amis gays, j’en ai plein. Ce sont des gens brillants et extrêmement raffinés. » (Elsa dans le film « Les Crevettes pailletées » (2019) de Cédric le Gallo et Maxime Govare). Elle est persuadée qu’elle a un rôle privilégié dans le « milieu homosexuel ». Elle ne se rend pas compte que sa place a l’ambiguïté du copinage alcoolisée et du foutage de gueule sincère : « Pour Xavier, je suis restée la femme idéale… » (Brigitte, la collègue hôtesse de l’air de Xav, le héros homosexuel, dans la pièce La Mort vous remercie d’avoir choisi sa compagnie (2010) de Philippe Cassand)

 

L’amitié que vivent la FAP et son meilleur ami homo a le parfum éphémère des amitiés adolescentes, des p’tits délires narcissiques entre gamins qui ont peur d’eux-mêmes et des autres, des unions de misère : cf. Heïdi et Jean-Luc chantant la chanson des jumelles des Demoiselles de Rochefort dans la pièce Et Dieu créa les folles (2009) de Corinne Natali, Bernard le héros homo et Donatienne la FAP faisant du karaoké dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo, Rhonda et Adam dans le film « Adam et Steve » (1995) de Craig Chester, Marc et Gaby dans la pièce Faim d’année (2007) de Franck Arrondeau et Xaviéra Marchetti, Marcy et Sébastien dans la pièce Un Mariage follement gai ! (2008) de Thierry Dgim, etc. « Toi et moi on est pareils. On a tellement peur de nous. » (Damien le héros homo à sa meilleure amie Agathe, dans la pièce Les deux pieds dans le bonheur (2008) de Géraldine Therre et Erwin Zirmi)

 

Ces délires flattent leur superficialité commune. Ils s’aiment parce qu’ils détestent/pleurent/« ne croient plus en l’Amour » ensemble. « Nous ficelons nos mensonges en un tour de langue – nous avons tellement l’habitude – et entre deux éclats de rire. » (Dominique le héros homosexuel en parlant de sa mère, dans le roman Les Julottes (2001) de Françoise Dorin, p. 25) ; « Nous sommes vraiment, ma mère et moi, sur un pédalo en train de savourer un esquimau géant… » (idem, p. 36) ; « Typhanie avait toujours des théories lunaires. » (Jérémy Lorca parlant de sa fille-à-pédés, Typhanie, dans son one-man-show Bon à marier, 2015) ; etc.

 

Film "Get Real" de Simon Shore

Film « Get Real » de Simon Shore


 

La FAP a le chic pour se mettre dans des situations amoureuses compliquées : c’est une héroïne tragique version Bridget Jones boulimique, qui va préférer (ce qu’elle présente comme) l’inaccessible (homosexuel). Beaucoup de fois, elle avoue ses sentiments amoureux pour son meilleur ami homo : Bathilde amoureuse de son ami homo Jason dans le roman L’Hystéricon (2010) de Christophe Bigot, Sally dans le film « Cabaret » (1972) de Bob Fosse, Amina et son ami Dany dans le film « Sexe, gombo et beurre » (2007) de Mahamat-Saleh Haroun, Wendy dans le film « Mysterious Skin » (2004) de Gregg Araki, Sarah dans le téléfilm « Un Amour à taire » (2005) de Christian Faure, Julie amoureuse de son ami homo Dominique dans le roman Les Julottes (2001) de Françoise Dorin, Gaby dans la pièce Faim d’année (2007) de Franck Arrondeau et Xaviéra Marcjetti, Stéphanie amoureuse de Laurent son ami homo dans la pièce À plein régime (2008) de François Rimbau, Ana et son ami gay Franz dans la pièce Gouttes dans l’océan (1997) de Rainer Werner Fassbinder, Kathy dans le film « Comme les autres » (2008) de Vincent Garenq, Marie-Jeanne folle de son meilleur ami homo Ziggy dans l’opéra-rock Starmania de Michel Berger, Nina dans le film « Party Boys » (2001) de Dirk Shafer, Maggie dans le film « Edge Of Seventeen » (1998) de David Moreton, Nina dans le film « L’Objet de mon affection » (1998) de Nicholas Hytner, Lisa dans le film « Folle d’elle » (1998) de Jérôme Cornuau, la Groupie dans la comédie musicale La Légende de Jimmy (1992) de Michel Berger, Nina dans la pièce Son mec à moi (2007) de Patrick Hernandez, Tara dans le film « Relax… It’s Just Sex » (1998) de P. J. Castellaneta, Nina dans « Change-moi ma vie » (2001) de Liria Begeja, Rosalie dans le film « L’Homme est une femme comme les autres » (1998) de Jean-Jacques Zilbermann, Marga dans le film « Sobreviveré » (2000) d’Alfonso Albacete et David Menkes, Carole amoureuse de son ami homo Laurent dans le film « Juste une question d’amour » (2000) de Christian Faure, Antonietta amoureuse de son voisin Gabriele dans le film « Una Giornata Particolare » (« Une Journée particulière », 1977) d’Ettore Scola, Hanna dans le film « El Verano De La Señora Forbes » (1988) de Jaime Humberto Hermosillo, Amy dans le film « Un de trop » (1999) de Damon Santostefano, Rhonda dans le film « Finding North » (1998) de Tanya Wexler, Gypsy dans le film « Gypsy 83 » (2001) de Todd Stephens, Catherine dans le film « Mon meilleur ami » (2005) de Patrice Leconte, Aihara dans le film « Grains de sable » (1995) de Ryosuke Hashiguchi, Astrid dans le film « Entre amis » (2015) d’Olivier Baroux (en pleine croisière, elle reçoit des coups de fil de son meilleur gay, et elle avoue à la fin qu’elle a couché avec Jean Franco, pourtant homo), etc. « Je ne parvenais pas à lui dire qu’elle n’avait aucune chance puisque je ne l’aimais pas. Je fus tour à tour, charmant, horrible et cruel avec elle. Je l’aimais à ma façon. » (Bryan parlant de Laëtitia, dans le roman Si tu avais été… (2009) d’Alexis Hayden et Angel of Ys, p. 24) ; « Je t’aime, je suis folle de toi. » (Laëtitia à Bryan, op. cit., p. 25) ; « Mais oui mon chaton, je t’aime comme une folle. » (la femme à son mari homo, dans la pièce Tu m’aimes comment ? (2009) de Sophie Cadalen) ; « J’aurais tellement voulu être la femme de ta vie. » (Solange parlant à son meilleur ami homo François, dans le one-man-show Hétéro-Kit (2011) de Yann Mercanton) ; « C’est un garçon pas comme les autres, mais moi je l’aime, c’est pas de ma faute, même si je sais qu’il ne m’aimera jamais. » (cf. la chanson « Un Garçon pas comme les autres » de Marie-Jeanne dans l’opéra-rock Starmania de Michel Berger) ; « Pour une fois que je me trouve un hétéro ! » (Marie, étonné de sortir avec un homme pas homo, dans le film « Pédale dure » (2004) de Gabriel Aghion) ; etc.

 

Film "Cabaret" de Bob Fosse

Film « Cabaret » de Bob Fosse


 

Par exemple, dans la série Clara Sheller (2005) de Renaud Bertrand, Clara est amoureuse de son meilleur ami homo JP : elle le présente comme « l’homme de sa vie » (cf. l’épisode 6 « Un Cadeau de la vie »). Dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen, Wanda est amoureuse de son meilleur ami homo Benoît et essaie en vain de le convertir à l’hétérosexualité : « Je suis amoureuse de Benoît. » ; « T’es pas la première à tomber amoureuse d’un homo. » (Wanda à Marie, idem) Dans la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis, Alice (FAP) attend que son meilleur ami homo Fred tombe amoureux d’elle : « J’ai tout fait pour te mettre dans mon lit ! » ; et en plus, Alice aime Julien qui se révèlera homosexuel aussi. Dans le film « Keep The Lights On » (2012) d’Ira Sachs, Claire, au seuil de la quarantaine, veut un enfant de son meilleur ami homo Erik. Dans la pièce Les Homos préfèrent les blondes (2007) d’Eleni Laiou et Franck Le Hen, il est dit que Raphaëla, amoureuse de son meilleur ami homo, est atteinte du « syndrome Ziggy » (en référence à Starmania). Dans le film « L’Homme blessé » (1983) de Patrice Chéreau, Élisabeth, la FAP anglaise, vit (en coloc ?) avec Jean et tolère qu’il ramène de temps en temps chez eux ses amants. Dans la pièce Happy Birthgay Papa ! (2014) de James Cochise et Gloria Heinz, Marilyn qui au départ devait simuler un couple avec Chris, le héros qui veut cacher son homosexualité à son père, finit par tomber amoureuse de lui. Dans le film « Jonas » (2018) de Christophe Charrier, Caroline retrouve à l’âge adulte Jonas, un ancien camarade de collège, aujourd’hui homo, dont elle était secrètement amoureuse, et qui à l’époque « n’avait pas voulu qu’elle s’asseye à côté de lui en cours ». Elle lui avoue qu’elle fut « triste qu’il quitte le collège ». Dans le film « Pédale douce » (1996) de Gabriel Aghion, Ingrid, la Suédoise, dit qu’« à chaque fois qu’elle tombait amoureuse à Stockholm, c’était d’un pédé ».

 

Certaines « filles à pédé » voient l’homosexualité de leur meilleur ami homo comme un défi, un interdit à braver, un enjeu de séduction. « Quand je quittais la scène, elles m’attendaient en coulisse par grappes ! Parfois elles montaient par le trou du souffleur ! […] Et plus je faisais la folle sur scène, plus elles m’adoraient. » (Cyrille, le héros homosexuel de la pièce Une Visite inopportune (1988) de Copi) ; « À mon avis, ça t’excite, tout ça. » (Bernard, le héros homosexuel, à sa meilleur amie Donatienne, dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo) ; « Attention à toi, parce qu’elle est homophile ! » (Bernard parlant de Dona à son pote gay Duccio, idem) ; « Tu sais, pour une fille, sortir avec un pédé, c’est juste le rêve. » (Ana s’adressant à Jérémie le héros homo dont elle est amoureuse, dans le film « Toute première fois » (2015) de Noémie Saglio et Maxime Govare) ; etc. Par exemple, dans le film « Vil Romance » (2009) de José Celestino Campusano, Alejandra essaie de coucher avec Raúl, l’amant de son frère Roberto. Dans le film « A Single Man » (2009) de Tom Ford, Charlotte dont la vie sentimentale est un désastre (son ex-mari l’a quittée au bout de 8 ans), cherche à séduire son meilleur ami homo George : « Si t’étais pas une tante, on serait heureux ! » Dans la série Sex Education (2019) de Laurie Nunn, Lily, l’amie d’Éric le héros homo, est nymphomane.

 

Dans la pièce Le Fils du comique (2013) de Pierre Palmade, Sylvie, la meilleure amie de Pierre, le héros homosexuel, est tellement dingue de lui qu’elle lui met une pression de malade pour qu’il lui fasse un enfant et pour concrétiser son rêve à lui d’être père. Elle a pourtant tout de la nana lesbienne, qui refuse de porter des robes de soirée, qui traite Pierre d’« enculé » parce qu’il a trouvé une autre mère porteuse qu’elle, qui exerce la profession très macho de flic. Et en même temps, elle se montre très soumise à Pierre : « Je serai gentille et utile. Et Pierre pourra rester un enfant aussi. Ça aussi, c’est prévu. » L’inconfort de l’amitié amoureuse lui permet de ne pas affronter leur peur commune de la différence des sexes et leur désillusion commune de l’amour : « Je m’accroche à la certitude que l’amour ne dure pas. »

 

Il n’est pas rare que le héros homosexuel sorte par dépit avec sa meilleure amie, qu’il « l’essaye » au lit pour exploiter les sentiments de celle-ci, ou pour refouler sa propre homosexualité : « Je n’arrivais pas à admettre mon homosexualité. C’est uniquement pour cela que je suis sorti avec Stéphanie, pour me prouver que je n’étais pas homo, que je pouvais fréquenter une fille, l’embrasser, l’aimer… » (Bryan, le héros homosexuel du roman Si tu avais été…(2009) d’Alexis Hayden et Angel of Ys, p. 113) ; « C’est mon rêve d’avoir un enfant de toi. Tu es la femme de ma vie, Eva ! Tu es la femme que je voudrais avoir et celle que je voudrais être ! » (Adrien s’adressant à sa meilleure amie avec qui il veut un enfant par fécondation in vitro, dans le film « Pédale douce » (1996) de Gabriel Aghion) ; etc. Par exemple, dans le film « Le Refuge » (2010) de François Ozon, Paul le héros homo couche avec la FAP Mousse, pour ensuite l’abandonner. Dans la pièce Les Amers (2008) de Mathieu Beurton, Kevin veut se débarrasser de Jenny parce qu’il veut lui voler Joe (« Elle était là comme une barrière. ») ; il l’avait préalablement mise enceinte, avant de l’obliger à avorter. Dans les téléfilms « À cause d’un garçon » (2002) de Fabrice Cazeneuve et « Juste une question d’amour » (2000) de Christian Faure, le héros homosexuel couche avec sa meilleure amie « fille à pédé » juste pour tester son homosexualité, puis la jette. Dans le film « Mine Vaganti » (« Le Premier qui l’a dit », 2010) de Ferzan Ozpetek, la jolie Alba est délaissée par Tommaso (il préfère les garçons, et sort avec Marco), qui au départ l’avait embrassée. Dans le téléfilm « Baisers cachés » (2017) de Didier Bivel, Laura, l’ex petite amie de Louis, finalement homosexuel, se sent niée dans sa féminité : « Tu m’as fait du mal, tu sais. » Dans l’épisode 86 « Le Mystère des pierres qui chantent » de la série Joséphine Ange-gardien, diffusée sur la chaîne TF1 le 23 octobre 2017, Louison, l’héroïne lesbienne, se force à coucher avec son pote Max, pendant la colonie de vacances, pour finalement renforcer son sentiment d’être homosexuelle : « Je voulais le faire pour être sûre que j’aimais pas les filles. » Elle le jette ensuite comme une vieille chaussette. Dans le film « Call me by your name » (2018) de Luca Guadagnino, Elio se force à coucher avec Miarza, alors qu’il est homo. Celle-ci, avant de se faire larguer, avait flairé l’arnaque : « Je pense que les gens qui lisent sont un petit peu cachottiers. » ; « Je pense que tu vas me faire souffrir. Et je veux pas souffrir. » Dans le téléfilm Fiertés (2018) de Philippe Faucon, diffusé sur Arte en mai 2018, Victor, 17 ans, homosexuel, se force à coucher avec sa meilleure amie Aurélie (qui a un vrai look de baby Butch lesbienne), et s’en sert comme couverture d’hétérosexualité pour cacher son homosexualité à ses parents et faire bonne figure. Aurélie finit par s’en rendre compte et par s’en révolter, en lui fichant une claque : « Plus jamais tu te sers de moi comme ça ! » Elle exprime plus d’empathie quand Victor revient à la charge pour ne pas perdre son amitié : « Tu dois me haïr ? » lui dit-il. Elle lui rétorque : « Non. Je t’en veux. Mais je sais pas ce que tu ressens vraiment. » Dans le film « The Cakemaker » (2018) d’Ofir Raul Graizer, Tomas, un Allemand, est en couple épisodique avec Oren, un Israëlien marié à une femme, Anat, et qui finit par se tuer dans un accident de voiture à Jérusalem. Tomas, pour retrouver Oren, couche avec la veuve. Anat est le seul témoin vivant et sensuel qui peut ramener à Tomas le souvenir d’Oren. Finalement, Anat se fait « sauter » (en décalé) par les deux amants homos. Tomas couche avec elle pour recoucher symboliquement avec Oren.

 

Dans son one-man-show Fabien Tucci fait son coming-outch (2015), Fabien, le héros homosexuel, raconte comment il a commencé à tomber amoureux d’une femme, Cécile, sur une « plage abandonnée, coquillages et crustacés » (« Je te kiffe grave. » lui a-t-il dit), puis à rejeter subitement son amour (« J’ai été obligé de la laisser étendue sur le sol. C’est pas grave, c’est qu’une fille. On s’en fiche. »). Plus tard, Fabien découvre que son meilleur ami Momo, même s’il est en couple avec une femme (Isabelle), se sert de celle-ci « pour faire genre ».
 

En général, la « fille à pédé » et l’individu homosexuel se servent de couverture l’un l’autre (soit d’homosexualité, soit de célibat mal porté) ou de rabatteuse d’hommes : cf. le film « Flesh » (1968) de Paul Morrissey, le film « Queer Things I Hate About You » (2000) de Nickolaos Stagias, le roman Los Ambiguos (1922) d’Álvaro Retana, le film « Respire » (2014) de Mélanie Laurent (avec Victoire, la godiche hétérosexuelle qui seconde Charlène, l’héroïne lesbienne, qui la laissera tomber), etc. « Elle m’aime pas, Polly, je crois que j’aimerais quand même l’avoir comme fille de pédés, c’est comme ça qu’on dit fag hag, pour lui coiffer ses cheveux et tout ça, mais quand même, elle est très méchante avec moi, hein ? Les fag hags françaises sont toutes comme ça, méchantes ? Moi la mienne, à New York, Emma, elle fait tout ce que je dis à elle, comme de montrer ses seins pour que je souce des mecs. Ta fag hag à toi elle est pas gentille comme ça. » (Cody le gay nord-américain parlant à Mike le héros homo à propos de Polly, dans le roman Des chiens (2011) de Mike Nietomertz, pp. 116-117) ; « Tu sais Bruno, ça ne me dérange pas que tu sois homosexuel ! » (Christiane se servant de la beauté de son pote pour s’attirer un mec à la boîte Number One, dans la pièce Célibataires (2012) de Rodolphe Sand et David Talbot) ; « Je n’avais pas l’intention de me faire passer pour un homme, mais tu connais Tielo, il adore plaisanter. Il trouvait hilarant que je puisse piéger une fille hétéro, sans parler du fait, bien sûr, que lui aussi cherchait à lever des filles hétéros. Alors au bout d’un moment, on s’est mis à aller dans des clubs hétéros et je faisais semblant d’être son frère Peter. » (Petra s’adressant à son amante Jane, à propos de son frère hétéro Tielo, dans le roman The Girl On The Stairs, La Fille dans l’escalier (2012) de Louise Welsh, p. 82) ; « Vas-y fonce, tu verras bien ! » (Arielle, la fille à pédés découvrant que son collègue homo Antoine trompe son copain Adar avec un certain Alexis, dans le film « L’Art de la fugue » (2014) de Brice Cauvin) ; « George, venez avec moi. J’ai besoin d’un joli garçon dans le salon. » (Constance s’adressant à George le héros homosexuel, dans le film « L’Objet de mon affection » (1998) de Nicholas Hytner) ; etc. Par exemple, dans la comédie musicale Panique à bord (2008) de Stéphane Laporte, Joséphine se sert de son fils gay Kevin pour appâter les clients du bateau et leur soutirer de l’argent. Dans le one-man-show Chroniques d’un homo ordinaire (2008) de Yann Galodé, Didier utilise sa cousine-FAP comme faire-valoir : « Tu es mon public ! » lui dit-il. Dans le film « Shortbus » (2005) de John Cameron Mitchell, la FAP Severin marque un prix sur la photo qu’elle fait de son ami homo Jamie. Dans la série Clara Sheller (2005) de Renaud Bertrand, la FAP Clara utilise son meilleur ami homo Jean-Philippe comme un objet : selon elle, il est pratique d’avoir à ses côtés « un type qui vous protège de la pluie » (cf. l’épisode 1 « À la recherche du prince charmant »). Dans le docu-fiction « New York City Inferno » (1978) de Jacques Scandelari, pendant que la « fille à pédé » se fait tatouer, elle discute avec Paul, le héros homo, et ne cache pas son opportunisme à son égard : « J’adore les pédés. […] Tu peux venir avec moi. Surtout que tu es très mignon. Tu feras sensation. » Dans la pièce À plein régime (2008) de François Rimbau, Lola, avant de se découvrir lesbienne, paie des prostitués pour se donner l’illusion qu’elle peut avoir des amants (Luc, homosexuel, sera l’un d’eux). Dans le film « Indian Palace » (2011) de John Madden, Evelyn se sert de son amitié avec Graham, le héros homosexuel, pour surmonter son veuvage. Dans le film « Entre les corps » (2012) d’Anaïs Sartini, Hannah, l’héroïne lesbienne, vit en coloc avec Greg, son pote gay, et s’allonge contre son dos quand il dort.

 

Il n’y a pas de réelle amitié entre le héros homosexuel et sa meilleure amie. Il s’agit plutôt d’une exploitation mutuelle ou d’attentes voilées non-réciproques. « On n’est pas vraiment les champions de l’amitié. […] Pour toi, je suis juste la solution de simplicité. » (Franckie parlant à Hugo son ami homo, dans la pièce Ça s’en va et ça revient (2011) de Pierre Cabanis) ; « Quelque part, je crois qu’on se ressemble un peu trop. » (Laurent le héros homo à sa meilleure amie Lola, dans la pièce À plein régime (2008) de François Rimbau) ; « Tu croyais que tu allais pouvoir garder ta super copine pour toi tout seul ? Ben non ! J’suis pas une fille à pédés ! » (Arielle s’adressant à son meilleur ami gay Antoine, et ayant trouvé chaussure à son pied avec le frère de ce dernier, dans le film « L’Art de la fugue » (2014) de Brice Cauvin) ; etc.

 
 

Sur le flyer de la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis, il est marqué concernant la relation entre Alice et son meilleur ami homo : « Ils s’adorent… mais ils ne se supportent plus. »

Alice – « Freeeed, tu m’aimes ?

Fred – Non.

Alice – Ben moi non plus ! »

 
 

La FAP et son meilleur ami homo se traitent mutuellement comme des objets. « Tu sers vraiment à rien, Marjan. » (Adineh l’héroïne transsexuelle F to M s’adressant à Marjan une de ses amies, dans le film « Facing Mirrors : Aynehaye Rooberoo », « Une Femme iranienne » (2014) de Negar Azarbayjani) Par exemple, dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo, Bernard l’homosexuel joue au couturier, au conseiller relooking avec sa FAP Donatienne… ils se rendent même ensemble au Musée Grévin ! Dans le film « Saint Valentin » (2011) de Philippe Landoulsi, Valentin le héros homosexuel fait semblant d’offrir à genoux à sa FAP Naima un bouquet de poireaux… pour finalement lui piquer sa clope. Dans le film « La Vie d’Adèle » (2013) d’Abdellatif Kechiche, les camarades de classe d’Adèle, a priori gay friendly, la harcèlent pour qu’elle fasse son coming out  (« Juste assume ! »), pour ensuite le lui reprocher. Dans la pièce Qui aime bien trahit bien ! (2008) de Vincent Delboy, Sébastien l’homosexuel utilise et manipule son amie lesbienne Dadou à ses propres fins amoureuses homosexuelles.

 

Dans la pièce Les Favoris (2016) d’Éric Delcourt, Guen, le héros homosexuel, maintient une relation fusionnelle avec Camille, sa meilleure amie (« On est amis de pallier, comme des friends. »), avec qui on apprend qu’il a couché une seule fois (« C’est arrivé un soir de blues. C’était tendre, complice. On s’est laissés porter par le vin. On s’est promis qu’on ne le referait plus. ») et dont on sait qu’elle finit lesbienne. Guen, on l’apprend un peu tard, n’a pas exploité Camille seulement sexuellement, mais également financièrement. Leur relation a le goût de l’adolescence bobo qui s’éternise (« On a fait une blind-test Années 80. Et puis le lendemain, on s’est fait un plateau sushis-bio. »)… qui se délite… et se détruit.
 
 

b) L’amitié de misère et de misandrie :

Film "Pôv' fille" de Jean-Luc Baraton

Film « Pôv’ fille » de Jean-Luc Baraton


 

Mais derrière la camaraderie singée, il y a de la tristesse et de la haine. C’est pour cela qu’elle se termine souvent mal, cette « amitié » ! La FAP et l’homosexuel sont associés dans le crime, le mensonge, dans la haine/déception des hommes et du genre humain : cf. Sally la fille célibataire qui s’est fait avorter dans le film « Cabaret » (1972) de Bob Fosse, Abbey la « fille à pédé » qui aide son meilleur ami Danny à plagier un film à l’examen de la fac dans le film « Judas Kiss » (2011) de J.T. Tepnapa, Jane Randolph la féministe qui se fait avorter dans le roman El Beso De La Mujer-Araña (Le Baiser de la Femme-Araignée, 1976) de Manuel Puig, la séductrice vexée dans la chanson « Il aimait les garçons » de Kelly, etc. « De toute façon, les hommes, ça vaut rien ! » (Ana à son ami Marina le travesti M to F dans la pièce Détention provisoire (2011) de Jean-Michel Arthaud) ; « Ma vie sentimentale est un fiasco. » (Claire dans la pièce Une Heure à tuer ! (2011) de Adeline Blais et Anne-Lise Prat) ; « Les mecs me font peur. » (Marie, la FAP violée, dans la pièce Une Cigogne pour trois (2008) de Romuald Jankow) ; « Toutes, on est seules. » (Marilou dans la pièce String Paradise (2008) de Patrick Hernandez et Marie-Laetitia Bettencourt) ; « Moi aussi je me suis sentie humiliée, considérée comme moins que zéro. » (Antonietta à son meilleur ami homo Gabriele dans le film « Una Giornata Particolare », « Une Journée particulière » (1977) d’Ettore Scola) ; « C’est vrai que je n’aime personne, pas même vous, Garance. Et pourtant, mon ange, vous êtes la seule femme que j’aie jamais approchée sans haine ni mépris. » (Lacenaire à Garance, dans le film « Les Enfants du Paradis » (1943-1945) de Marcel Carné) ; « Je hais les mecs !! » (Emily, la femme bafouée par Howard son presque-mari homo, et qui passe de l’obésité d’adolescence à l’anorexie, dans le film « In & Out » (1997) de Frank Oz) ; etc. Par exemple, dans la comédie musicale Angels In America (2008) de Tony Kushner, le protagoniste homosexuel (Prior) et la FAP (Harper) prétendent vivre une « triste complicité » ensemble. Dans le film « Chacun cherche son chat » (1996) de Cédric Klapisch, Chloé, célibataire, vit en coloc avec un gay, Michel, qui ne pense qu’à tirer son coup avec des mecs à l’appart. Elle essaie de l’embrasser sur la bouche une nuit qu’elle ne voulait pas dormir esseulée dans son lit froid, mais en vain. Désespérée de ce nouveau râteau, elle lui demande : « Pourquoi je suis toute seule ? ». Et Michel lui répond : « Chais pas. T’as trop peur des mecs. Tu partages ton appart avec un pédé. » Dans son one-woman-show Chatons violents (2015), Océane Rose-Marie et son pote dépressif Jérôme (qui prend du Lexomil) quittent Paris pour aller vivre à Marseille… et surtout pour fuir leur situation amoureuse respectivement catastrophique : « On a fait partie de la diaspora des cœurs brisés. »

 

Dans le film « Pédale douce » (1996) de Gabriel Aghion, Eva est gérante d’une boîte gay portant son nom : Chez Eva. Elle est l’incarnation de la FAP qui refuse de grandir et qui se saoule de camaraderie homo pour éviter de se confronter à ses problèmes (notamment, elle avoue en fin de film s’être fait violer par son père quand elle était jeune…) et d’en sortir. « J’ai milité pour l’avortement. » dit-elle fièrement. C’est en rencontrant Alexandre, un homme marié hétéro, qu’elle se rend compte de la misère de sa situation : « À force de m’occuper des autres, j’oublie de m’occuper de moi. » Et Alexandre se jure de la tirer de cet enfer : « T’es seule, Eva, au milieu de toutes tes p’tites pédales. Tu t’es trompée de vie. » Plusieurs fois, Eva essaie de changer sa condition (« Il faudrait que je change de vie. ») mais elle est toujours tirée vers le bas par son meilleur ami gay Adrien qui la décrit comme la « femme de sa vie » et ne veut la garder que pour lui. Elle finit par reprocher à Alexandre sa complaisance et son manque de courage à tenir sa promesse : « C’est pas toi qui voulais m’arracher à tout ça ? ». Elle cherche à se faire avorter à l’issue de l’histoire, mais est raisonnée in extremis par Adrien.
 

Dans le film « Una Giornata Particolare » (« Une Journée particulière », 1977) d’Ettore Scola, Antonietta est la femme au foyer malheureuse, vivant au crochet de sa brute de mari, et de ses enfants fascistes. Elle trouve, le temps d’une journée, le réconfort dans la compagnie de Gabriele, son voisin de pallier homosexuel, qui allait se tirer une balle dans la tête avant qu’elle ne débarque chez lui pour retrouver son oiseau échappé de sa cage. Leur relation est très ambiguë : c’est une complicité de misère, confinant à l’adultère et à la déprime, et sur fond de rencontre au sommet à Rome entre Mussollini et Hitler : « Moi aussi, je me sens humiliée, considérée comme moins que rien. » (Antonietta). Antonietta tombe amoureuse de Gabriele, l’embrasse sur la bouche. Au départ, celui-ci résiste violemment. Puis il finit par se laisser vaguement faire. Gabriele avoue à Antonietta qu’il s’est fiancé avec une femme, pour s’assurer une couverture : « C’est une bonne amie qui voulait m’aider à sa façon. Peut-être que je ne jouais pas bien mon rôle. Le plus grave dans tout ça, c’est qu’on essaie de paraître différent de ce que l’on est. » Gabriele et Antonietta finissent par se consoler vaguement dans les bras l’un de l’autre, dans une étreinte à peine corporelle, et éphémère. Antonietta, l’embrassant encore sur la bouche, est même prête à sacrifier son plaisir sexuel pour fuir sa vie de femme mariée bafouée : « Tu me plais, tu me plais, comme tu es. Ces choses [= l’homosexualité] que tu m’as dites, ça m’est égal. »
 

À maintes reprises, la « fille à pédé » fictionnelle et son ami gay se complaisent dans leur misère : « Ma vie sentimentale est aussi nulle que la tienne. » (JP le héros homo à sa meilleure amie Clara, dans la série Clara Sheller (2005) de Renaud Bertrand, épisode 1 « À la recherche du prince charmant »). Ils forment le célèbre « couple ‘homo hystérique/fille paumée’ » (Clara, idem, dans l’épisode 4 « 14 juillet ») qui fait pitié. Par exemple, dans la pièce Ça s’en va et ça revient (2011) de Pierre Cabanis, Franckie pense à avorter : elle parle d’« expulser son chien ». Dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen, Wanda se définit comme « une femme libérée » qui n’arrive pas à garder un mec. Dans le film « La Forme de l’eau » (« The Shape of Water », 2018) de Guillermo del Toro, Giles, le personnage homo âgé, s’entend bien avec une femme muette, Elisa, qui a tellement en dégoût les hommes qu’elle vit sa sexualité avec une Bête de l’espace.

 

La « fille à pédé » est souvent une femme malheureuse : cf. Li Jing dans le film « Nuits d’ivresse printanière » (2009) de Lou Ye, Marie dans le film « Pièce montée » (2010) de Denys Granier-Deferre, Rachel la FAP alcoolique du film « Dérive » (1983) d’Amos Gutmann, Marga la mère abandonnée du film « Sobreviveré » (2000) de Alfonso Albacete et David Menkes, Rhonda la FAP ex-obèse (alias « Maura Bid ») dans le film « Adam et Steve » (1995) de Craig Chester, Clémentine Célarié en Hélène alcoolique et folle dans le téléfilm « Sa Raison d’être » (2008) de Renaud Bertrand, Lisa la FAP qui perd son enfant dans le film « Outrageous ! » (1977) de Richard Benner, la FAP obèse vivant avec ses deux mères lesbiennes dans le film « Fat Girls » (2006) d’Ash Christian, Victoria (Julie Andrews) la femme divorcée du film « Victor, Victoria » (1982) de Blake Edwards, Micky/Martine/Annie les trois célibataires de la pièce Les Amazones, 3 ans après… (2007) de Jean-Marie Chevret (Micky se fait avorter), Natacha la FAP alcoolique et sœur du héros homosexuel François dans la pièce On la pend cette crémaillère ? (2010) de Jonathan Dos Santos, Marie-Ange la psy boulotte gay friendly dans la pièce Happy Birthgay Papa ! (2014) de James Cochise et Gloria Heinz, Lena la femme bafouée homophobe et trompée par son mari gay dans le film « Children Of God » (« Enfants de Dieu », 2011) de Kareem J. Mortimer, Marie qui se prend des râteaux avec tous ses amants dans le film « Les Amours imaginaires » (2010) de Xavier Dolan (elle sera même prise pour une lesbienne), etc. Par exemple, dans la pièce Comme ils disent (2008) de Christophe Dauphin et Pascal Rocher, Sylvie est la FAP dépressive, désespérément célibataire, alcoolique, au chômage. « Elle a l’aigreur des femmes qui n’auront pas de petits garçons, qui n’accapareront pas le sperme des mâles pour se faire croire qu’elles créent la vie, elles qui créent la mort. […] Ce sont des mères d’amertume. Elles sont tristes. » (Willie le héros homo décrivant sa meilleure amie Liz, dans le roman La meilleure part des hommes (2008) de Tristan Garcia, p. 176) ; « Femme, j’ai eu tant d’ami hommes qui n’aimaient que les hommes que j’ai appris à me sentir inutile. Je n’avais pas de mari, pas d’enfants, c’est la vérité. » (Liz, idem, pp. 180-181). Dans le film « Le Journal de Bridget Jones » (2001) de Sharon Maguire, Bridget, la célibattante endurcie qui se définit elle-même comme une « vieille fille cinglée » qui enchaîne les histoires d’amour compliquée, est l’archétype de la « Fille à pédés » rejetant les rassemblements bourgeois de couples mariés et ne fréquentant que les groupes de célibataires homosexuels. Lors d’un cocktail mondain hétérosexuel, elle annonce devant tout le monde qu’elle se casse : « Il faut que je vous laisse. J’ai une fête qui m’attend. Des tas de gens pas mariés. Beaucoup de pédés. »

 

Dans le one-man-show Les Gays pour les nuls (2016) d’Arnaud Chandeclair, le narrateur homosexuel nous présente sa meilleure amie, Aurélie, en l’imitant avec un certain mépris : « Aurélie, c’est ma confidente, ma fille à pédé. Elle est toujours accompagnée d’une cigarette et d’un bon verre de vin… Oui, Aurélie est une saoulasse. C’est une fille-à-pédés. » Plus tard, elle change de nom (elle s’appelle Armelle) et finit par être maltraitée et virtualisée : « Pourquoi Armelle est là à toutes les soirées ? C’est de la schizo. »
 

La FAP est parfois une femme obèse ou peu gâtée par la Nature : cf. Donatienne complexée par sa morphologie de petite grosse dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo, l’amie d’enfance obèse de Marco le héros homo du film « Footing » (2012) de Damien Gault, Linda la fille boulotte et mal aimée du film « Get Real » (« Comme un garçon », 1998) de Simon Shore, Agathe la FAP célibataire avec son pot de Nutella dans la pièce Les deux pieds dans le bonheur (2008) de Géraldine Therre et Erwin Zirmi, Lola la FAP obèse dans la pièce À plein régime (2008) de François Rimbau, etc. « Ça me fait la même chose quand je rencontre un homme qui me plaît. Mais vois-tu, je finis toujours seule, à m’empiffrer et à prendre des kilos. » (Carmen la FAP s’adressant à son meilleur ami homo Daniel, dans le film « I Love You Baby » (2001) d’Alfonso Albacete et David Menkes) ; « Tu vas voir comme c’est bon, ça, le Nutella, quand on a un manque d’affection ! » (Donatienne la FAP s’adressant à Bernard son meilleur ami homo, dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo) ; « J’avais été obèse pendant toute mon existence. » (Emily, la future femme d’Howard Brackett, le héros gay refoulé, dans le film « In & Out » (1997) de Frank Oz) Par exemple, dans la pièce L’un dans l’autre (2015) de François Bondu et Thomas Angelvy, à la « Soirée Mousse » de Paul, Thomas, l’un des héros homos, se fait draguer par celle qu’il prénomme « la grosse Mathilde ». Dans le film « Plaire, aimer et courir vite » (2018) de Christophe Honoré, la copine actrice obèse de Jacques parle tout haut et sans gêne dans la rue de son état sérologique (VIH).

 

La « fille à pédé » est généralement une femme bafouée dans sa féminité et sa maternité. Par exemple, dans le film « Jagdszenen Aus Niederbayern » (« Scènes de chasse en Bavière », 1969) de Peter Fleischmann, tout le monde au village dit de la Tonka qu’elle est une putain parce qu’elle sort avec Abram, le héros homosexuel, et qu’elle attend un enfant de lui. Dans le film « Stand » (2015) de Jonathan Taïeb, se déroulant en Russie, lorsque Katya se rend compte que son pote gay Anton lui prête peu d’attention, elle soupire : « La galanterie française me manque… » Dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen, Benoît était persuadé que Wanda, la FAP, au moment de leur première rencontre, était un travelo. Dans le roman Les Nettoyeurs (2006) de Vincent Petitet, Sophie, la meilleure amie d’Antoine, ressemble à Louise Brooks, la femme androgyne par excellence (p. 68) ; Antoine, pour ne pas être associé conjugalement à elle, la présente en société comme une femme morte : « Je sortais avec une fille mais… elle est morte. » (p. 15) ; « Sophie avait modérément apprécié qu’il la fasse passer pour morte. » (p. 21) Dans le film « The Talented Mister Ripley » (« Le Talentueux M. Ripley », 1999) d’Anthony Minghella, Marge se met toujours en couple avec des hommes qui se révèlent être soit des Don Juan bisexuels (Dick), soit des homos (Peter). Le même sort est réservé à la pauvre Meredith, qui se fait des gros films pour rien avec Tom, le héros homo. D’ailleurs, Tom pique tous les amants de Marge : Dick puis Peter.

 

Dans le film « Love, Simon » (2017) de Greg Berlanti, Leah et son meilleur ami homo Simon ont une relation amicale vieille de 13 ans et tellement fusionnelle qu’ils se surnomment « les jumeaux siamois ». Ils commentent ensemble le physique des mecs qui les attirent mutuellement, se sont déguisés en « Drôles de Dames » à certaines occasions au lycée. Mais en réalité, cette complicité cache une profonde déception amoureuse chez Leah, qui finit par déclarer ses sentiments à Simon : « J’étais amoureuse de toi. J’ai plusieurs fois essayé de te le dire. » Plus tard, Simon a essayé de caser Leah avec Nick, afin que son homosexualité ne soit pas révélée au grand jour par Martin… et Leah a été doublement blessée par cette trahison : « Tu m’as piégée pour me briser le cœur quand tu pensais que j’étais amoureuse de Nick, et ça, c’est vraiment trop cruel. »
 

Souvent, la FAP délaissée en amour (y compris par son ami homo) détruit les symboles de sa féminité et flirte avec le lesbianisme. Il n’est pas rare du tout qu’elle se rabatte par dépit sur les femmes : cf. Lucy dans le film « Boy Culture » (2007) de Q. Allan Brocka, la maman de Jamie dans le film « Beautiful Thing » (1996) d’Hettie Macdonald, Mrs Hunter la maman de Nico dans le film « Another Gay Movie » (2006) de Todd Stephens, Lola dans la pièce À plein régime (2008) de François Rimbau, Marcy dans la pièce Un Mariage follement gai ! (2008) de Thierry Dgim, Nancy la FAP en mauve dans la pièce Qui aime bien trahit bien ! (2008) de Vincent Delboy, Sarah la sœur d’Effi tout de mauve vêtue dans le film « Dérive » (1983) d’Amos Gutmann, etc. « La lesbienne refoulée qui ne comprend pas pourquoi elle se fait toujours draguer par des lesbiennes… » (Océane Rose Marie dans son one-woman-show La Lesbienne invisible, 2009) ; « T’es pas très claire sur le sujet. » (Max s’adressant à sa meilleure amie Mumu, dans la pièce 1h00 que de nous (2014) de Max et Mumu) ; « Si on était normaux, on s’embrasserait, là. » (Stephany, l’héroïne lesbienne s’adressant à Joe son meilleur pote gay alors qu’ils partagent le même lit et se donnent la main, dans le film « Pride » (2014) de Matthew Warchus) ; etc. Par exemple, dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen, Wanda, la FAP, fait cramer ses poupées dans la cheminée, s’alcoolise, est obèse. Dans le one-man-show Chroniques d’un homo ordinaire (2008) de Yann Galodé, la cousine de Didier, le héros homo, a tout de la femme lesbienne : « Tu es beaucoup trop sportive ! » Dans le one-man-show Hétéro-Kit (2011) de Yann Mercanton, la FAP de François, Gwendo, est sapeur-pompier lesbienne. Dans le roman Des chiens (2011) de Mike Nietomertz, Simon, le héros homosexuel, découvre que sa meilleure amie Polly devient lesbienne : « Mais t’es lesbienne maintenant ? » (p. 12) lui demande-t-il ; et cette dernière lui répond d’un air évasif : « Non. Enfin chais pas, j’ai envie de ne pas savoir. » (p. 18) Dans la pièce Confidences (2008) de Florence Azémar, Florence la lesbienne avoue avoir été initialement amoureuse de Stéphane, son meilleur ami gay. Dans le téléfilm « Clara cet été-là » (2003) de Patrick Grandperret, Zoé, la meilleure amie « hétéro » de Clara, l’a poussée à se penser lesbienne en l’embrassant sur la bouche. Dans la pièce Un Cœur en herbe (2010) de Christophe et Stéphane Botti, Ingrid, femme lesbienne, a couché avec Mathan, homme gay, avant de devenir sa meilleure amie. Dans l’épisode 268 de Demain Nous Appartient diffusé sur TF1 le 13 août 2018, Sara, prise en sandwich entre Bart (son copain) et Hugo qui se font la cour, s’est révélée lesbienne au tout début de la série. Dans le film « Die Mitter der Welt » (« Moi et mon monde », 2016) de Jakob M Erwa, Teresa est la confidente de Phil, homosexuel, et est également en couple avec Pascale.

 

Il arrive aussi que la FAP lesbienne se serve de son meilleur ami homo comme couverture d’homosexualité, comme c’est le cas dans le film « My Father Is Coming » (1991) d’Elfi Mikesh. Dans le roman Deux Femmes (1975) d’Harry Muslisch, Sylvia se prend en photo avec un homme inconnu dans un zoo pour ensuite le présenter à sa mère comme son fiancé et faire illusion sur son homosexualité. Dans la pièce Un Mariage follement gai ! (2008) de Thierry Dgim, Marcy fait passer son meilleur ami gay Sébastien pour son futur mari afin de leur cacher qu’elle est homosexuelle, ce à quoi Sébastien proteste : « Je suis la couverture de Madame ! » Dans la pièce La Famille est dans le pré (2014) de Franck Le Hen, Cindy est l’archétype de la fille à pédé blonde ridiculisée en cruche décérébrée qui sert de couverture hétrosexuelle accompagnant le chanteur gay Tom. Ce dernier s’en défend : « Cindy est une couverture pour les médias. […] Pour Cindy… chui obligé. Mes fans, elles seraient déçues si elles me voyaient dans les bras d’un mec. » La mamie appelle Cindy « Miss Camping » et tous les personnages se moquent d’elle. Mais Cindy rentre complètement dans leur jeu, par opportunisme médiatique, car elle rêve de devenir célèbre dans les bras de Tom. À la fin, elle s’excuse auprès de Tom (alors que ce serait pourtant à lui de le faire !) pour son arrivisme : « Pardon, mais je suis obligée de jouer à ça… » Tom et Cindy s’exploitent mutuellement. Dans le téléfilm « Un Noël d’Enfer » – « The Christmas Setup » – (2020) de Pat Mills, Madelyn (« Maddy »), la meilleure amie d’Hugo (garçon gay avec qui elle maintient une relation fusionnelle), trahit publiquement le secret bien gardé de la future mutation professionnelle de ce dernier à Londres.

 

La FAP trouve dans son meilleur ami gay une relation sécuritaire, dans laquelle elle ne sera pas obligée de se donner entièrement en amour, où elle ne sera pas « lourdement draguée » ; et le héros homosexuel, pareil, ne prend pas beaucoup de risques en s’associant avec une fille qui chante cyniquement l’homosexualité et l’impossibilité de leur binôme ! Un lien-préservatif parfait ! « Toi au moins, tu ne me feras jamais de mal. » (Wanda s’adressant à Benoît dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen) ; « À présent elle [Marilyn] me force à faire chambre commune quoique je n’aie rien à craindre : cette fille de trente-cinq ans est toujours vierge. » (le narrateur homosexuel dans le roman Le Bal des folles (1977) de Copi, p. 94) L’amitié FAP/homosexuel est en réalité un rempart à la sexualité et à l’Amour vrai.

 

Film "Garçon stupide" de Lionel Baier

Film « Garçon stupide » de Lionel Baier


 

Il existe parfois entre l’homosexuel fictionnel et sa meilleure amie un pacte de virginité mutuelle où chacun s’impose d’être célibataire, d’être la vestale de l’autre… et si l’un d’eux rompt ce pacte amical passionnel de stérilité, il est injurié ou mis à mort. « I need a real Virgin ! » (Pierre Burger dans la comédie musicale HAIR (2011) de Gérôme Ragni et James Rado) ; « Je veux t’attendre au zénith dans le ciel de la pleine lune ! Je veux ta virginité. » (Ahmed s’adressant à Lou dans la pièce Les Escaliers du Sacré-Cœur (1986) de Copi) ; « Marilyn, qui était toujours vierge, la première. » (le narrateur homosexuel dans le roman Le Bal des Folles (1977) de Copi, p. 32) ; etc. Par exemple, dans le film « Mambo Italiano » (2003) d’Émile Gaudreault, Lina, la mère de Nino, accepte avec enthousiasme l’homosexualité de son fils… à partir du moment où il reste tout à elle et qu’il ne ramène pas de copain à la maison ! ; elle lui fait une crise de jalousie quand il lui présente Angelo. Dans le film « Plaire, aimer et courir vite » (2018) de Christophe Honoré, Jacques, le héros homo, a eu une enfant avec un copine, Isabelle, qu’il n’hésite pas à traiter d’équipière : « On fait une belle équipe avec Isabelle. » Dans la pièce Les Sex Friends de Quentin (2013) de Cyrille Étourneau, Michèle, la cruche bimbo qui essaie de convertir Jules, le héros homosexuel, à l’hétérosexualité grâce à ses charmes se révèle « frigide » (après avoir couché avec lui) et vierge : tous deux commandent d’ailleurs comme boisson un « puceau à cheval ». Dans la pièce Confidences (2008) de Florence Azémar, Stéphane qualifie Florence de « Blanche-Neige » qui doit garder sa virginité pour lui. Dans le film « Garçon stupide » (2003) de Lionel Baier, Marie, la « fille à pédé » virginale, a osé être « infidèle » à son meilleur ami homo Loïc en sortant avec un autre homme que lui ! : Loïc la traitera de « pute » et la poussera au suicide. Dans son concert Free : The One Woman Funky Show (2014), Shirley Souagnon drague une femme à son goût dans le public, pour finalement la traiter de « pute ». Dans la pièce Confidences entre frères (2008) de Kevin Champenois, Damien injurie Amélie de « salope » parce qu’elle a couché avec son frère Samuel. Dans la pièce Ça s’en va et ça revient (2011) de Pierre Cabanis, Hugo, le héros homo qui n’avait pas voulu de Franckie quand elle était célibataire, la jalouse quand elle revient avec son ex : il la voudrait éternellement vierge. Dans la pièce Bonjour ivresse ! (2010) de Franck Le Hen, Marie reproche à Wanda la FAP d’empêcher Benoît de se trouver quelqu’un, d’être toujours avec lui, et de lui bouffer la vie. Dans la pièce Nous deux (2012) de Pascal Rocher et Sandra Colombo, Donatienne la FAP est frigide ; et son meilleur ami Bernard ne prétend pas y remédier « Tu sais, en ce moment, j’ai la libido d’une huître morte… » Dans la pièce Une Souris verte (2008) de Douglas Carter Beane, Diane, la FAP lesbienne, empêche son ami homo Mitchell de s’unir à Alex. Dans le film « Like It Is » (1998) de Paul Oremland, Paula, la FAP, veut que son copain homo Matt reste vierge : elle se montre jalouse envers Craig, le compagnon de celui-ci. Dans la série Clara Sheller (2005) de Renaud Bertrand, JP empêche Clara de fréquenter des hommes, d’avoir un enfant (cf. l’épisode 4 « 14 juillet ») et l’encourage même à se faire avorter (cf. l’épisode 5 « Oublier Paris »). Dans le film « Órói » (« Jitters », 2010) de Baldvin Zophoníasson, Stella est le prototype de la « fille à pédé » dark : post-adolescente gothique bisexuelle, amoureuse de Gabriel son meilleur ami (« Tu es le seul homme de ma vie. » lui avouera-t-elle) finit par se suicider parce qu’elle découvre que ce dernier est homosexuel. Dans le roman Le Portrait de Dorian Gray (1890) d’Oscar Wilde, Dorian Gray pousse la comédienne Sibyl Vane au suicide parce qu’elle n’a pas été aussi parfaite, artistique et vierge qu’il l’aurait rêvé.

 

Dans le film « Hoje Eu Quero Voltar Sozinho » (« Au premier regard », 2014) de Daniel Ribeiro, Giovanna a la panoplie de la parfaite « fille à pédés » : elle reste collée à son meilleur ami Léo sur la cour du lycée, essaie de se trouver (sans succès) un petit ami (le beau Gabriel finira dans les bras de Léo : la loose…), se présente ironiquement comme alcoolique pour noyer son chagrin (« Je suis alcoolique maintenant. »), ne comprend pas pourquoi Léo l’a « trahie » (« Comment ton meilleur ami peut t’abandonner comme ça ? »), et parachève la misère de sa situation en jouant le rôle de l’entremetteuse gay friendly entre Gabriel et Léo parce qu’elle est « trop heureuse pour eux » (« Vous feriez un beau couple. ») Le paroxysme de la victime consentante rêvée par les réalisateurs gays ! Sois frigide et souriante quand même !

 

La relation terne, ennuyeuse et mortifère que vivent la FAP et son ami homosexuel non seulement les frustre mais peut les rendre pour le coup insatisfaits et violents. « J’en ai marre de tes conneries de gamine. J’en ai marre de te traîner. T’es qu’un boulet. » (Marie, l’héroïne lesbienne, s’adressant à son amie bien en chair, Anne, qui n’a que des emmerdes avec les garçons, dans le film « Naissance des pieuvres » (2007) de Céline Sciamma). Après avoir accepté pour un temps le jeu du « délire » au Banana Café, la FAP finit par en vouloir à son meilleur ami de son indifférence « amicale » à son égard. Tout en continuant de défendre orgueilleusement son titre de « fille à pédés » déjantée, elle se comporte à certains moments avec une réelle homophobie. C’est logique : N’oublions pas qu’en coulisses, la FAP n’a pas digéré la première peine de cœur que lui a infligée son meilleur homo qui a osé lui dire « Tu me dégoûtes » et qui l’a rendue frigide !

 

Par exemple, dans le film « L’Objet de mon affection » (1998) de Nicholas Hytner, Nina et son meilleur ami gay se persuadent dans un premier temps qu’ils vont pouvoir vivre un amour asexué où chacun y trouvera son compte et vivra même moins de contraintes que les couples femme-homme mariés : « Tu crois que la plupart des couples mariés sont aussi heureux que nous ? Je crois que le sexe, ce n’est pas si important que ça. » (George) Ils se font de grandes déclarations d’adoration : « Tu sais que je t’adore, Nina. » déclare George ; « Moi aussi, je t’adore. » lui répond Nina. Mais une fois que George accueille un garçon dans sa vie, Nina commence à faire une crise de jalousie : « C’est fou ce que les pédés ont de choses en commun ! » (Nina) « Je veux que tu m’aimes de la même façon que tu l’aimes. » (Nina). Dans le film « Plaire, aimer et courir vite » (2018) de Christophe Honoré, Arthur, le héros homo, couche avec Nadine, mais elle découvre plus tard l’homosexualité du jeune homme : « On a dit qu’on restait amis ? […] Pourquoi tu continues à sortir avec des gens comme moi ? […]T’es très cruel, tu sais. » Elle finit par le trahir, en l’outant à ses propres parents.
 

Dans le film « Die Mitter der Welt » (« Moi et mon monde », 2016) de Jakob M Erwa), Katja, la meilleure amie de Phil, le héros homo, peinturlure ce dernier de moutarde et de confettis sucrés sur le visage, en disant qu’elle opère un « chef d’œuvre ». Elle le mène à la baguette : « Tu sais que j’ai une sacrée intuition. » (Katja) « Tu ne peux pas manipuler mes pensées. […] Bon, ok, tu peux. » (Phil, s’avouant vaincu). Phil est vraiment le paravent de la misandrie de « Kat » : « Les mecs, c’est des cons ! Avec toi, au moins, je suis sûre et certaine que tu seras toujours avec moi. » (Katja) Mais le jour où Phil trouve un petit ami, Nicholas, elle contient sa jalousie (car elle voudrait ne garder Phil que pour elle) en planifiant un tour machiavélique qui brisera à jamais leur relation : elle conquière Nicholas et couche avec lui.
 

Frigide Barjot

Frigide Barjot


 

Elle échafaude un plan de vengeance d’autant plus pernicieux qu’il prend l’apparence de la camaraderie souriante. « Ne m’appelez plus Marie-France ! La Marie-France, vous l’avez laissée tomber ! » (la bonne du curé à Mgr Miriel, dans la pièce Les Miséreuses (2011) de Christian Dupouy). La FAP confirme/enferme souvent son ami gay dans l’homosexualité, dans une caricature exotique et infantilisante : « T’es ma fofolle à moi ! » (Alice à son meilleur ami homo Fred, dans la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis) Elle lui parle comme s’il était un animal de compagnie. Il lui rend bien son mépris, car parfois, par un humour vache, il la présente comme une pauvre fille, un boulet. « C’est ma voisine Ariane. Elle est folle. » (André le héros homosexuel du film « Le Deuxième Commencement » (2012) d’André Schneider)

 

Dans la pièce Commentaire d’amour (2016) de Jean-Marie Besset, la relation ambiguë et fusionnelle entre Guillaume, homosexuel, et Mathilde, sa meilleure amie amoureuse de lui, est dépeinte. « On est tellement proches, n’est-ce pas ? » (Mathilde) Guillaume se sert de Mathilde comme appât pour reconquérir son amour de jeunesse Michael à Dublin, sans trop savoir si ce dernier est toujours homo ou pas. Au départ, Mathilde n’en est pas enchantée, et demande à son ami plus de précision sur son rôle de « test d’homosexualité » pendant le voyage : « Si Michael est marié, tu es ma femme. S’il est célibataire, tu es ma meilleure amie. » (Guillaume) Mathilde et Guillaume ont vécu leurs années d’adolescence dans les paillettes… mais on découvre qu’ils se sont exploités l’un l’autre. Dans les bars, Mathilde était la bonne copine délaissée : « Question boîtes, on a connu l’Âge d’Or… mais je passais mon temps derrière un pilier à t’attendre. » (Mathilde) ; « Cette solitude à deux, ça devient… mon lot de fille à pédés. » (idem) ; « Moi aussi, j’me sens seule. » (idem) ; etc. Guillaume ne sort pas avec Mathilde, alors que celle-ci voudrait bien, et a le culot de la décrire comme une bonne copine (« Tu es ma compagnie. ») et de se marier avec une autre femme, Vanéa. Il la considère comme un bibelot : « Tu ferais la Madone de je ne sais quel tableau. » Il lui dédie pourtant toute sa vie : « Même pas ma mère ne me connaît mieux que toi. » Mathilde dit qu’ils vivent avec l’homosexualité « une fraternité devant la mort ». Elle essaie de transformer Guillaume en célibataire ou en homosexuel pratiquant, pour le garder toute à elle ou pour ne pas avoir de concurrence avec une femme : « Franchement, j’aimais quand tu étais avec des garçons ou seul. » Pire : par sa gay friendly attitude, elle veut avoir un ascendant sur son meilleur ami gay. Elle l’enferme dans son homosexualité pour garder le pouvoir : « Je me voyais régner sur ta vie. […] J’ai essayé de te trouver un nouveau mari. » ; « Toutes ces relations se sont passées sous mon règne. Toutes ces relations ont été commentées par moi. » Et elle a choisi de ne coucher qu’avec des potes conseillés par Guillaume, toujours pour lui plaire, vivre un simulacre de fidélité, et vivre sa vie par procuration avec lui (et à défaut de ne pas pouvoir coucher avec lui) : « Je ne couche avec Dirk que parce que Dirk a couché avec toi. » Guillaume a parfois des remords d’avoir laissé Mathilde envahir sa sexualité et sa vie : « Je n’aurais pas dû trop t’associer à mes activités » ; « Je t’en supplie. Sors-nous de cette impasse. » Mathilde finit par trahir Guillaume par délation en appelant au téléphone la femme de Michael, afin de lui annoncer que Guillaume et Michael se retrouvent dans une chambre d’hôtel. Guillaume ne lui en veut même pas : il se contente de chanter la chanson « La Garce ». Mathilde et Guillaume se dorlotent dans leur misère amoureuse commune, en passant « des nuits entières à écouter Barbara ». « Évidemment, maintenant, on est blasés. » (Mathilde) Le spectateur apprend que Guillaume et Mathilde ont essayé de coucher ensemble, mais que ça a été une « chose épouvantable ».
 

Le héros homosexuel finit lui aussi par haïr sa meilleure amie, qui le saoule d’amitié et d’une adoration adolescente. « Je refuse de porter le poids de ton mal de vivre permanent ! » (Didier le héros homosexuel s’adressant à sa cousine collante, dans le one-man-show Chroniques d’un homo ordinaire (2008) de Yann Galodé) ; « On part à la dérive. On n’a aucune emprise sur nos vies ! » (Cliff le romancier homosexuel à Sally la FAP, dans la comédie musicale Cabaret (1966) de Sam Mendes et Rob Marshall) ; « Tu dois t’éloigner de moi. » (Alan Turing, le mathématicien homosexuel s’adressant à la femme qui l’aime, Joan Clarke, dans le film « Imitation Game » (2014) de Mortem Tyldum) ; « Mon mépris pour cette fille [Marilyn] m’a fait sous-estimer ses forces. » (le narrateur homosexuel dans le roman Le Bal des folles (1977) de Copi, p. 43) ; « Je la déteste. » (idem, p. 94) ; « Cette fille est en train de me bouffer… » (Fred le héros homo à propos de sa meilleure amie Alice dans la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis) ; « Je me demande si on est encore amis. » (Ine, la FAP lesbienne, à Miriam/Lukas, l’héroïne transsexuelle F to M, dans le film « Romeos » (2011) de Sabine Bernardi) ; « Tu me pèses. T’es toujours là à tourner autour de moi. » (Stéphane le héros homosexuel s’adressant à sa meilleure amie lesbienne Florence dans la pièce Confidences (2008) de Florence Azémar) ; « J’te déteste ! » (Florence à Stéphane, idem) ; « Je te tuerai. » (Weldon faussement menaçant face à Leonora dans le film « Reflections In A Goldeneye », « Reflets dans un œil d’or » (1967) de John Huston) ; etc. Par exemple, dans le roman Le Cœur éclaté (1989) de Michel Tremblay, Jean-Marc n’hésite pas à traiter sa meilleure amie lesbienne Hélène de « sorcière » (idem, p. 53) ; il dit qu’il veut la tuer : « Pourquoi est-ce qu’on voudrait étrangler ses amis parfois ? » (idem, p. 48) Dans la pièce Hétéropause (2007) d’Hervé Caffin et de Maria Ducceschi, on retrouve le couple haineux gay/lesbienne : « Je vais te détruire » déclare Hervé l’homosexuel à sa femme Choupette qu’il imagine, le temps d’un cauchemar, en lesbienne.

 

La FAP et son meilleur ami homo ont la violence des deux jumeaux spéculaires narcissiques, qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre… mais qui n’ont rien à faire ensemble et qui passent leur temps à se marcher sur les pieds, à « se les briser », à se tirer vers le bas : « Tu joues la meilleure amie, et puis après, tu joues la parfaite hystéro qui m’arrache la moitié du visage ! » (Fred le héros homo à sa meilleure amie, dans la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis) ; « Arrête de me toucher ! J’vais finir en morceaux avec toi ! » (Fred) ; « Tu sais, je me demande si ta fréquentation me fait du bien ou me tire irrémédiablement vers le bas. » (Kathy parlant à son meilleur ami homo Manu, dans le film « Comme les autres » (2008) de Vincent Garenq)

 

La FAP et le héros homosexuel contemplent finalement dans leur union factice un être mort et stérile, l’androgyne, autrement dit l’incarnation de l’amour impossible sublimé. Ce n’est pas un hasard s’ils révèlent parfois qu’ils sont les amants d’un seul homme, et que c’est une jalousie inconsciente/idolâtre qui les unit. « Soudain, nous nous souvenons que ce qui nous rapproche, ce qui nous attache l’un à l’autre, c’est ce mort entre nous. Nous sentons la présence de ce disparu entre nous. Nous sommes à nouveau ensemble, elle et moi. » (Vincent et la mère d’Arthur, l’amant de Vincent, dans le roman En l’absence des hommes (2001) de Philippe Besson, p. 206) ; « Je la [Marilyn] détestai, mais je me gardai bien de le lui montrer ; j’étais jaloux et je le cachais. Et elle adorait Pierre. […] Elle tomba amoureuse de Pierre avec une violence extraordinaire, ce fut l’adversaire le plus rusé que j’aie jamais rencontré. » (le narrateur homosexuel parlant de Marilyn vis-à-vis de son amant Pierre, dans le roman Le Bal des folles (1977) de Copi, p. 30) ; « Elle me saute dessus comme une hyène, me griffe le visage, nous nous rouons de coups, je lui serre la gorge, Pierre nous sépare. » (idem, p. 58) Par exemple, dans la pièce Coloc’ à taire ! (2010) de Grégory Amsis, Alice et son meilleur ami homo Fred aiment le même homme : Julien (qui se révèlera homo !). Dans le film « La Bête immonde » (2010) de Jann Halexander Hector et sa sœur Ariana sont chacun homos, et sont pourtant sortis avec le même homme, Arsène. Dans le film « Les Amours imaginaires » (2010) de Xavier Dolan, Marie et Francis (le héros homosexuel) se disputent le beau Nicolas.

 

Oui, l’amitié entre la « fille à pédé » et le héros homosexuel ne tient principalement qu’à deux fils : la haine de soi (= désir de mort) et le machisme.

 
 

FRONTIÈRE À FRANCHIR AVEC PRÉCAUTION

 

PARFOIS RÉALITÉ

 

La fiction peut renvoyer à une certaine réalité, même si ce n’est pas automatique :

 
 

a) La bonne copine « délire » et secrètement amoureuse de son ami homosexuel :

Tori Spelling dans le film "Trick" de Jim Fall

Tori Spelling dans le film « Trick » de Jim Fall


 

La « fille à pédé », cette « célibattante » qui agace autant qu’elle amuse par son sens du ridicule assumé, est de plus en plus connue dans nos sociétés post-modernes et sur nos écrans car elle est un sous-produit de l’émancipation ratée des femmes, un signe des divorces, donc de la haine croissante des hommes pour le femmes, et de la haine croissante des femmes pour le hommes. On la voit arriver en troupeaux, puisqu’il y a de moins en moins de mariages réussis, de plus en plus de « célibataires et fiers de l’être », de plus en plus de garçons tentés par l’homosexualité et de bonnes copines seules les entourant de leur sollicitude et de leur désespoir de ne pas être aimées. « Étant une fille, Anaïs avait plus de facilités à m’accorder son amitié. On pardonne plus facilement les filles de parler aux pédés. À cette période, mes rares amis étaient en fait des amies. » (Eddy Bellegueule dans le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule (2014) d’Édouard Louis, p. 67)

 

Au départ, la « fille à pédé » est comédienne ou actrice. C’est la femme-objet (ou celle qui la copie) qui attire à elle tous les hommes don-juanesques qui, en cherchant eux aussi à devenir objet, s’asexualisent/s’homosexualisent. « Tout se passe comme si, dans le village, les femmes faisaient des enfants pour devenir des femmes, sinon elles n’en ont pas vraiment. Elles sont considérées comme des lesbiennes, des frigides. Les autres femmes s’interrogent à la sortie de l’école ‘L’autre elle a toujours pas fait de gosses à son âge, c’est qu’elle est pas normale. Ça doit être une gouinasse. Ou une frigide, une mal-baisée.’ Plus tard je comprendrai que, ailleurs, une femme accomplie est une femme qui s’occupe d’elle, d’elle-même, de sa carrière, qui ne fait pas d’enfants trop vite, trop jeune. Elle a même parfois le droit d’être lesbienne le temps de l’adolescence, pas trop longtemps mais quelques semaines, quelques jours, simplement pour s’amuser. » (Eddy Bellegueule dans le roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule (2014) d’Édouard Louis, pp. 59-60). La fille à pédés prend ses amis gays ou trans pour des objets. Par exemple, dans le documentaire « Bixa Travesty » (2019) de Kiko Goifman et Claudia Priscilla, Nubia dit à Linn, son meilleur pote travesti : « On dirait une statue. », à propos d’une photo qu’elle commente de lui.
 

Les FAP à l’écran le sont la plupart du temps dans la réalité concrète : Julie Andrews, Dalida, Liz Taylor, Liza Minelli, Marilyn Monroe, Clémentine Célarié, Lio, Mylène Farmer, Sylvie Joly, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Ophélie Winter, etc., sont entourées d’hommes homosexuels et semblent les attirer. Elles jouent le jeu de la fraternité (et celle-ci peut se révéler de sang) : « J’ai été élevée par mon frère homosexuel. » (Virginie Lemoine)

 

La « fille à pédé » est habituellement une femme qui refuse de vieillir, qui s’habille dans du 12 ans, qui jadis a croqué et séduit les hommes (mais qui a une sacrée revanche à prendre sur eux !), qui boit parfois comme un trou, qui a une vie de famille ou amoureuse compliquée et insatisfaisante, et qui cultive une bonne humeur suspecte qui confine à la vulgarité beauf. Elle est persuadée qu’elle a un rôle privilégié dans le « milieu homosexuel » (Roselyne Bachelot, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Dominique Bertinotti, Frigide Barjot, etc.). Elle ne se rend pas compte que sa place a l’ambiguïté du copinage alcoolisée, du foutage de gueule sincère, ou de la guerre des sexes dont elle est pleinement complice !

 

Et dans des sphères beaucoup moins « people », l’amitié que vivent la FAP et son meilleur ami homo a le parfum éphémère des amitiés adolescentes, des p’tits délires narcissiques entre gamins qui ont peur d’eux-mêmes et des autres, des unions de misère, des règlements de compte larvés avec la gente masculine et avec la religion (avec le Réel en somme !). Leurs délires flattent leur superficialité commune. Ils s’aiment parce qu’ils détestent/pleurent/« ne croient plus en l’amour » ensemble. « En accordant dorénavant beaucoup de temps à mon entourage professionnel notamment féminin, je m’intronisais aussi plus que jamais en femme, au point que les conversations que je tenais ressemblaient aux leurs. En effet, lorsque j’arrivais le matin, c’était pour parler de vêtements ou de cuisine ; de même que pendant les heures de déjeuner, je traînais les magasins avec ce même entourage à la recherche de petits bibelots de décoration. Ma condition était l’archétype voulu d’une vie de femme, mes propos et mes réactions, ceux d’une fille vivant seule. » (Berthrand Nguyen Matoko, Le Flamant noir (2004), p. 130) ; « Les femmes et les gays ont ceci en commun qu’ils font partie d’une minorité d’un point de vue social. Ils n’ont pas les mêmes droits que les hommes hétéros. C’est pour ça qu’ils se sentent proches. » (Inga Humpe interviewée dans le documentaire « Somewhere Over The Rainbow » (2014) de Birgit Herdlitschke, diffusé en juillet 2014 sur la chaîne Arte) ; « Les icônes gays ont souvent un destin tragique. Elles chantent des chansons impressionnantes, excessives, mais elles ont une existence difficiles parce qu’elles vivent constamment sous le regard du public. On entend sans cesse parler d’elles dans les médias. On sait que leur vie amoureuse est un fiasco. Ce sont des vies assez tragiques. Et c’est ce qui les rend attirantes à nos yeux. » (Steve Blame, idem) ; etc.

 

Film "L'Objet de mon affection" de Nicholas Hytner

Film « L’Objet de mon affection » de Nicholas Hytner


 

La FAP classique a le chic pour se mettre dans des situations amoureuses compliquées : c’est une héroïne tragique version Bridget Jones boulimique (voire nymphomane accaparante ou hystéro !), qui va préférer (ce qu’elle présente comme) l’inaccessible (homosexuel). Beaucoup de fois, elle révèle ses sentiments amoureux pour son meilleur ami homo : « Chers tous ! Je suis une hétérosexuelle qui lutte contre l’homophobie. Vous allez vous dire : ‘Mais qu’est-ce que c’est que cette fille ?’ Eh bien, je suis une fille qui vous aime et vous embrasse très fort, et, surtout, qui crache à la gueule des homophobes (c’est clair ?) ! Non, franchement, je ne tolère ni les propos racistes ni les propos antigays. Je ne comprends pas comment on peut avoir de la haine envers les gens qui aiment, tout simplement ! Aussi, je n’aime pas trop utiliser les appellations ‘homo’, ‘hétéro’, ‘bi’, etc. Nous sommes tous des gens qui avons envie d’aimer et d’être aimés ! Il ne faut pas classer les individus, sinon les cons pointent leur doigt vers ‘ceux-là’. Il y a des gens qui aiment les patates et pas les carottes, ou l’inverse, ou les deux. Chacun son truc ! Un jour, mes poufs de copines ont insulté un homo dans la rue (honte à moi d’avoir été leur amie ! Je les aurais massacrées une par une ! Je mourrais d’envie de leur crier : ‘Hé, bande de connes, j’suis lesbienne !’ J’achète Têtu tous les mois parce que c’est un mag que j’aime et qui est très intéressant. Je suis fan de Mylène Farmer aussi. C’est Simon, mon meilleur ami homo, qui m’a fait découvrir tout cela, et je l’en remercie du fond du cœur. Parce que grâce à lui, j’aime vivre, j’aime aider les autres. J’ai découvert ma voie et je me suis fait de vrais amis, et, même s’ils sont homos pour la plupart, je les aime infiniment. Grâce à eux, je sors dans le milieu gay de temps en temps. J’aime un homme ; il est homo. C’est le plus beau de la terre à mes yeux. Que celui qui le touche pour lui faire du mal meure sur-le-champ. Ou alors je lui pète la gueule (je fais de la boxe depuis deux ans) ! J’aimerais que cette lettre fasse le tour du monde et mette en colère tous les gros cons de la planète – j’ai nommé les homophobes, qui ont un esprit aussi large qu’un cheveu et dont le QI est semblable à celui d’une huître (mais je n’ai rien contre les huîtres !). Charlotte. » (c. la lettre de Charlotte, publiée dans la rubrique « Courrier des lecteurs », lue dans Têtu, novembre 2001)

 

Les FAP amoureuses de leur meilleur ami homo ne sont pas des cas isolés. Par exemple, Jeanne Moreau dit avoir été amoureuse de Pierre Cardin (cf. l’interview de Jeanne Moreau dans la revue Têtu, n°130, février 2008, p. 18). Marguerite Yourcenar (lesbienne) a vécu à 32 ans une crise passionnelle pour André Fraigneau qui, lui, préféra les garçons.

 

Certaines « filles à pédés » voient l’homosexualité de leur meilleur ami homo comme un défi, un interdit à braver. « L’homosexualité l’intéressait en moi. » (Marcel Jouhandeau concernant sa femme Élise, dans l’émission Apostrophe, sur la chaîne Antenne 2, le 22 décembre 1978)

 

En général, la « fille à pédé » et l’individu homosexuel se servent de couverture l’un l’autre (soit d’homosexualité, soit de célibat mal porté) ou de rabatteuse d’hommes. En Espagne par exemple, les couples de façade fleurissent dans les journaux people (« revistas del corazón ») : Alaska et Marco ; Rocío Jurado et Ortega Cano ; Rafa et Natalia ; etc.

 

Il m’est déjà arrivé de tomber sur des femmes (en général dépassant la quarantaine, ou jouant les mères gay friendly fières de leur « gars homo » ; mais j’ai croisé aussi beaucoup de « filles à pédés » hystériques new generation chez les jeunes étudiantes tout juste sortie de lycée) qui se rapprochaient du cliché vivant de la FAP. Des piliers de bar occasionnels dans les boîtes et les assoc LGBT. Celles qui veulent te forcer à leur faire un « piou amical », qui t’adorent et disent n’être à l’aise qu’avec « les homos »… alors que tu ne les connais que depuis deux heures !, Celles qui viennent défiler aux manifs pour « nos » droits. La particularité de la « fille à pédé », c’est quand même qu’elle recherche son statut de « fille à pédé » (je ne mets donc pas dans cette catégorie les « filles à pédé » accidentelles, les femmes qui se seraient volontiers passées de tomber amoureuses d’un gars sensible qui leur a infligé le Râteau du Siècle, ni celles qui se sont retrouvées par hasard confidente de personnes homosexuelles : maintenant, beaucoup de femmes se trouvent involontairement au contact avec des mecs homosexuels… parce que tout simplement les hommes sont de plus en plus nombreux à ne pas jouer leur rôle : généralisation de la crise sociale de la masculinité et de la féminité oblige !).

 
 

b) L’amitié de misère et de misandrie :

Mais derrière la camaraderie singée, il y a de la tristesse et de la haine. C’est pour cela qu’elle se termine souvent mal, cette « amitié » ! La FAP et l’individu homosexuel sont associés dans le mensonge, dans la haine/déception des hommes et du genre humain : par exemple, Dalida et Charles Trénet chantant ensemble « Que reste-t-il de nos amours ? », c’est certainement l’alliance de deux maux de vivre qui se sont compris. « Sans elle [Philomène], je songeais parfois à m’enfuir, rien que pour éviter de ressembler aux autres garçons. » (Berthrand Nguyen Matoko, Le Flamant noir (2004), p. 48)

 

À y regarder attentivement, la « fille à pédé » est une femme malheureuse : « Le monde de mon enfance était un monde peuplé de femmes abandonnées. » (Reinaldo Arenas, Antes Que Anochezca (1992), p. 20)

 

Les FAP que j’ai eu l’occasion de rencontrer sont souvent des charmeuses désespérées, ou au contraire des filles boulottes, mal mariées/mal casées, peu gâtées par la Nature, qui attendent peu de l’amour. On retrouve par exemple cette fille à pédé tristounette et déçue des hommes avec Sylvie dans le documentaire « Une Vie de couple avec un chien » (1997) de Joël Van Effenterre. Autre exemple : dans l’autobiographie La Mauvaise Vie (2005) de Frédéric Mitterrand, Simone est la FAP qui n’a jamais réussi à avoir d’enfants.

 

La « fille à pédé » est généralement une femme bafouée dans sa féminité et sa maternité. Rien d’étonnant que les femmes « libérées » post-modernes aient trouvé chez les personnes homosexuelles masculines les reflets idéaux qui dorloteront leur narcissisme déprimé/leur déni de souffrance en amour : « Les femmes sont ravies. Elles plébiscitent les hommes reconfigurés par la plastique, l’esthétique, le raffinement homosexuels. L’homme qui leur plaît est celui qui leur ressemble. La différence, physique, sociale ou psychologique, est désormais assimilée à l’inégalité, nouveau péché mortel de l’époque. À leur peur archaïque du phallus, du ‘viol de la pénétration’, les femmes d’aujourd’hui répondent par un malsain désir du même, une immense tentation lesbienne. » (Éric Zemmour, Le Premier Sexe (2006), p. 22)

 

Dans le documentaire « Les Homophiles » (1971) de Rudolph Menthonnex et Jean-Pierre Goretta, Frank, un témoin homosexuel suisse, est interrogé sur sa relation intéressée avec sa meilleure amie : « Pour masquer mon homosexualité, j’ai une fille à Neuchâtel avec qui je sors très très souvent. On va manger. On va danser. C’est ça qui me donne une cachette. » Le journaliste lui demande : « Elle sait que vous êtes homo ? » Frank répond : « Oui. Elle est même de la famille, si j’ose l’expression. Elle est lesbienne, si vous préférez. C’est à cause de ça qu’on s’entend à merveille, sur ce plan-là. »
 

Souvent, la FAP détruit les symboles de sa féminité et flirte avec le lesbianisme. Fanny Ardant, Jeanne Moreau, Mylène Farmer, Jeanne Mas, Michèle Laroque, Lio, Greta Garbo, Shym, Madonna, Lisa Minelli et bien d’autres, à force de jouer les « filles à pédé » sur les écrans, ont fini par tourner des scènes lesbiennes dans des films ou par se lancer « pour expérience » dans une aventure lesbienne épisodique.

 

Après avoir accepté pour un temps le jeu du « délire » au Banana Café, la FAP finit par en vouloir à son meilleur ami de son indifférence « amicale » à son égard. Tout en continuant de défendre orgueilleusement son titre de « fille à pédés » déjantée, elle se comporte à certains moments avec une réelle homophobie. (J’ai déjà entendu des « filles à pédés de la première heure » insulter, hors du champ des caméras, les personnes homos avec une haine insoupçonnable de leur part !) C’est logique : N’oublions pas qu’en coulisses, la FAP n’a pas digéré la première peine de cœur que lui a infligée son meilleur homo qui a osé lui dire « Tu me dégoûtes » et qui l’a rendue frigide ! Elle qui est une séductrice « née », elle se retrouve avec les mecs homosexuels face à l’unique catégorie de personnes que ses charmes n’arriveront jamais à conquérir ! Quel affront ! « ‘On est toujours déçu par un homo, affirme Sandra, amère. On croit qu’il vous écoute, puis un garçon passe. Il tourne la tête et on n’existe plus.’ Pour Sandra, les femmes n’ont rien à faire avec des homosexuels. Une relation avec un homosexuel ne peut engendrer que de la frustration. L’absence de désir d’un homosexuel pour une femme dévalue sa féminité. » (Virginie Mouseler, Les Femmes et les Homosexuels (1996), p. 138) ; « Mes fans gays ne m’ont jamais laissé tomber. Même dans les moments difficiles. Les homos sont étranges. Ou ils t’adorent, ou ils ne savent même plus que tu existes. » (la chanteuse Cher interviewée dans le documentaire « Somewhere Over The Rainbow » (2014) de Birgit Herdlitschke, diffusé en juillet 2014 sur la chaîne Arte) ; etc.

 

La « fille à pédé » échafaude en général un plan de vengeance d’autant plus pernicieux et homophobe qu’il prend l’apparence de la camaraderie souriante, ou qu’il est inconscient chez elle. Elle confirme/enferme souvent son ami gay dans l’homosexualité, dans une caricature exotique et infantilisante. Elle lui parle comme s’il était un animal de compagnie. Il le lui rend bien, car parfois, par un humour vache, il la présente comme une pauvre fille, un boulet, une femme seule, has been, vieillissante et qui a fait peur à tous les hommes de sa vie. L’individu homosexuel finit lui aussi par haïr sa meilleure amie, qui le saoule d’amitié et d’une adoration adolescente. « Anaïs Nin et moi étions incompatibles – oiseau prédateur contre oiseau prédateur. » (Gore Vidal, Palimpseste – Mémoires (1995), p. 350)

 

Par exemple, la relation de couple entre l’écrivaine lesbienne Carson McCullers et son mari homosexuel Reeves, « ces deux enfants malades de détresse et d’alcool » (Josyane Savigneau, Carson McCullers (1995), p. 279), s’est révélée à la fois narcissique et destructrice : « Carson avait rencontré son double, et le double lui déclara son amour comme on profère une menace. » (Linda Lê,idem, p. 65) ; « Il y a entre ces deux jeunes gens un lien plus profond et plus irrationnel, une bizarre ‘gémellité’ que personne ne comprendra jamais vraiment, chacun s’acharnant à chercher qui porte la responsabilité de leur désastre commun, voulant trouver des fautes, de la méchanceté, du désir de destruction, de la volonté de nuire. » (idem, p. 65) ; « Chacun d’eux étaient le ‘mauvais jumeau’ de l’autre, à la fois destructeur et peut-être indispensable. » (idem, p. 129) ; « Ces deux-là ne parviendront jamais vraiment à vivre ensemble, mais sont incapables de se séparer. » (idem, p. 283)

 

La FAP et son meilleur ami homo ont la violence des deux jumeaux spéculaires narcissiques, qui ne peuvent pas se passer l’un de l’autre… mais qui n’ont rien à faire ensemble et qui passent leur temps à se marcher sur les pieds, à « se les briser », à se tirer vers le bas. La chanteuse Maurane, dans sa chanson « Qui es-tu Marie-Jeanne ? » (écrite en hommage au personnage de la FAP de la comédie musicale Starmania de Michel Berger), décrit bien vers quelle impasse et quel abysse conduit le mode de vie de la « fille à pédé » : « Ton univers me désespère, m’attire dans le noir… »

 

La FAP et son double homosexuel contemplent finalement dans leur union factice un être mort et stérile, l’androgyne, autrement dit l’incarnation de l’amour impossible sublimé. « Oui, c’était une sorte de dieu pour nous. » (Gore Vidal en parlant de Jimmie, l’amour de sa vie, qu’il a partagé avec une femme, Palimpseste – Mémoires (1995), p. 426) Ils disent parfois qu’ils sont les amants d’un seul homme, et que c’est une jalousie inconsciente/idolâtre qui les unit. Par exemple, dans son auto-biographie La Mauvaise Vie (2005), Frédéric Mitterrand dévoile le fin mot de l’histoire de l’amitié entre l’homme gay et la FAP quand il évoque la nature du lien qu’il entretient Carmen : « Nous savons très bien où nous en sommes avec Carmen : nous aimons le même homme et il nous a dévastés, l’un et l’autre. » (p. 132) Il fait ce constat amer sur les femmes célibataires ou mal mariées qui l’ont fortement entouré à certains moments de sa vie : « C’est étrange, au fond je n’ai pas tant compté pour elles… » (idem, p. 126)

 

Actuellement, on constate qu’avec l’adoption française du « mariage pour tous » en France, la « fille à pédé » a changé de visage et a endossé un masque plus incestueux/incestuel : c’est la fille biologique, ou l’ex-épouse, ou l’ex-partenaire, ou la fille adoptive, ou la fille obtenue par GPA, qui devient la confidente, la meilleure amie, voire la « femme de substitution » de son père. Cela nous permet de comprendre beaucoup mieux quelle est la nature et l’explication du lesbianisme chez certaines « filles à pédé(s) » : une passion idolâtre cachée. Par exemple, dans l’émission Toute une histoire (spéciale « Mon père est parti avec un homme » diffusée sur la chaîne France 2 le 5 décembre 2013), des femmes témoignent du coming out de leur père biologique, et du tsunami identitaire que cela a produit dans leur vie, même si, par rapport à la seule homosexualité ou au seul événement du coming out, elles sauvent la face. « J’ai quelques séquelles de tout ça, même si je l’ai toujours bien pris et que ça se passe très bien… mais j’ai des séquelles dans ma vie de femme. Et ça, par contre, je peux pas vraiment en parler avec lui. Pour moi, tous les hommes sont un peu homosexuels, donc c’est un peu compliqué tous les jours. » (Amandine, la quarantaine, qui, à 19 ans, a appris que son père partait avec un homme) Pendant toute l’émission, on nous fait croire que la relation incestuelle, « fusionnelle » et de copinage entre père homo et fille biologique de ce dernier (ils discutent « mecs » ensemble, peuvent faire du shopping et se conseiller vestimentairement) peut très bien se substituer à l’union conjugale passée du père et de la mère biologiques, via le coming out, grâce à l’homosexualité, grâce à la fusion père homo-fille hétéro. La séparation ou la rupture conjugale est maquillée et surinvestie en fusion filiale. Par ailleurs, certaines filles de père homosexuel finissent par opter pour un mode de vie homosexuel. « Sans repères, j’ai tout essayé : les femmes comme les hommes. »  (Danny Morice, 54 ans, bisexuelle, fille d’un père homosexuel dont elle a découvert l’homosexualité à 24 ans) Ce mimétisme désirant n’a rien à voir, évidemment, avec une quelconque affaire de génétique. Je crois qu’il s’origine autour d’une blessure identitaire profonde et d’une passion secrète, incestuelle. En effet, Danny, après la découverte de l’homosexualité de son père, s’est masculinisée à 25 ans pour finalement devenir physiquement cet homme qui va plaire à son père, puis est sortie avec des femmes.

 

La FAP a cette folie, pour plaire absolument à « l’homme de sa vie » qui ne pourra pas se donner à elle sentimentalement et sexuellement, d’essayer d’incarner soit l’homme qui attire sexuellement son meilleur ami gay (ou son propre père gay), soit l’homosexuel version lesbienne, tout ça pour le reconquérir.

 

En guise de conclusion, je me permets de rajouter en annexe ce mail que j’ai reçu le 28 octobre 2016, d’une « fille à pédés » repentie, dans lequel les mots sont tellement justes, à leur place, que je ne peux m’empêcher de vous le livrer tel quel, en changeant le prénom de celle qui l’a écrit et avec son accord. Son discours peut faire tellement de bien aux femmes et aux hommes de notre temps ! :
 

Bonjour cher Philippe,

j’espère que tu vas bien et te remercie encore pour ce blog.

A propos du code du dictionnaire concernant les FAP, me sentant concernée, je te livre ici le résultat de mes réflexions à propos de ma jeunesse égarée : il y a plusieurs décennies, à la fin des années 80 quand j’avais autour de 20-25 ans (je suis née en 1967) je me suis sentie attirée par le milieu « gay » et ses boites, je suis devenue une FAP.

Souvent je réfléchis à cela maintenant que je me suis (re)convertie à la foi catholique. Cette période de ma vie a été la pire et la source de très profondes souffrances. Les péchés blessent d’abord Dieu et le prochain mais ils blessent aussi le pécheur.

Or notre époque encourage le péché et entretient des conditions de rencontres, des erreurs et des mensonges dans le couple homme-femme qui peuvent rapidement pousser une jeune fille vers la fréquentation de gays. J’ai cru y trouver une « solution » à un malaise qui est, je pense, un malaise de civilisation.

C’était mon cas, d’abord il y avait la sexualité « libérée » et la mixité qui n’arrangent vraiment pas les relations homme-femme. Des garçons du collège et du lycée j’ai surtout subi la grossièreté, le harcèlement, parfois la violence et surtout les remarques cruelles sur le physique des filles.

Plus tard, obligée de faire des études pour gagner ma vie toute seule (le féminisme était passé par là) je me suis vue confinée dans un univers très féminisé (classes prépas littéraires) et de par les troubles alimentaires graves que j’avais traversés un peu auparavant ‘anorexie puis boulimie et obésité) j’avais un corps peu attirant. La sexualité « libérée » ne me paraissait pas du tout propice à combler mes aspirations typiquement féminines (engagement, mariage, alliance entre amour et sexualité)dont toute une éducation féministe m’avait de toutes façons dissuadée.

De nos jours, notre société devenant de plus en plus féminisée, mixte au collège, encourageant la contraception et le salariat féminin (qui demande implicitement le contrôle de la fécondité, d’où aussi des critères de beauté féminine a-féconds, maigreur extrême, etc.) les jeunes filles et jeunes femmes sont dans un univers où il devient STATISTIQUEMENT rarissime de trouver à l’âge où la fécondité est hormonellement la plus forte (20 ans) un mari selon les piliers du mariage chrétien ( fidélité, indissolubilité du mariage, accueil de la vie, don total de soi…) c’est-à-dire l’homme qui va effectivement combler les aspirations féminines les plus profondes( mariage et engagement) . On trouve, au « mieux » un concubin provisoire ( qui peut vous larguer du jour au lendemain), au pire un séducteur ou carrément une aventure sans lendemain ou rien du tout. Le plus souvent c’est à la fin de ses études que la fille se met « sérieusement » en ménage après plusieurs liaisons qui se sont pour la plupart mal terminées. C’est lucratif pour les « psys », certes.
Bref, le bonheur c’est pour la fille d’aujourd’hui le parcours du combattant et des hommes « bien » il n’y en a pas pour toutes…

Il faut souvent galérer, passer par des régimes, des thérapies, des échecs. On ne nous éduque pas selon l’idéal chrétien, on ne nous donne plus ces repères-là qui sont pourtant une protection efficace contre l’amour faux et qui donneraient le moyen de discerner.

De leur côté, les jeunes hommes privés de figures paternelles et qui ont eu leur « overdose » de femmes durant l’enfance (féminisation des métiers de l’éducation, divorces des parents, mixité à l’école…) développent souvent une fois adulte une tiédeur et une désinvolture face à l’amour qui désespère les jeunes filles (d’où ce phénomène de la « femme qui aime trop » concomitant à la révolution sexuelle). Le taux de chômage, la précarisation, font reculer le moment où un jeune homme va envisager réalistement de pouvoir fonder une famille. Et souvent, ayant déjà été dans l’enfance et l’adolescence l’otage narcissique de sa mère (divorcée, délaissée…) il n’a plus rien de ce style à donner à la jeune fille qui, elle, attend au contraire écoute, compréhension, empathie.

De surcroît la banalisation de la contraception donne aux hommes un choix bien plus larges de femmes possibles et rend inutile la nécessité de convoler pour avoir accès au plaisir. Ceci fait stagner les jeunes hommes et les adolescents dans une vision de la sexualité déconnectée de l’amour : ils veulent surtout faire des expériences mais ne pas s’engager. Ce qui fait beaucoup souffrir les filles.

Aujourd’hui elles sont nombreuses à être, comme Bridget Jones, des célibataires actives professionnellement et toutes seules… La sociologue Eva Illouz analyse très bien ce phénomène post-moderne dans un essai remarquable « Pourquoi l’amour fait mal ».

Rien d’étonnant, donc, à ce qu’une partie des filles ( jeune, j’étais dans ce lot) soit tentée d’aller fréquenter les gays qui vont dans un premier temps leur donner l’illusion d’être intéressantes, l’accès à des relations respectueuses avec le sexe masculin ( pas la drague « lourde » au bal HEC, par exemple) courtisables, aimables, et l’illusion de relations profondes basées sur la communication entre hommes et femmes. Elles y trouvent souvent l’ami de coeur qu’elles ne trouvent plus dans l’homme post moderne.

Et ensuite elles se cassent les dents sur la frustration, évidemment.

Mais cela n’a rien d’étonnant dans un contexte comme le nôtre.
 

Si j’avais donc un essai à écrire à ce sujet (cela reste dans mes projets) je l’intitulerais « Pitié pour les FAP » (allusion au « Pitié pour les femmes » de Montherlant).

Je pense avoir été dans le péché à cette époque de Faperie.

Je me demande quelle est réellement ma part de faute et de responsabilité car toute une culture ( et ma famille gay-friendly militante aussi) m’avait poussée vers cela et m’entretenait dans l’ignorance. Notre civilisation laicisée et « libérée » entretient beaucoup d’idées fausses sur l’Eglise catholique et j’ai été pour beaucoup victime de ses mensonges. Mais c’est aussi parce que les mensonges de la post-modernité flattaient mes propres illusions.

La réalité m’a très cruellement appris ce que signifie la « sexualité libérée » et ce que c’est , réellement, que d’être une FAP.

Je me demande si un essai sur ce sujet trouverait des lecteurs. Pour ce qui me concerne, c’est seulement la lecture d’auteurs catholiques (Tony Anatrella, Georges Habra, Saint Jean-Paul 2…) qui m’a ouvert les yeux sur ce qu’est l’Amour en vérité (et même au début je me disais qu’au regard de ce qu’est devenue depuis 40 ans notre civilisation, c’était presque « trop beau pour être vrai » !!!).
 

Loué soit Dieu qui m’a sortie de ce péché.

Loué soit Son Amour !

Longue vie à ton blog et merci pour ta très grande lucidité.

Amitiés

Céline
 
 

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